Mende
Localisation
Mende : descriptif
- Mende
Mende (prononcé [mɑ̃d]) est une commune française, préfecture du département de la Lozère en région Occitanie. Exposée à un climat de montagne, elle est drainée par le Lot, la Ginèze, le Rieucros d'Abaïsse, Rieucros de Remenou, le ruisseau de Rieucros et par divers autres petits cours d'eau
La commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Mende est une commune urbaine qui compte 12 316 habitants en 2021
Elle est dans l'unité urbaine de Mende et fait partie de l'aire d'attraction de Mende
Ses habitants sont appelés les Mendois. La ville est ancienne, les premières traces d'habitation remontent à 200 av
J.-C. Mende est située entre Clermont-Ferrand et Montpellier, mais également sur l'axe Lyon - Saint-Étienne - Albi - Toulouse
Les autres villes d'importance situées à proximité sont Saint-Flour (Cantal), Millau et Rodez (Aveyron), Le Puy-en-Velay (Haute-Loire), Alès (Gard) et Aubenas (Ardèche). Bien que peu peuplée (12 316 habitants au recensement de 2021), elle est la ville la plus importante de la Lozère dont elle est la préfecture
Elle est la commune-centre de la principale aire d'attraction de ce département.
Géographie
Localisation
La commune de Mende se trouve dans la partie sud du Massif central, au centre du département de la Lozère, en région Occitanie.
Mende est située dans la haute vallée du Lot, en zone de moyenne montagne, dans le pays du Gévaudan, le ruisseau Rieucros s'y jette sur sa rive droite. La ville est surplombée (côté rive gauche du Lot) par le mont Mimat et sa forêt de pins noirs. On y accède par la côte de la Croix Neuve. Rive droite, les quartiers résidentiels s'étendent sur différents causses, dont le causse d'Auge. Située sur l'axe Lyon -Toulouse, la ville a longtemps été un carrefour commercial entre l'Auvergne, le Rhône et le Languedoc.
Mende est l'une des « villes portes » (avec Millau, Lodève, Alès et Ganges) du site des causses et Cévennes, au patrimoine mondial par l'UNESCO sous l'inscription « Les Causses et les Cévennes, paysage culturel de l’agro-pastoralisme méditerranéen ».
Les communes les plus proches sont : Saint-Bauzile (4,1 Badaroux (4,4 Chastel-Nouvel (4,5 Brenoux (4,7 Balsièges (5,4 Lanuéjols (6,0 Le Born (6,6 Barjac (7,3 km).
Les communes limitrophes sont Chastel-Nouvel, Badaroux, Lanuéjols, Brenoux, Saint-Bauzile, Balsièges, Barjac et Monts-de-Randon.
Géologie
La géologie de la ville de Mende est très dépendante des causses environnants ainsi que des cours d'eau qui les traversent. Le mont Mimat et le causse de Changefège sont composés de calcaire des « grands causses », présentant ainsi des rebords abrupts. Les autres causses (ainsi que la butte de Fontanille) sont eux composés de calcaire des « petits causses » (sans ces rebords). La vallée du Lot, elle, est composée de marne. La vallée du Valdonnez, au sud de Mende, regorge de marne bleue, laissant présupposer que la marne de la ville de Mende aurait, pour partie, la même origine. Enfin, les différents rus (les Rieucros) des causses du nord de la ville sont bordés par des micaschistes.
Les causses
La ville de Mende est construite dans la vallée du Lot, au sein de la région des Grands Causses. La région des Causses en Lozère est, avec la Margeride, l'Aubrac et les Cévennes, l'une des quatre régions naturelles du département. La ville est blottie au milieu de différents causses qui forment autant de barrières naturelles, même si, au fil du XXe siècle, l'urbanisation a commencé à déborder au-delà de ces limites.
