Gap

Localisation

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Gap : descriptif

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Gap

Gap (/gap/) est une commune française d'un peu plus de 40 000 habitants

Elle est la préfecture du département des Hautes-Alpes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, et la ville la plus peuplée de la moitié sud du massif alpin

La ville est située au carrefour d'un axe nord-sud reliant Grenoble à Sisteron et d'un axe est-ouest reliant la vallée du Rhône à Briançon. Gap est située dans une région montagneuse faiblement peuplée

Elle occupe une vallée, le sillon de Gap, modelée par le glacier de la Durance durant la dernière glaciation

Le cœur urbain est situé à une altitude de plus de 700 mètres mais on trouve sur son territoire des sommets de près de 2 000 mètres (montagne de Charance, pic de Gleize) ou les dépassant (Raz de Bec à 2 385 m)

La ville bénéficie d'un climat méditerranéen sous influence montagnarde caractérisé par un ensoleillement important et des hivers froids. Gap était historiquement rattachée au Dauphiné

Peu concernée par la révolution industrielle du XIXe siècle malgré l'arrivée du chemin de fer en 1875, la commune est restée relativement rurale jusque dans les années 1950

Elle connaît alors une forte hausse démographique qui résulte de son rôle de pôle commercial et de services du département

La croissance de sa population se poursuit à un rythme plus modéré au début des années 2020

Relativement isolée sur le plan géographique, Gap a développé une économie d'autosubsistance reposant sur les secteurs public et tertiaire.

Géographie

Localisation

Gap est située dans le sud-est de la France au cœur du massif alpin. Elle se trouve à la limite nord des Alpes du Sud dont elle constitue, avec un peu plus de 40 000 habitants, la ville la plus peuplée. Elle est située à 103 kilomètres au sud de Grenoble par la route (75 kilomètres à vol d'oiseau), à 151 kilomètres au nord d'Aix en Provence (125 kilomètres à vol d'oiseau), à 160 kilomètres à l'est de Valence (103 kilomètres à vol d'oiseau) et à 674 kilomètres de la capitale du pays Paris (551 kilomètres à vol d'oiseau).

Gap se trouve au croisement de deux axes de circulation majeurs. L'axe nord-sud relie Grenoble au nord par route Napoléon (RN 85) en empruntant le col Bayard à Aix-en-Provence au sud via l'autoroute A51 ; l'axe est-ouest relie la vallée du Rhône à l'ouest à l'Italie à l'est (via les RN94-RD994 et la ville de Briançon).

Communes limitrophes

Dix-sept communes sont limitrophes de Gap :

Communes limitrophes de Gap
La Fare-en-Champsaur,
Poligny,
Le Noyer, Dévoluy, Rabou
Laye,
Saint-Laurent-du-Cros
Forest-Saint-Julien,
La Rochette
La Roche-des-Arnauds, La Freissinouse Gap Rambaud
Pelleautier Neffes, Châteauvieux, Lettret Jarjayes
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Géologie et relief

Vue hivernale du pic de Charance (1 825 m), sommet emblématique de la commune.

Le territoire de la commune de Gap est situé pour l'essentiel dans le fond et sur les flancs d'une vallée glaciaire en forme de croissant, le sillon de Gap, qui s'insère entre trois massifs : au nord-ouest le massif du Dévoluy, au nord le massif des Écrins et au sud-est le massif du Colombis. Les reliefs de ces massifs délimitent le contour de la commune : crête de Charance (Massif du Dévoluy) et col Bayard au nord, collines de Saint-Mens dans le massif du Colombis. La vallée glaciaire rejoint la vallée de la Durance à l'est au niveau du lac de Serre-Ponçon et au sud-ouest au niveau de la commune de Tallard. Le sillon de Gap est une large vallée dont le fond se trouve à environ 735 mètres d´altitude et dont le flanc ouest atteint près de 2 000 mètres (montagne de Charance et pic de Gleize). Le point culminant de la commune se trouve cependant hors de cette grande vallée, sur un autre bassin versant, au Raz de Bec, à 2 385 Chaudun, fusionnée avec Gap à la fin XIXe siècle.

La vallée dans laquelle se situe Gap a été modelée par le glacier de la Durance lors de la dernière période glaciaire appelée glaciation de Würm. Ainsi, les sols sont très souvent constitués par des dépôts morainiques. Pas moins de cinq niveaux de moraines latérales et frontales sont observables. Celles-ci sont bien visibles, notamment sur les pentes sud du col Bayard, où elles forment par endroits des terrasses utilisées par l'agriculture. En se retirant, le glacier a également laissé des blocs erratiques de plusieurs mètres de haut. On peut citer entre autres les blocs erratiques de Peyre-Ossel et de la Justice.

Le glacier, qui au Quaternaire a modelé le sillon de Gap, présentait plusieurs diffluences : une vers le glacier du Drac par les cols de Manse et de Bayard et une vers la vallée du Buëch par le seuil de La Freissinouse.

La couverture de débris morainiques omniprésente dans le sillon de Gap n'est pas le seul vestige de la glaciation du Quaternaire. On retrouve également la topographie typique des vallées glaciaires. L'emplacement même de la ville de Gap correspond à un ombilic glaciaire, où se sont déposées de grandes quantités d'argile. En amont, se situe le verrou glaciaire de Pont-Sarrazin et en aval celui de la Tourronde.

L'action mécanique du glacier de la Durance a été facilitée par la présence de couches relativement friables. La partie centrale et sud-est de la commune est principalement constituée de roches tendres (marnes noires Callovo-Oxfordien). Elles sont constituées de schistes argileux tendres de couleurs bleutées ou brunes. Dans la partie nord-ouest, des roches plus dures de couleurs claires, en calcaires du Tithonien, forment par endroits des barres rocheuses voire des corniches.

