Lacapelle-Marival
Localisation
Lacapelle-Marival : descriptif
- Lacapelle-Marival
Lacapelle-Marival (en occitan La madra Marival) est une commune française, située dans l'est du département du Lot en région Occitanie, dans l'ancienne province du Quercy. Elle est également dans le Limargue, une région naturelle occupant une dépression verdoyante entre les causses du Quercy et le Ségala quercynois. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Ouysse, le Drauzou, le Francés et par divers autres petits cours d'eau
Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable composé de quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Lacapelle-Marival est une commune rurale qui compte 1 281 habitants en 2021
Ses habitants sont appelés les Marivalois ou Marivaloises. La communauté de Saint-Maurice-en-Quercy s'est séparée de Lacapelle-Marival en 1772.
Géographie
Situation
Lacapelle-Marival est un village entouré au nord-est de collines boisées des premiers contreforts du Massif central. Le bourg est traversé par un petit ruisseau, le Francès, qui se perd au contact du Causse de Gramat, huit kilomètres plus au sud-ouest, à Théminettes. Les eaux forment ensuite l'Ouysse souterraine.
Au sud, s'élève la colline du pech des Peyrades, dont le relais de télécommunication est visible des alentours. La source dite du Bois Bordet y a été captée sur son versant nord.
Lacapelle-Marival se situe dans le nord-est du département du Lot, sur la D 653 qui relie Cahors à Aurillac et à environ trois kilomètres au nord-est de l'axe Brive-Rodez (D840).
Communes limitrophes
Lieux-dits
La commune de Lacapelle-Marival inclut les villages de Bens, Bétille, Catalo, le Fourson, Gibrat, Lasfargues, Laveyrière, Marcou, le Poteau, Poutiac, Rouget, le Vacant, ainsi que les hameaux du Lac, de la Milhade, de la Verdonie, de Marcel et de Poujatel.
Géologie
Lacapelle-Marival se situe à la limite du Ségala et du Limargue. On trouve en allant des hauteurs du Ségala (nord-est) aux parties basses du Limargue (sud-ouest), :
- à l'extrême nord-est, des terrains composés de roches métamorphiques et magmatiques qui s'élèvent jusqu'à 588 mètres d'altitude en direction de Saint-Maurice-en-Quercy ;
- au nord-est, des poudingues, grès et argilites (mélange d'argile et de quartz) du Trias et de l'Infra-Lias. À l'est, ces terrains forment la colline du Pech des Peyrades culminant à 498 mètres ;
- vers le sud-ouest, des calcaires, dolomies et cargneules du Lias inférieur sont utilisés comme pâturages ;
- dans la vallée du Francès et de son affluent venant des environs du lieu-dit Causse de Dièze, des alluvions récentes datant du Quaternaire. Les points les plus bas s'y trouvent : 359 mètres.
Précipitations
Graphique montrant les précipitations annuelles de 1961 à 2006 d'après les mesures de Charles Sourzac (1961 à 1999) et d'Alain Paupert (à partir de 2000), habitants à Lacapelle-Marival.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Latronquière à 14 vol d'oiseau, est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- J.C. Soulé, J.G. Astruc et R. Vernet, CARTE HYDROGEOLOGIQUE DU LOT ET DES CAUSSES DU QUERCY A 1/100 000 (EDV-HYD080) - Carte au 1/100000e avec fond topographique de l'IGN, Éditions BRGM (présentation en ligne)Sur le site BRGM : Cartes diverses / Cartes hydrogéologiques / Page 3.
- Carte IGN 2237 Ouest - Lacapelle-Marival - 1/25000
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
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Toponymie
L'ancien nom du lieu était Lacapelle-Merlival. Lacapelle était parfois écrit en deux mots La Capelle. On trouve aussi l'ancienne dénomination La Chapelle-Merlival.
Le toponyme Lacapelle-Marival est basé, pour sa première partie, sur le latin capella qui désigne une chapelle. Marival est basé sur merli issu du pré-indo-européen merl qui désigne un cours d'eau et sur val.
- , Gérard Peyrot et Paulette Aupoix, Monographies des paroisses autour de Thémines, Brive la gaillarde, Éditions du Ver Luisant et municipalité d'Alvignac, ISBN ), « Lacapelle-Merlival et Saint-Maurice », p. 203-213
- , Le Lot : Padirac, Rocamadour, Lacave, Guide du Touriste, du Naturaliste et de l'Archéologue, Les éditions du Bastion, , 309 ISBN ), p. 6,41,284.
