Venerque

Localisation

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Venerque : descriptif

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Venerque

Venerque est une commune française située dans le centre du département de la Haute-Garonne en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune est dans le Lauragais, l'ancien « Pays de Cocagne Â», lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc Â»

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Ariège, la Hyse, le Tédèlou, le Rieutort, le ruisseau de l'houmenet, le ruisseau d'orbail et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste Â»), deux espaces protégés (« la Garonne, l'Ariège, l'Hers Vif et le Salat Â» et la réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège) et deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Venerque est une commune rurale qui compte 2 823 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962

Elle est dans l'agglomération de Venerque et fait partie de l'aire d'attraction de Toulouse

Ses habitants sont appelés les Venerquois ou Venerquoises. Le patrimoine architectural de la commune comprend un immeuble protégé au titre des monuments historiques : l'église Saint-Pierre-et-Saint-Phébade, classée en 1840.

Géographie

Localisation

La commune de Venerque se trouve dans le département de la Haute-Garonne, en région Occitanie.

Sur le plan historique et culturel, Venerque fait partie du Lauragais, occupant une vaste zone, autour de l’axe central que constitue le canal du Midi, entre les agglomérations de Toulouse au nord-ouest et Carcassonne au sud-est et celles de Castres au nord-est et Pamiers au sud-ouest. C'est l'ancien « Pays de Cocagne Â», lié à la fois à la culture du pastel et à l’abondance des productions, et de « grenier à blé du Languedoc Â».

Elle se situe à 19 Toulouse, préfecture du département, à 10 Muret, sous-préfecture, et à 10 Portet-sur-Garonne, bureau centralisateur du canton de Portet-sur-Garonne dont dépend la commune depuis 2015 pour les élections départementales. La commune est par ailleurs ville-centre du bassin de vie de Venerque.

Les communes les plus proches sont : Vernet (1,0 Clermont-le-Fort (2,9 Grépiac (3,2 Labruyère-Dorsa (3,6 Labarthe-sur-Lèze (4,1 Espanès (4,2 Lagardelle-sur-Lèze (5,1 Issus (5,1 km).

Venerque est limitrophe de cinq autres communes.

Communes limitrophes de Venerque
Clermont-le-Fort Espanès
Vernet Venerque[7] Issus
Grépiac

Géologie

La rivière principale qui arrose Venerque est l'Ariège. C'est aussi dans le village à côté de la plaine sportive que l'autre rivière phare de la commune, l'Aïse ou Hyse, se jette dans l'Ariège. Juste avant ce confluent, la Hyse se trouve alimentée par le ruisseau de l'Houmenet et un peu plus en amont par le Tédèlou.

Le Pech-David est le seul relief de la commune.

Hydrographie

Réseaux hydrographique et routier de Venerque.

La commune est dans le bassin de la Garonne, au sein du bassin hydrographique Adour-Garonne. Elle est drainée par l'Ariège, la Hyse, le Tédèlou, le Rieutort, le ruisseau de l'houmenet, le ruisseau d'orbail, le ruisseau de Combescure, le ruisseau de Goubertous, le ruisseau de Gourma, le ruisseau de Lafont, le ruisseau de Ligna, le ruisseau de Loutsaut, le ruisseau de Manot, le ruisseau de rivel, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 27 ,.

L'Ariège, d'une longueur totale de 162,91 Porta (66) et s'écoule vers le nord. Il traverse la commune et se jette dans la Garonne à Portet-sur-Garonne, après avoir traversé 56 communes.

La Hyse, d'une longueur totale de 29,3 Gibel et s'écoule du sud-est vers le nord-ouest. Elle traverse la commune et se jette dans l'Ariège sur le territoire communal, après avoir traversé 10 communes.

Le Tédèlou, d'une longueur totale de 18,8 Calmont et s'écoule vers le nord-ouest. Il se jette dans la Hyse sur le territoire communal, après avoir traversé 8 communes.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat du Bassin du Sud-Ouest, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,2 amplitude thermique annuelle de 15,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Cugnaux à 14 vol d'oiseau, est de 14,3 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée,.

Deux espaces protégés sont présents sur la commune :

  • « la Garonne, l'Ariège, l'Hers Vif et le Salat Â», objet d'un arrêté de protection de biotope, d'une superficie de 1 658,7  ;
  • la réserve naturelle régionale Confluence Garonne-Ariège, classée en 2015, d'une superficie de 587 utriculaire élevée et le jonc fleuri (espèces affiliées aux zones humides), le silène de France et le grand muflier (inféodées aux milieux prairiaux secs et pauvres), le peigne de Vénus et la nigelle de France (pour les espaces agricoles limitrophes),.
Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste Â», d'une superficie de 9 581 réseau hydrographique pour les poissons migrateurs, avec des zones de frayères actives et potentielles importantes pour le Saumon en particulier qui fait l'objet d'alevinages réguliers et dont des adultes atteignent déjà Foix sur l'Ariège.

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
Carte de la ZNIEFF de type 1 localisée sur la commune.

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune : le « cours de l'Ariège Â» (1 341 Ariège et 13 dans la Haute-Garonne et une ZNIEFF de type 2, : « l'Ariège et ripisylves Â» (1 975 Ariège et 13 dans la Haute-Garonne.

  1. ↑ a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées meta-insee
  2. ↑ Frédéric Zégierman, Le guide des pays de France - Sud, Paris, Fayard, (ISBN ), p. 327-328.
  3. ↑ Stephan Georg, «  Â», sur fr.distance.to (consulté le ).
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  11. ↑ Sandre, «  Â»
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  14. ↑ a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale Â», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes [Sancti Petri] Vermercensis vers 960 dans le testament de l'évêque Hugues de Toulouse, [terminio de] Vernercha en 1080 lors du don du bois d'Orzvals par le comte de Toulouse au monastère local. C'est pourtant cette dernière dénomination que l'on trouve dans la mention la plus ancienne qui date de 817 à l'occasion du dénombrement des abbayes du royaume fait lors du concile d'Aix-la-Chapelle. On le lui trouve sous le nom de [monasterium] Venercha. La liste complète figure par exemple dans l'appendice de l'article "Les ordonnances monastiques de Louis le Pieux" d'Emile Lesne.

