Fourtou

Localisation

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Fourtou : descriptif

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Fourtou

Fourtou est une commune française située dans le Sud du département de l'Aude en région Occitanie. Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du massif des Corbières, un chaos calcaire formant la transition entre le Massif central et les Pyrénées

Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Orbieu, le Rialsesse, le ruisseau du Moulin de Fourtou et par divers autres petits cours d'eau

La commune possède un patrimoine naturel remarquable : deux sites Natura 2000 (les « hautes Corbières » et la « vallée de l'Orbieu ») et trois zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Fourtou est une commune rurale qui compte 79 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 423 habitants en 1821

Ses habitants sont appelés les Fortonais et ses habitantes les Fortonaises.

Géographie

Commune située dans la haute vallée de l’Aude, sur l'Orbieu.

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.

Accès

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Fourtou
Arques Albières
Sougraigne Fourtou Auriac
Bugarach
(par un quadripoint),
Camps-sur-l'Agly
Cubières-sur-Cinoble Soulatgé

Hydrographie

La commune est dans la région hydrographique « Côtiers méditerranéens », au sein du bassin hydrographique Rhône-Méditerranée-Corse.

Les ruisseaux

Elle est drainée principalement par l'Orbieu, le ruisseau (du Moulin) de Fourtou, le ruisseau de la Tour, le ruisseau de l'Hermita, le ruisseau des Héritiers et le ruisseau du Fort, qui constituent un réseau hydrographique de 20 ,.

L'Orbieu (oriburo pour les Carolingiens, en latin) d'une longueur de 84,1 Aude à Saint-Nazaire-d'Aude, après avoir traversé 22 communes.

La Rialsesse, (IGN dit le) d'une longueur de 14,2 Sals au pont de Pachevan, après avoir traversé 6 communes.

Le ruisseau de Fourtou, en amont du village, est appelé localement ruisseau des Violes où il prend sa source. L’été il se réduit à quelques flaques du côté de Farenc, alimentées par les sources voisines. Il rejoint le ruisseau de Fourtou à sa source, à la Fontaine vieille, au bas du village. Il passe (à sec) au gué du Saoutadou, du nom d’une petite cascade (quand il pleut). Le ruisseau du Fort est aussi souvent à sec. Les autres sont permanents et tous abondent l'Orbieu.

Au-dessous du Parégot, on trouvait des écrevisses et du poisson (barbeaux, truites). On ne se souvient pas lesquels sont les tataroches et les pancharles, noms locaux de poissons communs ou bien noms inventés pour mystifier les enfants ?

Les sources

Les sources seraient au nombre d’une centaine d’après le plan cadastral de 1832. Déjà on estime qu’environ 35 fermes ou hameaux ont été habités en dehors du village, tous alimentés par une source. À la Bernède « la foun » située à 500 m des maisons oblige à d’incessants va-et-vient, par un chemin bordé de buis et hêtres centenaires. Elle alimentait pourtant 35 personnes en cinq familles. Au Fort la ferme est dotée d’une citerne emplie par récupération de l’eau de pluie sur la toiture. Une petite ouverture, close par une porte, à hauteur de l’évier, permet de puiser l’eau sans difficulté. A Marot, l’eau de la source arrivait à l’évier. Les sources dans les lieux non habités sont souvent repérées et protégées par une haie de buis, circulaire. Elles permettent aux travailleurs de se désaltérer. L’utilisation d’une eau non filtrée ni traitée a toutefois entrainé des cas de fièvre typhoïde.

Depuis la fin du 19e siècle le village est approvisionné par un captage de la source des Violes. Mais au vu des normes sanitaires modernes, l’eau a été déconseillée à la consommation cent ans plus tard. Un nouveau captage a été effectué sur la source del baïral (béal, bézal,) vers la Tour, Louis Argence étant maire. Des puits ont existé : à la Bernède et Mandrau dans des bergeries, au village dans le jardin du dernier cordonnier.

Antérieurement le village dépendait de la source de la Fontaine vieille. C’est un site remarquable, au pied du village, auquel on accède par un petit chemin pentu sur environ 200 m. De la falaise en face sort une eau très froide. Un lavoir et un abreuvoir y étaient aménagés et ce fut le seul point d’eau pendant des siècles. On imagine la difficulté d’approvisionnement, la pénibilité d’y aller laver de lourdes corbeilles de linge, et d’y mener boire les troupeaux. En plus l’hiver, le soleil n’atteint pas ce fond de vallée très encaissé. Lavoir et abreuvoir n’y seront transférés qu’en 1912, Alberny Paul étant maire.