De ces causses, le mont Mimat est le plus significatif. Le causse est surplombé par la croix de Saint Privat. Une première croix, en bois, avait été plantée en 1900 ou 1907. Elle a été remplacée quelques années plus tard, le , année de jubilé, par une croix de fer de 12,50 mètres de hauteur. Jusqu'en 1945, cette croix était le lieu de grands rassemblements en l'honneur des soldats mendois. Cette croix est illuminée depuis l'été 1965. Le mont abrite également l'ermitage où se serait retiré, Privat, le martyr du Gévaudan. C'est à son pied que se situe la zone de la Vabre où l'on retrouve les premiers vestiges d'habitations de la ville. Face à lui se trouve le causse d'Auge (nord-est) et le causse du Crouzet (nord-ouest), et plus loin les montagnes de la Margeride. À l'ouest c'est le causse de Changefège, situé entre Mende et Barjac, qui complète les bordures de la ville.
Hydrographie
La ville de Mende s'est construite en bord du Lot. Mais le Lot n'est pas la seule présence d'eau dans la ville : cette dernière dispose en effet de plusieurs sources, dont celles du mont Mimat. La plus significative d'entre elles se situe au quartier de la Vabre, proche des premières habitations. Ces sources ont d'ailleurs souvent été canalisées et alimentent le réseau d'eau souterrain de la ville, visible en surface par le biais des nombreuses fontaines et de l'ancien lavoir. Les rues, telle la rue du Torrent, attestent du passage de l'eau en provenance du mont Mimat.
Au nord, sur l'autre versant du Lot, les sources sont beaucoup plus distantes, mais la présence de l'eau est réelle dans les rus dénommés Rieucros.
Climat
La commune bénéficie d’un « climat semi-continental », ou de marge de montagne, selon la typologie des climats en France définie en 2010, comme 57 autres communes de la Lozère soit 31 % du département. Ce type de climat constitue une transition entre les climats de montagne et le climat océanique altéré.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir cette typologie comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré suivant.
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Avec le changement climatique, ces variables ont pu depuis évoluer. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1984 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −1,9 | −1,3 | 1 | 3,4 | 7 | 10 | 12 | 11,6 | 8,5 | 6,1 | 1,8 | −1 | 4,8 |
Température moyenne (°C) | 2,5 | 3,7 | 6,5 | 8,8 | 13,1 | 16,5 | 19,2 | 19 | 15,1 | 11,4 | 6,2 | 3,1 | 10,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,9 | 8,7 | 12 | 14,3 | 19,3 | 23 | 26,3 | 26,3 | 21,8 | 16,8 | 10,5 | 7,2 | 16,1 |
Record de froid (°C) date du record |
−20 16.01.1985 |
−16,4 10.02.1986 |
−14,8 01.03.05 |
−7,2 08.04.21 |
−2,2 11.05.1985 |
0,4 06.06.1989 |
3,5 13.07.1993 |
0,4 30.08.1986 |
−1,1 29.09.1993 |
−5,7 26.10.03 |
−12 28.11.1985 |
−15,1 18.12.10 |
−20 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,1 28.01.08 |
23,4 19.02.1998 |
25,2 15.03.12 |
29,2 07.04.11 |
32 29.05.01 |
39 27.06.19 |
36,9 07.07.15 |
38,3 05.08.03 |
35 17.09.1987 |
30,5 02.10.11 |
22,6 02.11.1996 |
15,5 19.12.1987 |
39 2019 |
Précipitations (mm) | 61,4 | 55,7 | 47,9 | 85,5 | 90 | 75,2 | 46,9 | 64,1 | 91,7 | 92,8 | 83,2 | 63,4 | 857,8 |
Milieux naturels et biodiversité
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Un ZNIEFF de type 1 est recensé sur la commune, l'« Ubac du causse de Mende » (77 et un ZNIEFF de type 2 est recensé sur la commune, les « causses de Marvejols et de Mende » (18 190 .
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- Site des Causses et Cévennes.
- « », sur villorama.com (consulté le ).
- Carte IGN sous Géoportail
- Tour de Mende en Gévaudan, sentiers Pierre Dufort, Syndicat d'initiative de la ville de Mende.
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Comité départemental du tourisme « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
- Un siècle d'images mendoises, ville de Mende, 1974, photo 276.
