Elne

Localisation

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Elne : descriptif

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Elne

Elne (Elna en catalan) est une commune française située dans l'est du département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie

Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Roussillon, une ancienne province du royaume de France, qui a existé de 1659 jusqu'en 1790 et qui recouvrait les trois vigueries du Roussillon, du Conflent et de Cerdagne. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Tech, l'Agouille de la Mer

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (l'« embouchure du Tech et Grau de la Massane » et « le Tech »), deux espaces protégés (la réserve naturelle nationale du Mas Larrieu et le « Mas Larrieu ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Elne est une commune urbaine et littorale qui compte 9 428 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962

Elle est dans l'agglomération de Saint-Cyprien et fait partie de l'aire d'attraction de Perpignan

Ses habitants sont appelés les Illibériens ou Illibériennes.

Géographie

Localisation

Carte de la commune avec localisation de la mairie.

La commune d'Elne se trouve dans le département des Pyrénées-Orientales, en région Occitanie.

Elle se situe à 13 Perpignan, préfecture du département, et à 22 , sous-préfecture.

Les communes les plus proches sont : Latour-Bas-Elne (2,7 Corneilla-del-Vercol (3,1 Montescot (3,2 Palau-del-Vidre (3,2 Saint-Cyprien (3,5 Ortaffa (4,4 Théza (4,5 Alénya (4,5 km).

Sur le plan historique et culturel, Elne fait partie de l'ancienne province du royaume de France, le Roussillon, qui a existé de 1659 jusqu'à la création du département des Pyrénées-Orientales en 1790 et qui recouvrait les trois vigueries du Roussillon, du Conflent et de Cerdagne.

Communes limitrophes d’Elne
Corneilla-del-Vercol,
Montescot
Alénya Latour-Bas-Elne,
Saint-Cyprien
Bages Elne[6] Mer Méditerranée
Ortaffa Palau-del-Vidre Argelès-sur-Mer

Géologie et relief

La ville en elle-même est construite sur et autour d'une petite colline (haute de 65 mètres, siège de la cathédrale).

Cette colline est aujourd'hui au nord du Tech, elle fait partie d'une ligne de collines sur laquelle est aussi le vieux village de Saint-Cyprien. Dans l'Antiquité, un bras du Tech (lieu-dit « Tec Vell ») contournait ces collines par le Nord. Il y avait encore un pont au Moyen Âge comme l'atteste le lieu « Notre Dame du Pont » qui était situé près de là où, aujourd'hui, il y a le pont du chemin de fer sur la route de Bages.

Elne est entourée de paysages champêtres, de vignes et de cultures maraîchères. Ces cultures sont dans une plaine d'alluvions drainés dont on a prouvé qu'en certains endroits, 2 ou 3 m d'épaisseur datent de moins de 2000 ans.

La commune est classée en zone de sismicité 3, correspondant à une sismicité modérée.

Hydrographie

  • L'Agulla de la mar marque la frontière nord avec Alénya.
  • Le Rec de la Torre traverse la commune d'ouest en est puis marque la frontière avec Latour-Bas-Elne.
  • Le Tech marque la frontière sud de la commune avec Palau-del-Vidre et Argelès-sur-Mer.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 15 amplitude thermique annuelle de 15,5 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Canet-en-Roussillon à 12 vol d'oiseau, est de 15,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,. Dans ce cadre, la commune fait partie.

Deux espaces protégés sont présents sur la commune :

  • la réserve naturelle nationale du Mas Larrieu, créée en 1984 et occupant une superficie de 170 Tech, protège des forêts riveraines. Le site est un milieu particulièrement intéressant en matière d’insectes, en particulier pour les libellules. Les milieux sableux abritent le lézard ocellé. La forêt riveraine revêt une importance considérable pour la faune, ;
  • le « Mas Larrieu », un terrain acquis par le Conservatoire du Littoral, d'une superficie de 115,5 ,.
Réseau Natura 2000
Sites Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Deux sites Natura 2000 ont été définis sur la commune au titre de la directive habitats :

  • l'« embouchure du Tech et Grau de la Massane », d'une superficie de 954 Amphioxus et des milieux littoraux dunaires riches en espèces végétales endémiques ;
  • « le Tech », d'une superficie de 1 467 Barbeau méridional qui présente une très grande variabilité génétique dans tout le bassin versant du Tech. Le haut du bassin est en outre colonisé par le Desman des Pyrénées ;
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune : le « cours du Tech de Palau-del-Vidre à son embouchure » (106  et le « Mas Larrieu » (178  et deux ZNIEFF de type 2, :

  • l'« embouchure du Tech et grau de la Massane » (291  ;
  • la « rivière le Tech » (933 .


