Cransac
Localisation
Cransac : descriptif
- Cransac
Cransac, parfois appelée Cransac-les-Thermes, est une commune française située dans le département de l'Aveyron, en région Occitanie. Situé dans le Bassin historique de Decazeville-Aubin, dans le Nord Aveyron
Cette région riche en houille est devenue à partir des années 1830 un des bassins houillers les plus importants du Sud de la France
Le bassin de Decazeville, bien qu'ayant beaucoup perdu d'habitants depuis 60 ans, garde son unité historique et géographique, et est devenu en 1998 une communauté de communes : celle du bassin Decazeville-Aubin, où de nombreux projets mettant en commun les cinq anciennes villes du bassin (Decazeville, Aubin, Viviez, Firmi, et Cransac) ont été mis en œuvre.
Géographie
Commune de l'aire d'attraction de Decazeville située dans son unité urbaine à cinq kilomètres au sud-est de Decazeville.
Communes limitrophes
Cransac est limitrophe de trois autres communes. Les communes limitrophes sont Aubin, Auzits et Firmi.
Hydrographie
La commune est traversée par l'Enne un affluent du Riou mort.
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 691 hectares ; son altitude varie de 274 à 470 mètres.
La ville possède des ressources thermales. En effet, la combustion des pyrites de fer à l'intérieur de la « montagne qui brûle » crée une sortie de vapeurs dont les effets sont bénéfiques en cas de douleurs ostéo-articulaires et de rhumatismes. De plus, la minéralisation des eaux de pluie infiltrées dans la montagne crée des sources chaudes minéralisées : les sources Fraysse, Saint-Augustin, et Geneviève, mais seule la dernière est exploitée à des fins médicales. Ces sources, qui ont été perdues dans les années 1860, coulent dans d'anciennes galeries minières.
Lieux-dits
Le Gua, Le Montet, Bezelgues, Le Fraysse, La Treille, La Rayasse.
Voies de communication et transports
Accès avec les routes départementales D 11 et D 53, par la ligne de Capdenac à Rodez en gare de Cransac ainsi que par la liaison Conques-Toulouse.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Ouest et nord-ouest du Massif Central » et « Sud-est du Massif Central »0.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,4 amplitude thermique annuelle de 15,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Colombiès à 20 vol d'oiseau, est de 11,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Carte IGN sous Géoportail
- Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Toponymie
Histoire
La première période thermale
Cransac était déjà réputé à l’époque romaine pour les vertus de ses eaux. Il semble que l'usage des eaux thermales soit resté libre jusqu'au sources ont été rachetées par les notables du village qui y bâtissent des pavillons pour accueillir les curistes.
Henri de Boulainvilliers, écrivain prolifique et encyclopédiste du :
" Il y a dans le même lieu de Cransac deux fontaines d'eaux minérales que l'on tient des meilleures d'Europe. Elles attirent en ce lieu quantité de malades dans les deux saisons de May et Septembre et on les transporte dans les lieux éloignés, même jusqu'à Paris. Leur principal effet est de rétablir les estomacs faibles et languissants, les obstructions et de soulager les douleurs néphrétiques. Au-dessus de ces fontaines, il y a des grottes ou étuves où les malades se font suer pour guérir les rhumatismes, sciatiques, gouttes et paralysies, et rétablir les membres blessés ou affaiblis. La vertu de ces eaux consiste dans l'alun dont elles sont imprégnées ... Il faut ajouter que ces eaux minérales sortent de la montagne dans laquelle on a pratiqué les étuves dont il vient d'être parlé et que cette montagne renferme un feu intérieur qui exhale ordinairement en fumée, mais qui jette assez souvent des flammes considérables. La superficie du terrain y est toute brûlée, marque certaine que le feu n'en est pas profond, aussi ne s'y plaint-on guère des tremblements de terre si fréquents dans le voisinage des autres volcans."
Les trois principales sources de l'époque étaient les sources Basse-Richard, Haute-Richard, et Belzègues. La source Haute-Richard était la plus minéralisée et se situait dans le hameau de la Pélonie. Les autres sources coulaient dans le parc thermal de l'époque, devenu aujourd'hui le bassin de Passelaygues, ayant été transformé en mine à ciel ouvert pendant la période minière. Ces sources étaient utilisées afin de soigner des maladies aujourd'hui marginales comme le paludisme ou les maladies du foie.
