Miers est une commune française, située dans le nord du département du Lot en région Occitanie.
Elle est également dans le causse de Gramat, le plus vaste et le plus sauvage des quatre causses du Quercy.
Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par et par divers autres petits cours d'eau
Incluse dans le bassin de la Dordogne, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Miers est une commune rurale qui compte 451 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 526 habitants en 1821
Elle fait partie de l'aire d'attraction de Gramat
Ses habitants sont appelés les Miersois ou Miersoises.
Cette station thermale possède un riche patrimoine préhistorique.
Géographie
Accès
Miers est situé dans le Quercy, sur le causse de Gramat, à 9 Dordogne. Ce village du département du Lot est à 12 canton Gramat et à 70 Cahors.
La route départementale 20, reliant Alvignac à 4 Carennac à 9,5 Padirac et Rocamadour sont à proximité : respectivement à 6 km et 11 km.
Communes limitrophes
Communes limitrophes de Miers
Floirac
Carennac
Gintrac
Montvalent
Padirac
Alvignac
Thégra
Relief
La borne IGN du lieu-dit Forges marque le point haut de Miers, à 426 mètres d'altitude, en direction de Thégra. Les zones les plus basses de la commune, à 215 mètres d'altitude, se trouvent au nord-est près de l'ancien couvent des Fieux et de la ligne de chemin de fer Brive-Rodez.
Au sud, la combe Molière, le plan d'eau et le ruisseau se dirigeant au nord-est vers le gouffre de Roc de Corn marquent la limite de Miers avec Alvignac. Le bourg de Miers est établi sur les terrains du Limargue à 500 mètres au sud de la faille de Padirac qui barre le paysage d'est en ouest. Le causse caillouteux et sec débute ici par les collines de Pech de Rhodes (375 mètres) et du Pech Clapié. Au nord, le causse à la forme d'une dépression d'orientation E-SE - W-NW venant de Padirac et descendant vers la Dordogne par les Fieux en direction de Gluges et Montvalent.
Géologie
Le sous-sol de Miers est composé de roches sédimentaires qui se sont formées du Lias (-200 Ma) au Jurassique (-140 Ma), dans une mer chaude bordant le Massif central et recouvrant le nord du bassin aquitain. Ces roches avaient une épaisseur de 500 mètres.
Ce plateau tabulaire a émergé et l'érosion a raboté 200 mètres de calcaire en 20 Ma. Il a aussi subit une tectonique cassante de faible intensité qui créa la faille de Padirac et des plis de direction pyrénéenne (WNW-ESE). La partie qui se trouve au sud de la faille, sur laquelle se trouve le bourg de Miers a été surélevé et forme le horst de Miers-Alvignac. L'érosion a entièrement décapé sa couverture calcaire du Jurassique, laissant apparaître les sédiments plus anciens du Lias : marnes imperméables et calcaires argileux propices à l'agriculture.
Les calcaires situés au nord de la faille occupent plus de 10 karstifiables : propice au creusement de galeries.
Hydrogéologie
Toutes les eaux collectées sur la commune de Miers sont dirigées vers le réseau souterrain de Padirac qui alimente le bassin collecteur de la Dordogne. Les exsurgences se situent en bordure du plateau calcaire sur la commune voisine de Montvalent : la fontaine Saint-Georges, celle dite du Lombard, le Gourguet et la Finou.
Trois parties peuvent être distinguées :
Au sud, le bassin affluent repose sur les marnes noires et schistes du Toarcien. Ces roches imperméables drainent l'eau vers des ruisseaux. En bordure sud, la combe Molière, le plan d'eau et le ruisseau de Cazelle conduisent les eaux dans le gouffre du Roc de Corn. Ailleurs, Elles s'enfoncent sous terre dès qu'elles atteignent la limite des calcaires perméables ;
À 500 mètres au nord du bourg, sur la faille de Padirac, s'alignent de l'est à l'ouest toutes les pertes : celles de Goubert, du Batut, de Miers, de la Valade, de Roc de Corn.