Liste de sources : elles portent la plupart du temps le nom d’une campagne qui en est indissociable, par exemple « la fon ou foun de Marot » mais on peut en citer d’autres : la Bout, Reyré, Périé, la fon de Courgolis et la fon Soumiade près de la Souleille, la fon de Timbau, de la Roussette, de Méric. La fon de Bézalet alimente la rivière de la Bernède, elle-même prenant sa source au Baïral. La fon de Péso qui est une résurgence de la source de la Bernède, et tout près au Courtal Nou, et la Douço près de Casaril ; la fon dé Méric, la fon de l’Hermita, la plus belle ; cette métairie en comptait trois. Enfin la magnifique fon de la vallée de la Sémal et la fon du Planal.

Contrairement à ce que ces développements pourraient faire penser, Fourtou souffre de sécheresse l’été.

Les cascades du Parégot : Il y a une petite cascade sur le ruisseau de Fourtou et une magnifique chute de plus de 100 m sur le ruisseau de la Tour que l’on peut admirer quand il a bien plu. L’été il n’en reste qu’un mince filet d’eau. Demandez la photo à rbr@orange.fr.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Pyrénées orientales, caractérisée par une faible pluviométrie, un très bon ensoleillement (2 600 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 amplitude thermique annuelle de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Mouthoumet à 10 vol d'oiseau, est de 12,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Réseau Natura 2000
Site Natura 2000 sur le territoire communal.

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats :

  • la « vallée de l'Orbieu », d'une superficie de 17 765 Barbeau méridional et du Desman des Pyrénées en limite nord de répartition

et un au titre de la directive oiseaux :

  • les « hautes Corbières », d'une superficie de 28 398 Busards, l'Aigle Royal, le Circaète Jean-le-Blanc, qui trouvent sur place des conditions favorables à la nidification et à leur alimentation du fait de l'importance des milieux ouverts.
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Deux ZNIEFF de type 1 sont recensées sur la commune : le « bois du pech de la Paille et du Trou de la Relhe » (328 , et les « ruisseaux de la Tour et du Moulin en amont du Paregot » (9  et une ZNIEFF de type 2, : les « Corbières occidentales » (59 005 .

  1. Carte IGN sous Géoportail
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  7. Conseil municipal en ligne 2.6.1912 AD 11 p. 71d
  8. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Les hameaux et fermes sont appelés « campagnes » ; les fermes seules sont aussi nommées « bordes » comme les bergeries isolées.

Les campagnes : les Audouys, Baquié ou Vaquiès dit Bernède basse, Bascou ou le Basque, Belot, la Bernède, Blanchard, Bouchard (Bouissard, Bouizard), Boutet, le Carretier (les Carratiers de Bouchard), Casaril, Espeut, le Fort, Fourques, la Garosse, l’Hermita ou Ermita, les Héritiers (l’Aïrétié), Mandrau, Marot, Méric, le Méricaïre, Mérigou (ou le Puget), la Mouline, le Moulis, Le Parégot (Pérégau del rec en 1698 - peut-être un diminutif de parrec « parc à moutons », mais gau est gué en catalan), le Pech, Pétit, Perréu, Peyranis, masage de Peyrenille qui serait Salsisse, la Souleille, Timbau, Tisseyre (Tycheïré).

Mandrau aurait été édifié vers 1560 par Jean Mante, dit Mandrau.

Le nom de Marot est donné par l’inventaire Roque (1564-1585), où un certain Marot Chanet [à moins que ce soit Chauvet] reçoit de l’archevêque de Narbonne un fief de « cinquante cesterses terre » (IV, f 500) à la « Colhade das Saucles », lieu non identifié ; la fondation de la campagne pourrait dater de cette époque-là. Les Chauvet et les Guichou y furent très nombreux.

Dans l’inventaire Roque, on trouve « un casal au lieu dal Puget » (1584-1585 IV, f 504). Mais ce toponyme topographique (le petit Pech) s’effacera bientôt en faveur du nom de personne Mérigou (le petit Méric). C’est un Méric Bonis ou Bony qui aurait fondé cette métairie au XVIe siècle. Le Pech, tardivement constitué en campagne, absorba une partie des terres du Puget, pour se doter d’un domaine foncier autonome (Claude Pla).

