Lauroux
Localisation
Lauroux : descriptif
- Lauroux
Lauroux (en occitan Laurós) est une commune française située dans le nord du département de l'Hérault en région Occitanie. Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par la Lergue, le Laurounet et par divers autres petits cours d'eau
La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (le « causse du Larzac » et « les contreforts du Larzac ») et six zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Lauroux est une commune rurale qui compte 202 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 471 habitants en 1836
Elle fait partie de l'aire d'attraction de Lodève
Ses habitants sont appelés les Lauroussiens ou Lauroussiennes.
Géographie
Localisation
La commune de Lauroux s'étend sur 2642 hectares. Lauroux et ses habitants, les lauroussiens, sont situés à 7 km de Lodève.
Géographie physique
Géomorphologie
Parfois les affleurements de dolomies se manifestent par des chaos de rochers ruiniformes. S'il scrute minutieusement ces curieux cailloux,
Relief, paysages, végétation
Lauroux est dominé par la forêt domaniale de Roquet Escu à 860 mètres d'altitude. Situées sur la barrière volcanique de l'Escandorgue, les plantations de résineux prospèrent sur ce sol brun basaltique et acide. Ces peuplements artificiels sont composés de plusieurs espèces dont les sapins, les pins noirs, les épicéas et principalement les Douglas. Mais cette forêt abrite aussi une curiosité : une magnifique hêtraie ; majestueux et solidement enracinés, les hêtres sont les témoins d'un étage bioclimatique appelé étage montagnard. La présence de ce boisement indique donc une pluviosité importante (souvent supérieure à 1000 mm) et surtout une zone propice à la formation de brouillards. Cette caractéristique pourrait avoir donné son nom au lieu : escut, selon la prononciation lauroussienne, écrit "escu" sur les cartes, est vraisemblablement "escur", obscur.
Non loin de là, entre le hameau des Sièges et celui de Labeil, s'étend un plateau pittoresque. Se succèdent des élévations arrondies ou « serres », au sol caillouteux et squelettique, des dolines ou « sotchs », cuvettes à fond plat tapissées d'argiles rouges, parfois creusées d'un aven. Balayée par les vents, soumise à un climat rigoureux et contrasté, cette zone héberge une maigre végétation constituée de pelouses d'allure steppique ponctuées de buis et de genévriers. Cette zone est utilisée traditionnellement comme parcours à brebis.
De nombreuses fleurs endémiques poussent sur la zone, tel que le serpolet des dolomies. Les pelouses calcaires abritent quant à elles de très nombreuses espèces d'orchidées, dont la très rare et protégée orchidée de l'Aveyron. Cette zone est aussi le terrain de chasse privilégié du circaète Jean-le-Blanc, encore appelé aigle aux serpents. Prédateur spécialisé, il traque inlassablement les reptiles, tel que le lézard vert, sur ces zones ouvertes et dégagées.
Le plus grand étonnement viendra certainement à l'approche de la grotte de Labeil, lorsque le regard dépassera les impressionnantes falaises. La route étroite serpente à flanc de parois pour aboutir à la ferme de Labeil. La bergerie est d'ailleurs nichée au creux d'une baume ou « balme », qui est une falaise naturellement évidée à sa base sous l'action de cours d'eau situés maintenant beaucoup plus bas. Plusieurs sentiers de randonnée parcourent les corniches de ce cirque verdoyant où l'eau est omniprésente. La végétation arborée est luxuriante et diversifiée. S'y mélangent les tilleuls, les frênes, les merisiers, les saules et les hêtres. La faune des milieux rupestres y est largement représentée par le grand corbeau, roi de la voltige, ou le tichodrome échelette aussi dénommé oiseau papillon.
Hydrographie
Lauroux se situe au confluent de deux cours d'eau le Laurounet et le Rauzet, dont les eaux, provenant de la limite Escandorgue/Larzac, rejoignent celles de la Lergue.
Une des sources de Lauroux alimente Lodève en eau potable.
