Digne-les-Bains

Localisation

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Digne-les-Bains : descriptif

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Digne-les-Bains

Digne-les-Bains ([diɲ(ə) le bɛ̃]) est une ville française, chef-lieu du département des Alpes-de-Haute-Provence et située dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Le nom de ses habitants est Dignois.

Géographie

Localisation

Située en bordure des Préalpes de Digne, de part et d'autre de la Bléone, Digne-les-Bains est le chef-lieu du département des Alpes-de-Haute-Provence. Placée au centre géographique du département, cette ville abrite 16 844 habitants, ce qui en fait l'un des plus petits chefs-lieux de département de France par sa population.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Aiglun, Archail, Le Brusquet, Le Chaffaut-Saint-Jurson, Champtercier, Châteauredon, Chaudon-Norante, Clumanc, Entrages, Marcoux, La Robine-sur-Galabre, Tartonne et Thoard.

Rose des vents Thoard Barles Marcoux
Archail
Draix
Rose des vents
Champtercier
Barras
N Tartonne
O    Digne-les-Bains    E
S
Aiglun
Mallemoisson
Châteauredon Clumanc
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Géologie et relief

Le centre-ville se situe à 608 mètres d'altitude.

Digne est une ville essentiellement étendue dans la plaine formée par la vallée de la Bléone, étant donné que le relief qui l'entoure est très accidenté. La vieille ville est construite sur une colline située entre la Bléone et le torrent des Eaux-Chaudes, mais la ville s'est progressivement étendue dans les trois directions des vallées, en particulier vers l'aval.

Sa situation géographique est assez remarquable, étant donné qu'elle se trouve au bord des Préalpes, sur le chevauchement qui porte son nom. Une partie de la ville est complètement enserrée dans la vallée de la Bléone, tandis que la ville s'étend largement sur les reliefs plus doux en aval. Avec l'annexion de communes voisines, surtout en aval, la ville s'étend sur plus de 8 km de longueur.

Réserve géologique

La commune, qui est au cœur de la réserve géologique, a ses spécificités liées à l'ancienne cité construite en amont de la cluse que la Bléone a percée dans la nappe de Digne pour se déverser dans le bassin tertiaire de Valensole.

Les quartiers de la ville recouvrent les alluvions des torrents qui convergent en amont de la cluse. Les faubourgs les plus orientaux rejoignent une ligne de collines de calcaires à silex d'âge Carixien, formant des falaises roussâtres orientées sud-ouest.

Les sources chaudes ont été captées, dès l'Antiquité, au point où ces calcaires carixiens sont coupés par l'entaille du vallon le plus méridional, descendant d'Entrages. Leurs vertus curatives sont liées à leur remontée le long des niveaux gypsifères triasiques de la semelle de charriage de la nappe de Digne.

La montagne la plus visible de la commune est le Cousson (1 516 m) ; la Bigue culmine à 1 653 .

De nombreux reliefs se situent autour de Digne-les-Bains et sont des buts de randonnée :

  • Rocher de Neuf Heures
  • Trois Chapelles (chapelle Notre-Dame de Lourdes, chapelle Saint-Vincent, chapelle La Croix)
  • Rive droite de la Bléone (parc de la Réserve Géologique de Haute-Provence, chemin de Caguerenard, chemins permettant d'accéder en haut du versant (plus de 200 m. au-dessus de la ville) et à la crête Andran - Martignon - La Bigue)
  • Sentiers permettant d'accéder aux Basses Bâties de Cousson (puis au Cousson)
  • Chapelle Saint Pancrace
  • Chapelle rupestre Saint-Jean-Baptiste
  • Barre des Dourbes

Hydrographie et les eaux souterraines

La commune se situe sur le bassin versant de la Bléone, un affluent de la Durance.

Elle est traversée par la vallée des Eaux-Chaudes, qui lui fournit les ressources de son activité thermale. Dans cette vallée se trouvent huit sources chaudes et une froide utilisées pour le thermalisme : certaines sont radioactives, sulfydrurées, chlorobromoiodurées, arsenicales.

Affluents notables de la Bléone sur la commune : le Bès, le Mardaric, les Eaux chaudes, le St Véran, le Fale, le Rouveiret, le Champtercier.