Certaines explications ne se basent pas sur la réalité et l'étude phonétique des formes anciennes, et les autres sont incomplètes. Ainsi, Ernest Nègre. De plus, le latin classique arx n'a eu aucun emploi dans la toponymie de la Gaule, qui ne connaît que le latin arcus qui a donné le français et l'occitan arc. Quant au terme d'ancien français venerie, il est impossible qu'il se retrouve dans la toponymie de langue d'oc au Moyen Âge, ce terme étant une formation en langue d'oïl, basée sur le verbe d'ancien français vener « chasser Â» et le suffixe -erie, et il est attesté en ancien français bien plus tard que les plus anciennes mentions de Vénerque. En outre, il manque l'explication de la terminaison -que dans ce cas.

Certains toponymistes y ont vu un Veneri, nom de la déesse romaine Vénus au locatif, combiné avec le suffixe -ica, d'où *Venerica ayant le sens global de « lieu dédié à Venus Â». On retrouve Venus au génitif dans le français vendredi, issu de Veneris diem proprement « jour de Vénus Â» et dans l'occitan Divendres de diem Veneris, même sens. Le suffixe latin -ensi de Vermercensis s'ajoute en général à tout élément (peuples, villes, etc.) pour indiquer la provenance dans les formes anciennes latinisées pour les besoins des textes rédigés dans cette langue et n'est donc pas à prendre en compte dans l'explication étymologique. C'est pourquoi Ernest Nègre ne retient pour son explication que le radical Vermerc-.

Cependant, il rejette implicitement la forme Vermercensis comme une cacographie pour *Vernecensis ou alors pour *Venercensis, le [m] n'ayant pas pu muter en [n] par la suite. Il sous-entend probablement un *Vernic-ensis ou *Venirc-ensis pour soutenir l'hypothèse du nom de personne germanique Bernico qui serait devenu *Benirco par métathèse de [r], phénomène récurrent en toponymie et dans la langue courante (cf. infarctus, dit souvent infractus). De plus, l'évolution *Venirc-> Venerc- est possible. Cet élément serait suivi du suffixe -a, d'où la forme *Benirca « lieu de Bernico Â» écrite par la suite *Venirca (graphié avec un v initial, car cette lettre se prononce [b] à l'initiale en langue d'oc), puis Venercha (ch étant une graphie ancienne pour qu), francisé par la suite en Vénerque.

Toutefois, toutes les approches ci-dessus peuvent être remise en cause par le nom de la commune voisine « le vernet Â». En gaulois et en celtique, le vern est à rapprocher de l'arbre nommé actuellement l'aulne. Il s'agit donc d'un lieu où devait pousser cet arbre en quantité.

  1. ↑ De Vic et Vaissette 1841, p. 437.
  2. ↑ De Vic et Vaissette 1841, p. 578.
  3. ↑ Lesne 1870, p. 493.
  4. ↑ a et b Nègre 1991.
  5. ↑ Site du CNRTL : étymologie de "vénerie".
  6. ↑ Dauzat et Rostaing 1968, p. 1949.
  7. ↑ http://www.cecab-chateaux-bourgogne.fr/Documents/Articles/Pegorier%20-%20Les%20noms%20de%20lieux%20en%20France.pdf

Histoire

Préhistoire

On peut imaginer qu'à cette époque Venerque est coincé entre une vaste étendue d'eau au pied du Pech-David et d'Espeyrouzes d'un côté, et d'une forêt impénétrable sur le coteau.

Il y a une présence attestée d'habitat dès le Paléolithique inférieur. On en doit la preuve au professeur Jean-Baptiste Noulet qui découvre du mobilier préhistorique, en particulier dans le ravin de l'Houmenet. Il est non seulement l'un des gisements majeurs du village mais c'est le seul du vieux bourg où le savant met au jour des outils fabriqués par la main de l'homme. Il trouvera d'autres sites dans des quartiers périphériques du village : à la Trinité, à Julia, à Mont Saint-Charles, au Pujal et à Bézégnagues. Ces outils proviendraient d'un "atelier" situé au lieu-dit Roqueville qui est actuellement situé sur la commune d'Issus. Ces fouilles lui permettront d'alimenter ses recherches sur l'homme préhistorique. Ce qui sont aujourd'hui la rue Guillaume de Falgar, les ravins du Pujal et du Pas-Cahus sont des sites où il fera d'autres découvertes notamment une molaire de mammouth. Tous ces vestiges de ce lointain passé sont conservés au muséum de Toulouse dont il fut le directeur.

Ce qui est aujourd'hui le quartier Rive d'eau serait l'habitat le plus ancien. Il aurait été traversé par un chemin qui venant des falaises de Loupsaut par Espeyrouzès, aurait continué sa route sur le chemin de crête du Pech-David pour donner le chemin de la Roche. Cette ancienne piste préhistorique se situait vraisemblablement où se trouve aujourd'hui le sentier de l'Europe.

Sur le point culminant de Venerque qui est sur le Pech-David, au croisement du chemin de Crouzille et de la Cambo de l'Homme, il a été retrouvé des restes de foyers qui sont attribués à des feux de communications préhistoriques de l'époque de l'âge du fer. En effet une datation plus ancienne est à exclure car dans ces temps reculés, le feu était une denrée très précieuse et sa vision aurait tôt fait de rameuter les tribus rivales des alentours. Il est très probable que ces restes remontent à la civilisation gauloise où on utilisait de manière courante la fumée comme technique de transmission de l'information. Ce n'est pas un hasard si la société Orange a récemment cherché à implanter sur ce site une antenne-relais de téléphonie mobile pour son réseau hertzien. Les opérateurs modernes ont très souvent choisi pour leurs relais des lieux qui étaient utilisés précédemment pour la même fonction par les moyens de communication plus anciens, les plus courants étant les relais du télégraphe Chappe.

Des vestiges de l'âge du fer ont été mis au jour en 1965 sur le plateau de La Trinité. Tout porte à penser qu'il s'agirait d'urnes funéraires car l'une contenait quelques ossements et une autre renfermait des bijoux.

Antiquité

À partir du noyau central des habitations situé au quai Rive d'eau, le bourg se serait développé vers l'Houm. Venerque serait alors un coin de terre perdu entre l'onde et la forêt. Le village n'était pas sur les grands axes de communication, isolé qu'il était par le massif boisé du Lauragais à l'est, et des marais et l'Ariège à l'ouest. Il n'y avait bien sûr pas encore de port et le seul accès, long et difficile, en était encore le vieux chemin de la Roche qui longe l'Ariège depuis Toulouse. Il se pouvait aussi que de mauvaises pistes allaient vers l'ouest en serpentant entre les marais parsemés de roseaux.