Hydrographie

Le territoire de la commune fait partie de trois bassins versants : ceux de la Luye, du Rousine et du Petit Buëch, eux-mêmes sous-bassins de la Durance.

La majorité du territoire fait partie du bassin de la Luye, un affluent de la Durance dont le cours mesure 22,6 kilomètres qui prend sa source à La Bâtie-Neuve peu avant de pénétrer sur le territoire de la commune et se jette dans la Durance en amont de Lettret quelques kilomètres après avoir quitté le territoire de Gap. Pour rejoindre la Durance, au lieu de suivre l'ancienne vallée glaciaire, il a creusé une gorge dans le massif du Colombis. Ses principaux affluents sont des torrents situés en rive droite qui descendent de la montagne de Charance ou du plateau Bayard et qui ont entaillé fortement la topographie. Ce sont les torrents du Buzon long de 5,1 kilomètres de Bonne (9,4 ,.

Le sud-ouest du territoire de la commune (quartier Saint-Jean) fait partie du bassin versant du Rousine, un affluent de la Durance qui se jette dans celle-ci au sud de Tallard. Sur le territoire de la commune il est alimenté par deux torrents qui descendent de la montagne de Charence : les torrents de Malecombe et de la Selle.

Au nord de la commune (situé de l'autre côté du col de Gleize), le cirque montagneux dont le centre était occupé autrefois par le village de Chaudun fait partie du bassin Petit Buëch. Cet affluent du Buëch lui-même affluent de la Durance prend sa source dans ce cirque à une altitude de 1 700 mètres à partir de plusieurs torrents qui y convergent,.

Un important canal artificiel alimente Gap en eau brute, destinée à être potabilisée et à l'irrigation (60% de la consommation totale). Le canal de Gap, ou canal du Drac, long d'environ 30 kilomètres, conduit l'eau captée dans le Drac via un tunnel sous le col de Manse jusqu'au réservoir des Jaussauds (altitude 1 141 ), où il se divise en deux branches, dont la principale contourne Gap par l'ouest jusqu'à Corréo en passant par Charance.

Les zones humides occupent une superficie d'environ 400 hectares en 2011 mais sont en régression. Ce sont principalement (par ordre d'importance) les bordures des cours d'eau et les plaines alluviales, des marais et des landes humides (plaine de Lachaup, les Terrasses, Les Abadous, Petit Séminaire...), des zones humides artificielles (lac de Charance notamment), des zones humides de bas-fond et en-tête de bassin (plateau de Bayard, col de Manse...) et des zones humides ponctuelles (Les Terrasses).

Les eaux souterraines (nappe phréatique dans le sous-sol de Gap) se rattachent au « Domaine plissé BV Haute et moyenne Durance » un vaste aquifère très compartimenté dont les eaux alimentent de nombreuses sources de plusieurs communes. La qualité de cet aquifère est dégradée et il connait des chutes de pression importantes en période de sécheresse.

Climat

Le climat de Gap est méditerranéen sous influence montagnarde. En effet, le département est bien ouvert aux influences méditerranéennes par les vallées de la Durance et du Buëch tandis que l'altitude contribue à la note montagnarde qui accentue la pluviométrie. Au nord, le col Bayard constitue une limite climatique, Gap étant ainsi située au bord de la zone du climat méditerranéen. Localement appelé bise, le mistral s'y fait moins sentir que dans la vallée du Rhône. Les étés sont secs et chauds, les hivers sont humides et d'un froid modéré.

Ainsi, la caractéristique principale du climat local est l'importance de l'ensoleillement dont bénéficie la ville. En outre, les chutes de neige soulignent le caractère montagnard de la cité. Si les orages sont fréquents en été, le brouillard est plutôt exceptionnel.

Tableau comparatif des données météorologiques de Gap et de quelques villes françaises
Ville Ensoleillement Pluie Neige Orage Brouillard
Paris 1 797 h/an 642 mm/an 15 j/an 19 j/an 13 j/an
Nice 2 694 h/an 767 mm/an 1 j/an 31 j/an 1 j/an
Strasbourg 1 637 h/an 610 mm/an 30 j/an 29 j/an 65 j/an
Gap 2 511 h/an 868  19,1 j/an 32 j/an 7 j/an
Moyenne nationale 1 973 h/an 770 mm/an 14 j/an 22 j/an 40 j/an

Les tableaux ci-dessous représentent les moyennes des températures mensuelles.

Ils montrent aussi les températures moyennes maximales et minimales sur la période 1951-1970.

Températures en °C
Mois Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Moyenne année
Températures moyennes maximales(1951-1970) 6,3 8 13,3 16,8 21,5 24,5 27,6 26,5 23 18,2 10,8 7,7 17,0
Températures mensuelles moyennes 0,6 2,4 5,3 8,7 12,5 16,4 19,5 18,8 15,6 10,7 5 1,5 9,8
Températures moyennes minimales(1951-1970) -4,6 -3,7 -0,3 2,3 6 9,2 11,2 10,5 8,5 3,9 0,1 -3,6 3,3

Des comparaisons avec les relevés de la période 1878-1940 ont montré des moyennes maximales plus faibles sur la période 1950-1970 pour les mois d'hiver et d'été. Sur cette même période, toujours pour les mois d'hiver et d'été, on a constaté des moyennes minimales en hausse. Ainsi, l'évolution du climat tend vers une atténuation très légère des différences entre les températures hivernales d'une part, et estivales d'autre part.

Les températures extrêmes soulignent aussi les composantes montagnardes et méditerranéennes du climat. En effet, le minimum absolu enregistré a été de −18 °C le 3 février 1956. Le maximum absolu a été de 38,5 °C observé le 28 juin 2019 (station Météo France de Gap-Varsie).

Ci-dessous, on trouve les précipitations mensuelles moyennes.