Voies de communication et transports

Réseau routier
  • Transports en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Réseau ferroviaire
Le train des Pignes.

La ville est reliée quotidiennement avec 3 allers-retours par jours, par les Chemins de fer de Provence via la ligne ferroviaire Nice-Digne. Ligne centenaire à voie métrique, les Chemins de fer de Provence permettent de desservir les villages bas-alpins et de l'arrière-pays niçois de la vallée du Var. De ce fait, elle aide à désenclaver les villages éloignés et à rapprocher les habitants de toute commodité.

La ligne de Saint-Auban à Digne, qui relie Digne au val de Durance, n'est plus circulé depuis 1991, il existe des projets de réactivation.

Gares SNCF en région Provence-Alpes-Côte d'Azur :

  • Gare de Marseille-Saint-Charles,
  • Gare de Nice-Ville,
  • Gare de Toulon.
Transports en commun

En 1992, la commune de Digne a mis en place la Régie des Transports Urbains Dignois (RTUD). Équipé initialement de six bus, ce service a augmenté sa flotte de véhicules en 1998 avec l'acquisition de deux bus alimentés au gaz naturel. Depuis le renouvellement des bus a permis d'intégrer des bus hybrides.

Actuellement, six lignes de bus sont à la disposition des Dignois.

Digne-les-Bains est desservie par la route nationale 85, depuis la vallée de la Durance, jusqu''à Barrême aux portes du Verdon.

Transports aériens

En fonction des destinations, plusieurs aéroports (cf. tableau ci-contre) sont accessibles.

Aéroports à proximité
Nom Destinations Distance
Marseille France
Europe
Afrique
132 km
Nice France
Europe
Amérique-du-Nord
148 km
Avignon France
Europe
142 km
Aéroport de Grenoble-Isère France
Europe
Europe
234 km
Ports
  • Ports en Provence-Alpes-Côte d'Azur :
    • Port Lympia (port de Nice),
    • Port de Toulon
    • Port de Marseille,
    • Port Hercule (Port de Monaco).

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen altéré, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 17,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 681,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,1 ,,.

Statistiques 1991-2020 et records DIGNE LES BAINS (04) - alt : 554m, lat : 44°04'12"N, lon : 6°11'12"E
Records établis sur la période du 01-08-2003 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −2,8 −2,7 0,3 3,8 7,1 11,3 13,2 12,7 9,6 6 1,5 −2,1 4,8
Température moyenne (°C) 3,6 4,4 7,8 11,3 14,8 19,3 21,8 21,4 17,4 13 7,9 4 12,2
Température maximale moyenne (°C) 9,9 11,5 15,2 18,8 22,5 27,2 30,4 30 25,3 20,1 14,2 10,2 19,6
Record de froid (°C)
date du record
−13
30.01.05
−17,8
04.02.12
−11,4
02.03.05
−7
08.04.21
−2
06.05.19
0,2
01.06.06
6,1
12.07.07
2,8
31.08.10
−1,6
27.09.20
−5,4
21.10.07
−10,6
16.11.07
−14,9
18.12.10
−17,8
2012
Record de chaleur (°C)
date du record
21,9
10.01.15
24,5
23.02.20
25,6
16.03.19
28,3
08.04.11
34,3
22.05.22
42,1
28.06.19
36,9
31.07.20
39
11.08.03
33,9
04.09.23
31
12.10.11
24,8
14.11.23
19,9
05.12.06
42,1
2019
Précipitations (mm) 42,8 37,2 49,2 61,1 76,4 59,5 29,4 38,8 54,2 83,1 84,7 64,8 681,2
Source : «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base
Diagramme climatique
JFMAMJJASOND
 
 
 
9,9
−2,8
42,8
 
 
 
11,5
−2,7
37,2
 
 
 
15,2
0,3
49,2
 
 
 
18,8
3,8
61,1
 
 
 
22,5
7,1
76,4
 
 
 
27,2
11,3
59,5
 
 
 
30,4
13,2
29,4
 
 
 
30
12,7
38,8
 
 
 
25,3
9,6
54,2
 
 
 
20,1
6
83,1
 
 
 
14,2
1,5
84,7
 
 
 
10,2
−2,1
64,8
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Risques naturels et technologiques

Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Les cantons de Digne-les-Bains sont situés en zone 1b (sismicité faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques, et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011. La commune de Digne est également exposée à trois autres risques naturels :

  • feu de forêt ;
  • inondation (dans la vallée de la Bléone et dans celles de ses affluents) ;
  • mouvement de terrain : toute la partie ouest de la commune est concernée par un aléa moyen à fort.

