Saint-Martin-de-Lansuscle

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Saint-Martin-de-Lansuscle : descriptif

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Saint-Martin-de-Lansuscle

Saint-Martin-de-Lansuscle est une commune française, située dans le sud-est du département de la Lozère en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard et par divers autres petits cours d'eau

Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (les « vallées du Tarn, du Tarnon et de la Mimente », la « vallée du Gardon de Mialet » et « les Cévennes ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Saint-Martin-de-Lansuscle est une commune rurale qui compte 193 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 718 habitants en 1821

Ses habitants sont appelés les Lansusclais ou Lansusclaises. Son territoire, qui est pour partie intégré dans la zone cœur du parc national des Cévennes et pour l'essentiel dans sa zone périphérique, se trouve au cœur des Cévennes historiques : on y retrouve tous les éléments cévenols les plus caractéristiques

Ainsi Saint-Martin-de-Lansuscle est une zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards, sur une terre schisteuse où coule l'un des Gardons, où se cultivaient châtaigniers et s'élevaient les vers à soie, où l'on produit toujours des pélardons et dont les maisons possèdent des toits de Lauzes et des murs de schistes.

Géographie

Localisation et relief

Saint-Martin-de-Lansuscle est situé tout au sud du département de la Lozère, non loin de celui du Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan, dans la Vallée Française.

Les villes les plus proches sont Alès (Gard) à 54 Florac (Lozère) à 27 .

D'une superficie de 1 805 hectares, le territoire communal se trouve au cœur de la chaîne montagneuse des Cévennes qui forme la limite sud du Massif central. La Vallée Française est une zone de moyenne montagne traversée par la vallée d'une des branches du Gardon. La quasi-totalité du territoire communal recouvre la fin de la vallée du Gardon de Saint-Martin-de-Lansuscle. Sur ses bordures ouest, nord et est, les crêtes s'élèvent de 800 à 1 000 m d'altitude. Le mont Mars (1 147 m) en est le point culminant. La pointe sud de la commune avec le hameau de Fabrègue appartient quant à elle à la vallée du Gardon de Sainte-Croix.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Cassagnas, Saint-Germain-de-Calberte, Sainte-Croix-Vallée-Française, Molezon et Barre-des-Cévennes.

Communes limitrophes de Saint-Martin-de-Lansuscle
Barre-des-Cévennes Cassagnas
Molezon Saint-Martin-de-Lansuscle Saint-Germain-de-Calberte
Sainte-Croix-Vallée-Française

Accès

Le village est situé sur la RD 28 qui va de Sainte-Croix-Vallée-Française au col de Malhaussette sur la RD 13. Celle-ci relie Barre-des-Cévennes au nord-ouest à Saint-Germain-de-Calberte à l'est en passant par le Plan de Fontmort.

La gare la plus proche est celle d'Alès, l'aéroport celui de Nîmes-Garons.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Provence, Languedoc-Roussillon » et « Sud-est du Massif Central ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,6 amplitude thermique annuelle de 16,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bassurels à 11 vol d'oiseau, est de 9,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Végétation

Panorama depuis le Plan de Fontmort.

Autrefois essentiellement couvert de châtaigneraies, le territoire communal est toujours fortement boisé. Avec l'abandon progressif de la culture des châtaigniers, les pins ont petit à petit gagné l'ensemble de son territoire. De plus, l'ONF a longtemps poussé à la plantation de résineux, seule sylviculture locale économiquement viable.

Les données du Natura 2000 indiquent que la végétation de la vallée est essentiellement composée de pins et de résineux (40 % des surfaces), de châtaigniers et autres arbres à feuilles caduques (37 %), de chênes verts (10 %), mais aussi de broussailles (1 %) et de rares prairies (1 %). Il y pousse aussi quelques pins de Salzmann associés à des cistes rares (ciste à feuilles de peuplier et ciste de Pouzolz). Les rochers et les éboulis rocheux occupent 1 % de sa surface.