Précipitations en mm
Mois Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Cumul annuel
Précipitations mensuelles moyennes 70,8 70 72,5 70,8 81,7 70 45,8 58,3 64,2 95 91,7 77,5 868,3

L'évolution des températures mensuelles moyennes (en rouge) et des précipitations mensuelles moyennes (en bleu) est résumée dans le graphe ci-dessous.

Températures et précipitations mensuelles moyennes.
Station météorologique de Gap Varsie.
La « barre de Bayard », synonyme de beau temps au-dessus de la ville.

En dehors des brises de vallées, le vent dominant est le vent de nord, nommé localement la bise. Il s'agit d'une composante du mistral. Remontant la vallée du Drac, ce vent franchit le plateau Bayard pour redescendre sur Gap. Lorsqu'il entraîne avec lui des nuages, il se produit le phénomène de « la barre de Bayard » : un amoncellement compact de nuages recouvre le plateau de Bayard. Poussés par le vent, ils descendent dans la vallée. Sous l'effet de l'augmentation de la pression et de la température, ces nuées disparaissent aussitôt quelques centaines de mètres plus bas (Effet de foehn). Même en perpétuel mouvement, la couverture nuageuse semble immobile. Si ces conditions sont synonymes de fraîcheur en automne et au printemps, et de froid vif en hiver, elles s'accompagnent toujours d'une atmosphère limpide et parfaitement ensoleillée au-dessus de la ville.

Vue Panoramique de Gap
  1. [[#PLU|Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PLU) de la ville de Gap]], p. 131
  2. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées geoportail
  3. «  », sur geol-alp.com : Atlas géologique des Alpes françaises (consulté le ).
  4. «  », sur geol-alp.com : Atlas géologique des Alpes françaises (consulté le ).
  5. Carte géologique de la France au 1/80 000. Feuilles de Gap, no 200, 3e édition. Ministère de l'Industrie.
  6. «  », sur geol-alp.com : Atlas géologique des Alpes françaises (consulté le ).
  7. Claude EYZENQ, Hautes-Alpes, Ubaye, Haut-Drac, Préalpes drômoises.
  8. Pierre Chauvet et Paul Pons, Les Hautes-Alpes, hier, aujourd'hui, demain, p. 863.
  9. Notice explicative de la Carte géologique de la France au 1/80 000. Feuilles de Gap, no 200, 3e édition. Ministère de l'Industrie., p. 7.
  10. Pierre Chauvet et Paul Pons, Les Hautes-Alpes, hier, aujourd'hui, demain, p. 862.
  11. Sandre, «  » (consulté le ).
  12. [[#PLU|Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Gap]], p. 13-14
  13. «  », sur le site de l'office de tourisme de Gap.
  14. [[#PLU|Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Gap]], p. 15
  15. [[#PLU|Plan Local d'Urbanisme (PLU) de la ville de Gap]], p. 14
  16. Fiche Météo-France du climat des Hautes Alpes http://meteo05.sepcs.fr/climat/hautes-alpes.pdf
  17. a b et c Bulletin climatologique des Hautes-Alpes (Bulletin de la commission météorologique) Année 1995, p. 10
  18. Thèse de recherche et de développement de Pierre-André Pissard, Intégration des données écologiques et paysagères dans l'aménagement des territoires de montagne. Expérimentation sur la commune de Gap.
  19. a et b Données météo pour la ville d'Embrun située à 20 kilomètres de Gap à vol d'oiseau Site l'Internaute
  20. a b c et d Les Hautes-Alpes, hier, aujourd'hui, demain. Tome 1. P. Chauvet; P. Pons; pages 55-99

Histoire

Préhistoire et protohistoire

Le premier peuplement de Gap daterait du néolithique. La culture de ces premiers habitants faisait partie du Chasséen méridional.

Les très rares témoignages de l'époque préromaine sont constitués par les vestiges d'un oppidum situés au sommet de la colline de Saint-Mens avec quelques traces visibles d'un dolmen mis au jour en 1866 et d'un ancien cimetière au lieu-dit Pré Camargue ; mais aucun reste n'a été conservé de ces deux dernières découvertes. Des deniers gaulois ont également été retrouvés. Selon le Histoire du passage des Alpes par Annibal celto-ligures des Tricorii. Ces peuples, appartenant probablement à des tribus Caturiges, étaient de langue celtique. Une autre hypothèse est qu'il s'agit de la capitale des Avatiques.

La période romaine

Les voies romaines dans les Alpes au IVe siècle.

Le Gapençais fait alors partie du territoire des Voconces, peuple gaulois romanisé lors de la conquête de la Narbonnaise en 125-124 Luc-en-Diois et Vaison-la-Romaine.

Vers 20 Cottius, un chef de tribus de la vallée de Suze, allié à Rome, et exhorté par Auguste, entreprit l'édification d'une voie de communication dans la vallée de la Durance. Il dut soumettre les différents peuples concernés, ceux-ci désireux de conserver leur indépendance. Cet itinéraire, édifié entre 14 et 6 Turin à Sisteron et comportait six stations. La ville de Gap a été fondée à partir d'une de ces stations. En 22, le site de Gap devient le départ d'une voie romaine vers Valence.

À cette époque, l'emplacement de la future ville se résumait à un camp romain. Ce camp était protégé par un mur terrassé entouré d'un fossé. Il était le plus important entre Montgenèvre et Sisteron. La garnison qui l'occupait pouvait être estimée à 360 hommes. Ceux-ci provenaient des peuplades alentour. Ils étaient chargés de protéger les utilisateurs des voies romaines contre les pillards. Plus tard, un axe vers le Champsaur est créé. Le site de Gap prend de l'importance en devenant un nœud de communication. L'économie est alors principalement pastorale et les premières cultures se développent sur les pentes de Puymaure. Certaines habitations sont construites sur pilotis ainsi que le montrent des fouilles.

