Estang

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Estang : descriptif

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Estang

Estang (Estang en gascon) est une commune française située dans le nord-ouest du département du Gers en région Occitanie

Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Bas-Armagnac, ou Armagnac noir, un pays s'inscrivant entre les vallées de l'Auzoue, la Gélise, la Douze et du Midou. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par le Loumné, l'Estang, Canal du Moulin et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « réseau hydrographique du Midou et du Ludon ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Estang est une commune rurale qui compte 666 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 426 habitants en 1861

Ses habitants sont appelés les Estanguois ou Estanguoises. Le patrimoine architectural de la commune comprend deux immeubles protégés au titre des monuments historiques : les arènes Jean Bartherotte, inscrites en 1993, et l'église Notre-Dame, inscrite en 1998.

Géographie

Localisation

Carte de la commune avec localisation de la mairie.

Estang est une commune située au nord-ouest du département du Gers, à peu de distance du méridien de Greenwich, au centre de l'ancienne province de la Gaule romaine, la Novempopulanie, qui avait pour capitale l'ancienne Elusa (Éauze). Elle se trouve dans le Bas Armagnac, zone réputée pour produire les eaux-de-vie de cette appellation. Les forêts environnantes donnent au paysage une coloration sombre qui lui a valu le nom d'Armagnac noir.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Castex-d'Armagnac, Lias-d'Armagnac, Mauléon-d'Armagnac, Maupas, Monclar et Panjas.

Rose des vents Mauléon-d'Armagnac Monclar Rose des vents
Castex-d'Armagnac N Lias-d'Armagnac
O    Estang    E
S
Maupas Panjas

Géologie et relief

Dans la partie nord-ouest du Gers où se situe Estang, mais aussi une partie est du département des Landes, l'océan a laissé des dépôts marins au temps du Miocène moyen appelés "sables fauves". Ce sont ces sables qui participent à la qualité spécifique de l'Armagnac produit dans le Bas-Armagnac. La mer a légué aussi son souvenir dans des pierres où sont fossilisés, entre autres, des pectens. Autrefois il y avait dans la commune plusieurs carrières de sable exploitées où l'on pouvait parfois extraire de telles grosses pierres naturellement décorées. Estang est installé dans des paysages alternant entre coteaux, collines boisées, vignobles d'Armagnac.

Hydrographie

Le bourg est traversé par un ruisseau (l'Arbout) qui scinde le village en deux agglomérations. Il prend sa source au lieu-dit « La Houn Sante » (la Fontaine Sainte). Cette abondante source est aujourd’hui captée et sert à l’alimentation en eau potable d’une dizaine de villages alentour.

Réseaux hydrographique et routier d'Estang.

L’Estang, petit ruisseau aux rives ombragées grâce à une ripisylve limitée en pied de berge, longe le bourg. Il prend sa source à Lias-d'Armagnac et est tributaire du Midour. Sa limpidité convient aux salmonidés, ressources halieutiques ayant permis le classement d'une partie de son cours en première catégorie. Dans la commune, ses eaux vives propulsaient les aubes de deux moulins (de Lartigole et d'Ayrenx, ce dernier adroitement restauré par son nouveau propriétaire). Un troisième, aujourd'hui ruiné (de Notre Dame), était alimenté par l'Arbout surgissant de la Houn Sante. Au nord coule la Douze qui du Moyen Âge à la Révolution séparait les diocèses d’Auch et d’Aire. C'est ainsi que la paroisse d'Estang dépendit de l'archiprêtré de Mauléon, lui-même relevant du diocèse d'Aire. Au sud, coule le Midour. Dans les temps reculés, pour se rendre d’Estang à Le Houga il fallait franchir ce ruisseau à Monguilhem et poursuivre son chemin via Toujouse. La carte de Cassini indique cet unique tracé (la route directe, via Monlezun-d'Armagnac, est postérieure).

Le Loumné, affluent gauche de la Douze, prend sa source sur la commune.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est toujours exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,9 amplitude thermique annuelle de 14,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune du Houga à 12 vol d'oiseau, est de 13,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : le « réseau hydrographique du Midou et du Ludon », d'une superficie de 6 542 .

