Arvieux
Localisation
Arvieux : descriptif
- Arvieux
Arvieux est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes (05), en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Géographie
La commune d'Arvieux se situe au pied du col d'Izoard dans la vallée d'Arvieux. Elle se compose de plusieurs hameaux, les plus importants étant, outre celui d'Arvieux même, ceux de la Chalp et de Brunissard. Les habitants sont les Arvidans. Au long de la vallée coule l'Aigue d'Arvieux, parfois simplement appelée la rivière d'Arvieux.
La commune est plus précisément composée des hameaux suivants, classés en partant du sud en remontant le long de la vallée vers le col d'Izoard situé au nord de la commune.
- Les Escoyères, Ce premier hameau, situé au bout d'une petite route en lacets partant à l'ouest de la combe du Guil, est situé à 1 532 ouvertures au-dessus des portes sont réalisés avec une stèle romaine (cf la partie Histoire) ainsi que deux cadrans solaires de Giovanni Francesco Zarbula.
- Villargaudin ou Villard-Gaudin à 1 593 m d'altitude sur une autre route à l'ouest au bas de la vallée, avec au bout le Queyron.
- Les Moulins à 1 410 m ainsi nommé car il y avait ici autrefois plusieurs moulins construits grâce à la puissance de l'Aigue d'Arvieux.
- Le Pasquier situé à 1 570 m d'altitude à mi-pente sur le versant est.
- Les Maisons situé à 1 690 m un peu plus haut sur le même versant de la vallée.
- La ville à 1 550 m au centre de la vallée. C'est le chef-lieu de la commune. On y trouve l'église Saint-Laurent qui date du XVIe siècle ainsi que le temple protestant (XIXe siècle). De la ville on peut accéder à pied à Furfande.
- Le Coin un petit hameau à 1 600 m, à l'ouest d'Arvieux.
- La Chalp à 2 km au nord d'Arvieux plus haut dans la vallée, à 1 680 m d'altitude. La Chalp est une appellation fréquente dans les Alpes et signifie pâturage. On y trouve une station de montagne.
- Brunissard enfin qui est le dernier hameau de la commune, situé au milieu de prairies à 1 760 m d'altitude. La vallée s'y sépare en deux avec au nord-ouest le chemin du col des Ayes, des alpages de Clapeyto et du col de Néal et au nord-est le col d'Isoard (ou Izoard).
La commune possède en outre plusieurs hameaux constitués de chalets d'alpages. Les plus importants sont ceux de Furfande et de Clapeyto.
La commune est bordée, au sud, par le Guil. Elle est entourée de hautes montagnes du massif du Queyras dont le point culminant sur le territoire de la commune est le pic du Béal Traversier, à 2 912 Briançon en franchissant le col d'Izoard, en voiture, ou bien le col des Ayes, à pied.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Alpes du sud, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 850 à 1 000 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 6,1 amplitude thermique annuelle de 17 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 6,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 874,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 33,4 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −7,5 | −7,8 | −4,6 | −1,6 | 2,2 | 5,3 | 7,1 | 7,2 | 3,9 | 0,9 | −3,2 | −6,5 | −0,4 |
Température moyenne (°C) | −2,1 | −1,6 | 1,6 | 4,5 | 8,7 | 12,5 | 14,9 | 14,9 | 11,1 | 7,2 | 2,1 | −1,3 | 6 |
Température maximale moyenne (°C) | 3,4 | 4,7 | 7,8 | 10,7 | 15,2 | 19,8 | 22,7 | 22,6 | 18,3 | 13,5 | 7,4 | 3,8 | 12,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−22 12.01.1987 |
−28,7 10.02.1986 |
−25 06.03.1971 |
−16,8 06.04.1970 |
−11 03.05.1979 |
−6 03.06.1953 |
−1,5 13.07.1993 |
−2,6 30.08.1986 |
−6 27.09.20 |
−12,5 29.10.12 |
−18 27.11.10 |
−21,2 29.12.1968 |
−28,7 1986 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,4 09.01.1989 |
17 29.02.12 |
19,5 30.03.12 |
22,8 08.04.11 |
26,3 29.05.01 |
32,2 26.06.19 |
31,5 31.07.1983 |
33,4 23.08.23 |
30,4 05.09.06 |
26 01.10.1997 |
20,5 09.11.15 |
18,2 24.12.1952 |
33,4 2023 |
Précipitations (mm) | 58,1 | 47,8 | 54,4 | 68,5 | 74,6 | 82,5 | 67,4 | 69,3 | 75,5 | 105,1 | 98,7 | 72,7 | 874,6 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
3,4 −7,5 58,1 | 4,7 −7,8 47,8 | 7,8 −4,6 54,4 | 10,7 −1,6 68,5 | 15,2 2,2 74,6 | 19,8 5,3 82,5 | 22,7 7,1 67,4 | 22,6 7,2 69,3 | 18,3 3,9 75,5 | 13,5 0,9 105,1 | 7,4 −3,2 98,7 | 3,8 −6,5 72,7 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.com, (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Arveolum en 1311. Selon André Faure, le nom viendrait du substrat méditerranéen ar, d'origine proche-orientale, qui désigne les torrents.