Durant les premiers siècles, la population s'accroît de façon importante, agriculteurs, marchands, colons venus d'Italie ou des régions avoisinantes vinrent se grouper sous la protection des légionnaires romains. Vers la fin du  siècle et au  siècle, est édifiée une nouvelle fortification. Ces remparts, qui entourent totalement la première enceinte, sont composés de onze côtés et de onze tours qui protègent les habitants de la ville des invasions barbares,. Le monde romain se sentit en effet très tôt menacé par les envahisseurs germaniques. La superficie enclose, 2 ha, fait de Gap un gros bourg.

La région évangélisée aux concile de Nîmes de 396, Remigius fut chargé de le diriger. Au moment où la hiérarchie chrétienne, qui symbolisait la paix romaine et l'organisation sociale, s'implantait à Gap, l'Empire romain qui avait apporté à ses habitants un début de civilisation et un espoir de progrès, tombait en décrépitude puis succombait sous le coup des envahisseurs germaniques, auparavant maintenus au-delà du Rhin.

Ils commencèrent à envahir la Gaule vers 400. La région des Alpes, longtemps épargnée, parce qu'elle était pauvre, fut envahi par les Wisigoths en 412 et occupé par les Burgondes dès 450. Puis vinrent de nombreuses incursions barbares, des hordes germaniques, vinrent du nord, les Danois, les Scandinaves, de l'est, les Hongrois, les Huns, du sud les Sarrasins.

Le Haut Moyen Âge

Sceau des Consuls de Gap

Gap et sa région firent partie du comté de Provence constitué à la fin du comté de Forcalquier qui s'en est détaché au .

À partir de 1044, le comte de Provence devient l'hôte de l'évêque. Le pouvoir quasi absolu de l'évêque ne trouve ses bornes que dans ces liens d'homme à homme qui sont spontanément noués depuis deux siècles entre gouvernant et gouvernés. La souveraineté de l'évêque est exercée par ses officiers (bailli, procureurs d'offices, chapitre). Le chapitre organisé au début du provençaux du sud, italiens, un très grand nombre d'individus qui, après avoir suivi la grande route, ont trouvé à Gap une place de choix.

Cette population urbaine s'organise dès le XIIe siècle. Comme dans toute la moitié sud de la France, les institutions gallo-romaines sont conservées (en particulier le système juridique) et les magistrats municipaux prennent le nom de consuls tandis que le régime municipal adopte celui de consulat. L'évêque de Gap, en principe souverain dans la cité de Gap, y logeait tout de même le comte de Provence et de comte d'Albon. La politique des évêques fut donc très délicate, prise entre trois feux : ceux du Dauphin, ceux du comte et ceux de la commune naissante.

La cité épiscopale de Gap

Ancienne porte fortifiée de la Ville de Gap (XVIeme)

Les bourgeois de Gap profitant du passage dans leur ville de Gautier de Pabiatis, vicaire impérial, obtinrent la reconnaissance officielle de leur consulat et de leurs libertés : droit d'élire leurs consuls, d'avoir un juge, des revenus communaux, droit de légiférer en matière de police et de finances. Cet acte de 1238 constitue la Charte de la commune de Gap. Le consulat est à Gap une magistrature dont les attributions proviennent du démembrement de l’ancien pouvoir comtal et font de la communauté une véritable seigneurie. En tant que gouvernement, le consulat de Gap est composé d’un corps de deux à quatre consuls, ou syndics, ou entrent généralement un chanoine du chapitre et de un à trois nobles, corps représenté occasionnellement par un syndic. Ce corps peut déléguer des officiers inférieurs tels que des mandatores ou des banniers. Il est assisté d’un conseil restreint qui approuve ses décisions. Un conseil général des habitants est exceptionnellement convoqué au son de la cloche, lors des décisions graves, à propos de la cession du consulat au dauphin en 1271 par exemple. Les attributs de la seigneurie, entre les mains des consuls, sont la maison du consulat, la cloche, les clés et la prison. Le consulat a de la seigneurie, non seulement les attributs, mais encore la réalité du pouvoir, il acquiert des fiefs, tel la seigneurie de Furmeyer en 1253, engage des combats, même contre le dauphin, lors de la prise et destruction du château de Montalquier en 1257. Il prête enfin serment de vassalité comme il le fait au dauphin en 1271.

Parmi les attributions consulaires, figurent en premier lieu le droit de légiférer, ensuite la juridiction. Elle comprend d’autre part, la police des bans ou amendes, à percevoir par les gardes consulaires à Gap et dans son territoire. Il y avait également une prison consulaire.

Gap - Place St Arnoux et cathedrale 1607 - Jean de Beins

À la mort du dernier comte de Forcalquier en 1209, les régions d'Embrun et de Gap étaient transmises au Dauphiné tandis que celles de Forcalquier et de Sisteron retournaient au comté de Provence. C'est pour cette raison que le blason actuel de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur porte le blason du Dauphiné. En 1349, le Dauphin de Viennois Humbert II transmit sa principauté au petit-fils de Philippe VI de France, le futur roi de France Charles V. De 1349 à 1457, le Dauphiné demeura une principauté séparée de la France, dont le prince était le fils aîné du roi de France. En 1457, Charles VII mit fin à ce statut et intégra la province au royaume de France.

Les templiers possédaient une maison à Gap, établissement secondaire qui dépendait d’une commanderie. La création du consulat qui gouvernait la ville remonte à avant 1209.

Au  siècle, la ville profite des bénéfices de l'installation des papes à Avignon qui lui apporte un passage plus fréquent de voyageurs pour développer un artisanat de laines et de peaux qui la fait prospérer. Les liens avec Avignon sont renforcés par la présence de nombreux clercs de l'entourage du pape au sein du chapitre des chanoines de Gap.