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune : les « bois et landes de la Clotte, la Tauziole et Labadie » (792 , et l'« étang et bois de Lauron » (22  et deux ZNIEFF de type 2, :

  • « la Douze et milieux annexes » (11 575 Gers et trois dans les Landes ;
  • le « réseau hydrographique du Midou et milieux annexes » (6 344 Gers et six dans les Landes.
  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  7. Réseau européen Natura 2000, Ministère de la transition écologique et solidaire
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Toponymie

C’est le mot latin stagnum (eau stagnante) qui pourrait fonder étymologiquement le nom du village : les eaux de la Houn Sante rendaient marécageuse la zone située de part et d’autre du bourg (actuellement en partie occupée par le terrain de football). Toutefois une autre filiation est plausible par l’altération du mot « estanquet » et ce en référence à la halte que l’abbaye du Haget mettait à la disposition des pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle. Au XIXe siècle d'importants travaux de terrassement initiés par le maire Paul Dubédat permirent de franchir ce marécage créant une belle perspective de la place Saint-Martial à Notre-Dame qui s'appelle l'avenue Saint-Martial en référence à l'ancienne église.

Histoire

Préhistoire

La Préhistoire d'Estang se limite à pouvoir attester de la présence d'une occupation humaine. En effet, une hache de pierre polie non loin d'ossements (dont une mâchoire de mammifère de taille notable) a été découverte. Le lieu de cette trouvaille est une ancienne carrière (aujourd'hui comblée) sise au lieu-dit liberté. Faut-il en déduire la présence d'un campement dans un abri sous roche de la future carrière ? Campement fossilisé ensuite par l'éluvium de sable fauve.

Avant la période romaine, l'Armagnac est partagé entre trois "peuples" : les Elusates (Eauze), les Sotiates (Sos) et les Tarusates (Tursan - Aire). Empiétant sur l'extrême ouest du département, les Tarusates (gens de l'Adour et du Tursan) englobaient dans leur "cité" neuf communes du canton de Cazaubon, dont Estang.

Durant la période romaine on peut supposer que les Elusates ayant fondé Eauze ont certainement contrôlé la commune étant donné que des toponymes ont gardé une ascendance romaine certaine.

Moyen Âge

Vers 1075 il est fait mention d’un « castrum » pour désigner le village. Toutefois la polysémie de ce terme signifiant à la fois l’enceinte d’un village et une forteresse seigneuriale ne facilite pas les recherches. Qui plus est, la position excentrée de l’église Notre-Dame pourrait laisser supposer un premier peuplement à sa proximité. Il est possible qu'il s'agissait d’un village ecclésial qui se serait étendu vers le promontoire surplombant le ruisseau l’Estang, le site du Castel Vielh (à proximité de l'église Notre-Dame avec sans doute son monastère). Le Monge tout proche aurait abrité une petite communauté. Servait-il à recevoir les produits de la dîme ? Un document de 1270 atteste qu'à cette date, l'église d'Estang était ouverte au culte depuis 80 ans soit depuis 1190. Cette église est alors celle du monastère, installée à l'est de la butte (occupée par le bourg actuel - ville haute). Il semble donc s'être édifié sur le site d'occupation gallo-romaine de Courtes.

Au Castelnau (aujourd'hui en partie la « ville haute ») à la structure linéaire typique, juché sur sa motte castrale, avec son église Saint-Martial, son château, ses rues rectilignes, son enceinte fortifiée, ses fossés, précédé en son point culminant d'une tour qui domine et protège. La motte féodale est toujours visible et les toponymes comme la tour, rue des fossés, embarrats, gardent la mémoire des siècles passés. L'origine est le phénomène d’« enchâtellement » de l’habitat rural en Gascogne gersoise comme dans la France du Midi. C’est pour cette raison qu’Estang est répertorié dans la catégorie des castelnaus, c’est-à-dire des agglomérations implantées au pied d’un château, le plus souvent elles-mêmes enserrées dans une enceinte. Pour protéger Estang en guettant l'ennemi des avant-postes furent créés, à savoir : Frontignan, Pémothe, Le Haget. Le Tuco, mot très ancien, signifiant éminence se situait sur une deuxième ligne de surveillance. Antérieurement, à l'est du castelnau, certainement aux environs immédiats de l'église Notre-Dame, se dressait un château. Il était mentionné dès le XIe siècle et a totalement disparu.