- Laissez vous conter Mende & Lot en Gévaudan - Ses croix remarquables, guide édité par le pays d'art et d'histoire de Mende & Lot en Gévaudan, p. 13.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur files.meteofrance.com (consulté le ).
- « », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
- « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- « », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
- « », sur le site de l'inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
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Toponymie
La région est un ancien site de peuplement remontant à l'âge du bronze, bien que la capitale du Gévaudan, de l'époque gauloise puis gallo-romaine, fût Anderitum.
Le nom du mont Mimat est attesté au Grégoire de Tours comme Mons Memmatensis, d'où au Muses, ou des Minerves, « en tout cas des déesses de l’intelligence, de la mémoire ou de la pensée pieuse ».
Le nom de la commune s’écrit Mende en occitan selon la norme classique et se prononce ['mende].
- Xavier Delamarre, Notes d'onomastique vieille-celtique, Keltische Forschungen 5, 2012, p. 99-138
Histoire
Époque gallo-romaine
La ville, dont les premières traces d'habitations remontent à 200 av. J.-C., était à l'origine nommée Mimata, sans doute en référence aux montagnes qui l'entourent. Mais des habitants pouvaient être domiciliés ici bien avant. En effet, sur le mont Mimat, à Chapieu, on a retrouvé vers 1913 un dolmen contenant notamment un crâne trépané. Les autres causses environnant attestent également de cette présence par d'autres dolmens (sur le causse de Changefège par exemple). Ces vestiges pourraient dater du Chalcolithique.
La ville, à proprement parler, ne date que du Moyen Âge, et on ne la retrouve citée qu'à la fin du Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs. Ce texte parle du martyre de saint Privat, le premier évêque des Gabales, qui serait à l'origine d'un pèlerinage vers l'ermitage et les grottes où il s'était retiré. Mende au . L'histoire de Privat se situe donc vers ce Austremoine pour évangéliser le Gévaudan. C'est à cette période que les Alamans envahissent le pays, guidés par leur chef, Chrocus.
Les Gabales se réfugient dans la forteresse de Grèzes où ils sont assiégés pendant deux ans. Leur évêque, Privat, se trouve quant à lui dans l'une des grottes du mont Mimat qu'il a aménagée en ermitage. Lorsque Chrocus apprend que l'évêque n'est pas parmi son peuple, il part à sa recherche pour s'en servir d'otage afin de faire sortir les Gabales de Grèzes. De sa grotte du mont Mimat jusqu'au bourg de Mimate où Privat est martyrisé. Présenté aux Gabales, il aurait refusé de livrer son peuple malgré tous les supplices barbares qu'on lui faisait subir (d'après Grégoire de Tours : « Le bon pasteur refusa de livrer ses brebis aux loups, et on voulut le contraindre de sacrifier aux démons »). Exténués, les Alamans auraient laissé libres les Gabales en leur promettant la paix. Privat succombe à ses blessures dans les jours qui suivent. Son acte de résistance, refusant de livrer ses compatriotes, lui valut donc une grande ferveur populaire, et c'est autour de son tombeau et de son ermitage que les pèlerinages commencent, permettant au bourg de se développer.
Moyen Âge
Le titre de comte ou vicomte du Gévaudan échoie à Raimond-Bérenger III de Barcelone, comte de Barcelone, par son mariage avec Douce de Provence en 1112. À Mende, les comtes y ont un château, le castel-frag. Trois autres seigneurs ont leur château autour de l'église romane : celui de Canilhac (qui possède les droits architrésoriers de l'église), celui de Cabrières (qui s'octroie les droits d'archidiacre) et de Dolan (qui administre et régente la maison épiscopale durant l'interrègne des évêques). Tout ceci change avec l'arrivée sur le trône épiscopal d'Aldebert III du Tournel. L'évêque va racheter tous les droits des différents seigneurs laïcs pour devenir seul maitre de Mende. Afin de sécuriser sa position, en 1161, il prête allégeance au roi de France Louis VII qui lui accorde les droits régaliens. C'est la Bulle d'or, un acte signé du roi et marqué d'un sceau royal en or, qui contient les clauses de cet accord. Il accorde ainsi à Aldebert et à ses successeurs, à perpétuité, la puissance royale et les pleins pouvoirs de justice sur les habitants de l'évêché. Ce fait est assez rare puisque seulement quatre bulles d'or en six siècles furent accordées par les rois de France.