Gap est une ville fortifiée dès le XIIe siècle et compte sept portes.

Renaissance et ère moderne

Gap en 1607, Jean de Beins
Guerres de religion

Les Guerres de religion sont meurtrières dans la région. Gap est un fief catholique, alors que le Champsaur a basculé dans la « religion prétendument réformée ». Il est à noter que le célèbre réformateur protestant Guillaume Farel (Natif des Farreaux près de Gap) prêchera avec ferveur dans le Dauphiné et en Suisse, après sa participation à l'embryon de la Réforme française de Meaux. Après diverses escarmouches, François de Bonne de Lesdiguières, chef des protestants, décide d'attaquer Gap, pourtant protégée par 20 tours. Dans la nuit du 3 janvier 1577, François Philibert, dit « Cadet de Charance », lui ouvre la porte Saint-Arey, et lui permet de pénétrer par surprise dans la ville,. De Bonne incendie la cathédrale, pille les couvents et s'édifie une orgueilleuse citadelle sur la colline de Puymaure d'où il domine tout Gap. Remarqué par , Lesdiguières mènera une longue carrière au service des rois de France qui lui vaudront d'être nommé maréchal de France, gouverneur de la province du Dauphiné et à la suite de sa conversion au catholicisme de devenir le dernier connétable de France en 1622 à la fin de sa vie.

Invasion du Dauphiné en 1692

En 1692, les troupes du souverain piémontais de Savoie, engagé dans la Ligue d'Augsbourg contre la France de Louis XIV, prennent la ville, abandonnée par ses habitants, le . Gap est pillée et incendiée : sur les 953 maisons de la commune, 798 sont détruites.

Une des dix villes du Dauphiné

Aux Dauphiné bien que ce statut soit accordé sans que des critères clairs (démographiques, administratifs, religieux, militaires ou économiques) soient établis. Ce statut leur valait de pouvoir envoyer des députés aux états de la province avant que ceux-ci ne soient suspendus mais également de subir une fiscalité plus lourde. Les témoignages datant de cette époque sont peu nombreux et souvent peu précis car le Dauphiné ne fait pas partie des régions fréquentées par les voyageurs. Pour tous Gap est néanmoins une ville mineure. Jouvin de Rochefort remarque que sa cathédrale qui « si elle n'est pas des plus grandes, est une des mieux baties pour durer longtemps étant flanquée de grosses pierres de taille de couleur grisâtre comme sa haute tour qui est proche du palais de l'évêque » (la cathédrale, tombée en ruines, sera reconstruite au  siècle). Sur le plan économique au  siècle, Aymar du Rivail note à Gap l'existence de fabriques de chandelles en graisse de chèvres. Au  siècle Pierre Davity note que Gap est un centre de négoce actif du froment et de l'huile de noix. Jouvin de Rochefort souligne le rôle joué par la ville dans le commerce entre la France et l'Italie et la fertilité des campagnes voisines qui en font une des villes bonnes et riches de la province malgré son enclavement dans les montagnes. Il y a peu de témoignages sur l'urbanisme à cette époque. Jouvin de Rochefort signale « des rues belles et droites, principalement la grande où se tiennent plusieurs riches marchands, des maisons de la Grande Place très bien bâties et une fontaine qui mérite le détour ». Mais Piganiol trouve que Gap est « une ville médiocrement grande avec des rues étroites et mal percées ».

Sur le plan démographique, Gap compte dès 1635 environ 5 000 habitants et fait partie des six villes les plus peuplées du Dauphiné. La population descend à 4 500 habitants en 1690 avant de remonter vigoureusement au .

L'exercice de la justice est à cette époque une marque de l'importance d'une agglomération. Gap devient un chef lieu de bailliage à compter de 1512 (à la suite de la confirmation du rattachement de la ville au Dauphiné, Gap remplace Serres). Gap rassemble 88 juridictions seigneuriales mais elles doit en laisser Serres exercer 22 et Veynes 14. Par ailleurs, les seigneuries voisines de Tallard et du Champsaur et la justice seigneuriale à Gap était exercée sans partage par l'évêque de la ville. Les juridictions seigneuriales ayant leur siège à Gap amenaient chaque année environ 2000 à 3000 plaideurs à Gap avec un pic d'activité marqué à la belle saison.

Montée en puissance de l'administration royale

Dans la première moitié du Richelieu) décide de renforcer son pouvoir au détriment des parlements des régions. Profitant de la mort du gouverneur de la province de Lesdiguières en 1626 et d'un conflit qui oppose le tiers état à la noblesse et au clergé (Procès des tailles) Richelieu lance une réforme fiscale qui doit mettre fin aux particularismes du Dauphiné et priver le Parlement du Dauphiné de l'essentiel de ses pouvoirs. Dans le cadre de cette réforme, la répartition des impôts échappe désormais au parlement régional (ce qui met fin en partie aux privilèges que s'octroyait le clergé et la noblesse) et est pris en charge par un représentant du gouvernement royal, l'intendant. Ces représentants royaux sont nommés dans dix villes de la province (les élections). Gap devient le siège d'une de ces élections et sa compétence s'étend aux bailliages d'Embrun et de Briançon. Le Parlement du Dauphiné perd également son rôle de juge suprême. Pour Gap, cela se traduit par la création dans cette ville d'un bureau des finances et d'une juridiction des gabelles. au .

Institutions religieuses

Dès le Contre-Réforme catholique qui voit la création de nombreux couvents (une centaine dans le Dauphiné), deux nouveaux ordres s'établissent à Gap malgré l'opposition, dans le cas des capucins, du gouverneur huguenot de la ville Montauban de Villars. Le premier séminaire de Gap est installé d'abord à La Roche des Arnauds en 1675 avant d'être rapatrié dans la ville quelques années plus tard.