La commune de Digne est également exposée à un risque d'origine technologique, celui de transport de matières dangereuses, par rail, route et canalisations. En ce qui concerne la voie ferrée, la ligne de Saint-Auban à Digne est neutralisée et aucun trafic ne l'emprunte ; celle de Nice à Digne n'est empruntée que par des transports de voyageurs. La route nationale 85 et la route départementale RD 900 (ancienne route nationale 100) peuvent être empruntées par les transports routiers de marchandises dangereuses. Enfin, le gazoduc servant à alimenter Digne en gaz naturel constitue un facteur de risque supplémentaire.

Le plan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) de la commune a été approuvé en 2008 pour les risques d'inondation, de mouvement de terrain et de séisme et le Dicrim existe depuis 2009.

La commune a été l'objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle : en 1984 pour un tremblement de terre, et de multiples fois pour des inondations, glissements de terrain et coulées de boue, et mouvements de terrain dus à la sécheresse. Mais on peut également citer des inondations catastrophiques antérieures aux arrêtés : celles du Mardaric et des Eaux-Chaudes qui inondent le bourg en 1928, et celle de la Bléone en 1973 qui détruit partiellement le pont. Cette destruction est causée par la rupture de l'embâcle créée dans le lit du Bès, qui provoque une onde de submersion. De la même façon, plusieurs glissements de terrain massifs sont entrés dans l'histoire de la commune, comme celui du 24 décembre 1916 qui provoque l'effondrement d'une partie de Courbons, ou celui de 2002-2003 à Villard-des-Dourbes.

Sismicité

Les tremblements de terre à Digne ont une longue histoire. Pour ne retenir que ceux d'une intensité macro-sismique ressentie supérieure à V sur l'échelle MSK (dormeurs réveillés, chutes d'objets), on obtient la liste suivante (les intensités indiquées sont celles ressenties dans la commune, l'intensité peut être plus forte à l'épicentre) :

  • le séisme du 31 août 1684, d'une intensité ressentie à Digne de V et demi et dont l'épicentre était situé à Digne,
  • le séisme du 2 décembre 1872, d'une intensité ressentie de V et dont l'épicentre était situé à Digne ;
  • le séisme du 20 septembre 1876, d'une intensité ressentie de V et demi et dont l'épicentre était situé à Digne ;
  • le séisme du 23 février 1887, d'une intensité ressentie de VII et dont l'épicentre était situé à Bussana Vecchia (Piémont) ;
  • le séisme du 27 septembre 1911, d'une intensité ressentie de V et dont l'épicentre était situé à Barrême ;
  • le séisme du 16 février 1915, d'une intensité ressentie de V et demi et dont l'épicentre était situé à Digne ;
  • le séisme du 19 juin 1984, d'une intensité ressentie de V et dont l'épicentre était situé à Aiglun.

Communes rattachées

Courbons (Corbo, citée au ) est rattachée à Digne en 1862. Le prieuré Sainte-Eugénie, ancêtre de l'église paroissiale, relevait du chapitre de Digne. Les Juifs installés ici y sont massacrés en 1335. Ses fortifications sont abattues par Lesdiguières au cours des guerres de religion (1590). Elle comptait 80 feux en 1315, 90 en 1471 et 507 habitants en 1765.

Les Dourbes (De Dorbas, citées en 1035) sont rattachées à Digne en 1974, sous forme de commune associée. Le village est situé sur une barre et une motte castrale est élevée au . Il comptait 48 feux en 1315, 12 en 1471 et 249 habitants en 1765, 296 habitants en 1851, 62 en 1982.