La déprise agricole favorisant l'embroussaillement et la généralisation de la présence de résineux facilement inflammables ont augmenté les risques d'incendie. Aussi du fait de sa végétation et de son climat, la commune est considérée comme exposée aux risques naturels d'incendie.

Hydrographie

Ruisseau affluent du Gardon.

Prenant sa source au nord de la commune, le Gardon de Saint-Martin coule en dessous du village. Il possède deux ruisseaux affluents. Au sud-ouest de la commune, sur celle de Saint-Étienne, il rejoint le Gardon de Saint-Germain, au lieu-dit le Pont de Burgen ; ces deux gardons forment alors le Gardon de Saint-Étienne. Il existe de nombreuses sources dont certaines sont canalisées pour alimenter les maisons des particuliers qui ne peuvent bénéficier du réseau communal de distribution d'eau du fait de leur situation isolée.

Le débit habituel du Gardon n'est pas suffisant pour des activités nautiques. Cependant, il existe de nombreux gourgs (trous d'eau) où l'on peut se baigner. La faible présence humaine et l'importance de la couche de galets et de graviers donnent une couleur turquoise à l'eau du Gardon dès qu'il y a un peu plus de profondeur. En 2009, la qualité des eaux des rivières de la commune était qualifiée de bonne sauf de l'aval du village sur 2 . Ces eaux abritent, entre autres, des populations de loutres et de castors, voire des écrevisses.

Géologie

Coupe de roche mêlant micaschiste et quartz.

Le sous-sol y est surtout composé de schiste, de micaschiste mêlé d'un peu de quartz. Ces roches métamorphiques de l'ère primaire proviennent du socle ancien qu'est le Massif central. Ces sols non calcaires sont légèrement acides.


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  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. a et b Site du réseau Natura 2000.
  9. Fiche de la rivière Gard sur le site du SANDRE.
  10. Station hydrologique de Saint-Étienne.
  11. Site du Syndicat Mixte d'Aménagement et de Gestion Équilibrée des Gardons consulté le 29 octobre 2009.

Histoire

Préhistoire

Les premières traces des hommes découvertes dans la vallée remontent au mégalithes, passaient sur les crêtes. Ils sont à l'origine de drailles. Ils y ont laissé des menhirs tels celui du Plan de Fontmort ou celui du col de la Pierre Plantée, des dolmens ainsi que des roches à cupules. Ces traces sont, dans l'imaginaire cévenol, liées à la légende de la Vieille Morte.

Antiquité

Pendant la période gauloise, cette zone appartenait au territoire des Gabales. Sur les flancs du Mont-Mars, au lieu-dit Saint-Clément, sur le chemin menant du Plan de Fontmort au col de la Pierre Plantée se trouvait une villa gallo-romaine relativement importante (suffisamment pour posséder un hypocauste) dirigeant un domaine au cours des et  siècles de notre ère. Les fouilles qui y été menées par M. Numa Bastide ont mis au jour de nombreux objets en céramique ou en fer, des pièces de monnaie ainsi que les traces de bâtiments d'habitation et agricoles.

Moyen Âge

Au  siècle, le village et la vallée se seraient trouvés dans une enclave franque entourée par des terres wisigothes. Une autre version de la légende relate également une bataille qui aurait opposé en 737, ou en 778, Francs et Sarrasins à la Boissonnade, sur la commune voisine de Moissac-Vallée-Française. Elle y lie la construction de l'église de Notre-Dame-de-Valfrancesque, bâtiment du  siècle ce qui en fait le plus ancien des Cévennes et du Gévaudan.

Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis celle du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments centraux de son économie.

Comme l'ensemble des Cévennes, le village souffrit beaucoup pendant les crises du  siècle (guerre de Cent Ans, peste noire, etc.). Les friches gagnèrent du terrain au profit de la faune sauvage.

Aux siècles suivants, avec l'augmentation de la population, pour gagner des surfaces cultivables, la culture en terrasses s'étendit, grimpant de plus en plus haut sur les collines et donnant aux montagnes cévenoles leur aspect particulier.