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  2. Stephan Georg, «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  3. «  », sur villorama.com (consulté le ).
  4. Carrere, J.B., Description de la Province de Roussillon, Paris, chez Lamy, , 438 lire en ligne).
  5. Frédéric Zégierman, Le guide des pays de France - Sud, Paris, Fayard, (ISBN ), p. 222-225.
  6. Carte IGN sous Géoportail
  7. «  » (consulté le ).
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  9. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
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  21. Réseau européen Natura 2000, Ministère de la transition écologique et solidaire
  22. «  », sur le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (consulté le ).
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Toponymie

Trois noms ayant des origines différentes sont attribués à Elne : Pyrène éventuellement, Illiberis (aux temps des Ibères) et Castrum Helenae devenu Elne progressivement. Elle doit son nom actuel au souvenir de l'impératrice Hélène, mère de .

Pyrène

Cette hypothèse de Pyrène comme plus ancien nom connu d'Elne est encore affichée dans le musée archéologique d'Elne. Elle est considérée par beaucoup d'auteurs comme périmée.[Qui ?]

Quatre textes antiques sont à l'origine de l'idée que « Pyrène » était peut-être le nom qui avait précédé les deux autres :

  • un texte du savant grec Hérodote situe une cité (« polis » dans le texte en grec) de « Pyrène » vers les sources du Danube. Mais la carte d'Europe qu'imaginait Hérodote a fait l'objet d'une reconstitution moderne; celle-ci montre l'hypothèse d'un Danube continu entre les Pyrénées où il naîtrait au milieu de sommets coulant ensuite vers le Nord comme le font l'Aude, l'Ariège et la Garonne, et comme le font certains affluents majeurs du Danube à partir de hauts sommets des Alpes. Un tel Pyrène serait par exemple vers Foix et non vers Elne ;
  • un texte du poète latin Avienus vivant au Ruscino ;
  • deux textes des auteurs romains Pline l'Ancien et Pomponius Mela citent Illiberis, au Ier siècle av. J.-C., comme une ville n'ayant plus sa splendeur passée. Ils ne font pas explicitement le lien avec une ville du nom de Pyrène.

Sur ces bases, certains auteurs[Qui ?] du milieu du [Qui ?] ne les suivirent pas ; car Avienus mentionne, immédiatement après la riche cité, les échanges par mer avec Massilia. Ils ont préféré lui faire correspondre un port, non-identifié à ce jour.

Collioure est une autre localisation possible de ce Pyrène. Mais l’existence même d'une cité nommée Pyrène est contestée.

Illiberis

Ce nom est attesté à partir du Tite-Live, qui indique qu'Hannibal Barca y a établi son campement en 218 oppidum. On a évoqué plus haut les deux autres citations antiques principales.

L'orthographe change selon les auteurs : le I initial peut aussi être un E, et la finale -is peut-être un a. Cette incertitude orthographique a permis de rapprocher ce nom d'autres noms latins de cités, très distantes les unes des autres. Il y a les anciens noms d'Auch, Elne, Grenade, Ilumberri (Espagne), Lumbers ; pour certains un m s'ajoute devant le b.

Le nom Illiberis lui-même pourrait signifier en ibéro-basque « ville nouvelle » de « iri » et « berri ». Cette interprétation faite[Où ?] par des linguistes réputés[Qui ?] depuis la [Qui ?] pendant tout le XXe siècle. L'existence d'au moins 3 cités très distantes nommées « Illiberis » en latin était l'un de leurs arguments.

Une autre étude suppose que le nom pouvait signifier en langue celtique « colline allongée au milieu des limons ». Ceci correspond parfaitement à la géologie des lieux dans l'Antiquité selon des études reprises dans l'Atlas de Catalogne du Nord du professeur J. Becat. De plus il se trouve qu'Auch, Grenade, Ilumberri, Lumbers sont aussi des sites à collines en longueur avec des limons à leur pied. Les archéologues ont aussi prouvé qu'à la fin de l'âge du fer (. Enfin la syllabe lim ou lum de trois des noms cités les rapproche du nom de nombreux sites de Gaule où il y a des limons.