Gaubert (Galbertum, citée en 1180) est rattachée à Digne en 1862. L'église paroissiale relevait du chapitre de Digne, qui en percevait la dîme. La place, ligueuse et défendue par Sautaire, est prise par Lavalette en 1591. Elle comptait 63 feux en 1315, 41 en 1471 et 456 habitants en 1765.

Les Sieyes, ou Sieyes tout court (Lascieias, citée au ) est rattachée à Digne en 1862. Elle comptait 10 feux en 1315, 13 en 1471 et 307 habitants en 1765. Les deux prieurés, Sainte-Madeleine et Saint-Véran, relevaient du chapitre de Digne qui percevaient les dîmes.

Durant la Révolution, ces quatre communes comptent chacune une société patriotique, toutes créées après la fin de 1792.

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  2. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées La Torre
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  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tresor
  5. L'eau dans la commune
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  8. Détail des lignes de bus à Digne.
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  38. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Sieyes-AHP
  39. Société Scientifique et Littéraire des Alpes de Haute-Provence


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Toponymie

En latin, le toponyme Dinia est connu depuis le Ptolémée, Pline l'Ancien).

Ellipse de Dinia (villa). Dinia représente l'anthroponyme latin Din(n)ius,,.

En provençal ou en occitan vivaro-alpin, le nom s'écrit Dinha selon la norme classique et se prononce [ˈdiɲa / ˈdiɲɔ]; il s'écrit aussi Digno selon la norme mistralienne et se prononce [ˈdiɲɔ].

Le nom français traditionnel et usuel est Digne. Le nom de Digne-les-Bains est officialisé le , à la suite du décret du paru le de la même année au Journal officiel.

  1. a et b Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 246b
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Histoire

Préhistoire et Antiquité

La présence de trois rivières (la Bléone, le Mardaric et les Eaux-Chaudes) en a fait un endroit idéal pour l'implantation humaine. Avant la conquête romaine, elle est la capitale des Bodiontici (ou Brodiontii) dont le nom est retrouvé sur le trophée des Alpes à La Turbie. La ville devient ensuite une cité romaine nommée Dinia au , et appréciée pour ses eaux thermales.

On retrouve quelques établissements ruraux tout autour de la ville, comme aux Hôtelleries de Gaubert (sud-est de la ville), où le bâtiment fouillé est occupé du début du  siècle à la fin du  siècle. Dans ce secteur, au pied du Cousson, le sol a été cultivé de façon continue depuis l'Antiquité jusqu'au reboisement récent.

Moyen Âge

Deux quartiers distincts se forment : le bourg et la cité. Le bourg, site antique, se voit doublé d'un castrum autour du château épiscopal construit sur le Rochas. Ces deux quartiers fonctionnaient comme deux villes indépendantes l'une de l'autre, et ce, dès leur création : le bourg restait sous la tutelle du prévôt du chapitre alors que la cité ou castrum relevait de l'évêque[réf. non conforme]. L'arrivée des Angevins à la tête du comté de Provence en 1246 accélère le processus de récupération des droits comtaux usurpés pendant la période précédente par les seigneurs laïcs ou ecclésiastiques[réf. non conforme].

Le retour du pouvoir comtal dans la cité entraîne une modification dans les rapports entre pouvoirs locaux et communauté : en 1260, la cité de Digne se voit reconnaître le droit de nommer des cominaux, chargés de veiller à la gestion de la ville[réf. non conforme]. Le regroupement des deux sites se fait administrativement en 1385 lors de l'institution de syndics, remplaçant les cominaux, chargés de représenter à la fois la cité et le bourg. L'évolution de l'institution permet d'observer une rationalisation administrative au début du  siècle[réf. non conforme].

À partir de 1475, la prédication des franciscains provoque plusieurs émeutes antijuives meurtrières.

Temps modernes ( | ]

Comme le reste de la France, Digne est prise dans les guerres de Religion. En 1562, les huguenots pénètrent dans la cathédrale, lacèrent les tableaux et brisent les statues, retirent les reliques et les font brûler avec les ornements du chœur sur le parvis. La ville est attaquée par les protestants en 1574. En 1575, c'est l'église Saint-Jérôme qui est saccagée. Dans les années suivantes, la ville reste sous pression : en 1579, le capitaine d'Archal occupe les campagnes alentour.