C'est à partir de cette époque que les remparts de la ville sont construits. Aldebert souhaite protéger la ville et sécuriser les voies qui y mènent. Il récupère ou fait construire aussi la forteresse de Chapieu sur le mont Mimat, et fait en sorte qu'elle puisse accueillir une garnison. Ceci permet de surveiller la voie directe vers le mont Lozère et Villefort, autrement dit vers la voie Regordane, voie marchande.
Mais à cette époque, Mende n'est pas pour autant la capitale civile et religieuse du Gévaudan. En effet le pouvoir est toujours dépendant d'une entité : le comté ou la vicomté de Grèzes. La vicomté, propriété du roi d'Aragon, a été récupérée par le roi de France en 1258. L'évêque possède un grand pouvoir en qualité de vassal, mais il n'a pas la totale légitimité face à certains officiers royaux. Cette situation prend fin à partir de 1307 avec l'acte de paréage conclu entre l'évêque Guillaume VI Durand et le roi Philippe le Bel. Celui-ci fixe en effet définitivement les possessions du roi et celles de l'évêque, même si certaines querelles perdurent.
Durant la guerre de Cent Ans la sécurité s'accroît avec le renforcement des fortifications et la construction de fossés vers 1361-1362. Le chapitre de Mende possède, à cette époque, un château sur les hauteurs de la ville, au Chastel-Nouvel. En 1370 beaucoup d'habitants se croient à l'abri des remparts de la ville, malgré les menaces des routiers. Aussi, peu d'entre eux se réfugient au Chastel-Nouvel. Mais les remparts se sont avérés insuffisants, ne pouvant empêcher les pillages. Cette période isole Mende de ses voisins, notamment du Puy-en-Velay, et il faut attendre l'arrivée du connétable de France, Bertrand du Guesclin, puis l'intervention de Charles VI et la libération de la région pour que les voies de communication se rouvrent vers 1452.
En 1390, Bernardon de la Salle est à Mende, où Jean III d'Armagnac tentait, au nom du roi de France, de mettre un terme à la guerre privée que Raymond de Turenne menait contre le pape d'Avignon. Le Gascon signa comme témoin d'un accord passé entre le légat de Clément VII, Antoine de Lovier, évêque de Maguelone, et un représentant du vicomte de Turenne. Cette entrevue de Mende permit aux Florentins d'envoyer des ambassadeurs pour solliciter le comte d'Armagnac. Il lui fut proposé de passer les Alpes et de venir attaquer le comte de Vertus en Lombardie.
C'est aussi à cette époque que le bienheureux pape Urbain V fait commencer les travaux de la cathédrale (1368), pour un achèvement en 1467. Par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirme les privilèges pour cette cathédrale, octroyées par ses prédécesseurs, en septembre 1464
Au début des années 1470, un conflit éclate entre l'évêque Antoine de la Panouse et le roi Louis XI, en raison du soutien que l'évêque avait apporté au comte d'Armagnac lorsque ce dernier s'était révolté. Pour le contrer, le roi soustrait à La Panouse l'autorité sur la ville qui devient alors autonome. Ce n'est que vers 1478 que les évêques retrouvent l'autorité sur la ville, en partageant les revenus avec le consul.
À la fin de la guerre de Cent Ans, Mende développe sa production de draperie, et accroît ainsi son rôle de carrefour commercial entre le Languedoc et l'Auvergne, exportant sa renommée. On estime qu'au Languedoc devant Montpellier et Toulouse. Cette richesse du diocèse renforce le pouvoir ecclésiastique. Ainsi parmi la liste des évêques de l'époque on peut compter sur un certain nombre issu de la famille du pape. Julien della Rovere est ordonné évêque de Mende, bien qu'il ne se soit jamais rendu dans la capitale du Gévaudan (pratique dite de la commende). Ses neveux, Clément et François, lui succèdent à ce poste. Durant son mandat, François agrémente la cathédrale de ses clochers, dont l'un accueille la Non Pareille, la plus grosse cloche du monde.