On cultivait certainement l'orge, le seigle et la vigne. L'artisanat était représenté par le forgeron puisque le travail du fer était maîtrisé et le bronze y était peut-être déjà connu comme ailleurs en Gaule. D'autres métaux étaient sans doute exploités dont l'or qui était tiré de l'Ariège, une rivière aurifère. Des orpailleurs vivaient de l'exploitation de ce précieux métal mais nul ne sait quand leur activité a débuté. Une rue en rappelle leur existence. L'abbé Jean Barthès leur a dédié un poème Chercheurs d'or.

La localité est vraisemblablement habitée par une peuplade gauloise des Volques Tectosages qui vivaient alors dans la région. Dans un premier temps ils collaborent avec les Romains qui les considèrent alors comme des alliés. Puis les autochtones les trahissent provoquant une réaction militaire violente de leurs anciens partenaires. Leur capitale Tolosa tombe entre les mains des romains en 106 Pech-David dans un champ jouxtant le chemin de Crouzille. Elle dominait vraisemblablement le supposé village. Par ailleurs en novembre 1975, on a mis au jour à sa proximité un très ancien squelette. Ce lieu n'en est pas à sa première surprise funeste, puisque depuis des temps immémoriaux, on l'appelle le chemin de la Cambo del Homé. Ce nom viendrait d'une précédente découverte macabre ! Cependant on ignore à quelle époque ils sont morts. La seule chose que l'on sache est que cet endroit était privilégié autrefois pour la pratique de sacrifices de sorcellerie.

Un autre vestige qui pourrait dater de cette période, serait la fameuse Pierre de Saint-Brès qui se trouve près du moulin. Il paraitrait qu'elle aurait été un lieu de vénération pendant des siècles. On dit même que des messes y auraient été dites sous la Terreur. L'abbé Jean Barthès lui a dédié quelques vers dans l'un de ses poèmes. Elle a toujours forcé le respect des anciens et le colonel Jaubart rapporte qu'un laboureur aux premiers temps de la chrétienté, ne put la déplacer même avec l'aide de ses bœufs. De ce qui doit vraisemblablement être une légende, on en fit vite un miracle. Pour le Cimbres.

On ne sait pas si les silos en forme de jarre découverts dans le centre du village dans la seconde moitié du  siècle par Maurice Tufféry, datent de cette époque. Plusieurs sites semblables ont été trouvés tout d'abord sous le magasin du charcutier d'alors M. Fourio, puis un peu plus haut dans la rue Rémusat dans la cave d'une maison et enfin devant l'ancien magasin de meubles Coustouzy. D'autres le furent indépendamment sous une maison à Rive d'eau et à l'extérieur du village à la ferme de la Charlette. On ignore en tous cas leur fonction. Ce ne sont pas des silos à grains utilisés par les Romains ni des tombes mais peut être un endroit destiné aux âmes des défunts où on leur faisait des offrandes. Faute d'une étude scientifique sérieuse, ils n'ont pu être datés.

Le christianisme se répand dans la région dès le milieu du  siècle mais les pratiquants de cette nouvelle religion sont persécutés. Il faudra la promulgation de l'édit de Milan en 313 par l' pour que le christianisme puisse être pratiqué librement et par la même occasion soit érigé en religion d'État de l'Empire romain. C'est ainsi que Toulouse deviendra le siège d'un évêché auquel Venerque sera rattaché. Ce lien religieux sera aussi un lien politique qui liera désormais le village à la grande cité méridionale.

De cette antiquité Venerque hérite l'essentiel qui va rythmer la vie du village pour les siècles à venir.

Moyen Âge

L'effondrement de l'Empire romain et les invasions barbares qui s'ensuivirent, amenèrent vraisemblablement pillages et saccages de tous bords. Puis les choses se stabilisent et pendant près d'un siècle, de 418 à 507, Venerque fera partie du Royaume des Wisigoths jusqu'à ce que les Francs décident de conquérir la région.

Les campagnes franques

C'est justement sur le territoire de l'actuelle commune que va se dérouler une bataille décisive qui va sceller le sort de la bourgade à celui du royaume des Francs. Nous le savons par la découverte d'un cimetière mérovingien mis au jour en haut du village sur le coteau de Mont-Frouzi. Celui-ci contenait sous une couche de 30 bronze et en fer, divers objets et bijoux. L'origine de ces morts est la bataille de Mont-Frouzi qui a eu lieu en 507. Elle a opposé une troupe de Wisigoths repoussée de leur capitale Toulouse et retranchée à Venerque, aux troupes de Thierry, fils de Clovis et futur roi de Reims sous le nom de . Les corps des deux camps y sont enterrés ensemble. On comprendra mieux la situation en consultant la carte 1 qui résume les campagnes franques.

Puis ce sont les Arabes qui attaquent en 721 et assiègent Toulouse. Après une courageuse résistance de la ville, Eudes d'Aquitaine vient y livrer une bataille qu'il gagne. Ce qui libère la ville qui est maintenant rattachée au duché d'Aquitaine. Malgré cette défaite, ces envahisseurs venus cette fois-ci du sud, multiplieront les incursions de ce côté-ci des Pyrénées en s'appuyant sur le royaume de Septimanie qu'ils viennent de conquérir et dont la capitale est Narbonne. Ce n'est que Charlemagne qui fera de la région une terre définitivement franque.

La naissance de l'abbaye
Les sources écrites

On sait qu'une abbaye bénédictine aujourd'hui disparue et dont la première construction pourrait dater de 814, aurait été reconstruite en 817. L'ensemble est recensé par saint Benoît d'Aniane qui visite Venerque régulièrement et il en perçoit tout de suite l'intérêt du fait de sa situation géographique. Elle figure sur l'état des monastères de l'empire de 817, ce qui constitue avant tout la première apparition écrite du nom de Venerque sous la forme Venercha. On y découvre qu'elle est l'une des 19 abbayes de la cinquième catégorie, c'est-à-dire qu'elle jouit d'une situation privilégiée car elle ne doit ni impôts, ni taxes pour lui permettre de se relever des périodes troubles du  siècle. Seules des prières sont demandées aux moines. Elle est placée sous le vocable de saint Pierre et le monastère fait partie de l'ordre de Saint-Benoît. L'appartenance de l'abbaye à cet ordre n'est sans doute pas non plus étrangère au privilège qui lui est octroyé car on sait que ce dernier était très influent auprès de Louis le Débonnaire. Ainsi les abbayes de son ordre auraient été plus épargnées que les autres pour ce qui est des redevances auprès du souverain.