Arvieus en provençal, semble provenir d'un radical méditerranéen signifiant « eau courante, torrent » et dérive du nom de la rivière l'Arve affluent du Rhône.
- André Faure, Noms de Lieux & Noms de Famille des Hautes-Alpes, Gap, ESPACI OCCITAN, , 412 ISBN , BNF 36996313)
Histoire
L'un des monuments les plus anciens du village, et de la vallée de l'Izoard, le Campanile de Brunissard, est à lui-seul un résumé passionnant de la vie économique, culturelle et sociale dans les Hautes-Alpes, tout particulièrement dans le Queyras.
Antiquité
L'histoire ancienne d'Arvieux est mal connue. Occupée dès l'Antiquité, Arvieux était la première vallée à laquelle on accédait lorsque l'on passait par le col Néal qui était probablement une voie d'accès antique pour accéder au haut Queyras. La deuxième voie d'accès, sans doute prépondérante, reliait directement le bassin de la Durance au Queyras par une voie romaine qui partait du hameau de Gros (commune d'Eygliers) en passant par les Escoyères qui étaient à l'époque romaine un possible lieu de prélèvement de "taxes" ; une partie de cette voie, en surplomb sur des falaises, est encore visible de nos jours (chemin de Charve).
Pendant l'antiquité, la région était habitée par un peuple gaulois nommé par les Romains les Quariates, nom formé probablement sur un racine celte signifiant "ceux du chaudron", et qui a donné son nom au Queyras. Le nom de Quariates est attesté sur une pierre romaine découverte dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine des Escoyères. Sur cette pierre tronquée, on peut y lire une inscription latine, qui mentionne un dénommé Albanus frère de Bussulus, préfet des Capillates, des Savincates (peuple vivant probablement dans la vallée de Savines), des Brigani (peuple de Briançon), et des Quariates (qui ont donc donné leur nom au Queyras).
Moyen Âge - l'Escarton du Queyras
La région subit plusieurs invasions à partir de la fin de l'Empire Romain, dont plusieurs incursions sarrazines. Certains prétendent qu'à cette occasion le Queyras aurait été déserté, mais cet éventuel abandon qui n'a laissé aucune trace reste peu probable.
Les dauphins du Viennois reçoivent en fief le Briançonnais et donc le Queyras en 1050. Arvieux fait alors partie du royaume du Dauphiné. Le Briançonnais est divisé en cinq entités, appelées Escartons, dont le Queyras fait partie. Chaque Escartons est composé de communautés appelées "universités". Arvieux est alors l'une des sept universités du Queyras, les autres étant Abriès, Aiguilles, Molines, Ristolas, Saint-Véran et Ville-Vielle.
À la fin du Moyen Âge, le Dauphin Humbert II, à court d'argent accorde une indépendance un peu plus importante aux Escartons, en échange d'une rente financière annuelle. Arvieux fait alors partie de ce que l'on a appelé plus tard abusivement la République des Escartons.
Cette entité féodale a été créée plus précisément par la Charte signée en 1343 entre le Dauphin et les communautés du Briançonnais. L'Escarton du Queyras devient une unité administrative chargée de répartir les taxes et les impôts. Les communautés des Escartons avaient ainsi obtenu du Dauphin le droit de gérer eux-mêmes le paiement de leurs impôts.
La communauté d'Arvieux était l'une des sept « universités » de l'Escarton du Queyras, dont le chef-lieu était situé à Ville-Vieille. Il y avait en tout cinq Escartons.
La charte accordait ainsi aux habitants des escartons le statut de « francs-bourgeois », c'est-à-dire qu'ils étaient exemptés de tout service féodal en échange d'une rente annuelle. Les habitants ont le droit d'élire leurs représentants appelés « consuls ». Ils ont aussi le droit de chasse. Cela dit, la justice restait un privilège du Dauphin, et les habitants des escartons devaient participer à la défense du Dauphiné.
En 1349, six ans après la signature de la charte, le Dauphiné est cédé à la France qui fait perdurer ces droits jusqu'à la Révolution. Sous l'ancien régime Arvieux était ainsi une commune relativement riche des Alpes française. Cette relative prospérité de la communauté villageoise s'est réalisée en dépit de nombreuses calamités. Les guerres de religion n'ont pas épargné Arvieux. En 1630, la peste venue d'Italie ravage la région, et la ville est brûlée en 1638.
