Lunel

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Lunel : descriptif

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Lunel

Lunel [ly.nɛl] (en occitan Lunèl [ly.'nɛl]) est une commune française située dans l'est du département de l'Hérault, en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, le canal d'irrigation du Bas-Rhône Languedoc et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Vidourle »), un espace protégé (les « Costières de Nimes ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Lunel est une commune urbaine qui compte 26 185 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962

Elle est ville-centre de l'agglomération de Lunel et fait partie de l'aire d'attraction de Montpellier

Ses habitants sont appelés les Lunellois ou Lunelloises.

Géographie

Localisation

Vue aérienne.

La commune est située à 21 Montpellier et 28 Nîmes (Gard), sur la voie ferrée et la route nationale RN113 reliant les deux préfectures de département.

Sur la rive droite et héraultaise du Vidourle, son territoire est principalement constitué d'une plaine alluviale entre la plaine de Mauguio et celle de Petite Camargue qui permet l'élevage des taureaux noirs et des chevaux blancs de la race Camargue des manadiers, dans les mas du Pays de Lunel. On dit à propos que Lunel est « la porte de la Petite Camargue ». La plaine littorale et les coteaux accueillent des activités viticoles, maraîchères et arboricoles, ainsi que la ville de Lunel. Le sud est de plus en plus humide en direction des communes de Marsillargues, des Cabanes de Lunel en bordure de l'étang, et de Saint-Nazaire-de-Pézan. Au nord, commencent les collines de garrigue au pied desquelles se trouve le canal d'irrigation du Bas-Rhône-Languedoc qui permit le développement de l'activité fruitière dans la partie orientale de l'Hérault.

Administrativement, la commune est limitrophe de Saturargues et Villetelle (Hérault) au nord, du fleuve Vidourle qui la sépare de Gallargues-le-Montueux et Aimargues (Gard) au nord-est, de Marsillargues à l'est et au sud, de Saint-Nazaire-de-Pézan et Saint-Just au sud-ouest, et Lunel-Viel à l'ouest. Les communes héraultaises limitrophes font partie du canton de Lunel.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Aimargues, Gallargues-le-Montueux, Lunel-Viel, Marsillargues, Saint-Just, Saint-Nazaire-de-Pézan, Saturargues et Villetelle.

Communes limitrophes de Lunel
(Distances : à vol d'oiseau / par la route)
Saturargues (5.60 / 9,87 Vérargues (5.32 / 7,60 km) Villetelle
(6.61 / 11,01 km)
Gallargues-le-Montueux (6.11 / 8,84 Aimargues (6.15 / 10,74 km)
Lunel-Viel (3.61 / 3,97 Valergues (5.90 / 6,80 km) Lunel Le Cailar
(8.14 / 12,95 km)
Lansargues (5.65 / 7,01 Saint-Just (2.58 / 3,20 Saint-Nazaire-de-Pézan (3.58 / 4,81 km) Le Grau-du-Roi
(15.40 / 21,48 km)
Marsillargues (3.72 / 5,22 Saint-Laurent-d'Aigouze
(6.64 / 9,71 km)

Relief

Lunel ne subit pas de relief particulier du fait de sa proximité avec la mer Méditerranée, en effet le point culminant est de seulement 103m d'altitude, son altitude moyenne est de 18m ce qui est relativement peu élevé.

Hydrographie

Liste des cours d'eau présents sur la commune, dont les eaux de surface sous surveillance et les cours d'eau non maintenus :

  • Fleuve le Vidourle (Y34-0400) ;
  • Canal de Lunel (Y3345002) ;
  • Ruisseau du Bouzanquet ;
  • Ruisseau des Cabanettes (Y3341120) ;
  • Ruisseau de la Capoullière ;
  • Ruisseau le Dardaillon (Y3340500) ;
  • Ruisseau le Gazon (Y3340540) ;
  • Ruisseau de la Laune ;
  • Ruisseau Vudier.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 14,5 amplitude thermique annuelle de 17,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Marsillargues à 4 vol d'oiseau, est de 15,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.