Cassini donne un hameau au sud de la Bernède dans le tènement de la Tour : le Cardut, c’est peut-être le Moulin de la Tour (métairie recensée en 1851).

Citons aussi Lauzadel (l’Aouzadel) et les Bernous bien qu’ils soient sur la commune de Sougraigne, tant la vie de ses habitants est intimement liée à Fourtou (école, paroisse, courrier, etc.). De ces promontoires on peut voir le pic de Bugarach et les Pyrénées, superbes avec la neige. De même la Font Salée (Sougraigne) a dû être rattachée à certaines époques à la paroisse de Fourtou.

Les bordes : de la Tour, des Violes, la borde de Charles, celle de Martel, et celle de Provenço, la bergerie du Tuc, de Gourgoly, Michalot et d’autres.

Les sources : cf. rubrique hydrographie.

Rochers : roc de Rouby, de Gau, roc Rouge et Roc blanc, le roc de Récaussiéro et roc de la Castille à la Bernède, roc de Gros Jon, roc de Tougnout, roc Del Caunel, roc des Escaïrots,

Des sarrats : dé Baquié, de Bernichou, dé la haillos, de Vinca, dé la brugos, Del Planal, Cocut, Cuqueilh, la serre Canteil.

Lieu-dits et terroirs : le Vigné, la Grange (pourrait être une ancienne possession ecclésiastique), les Espergailhès, Gautié, Farenc, la Boutasse, Cantoulhous (canto loups), la Bétouse (l’Avétouze), la Gourgue, le trou de la Reilhe, le pont de Martel, le Pech de la Paille, la plaine de la Semal.

Passages : Pas du bouchet, col de la Fage, pas de la clapo et pas del miech, pas de la fouiro, col del formigatié, pas del Palenc et pas del Tuli, pas dé la relhe ou traouc dé la relhe.

Les champs : citons en quelques-uns seulement - le champ du clapier (le clapier est un tas de pierres constitué autrefois, l’hiver après les labours, en « espeyran » les champs). Lé prat de l’archevesque à Lauzadel. À Marot : Larigairé, la Fumadeillo, les Guindiés, le Bac, la Souleille, la Bout, la Débauche, le clôt d’Orbieu, le Soula, Rouyré. Et encore lé camp dei Moulis, celui de la Bergnasso, le clot, le campet, la coume, le champ grand, de la doucette, des escarbounières, le planal dé l’Aïrétié, frigolet, de la gréou, dal saumiès, etc.

  1. Cadastre, cartes IGN et de Cassini, Conseil municipal.

Histoire

Bibliographie

« L’Itinéraire en Terre d’Aude » de Jean GIROU

« Vie quotidienne des paysans du Languedoc » de Daniel FABRE et Jacques LACROIX

« Le Conté de Razès » de Louis FEDIE

« Vilatges al pais » Pierre BASCOU, Philippe MARCY (communauté des communes)

« Histoire religieuse de la France Contemporaine » de Gérard CHOLVY et Yves-Marie HILAIRE

« Termenès, fleur d’épine » de Claude PLA

« Bulletins de la SESA », tomes XCIC (1994), XCVI (1996), articles de Pierre BASCOU

Du Moyen Âge au XVIe siècle

Les premiers peuples organisés connus des Hautes-Corbières sont les Ibères, Tectosages, Volques. Narbonne et sa région sont une des plus anciennes conquêtes romaines, cent ans avant J.-C. Les langues locales disparaîtront pour céder la place à un latin altéré. Au Ve siècle, les Wisigoths envahissent le pays avec, à leur tête, Athaulf. Plus tard vient Charlemagne, etc.

Au Moyen Âge, le territoire de Fourtou était constitué de deux villages distincts établis sur deux sites, Les Aygues et le Castlar, tous deux contrôlés par les seigneurs de l’important château d’Auriac et les archevêques de Narbonne.

Les Aygues

En 1094, les seigneurs d’Auriac, Bernat et Bertrand donnent au monastère de Cubières l’église de Saint-Paul des Aygues. En 1133, les droits sur la seigneurie des Aygues sont légués à l’archevêque de Narbonne. Les Aygues devient un fief de ces prélats. Le livre vert de l’archevêque de Narbonne publié par Paul Laurent, p. XX, cf. réf. ci-dessus, énumère ses possessions à Las Egues : « une maison pour mettre le blé, les deux prés de Fourtou, le pré du pla de l’Egue, la terre de rapassol, les pâturages et forêts de Joncarols et de Fourtou, un moulin ».Fourtou, Auriac, Albières et Cubières sont « des domaines de maigre apport, mais ce sont des terrains de forêts et de chasse, et les archevêques semblent tenir à ces revenus » (armature féodale des Hautes-Corbières, Paul Cayla).