La création

Ce monastère de Saint-Pierre de Venerque aurait été lancé par des religieuses d'une abbaye déjà existante lorsqu'elle se situait dans l'Aquitaine gauloise. Puis elle aurait été rattachée au  siècle à l'abbaye de Saint-Géraud d'Aurillac par les comtes de Toulouse, ce qui expliquerait la construction de forme pentagonale de l'abside et des deux absidioles de l'église qui est une forme usuelle de l'école auvergnate, alors qu'elles sont de forme ronde dans le Midi.

Localisation

Selon une lettre de l'abbé Jean Gilet citée par le colonel Jaubart, il aurait été retrouvé des débris de l'abbaye lors de la rectification du chemin de Venerque à Grépiac. Ils permettent de la situer entre Rive d'eau et la Halle. Ce qui est maintenant le presbytère, serait sur l'emplacement du dernier des vestiges des bâtiments conventuels, démolis vers 1900. Cette abbaye se serait trouvée adjacente à l'église actuelle dont les premiers travaux débuteront en 1182. Au  siècle, il faut imaginer tout l'espace qui court de l'église à Espeyrouzes, entouré par un enclos de hautes murailles. Elles devaient suivre grosso modo l'actuelle rue de Pyrénées. Ses terres vont de Julia jusqu'à Rivel.

Elle reçoit une partie de l'héritage par Alleus de l'évêque de Toulouse Hugues 960 à la mort de celui-ci en 972. Elle reste abbaye jusqu'en 1050, moment où elle devient un simple prieuré rattaché à Saint-Pons-de-Thomières, qui sera supprimé à son tour en 1612. Entre-temps il s'est vu donner le bois d'Orwal par le comte Guillaume IV de Toulouse en 1080.

La vie dans le bourg

Mais comme nous venons de le voir, il est fort probable que la fondation du bourg ait eu lieu avant celle de l'abbaye. Nous n'avons aucune trace du lien qu'il a pu y avoir entre les premiers habitants préhistoriques, la villa romaine attestée et la construction de l'abbaye. Le lieu était-il encore habité lorsque firent rage les deux batailles mérovingiennes ?

La langue que l'on parle en cette fin de premier millénaire est encore le latin imposé par l'envahisseur du début de notre ère. Mais ce latin est déjà fortement altéré en raison des apports barbares et des substitutions de termes locaux. On en a un exemple dans le serment de Strasbourg de 842. À partir de là se développera aux  siècle et  siècle la langue occitane qui sera largement diffusée par les troubadours.

Des fortifications ont été érigées en 1209 pour défendre le prieuré qui était devenu visiblement fort riche. Ce qui fait que le lieu sera considéré plus tard comme une place forte du catholicisme. Au point que lors de la bataille de Muret en 1213, les troupes de Simon de Monfort tournent autour de Venerque sans y pénétrer. C'est ainsi qu'au  siècle s'est installée une institution des religieux de la Sainte-Trinité dans le quartier qui porte encore aujourd'hui ce nom. Ils n'en partiront qu'à la Révolution, leurs biens étant alors confisqués et vendus comme biens nationaux.

L'apparition de la seigneurie

Avec le capitulaire de Quierzy de 877 qui accorde l'hérédité des offices et biens, se confirme un régime déjà connu mais qui va désormais s'installer vraiment et pour longtemps, celui de la féodalité. L'esclavage est aboli et est remplacé par la servitude. L'usage y veut que le seigneur protège ses sujets en contrepartie du travail fourni.

La famille de Falgar

Cependant il faudra attendre presque trois siècles pour trouver la trace écrite d'un seigneur qui prendra possession de Venerque. L'abbaye de Saint-Pons s'étant très certainement dessaisie d'une grande partie de ses biens, ceux-ci vont alors passer dans les mains de seigneurs. C'est en 1268 que dans un tableau sommaire des griefs du comte Alphonzen contre les consuls de Toulouse, il est fait mention pour la première fois d'un seigneur de Venerque en la personne de Guilhaume de Falgar (ou Falgario ou du Falga). Ses terres vont jusqu'à Lacroix-Falgarde qui en rappelle le nom. Elles englobaient vraisemblablement Miremont et Goyrans. Un de ses descendants, Raymond, aurait fait ériger les fortifications de l'église en 1360 lorsqu'il organise la défense du Languedoc contre les Anglais. Le clocher-donjon dont les créneaux dominaient la face Nord, a été construit pour défendre ce côté de l'église car il était facile à surprendre car situé en plat pays. Il permettait d'observer jusqu'au Vernet. En 1369, un descendant portant le même prénom sert à Carcassonne aux côtés du comte de Poitiers, contre les Anglais. Ce premier seigneur de Venerque est en fait le neveu de Raimond Du Falga qui fut évêque de Toulouse et il est surtout connu comme un inquisiteur qui poursuivit avec vigueur les hérétiques. Il s'agit d'une famille de très ancienne noblesse. Elle aura donné au moins 3 capitouls à Toulouse : Armand (1278), Bernard (1285) et Raymond (1516). Leurs biens passent ensuite dans la famille Montant.

Le 16 février 1474, les Falgar cèdent une partie importante de la seigneurie au seigneur de Plaigne qui était le neveu par alliance de Jeanne de Falgar.

Cette famille conservera sa souveraineté sur le village, parfois en la partageant, jusqu'en 1532, date à laquelle elle passe pour moitié au pouvoir de Roger d'Espagne, baron de Montespan, et de Bertin-Pinsaguer.

La charte de libertés

Au début du  siècle qui est marqué par l'affranchissement total des serfs, Venerque reçoit enfin la Charte des Libertés alors qu'elle existe depuis le début du  siècle. Ce texte garantit à toutes les communes de France, avec connaissance pleine et entière par la royauté et les seigneurs, des coutumes établies et de privilèges importants. Ces termes sont très précis et bien avancés pour l'époque car les pouvoirs seigneuriaux sont contrebalancés par des consuls élus. Ces derniers défendaient des engagements pris et des serments sont prononcés. Des cas de résistance enflammée sont retrouvés dans les archives comme en 1709 où les consuls refusèrent catégoriquement de reconnaître le procureur juridictionnel nomme par le seigneur. Le conseil des Consuls veillait scrupuleusement au respect de ce texte. Leurs assemblées avaient lieu les dimanches et les jours carillonnés de manière à ne pas troubler les travaux des champs. Le plus souvent ils se réunissaient devant le porche de l'église après les vêpres. Puis par la suite, ils disposeront d'un local dédié. Ils se distinguaient par le port sur les épaules d'un chaperon rouge et noir. Dans les faits ils sont nommés par le seigneur sur proposition des consuls en place. Ils se recrutaient parmi les notables. Ils prennent des décisions essentiellement administratives et techniques concernant la vie de la cité. Cette charte restera en vigueur jusqu'à la Révolution. En parallèle est créée la milice communale réduite à un « valet Â» jusqu'à la Révolution. Contrairement à l'idée reçue, le pouvoir des seigneurs est loin d'être absolu, tempéré qu'il est par les consuls.