Extra-muros, au pied de ce qui a dû être l'enceinte primitive, s'est constitué un quartier dénommé les Embarrats desservi par une seule venelle déclive. En langue gasconne "embarrat" signifie : enclos. Peut-être le premier faubourg d'Estang ! Ceux qui étaient frappés de racisme populaire, en l'occurrence les cagots (appelés capots en Armagnac) habitaient au quartier des capots (aux environs de l'ancienne église de Saint-Pierre). Il s'agissait d'une relégation héréditaire et socio-économique vernaculaire (tout particulièrement en Gascogne). Pour sa part, la bourgeoisie terrienne résidait surtout dans la rue principale, aujourd'hui dite la « grande rue » que bordaient quelques demeures cossues. D'autres maisons de caractère sont disséminées dans le village, ces « hôtels particuliers » appartenaient souvent à des propriétaires possédant des métairies dans la campagne avoisinante. Avant le colombages, c'est-à-dire en torchis ou en briques sur une armature en bois. Ainsi, de nombreuses habitations du village et la quasi-totalité des fermes avaient des murs en torchis, épaulés de poutres, badigeonnés de chaux. La grande rue était pourvue, côté nord et sur une courte longueur, d'embans (arcades). Ils furent démolis dans les années 1960 afin de redonner à cette rue une largeur acceptable. Au demeurant, le bourg n'a quasiment rien conservé de son passé médiéval.

Depuis le traité de Brétigny (), Estang est englobé à la province d'Aquitaine, à l'ouest de la ligne de partage entre possession anglaise et comté d'Armagnac qui relève de la couronne de France. La ligne de contact des deux possessions joint en effet Bretagne d'Armagnac à Campagne d'Armagnac, Manciet, Cazaux d'Angles, Castelnau d'Angles puis enfin le fleuve Adour. Estang est donc seulement à huit kilomètres de celle-ci.

En 1309 E.N. Seguin Baron d'Estang est puni par la "confiscation de toutes les terres qu'il possédait dans le diocèse d'Aire". Édouard II d'Angleterre a rédigé cet acte, lors de son passage à Bazas, pour punir le seigneur accusé "d'accabler par les impôts et les réquisitions bourgs et monastères" dont celui d'Estang qui connaît alors une période de grande misère.

Les terres d'Estang furent détachées, en 1368, par Charles V, en faveur de Jean Ier d'Armagnac. En 1432 il le donne à Manaut de Lau Baron comte d'Estang et Marquis de Lusignan, en échange d'Espas et de 1500 écus. En 1452, toute l'Aquitaine et la Gascogne s'arrachent à la domination anglaise. Par le jeu des alliances, Estang passa à la famille d'Esparbès, illustre famille dont les armes ornent la litre funéraire peinte dans l'église.

Le cliquetis des armes n’épargna pas le village. On sait qu'Arnauld Guillem d'Armagnac gouverne pour le roi de France les villes de Marquestau, de Monclar, de Labatisde et le roi d'Angleterre, déjà maître de Lias vient de fonder des villes nouvelles destinées, avec Estang, à soutenir ses droits sur la Gascogne. C'est ainsi qu'Arnauld Guillem s'empara d'Estang sans doute après la fondation de Monguilhem. Le comte d'Armagnac, Jean, intervint, et la paix entre les belligérants fut signée en 1322.

La guerre de Cent Ans vit le passage destructeur du Prince Noir et nous en avons une trace historique grâce aux Mémoires de John Le Baker : « Le 13 octobre 1355 on logea dans la ville de Monclar dont le château se rendit. Ce même jour trois villes furent prises et incendiées. Sir John Lisle fut blessé d'un carreau à la prise du fort d'Estang. » Il reste encore une trace de ce combat de par des boulets en pierre découverts par des personnes privées, lesdits vestiges mériteraient d'entrer dans le patrimoine communal afin de les rendre pérennes à la vue des passionnés d'histoire locale. Panjas et Nogaro subirent le même sort qu'Estang.