Durant les guerres albigeoises, Simon de Montfort traverse cette région et loge hommes et chevaux dans l’église de la Mouline, se rendant vers Termes qu'il prendra en 1210. En 1227, l’archevêque de Narbonne réclame toujours contre l'occupant qui « détinet contra justiciam castrum Auriaci et Egas quod spoliavit ». Le roi de France qui va définitivement mettre la main sur le Languedoc lui donnera satisfaction plus tard.

En 1321, les habitants des Aygues sont tenus de donner chaque année à l’archevêque de Narbonne une certaine quantité d’écuelles et de coupes sculptées (probablement en bois de buis).

Le lieu est encore cité notamment : Rector de Equabus (Las Egues) 1351 (archives Vatican collection) ; Locus de Equabus 1360 (arch. Aude g2, FF39 et 40) ; Las Egas, XIVe siècle (arch. com Narbonne AA1D8 P 39) ; Lhas Egas 1538 (arch. Aude C. arch. dioc. Narbonne).

Les Aygues fut donc le village primitif avant le village actuel de Fourtou. Situé en amont de la petite église, et dominant la vallée. Un procès-verbal de 1404 indique que le recteur y avait sa maison presbytérale. Cf. rubrique église.

Le château

Le château ou casteillas était un petit château situé sur un éperon rocheux dont il épouse les formes. Il n’en reste que quelques substructions. Bâti vers le royaume d’Aragon. Il est possible qu’il occupe l’emplacement d’un oppidum plus ancien. Il comprend une chapelle rectangulaire avec un chœur à l’extrémité de l’arête rocheuse. Son enceinte devait avoir cinq ou six mètres d’élévation. Les assises conservées sont percées de nombreuses petites fentes de tir ou archères dont l’une subsiste. De ce donjon, on doit pouvoir communiquer par signaux avec les autres forts voisins de la ligne de frontière fortifiée : Auriac, Peyrepertuse, Le Fort. Les signaux consistent en feux visibles le jour par la fumée et la nuit par la lumière.

Comme c’est fréquent ; un village castral s’est aggloméré autour du château. Plan cadastral section OB limite 204/221.

En 1182, le seigneur Amiel d’Auriac jure fidélité au vicomte de Béziers, Roger II pour ce castlar. Les possesseurs étaient des sous-vassaux assez obscurs pour ne pas avoir laissé de traces dans l’histoire.

En pleine guerre albigeoise, un acte de 1247, entre Guillaume de Narbonne et Bertrand d’Auriac, oblige le seigneur à remettre les clés des forteresses et à rendre hommage à l’archevêque toutes les fois qu’il en serait requis (inventaire Roque). Le seigneur s’engageant « à lui faire albergue », à lui et ses armées et lui permettre les criées. La guerre finie, le sieur archevêque Guillaume s’engage à rendre clés et forteresses. L’acte précise que la moitié des vautours et éperviers seront retirés des nids, exigeant peaux des ours, épaules des sangliers ainsi qu’une coupe de bois sur tous les hommes desdits lieux et lui, Bertrand d’Auriac, une autre coupe.

L’an 1268 mentionne une visite épiscopale à Fourtou. L’acte nous apprend que l’archevêque, étant entré dans la tour du château de Fourtou, fit mettre sa milice au-dessus « d’icelle », faisant crier par plusieurs fois : « Narbonne ! Narbonne ! St-Just ! St-Just », ce qui produisit un attroupement des habitants, de qui il reçut hommage et serment. L’archevêque se rendit ensuite à l’église des Aygues où, là aussi, il reçut de la part des habitants hommage et serment de fidélité.

En 1358, la peste entraîne une désertification totale de l’ancien castlar. Les actes de la fin du Moyen Âge ne font en effet état que du lieu des Aygues et de son église. En 1538, Les Aygues et le castlar sont en ruines de même que le château d’Auriac. Les troupes espagnoles incendieront plusieurs villages, Arques par exemple, au cours des années 1530-1543.