Les vallées creusées par ces deux petites rivières sont occupées par l'homme depuis la Préhistoire, comme en témoigne la grotte de Labeil, située en amont du Laurounet et ouverte au public (voir bas de page).
Les sources, une richesse naturelle pour la commune de Lauroux. Par un système de "pansières" (de l'occitan paissièra, barrage, écluse, chaussée) et de béals (de bésal, ou béséla, rigole d'arrosage, canal, bief), régi par des droits coutumiers, le Laurounet, le Rauzet et certaines sources irriguent prés et jardins. Les crues des deux rivières sont fréquentes et peuvent être dévastatrices (1963, 1983, 1992...) ; elles sont attestées dès 1681 dans des textes officiels. En partant des Condamines, les principales sources sont les suivantes :
- Source des Condamines alimentant la fontaine du hameau ;
- La Font Grande entre Encombe et les Moulières ;
- Entre les Moulières et Fontreboule, au lavoir, source alimentant les bornes-fontaines des Moulières, de Fontreboule et de Pradines ;
- À Fontreboule ("fontaine trouble"), le Boul, à l'eau plus ou moins trouble ;
- Entre Fontreboule et Lauroux, source dite du Pré de Pascal ;
- Au Ranc, source du Ranc (Jourdan) ;
Les deux sources : Pascal, rive gauche, et Jourdan, rive droite, étaient captées par Lodève. Elles sont aujourd'hui abandonnées ;
- En suivant le Laurounet avant la pisciculture, en bordure de la route (rive droite)
- Rive gauche au Païrol, la source Jourdan captée en 1938-1939 par la commune de Lodève ;
- La source Placide ou Laget, captée par Lauroux en 1964 ;
- À Labeil, source de Coste Roucouse (tête de rivière) et source de la Grotte alimentant Labeil ;
- Aux Sièges, rive droite de la Lergue, commune de Lauroux, la source du Théron captée par le Caylar ;
- À l'ancienne ferme de Roquet Escut, les sources de Pierre Monden et de Béteïrac ;
- En suivant le Rauzet, rive droite, la source Sauvagnac qui alimente depuis 1878 les deux fontaines du village ;
- À Camp Grand, rive droite, la source Saquet ;
- À Saint-Pierre, la source Jeanjean ;
- Toujours rive droite, face au grand pré Olivier, la source Brunel ;
- Aux Granges, rive droite, la source du pré de Tronc et la source Pesquier du pré de Boyer ;
- Avant 1878, le village était alimenté par la source aujourd'hui enterrée, au départ du chemin des Jardins, dite la Font Vieille.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,7 amplitude thermique annuelle de 15,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune des Plans à 3 vol d'oiseau, est de 10,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Communes limitrophes
Milieux naturels et biodiversité
Réseau Natura 2000
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS).
Un site Natura 2000 est défini sur la commune tant au titre de la directive oiseaux, que de la directive habitats, le « causse du Larzac ». D'une superficie de 29 556 Bruant ortolan, le Pipit rousseline, l'Alouette lulu, la Pie-grièche écorcheur, etc… en effectifs bien représentées par rapport à la moyenne nationale),.
Un autre site relève de la directive habitats : « les contreforts du Larzac ». D'une superficie de 5 299 Larzac qui surplombent le bassin de Lodève. Sa richesse est liée à la conjonction des deux influences caussenarde et méditerranéenne.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Quatre ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune :
- le « chaos dolomitique de Lauroux » (1 309 ;
- le « chaos dolomitique des Caussades » (38 ;
- le « cirque de Labeil » (52 ;
- les « pelouses et prairies de la hautes vallée de la Lergue aux Sièges » (411 ;
et deux ZNIEFF de type 2, :
- le « causse et contreforts du Larzac et montagne de la Séranne » (44 035 Aveyron, deux dans le Gard et 30 dans l'Hérault ;
- le « massif de l'Escandorgue » (7 245 .
-
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
-
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- Réseau européen Natura 2000, Ministère de la transition écologique et solidaire
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Toponymie
La commune a été connue sous les variantes : valle Lauroso (avant 817, 844), ecclesiam de Lauroso cum villa et valle (1145), Lauros cum valle (1157), honorem de Loros, de Lauros, parrochia de Laurosio (1264), Lauroux (1622), etc.
