Les Baux-de-Provence
Localisation
Les Baux-de-Provence : descriptif
- Les Baux-de-Provence
Les Baux-de-Provence, Lei Bauç en provençal, sont une commune française, située dans le département des Bouches-du-Rhône en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Situés dans le massif des Alpilles, Les Baux sont aujourd'hui principalement un site touristique plus qu'un lieu de vie
Ils adhèrent à l'association Les Plus Beaux Villages de France et accueillent plus d'un million et demi de visiteurs par an
La commune compte 289 habitants, dont 22 vivent encore dans l'enceinte des Baux — la partie haute du village.
Géographie
Localisation
La commune est centrée autour d'un village situé sur un éperon rocheux, début d'un plateau — premier contrefort de la chaîne des Alpilles — qui surplombe de 200 m la campagne des environs.
La commune est dominée par une vaste forteresse, le Château des Baux, aujourd'hui en ruines, ouvrant une large vue sur les plaines du sud, vers Arles et la Camargue proche.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Fontvieille, Maussane-les-Alpilles, Paradou, Saint-Rémy-de-Provence et Saint-Étienne-du-Grès.
Saint-Étienne-du-Grès | Saint-Rémy-de-Provence | |||
Fontvieille | N | Maussane-les-Alpilles | ||
O Les Baux-de-Provence E | ||||
S | ||||
Paradou | Maussane-les-Alpilles | Maussane-les-Alpilles |
Les Baux-de-Provence se situent à deux kilomètres au nord de Maussane-les-Alpilles et à trois kilomètres au nord-est de Paradou. Les principales agglomérations voisines sont Saint-Martin-de-Crau (11 600 habitants) au sud (9 kilomètres), Saint-Rémy-de-Provence (10 200 habitants) au nord (8 kilomètres) et Arles (52 600 habitants) au sud-ouest (16 kilomètres).
Hydrographie
De par son relief, le massif des Alpilles est parcouru de nombreux ruisseaux que l'on nomme des « gaudres ». Un gaudre (du provençal gaudre : « petit ruisseau ») désigne un cours d'eau souvent à sec en été et à faible débit le reste de l'année. Les principaux gaudres de la commune sont le gaudre du Trible, dont la source se situe au nord du village, le gaudre du mas de Chevrier qui se jette dans le gaudre d'Auge, lui aussi sur la commune, à l'ouest du bourg, et les gaudres de Verpetières et d'Entreconque à l'est du village.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,3 amplitude thermique annuelle de 17,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Eyragues », sur la commune d'Eyragues à 12 vol d'oiseau, est de 15,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 631,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,2 ,,.
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Le mistral
Le mistral y souffle fortement du nord ou du nord-ouest, particulièrement en hiver et au printemps. Les Alpilles dévient le vent, mais il souffle aux Baux pratiquement aussi fort que dans le nord de la chaîne. Le mistral souffle fortement 100 jours par an en moyenne et faiblement 83 jours, ce qui ne laisse que 182 jours sans vent par an.
On distingue deux types de mistral : le « mistral blanc », qui dégage le ciel en totalité et accentue la luminosité, et le « mistral noir », plus rare, qui est accompagné de pluie.
Données météorologiques
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,1 | 2,1 | 3,9 | 6,6 | 9,9 | 13,6 | 16,2 | 15,7 | 13,2 | 9,5 | 4,9 | 1,9 | 8,2 |
Température moyenne (°C) | 5,7 | 7 | 9,2 | 12 | 15,7 | 19,5 | 22,5 | 21,9 | 19 | 14,8 | 9,5 | 6,3 | 13,6 |
Température maximale moyenne (°C) | 10,3 | 11,8 | 14,5 | 17,5 | 21,6 | 25,5 | 28,8 | 28,1 | 24,8 | 20,1 | 14,1 | 10,8 | 19 |
Précipitations (mm) | 49,7 | 56,7 | 47,5 | 52,7 | 46,9 | 32,2 | 18,9 | 36,7 | 50,3 | 88,6 | 59,3 | 54,1 | 593,8 |
Humidité relative (%) | 75 | 73 | 68 | 67 | 67 | 65 | 61 | 64 | 72 | 76 | 77 | 77 | 70 |
Flore et faune
Faune
De nombreuses espèces animales nichent dans les Alpilles et peuvent aléatoirement être observées sur le territoire de la commune des Baux-de-Provence. La plus réputée est l'aigle de Bonelli, espèce protégée, comme le vautour percnoptère, le faucon crécerellette et le hibou grand-duc.