Au nord, le plateau calcaire perméable du Jurassique collecte les ruisseaux précédents ainsi que les eaux de pluie en direction ouest - nord-ouest. Dans le prolongement des pertes, des vallées sèches, témoins d'un réseau aérien fossile, convergent toutes pour se diriger vers le nord-ouest.
Spéléologie
Au nord de la faille de Padirac, Miers s'étend sur plus de 10 plateau calcaire du Jurassique. Dans cette zone, plus de vingt phénomènes karstiques : pertes, gouffres et igues, permettent parfois aux spéléologues l'accès à de grands réseaux souterrains. L'un des plus vastes du Lot, le réseau du gouffre de Padirac, traverse le territoire de Miers d'est en ouest avec ses 40 kilomètres de galeries explorées.
Quelques cavités de Miers :
l'igue du Cheval ou de Magic Boy, trop plein de la perte du Batut, explorée à partir de 2001, 100 mètres de profondeur et plus de 2 kilomètres de développement ;
La perte de Miers ou des Ayrals : siphon d'entrée pompée en 1998 par Lesur, Dutarte et Boudsocq, explorée en 2007 sur 120 mètres par le spéléo club les Nyctalopes Ambidextres, puis par le Clan des Explorateurs de Cavernes de 2007 à 2015. Ces derniers ont découvert 11 gouffre de Padirac à 8 spéléo-plongeur Clément Chaput, qui avait réitéré en avec Bernard Gauche la jonction Padirac - résurgence, ont été identifiés. Une coloration a montré une confluence avec la perte de Magic Boy à 1 500 .
L'igue de Barrières (du nom du hameau abandonné voisin), improprement notée « igue de Barrière », explorée par les assistants d'Édouard-Alfred Martel : Gaupillat, Armand et Foulquier, le . Ils décrivent un puits de 31 mètres de profondeur et une galerie descendant 34 mètres plus bas. Les explorations reprennent à partir de 1970. De nombreux clubs de spéléologie s'acharnent sans succès à trouver une suite au bas du puits d'entrée. Ce sont les frères Bitard et Jean Lesur qui franchissent la coulée de calcite et découvre 275 mètres de galerie. Une monnaie romaine fut découverte prise dans la calcite par Louis Bex le . Cette pièce fut frappée entre 317 et 350 à l'époque de l'empereur d'Occident Constantin II. Une deuxième, découverte par J.J. Stoeffler, se rattacherait à l'empereur byzantin ;
la grotte préhistorique des Fieux découverte le par Jean Lesur, J. Bouchereau, L. Perrier et le propriétaire des lieux, Elie Caminade.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat de l'Occitanie et Climat du Lot.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique altéré et le climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Ouest et nord-ouest du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 900 à 1 500 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,5 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Lunegarde à 18 vol d'oiseau, est de 12,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Milieux naturels et biodiversité
Espaces protégés
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.
La commune fait partie du parc naturel régional des Causses du Quercy, un espace protégé créé en 1999 et d'une superficie de 183 039 Lot. La cohérence du territoire du Parc s’est fondée sur l’unité géologique d’un même socle de massif karstique, entaillé de profondes vallées. Le périmètre repose sur une unité de paysages autour de la pierre et du bâti (souvent en pierre sèche), de l’empreinte des pelouses sèches et du pastoralisme et de l’omniprésence des patrimoines naturels et culturels,. Ce parc a été classé Géoparc en mai 2017 sous la dénomination « géoparc des causses du Quercy », faisant dès lors partie du réseau mondial des Géoparcs, soutenu par l’UNESCO,.
La commune fait également partie de la zone de transition du bassin de la Dordogne, un territoire d'une superficie de 1 880 258 réserve de biosphère par l'UNESCO en juillet 2012,.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune :
les « pelouses sèches et bois de la partie Nord du causse de Gramat et rivière souterraine de Padirac » (3 605 et
les « prairies naturelles et boisements de la combe Molière et du Bos del Moussur » (178
et une ZNIEFF de type 2, :
le « plateau et bassin d'alimentation du système karstique de Padirac » (10 133 .