Dans l'ouvrage Montaillou, village occitan, qui traite des hérétiques entre 1290 et 1320, Fourtou n'est pas cité. Arques et Cubières étant souvent mentionnés, on peut facilement imaginer qu’il y a eu des Cathares à Fourtou.

Vers 1550, création des Verreries des Hautes-Corbières.

Vinrent les guerres de Religion qui mirent le pays à feu et à sang. En juillet 1573, les huguenots (protestants) venus de Bugarach s’emparent du village, ils y resteront sept ans, utilisant celui-ci comme base pour leurs opérations de razzia et de pillage.

En 1580, Gaston de Niort, seigneur de Caramany, se charge de chasser les protestants de Fourtou. Il met le siège devant le village et réussit à s’en emparer, celui-ci fut alors détruit et sa garnison massacrée. Le village est reconstruit au cours des années suivantes. On édifie de nouvelles églises à Fourtou et à La Mouline (sur la carte de Cassini on lit « Les Egues vulgo (vulgairement) La Mouline ».

Le territoire de Fourtou se repeuple au cours des années suivantes grâce à l’arrivée de colons originaires, pense-t-on, du Massif central et de Gascogne.

En 1608, Jean de Brunet, seigneur d’Auriac possède de nombreuses terres. Il achète et vend la laine, les brebis, les agneaux, les céréales, la farine.

XVIIe et XVIIIe siècles

Un article d’André Lagarde paru dans la revue « Occitans » mentionne d’importantes migrations de population qui du Gascogne et ses pays garonnais vers l’est. Il est probable que parmi ces migrants, quelques-uns se sont arrêtés à Fourtou.

Citons le cas de Jean et Raymond Bascoul : « Fief d’une maison à Las Egues au lieu-dit à la Mouline, un pred dit l’hyière de Fourtou contenant 3 cesterées à la charge de 6 deniers par cesterée, un champ derrière l’église de Las Egues de deux cesterées, un champ près des murailles du château d’Auriac de 17 cesterées, un champ et hière contre les murs d’Auriac de 3 cesterées, Herm (en friche) al solas de can Vignon audit terroir d’Auriac ». L’inventaire Roque nous apprend ainsi l’installation de ce nouveau venu en récapitulant l’ensemble des biens dont il a jouissance. Il est autorisé à construire sa maison où se trouve aujourd’hui les ruines de la borde « le Basque ».

En 1630, on signale une épidémie de peste. - Un acte de l’an 1631 nous apprend la nomination d’un vicaire perpétuel à Fourtou et aux Aygues. - 1643 : rattachement à la sénéchaussée de Limoux.

L’élevage ovin est la principale ressource avec la culture des céréales. Les gros propriétaires (ménagers) sont peu nombreux. Les nobles et l’église sont encore de puissants possesseurs des terres. Dans les actes paroissiaux 95 % des travailleurs sont « brassiers ». On se loue en groupe pour aller moissonner dans la plaine languedocienne en juin, puis on revient au village où les récoltes sont plus tardives.

On pratique le contrat de « gazaille », location de cheptel à mi-fruits par un propriétaire à un berger, le plus souvent pour six ans. En même temps, dans la majorité des cas, le preneur se reconnaît débiteur vis-à-vis du propriétaire d’une somme « reçue de pur et amiable prest » qu’il s’engage à rembourser au plus tard au terme du contrat. On défriche, on surexploite la forêt.

En 1792, un arbre de la liberté est planté sur la place.

Vie quotidienne au XIXe

Plusieurs soldats de Fourtou sont morts durant les guerres napoléoniennes. L’ouvrage « L'Aude sous le Consulat et l'Empire » en mentionne sept : Cros Pierre 22 ans 93e RI de ligne Strasbourg 28/2/1814 dysenterie, Cravette André 22 ans 7e RI de ligne Douai 1/2/1806 fièvre, Delmont Jean-Pierre 22 ans 62e RI de ligne Naples 15/1/1807 fièvre, Guichou Pierre 22 ans Garde nationale Aude Barcelone 4/9/1808 fièvre, Cros Jean-Pierre 26 ans 119 RI de ligne Bayonne 21/4/1814 fièvre, Raynaud Jean-François 19 ans 5e légion de réserve Grenoble 27/9/1807 non précisée, Barreau Jacques 19 ans 23e RI de ligne Suze Italie 25/12/1809 scorbut ; RAYNAUD Antoine, 11.1.1812, d'un coup de feu, en Navarre (détails sur AD 11 100NUM/AC155/1E5 p 189 g).