Révolution française et ses suites
Gap et ses environs à la fin du Carte de Cassini.

À la veille de la Révolution française, l'habitant du Dauphiné est loin d'être libre. Il est exploité par des seigneurs laïques ou ecclésiastiques (à Gap l'évêque de Gap). Dans les villes comme Gap, il dispose d'un peu plus d'autonomie. Les idées des Lumières n'y sont pas inconnues mais l'influence de l'église reste importante. Profitant de la crise financière qui frappe le régime dans les années 1780, les États de Dauphiné, comme ceux des autres provinces, tentent d'affirmer leurs droits : à l'issue de trois réunions, dont la dernière se tient à Romans le 31 décembre 1788, les représentants des trois ordres (noblesse, clergé, tiers-état) définissent une ligne politique commune. Devançant la procédure de rédaction des cahiers de doléances (modalités définies par le pouvoir royal le 28 janvier 1989), l'assemblée produit un document qui exige la rédaction d'une constitution pour le royaume, la consultation des trois ordres réunis et le vote par tête au lieu du vote par ordre.

Durant le printemps 1789, le sud de la France connait une pénurie partielle de blé. L'évêque de Gap, François-Henri de La Broüe de Vareilles, choisit ce moment pour rétablir une taxe (le droit de cosse) sur le commerce des grains arguant ses charges. Cet acte déclenche un mouvement de protestation populaire qui prend la forme le 22 mars d'un caillassage du domicile de l'évêque et de la procession devant la cathédrale. Après avoir maintenu ses exigences, l'évêque finit par renoncer à l'application de la taxe deux semaines plus tard. Les États généraux de 1789 ne comportent aucun représentant des Hautes-Alpes stricto sensu mais il y siège l'abbé Rolland natif de Gap et vicaire à la Motte-du-Caire (Alpes de Haute-Provence) qui va défendre les intérêts de la ville lors des délibérations de l'Assemblée nationale et qui militera pour la création d'un département centré sur Gap. Par ailleurs, Paul-Esprit Delafont, fils du subdélégué de Gap, va assister et témoigner des événements parisiens de la Révolution.

La réforme administrative qui accompagne la Révolution française permet à Gap d'assoir son rôle de centre administratif. Sous l'Ancien Régime, sur le plan administratif, Gap est le siège d'une subdélégation au même titre que Briançon, Queyras et Embrun. Toutes dépendent de la délégation dont le siège est à Grenoble. L'administration fiscale (élection) de ce qui va devenir le futur département des Hautes-Alpes est déjà à Gap (à quelques paroisses près). Sur le plan judiciaire, le territoire du futur département est réparti entre trois bailliages dont les sièges sont à Briançon, Embrun et Gap mais certaines communes relèvent d'autres bailliages. Enfin sur le plan religieux, le territoire est partagé entre l'archidiocèse d'Embrun et le diocèse de Gap qui lui dépend d'un autre archidiocèse. La Révolution française va unifier tous ces découpages administratifs. En 1790, la province du Dauphiné est scindée en trois départements : la Drôme, l'Isère et les Hautes-Alpes. Gap, après de vifs débats qui opposent ses représentants à ceux d'Embrun, est choisie comme préfecture et donc devient l'unique siège de l'administration du territoire. Les Hautes-Alpes deviennent alors le plus haut département de France (la Savoie ne fait pas partie du territoire français à l'époque)

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Le préfet Ladoucette

En 1802, le baron Charles-François de Ladoucette est nommé préfet des Hautes-Alpes. Sous son administration, la ville de Gap et le département des Hautes-Alpes connaîtront un certain essor. Il fera construire des routes reliant Gap à l'Italie par le col de Mongenèvre et à Valence par le col de Cabre et créera la pépinière départementale. Il lance le projet de redressement des rues moyennageuses et fait démolir les remparts. Son rôle est commémoré par une statue réalisée par le sculpteur gapençais Jean Marcellin et érigée en 1866 sur le cours qui porte son nom.

Accueil de Napoléon à son retour de l'île d'Elbe

De retour de l'île d'Elbe, Napoléon s'arrête à Gap le . Reconnaissant de l'accueil de la population de ces régions, il adresse aux Haut-Alpins un message les remerciant de leur accueil.

Fresque représentant le centre-ville de Gap en 1899.
Un petit centre semi-industriel

Malgré sa faible taille et son isolement, Gap joue au milieu du  siècle un rôle de métropole pour l'espace économique qu'elle domine et dispose d'un petit centre industriel. Un érudit local a fait rétrospectivement l'inventaire de ces activités en se basant sur ses souvenirs. Les tisserands, qui occupaient le quartier de Saint-Arey (au nord-est) représentaient un quart de la population de Gap. Les peigneurs et cardeurs sur laine étaient installés dans le quartier de Chaudière où ils étaient 350 au milieu du  siècle. Parmi les autres métiers figuraient les chapeliers et les cordiers ainsi que deux brasseries fondées en 1820 et en 1832 qui avaient prospéré grâce à la maladie du vignoble. Une affaire de roulage (diligences) créée à Gap par JJ Aubert en 1809 entretient jusqu'à 1200 chevaux sur l'ensemble du territoire desservi.

Arrivée du chemin de fer

Les activités semi-industrielles et artisanales sont balayées par l'arrivée du chemin de fer en 1875 et la montée en puissance des grands centres industriels de la région. Les tisserands sont chassés par les manufactures en particulier celles de la ville de Voiron (Isère). Les peigneurs et cardeurs disparaissent en 1875 car ne pouvant faire face à la concurrence étrangère et au peignage mécanique des grands centres de production. Les brasseries ne peuvent résister à la concurrence des bières allemandes et du nord de la France arrivant désormais par le chemin de fer tout comme l'affaire de roulage créée par JJ Aubert. Avec l'arrivée du chemin de fer conjugué avec la disparation des remparts la ville commence à s'agrandir en sortant des limites du bourg du Moyen-Âge.