En 1589, à l'avènement d'Henri IV, les ultra-catholiques de la Ligue catholique prennent le pouvoir dans la ville, jusqu'en 1591. Cette année, la ville tombe devant les armées royales de Lesdiguières. La cathédrale, fortifiée par les défenseurs, est attaquée : elle est bombardée avec des catapultes, puis prise d'assaut. C'est aussi pendant cette période que les habitants s'emparent du château des évêques, sur le Rochas, et le détruisent, pour éviter qu'il ne tombe aux mains d'un parti ou de l'autre.

En 1629, lors de la guerre de Succession de Mantoue, la peste est apportée par des troupes qui passent les Alpes. Digne est alors frappée d'une épidémie très violente, d'autant plus que la ville est bloquée par un cordon sanitaire impitoyable. Selon Albert Aubert, dans sa monographie publiée en 1891, la population estimée à 10 000 habitants est réduite à moins de 2 000 survivants, dont cinq ou six seulement n'auraient pas été malades. Selon Biraben, cette estimation est peut-être exagérée, mais il est vrai que Digne n'a jamais dépassé les 5 000 habitants jusqu'au .

Révolution française et Premier Empire

La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet événement annonçant la fin de l'arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l'organisation de la France. Immédiatement après l'arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s'empare de la France, par peur du complot des aristocrates désirant recouvrer leurs privilèges. Des rumeurs de troupes en armes dévastant tout sur son passage se propagent à grande vitesse, provoquant des prises d'armes, l'organisation de milices et des violences anti-nobiliaires. Cette Grande Peur, arrivée à Seyne le 31 juillet et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Digne et sa région le 31 juillet 1789 dans la journée avant de se propager vers Riez où elle arrive dans la journée, Moustiers et Castellane.

La ville est érigée en chef-lieu des Basses-Alpes et de district dès , à la création des départements. La société patriotique de Digne est créée en septembre 1790 (deuxième du département par son ancienneté) ; elle s'affilie aux Jacobins en , et devient un relais de ce club dans le département, en acceptant les affiliations de nombreux clubs des Basses-Alpes ; elle reçoit aussi la demande d'affiliation de celui de Carpentras. D'abord appelée chambrette bourgeoise, elle prend ensuite le nom de Club patriotique, puis le 9 octobre 1792, de Société des amis de la Constitution, de la Liberté, de l'Égalité. Elle établit un comité de correspondance chargé des relations avec les autres sociétés populaires qui lui sont affiliées le 14 novembre 1792. Les 10 et 11 janvier 1793, le général Peyron effectue une descente depuis Marseille, soutenu par des clubistes marseillais en armes. Il se venge car il n'a pu obtenir le poste de procureur général syndic, deux administrateurs départementaux sont destitués et une amende de 13 000 livres versée au club marseillais.

En 1792-1793, la section de Digne est contrôlée par les fédéralistes. En relation avec la section de Marseille, elle diffuse les idées des Girondins, jusqu'à leur proscription le 31 mai 1793 et l'écrasement de l'insurrection fédéraliste en juillet, qui se traduit par une condamnation à mort à Digne.

Le 5 frimaire , le représentant en mission Gauthier épure la société.

Digne accueille la préfecture sous le Consulat. Le préfet Lameth, très populaire (1802–1805), crée une promenade ombragée entre le pré de Foire et les rives de la Bléone, et plante des platanes sur le boulevard Gassendi.

Époque contemporaine

De 1848 à 1939
Gravure de Digne-les-Bains en 1838.

En 1851, l'annonce du coup d'État du 2 décembre provoque un soulèvement dans les campagnes, et les paysans installent un gouvernement provisoire à Digne.

Comme de nombreuses communes du département, Digne se dote d'écoles bien avant les lois Jules Ferry. Cependant, aucune instruction n'est donnée aux filles en 1861, alors que la loi Falloux (1851) impose l'ouverture d'une école de filles aux communes de plus de 800 habitants (et que Courbons et Gaubert, petites communes rurales voisines, ont une école de filles). Ce n'est que dans les années 1860 que la municipalité de Digne choisit d'ouvrir une école de filles (à laquelle s'ajoutent les écoles de filles de Gaubert et de Courbons). Ce n'est qu'avec les lois Ferry que toutes les filles de Digne et des villages rattachés sont régulièrement scolarisées.