Les conflits de pouvoirs ne sont pas avérés entre le château et le monastère.

La bourgade prend son essor

C'est en 1316 qu'est fondé l'hôpital des Peyrouzes dont on ne sait s'il abritait des lépreux ou des gens atteints de la maladie de la pierre ou tout simplement des pauvres. Un cimetière y était adjacent. Il donnera le nom à un quartier de Venerque.

Le 13 mars 1363 le prieuré de Venerque est attribué par le pape Innocent VI à Hugues de Saint-Martial cardinal de Sainte-Marie du Portique contre un droit de 130 livres (Annate).

Le bois de Combescure devient propriété communale le 15 janvier 1443 sur décision du futur Louis XI. Toujours confirmée par le pouvoir royal, cette propriété prorogée avec parfois des réserves comme le 15 juin 1543, ou avec un droit à payer au Roi sous forme d'albergue. L'application de la charte des libertés, le 16 février 1474, confirme que ce bois appartient en propre aux habitants de Venerque. Cependant tout ne se déroulera pas pour le mieux car ce bois attire les convoitises et la décision royale pas toujours respectée par l'Intendant de la Province. Les procès se multiplient comme le 27 juin 1725. Et ce n'est que la Révolution qui mettra un point final à ces démêlés, la propriété pleine et entière revenant désormais à la commune. Ce nom de « Combescure Â» vient du patois « Combo escuro Â» ainsi nommé en raison du taillis épais et impénétrable qui le formait, et du sillon ombreux qu'y traçait le ruisseau d'Oubal aux temps les plus reculés. Ce bois constitue, avec celui de Bourma, ce qui avait été épargné par les défrichements successivement du bois d'Ortzwal donné aux religieux en 1080.

Le pastel est la richesse du pays dès cette époque. Venerque fait alors partie du Pays de Cocagne.

L'époque Moderne

En 1532, c'est la famille Lancefoc qui prend la suite des Falgar. Cette très ancienne dynastie noble laisse ainsi la place à une maison de commerçants qui donnera plusieurs Capitouls.

En 1550 la famille Brun prend le relais des Lancefoc jusqu'en 1560, date à laquelle Jeanne de Vidal épouse en secondes noces Jean de Mansencal, maison dont la lignée allait rester à la tête de la commune jusqu'à la veille de la Révolution. Dès l'arrivée de cette dynastie dont Jean est hautement estimé par , Venerque s'érige en baronnie. Ainsi tous les Mansencal qui se succèdent maintiendront ce titre de baron. On y voit déjà les noms des riches propriétés bien connues comme les Maurices, les Boulbènes, la Bouriasse et la Trinité (appartenant au convent de la sainte Trinité de Toulouse), qui constituent même des petites seigneuries. Elles changent plusieurs fois de mains jusqu'au  siècle.

L'arrivée de précieuses reliques

À cette époque la ville est fortifiée et l'ampleur de ses édifices s'explique par le fait que son église possède le plus riche trésor de la contrée après celui de Saint-Sernin. Il s'agit des reliques constituées de restes de saint Phébade et de sainte Alberte. Elles ont été amenés d'Agen pour les mettre en lieu sûr et à l'abri des pillages lors des guerres de Religion. Elles y étaient en sécurité car à l'époque Venerque était un village calme, fidèle à la religion catholique et bien protégé par son donjon et ses fortifications. Elles sont si précieuses que lors des processions, des hommes en armes accompagnent et protègent le reliquaire, comme le signale Théodore de Bèze le 25 avril 1562. En effet ce trésor fait l'objet de réclamations à la suite d'un vol dans la cathédrale d'Agen et les anciens propriétaires pourraient tenter de venir les récupérer. Pour apaiser ces tensions, une partie des reliques du saint évêque leur seront rendues en 1653.

Malgré cela, Venerque n'était alors qu'une seigneurie placée sous la dépendance d'Auterive qui était l'une des 7 baronnies que comptait le comté du Lauragais.

Les guerres de Religion

En cette période de querelles religieuses, Venerque n'adhère pas à la Réforme mais subira les contrecoups des guerres. C'est ainsi qu'en 1570 l'amiral Coligny pourchassé par les troupes royales catholiques saccage plusieurs villages du Lauragais dont Venerque. Puis en 1595, ce sont les catholiques de la Ligue conduits par le duc de Ventadour (Anne de Levis) qui s'empareront de Venerque. Ils mettent le feu aux défenses qui gardaient le bourg. Ils établissent leur camp sur l'actuel foirail qui a d'ailleurs gardé le nom du "Duc" comme le restaurant qui s'y trouvait jusqu'au début de ce millénaire. Il destitue François de Mansencal et fait détruire les remparts entourant la ville, construits par Coligny. Il laisse une garnison sur place.

En 1612 les moines quittent le prieuré après 800 ans de présence. Leurs biens sont affermés ou vendus.

Le bourg qui compte 1 200 habitants s'étend maintenant vers le lieu-dit Espeyrouzès à la suite de la place libérée par les moines. Il se divise en deux : au Nord le village proprement dit appelé « laïcs Â» et au Sud les « religieux Â». On y accède en venant de l'Ouest par un bac qui fait la navette sur l'Ariège situé au cap del Sérié. Le port fluvial est très dynamique. On passe la Hyse à gué en face de Rive d'eau. Venerque devient alors une juridiction purement seigneuriale entre les mains des Mansencal qui sont peu présents au village.

L'avènement de Henri IV amène une période de calme et de sécurité, propice à la prospérité.

Tout irait pour le mieux, cependant des actes de rébellion se produisent en réponse à des impôts jugés trop importants comme en ce 6 octobre 1656 où le sieur Pierre Durtaud se défend les armes à la main contre une saisie d'une partie de sa récolte.