Castrum Helenae

Entre 328 et 350, Illiberis changea de nom pour devenir Castrum Helenae. Un changement de nom de cité en vue est en général un acte politique : Illiberis est probablement renommé en l’honneur de la mère de l’empereur (mort en 337), l'impératrice Hélène. Ce lien n'a jamais été attesté par un document d'origine. C'est une hypothèse qui apparaît dans des ouvrages du Haut Moyen Âge. Il y a comme arguments pour cette hypothèse :

  • la présence hypothétique à Elne d'Anastasia, une demi-sœur de l'empereur Constantin Ier peut y avoir aidé.
  • sans mention du nom de la ville entre la mort d'Hélène (328) et la première mention en 350, il n'est pas possible de dire quel empereur a pris une telle décision ; serait-ce Constantin Ier qui a voulu honorer sa mère, qu'il a très bien honorée par ailleurs, ou serait-ce l'un de ses trois fils qui voulut faire cela vis-à-vis de sa grand-mère ?
  • une autre cause serait religieuse : la relation faite par les chrétiens entre cette Hélène et l'Invention de la Vraie Croix à Jérusalem, trouve son origine dans les années 327-328 quand Hélène était honorée comme une sorte d'impératrice-mère ; cette relation a participé à la sanctification d'Hélène plus tard. Hélène est devenue la source symbolique de l'évolution des empereurs vers la foi chrétienne. Elle est donc très honorée à l'époque des empereurs de la famille de Constantin Ier.

Catalan

Le nom catalan d'Elne est Elna.

  1. Pierre Vidal (1848-1929), Elne historique et archéologique, , 177 lire en ligne).
  2. Hérodote, livre II (33)
  3. Michel Sauvant,
  4. , cité par Jean Tosti dans Elne
  5. A l'adresse [1] Michel Sauvant argumente cette hypothèse
  6. Dominique Garcia, La Celtique méditerranéenne. Habitats et sociétés en Languedoc et en Provence. ISBN ).
  7. Selon le dernier écrit de l'historien Pierre Ponsich[réf. non conforme].
  8. lire en ligne).

Histoire

La cité antique Illiberis

Des traces d'habitation remontent à la fin de l'âge du bronze. Des habitats antiques ont été identifiés par les archéologues.

Cependant au moment du passage d'Hannibal en -218, on ne sait pas si la ville est peuplée d'Ibères, ou des descendants des Sardones cités par « Avienus », qui étaient un des peuples celtiques. On sait seulement qu'Hannibal doit aller à Ruscino pour négocier avec les chefs gaulois son passage vers le Nord afin d'aller d'abord jusqu'au Rhône. Mais cela ne préjuge en rien d'une hiérarchie entre cités. Il était normal de négocier de proche en proche près des limites des territoires où on rentrait avec une armée (80 000 hommes, 20 000 chevaux, 37 éléphants) qui traversait sans combattre. D'ailleurs le fait qu'il ait installé le campement de son armée à côté d'Illiberis fait supposer que probablement il avait déjà négocié ce campement avant de descendre des Pyrénées avec une autorité d'Illiberis.

On peut aussi penser que, vu la taille de son armée, il a dû l'installer le long du Tech en amont d'Illiberis et/ou le long de la Massane. Une partie des territoires actuel d'Ortaffa, de Brouilla, de Palau-del-Vidre, de Saint-André, et d'Argelès-sur-Mer peut avoir été concernés, là où il n'y avait pas de marécages. Il y avait là la place de campement au bord des rivières pour l'eau nécessaire aux hommes et aux animaux, et de ce fait il y avait aussi des populations agricoles pouvant fournir de la nourriture, ainsi la présence de gibier dans les 3 grandes vallées des Albères toutes proches, et bien desservies probablement en prolongation de l'axe Salses-Ruscino-Illiberis.

Après la conquête romaine, Illiberis devient un important centre romain de la Gaule narbonnaise, dont on peut trouver de nombreux vestiges à la suite de fouilles archéologiques, une des deux principales villes du Roussillon avec Ruscino (aujourd'hui lieu-dit Château-Roussillon). La prospérité de la ville dure jusqu’au  siècle, sous le règne de l'empereur  ; sa famille y possède probablement une propriété.