Le nom Lauroux dérive du nom latin Laurum augmenté du suffixe -osum, au sens de couvert de lauriers.
- Frank R. Hamlin et abbé André Cabrol, Les noms de lieux du département de l'Hérault : Dictionnaire Topographique et Étymologique, , 415 ISBN , lire en ligne), p. 203
Histoire
Préhistoire
Les premières traces de présence humaine remontent à la Préhistoire : découvertes de silex taillés, d'ossements, de fragments de poterie, témoignages d'habitats troglodytiques, en particulier dans la grotte de Labeil.
Antiquité
La proximité de la voie romaine encore visible entre le Grézac et le Perthus expliquerait la présence d'un habitat à l'époque gallo- romaine. De nombreux tessons de tuiles et de poteries sigillées de la Graufsenque trouvés à la Resclause semblent indiquer la présence d'une villa, domaine où l'on cultivait sans doute déjà la vigne et l'olivier.
Moyen Âge
Haut Moyen Âge
Durant le haut Moyen Âge (VIIe – IXe siècles), trois oratoires ont été construits : un document impérial de Louis le Pieux (814-816) l'atteste: - Sainte-Marie est l'église de Lauroux dans son état primitif. - Saint-Martin a disparu, mais se situait peut-être au lieu-dit de la Resclause (recluse, femme ermite ?) mais on dit aussi Rasclause (terre raclée, dénudée ?). - Le troisième oratoire est Saint-Pierre-du-Cros dans la vallée du Rauzet, affluent du Laurounet.
Cette chapelle dite "wisigothique" est un des rares exemples locaux d'art paléochrétien. Elle est établie sur l'ancien chemin qui, de Lodève, rejoignait au Perthus la grande voie du Larzac (ancienne voie romaine) et son nom de Saint-Pierre-du-Cros vient sans doute de la croix dressée au bord du chemin. Il n'en reste que le chevet, la nef ayant été emportée par le Rauzet (de l'occitan "petit ruisseau") qui peut devenir torrentiel. Les sources sont nombreuses, et cette chapelle a peut-être été construite sur le lieu d'un culte païen dédié à une divinité des eaux.
La présence de ces trois oratoires dans la vallée pourrait avoir donné l'étymologie de Lauroux : vallis laurosa, vallée des laures ; laures qui signifie en grec "monastères", "reclusages" est devenu en latin médiéval "laura", tandis qu'en latin "laurus" signifie "laurier" ; à moins que l'origine en soit le mot latin oratorium, lieu où l'on prie, nom donné aux premiers sanctuaires.
Dans le cartulaire de Lodève, une vallée de Lauroux et une église Saint-Pierre de Cros sont mentionnées au IXe siècle.
À l'ouest, dans la vallée de Rauzet gisent les vestiges de l'ancienne église Saint-Pierre du Cros, de style pré-roman.
Moyen Âge classique
En 1162, il est fait mention d'une villa de Lauras.
L'église Sainte-Marie est un témoin de l'art roman en Lodévois, au moins en partie, car elle a subi de nombreux remaniements au cours du temps, en fonction des évènements et au gré des besoins. Il ne subsiste aucun vestige de l'église primitive fondée au IXe siècle. La nef a été reconstruite à la fin du XIe siècle ou au début du XIIe siècle, suivie du clocher, élevé au XIIe siècle.
Aujourd'hui, une partie des fortifications datant du Moyen Âge sont visibles. L'église Notre-Dame de Lauroux, fortifiée au XIVe siècle, possède une nef des XIe et XIIe siècles, voûtée en berceau brisé.
Bernard Gui fut un personnage marquant dans l'histoire de Lauroux, Bernard Gui. Inquisiteur très actif contre les Cathares, Vaudois et autres hérétiques du temps, (sa Pratique de l'inquisition est un document unique pour l'étude de l'inquisition aux ,.