En octobre 1485, alors que Clément de La Rovère arrive au siège épiscopal, les vieilles querelles entre le consul et l'évêché resurgissent, les premiers cités ayant peur de voir disparaître ce privilège. Ainsi ils barricadent les portes de Mende, afin que l'évêque ne puisse y accéder. À noter qu'à cette époque les évêques utilisaient principalement leur château de Balsièges comme résidence (celui de Chanac étant la résidence d'été). En vain puisque la famille Della Rovere recouvre la pleine autorité par avis du roi en 1492. Le titre de consul est maintenu en place du traditionnel titre de syndic.
Renaissance
Au Réforme et les guerres de Religion qui en découlent. Le , 4 000 protestants se présentent sous les remparts de la ville. Ils détruisent les monuments non protégés et assiègent la ville en la privant d'eau. Ils se retirent quatre jours plus tard, largement gratifiés de 2 000 écus. Cette rançon assure à la ville quelques années de paix.
Lors du massacre de la Saint-Barthélémy, le baron Astorg de Peyre est assassiné dans la chambre du roi : sa veuve engage alors un jeune homme, Matthieu Merle afin de venger la mort de son époux. De 1569 à 1576 il occupe avec ses troupes la forteresse de Grèzes d'où il s'empare peu à peu du nord du Gévaudan. À partir de 1577 il s'installe avec ses troupes à Marvejols avec l'intention de s'emparer de Mende, bien que ne cessant ses conquêtes au nord, il échoue cependant en août 1578 devant Saint-Flour. La nuit de Noël 1579 les soldats de Merle attendent que les Mendois soient à la messe de minuit pour entrer dans la cité.
Durant son séjour à Mende, Merle fait fortifier un peu plus la ville, n'hésitant pas à raser 120 habitations pour remettre en état les remparts. En février 1581, alors qu'il règne sur tout le Gévaudan, il met à exécution la menace qu'il avait faite aux habitants. Il leur avait en effet demandé de lui livrer 4 000 écus, somme que les Mendois ne purent recueillir. Il détruit ainsi partiellement la cathédrale construite par le bienheureux pape Urbain V. C'est à ce moment qu'est fondue la Non Pareille, la plus grosse cloche du monde afin de fabriquer des couleuvrines et autres boulets à canon. La ville est libérée sous caution cette année-là grâce à l'intervention du roi de Navarre.
La ville libérée, une sénéchaussée est créée afin d'assurer la pacification. Une riposte à l'attaque de Merle s'organise en 1586 contre la ville de Marvejols, menée par le baron de Saint-Vidal. C'est durant cette riposte que disparaît la forteresse des Peyre sur le roc de Peyre. La sénéchaussée, elle, se met en place. La tour d'Auriac, aujourd'hui dite des pénitents, est construite afin d'accueillir cent soldats. La sénéchaussée prend ainsi peu à peu le pas sur l'évêché, qui appelle le secours du duc du Languedoc en 1597. C'est après cet épisode que disparaît la sénéchaussée de Mende.
Du | ]
Le début du , mais les travaux durent jusqu'en 1629. Bien loin de la somptuosité de l'originale, bien que reprenant le même plan.
Ente 1645 et 1660, la ville est le théâtre de querelles entre deux factions rivales : les Marmaux et les Catharinaux, tous membres des consuls ou de la bourgeoisie, mais n'ayant pas le même avis sur l'importance du pouvoir épiscopal, les seconds y étant opposés. L'évêque est d'ailleurs la cible d'un attentat alors qu'il officiait en la cathédrale de Mende en 1645 (il n'est finalement pas touché). À la suite de plusieurs procès, c'est non sans mal que le royaume redonna à l'épiscopat son pouvoir ancestral, le consul restant sous sa coupe.