- Gaston Bazalgues, À la découverte des noms de lieux du Quercy : Toponymie lotoise, Gourdon, Éditions de la Bouriane et du Quercy, , 127 ISBN ), p. 113.
Histoire
Les temps anciens
Lors de l'occupation romaine, une voie de communication aurait traversé la région de Lacapelle. Elle reliait Lyon à Bordeaux en passant par Clermont, Aurillac et Agen.
Le docteur Labat rapporte la légende de la Marie del Val. Ce nom serait celui d'une jeune bergère qui aurait été martyrisée par un groupe de musulmans lors de leur retraite en 732 à la suite de leur défaite face à Charles Martel à la bataille de Poitiers. Une petite chapelle aurait été bâtie à cet endroit : la capelle de la Marie del Val, dont les vestiges auraient été découverts en 1957.
Au Moyen Âge, la féodalité
Au saint Géraud. Cet évêque et comte d'Aurillac possédait en Quercy de grands domaines incluant Saint-Cirgues, Le Bourg et Lacapelle.
Avant la fin de la vie de Saint Géraud, pendant une période trouble, les premiers comtes du Quercy étendirent leurs domaines et établirent la maison de Cardaillac. En 1064, Hugues de Cardaillac, dans son hommage à son seigneur le comte de Toulouse, déclara posséder la contrée autour de Cardaillac : Aynac, Leyme, Molières, Gorses, Prendeignes, Camburat et Lacapelle. Au castrum, dont le cœur du village possède encore la forme et dont la place centrale est devenue la Place du Fort.
Dans son testament en 1266, Bertrand III de Cardaillac partagea son héritage entre ses trois fils. Son fils aîné Géraud Saint-Maurice-en-Quercy, Lacapelle, Rudelle, Camboulit. Il fut le fondateur de la seigneurie de Lacapelle-Marival. Il améliora les fortifications du bourg qui ne comptait alors qu'une centaine d'habitants. En l’absence d’étude approfondie, on a longtemps cru qu’il édifia un château vers 1270, en forme de donjon, spacieux et tout à fait habitable. Mais de récentes études permettent aujourd’hui de dater l’élévation principale du château du XVe siècle, après la fin de la guerre de Cent Ans.
À la mort de Géraud Saint-Maurice-en-Quercy n'en bénéficièrent qu'au siècle. Quatre consuls, deux pour Lacapelle et deux pour Saint-Maurice-en-Quercy représentèrent les habitants. Son fils aîné, Bertrand Ier, lui succéda,
Puis ce fut Bertrand II, fils aîné du précédent, qui se maria en 1313. C'est à cette époque (1348-1349) que l'épidémie de peste noire emporta dans la contrée un habitant sur huit.
Bertrand III, second fils, épousa le Dauphine d'Arillac. Durant la guerre de Cent Ans, il lutta contre les Anglais. Malgré des alliances avec les seigneurs voisins de Castelnau, Thémines et Gramat, la ville tomba en 1388 ou 1389 entre les mains de routiers anglais.
Guillaume II, fils unique de Bertrand III, lui succéda, il épousa en 1386 Mathée de Cornac. Son fils (ou celui de sa veuve avec Bernard de Castrie ?) Guisbert devint le nouveau seigneur de Cardaillac et Lacapelle. Il rendit hommage au roi le . Il organisa la justice à Lacapelle en 1465. La population avait été tellement réduite durant cette période d'agitation que Guisbert de Cardaillac, dut faire venir de nombreux colons d'Auvergne, du Rouergue et du Gévaudan.
À la Renaissance
Fin du Charles VIII et Louis XII, le seigneur de Lacapelle, Astorg de Cardaillac, participe aux guerres d'Italie avec Galiot de Genouillac seigneur d'Assier. Il favorise l'implantation d'une verrerie qui acquit une grande réputation. Les frères Colomb, originaires de Laguépie, s'enrichissent et furent anoblis.
Sous le règne de , le fils aîné d'Astorg, Jean de Cardaillac, lieutenant d'artillerie, fut tué en 1521. Il n'eut qu'une seule fille Françoise. Gilibert, frère de Jean, s'empara de la succession malgré les actions en justice devant le Parlement de Toulouse des trois tuteurs de Françoise. Gilibert, paisible seigneur, mourut en 1536.