Bas Moyen Âge
Au XIVe siècle, période de guerres et de grande insécurité dans tout le royaume, il fallut se protéger du passage de pillards, de bandits de grands chemins et de soudards de toutes sortes. L'édifice est alors surélevé et fortifié : porche devant l'entrée latérale sud entre de puissants contreforts, chemin de ronde, bretèches, dont il reste des éléments dans le mur nord et des consoles encore visibles à l'est, au-dessus du chevet. L'église et le château attenant (actuelle maison Delserieys) formaient le cœur du village, dont le seigneur était l'évêque de Lodève. La rue du Four, rue principale où se trouvait le four banal, date aussi du XIVe siècle, mais on ne connaît pas l'étendue du bâti à cette époque. Hormis des fragments de murs et une tour conservée au château, seule la toponymie garde le souvenir des fortifications : le Portail, le Fort.
Époque moderne
En 1586, une lettre autographe de l'Évêque de Lodève demandait de renforcer la garde autour de Lauroux.
En 1622, par autorité du diocèse de Lodève, en date du , il est interdit aux soldats de Clermont de piller la terre de Lauroux.
Dès la fin du XVIIe siècle, le village s'étend, comme en témoignent quelques maisons datées, notamment celle dite du Prieur (1676), mais se développe surtout à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe. Le château est transformé et mis au goût du jour, du moins en façade : la porte d'entrée est gravée de la date 1784, et une fenêtre de 1789.
Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, l'église est fortement remaniée et agrandie : il faut refaire le couvrement de la nef, voûtée en berceau légèrement brisé en tuf, l'abside d'origine est démolie et remplacée par un chevet plat, auquel sont adjointes deux chapelles latérales.
Autour de 1680, le chœur s'enrichit du retable actuel, bel exemple de baroque provincial; ses colonnes jumelées portent un fronton interrompu, orné de deux figures féminines qui encadrent une statue de la Vierge dans une niche. Le clocher, probablement surélevé, est doté d'une cloche fondue en 1699 et classée au titre des Monuments historiques le . Elle porte l'inscription : SIT NOMEN DOMINI BENEDICTUM. SANCTA MARIA ORA PRO NOBIS. P.P. BERNIER P. GOR FECIT LAN 1699 ("Que le nom du Seigneur soit béni. Sainte Marie priez pour nous. P[rieur] P. BERNIER. P. GOR m'a faite l'an 1699").
La commune est jalonnée de belles croix de chemin, en pierre taillée, comme la croix des Sièges, portant la date de 1780, celles de la Tourelle, du Tailleur, de Regard, datée de 1743 ou du pré de Latude; d'autres, remplaçant parfois des croix plus anciennes, sont en ferronnerie, celles de Fontreboule, datée de 1832, de Labeil, de Saint-Pierre, de Jean de Thomas. Sur la place principale du village, appelée le Portail, se dresse une croix de mission monumentale, en fonte et décorée des instruments de la Passion, érigée au Pradines.
Époque contemporaine
Le Alexandre Mauvernay, maître verrier de Saint-Galmier (Loire), auteur des verrières du chœur de la cathédrale Saint-Fulcran de Lodève. Au début du XXe siècle, un carrelage bicolore a recouvert le dallage ancien.
Dans les années 1960, des travaux de restauration intérieure, décrépissage, suppression des bancs de famille (Olivier et Sauvagnac), du chemin de croix et des statues saint-sulpiciennes, ont abouti à l'état actuel de l'église, dont le chœur abrite aujourd'hui l'ancienne table d'autel de Saint-Pierre-du-Cros. La restauration extérieure et celle des vitraux ont été menées ces dernières années.
- Lauroux - Les chemins des sources - Foyer rural de Lauroux - Les cahiers du Lodévois-Larzac (N°13)
- Les cahiers du Lodévois-Larzac, Livre "Lauroux, Les chemins des sources" p. 24-27; p. 31-34; p. 68-69; p. 49,50,55,56; p. 58; p. 16-19
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Lauroux dans la littérature
Découvrez les informations sur Lauroux dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
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