Malgré tout, les relations vont se tendre entre les seigneurs et les consuls, notamment au début du  siècle. L'opposition entre consuls et seigneurs devient de plus en plus vive avec le temps. On peut même parler de lutte outrancière en 1715 où personne ne veut céder sur rien. Le caractère des Mansencal y étant certainement pour quelque chose car ils avaient déjà eu un conflit violent avec le baron de Grépiac Jean-Denis de Lahillière, avec meurtre à la clé.

Le 28 décembre 1727, un ordre du roi stipulant l'ouverture d'une école, n'est pas suivi d'effet. Il faudra attendre pour cela le  siècle et l'avènement de la République.

Le début de l'essor commercial

Le 3 décembre 1730, il est décidé d'établir à Venerque des foires et des marchés. C'est le début de l'essor commercial du village. Vu l'importance que prend la commune à la suite de cette décision, il est nécessaire d'améliorer l'accès à Venerque. Ainsi est-il engagé un vaste chantier de rénovation des ponts et chemins en 1776. Le défrichement des terres est lancé par Jean-Pierre d'Assezat pour accroître la production et éviter ainsi les famines comme cela s'est produit en 1751 et 1752. Cette opération durera jusqu'en 1781.

Le 24 août 1786 est créé un conseil de gestion des fonds des pauvres présidé par le curé. La nouveauté est que cet organisme est maintenant coadministré par un conseil et n'est plus du seul ressort du curé. Cette structuration est rendue nécessaire pour faire face aux multiples disettes, intempéries et mauvaises récoltes.

L'année 1789 est marquée par l'affrontement entre le curé et les consuls, à propos de la réparation du presbytère. Puis la Révolution vient changer l'organisation du village. Ainsi l'équilibre entre consuls et seigneurs est-il rompu, et désormais c'est un maire qui assurera la direction du village. Le dernier seigneur est Polastron de la Hilière et le dernier consul est Jean Rouganiou dont le mandat se termine le 30 janvier 1790.

L'époque contemporaine

Les débuts de la République

L'avènement de la République amène une nouvelle organisation. Le premier maire est Jean Sengely qui est un ancien consul. Il prend ses fonctions en février 1790. Cette année-là est rétabli le pèlerinage traditionnel à Notre-Dame-des-Bois à Clermont-le-Fort. Il a lieu le 25 avril, jour de la Saint-Phébade. Il avait été interrompu, non pas en raison de la Révolution mais à cause de débordements lors des "haltes de rafraîchissements". En 1792 on crée le poste de garde champêtre. Le premier titulaire en est Jean Lacroux.

Les débuts de la République sont difficiles et les mandats des premiers maires ne sont guère longs. Les tensions sont vives. Si le curé citoyen manœuvre habilement, les élus, le procureur officiel municipal et les notables s'affrontent. Pendant la période troublée de la Terreur, le curé constitutionnel n'est guère apprécié et des messes clandestines sont organisées par des prêtres non acquis à la République à la ferme du Rau qui se situe à l'orée de la forêt de Combescure. À cette instabilité s'ajoutent les conscriptions pour rejoindre les armées de la République qui défendent les frontières menacées. C'est dans ce contexte qu'on voit arriver dans la commune 30 prisonniers espagnols, ils sont placés chez des agriculteurs. Malgré tout Venerque traverse la douloureuse période de la Terreur sans effusion de sang. Dès 1795 les municipalités cantonales remplacent les mairies municipales. Ainsi le maire instauré par la Révolution est-il remplacé par l'agent municipal. Joseph Chaurou et François Goulesque occuperont successivement cette fonction. Pendant les troubles de la fin du Directoire, Dame Polastron qui est revenue à Grépiac, est une des chefs de l'insurrection royaliste qui gagne le Sud. Elle a des relais et des appuis à Venerque où on organisait des réunions secrètes à la ferme de Bourges.

Les choses se calment avec l'arrivée du  siècle et Venerque compte désormais 3 quartiers : Rive d'eau qui est le berceau de la cité, le Foirail qui est la place de l'église et l'Houm. Ce sont les coupes dans la forêt de Combescure qui permettent de faire vivre la commune.

L'Empire et la Restauration

Avec l'avènement de l'Empire et les guerres napoléoniennes, 33 % de la population part à l'armée. En octobre 1806 a lieu la délimitation exacte du territoire de la commune. Ainsi Julia, qui était une enclave de Clermont le Fort, est donnée à Venerque par le préfet. Par contre il concède dans le même temps à Le Vernet tout son territoire qu'elle avait sur la rive gauche de l'Ariège. Les anciennes limites n'étaient pas claires et la rigueur napoléonienne vient remettre de l'ordre dans tout ça. Cependant, des litiges demeureront avec Issus et Grépiac jusqu'en 1823. L'entretien et l'amélioration des voies de communication sont alors les principales préoccupations des édiles locaux.

En 1814, les troupes anglaises commandées par le duc de Wellington sont dans la région.

La Restauration ramène un peu de calme et de sérénité. Louis XVIII autorise alors la construction du Moulin le 20 janvier 1821. L'autorisation de la prise d'eau n'arrive que le 30 août 1829. Le 28 octobre 1829 est mis à l'étude un projet novateur pour l'époque, celui de l'enlèvement des ordures ménagères, au rythme d'une fois par semaine.

L'expansion du  siècle et le début du  siècle

Le  siècle est surtout marqué par le développement des routes qui confirme Venerque comme un carrefour important entre le Lauragais et la plaine de l'Ariège. En 1841 est ouvert à la circulation un pont suspendu sur l'Ariège en remplacement du bac. Ce pont de 90 mètres à travée unique est soutenu par 8 câbles d'acier qui reposent sur 4 obélisques de 10 mètres de haut. Il sera à péage jusqu'au rachat de la concession par l'État en 1883. En 1864, le pont suspendu est remplacé par un pont fixe à double voie, puis est mis en service un second pont en brique sur la Hyse. Ces deux ouvrages permettent d'atteindre directement la gare ferroviaire qui vient d'ouvrir. Une diligence assure ce transport de la gare jusqu'à Saint-Léon. Cette situation assied le caractère commercial de la bourgade. Les deux ponts résisteront aux inondations de 1875. La violence des flots est alors telle qu'ils vont incliner les platanes plantés en 1869. L'essor de la commune est important, au point qu'on y ouvre un bureau de poste en 1878. Puis on y aménage un champ de foire en 1880 sur l'esplanade du Duc.