Époque moderne

Le « dragon missionnaire » : Qui peut me résister est bien fort.

Comme toutes les Cévennes, Saint-Martin accueillit favorablement la Réforme et une majeure partie de la population se convertit au protestantisme tout en restant fidèle au roi.

Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Saint-Martin fut victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée furent alors contraints d'héberger à leur frais des soldats, les dragons, qui avaient carte blanche, sauf le droit de tuer, pour les « convertir ». Sous la pression de ces exactions, ils se convertirent en masse et devinrent des NC, pour Nouveaux Convertis. Certains récalcitrants s'enfuirent rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud…

La répression contre les protestants s'accentua avec la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685.

D'une certaine façon, la Révolte des Camisards (1702-1704) débuta à Saint-Martin : le rassemblement du premier groupe de camisards, celui qui partit au Pont-de-Montvert délivrer les prisonniers de l'abbé du Chayla, se fit au Plan de Fontmort. Pendant cette guerre du roi contre sa population, le village situé au cœur de la zone rebelle, n'échappa pas aux troubles : assemblées secrètes au « Désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies.. Le plan de Fontmort fut le lieu de plusieurs escarmouches. Lors du « bruslêment des Cévennes », où l'armée royale employa la tactique de la terre brûlée destinée à empêcher tout soutien matériel à la guérilla, le bourg fut détruit ainsi que les maisons des Nouveaux Convertis (NC) situées dans les hameaux isolés.

L'hiver très rigoureux de 1709 provoqua le gel de nombreux châtaigniers, principale ressource locale en nourriture. Aussi une famine s'ensuivit. Cela favorisa la plantation massive de mûrier pour les vers à soie. L'économie locale quitta alors de plus en plus le stade de l'autosubsistance pour intégrer l'économie de marché.

La Révolution et le | ]

Le village accueillit très favorablement la Révolution synonyme de liberté de culte et d'égalité civile.

L'incendie du palais épiscopal de Mende en 1887, qui regroupait les archives départementales de la Lozère, fait qu'il n'y a guère de traces de conséquences locales des multiples soubresauts politiques de la France du  siècle.

Le milieu du soie apporta une certaine prospérité. Mais les maladies atteignant les vers à soie (la flacherie et la pébrine) puis la vigne (phylloxéra) ainsi que la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870. À la fin du XIXe siècle, la construction de véritables routes désenclavant le village améliora les débouchés des productions traditionnelles mais favorisa le départ des jeunes, d'abord de façon temporaire pour des travaux saisonniers dans la plaine, puis définitivement.

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La Première Guerre mondiale marqua un tournant définitif dans la vie du village, accentuant l'exode rural et bouleversant l'équilibre économique local. Pendant quatre ans, l'absence de la plupart des hommes valides augmenta les difficultés économiques des familles. Un cinquième des mobilisés, y périrent sans compter les blessés et les mutilés.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés de toute nature se réfugièrent dans les Cévennes. Plusieurs maquis, dont un maquis antifasciste allemand, furent créés dans la Vallée Française (Serre, la Picharlerie). Ils furent attaqués et dispersés entre le 7 et le 13 avril 1944. Le plan de Fontmort fut alors comme pendant la guerre des camisards le lieu d'une embuscade.

Repaire de résistants en 1943 et 1944, la Picharlerie a ensuite été abandonnée puis réinvestie en 2002 par un collectif lui donnant une nouvelle vocation nourricière. Le mercredi 11 juillet 2007, la Picharlerie a été expulsée par la Gendarmerie nationale et totalement rasée. La préfecture et le pasteur Freddy Michel Dhombres, propriétaire en titre du hameau, l’ont fait rayer des cartes.