Renaissance

La réforme a été accueillie très favorablement dans le Royaume de Navarre et Jeanne d'Albret, après Marguerite de Navarre, accorde un soutien sans réserve aux Huguenots. Le culte réformé s'était organisé dans toutes les résidences de la reine Jeanne : Nérac, Mont-de-Marsan, Hagetmau, Pau. Les nobles de sa cour avaient pour la plupart adopté la Réforme. Cependant, sur les territoires voisins soumis au roi de France, la majeure partie de la noblesse gasconne était demeurée catholique encore que, dans certaines grandes familles, la division se fût installée, une partie suivant fidèlement la foi du roi de France, l'autre celle de la cour de Navarre.

Cette situation conflictuelle allait mettre le pays à feu et à sang. Les troupes protestantes, sous le commandement du jeune chef militaire de Montgommery ravagèrent le 15 juillet 1572, l'église Notre-Dame. Dans le chœur les sculptures mutilées témoignent de la fureur iconoclaste des belligérants. L'église Saint-Martial, annexe de l'église paroissiale Notre-Dame, fut pillée et saccagée. Située à proximité de l'actuelle mairie (quasi contigüe), elle fut rasée au début du XXe siècle.

Subirent aussi le même sort les églises Saint-Barthélémy et Saint-Pierre. Le site de Saint-Pierre et sa léproserie dans le quartier des capots est encore connu. Par contre, celui de Saint-Barthélémy est plus incertain. À la suite d'une enquête demandée par Charles IX il fut établi que : « .. les gens de la religion réformée avaient massacré 79 prêtres dans le seul diocèse d'Aire. Qu'en outre ils avaient pillé, et même détruit en tout ou en partie 220 églises.. Quant à l'église paroissiale d'Estang et ses annexes...les ornements, joyaux, livres et cloches ont été pris et ravis et pillés et emportés, et lesdites églises brûlées et ruinées... ».

Le passage d'Henri IV dans la région accéléra la reconstruction de Notre-Dame. Il séjourna, dit-on, à la maison forte de la Hirle.

Révolution

En 1770, Marie Françoise Bouchard d'Esparbès, baronne et comtesse, vendit Estang au chevalier Pierre de Bastard (dit le Bastard d'Estang). Le domaine de la Forêt, ainsi qu'une maison dans la grande rue lui auraient appartenu. Avant et après la Révolution, de longs procès l'opposèrent aux habitants d'Estang, au sujet des "vacants", ces vastes espaces où pouvaient circuler librement les troupeaux des villageois et qu'il voulait confisquer à son profit. En 1791, Estang devient chef-lieu de canton. Depuis quelques années déjà, prospérait une fabrique de liqueurs au lieu-dit la Brûlerie.

Pendant la Révolution, Estang est chef-lieu de canton dans le district de Nogaro. Petite ville de 1400 habitants elle est la plus peuplée du canton. Un conflit larvé avec le seigneur du lieu devient manifeste et : "Monsieur Bastard fut forcé de tenir caché le lieu de sa résidence pour éviter la hache révolutionnaire." Le prêtre constitutionnel, Olivier Baylen, est mis en place à Estang et le curé réfractaire ainsi que son vicaire Lacomme cherchent à soulever la population contre ledit prêtre. Profitant de ces troubles et de l'interprétation des décrets les Estangois relancent leurs prétentions de propriété sur le marais du Pesqué.

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Bouté hors de France par Jeanne d'Arc et les Gascons de La Hire, les Anglais vont y pénétrer de nouveau, 400 ans après et par cette Gascogne ! En conséquence, le duc de Wellington et "l'armado dous Angles" font à Estang un passage meurtrier en 1814. Soult tenta de résister vainement près d'Aire-sur-l'Adour. Eauze sera bombardée.

L'annonce du coup d'État de Napoléon III éveilla des réactions dans la commune. Les manifestations des opposants sont cependant de peu d'effet, s'il faut en croire ce commentaire : Quatre meneurs rouges se risquèrent à parcourir les rues en chantant des refrains républicains : le menuisier-coiffeur Cheyres ; l'ex-percepteur Baylin ; Dussans Paul-Emile, avocat sans le sou et le maréchal-ferrant Dambés. Ce dernier ne parlait que d'égorger les riches, les Messieurs, et de les jeter dans le puits de la ville.

L'actuelle poste fut occupée jusqu'en 1905 par le curé de la paroisse et ce en tant que presbytère. La Poste, avant la séparation de l'Église et de l'État, était dans un bâtiment sis « petite rue », à hauteur de la placette reliant cette rue à la « grande rue ». Cette place possédait jadis une halle. Cette maison devint par la suite le presbytère lorsque quelques familles la rachètent afin d'y loger un curé et ainsi mettre fin à la vacance du poste faute de résidence. En fait, ce fut une translation (la Poste occupant désormais l'ancien presbytère et le curé l'ancienne poste).