Vers 1850, commence la fabrication de bijoux incorporant les étoiles de Saint-Vincent, tirées de la colline Saint-Vincent. Une salle leur est consacrée au musée Gassendi.

En 1862, Digne absorbe les communes voisines de Courbons, Gaubert et Les Sieyes. Ces communes rattachées possédaient elles aussi leurs écoles : les trois avaient une école de garçons, Courbons et Gaubert possédant en outre une école de filles. La commune des Dourbes possédait deux écoles de garçons (aux Dourbes et au Villard), et aucune de filles.

Deux cent dix dignois sont morts pour la France durant la Première Guerre mondiale. L'hôpital a pris en charge des soldats blessés par les combats, dont près de soixante-dix, décédés des suites de leurs blessures, sont inhumés au carré militaire du cimetière du bourg. Ce carré comporte aussi le corps de deux soldats morts durant le second conflit mondial.

Seconde Guerre mondiale

Les premiers résistants sont un groupe organisé autour de Simone Pellissier qui distribuent le journal Combat, dès 1941. Le

Digne est occupée par l'Italie, puis par l'armée allemande, à la suite de l'invasion de la zone libre, après le débarquement des Alliés en Afrique du Nord le . Trente-quatre juifs sont arrêtés à Digne avant d'être déportés.

Avec la dissolution de l'armée d'armistice, le commandant Chaumont du  bataillon de chasseurs alpins commence à structurer l'Organisation de résistance de l'armée locale (ORA).

Les opérations de Libération

Le , la ville est bombardée par des P-47 Thunderbolt, qui ont décollé d'un terrain proche de Bastia en Corse. Leur objectif est le Grand Pont sur la Bléone mais une seule bombe l'atteint, n'entravant que pour quelques heures le passage des véhicules. Plusieurs immeubles sont endommagés. Le bombardement fait vingt-quatre victimes civiles et 2 tués Allemands (25 au total selon Jean Garcin).

La ville est libérée le par la Task Force Butler, détachement motorisé composé d'éléments blindés, d'infanterie et d'artillerie provenant des  division d'infanterie du Texas et  division d'infanterie, aidée des forces de la résistance intérieure française.

La libération de Digne s'inscrit dans un mouvement de contournement de la vallée du Rhône, à travers les Alpes, par la route Napoléon, confié à la Task Force Butler et qui vise à couper la retraite à l'armée allemande stationnée en Provence. À Aspres-sur-Buech, la colonne fait mouvement vers l'ouest, en direction du Rhône et de Crest (bataille de Montélimar). Les combats font dans la journée six tués et onze blessés du côté allié et au moins 21 tués du côté allemand. Les soldats allemands tombés durant les combats pour la libération de Digne-les-Bains ont été enterrés au carré militaire allemand du cimetière du bourg, auprès des autres soldats tués durant l'Occupation, au cours de différents combats contre les forces de la Résistance. En mars 1958, leurs corps sont exhumés et transférés au cimetière militaire allemand de Dagneux (Ain).

Immédiatement après la Libération, l'épuration commence. Des exécutions après procès expéditifs (avec juge mais sans avocats) ont lieu.

Le camp de prisonniers de guerre allemands compte jusqu'à 2 700 prisonniers. L'un d'eux participe à l'expédition de sauvetage après la double catastrophe aérienne de la montagne du Cheval Blanc en 1948.

La fin de la guerre

À partir du début de l'année 1945, de nouveaux convois de troupes passent par la ville en direction de la poche de résistance allemande de l'Ubaye.

Depuis 1945

En 1974, la commune voisine des Dourbes est rattachée à Digne.

De 1945 au début | ]

La commune change de nom pour Digne-les-Bains en 1988.

De nos jours, la ville de Digne-les-Bains continue de s'étendre, principalement le long des rives de la Bléone. Elle forme avec Entrages, Marcoux, La Robine-sur-Galabre, et Mézel, la communauté de communes des Trois-Vallées (CC3V).

La cité du Pigeonnier est incluse au sein d'un quartier prioritaire de la politique de la ville tandis que la cité de Barbejas fut une zone urbaine sensible avant 2015.