D'ailleurs c'est à Castrum Helenae qu'alla se réfugier un fils de , l'empereur romain , alors qu'il tentait de fuir vers l'Hispanie. Rattrapé par les assassins envoyés par l'usurpateur Magnence, ancien capitaine de sa propre garde impériale, il y est tué en 350. Le rapporteur de cet événement dit qu'il fut sorti de force du temple chrétien où il s'était réfugié.

L'existence d'un temple chrétien en 350 et le changement antérieur du nom de la ville pour un nom célébrant une femme, canonisée plus tard par l’Église catholique romaine peuvent être analysés comme deux indices importants d'une propagation du christianisme, au moins dans la cité d'Elne, dès la première moitié du Eulalie de Barcelone en 304 et la dédicace de la cathédrale qui pourrait venir de l'église paléo-chrétienne, que la cathédrale ait été construite sur l'église ou non.

Un évêché médiéval

Après la chute de l'Empire romain en 476, les Wisigoths, maîtres de la région depuis les environs de 414, érigent la ville en siège épiscopal qui n'est attesté qu'en 571. Elne dut à ce privilège de siège épiscopal de pouvoir hériter du nom de « cité » - qui s'appliquait primitivement aux divisions administratives des provinces romaines - alors que Perpignan, sa rivale plus fortunée, ne fut jamais que « la ville ». La ville s'appelle alors Helenae. Le seigneur de la ville est l’évêque. Au  siècle, on édifia l’actuelle cathédrale Sainte-Eulalie-et-Sainte-Julie d'Elne (les saintes patronnes de la ville) en remplacement d'une église plus ancienne. Entre le et le  siècle, les chanoines firent construire le cloître, tandis que la ville renforçait ses murailles en 1150, devenant ainsi une importante place forte. De nombreux vestiges de murailles subsistent encore de nos jours.

L'évêché d'Elne a été le lieu d'une série de conciles, réunis dans la plaine de Toulouges, dits conciles de paix, car ils prenaient place dans le mouvement de la Paix de Dieu. Ces conciles sont également appelés conciles d'Elne / Toulouges ou tout simplement conciles de Toulouges. Le premier de ces conciles a été réuni par l'archevêque de Narbonne Guifred de Cerdagne en 1027 et c'est le premier à évoquer le concept de Trêve de Dieu, qui complète celui de Paix de Dieu. Des conciles se sont par la suite tenus dans la plaine de Toulouges en décembre 1041 et en 1065.

Plaque commémorative du massacre de 1285

Ville du royaume d'Aragon, Elne subit au cours de son histoire de nombreux assauts. Le , lors de la croisade d'Aragon, la ville tomba lors d'un siège mené par Philippe III le Hardi, roi de France, qui força les portes de la cathédrale et massacra les habitants. Elle fut également assiégée au  siècle par Pierre III d'Aragon[Information douteuse].

Après l'annexion du Roussillon par Louis XI, Elne se souleva contre les Français et fut à nouveau assiégée et prise en , et son capitaine Bernard d'Oms décapité. Cependant, comme le reste du Roussillon, la ville fut restituée à l'Aragon en 1493.

L'importance grandissante de la ville voisine de Perpignan, à partir du  siècle, commença à faire de l'ombre à Elne. Les évêques se mirent à résider plus souvent à Perpignan qu'à Elne, et en 1602 le transfert de résidence fut officialisé par le pape Clément VIII, bien qu'à l'heure actuelle encore, l'évêque résidant à Perpignan se nomme évêque d'Elne et de Perpignan.

Elne moderne et contemporaine

Après le traité des Pyrénées de 1659 qui fixait la frontière aux Pyrénées, les murailles de la ville furent détruites, ce qui ne fit qu’accentuer son déclin. Il reste à l'heure actuelle quelques pans des murailles médiévales, ainsi que trois portes qui étaient par le passé des entrées de la ville. Elne deviendra par la suite un modeste bourg à prédominance agricole (vigne, fruits et légumes) et gardera néanmoins des traces de sa gloire passée au travers de vestiges tant romains que médiévaux.

Au  siècle, comme de nombreuses villes de la région (Collioure notamment), Elne fut un centre artistique important. Aristide Maillol y séjourna : son Pomone sert de mémorial de la Seconde Guerre mondiale. Étienne Terrus y avait un atelier où, avec Henri Matisse et André Derain, il lança le mouvement du fauvisme.