Les rochers arides abritent une espèce de lézard emblématique des Alpilles, le lézard ocellé, lui aussi considéré comme menacé et protégé.
Des espèces végétales protégées, comme la nivéole d’été (Leucojum aestivum) ou l'hélianthème à feuilles de Marum (Helianthemum lavandulaefolium), s'y rencontrent au fond des vallons.
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Lézard ocellé.
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Aigle de Bonelli.
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Vautour percnoptère.
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Faucon crécerellette.
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Hibou grand-duc.
Espèces chassées
Le territoire des Baux, et notamment ses vallons, compte de nombreux mammifères. Le sanglier y abonde, sa population est en progression. Inversement, le nombre de lièvres et de lapins tend à décroître. La raison semble en être l'épidémie de myxomatose de 1953 qui a causé des ravages dans la population et, depuis la fin du siècle, le VHD viral qui provoque la diminution de l'espèce. La raréfaction des rongeurs pourrait poser problème à terme pour la survie des espèces de rapaces qui s'en nourrissent.
Autres espèces animales
On ne peut évoquer la faune des Baux sans citer des espèces telles que le renard, le blaireau européen, la fouine, ou encore le campagnol ou la musaraigne. Quantité de chauves-souris y nichent.
Flore
La flore baussenque est, pour l'essentiel, xérique et méditerranéenne. Le botaniste Bernard Girerd y a dénombré 800 espèces végétales en 1992. Hormis l'olivier, caractéristique du paysage maussanais, on note la présence de micocouliers, de chênes kermès de petite taille, d'amélanchiers. Des espèces végétales protégées, comme la nivéole d’été (Leucojum aestivum) ou l'hélianthème à feuilles de Marum (Helianthemum lavandulaefolium), s'y rencontrent au fond des vallons.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « Le climat », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, H. Bruneton, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 23-24.
- « », (consulté le )
- Infoclimat
- La patrimoine naturel des Alpilles, parc-alpilles.fr.
- « La flore des Alpilles », in Les Alpilles..., op. cit., B. Girerd, p. 52.
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Toponymie
Le nom de Baux-de-Provence provient de l'occitan bauç () selon la norme classique, en provençal baus selon la norme mistralienne, qui signifie « en aplomb », « falaise » ou « escarpement rocheux ». Cette racine se retrouve dans d'autres toponymes, comme le baou de Saint-Jeannet.
Selon l'historien britannique Edward Gibbon, « Baux » viendrait d'une évolution de « Balthes » (signifiant audacieux en gotique), une famille illustre noble visigothe qui descendrait du dieu Gaut.
Par un décret du , publié au Journal officiel du , avec effet au , La Baux devient Les Baux-de-Provence. La commune se nomme en occitan provençal Lei Bauç de Provènça selon la norme classique ou Li Baus de Prouvènço selon la norme mistralienne.
La bauxite, minerai d'aluminium, tient son nom de cette commune où elle est exploitée pour la première fois.
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Histoire
Préhistoire et Antiquité
Les capacités défensives des Baux en font depuis toujours un site attrayant pour l'habitat humain. Des traces d'habitat ont été retrouvées et datées de 6000 av. J.-C., comme à la grotte de Costapéra, découverte en 1928, qui abrite une sépulture collective du Bronze ancien. La place fut utilisée par les Celtes comme un fort ou un oppidum autour du Pourtant des quartiers périphériques au castrum se développent très tôt, comme celui des Trémaïé. Le passage depuis l'oppidum des Baux jusqu'à la plaine au nord des Alpilles se fait par un chemin protohistorique rejoignant, par le vallon de Laval, la ville de Glanon, qui prendra ultérieurement le nom de Glanum.
Alors que la Protohistoire est fortement marquée par le pastoralisme et l'agriculture dans les Alpilles, on extrait de la pierre calcaire dans des carrières aux alentours des Baux où a été mis au jour un atelier de la fin du . Lors de la seconde partie du premier âge du Fer (. Le processus d'installation permanente est à mettre en parallèle avec l'intensification des échanges économiques avec les commerçants méditerranéens. En échange de produits de luxe, les habitants des Alpilles produisent des céréales et passent d'un état d'autarcie à une véritable économie d'échange. Au cours des siècles suivants, la population des Alpilles diminue de façon conséquente : le comptoir grec d'Arles attire de nombreux habitants venus de toute la région.