Époque moderne - catholiques et protestants
Le protestantisme arrive à Arvieux pendant la seconde moitié du XVIe siècle. Les Queyrassins adhèrent massivement à la Réforme. Des troubles ont lieu dans la vallée. Après l'Édit de Nantes, Arvieux possède un temple protestant. Après la Révocation de l'Édit de Nantes, de nombreux habitants émigrent. Lors de la guerre contre la Ligue d'Augsbourg, de 1690 à 1696, Arvieux est traversée par les troupes du roi de France et doit fournir bois, fourrage, nourriture et bêtes pour les armées. Des miliciens vaudois franchissent à plusieurs reprises la frontière et incendient les villages. Vers 1700, Arvieux et le Queyras en général s'est affaibli, mais la région retrouve sa prospérité avant la Révolution.
Celle-ci abolit le statut des Escartons et l'université d'Arvieux devient une commune. L’Édit de Tolérance (1787) et la Révolution accordent à nouveau la liberté de culte aux protestants.
Histoire récente
Après la Révolution, une partie des habitants redevient officiellement protestante, et les habitants d'Arvieux se répartissent entre les deux communautés religieuses : les catholiques majoritaires dans le bourg d'Arvieux et dans le bas de la vallée, et les protestants présents surtout dans le haut de la vallée, à Brunissard et à la Chalp, lieu de résidence du pasteur.
Arvieux, comme toutes les communes du Queyras a été victime d'une intense dépopulation à partir de 1830. D'abord saisonnière pendant la saison froide, l'émigration est devenue définitive à partir du milieu du XIXe siècle. Ayant atteint un maximum de 1004 habitants en 1841, la population a été divisée par trois en 150 ans. L'exode, désormais enrayé, se faisait vers les villes (principalement Marseille). Les conditions de vie difficiles en montagne, ainsi que des calamités plus ponctuelles (Brunissard est entièrement détruit par un incendie en 1882) expliquent ce phénomène. L'émigration est néanmoins à relativiser, Arvieux étant la commune du Queyras qui a le mieux conservé sa population.
Au cours du XXe siècle, l'économie s'est peu à peu transformée. À l'origine économie entièrement agro-pastorale, elle repose désormais principalement sur le tourisme. Cette transition a néanmoins été tardive à Arvieux, qui est la commune du Queyras où la culture agro-pastorale a duré le plus longtemps, jusqu'à environ la Seconde Guerre mondiale.
Par la faiblesse relative de l'émigration et le maintien relativement long d'une activité agro-pastorale Arvieux est ainsi une commune un peu atypique du Queyras. Cette originalité est probablement liée à la relative clémence de la vallée d'Arvieux pour l'agriculture, comparé à d'autres communes du Queyras.
L'usage du français entre les habitants est relativement récent à Arvieux, puisqu'on y parlait couramment le Vivaro Alpin ,un dialecte occitan au début du XXe siècle.
L'ouverture du col d'Izoard en 1934 a fait de la commune l'un des hauts lieux du Tour de France. Le col est fermé en hiver.
En 1977 a été créé le parc naturel régional du Queyras dont Arvieux est l'une des communes.
La Belle et le Renom
La vie d'Arvieux a marqué les historiens en raison d'une organisation originale. La société d'Arvieux était historiquement divisée en deux castes :
- Les gens du Renom ou la race des Sorciers qui regroupaient les habitants de la caste inférieure
- Les gens de la Belle qui formaient une sorte d'aristocratie locale
Cette distinction (qui ne divisait pas protestants et catholiques) a duré jusqu'à ce que la commune s'ouvre sur l'extérieur dans la seconde moitié du XXe siècle. Son origine est incertaine. Elle n'empêchait pas la solidarité entre les villageois. À Arvieux, la première fauche était réservée pour les veuves et les orphelins.
- « », sur alpes-guide.com (consulté le ).
Héraldique
Blason | D'azur à trois fasces d'argent, au dauphin d'or, barbé, crêté, oreillé et peautré de gueules, brochant sur le tout. |
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---|---|---|
Détails | * Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives. Ces armes ont été adoptées par délibération du conseil municipal du 10 août 1968, le maire étant M. Louis Blanc-Chabrand. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
- Mairie de Arvieux et planche 5. Armorial des communes des Hautes-Alpes, de Pierre et Mireille Louis (1974), dans lequel le blasonnement donne un fascé. Peu habituelle pour Pierre Louis, et assez fréquente chez sa fille Mireille, on peut supposer que l'erreur vient de cette dernière.
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Arvieux dans la littérature
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