Pendant les Guerres de religion
Lors des Guerres de religion, le second fils de Gilibert de Cardaillac, Antoine, devint le seigneur de Lacapelle. Chevalier de l'ordre du Roi, il fut aussi sénéchal du Quercy et gentilhomme ordinaire du roi Charles IX. Le , il vendit sa charge de sénéchal et entreprit l'agrandissement du château de Lacapelle et la réfection de l'église après destruction de l'ancienne église romane du siècle.
Le Quercy fut alors le théâtre de féroces affrontements entre catholiques et protestants. Antoine de Cardaillac soutenait la cause des catholiques alors que ses parents de Cardaillac et de Latronquière s'était convertis à la religion réformée. Les habitants durent rejoindre les villes où leur parti était le plus fort. Antoine de Cardaillac sut préserver ses possessions et, gouverneur de Figeac il repoussa les protestants en 1569. Il mourut en 1586 et fut inhumé dans l'église de Notre-Dame de Lacapelle.
Après l'Édit de Nantes, Lacapelle servit de refuge aux catholiques et Cardaillac aux protestants.
Le fils aîné d'Antoine, François reçut la succession. Il épousa le Madeleine de Bourbon Malause, fille du chambellan du roi de France. Ils eurent 18 enfants. François repris l'agrandissement du château. Il continua à défendre la royauté et le catholicisme. Blessé lors d'un affrontement avec le clan des protestants à Fons le , il décéda le lendemain. Son meurtrier fut tué par son fils Henry-Victor de Cardaillac.
L'éloignement des Cardaillac et la vente de la seigneurie
Henri-Victor de Cardaillac passa sa vie à la cour de Louis XIII. Il disposait de revenus très importants pour l'époque : plus de 15000 livres. Il épousa, le , Elizabeth de Pluvinel, fille d'Antoine de Pluvinel, maître d'équitation et sous-gouverneur de Louis XIII. Vers 1630, la peste frappa à nouveau la région et emporta de nombreux habitants. La seigneurie de Lacapelle fut érigée en marquisat par Louis XIV, le 15 mai 1645 pour les services rendus par Henri-Victor lors de campagnes militaires. Une grande tapisserie aux armes d'alliance Cardaillac-Pluvinel, surmontée de la couronne de marquis, est conservée au musée départemental de la tapisserie d'Aubusson. Sa mort vers 1661 semble marquer la fin d'une période plutôt heureuse pour Lacapelle et ses habitants.
Son héritier et troisième fils, le marquis Thomas Jean-Baptiste de Cardaillac, intenta à ses parents de nombreux procès. Les habitants durent subir les différends des deux parties, avec, par exemple le paiement en double des droits seigneuriaux, ou le siège du château en 1661. La fortune familiale fut engloutie dans ces querelles. Thomas Jean-Baptiste décéda en 1695 sans descendant, en conflit avec tous les tenanciers de ses terres. Il institua son épouse Paule de Gondrin, marquise de Lacapelle, légataire pendant la durée de sa vie.
Un de ses neveux, Bertrand de Cardaillac, lui succéda. Il hérita aussi des procès engagés, qu'il réussit à arrêter par de fortes sommes le . Il eut alors de gros problèmes financiers. À sa mort, il laissa la seigneurie à son frère Thomas II Jean-Baptiste. Ne pouvant plus faire face aux nombreuses charges, ce dernier vendit les terres et les titres de Lacapelle le à messire François Emmanuel de Loupiac, seigneur de la Deveze, maréchal de camp des armées du roi, pour la somme de 120 000 livres.
Le maréchal de la Deveze vécut à Paris et mourut en 1732. Son petit-fils, messire Joseph de Glandié, seigneur de Vareix, chevalier de Saint-Louis, lieutenant-Colonel d'un régiment d'artillerie royale.. se montra intraitable en demandant aux habitants mécontents les services et redevances en vigueur au Moyen Âge. Il mourut le à 84 ans sans voir l'issue des procès engagés et sans enfant. Il fut inhumé dans la chapelle Saint-Roch de l'église de Lacapelle.