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  4. F. GUICHARD, Essai sur le cominalat dans la ville de Digne, 2 vol., Digne, 1846 [En ligne : https://books.google.fr/books/about/Essai_historique_sur_le_Cominalat_dans_l.html?hl=fr&id=YmINAAAAIAAJ,dernière consultation le 05/08/2013 [1]
  5. Martin Aurell, N. Coulet, Jean-Pierre Boyer, La Provence au Moyen Age, Aix-en-Provence, 2005.
  6. F. Varitille, Digne à la fin du Moyen Âge : Politique et société, Mémoire soutenu à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, dir. O. Mattéoni, Paris, 2013.
  7. Ibid.
  8. Édouard Baratier, La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, avec chiffres de comparaison pour le XVIIIe siècle, Paris, éd. SEVPEN/EHESS, coll. « Démographie et société » (no 5), , p. 72.
  9. a et b Yvette Isnard, « Les dynasties seigneuriales d'Oraison », Chroniques de Haute-Provence, no 368,‎ , p.36.
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  12. a et b Isnard 2012, p. 37.
  13. «  », sur data.bnf.fr (consulté le ).
  14. Jean-Noël Biraben, Les hommes et la peste en France et dans les pays européens et méditerranéens, ISBN ), p. 187.
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  16. Annales des Basses-Alpes : bulletin de la Société scientifique et littéraire des Basses-Alpes
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  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées pref12
  24. a b et c Jean-Christophe Labadie (ISBN ), p.9.
  25. a b et c Labadie 2013, p. 16.
  26. Labadie 2013, p. 18.
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  28. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  29. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées 39-45_débuts
  30. Jean Garcin, « La résistance armée », Basses-Alpes 39-45, no 7,‎ , p.2.
  31. Digne-les-Bains en 1939-1945
  32. a et b Guy Reymond, Ça sentait la liberté et l'espérance, Les Petites Affiches, , p.24.
  33. a et b Garcin 2004, p. 5.
  34. Reymond 1993.
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  38. Commune : Digne-les-Bains sur sig.ville.gouv.fr

Culture

Musée de la réserve géologique de Haute-Provence à Digne.

La ville de Digne a été immortalisée par Victor Hugo qui y place le début de son célèbre roman Les Misérables.

  • Musée de la réserve géologique de Haute-Provence et son jardin des papillons.
  • Musée Gassendi ([1]) à la muséographie moderne permettant au public de passer de l'art aux sciences, de l'ancien au contemporain à travers un itinéraire dans le temps. Sa section archéologie est fondée en 1889.
  • CAIRN : Centre d'art informel de recherche sur la nature.
  • Musée de la Seconde Guerre mondiale. Documents et objets d'époque évoquent le rôle stratégique de Digne-les-Bains dans la défense alpine et les dégâts subis.
  • Médiathèque intercommunale des Trois Vallées.
  • Musée Alexandra David-Néel, sis dans sa maison,.
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  2. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Office de tourisme

Héraldique

Blason
D'azur à la fleur de lys d'or accompagnée en chef d'une croisette de gueules., aux flancs de deux lettres L capitales affrontées d'argent et en pointe d'une lettre D capitale aussi d'or,.
Détails
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (gueules sur azur).
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Ces armoiries ne sont pas attestées avant le Louis II d'Anjou (début du .

Gabriel Gillybœuf a proposé au début des années 1980 de remplacer le « D » par une fontaine exprimée en termes héraldiques par un besant fascé, ondé d'argent et d'azur (tout en conservant croisette, fleur de lys et « L » affrontés).

La cité était copropriété des comtes de Provence et des évêques de Digne. D'où les armes : la croix symbolise l'évêché, la fleur de lys Charles d'Anjou, comte de Provence. La lettre D est l'initiale de la ville. Les lettres L ont été ajoutées sous Louis .

  1. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées blason
  2. Dominique Cureau, «  », sur vexil.prov.free.fr (consulté le ).
  3. a et b En quête d'identité. Armoiries et sceaux en Haute Provence, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 2009, p. 16.
  4. «  », sur vallouimages.com (consulté le ).

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