On peut dire que ce siècle verra rayonner Venerque tant sur le plan scientifique que sur le plan littéraire. Aux découvertes fondamentales de Jean-Baptiste Noulet qui lance la préhistoire comme une science à part entière mais aussi de l'abbé Melet qui invente les reliques de sainte Alberte, s'ajoutent les poèmes de l'abbé Jean Barthès qui saisit du regard ce qui l'entoure pour le faire envoler vers les étoiles.

Le début du  siècle commence par la distinction de la Batane qui remporte le premier prix de carillonneur.

Les 2 guerres mondiales

L'adduction à l'eau potable est presque terminée en 1914, moment où éclate la Première Guerre mondiale. Comme partout elle fera dans le village son cortège de morts pour la France. Elle n'épargnera personne, pas même l'abbé Jean Gilet qui sera envoyé sur le front de Salonique. Heureusement il en reviendra sain et sauf, et restera curé du village jusque dans les années 1950. Un magnifique hommage sera rendu aux poilus locaux lors d'une superbe exposition du 23 au 27 mai 2014.

Des Trente Glorieuses à aujourd'hui

En 1955, on construit un barrage sur la Hyse qui sera pourvu de deux écluses en 1967. L'année suivante, l'actuelle poste est ouverte au public. L'ancien bâtiment servira désormais de presbytère et on en profite pour percer l'actuelle rue Jean-Gilet, ce qui permet de fluidifier la circulation en transit dans le village. Les travaux engendrés permettent de mettre au jour de nombreux ossements que l'on pense provenir de l'ancien cimetière de l'abbaye.

Le , la flamme olympique passe à Venerque.

En 1972, un éboulement a lieu à Sous-Roches. Il est dû au minage du Pech-David par l'Ariège. Un enrochement est pratiqué mais le processus est irréversible et dans les années 1990 un autre phénomène du même type se produira plus en aval. Celui-ci menacera plusieurs habitations qui devront être évacuées définitivement par leurs habitants, sur décision de la préfecture.

Le , le Tour de France passe pour la première fois à Venerque. C'est lors de la quatorzième étape Lodève-Colomiers qui sera remportée par Jean-Pierre Genet. Celui-ci a démarré à 15 kilomètres de l'arrivée, juste après la dernière difficulté de la journée qui est la modeste côte de Saint-Léon. Beaucoup de Venerquois s'y rassemblent croyant mieux y voir les coureurs. Vu la faible longueur de la difficulté, ce sera une meute compacte qui passera devant son public à très grande vitesse. Le plaisir ne durera que quelques secondes. Ce Tour n'est pas anodin car il est finalement remporté par Eddy Merckx qui signe alors sa cinquième victoire dans la Grande Boucle, égalant ainsi le record de Jacques Anquetil. Il faudra attendre 2015 pour que le Tour de France revienne dans la commune lors de l'étape Muret-Rodez avec un départ réel donné à la sortie de Venerque, route du mont Saint-Charles.

Toujours en 1974 est lancée la construction du tout-à-l'égout et de la station d'épuration. Le 29 mai 1977 ont lieu des inondations qui vont être les plus importantes depuis les années 1950.

En novembre 1980, il est décidé d'agrandir le pont sur l'Ariège qui est trop étroit pour la circulation devenue maintenant conséquente. Mais on doit pour cela démolir les parapets en brique et surtout les deux maisonnettes situées de part et d'autre de la chaussée, à l'extrémité du pont côté Le Vernet. Ces deux petits édifices très rares étaient les derniers témoins du paiement de l'octroi que l'on devait pour traverser le pont. Le progrès a eu raison de la conservation du patrimoine historique. Une décision curieuse quand on sait que deux ponts neufs avaient été construits peu de temps avant : l'un en amont à Grépiac, l'autre en aval à Clermont-le-Fort. La conséquence sera que la circulation sera certes plus facile mais surtout plus nombreuse, décuplant notamment celle des camions. Ces derniers passant au pied de l'église et rétrogradant en bas du clocher, produisent des vibrations qui contribuent à fragiliser le précieux édifice. Ce problème est aujourd'hui amplifié par l'ouverture de la sortie d'autoroute à Nailloux qui a provoqué encore plus de trafic dans le village.

Sur la période 2014-2020 on notera plusieurs réalisations dont :

  • Les différents refus d'implantations d’antenne de téléphonie,
  • La réalisation d'un nouveau schéma directeur du zonage de l'assainissement
  • La mise en service d'une nouvelle restauration scolaire
  • La transformation du Plan d'Occupation des Sols en Plan Local d'Urbanisme
  • La création d’une offre d'habitat social diversifiée avec un accès à la propriété via l'accession sociale
  • La finalisation de la fusion des deux intercommunalités du territoire
  • La création d’un Conseil des jeunes
  • L'acquisition communale de la zone protégée du Lac de La Tuilerie
  • La vente du local communal au Crédit Agricole
  • La mise en place du Plan Communal de Sauvegarde en cas d'accident majeur
  • La tarification sociale de la restauration scolaire
  • La mise en accessibilité des bâtiments publics pour les personnes à mobilité réduite
  • L'achat de véhicules électriques pour les services communaux
  • La diminution de la consommation énergétique de l’éclairage public
  • La création d’un Conseil Consultatif de Développement
  • La mise en place d'une couverture Santé Prévoyance pour le personnel communal
  • L'acquisition d'une réserve foncière communale sur le secteur Figeac
  • La création d'aides sociales pour l'accès aux activités sportives et culturelles en direction de la jeunesse
  • La rénovation de la Voirie de Loup Saut avec son cheminement piéton
  • La réhabilitation du bâtiment de La Poste avec la création d'un logement d'urgence sociale
  • Le lancement du projet architectural d'un Espace Socio Culturel
  • L'urbanisation de la route de La Trinité
  • La création d'un tourne à gauche route de Narbonne et élargissement du chemin de Ginesty pour le nouveau quartier des Vignes.

Héraldique

Son blasonnement est : D'argent au pairle d'azur. Venerque est dotée de ses armoiries vers 1005, lors de la Première Croisade.