Un espace protégé est présent sur la commune : les « Costières de Nimes », un terrain acquis (ou assimilé) par un conservatoire d'espaces naturels, d'une superficie de 2 027 .

Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « le Vidourle », d'une superficie de 209 Gomphe de Graslin, libellule d'intérêt communautaire, justifie notamment l'inscription du Vidourle au réseau Natura 2000.

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune : le « cours du Vidourle de Salinelles à Gallargues » (153 Gard et quatre dans l'Hérault et les « garrigues d'Ambrussum » (369  et une ZNIEFF de type 2, : la « vallée du Vidourle de Sauve aux étangs » (691 Gard et cinq dans l'Hérault.

  1. «  », sur midilibre.fr (consulté le ).
  2. Distances vers : Villetelle, Gallargues-le-Montueux, Aimargues, Le Cailar, Marsillargues, Saint-Laurent-d'Aigouze, Le Grau-du-Roi, Saint-Nazaire-de-Pézan, Saint-Just, Lansargues, Valergues, Lunel-Viel, Vérargues et Saturargues, publié sur le site fr.distance.to (consulté le ).
  3. a et b «  », sur topographic-map.com (consulté le ).
  4. a b c d et e Lunel : Surveillance des eaux de surface, publié sur le site l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse (consulté le ).
  5. Le Pôle d'Échange Multimodal : La rue de Verdun poursuit sa transformation, publié sur le site de la communauté de communes du Pays de Lunel (consulté le ).
  6. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire

Antiquité

En 115 . Vers 68, sous l'empereur Vespasien vainqueur de la ville, arrivée probable d'un groupe de Juifs originaires de Jéricho (de Luna qui, en hébreu, signifierait Nouvelle Jéricho).

En 2001, 2003 et 2006, des fouilles archéologiques ont permis de découvrir un établissement agricole gallo-romain au Mas de Fourques, très probablement à l'origine une villa, si l'on considère la proximité de la via Domitia et du site romain d'Ambrussum. La fouille a en outre révélé l’existence d’un four de potier du début du .

En 589, Sidoine Apollinaire est le premier à parler, dans le concile de Narbonne, de « l'antique usage » de l'ensevelissement des Juifs de Lunel.

Moyen Âge

Sceau de Raymond Gaucelin de Lunel, 1242, publié par Tassin, bibliothèque Carnegie (Reims).

Au Moyen Âge, Lunel dépend de l'évêché de Maguelone.

En 888, sous le règne du roi Eudes à l'origine des seigneuries sur le modèle des sénioriats, premières organisations municipales instituées par les Romains, Lunel est érigée en baronnie regroupant treize villages. Au seuil de l'an 1000, elle appartient à Bernard d'Anduze, baron de Sauve, qui cède la seigneurie à la famille des Gaucelm d'où est issu saint Gérard, natif de Lunel qui ira vivre en ermite au pont du Gard.

Au Moyen Âge, Lunel est un important centre philosophique juif : elle est surnommée « la petite Jérusalem médiévale ». Son école de médecine, qui est aussi très réputée, serait à l'origine de la Faculté de médecine de Montpellier et de son jardin botanique utile à la pharmacopée médiévale. On situe le quartier juif à la périphérie de l'actuel hôtel de Bernis, près des anciens remparts. Il reste une trace attestée de la présence juive, dans le centre historique de la ville sur une borne totem érigée en 2007. En section D du cadastre, on trouve le cimetière juif ; des familles porteront le patronyme de Lunel après leur bannissement, pour le sud du royaume, par lettres patentes de Philippe Le Bel, en 1319.

Vue de Lunel. Gravure par Tassin, 1634.

Un sceau de Louis XI atteste le privilège royal accordé à Lunel de faire le commerce du sel.