Cartes des ZNIEFF de type 1 et 2 à Miers.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
↑ Carte IGN sous Géoportail
↑ a et bCarte IGN 1/25000 2136 Est Vayrac - Padirac
↑ a b et cJean-Noël Salomon (LGPA et INTERMET, Institutde Bordeaux, Université Bordeaux 3), « Le causse de Gramat et ses alentours : les atouts du paysage karstique », Karstologia, ISSN 0751-7688)
Description du causse de Gramat (géologie, climat, sol, végétation, hydrologie, occupation humaine, atouts paysagers et patrimoniaux, 6 figures, 9 photos et une carte A3 hydro-karsto-spéléologie du causse de Gramat.
.
↑ Bernard Collignon et Robert Fabriol, « Étude chimique et bactériologique de la rivière souterraine de Padirac (France) », Bulletin de la Société géographique de Liège, lire en ligne)
↑ a et bMichel Durand, « Historique des explorations de l'igue de Barrière », Bulletin du Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), ISBN ).
↑ Jean Taisne, Contribution à un inventaire spéléologique du Département du Lot : coordonnées et situation de plus de 1300 cavités, Labastide-Murat, Comité Départemental de Spéléologie du Lot (CDS46), , 363 ISBN ).
↑ Joël Magdelaine, « Spéléologie en Quercy », Spéléoc - Revue des spéléologues du Grand Sud-Ouest, ISSN 0241-4104, lire en ligne).
↑ Christian Boudsocq, « Perte de Miers (Lot) : Un nouveau regard sur Padirac ? », Spéléoc - Revue des spéléologues du Grand Sud-Ouest, ISSN 0241-4104, lire en ligne).
↑ Guillaume Lavergne, « », sur La Dépêche du Midi, (consulté le ).
↑ Lettre du SCP n°335 - mai 2015, « », sur speleoclubdeparis.fr, (consulté le ).
↑ Édouard-Alfred Martel, Les Abîmes, Paris, Delagrave, , relié (ISBN ), chap. XVII (« Le Causse de Gramat — Les Goules »), p. 305.
↑ a et bAssociation Racines, Archéologie et Archéologue : Canton de Gramat (Lot), éditions du Ver Luisant, , 200 p., p. 84.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le toponyme Miers est basé sur le mot latin medius, avec l'idée de milieu, de mitoyenneté ou de colon partiaire.
↑ Gaston Bazalgues, « Les noms des communes du Parc », Les cahiers scientifiques du Parc naturel régional des Causses du Quercy, lire en ligne)
Histoire
Préhistoire
Les premières traces humaines remontent au Paléolithique moyen (300 000 ans BP) comme l'a révélé le site préhistorique des Fieux.
Article détaillé : Les Fieux.
La commune possède un patrimoine mégalithique particulièrement riche avec de nombreux dolmens visibles, principalement au nord-ouest du territoire de la commune :
Dolmens de Barrières : ce site comporte trois dolmens.
Le dolmen 44° 52′ 11″ N, 1° 41′ 23″ E Le dolmen orthostates dépassent les 3 mètres de long.
Inscrit MH (2012) PA46000057 44° 52′ 08″ N, 1° 41′ 02″ E
Dolmen de Gniars : bien qu'encore enchâssé dans son tumulus, il ne possède plus sa table. 44° 52′ 37″ N, 1° 42′ 13″ E
Dolmen de Peyrebru : la table de 4 mètres de long repose sur des orthostates de 1,80 mètre de hauteur pour 3,30 mètres de long, l'ensemble constituant une chambre sépulcrale très haute inclinée vers l'arrière. 44° 53′ 00″ N, 1° 41′ 45″ E
Dolmen de la Carture : 44° 51′ 41″ N, 1° 41′ 15″ E
Dolmen de Moussié : dolmen double situé à l'est de Miers en direction de Padirac.
Dolmen des Fieux : 44° 52′ 47″ N, 1° 41′ 36″ E
Dolmen du Pech des Auques : 44° 52′ 32″ N, 1° 40′ 11″ E
Moyen Âge
Les Hospitaliers
Un monastère fut fondé en 1203, au lieu-dit actuel "le Couvent des Fieux", par Gerbert de Thémines. En 1271, Barascon de Thémines, fils du fondateur de l'Hôpital-Beaulieu fit don du fief des Fieux au prieur de Saint-Gilles Guillaume de Villaret. Un hôpital y était installé pour les pèlerins et les malades. Il relevait du précepteur de Latronquière, commandeur de l'ordre de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem pour le Quercy. Comme ses parents, Barascon souhaitait établir un prieuré d'hospitalières sur sa baronnie. Il obtint ce droit de Philippe le Bel en 1295.