En 1939, en raison de la guerre civile espagnole, fut fondée la Maternité suisse d'Elne dans le château d'En Bardou, initialement pour accueillir des jeunes mères espagnoles fuyant le franquisme. Fondée par l'infirmière de la Croix-Rouge suisse Élisabeth Eidenbenz, elle resta en activité pendant la Seconde Guerre mondiale, accueillant également des mères juives et tziganes. Plus de 600 enfants y sont nés avant d'être cachés, jusqu'à la fermeture du site par la Gestapo en 1944. La maternité est maintenant un musée et des livres (Les Enfants d’Elisabeth de Hélène Legrais, et en catalan La maternitat d’Elna d’Assumpta Montella) et bientôt un film (Las Madres de Elna de Manuel Huerga) relatent ces faits.

Le régime de Vichy applique sa politique rapidement, y compris dans le domaine du symbolique. C’est ainsi que, s’appuyant sur des dispositions remontant aux derniers mois de la Troisième République, il impose la débaptisation de rues dont le nom ne concorde pas avec ses valeurs, notamment celles évoquant l’Angleterre (anglophobie), les Juifs (antisémitisme), le communisme etc. La rue Voltaire est ainsi débaptisée alors que les valeurs du régime sont honorées à travers les nouveaux noms d’Oran (allusion à la grandeur de la France coloniale et peut-être par anglophobie en rappelant l’attaque de Mers el-Kébir), de Weygand, encore un soutien du régime en 1941, et à Frédéric-Mistral dont les valeurs traditionnelles sont partagées par le régime.

À proximité de Perpignan et des plages de la Côte Vermeille, Elne est aujourd'hui un centre touristique relativement important : tous les ans, plus de 70 000 visiteurs viennent découvrir la vieille ville (cathédrale, cloître, musée Terrus) et la maternité suisse. Même si l'activité agricole est moins présente sur la commune, elle dispose d'une zone d'activités, d'un marché animé et des services publics de base (trésorerie, gare SNCF, collège, gendarmerie...). Ces dernières années, à la suite de l'aménagement d'un contournement bien au-delà de la route nationale qui la traversait auparavant, la ville a commencé à s'étendre de manière notable vers le nord, selon un plan d'urbanisation comprenant des lotissements résidentiels et de petits ensembles locatifs.

Le

Rôle d'Elne dans le Référendum de 2017 sur l'indépendance de la Catalogne

C'est à Elne qu'ont été réceptionnées et cachées les urnes qui ont servi au Référendum de 2017 sur l'Indépendance de la Catalogne. L'entreprise chinoise Smart Dragon Ballot Expert y a livré 10 000 urnes trois semaines avant le jour du référendum. Des équipes de passeurs se sont relayées ensuite pour les faire passer clandestinement en Espagne.

Par ailleurs, c'est aussi à Elne, à l'imprimerie Salvador, qu'ont été imprimés les bulletins de vote du même référendum.

  1. Jérôme Kotarba, Georges Castellvi et Florent Mazière, «  », Lire les pages sur Elne, sur aibl.fr, (consulté le ).
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées ReferenceA
  3. Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, ISBN , BNF 43886275).
  4. Association Pédagogique de la Plaine, du Vallespir et de la Côte Vermeille, fiche sur Elne
  5. Odette Pontal, Les conciles de la France capétienne jusqu'en 1215, Paris, Éditions du Cerf, 1995.
  6. Philippe Contamine (directeur), Des origines à 1715, Paris, PUF, 1992, in André Corvisier (directeur), Histoire militaire de la France, (ISBN ), p. 212.
  7. Richard Vassakos, « Une revanche symbolique dans le Royaume du maréchal. La toponymie urbaine sous Vichy : premiers bilans d’une recherche », Nouvelle revue d’onomastique, 2019, no 61, p. 244.
  8. R. Vassakos, op. cit., p. 252.
  9. R. Vassakos, op. cit., p. 254.
  10. R. Vassakos, op. cit., p. 253.
  11. R. Vassakos, op. cit., p. 255.
  12. V. Vals/Lindependant.fr/Ph. Comas, «  », sur Lindependant.fr, (consulté le ).
  13. ara, « El referèndum que va gestar-se a Elna », Ara,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. franceinfo, «  », sur Francetvinfo.fr, Franceinfo, (consulté le ).

Héraldique

Blasonnement :
d'azur, à la croix latine d'argent accostée, en pointe, de deux fleurs de lys d'or

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Elne dans la littérature

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