Son frère, l'abbé de Vareix, devint à la fois marquis et prêtre de Lacapelle à l'âge de 84 ans. Il poursuivit les actions engagées en justice et gagna les procès. La communauté de Lacapelle dut lui verser plus de 8000 livres. L'abbé mourut à 91 ans.
Période de la Révolution
Le neveu par alliance de l'abbé de Vareix, Alfonse-Louis du Montet hérita de la terre et du château de Lacapelle en 1767. Les difficultés ne firent qu'empirer. En 1772, Saint-Maurice-en-Quercy obtint contre l'avis de la communauté de Lacapelle la séparation. Un orphelinat fut créé le .
Jean-Romain du Montet, son 3e fils lui succéda. Ce fut le dernier seigneur de Lacapelle. Pendant la révolution, il s'enfuit. Le château subit plusieurs pillages pendant la Terreur. Le maire de l'époque, Antoine Bedou, fit inscrire ses propriétés sur la liste des biens nationaux. Le docteur Cadiergues déclara que le citoyen Dumontet-Cardaillac, s'il avait quitté Lacapelle, n'avait jamais émigré. Ses biens furent mis aux enchères le 30 floréal de l'an IV. Sa sœur, Françoise de Gasc, loua le château pour 580 livres par an et acheta les autres articles sous des prête-noms.
Ce ne fut que le 8 floréal de l'an VIII que le citoyen Dumontet-Cardaillac put reprendre possession de ses biens, mais bien vite, il les vendit à des particuliers de Lacapelle.
Période moderne
Au Le Bourg.
Le couvent des Bénédictines de Notre-Dame-du-Calvaire s'installa à nouveau au bourg de Lacapelle en 1843 sur l'instigation de l'abbé Pierre Cadiergues. Les religieuses créèrent, au château du Galaup, une école de jeunes filles qui ferma en 1905. Avec l'aide de la population et de la municipalité, elles firent bâtir le monastère du Moutier-Notre-Dame dans lequel elles géraient une ferme. Leur nombre atteignit plus de 110 religieuses à la fin du XIXe siècle.
En 1879, l'orphelinat, créé en 1779, fut dirigé par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul.
La vie politique fut parfois agitée : le , le député Louis Rozière fut agressé à coup de pied et reçu un coup d'arme blanche à l'arcade. Il soutenait Émile Laparra à l'élection du conseil général du et fut pris à partie par des partisans de Robert Fraysse, à cette époque maire de Lacapelle et candidat.
La commune resta rurale durant le XXe siècle. Une tentative d'exploitation des eaux thermales de la source du bois Bordet échoua au début du siècle.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la seconde Guerre mondiale, le , à 6 heures du matin, de nombreux véhicules de la division SS Das Reich bloquent les issues du village. Ils demandent au maire, le docteur Cadiergues, de rassembler tous les hommes, de 16 à 60 ans sur la place du village. À 18 heures, après un tri arbitraire, 86 furent chargés sur des camions et dirigés vers Cahors et furent déportés, 10 ne revinrent jamais.
Le
Un jour de foire, le vers 18 heures, les habitants sont avertis de l'arrivée d'un groupe d'allemands et s'enfuient. M. Barrès est blessé d'une balle de fusil mitrailleur. Il est relevé par ses voisins MM. Sainte-Marie et Nastorg. Le maire plaide pour qu'il soit soigné à l'hôpital de Figeac où il décédera après son opération. Ses deux voisins furent emmenés à Tulle. Ils furent contraints d'assister aux pendaisons avant d'être libérés.
- Dr Jacques Labat, Lacapelle-Marival, Son château, ses seigneurs (les Cardaillac-Lacapelle), Paris, Archéologie nouvelle, , 64 p..
- (Privat, , 300 ISBN ), p. 117.
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incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nomméesAlbe
- Dr Georges Cadiergues, La vie à Lacapelle-Marival pendant la Révolution, .
- Étienne Baux, "L'attentat" de Lacapelle-Marival, le 5 aout 1883 (une élection cantonale mouvementée), Tome CXXV, présentation en ligne), p. 137-150.
- Gilbert Lacan, Figeac en Quercy : sous la terreur allemande, Paris, Union Amicale des Enfants de l'Arrondissement de Figeac, , 99 p., p. 20-25.
Héraldique
|
« De gueules à la chapelle d'argent. » |
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Lacapelle-Marival dans la littérature
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