En 1296, il était gouverné par Jourdaine de Villaret, sœur de Guillaume de Villaret qui sera le vingt-quatrième grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Le à Fronton, Pierre Ramon (ou de Raymond), commandeur des maisons du Quercy de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem rétrocéda à Barascon les Fieux contre des terres qui agrandirent la commanderie d'Espédaillac. Barascon y fit construire une maison de religieuse et "pour la dévotion et le salut de son âme" en fit don à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ce prieuré était composé de douze religieuses, percevait des aumônes sur les paroisses de Bio, Albiac, Thémines et Rueyres,.
En 1304, le vicomte de Turenne Raimond VII mit sous la dépendance des Fieux le prieuré de Saint-Georges d'Issordel. Le , le prieuré de Curemonte fut rattaché au Fieux. Malgré ces revenus, le couvent des Fieux restait très pauvre. En 1370 et 1372, les seigneurs de Miers firent dons de leur domaine de Lacalmète à Loubressac, en échange du choix de la prieure dans leur famille : la maison des Miers-Vayrac. Le
Face aux difficultés, Galiote et ses compagnes décidèrent du rattachement des Fieux au prieuré de l'Hôpital-Beaulieu. Cette annexion fut confirmée par une bulle du pape Paul V le 9 janvier 1611 et par lettres patentes du roi Louis XIII du 4 août 1624. Lors de l'inventaire du 15 novembre 1609 rapporte que les revenus du domaine des Fieux et de ses dépendances s'élevaient à 3250 livres.
En 1679, le couvent des Fieux était désert et en ruine. Il le resta jusqu'en 1793, date à laquelle il fut vendu comme bien national à la famille Caminade.
Au prieuré des Fieux comportait :
une nef de 16 mètres de long par 8 mètres de large à deux travées éclairées par deux fenêtres étroites (3,9 × 0,1 mètres) ;
un cimetière attenant au sud de l'église ;
le couvent ;
l'hôpital-hôtellerie ;
une cour, un colombier, un puits et un jardin potager ;
une muraille en quadrilatère entourant le tout de 80 à 90 mètres de côté et 7 de hauteur ;
400 hectares de terres et de forêt de chênes.
Le château
Le château de Miers est déjà en 1297 mentionné dans l'acte de création du prieuré des Fieux. Les co-seigneurs Bertrand de Miers, Pierre de Salgues, Bertrand de Vassignac, Hébrard d'Hardenssa, Guillaume de Miers (prieur), Pons d'Aymer, Guéraud de Fossat et Géraud de la Valette rendent hommage à leur suzerain Gérin de Castelnau pour le château, la châtellenie et la juridiction de Miers.
Le chemin de Rocamadour
Au pèlerins qui suivaient la « route des Flandres ». Ils partaient de Bruges et Tournai, franchisaient la Dordogne et passaient par Miers avant d'arriver à Rocamadour. De même, les pèlerins de Lorraine y arrivaient par la « voie carolingienne », ceux du Puy-en-Velay par la « voie mariale ».
↑ a et bJ. B. Gluck, Album historique du département du Lot : avec les vues des principaux monuments et sites de cette partie du Quercy, Paris, Gluck Frères, 1995 (ISBN et , lire en ligne), p. 93
↑ a b c d e et fJacques Juillet, Commanderies du Haut-Quercy : Sur le chemin de Rocamadour, 1975, 171 p., p. 136-145.
↑ a et b, Histoire générale de la province de Quercy, ISBN et , lire en ligne sur Gallica), chap. 48, p. 401-402.
↑ , Histoire générale de la province de Quercy, ISBN et , lire en ligne sur Gallica), chap. 12, p. 25.
↑ Jacques Juillet, Commanderies du Haut-Quercy : Sur le chemin de Rocamadour, 1975, 171 p., p. 160.
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