À la fin de ce siècle, Piencourt aménage l'allée qui rejoint le Lot (depuis dénommée « allée Piencourt ») et surtout fait l'acquisition des tapisseries d'Aubusson pour le palais épiscopal. Ces tapisseries, classées, ornent depuis la cathédrale. Il est également à l'origine du développement de l'éducation naissante dans la ville et contribue à l'édification de l'hôpital. Il fait d'ailleurs de l'hôpital son héritier, permettant à celui-ci de se développer.
En 1702, la guerre des Camisards se déclenche en Cévennes. Mende aménage un peu ses remparts afin de prévenir toute attaque. Cependant cette guerre qui débuta par le meurtre de l'abbé du Chayla au Pont-de-Montvert ne l'atteignit jamais.
En 1721, la grande peste arrive en Gévaudan touchant la ville de Mende à hauteur de 1 078 victimes en un an. Deux générations plus tard, les remparts sont supprimés (en 1768), « pour que l'air circule mieux ».
Une fois tous ces tracas passés, la ville redéveloppe son économie autour de la laine et de l'élevage ovin en faisant usage de la force hydrique du Lot avec des moulins drapiers. La ville s'étend un petit peu sous l'essor de l'apparition des filatures et de sa première manufacture. Au cadis, une toile de laine servant d'habit populaire fabriquée en Gévaudan, est exporté dans tout le royaume,.
En 1754, Mende voit passer le célèbre brigand Louis Mandrin (1725-1755), qui loge dans une maison où il aurait, selon la légende, caché un trésor,.
Entre 1764 et 1767, Mende est le témoin des allées et venues des louvetiers du roi, venus chercher repos dans la ville avant de s'en retourner traquer la Bête qui terrorise le nord du pays. Elle est aperçue proche de Mende, une fois au Pailhou, entre Rieutort-de-Randon et le Chastel-Nouvel mais reste principalement en Margeride. À cette époque la querelle entre le consul et l'évêque est remise au goût du jour par l'édit sur les organisations municipales. Les bourgeois et les nobles s'opposent, mais c'est finalement l'évêque qui conserve son pouvoir en 1771.
Lors de la Révolution française, Mende doit partager avec Marvejols la fonction de chef-lieu du département du Gévaudan. Ce dernier est renommé en Lozère en 1790 et la tutelle de l'Église disparaît en 1791, mettant ainsi fin au paréage de 1307. Mende est le théâtre de petits affrontements contre-révolutionnaires, mais sans grands effets. Elle obtint l'unicité du chef-lieu peu de temps après.
Époque contemporaine
Mende au | ]
En 1800, le préfet s'installe dans la ville, et la préfecture occupe le palais épiscopal après la vente des biens de l'Église. Au milieu du pin noir est dû à sa facilité d'acclimatation, et sa robustesse. La présence de cette forêt protégea souvent Mende des inondations.
Apparaît ensuite le chemin de fer dans la préfecture, la reliant alors à Sévérac-le-Château (). La ligne de chemin de fer suit le Lot pour traverser la ville, et continue d'ailleurs à le suivre, tout comme la route nouvellement créée. En 1887, l'ancien palais épiscopal disparaît dans les flammes, la préfecture doit donc être reconstruite.
Le , Mende devient une des premières villes de France, et le premier chef-lieu, à bénéficier de l'éclairage électrique. L'usine est alors installée dans l'ancien hôtel de Ressouches.
Mende au début du | ]
Le Première et Seconde Guerres mondiales dépeuplent la ville. Entre 1931 et 1934 sont construits les bains-douches, devenus depuis le foyer Saint-Ilpide, et situé sur la place du Foirail. Le bâtiment est détruit durant l'été 2013, pour être remplacé par une salle multi-culturelle.