En 1622, Lunel, qui est protestante, est assiégée par l’armée royale. En 1632, à la suite de la paix d'Alès, les fortifications sont démantelées.

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Abandonnée depuis deux siècles, l'église de Dassargues est démolie en 1714. En 1728, s'achèvent les travaux d'un canal et d'un port reliant Lunel à la côte. Cet ouvrage est utilisé pendant près de deux siècles pour le transport du vin et du sel, en particulier. Il est en partie comblé dans un souci prophylactique, partiellement en 1941, puis tout à fait en 1972, victime notamment de la concurrence des transports ferroviaires et routiers.

Sous la Révolution française, Lunel est un centre d'échanges et de communication très important, le deuxième en importance après Montpellier. Son relais de poste, tenu par une veuve, Élisabeth Garnier, ouvert en permanence, nuit et jour, toute l'année, compte vingt-deux chevaux. Quant aux voyageurs transportés par les messageries, ils se restaurent à l'« auberge du pont de Lunel », tenue par l'oncle paternel de Louis Médard, où ont fait étape, en période pré-révolutionnaire, John Locke ou Jean-Jacques Rousseau. Les citoyens de la commune se réunissent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société populaire » en l’an II.

La ville est aussi le lieu de violents affrontements entre compagnons. En 1816, les tailleurs de pierre « enfants de Salomon » s'affrontant contre les tailleurs de « maître Jacques ».

Occupation

Pendant l'Occupation, en dépit des restrictions subies par la population, des Juifs et des gitans sont cachés à Lunel dont Manitas de Plata. Les Juifs de Montpellier et de Lunel qui sont arrêtés et déportés à Auschwitz sont, à leur arrivée, contraints à une marche de la mort, dépouillés, puis gazés et incinérés à la Ferme rouge (Bunker I),.

Époque contemporaine

Depuis 1962 et l'arrivée de vagues migratoires d'Afrique du Nord, la population de Lunel a triplé. Cela s'est accompagné d'une reconfiguration de la répartition de la population dans l'espace urbain avec un départ à la périphérie des classes aisées et un délabrement progressif du centre-ville. Le démographe Hervé Le Bras relève en cela que « la désertification du centre-ville de Lunel est très caractéristique de ce qui se passe dans l'ensemble du sud de la France. Dans un premier temps, le centre se vide de ses commerces, qui ferment ou sont repris par des affaires plus précaires. Progressivement, les migrants se l'approprient. C'est typique des petites villes. Ça n'arrive jamais dans les métropoles ». Il laisse en suspens la question de savoir « si le centre se vide à cause de l'arrivée de migrants, ou bien les migrants s'installent parce que le centre s'est vidé et leur a laissé la place », notant que dans de nombreuses villes suivant le même schéma, le développement de supermarchés en périphérie a fait fermer les commerces de proximité, faisant perdre aux gens les repères de la vie de village, cela expliquant en partie la montée du Front national depuis les années 1980 dans la région (lors des élections municipales de 2014, le FN se classait deuxième).

Depuis la fin des années 1990, la ville est évoquée dans la presse pour illustrer le développement de l'islamisme radical en France, avec la filière de Lunel. En 2014-2015, le nom de Lunel est en effet à plusieurs reprises mentionné dans les médias nationaux et internationaux à la suite du départ, « dans une ville où vit une importante population d’origine maghrébine », de plusieurs de ses habitants pour participer à la guerre civile en Syrie, dans les rangs des djihadistes de l'État islamique,,,.

Légendes

L'anguille aimant chasser dans l'obscurité des nuits sans lune, les pêcheurs ne la pêchent que lors des nuits les plus sombres. Comme l'astre nocturne se faisait de plus en plus discret on en déduisit que les gens des marais l'avaient tout simplement pêchée. Ainsi naquit la légende des pêcheurs de lune, ce qui en occitan donne les « Pescalunes ».Autre version: Ninon et Albin s'aimaient malgré le désaccord de leurs parents ; le couple raconta qu'il avait vu la lune. Au milieu de l'eau lors de leur promenade, on confectionna une canne à pêcher qui comportait un grand panier d'osier, mais la Lune ne put être récupérée. Alors le rabbin touché par Albin lui donna la solution pour ramener la lune au-dessus de Lunel, Ninon devait devenir sa fiancée.