  1. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s Colonel Frédéric Jaubart, Histoire de Venerque, document non publié, 1939.
  2. ↑ Noulet 1880.
  3. ↑ a b c d e f et g Tufféry 1989.
  4. ↑ Montagné 1995, p. 19-24.
  5. ↑ a et b Barthès 1896.
  6. ↑ Barrière-Flavy 1893.
  7. ↑ Migne 1856, p. 803.
  8. ↑ Hélyot et Bullot 1718, Chapitre XIV.
  9. ↑ Alfredius Boretius, Capitularia regum Francorum, Ed. Hannoverae, 1883, p. 351.
  10. ↑ Bulteau 1684.
  11. ↑ Gallia Christiana, T. XIII, 1785, p. 88.
  12. ↑ selon l'historien toulousain Jean Dalbigo cité par le colonel Jaubart (op.cit.).
  13. ↑ Enlart 1929.
  14. ↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées L437
  15. ↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées L518
  16. ↑ Germain La Faille, Extrait du traité de la noblesse des Capitouls de Toulouse, 1707.
  17. ↑ Claude De Vic, Joseph Vaissette, Histoire générale de Languedoc, tome IV, p. 355, 1876.
  18. ↑ a et b Jean Ramière de Fortanier, Les Droits seigneuriaux dans la sénéchaussée et le comté de Lauragais (1553-1789) : étude juridique et historique, 1981 (reprint de sa thèse de doctorat de 1932).
  19. ↑ Jean-Marie Vidal, Documents pour servir à dresser la Pouillé de la province ecclésiastique de Toulouse de 1345 à 1385, Impr. Veuve Francal, Foix, 1900.
  20. ↑ De Vic et Vaissette 1841, p. 855.
  21. ↑ Colonel Gurwood C.B., The Dispatches of the Field Marshal The Duke of Wellington, during his various campaigns in India, Denmark, Portugal, Span, the Low Countries, and France, vol. VII, éd. John Murray, 1852, p. 709, append. no 13.
  22. ↑ Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne, 13 février 1841.
  23. ↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Noulet
  24. ↑ Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées melet
  25. ↑ Jean-Pierre Roland, Venerque 14-18 : vie et mort au front, La Dépêche du Midi, 27 mai 2014.
  26. ↑ Eugène Harot, Les Armoiries des communes de la Haute-Garonne, Privat, 1910.

Héraldique

Son blasonnement est : D'argent au pairle d'azur. Venerque est dotée de ses armoiries vers 1005, lors de la Première Croisade.

  1. ↑ Eugène Harot, Les Armoiries des communes de la Haute-Garonne, Privat, 1910.

Culture

C'est surtout la musique qui est au cœur des activités culturelles et elle se décline aujourd'hui en 3 structures distinctes. Depuis 1976, la municipalité s'investit beaucoup dans la culture qu'elle a contribué à lancer puis à professionnaliser en s'attachant les services d'animateurs.

  • L'ACLSV, est une association culturelle fondée en mai 1977 sous l'impulsion de la municipalité. Si un élu en fut le premier président, ce fut son successeur immédiat, Jean Nicolle, qui la développa et lui donna sa stature actuelle. C'est en 1983 que, sous l'impulsion de Gérard Roussel, un club informatique va être créé dans cette structure. Il fut pilote dans la région. Parmi ses animateurs alors simples étudiants, deux deviendront docteurs en informatique,, un docteur en physique et deux autres ingénieurs.
La musique
  • Venerque possède une tradition musicale. On peut y voir ici la conséquence d'un travail important que l'on doit au compositeur local Edouard Lacombe. Il a contribué à faire aimer et pratiquer la musique par le plus grand nombre. Tout avait commencé dans les années 1930 par la création d'une clique qui disparut avec les anciens combattants.
  • Les Échos de la Hyse, les musiciens maniant avec talent la trompe de chasse, ont participé régulièrement aux Championnats de France et y ont obtenu de nombreux titres tant nationaux qu'internationaux.
  • Une école de musique associative a été créée en 1974. Dès sa naissance l'harmonie musicale se fit connaître et elle se produisait à l'extérieur du village. Ce qui permit de tisser des liens et des traditions de concerts annuels, comme dans le petit village ariégeois de Gestiès. Elle alla même jouer jusqu'en Espagne, dans le port catalan de Llançá, grâce à des liens qui avaient été tissés avec la famille Berri propriétaire d'un hôtel local. La musique rapproche les peuples et est un langage universel. Elle peut servir aussi à faire passer des messages. Les personnes présentes lors du premier voyage n'oublieront certainement jamais les yeux humides, la joie contenue et la gorge serrée de quelques vieux républicains espagnols écoutant avec émotion notre Marseillaise, symbole de liberté, venir éclater aux oreilles du maire franquiste de l'époque cloué sur le pas de porte de sa mairie. Il n'en bougera pas et refusera même de faire rentrer dans sa mairie le maire français et son premier adjoint. L'arrivée de la démocratie amènera au pouvoir des gens plus fréquentables et ces concerts à Llançá prirent de l'ampleur. Une tradition s'installa. Rapidement la chorale de Calella vint se joindre à ces manifestations. Les relations se firent de plus en plus fortes entre les gens. Elle a failli être à l'origine d'un jumelage avec Llançá. Mais l'inertie et le manque d'initiative du maire de l'époque firent échouer le projet. Actuellement gérée par un conseil d'administration composé uniquement de bénévoles, l'école emploie 11 professeurs et forme près de 120 élèves (2012). Plusieurs ensembles musicaux complètent l'école : un orchestre d'harmonie, un jazz band (Phil's Jazz Band) et un orchestre « junior Â» (Calissia). Les musiciens proposent plus de dix concerts par an.
  • Une chorale existe à Venerque depuis 1992. Rattachée tout d'abord à l'école de musique, elle passe en association en 2008 sous le nom de Vocal'hyse et participe à de nombreuses manifestations locales, régionales, nationales et européennes.
  1. ↑ Bien vivre à Venerque, no 12, juillet 2012, p. 14.
  2. ↑ Xavier Ferrières, Résolution d'un problème inverse en biologie cellulaire : estimation du coefficient de diffusion et de dimérisation via une équation parabolique non linéaire, thèse de doctorat de troisième cycle, Institut national polytechnique de Toulouse, 1987.
  3. ↑ Serge Rainjonneau, Un modèle orienté objet pour la simulation comportementale, thèse de doctorat de l'université Paul-Sabatier, 1992.
  4. ↑ Patrick Rives, Étude spectroscopique et cinétique des mélanges Xe-HCl dans le domaine du proche ultra-violet et du visible, thèse de doctorat de l’université Paul-Sabatier, no 1505, Toulouse, 1993.

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