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Les deux Guerres mondiales provoquèrent un lourd coût humain pour le village. La première fit disparaître vingt pour cent des hommes en âge d’être mobilisés. Au monument aux morts, sur la stèle commémorative sont gravés les noms des 58 victimes. Quant à la Seconde Guerre mondiale, Estang fut le théâtre d'un violent combat, le 3 juillet 1944 et ce le même jour que le départ de Toulouse pour Dachau d'un des derniers convois de déportation, le sinistre "train fantôme". Les guerres d'Indochine et d'Algérie feront, respectivement, une victime chacune.

Événements du 3 juillet 1944

Parisot, fondateur et chef du Bataillon de l'Armagnac, apprend que des Allemands, venant de Mont-de-Marsan, ont occupé la poste de Cazaubon et le centre d'accueil des Israélites de Bégué (il s'agissait d'un des centres d'amitiés chrétiennes, dirigés par l'abbé Glasberg, permettant de convoyer jusqu'à la frontière espagnole des personnes recherchées par les nazis. Un grand nombre de réfugiés étrangers vont y transiter). Puis on signale que quatre camions allemands sont entrés à Cazaubon. Cela faisait suite à une alerte envoyée par des miliciens et autres collaborateurs à la Feldgendarmerie.

Huit pensionnaires ont été arrêtées et sur les informations données par les mêmes : "...Le major Obermann, commandant les deux Kompanie.. d'aller vers Maupas et le camp de terroristes signalés, passant par Estang" (Familles juives dans le Gers - 39/45). Parisot décide alors d'effectuer une attaque. En fait, à proximité du village d'Estang, il tombe inopinément sur une colonne de quarante camions. Les jeunes recrues du bataillon opposent une résistance farouche face à des soldats mieux armés et entraînés. Il faut plus de quatre heures aux Allemands pour atteindre Estang, tandis que les maquisards se replient, laissant un des leurs tué, et un prisonnier.

Les Allemands fouillent les maisons et en incendient plusieurs, puis ils prennent vingt otages parmi la population. Huit d'entre eux seront exécutés ainsi que le maquisard fait prisonnier (application de la loi du talion attendu que les Allemands eurent neuf tués et 27 blessés). Le choix des huit personnes ne semble pas avoir été la résultante d'un tirage au sort mais très probablement le fruit d'un fichage préexistant de la population voire de dénonciations (l'officier allemand parlant correctement le français était accompagné d'un Français qui interrogea plusieurs civils gardés au carrefour). Après la rafale, et avant que le peloton ne repasse devant eux, l'officier s'adressa aux civils gardés au carrefour de Pinay : « Vos partisans ont attaqué ma colonne, alors que nous venions sans intention de combat.. Nous avons 9 tués et de nombreux blessés. Découvrez-vous devant vos morts, car vos camarades sont fusillés en représailles.. C'est la guerre et c'est aussi malheureux pour vous que pour nous. »

À l’endroit où furent fusillés les neuf otages, un monument a été érigé, inauguré le 3 juillet 1948. Un odonyme local (rue du 3-Juillet-1944) rappelle également cet événement.

En plus des otages, cette bataille aura comme effets collatéraux deux victimes civiles tuées. Quant au bataillon de l'Armagnac, au moment du combat, il perdra deux résistants. La déportation atteignit aussi le village et quatre de ses habitants en furent les victimes innocentes. Une habitante fut internée à Buchenwald en 1944-1945 et trois gendarmes de la brigade à Dachau. Deux d'entre eux moururent dans le cadre de cette déportation ; une plaque apposée sur le bâtiment de l'ancienne caserne de gendarmerie en témoigne.

Héraldique

Blason
D'or à la vache landaise et à l'écarteur au naturel; flanqué en pal de pourpre, chaque flanc chargé d'un pampre de vigne d'argent feuillé de deux pièces et fruité d'une, soutenu d'une larme du même; le tout sommé d'un chef de sable chargé de l'inscription « ESTANG » en lettres capitales d'or.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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