  1. Thomas Millerot, Histoire de la ville de Lunel, depuis son origine jusqu'en 1789., Nîmes, Éditions C. Lacour., 1993, réimpression de l'édition de 1891., 520 pages (ISBN ) [Où ?]?
  2. rapport d'activité 2006 de l’Inrap page 94
  3. Biard, Martine, 1961-…, Femmes de Lunel en petite Camargue. Tome 1, Histoire & témoignages 2013-2017, Édilivre, dl 2018, 288 ISBN  et , OCLC 1104419151, lire en ligne).
  4. Abbé A. Roüet, Notice sur la ville de Lunel et vie de Saint Gérard, seigneur de cette ville au ISBN ).
  5. voir tibbonides et Histoire des Juifs à Lunel
  6. Martine Biard (ISBN ), " Le surnom " yarhi " signifie " de Lunel " [...] La réputation de l’École juive de Lunel aux XIe et XIIe siècles est telle - avec celles de Narbonne et Béziers - en particulier grâce à la famille de rabbins, dont le plus fameux est Salomon Jarki, que l'on se réfère à Lunel pour les traductions des auteurs anciens et arabes et qu'elle attire souvent, par l'Espagne, de nouvelles vagues de migrants hébreux. Parmi eux, encore d'autres savants dans la connaissance de la Loi, de la médecine, de l'astronomie venus d'Orient pour rejoindre progressivement la communauté lunelloise. " (p. 28).
  7. Marcel Gouron (1900-1982), Répertoire numérique des archives départementales antérieures à 1790 : Hérault archives ecclésiastiques. Série G. Clergé séculier, Montpellier, Archives départementales, , 268 OCLC 490861630, BNF 35451422, SUDOC 054023238, présentation en ligne, lire en ligne), p. 64 (repère G 1359).
  8. Postes et Messageries en Languedoc de Louis XIV à la Révolution de 1789 de Martine Biard. Préface de Louis Secondy. Essai d'histoire moderne, 2011. p. 167-168.
  9. Jean-François Dubost, « Le réseau des Sociétés Politiques dans le département de l'Hérault pendant la Révolution Française (1789-1795) », Annales historiques de la Révolution française, no 278, 1989. p. 413.
  10. Gabriel Tarde, « L'esprit de groupe. » Conférence faite au Collège libre des sciences sociales, le , p. 14-16.
  11. Jean-Pierre Védrines, Lunel dans la guerre, vie quotidienne 1939-1945., Mémoire d' Oc, .
  12. Tal Bruttmann, Auschwitz, Paris, Edition La découverte, , 122 ISBN ), p. 46 - 47 et 50..
  13. Thierry Dugeon, « La face cachée de Lunel », Vanity Fair n°23, mai 2015, pages 72-79.
  14. À Lunel, embarras et déni après la mort en Syrie de cinq djihadistes, lemonde.fr, 13 décembre 2014
  15. Hérault: Un habitant de Lunel dépose plainte après la mort de son fils, parti faire le djihad en Syrie, 20minutes.fr, 12 mars 2015
  16. Hérault : nouveaux soupçons de départs en Syrie à Lunel, leparisien.fr, 6 juin 2015
  17. A French Town Linked to Jihad Asks Itself Why, nytimes.com, 16 janvier 2015
  18. "Lous Pesca-Luna, Les Pescalunes "(1878)dans:Poésies languedociennes d'Antoine Roux (1842-1915)
  19. «  », sur lunel.com (consulté le ).

Héraldique


Les armoiries de Lunel se blasonnent ainsi : d'azur au croissant d'argent surmonté d'une étoile d'or.

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Lunel dans la littérature

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