Construction du canal de Gap

Malgré une pluviométrie correcte les terres agricoles autour de Gap ont recours depuis longtemps à l'irrigation comme c'est souvent le cas dans les Alpes du sud du fait des conditions climatiques et géographiques. Dès le  siècle les eaux du torrent d'Ancelle sont captées pour arroser les terres agricoles de Gap. Mais les canaux construits sont progressivement abandonnés au cours des siècles suivants. Au  siècle un nouveau projet d'envergure commence à être étudié reposant sur la capture d'une partie des eaux du Drac dans le Champsaur à une vingtaine de kilomètres de Gap. Plusieurs scénarios sont étudiés et il faudra une centaine d'années avant que le projet se concrétise avec un canal capable de faire transiter 4 mètres-cubes d'eau par seconde. Les travaux sur le canal de Gap, ou canal du Drac débutent en 1864 et s'achèvent en 1880. Le canal traverse des zones montagneuses au sol mal stabilisé et il faut à plusieurs reprises reconstruire de longues portions de la conduite. À compter des années 1970 plusieurs réservoirs sont créés sur le pourtour de la ville pour stocker l'eau captée.

Annexion du territoire de l'ancienne commune de Chaudun

La commune de Chaudun, qui occupait le vallon supérieur du Petit Buëch au sud-est du massif du Dévoluy, était situé à environ 1300 mètres d'altitude au centre d'un large vallon de forme circulaire —le « cirque de Chaudun »—, ceinturé de sommets dépassant les 2000 mètres. Le village, qui comptait 126 habitants en 1884 vivait en quasi en autarcie car les accès à Chaudun étaient particulièrement limités et difficiles, surtout en hiver. Découragés par la difficulté de vivre en ce lieu inhospitalier, les habitants de Chaudun offrirent à l'État de lui vendre leurs terres. La vente eut lieu en 1895 pour une somme de 186 000 francs-or. Une fois l'acte conclu, tous les habitants durent quitter le village, plusieurs émigrèrent, et le territoire de la commune vide d'habitants fut annexé à celui de Gap, qui lui était contigu au sud-est. La commune de Chaudun fut réunie à celle de Gap par un arrêté préfectoral du 22 octobre 1895,.

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Seconde Guerre mondiale

Lors de la Seconde Guerre mondiale, la ville fait partie de la zone libre. Mais après novembre 1942 et l'Opération Anton, elle est intégrée à la zone occupée. Après l'Opération Overlord du 6 juin 1944, les Allemands placent quelque 1000 hommes pour tenir la cuvette de Gap, point clé de l'axe Cannes-Lyon. Jean Drouot-L'Hermine, 37 ans, résistant gaulliste de la première heure et soldat accompli (il a à son actif plus de 4 000 résistants formés au combat et une centaine de sabotages) est envoyé par le GPRF du Général de Gaulle pour libérer la ville au nom de la Résistance. Aidé par les Résistants et maquisards locaux, il n'a cependant pas les moyens de prendre la ville par la force. Il se lance alors avec ses hommes dans une campagne de sabotages et d'attentats qui dure plus d'un mois. Après avoir isolé la ville en détruisant les infrastructures de transport l'entourant (viaducs, lignes de chemin de fer, ponts…), les FFI parviennent à se rallier la population et à donner à l'occupant l'impression d’un encerclement.

À la mi-août 1944, Drouot-L'Hermine, qui a perdu son bras droit Paul Héraud quelques jours plus tôt, envoie deux émissaires pour négocier la reddition des Allemands. Ces derniers sont persuadés de faire face à un soulèvement de grande ampleur, et acceptent de déposer les armes à condition que ce soit face à des troupes régulières (ils refusent donc de se rendre aux Résistants). Alors que les Américains ne sont plus qu'à une cinquantaine de kilomètres, le temps presse pour Drouot-L'Hermine. Il a en effet reçu de De Gaulle l'ordre de libérer la ville avant l'arrivée des Alliés, afin d'appuyer la position de la France comme nation victorieuse, libérée grâce à la participation active de la Résistance. Drouot-L'Hermine élabore alors un nouveau stratagème. Il parvient à convaincre les Alliés de faire avancer un de leurs chars en terrain ennemi, et de tirer quelques salves à proximité de Gap. Les tirs résonnent dans la vallée, et les Allemands identifient immédiatement le bruit caractéristique d'un char, arme que les maquisards ne peuvent pas détenir. Pensant alors avoir affaire aux Alliés, les troupes du Reich se rendent aux Résistants. C'est ainsi que quelques centaines de Résistants ont pu capturer 1200 soldats allemands, dont 40 officiers. La ville est libérée le soir du 19 août 1944.

Après guerre : une forte croissance démographique

La population de la commune connait une forte croissance entre 1954 et 2009 passant de 23 400 à environ 40 000 habitants(+136 %) alors que durant la même période la population du département n'enregistre qu'un gain de 68 %. Cette envolée démographique est majoritairement due à un solde migratoire positif lié au développement des équipements et des services (hôpital, commerces, ...) eux-mêmes générateurs d'emplois. Par ailleurs, Gap, située au coeur d'une région naturelle privilégiée par le climat et qui permet de nombreuses activités (ski, randonnée, ...), attire de nombreux retraités venus d'autres régions. Durant cette période, le nombre d'emplois dans la ville passe de 6 613 en 1954 à 21 765 en 2011. À compter de 1995 la croissance démographique se reporte sur les communes périphériques dont les habitants viennent de plus en plus souvent travailler à Gap. Le poids du secteur primaire (agriculture) et secondaire (industrie) régresse fortement.