Moyen Âge
Au Moyen Âge, il devint la place forte d'un domaine féodal contrôlant 79 villes et villages des alentours. La forteresse fut construite du Provence pendant de nombreuses années et y gagnèrent une forte réputation. Ils disaient descendre du roi mage Balthazar, ajoutant à leurs armoiries une étoile d'argent à seize branches pour rappeler celle qui, selon l'Évangile, guida les trois mages vers Bethléem. Leur devise était : « Au hasard, Balthazar. »
Place-forte médiévale située aux confins du Languedoc, du Comtat Venaissin et de la Provence, la forteresse a connu une histoire militaire mouvementée et été l'objet de nombreux assauts. Le solide donjon qui domine encore aujourd'hui rappelle l'importance de ce château, objet de toutes les convoitises au Moyen Âge.
Au siècle, les princes des Baux durent se soumettre aux comtes de Provence de la dynastie de Barcelone à l'issue des guerres baussenques. Le grand château commença à être renommé pour sa cour fortement cultivée et chevaleresque. Le domaine s'éteint finalement au siècle à la mort de la dernière princesse des Baux.
La mort de la reine ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre d'Anjou. Le roi de France, Charles VI, intervient et envoie le sénéchal de Beaucaire, Enguerrand d'Eudin, auquel se rallie Guillaume-Roger de Turenne. Les Baux, possession de ce dernier, se trouve donc neutre en début de guerre, et du côté angevin à la fin de la décennie.
Ancien Régime
Les Baux, ainsi que la Provence, sont alors rattachés à la couronne de France. Sous la férule de la famille Manville, le village devient un centre du protestantisme et tente même une révolte contre la couronne. En 1631, las d'être pris pour cible, les habitants négocient avec le pouvoir le rachat du territoire du château et le droit d'en démanteler les fortifications, qui servent de retraite aux factieux. Louis XIII y consent le 5 août.
En 1642, la ville est offerte à la famille Grimaldi en tant que marquisat, créé en faveur d'Hercule de Grimaldi, prince de Monaco (1642-1780). Le titre de marquis des Baux est traditionnellement donné à l'héritier du trône monégasque. Le fils de l'actuel prince de Monaco, Albert II, Jacques de Monaco porte parmi ses nombreux titres celui de marquis des Baux.
Période contemporaine
En 1822, de la bauxite est découverte dans le secteur par le géologue Pierre Berthier. Le minerai est alors intensément exploité jusqu'à épuisement à la fin du siècle. Le village reçoit également la visite de nombreux grands peintres dont Vincent Van Gogh, René Seyssaud et Pablo Picasso. L’artiste imprimeur-graveur Louis Jou, installe aux Baux son atelier (actuellement Fondation Louis Jou) d’où sortiront de magnifiques ouvrages. Il accueille chez lui des amis tel que l’écrivain André Suarès qui « tombera amoureux » du lieu et souhaitera y être enterré. On peut voir sa tombe, ainsi que celle de Louis Jou, dans le petit cimetière au pied du château.
- « Les Alpilles et la Montagnette », Carte archéologique de la Gaule, t. 13/2, 1999, p. 118.
- « Le peuplement des Alpilles durant l'âge du Fer », in Les Alpilles, encyclopédie d'une montagne provençale, P. Arcelin, op. cit, p. 143.
- Y. Marcadal, « Les oppida des Alpilles », in Les Alpilles, op. cit, p. 146.
- Geneviève Xhayet, « Partisans et adversaires de Louis d'Anjou pendant la guerre de l'Union d'Aix », Provence historique, Fédération historique de Provence, volume 40, no 162, « Autour de la guerre de l'Union d'Aix », 1990, p. 407 et 413 (note 61).
- Gustave Noblemaire, Histoire de la maison des Baux, p. 162-163
- Dumas, Récente découverte d’un graffiti de Vincent Van Gogh, in Le printemps des Musées 2014, l’Art contemporain aux Baux, ISBN ), 64p., Les Baux de Provence, Cyril Dumas, , 64 ISBN , lire en ligne), p. 64
Héraldique
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Blason des Seigneurs des Baux, portant l'étoile de la Nativité. Les armes peuvent se blasonner ainsi : De gueules à une étoile à seize rais d'argent. |
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Les Baux-de-Provence dans la littérature
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