Dans « La Picharlerie. Un carrefour mouvementé des résistances », Patrimoine 30, no 19, Jacques Poujol, un ancien résistant, il affirme avoir « vécu comme un cauchemar la nouvelle du passage du bulldozer à la Picharlerie [qui] illustre par excellence, non pas la Résistance en général, abstraite et inhumaine, mais les résistances au pluriel ».

  1. Base Mérimée.
  2. Lucien Goillon, Si m'était conté Saint-Étienne en Cévennes : notes d'histoire sur Saint-Étienne-Vallée-Française, Nîmes, Lacour, ISBN ).
  3. Félix Buffière, Ce tant rude Gévaudan [détail des éditions], tome I, pp. 553-554
  4. camisards.net.


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Toponymie

La Vallée Française

Les deux principales hypothèses sur l'origine du nom de la vallée sont soit qu'elle était une enclave franque en territoire wisigoth ; soit qu'elle aurait été appelée ainsi à l'issue de la légendaire bataille de la Boissonnade. Vallis Franscisca et Val franciscus signifiant vraisemblablement vallée franque ou francesque.

L'hypothèse que cela signifierait que c'était une vallée « franche », c'est-à-dire exemptée d'impôts est peu probable.

La légende de la Vieille Morte,,

Il s'agit d'une célèbre légende du cœur des Cévennes que forment la Vallée Borgne, la Vallée Française et la Vallée Longue, à laquelle sont liés plusieurs lieux :

En des temps immémoriaux, une fée résidait au sommet du Mont Mars. Cette fée n'était pas d'humeurs commodes, ce qui n'en faisait pas une « bonne fée » bien au contraire.

En dépit de son âge avancé, une veuve des environs de Saint-Germain-de-Calberte, avait fauté et donné naissance à un enfant. Pour la punir, la fée la condamna à arracher une énorme pierre des flancs du Mont des Laupies (grosses pierres plates en occitan) et la chassa du pays avec son enfant, son chien, son âne et surtout sa pierre.

Ainsi chargée la vieille s'en alla, mais son enfant, trop fragile pour supporter le voyage, mourut rapidement au col qui est depuis appelé Plan-de-Fontmort (le plan de l'enfant mort). Le chien, lui, tomba dans un trou au lieu-dit Cros del chi (la tombe du chien).

La pluie se mit à tomber violemment comme elle tombe parfois lors d'un orage cévenol, la vieille s'abrita un moment sous une avancée de la roche au lieu-dit Escota se plou (écoute s'il pleut). Devant continuer sa route coûte que coûte, la pauvre femme s'engagea dans la vallée où coule un affluent du Gardon de Saint-Germain. Arrivée en bas du village, il lui fallut franchir la rivière (toujours en portant son énorme pierre) bien qu'elle fût en crue à cause de l'orage ; l'âne trébucha et se noya d'où le nom de Négase (noie âne) donné à ce gué.

Épuisée, la vieille s'assoupit un moment sur une crête nommée depuis Mortdesom (mort de sommeil), puis tenta de continuer. Poursuivie par la méchante fée, elle reprit péniblement son chemin, portant toujours son fardeau de pierre. La vieille commença l'ascension de la montagne mais avant d'arriver au sommet, éreintée, ne parvenant plus à porter son fardeau, elle abandonna ce qui devint « la Pierre de la Vieille ». Terrorisée (l'orage continuait et la fée se rapprochait) et accablée du chagrin d'avoir perdu son enfant, elle se mit à pleurer créant le valat de las Gotas (le ruisseau des gouttes). Malgré tout, la vieille parvint enfin au sommet de la montagne mais la fée l'y rattrapa et la tua pour avoir perdu la pierre. En souvenir de cette malheureuse, la montagne est appelée la « Vieille Morte ».

  1. Historique de Saint-Étienne-Vallée-Française.
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  3. Pierre Laurence, Du paysage et des temps la mémoire orale en Cévennes Vallée Française et Pays de Calberte, Florac, PNC, , 184 ISBN ).
  4. Site france-cévennes
  5. Article de l'ethnologue P. Laurence.

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