Étalement urbain

La ville s'étend au fur et à mesure de sa croissance démographique. En 1950, la ville compte 16670 habitants. Dans les années 1950 et 1960, les nouvelles constructions se concentrent autour du centre historique et le long des grands axes de communication. Les premiers lotissements de maison, relativement denses, sont construits dans les quartiers Fontreyne et Le Rochasson. En 1970, la population a atteint 25000 habitants. Au cours de la décennie suivante, la ville s'agrandit en tâche d'huile. Des grands ensembles forment les quartiers Beauregagrd, Forest d'Entrais et Kapados tandis que l'habitat individuel toujours relativement dense forme les quartiers Serrebourges et Matagots. En 1990, la population a atteint 33 500 habitants. Désormais, l'habitat individuel l'emporte dans les nouvelles constructions. Les nouvelles habitations sont dispersées avec une consommation importante d'espace par habitant. En 2006, la population atteint 37 332 habitants. L'étalement urbain se poursuit et en parallèle de nouveaux ensembles d'immeubles sont construits en profitant de la défiscalisation introduite par le gouvernement.

La commune de Romette est associée à celle de Gap, par l'arrêté préfectoral du 25 novembre 1974. En janvier 2014 Gap crée avec les communes voisines de La Freissinouse et de Pelleautier, la communauté d'agglomération du Gapençais pour mutualiser certaines compétences. En janvier 2017, cette structure est remplacée par la communauté d'agglomération Gap-Tallard-Durance élargie à l'ancienne communauté de communes centrée sur Tallard.

Photographies aériennes de Gap au XXe siècle
  1. a et b Société d'études des Hautes-Alpes, Histoire de la ville de Gap, p. 4.
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  3. Colette Jourdain-Annequin, Atlas culturel des Alpes occidentales. De la préhistoire à la fin du Moyen Âge, p. 78.
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  5. Jean-André Luc, {{Ouvrage}} : paramètre titre manquant, (lire en ligne), p. 212.
  6. Société d'études des Hautes-Alpes, Histoire de la ville de Gap, p. 5.
  7. Fiche de Vapincum sur l'arbre celtique
  8. a b et c Société d'études des Hautes-Alpes, Histoire de la ville de Gap, pages 7 à 9.
  9. Georges de Manteyer, Le nom et les deux premières enceintes de Gap, p. 146.
  10. Georges de Manteyer, Le nom et les deux premières enceintes de Gap, schémas et plans en fin d'ouvrage.
  11. Société d'études des Hautes-Alpes, Histoire de la ville de Gap, p. 11.
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Toponymie

Signalisation bilingue en provençal alpin et en français à Gap.

Le nom de la localité est attesté sous les formes Vappinquo dès 17 av. J.-C. (quatrième gobelet de Vicarello) ; Vappincum avant le  ; [vicecomes] Guapincensis en 1045 ; Gap dès le .

Le toponyme Vappincum s'analyse sur la base d'un radical Vapp- de sens inconnu et du suffixe -incu d'origine ligure que l'on retrouve de la Provence et du Massif central aux Alpes (cf. Arlanc, Nonenque, Moirans, Morencum au . La forme Gap remonte en réalité à la forme abrégée Vappum, bien attestée, par chute de la finale.

Le V- du radical a été traité comme un W- germanique, d'où *Wap, puis Gap (voir pour ce type d'évolution les mots guêpe, latin vespa, traité comme *wespa ; gui, latin viscum, traité comme *wiscum, etc., selon le cheminement phonétique [w]> [gw]> [g]). Cette évolution phonétique se serait faite plus spécifiquement sous l'influence de la langue gotique. Le nom en provençal gavot (vivaro-alpin) est également Gap.

Le toponyme Gap est expliqué par le linguiste Xavier Delamarre tels que : "Dans la toponymie, la souche Vap- < *ṷokw- se continue aussi probablement dans l'ancien nom de la ville de Gap, donnée Vapinquum par l'Itinéraire d'Antonin et Vappincum par l'Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem."..."À côté du thème Vepo-, bien attesté en gaulois, et dont le sens est probablement 'voix', on a un thème Vap-, Vapus- de l'onomastique personnelle qui se relie probablement à la même racine indo-européenne ṷekw- 'parler', continuée par le latin vōx, le sanskrit vac-, le tokharien A wak, le tokharien B wek 'voix', etc." La forme celtique initiale est donc *uapincon, formé de la racine indo-européenne *wek/wok donnant le gaulois uep/uop passé à uap « parler », dérivé à l'aide du suffixe -inco, qui n'est pas rare dans les noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne. Son sens est incertain, peut-être celui de « domaine de *Vapi ('parleur' ?) ».

Une autre explication voit dans Gap, la racine indo-européenne *uop- « eau », suivie elle-aussi du suffixe gaulois -inco (peut-être emprunté aux Ligures). Le passage du nom de lieu Vappincum à l'adjectif Vappincensis puis à la forme courte Vappensis explique la disparition du suffixe. L'évolution de l'initiale est marquée par les graphies Wappincensis [ecclesiae] en 876 puis [vicecomes] Guapincensis en 1045 qui ne peuvent pas s'expliquer par une influence germanique (avec w passant à g) mais probablement par une prononciation originelle proche de *g-uop ou *gwop.

Les habitants de Gap sont appelés les Gapençais.

  1. a b c et d Pierre-Henri Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la france, éd. Errance, (ISBN ), p.270
  2. a et b et , Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 310a.
  3. , Les noms de lieux, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je », , 1re éd., chap. II (« Les Ligures »), p. 31.
  4. A. Farnaud, « Étymologie du nom de Gap », Bulletin de la Société d'études des Hautes-Alpes,‎ , p. 431-434
  5. Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne (- 500 / + 500) - Dictionnaire, éd. Errance, nouvelle éd. 2021 (ISBN ), p. 263
  6. «  », sur habitants.fr (consulté le ).


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