Seconde Guerre mondiale
En janvier 1939, peu avant la Seconde Guerre mondiale, dans le contexte de la guerre civile d'Espagne, un camp d'internement est construit dans le bois du Rieucros, il sera fermé en ,. Au départ, son but est d'interner les « indésirables », représentants les opposants politiques, notamment ceux qui ne sont pas de nationalité française. Il devient en un camp d'internement exclusivement réservé aux femmes étrangères, principalement espagnoles et leurs enfants. Le maire de l'époque, Henri Bourrillon, condamne le régime de Vichy et le camp installé dans sa ville, où il obtient que les enfants internés avec leur mère puissent suivre une scolarité appropriée, c'est par exemple le cas de Michel del Castillo. Ses paroles et ses actes hostiles au régime en place l'ont conduit à être destitué de son poste en 1941. Il s'engage alors dans la Résistance dont il devient un des chefs pour la Lozère. Dénoncé, arrêté et envoyé dans les camps allemands en 1944, il meurt lors d'un transfert en 1945.
Idéalement placée entre les maquis des Cévennes et de l'Aubrac, la ville se trouve ainsi être un centre de coordination de la Résistance intérieure lozérienne. Des figures comme Henri Bourrillon, Émile Peytavin, Jean Mazel, Jean Lyonnet symbolisent la résistance à Mende. En 1941, la diffusion des en Lozère est coordonnée depuis Mende par Jean Lyonnet qui dirige aussi au niveau départemental le noyautage des administrations publiques (NAP). Ce réseau cherche à détecter des sympathisants de la Résistance dans les préfectures, au sein de la police, ou travaillant dans le ravitaillement, l'électricité, les télécommunications ou les chemins de fer.
Au jour de son 15e anniversaire le , la jeune juive polonaise Sophie Klatkiewicz (1927-2021) arrive en train où elle est recueillie par la mère Agnès du pensionnat Jeanne-d'Arc. Les Sœurs des Dames de l'Union la gardent en pensionnat avec ses camarades de classe durant trois années. De retour à Paris, elle se marie et devient la styliste de haute couture Sophie Klatkiewitz-Natan ayant créé la marque « Sophie Nat »,.
La ville est aussi le lieu où la gestapo s'installe. D'abord dans l'immeuble Massador puis le , elle réquisitionne dans la rue du Pré Claux, la maison de Jean Lyonnet (1902-1964), résistant local et chef départemental du NAP. C'est dans les sous-sols de cette maison que le soir du , 27 résistants membres du maquis Bir-Hakeim de l'Armée secrète sont torturés avant d'être abattus le lendemain, près de Badaroux, au ravin de La Tourette. Un monument situé devant la maison leur rend hommage. Les troupes et services allemands se retirent de Mende le .
Quant à la population, elle peut se protéger place Urbain V, où des abris contre les bombardements aériens ont été mis en place.
Mende à la fin du | ]
À partir des années 1970, la ville connaît une croissance démographique assez importante. La ville s'étend alors vers le causse d'Auge. Dans les années 1980 et 1990, on s'aperçoit d'ailleurs que globalement le département se dépeuple, tandis que sa préfecture s'agrandit. La culture et le sport prennent alors plus d'importance dans la vie de la ville.
La ville développe, au cours des années 1990, des rapprochements administratifs avec les villes situées à proximité. C'est ainsi qu'elle forme, avec Aurillac et Rodez, le réseau de ville Estelle. Le principe du réseau était de partager des expériences et de mettre en commun des outils pour développer ces villes de taille moyenne. Peu de temps après, c'est avec d'autres réseaux que Mende se rapproche un peu plus des autres villes du Massif central. C'est le cas, par exemple, du réseau Cyber Massif qui a pour vocation le désenclavement numérique de la région.
Mende au | ]
D'ailleurs, depuis le début du aux politiques de désenclavement du Massif central. La ville s'étend dans la vallée du Lot et atteint les 37 . Elle cherche également à s'inscrire dans un projet de développement durable, à l'image du département, avec entre autres projets, la construction d'une usine de cogénération et la mise en place d'un réseau de chaleur. La filière bois, si importante dans l'économie de la ville, est alors mise à contribution. La mise en place de la bio-énergie dans la ville a également été effectuée par l'apparition d'un parc d'éoliennes au nord de la ville.
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