Les gisements de vapeur à la sortie de la montagne qui brûle étaient eux aussi exploités. Une cabane en bois appelée étuve était bâtie à l'émergence des vapeurs. Les curistes s'y asseyaient au-dessus, nus, durant une vingtaine de minutes. À la sortie, un personnel soignant les attendait et les couvrait de vêtements chauds afin de leur éviter un choc thermique.
Les hôtels accueillant les curistes appartenaient aux propriétaires des sources thermales. On comptait cinq hôtels en 1848 à l'apogée du thermalisme à Cransac : l'hôtel Saint-Charles, l'hôtel Rocques, l'hôtel Sahut, et le Château. Ces hôtels, pour la plupart situés sur la partie haute, le Cransac originel, sont soit abandonnés, ou bien abritent des logements pour des particuliers. L'hôtel Saint-Charles est aujourd'hui en restauration.
La période minière
L'apogée du Cransac thermal, qui accueillait près de 5 000 curistes par an début du va prendre fin dès lors que les compagnies minières vont s'intéresser à Cransac. La houille est en effet une ressource traditionnelle dans le bassin de Decazeville. Les charbonnières, mines creusées de façon artisanale, ont alimenté en combustible des générations de forgerons cransacrois. Mais la révolution industrielle et ses besoins astronomiques en charbon vont faire de Cransac un des bassins houillers les plus importants du Sud de la France. Ainsi, avec la révolution industrielle, Cransac-les-Eaux devient Cransac-les-Mines, et son sous-sol est partagé entre la compagnie d'Orléans et la compagnie de Campagnac, qui seront réunies en 1947 avec la nationalisation des compagnies minières.
Le village qui comptait alors 500 habitants en 1848, va en compter jusqu'à 7 000 au début du sources thermales vont se perdre à cause de travaux dans les galeries, et seules vont subsister les étuves qui donneront à Cransac le surnom de ville thermale sans eaux.
Une terrible catastrophe eut lieu le 3 novembre 1888 aux mines de Campagnac, dans le puits Sainte-Barbe. Un coup de grisou fit une cinquantaine de victimes,.
En 1914, la Compagnie des mines de Courrières évacue ses Mineurs westphaliens vers le Massif central et 80 Westphaliens d'origine polonaise, famille incluse, venus des mines du Nord, arrivent à Cransac, avec parmi eux le leader syndical Thomas Olszanski, qui fondera dans les années 1920 à Lens le journal en polonais Robotnik Polski.
Le renouveau du thermalisme
À partir des années 1950, le charbon subit une crise en France, et les bassins isolés des grands axes industriels, comme celui de Decazeville, vont être les premiers à fermer. Ainsi, les mines de Cransac ferment en 1963, accélérant l'exode des mineurs. Mais la fermeture des mines va avoir néanmoins un effet positif : les anciennes sources vont réapparaitre à la sortie des galeries minières. La mairie va de même se lancer dans une politique de démolition des friches et de remise en valeur du patrimoine thermal. Les anciennes étuves en bois, rudimentaires, sont rasées, et un centre thermal captant les gaz du haut de la montagne est bâti en contrebas, permettant aux curistes d'avoir accès à des soins plus variés et dans des normes d'hygiène moderne.
Le complexe industriel du puits salle des fêtes. Un travail sur la rénovation du bâti résidentiel a aussi été réalisé, bien que de nombreux logements restent à l'abandon. Les sources thermales mettront beaucoup plus de temps à être exploitées : la source Geneviève n'est exploitée commercialement que depuis 2010.
Ainsi, grâce aux efforts d'une génération, la ville a pu effacer les traces de la mine et se relancer dans l'accueil des curistes avec la chaîne thermale du Soleil.
- Musée "la Mémoire de Cransac", « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur tourinfos.com (consulté le ).
- Yves Lacout, Renaissance du thermalisme à Cransac; mémoire d'histoire, université Toulouse-II le Mirail, 1984, p. 17
- Boulainvilliers, Henri de (1658-1722) État de la France Tome 2, 1727, pages 280-281
- ibid, p31
- « », sur archives.aveyron.fr (consulté le ).
- « », sur archives.aveyron.fr (consulté le ).
Héraldique
Blason | D’azur au volcan de sable enneigé d’argent d’où s'écoule une lave de gueules et d’où s’échappent des fumées d’argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Dans la littérature
L'action du roman Duo (1934) de Colette se déroule à Cransac.
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Cransac dans la littérature
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