Au village, des maisons sont bâties en amont et cela jusqu’au milieu du XIXe siècle pour atteindre son extension maximale en 1846 avec 420 habitants. Une délibération du conseil municipal du 15.7.1883 p. 12d et s. nous précise : 304 hab dont 140 au village et 164 dans 20 hameaux, 2 000 bêtes à laine.

L’école est devenue obligatoire et gratuite. Mais chaque élève apporte une bûche pour chauffer la pièce. On interdit de parler le patois et ce sera sa perte. La nouvelle école laïque est construite en 1886. La mairie sera accolée à l’école.

Les chemins vicinaux sont aménagés et quelques petites routes ouvrent le pays, jusqu'ici très enclavé, sur l’extérieur. En 1865 est enfin terminée la seule voie importante de Narbonne à Couiza, en passant par Mouthoumet. Fourtou est à l’écart. La route venant de Sougraigne sera rendue carrossable seulement en 1897 (cf. délib. Conseil municipal).

La peste est définitivement vaincue mais une épidémie de choléra se répand en 1854. Son isolement protège Fourtou des épidémies plus fréquentes en plaine et les maladies infantiles saisonnières y sont souvent évitées.

Les petits enfants portent une robe unisexe. Longtemps l’école est facultative et payante ; et on y envoie d’abord les garçons sacrifiant les filles. Celles-ci sont initiées aux tâches ménagères et préparent leur trousseau de mariage. L’église conserve encore une forte emprise. Les cérémonies de première ou deuxième communion sont un grand évènement.

En Basses-Corbières, La vigne s’est substituée au blé et, en l’espace de deux décennies (1860-1880) devient une monoculture. On n’ira plus moissonner mais vendanger.

Le pain est pétri et cuit à la maison. On tamise la farine au « cernéïré », énorme entonnoir muni d’une fine toile métallique. Il faut chauffer le four 24 h à l’avance. Cette tâche est dévolue aux femmes.

Ni eau courante, ni commodités, pas de chauffage hormis la grande cheminée. Le soir on remplit de braises une bassinoire, récipient en cuivre suspendu dans une armature en bois léger. C’est le « moine, mounge » utilisé pour réchauffer l’intérieur des lits en hiver.

XXe siècle

L'électricité arrive à Fourtou en 1902 (cf. délib.Conseil municipal). La commune paiera 50 f pendant 20 ans, contre une concession de 60 ans qui fournit gratuitement l'éclairage public du village. Les écarts seront alimentés à partir de 1934.

L’exode s’accélère. Il semble que les jeunes filles partent les premières tant on compte de garçons célibataires, une vingtaine dans les années 30, une douzaine en 1940 sur une population déjà réduite.

Les cafés-épicerie du village ferment par manque de clientèle et des épiciers viendront avec leurs camions, plus rarement des bouchers. Comme on ne fait plus son pain, le boulanger de Rennes-les-Bains ravitaille le village une fois par semaine. On accourt à son klaxon. On fourre les grosses miches dans des grands sacs de toile. Robert regagne Marot à pied, le sac sur son dos. On achète une « fougasso » (sorte de pain amélioré tressé à ne pas confondre avec la fouace Rouergate par exemple) qu’on déguste le soir même. Mais attention le lendemain, il faut terminer le pain de la semaine précédente.

À table, c’est le chef de famille qui gère le pain ; il le coupe après y avoir tracé une croix avec son couteau, il le signe. Le pain est sacré.

Jusque dans les années soixante, il vient un cinéma itinérant.

Les colporteurs d’antan vont disparaître : le rémouleur, l’étameur (estamarou), le peillarot qui criait « pel de lapin, pel de cagnot ».

Le confort moderne et la société de consommation ont du mal à s’implanter, on reste sur les habitudes anciennes. On parle toujours le patois entre soi. Jusque vers 1960 les habitations sont dépourvues de toutes commodités.

Des musiciens locaux faisaient danser la jeunesse, souvent au son d’un seul instrument, accordéon ou clarinette. On se déplace en bande à pied aux fêtes alentour. Un arrêté municipal de 1904 réglemente la fête du 9 au 12 octobre.

La télévision va supplanter les traditionnelles veillées au coin du feu. On y parlait de l’ancien temps. Les grand-mères, admirables conteuses, brodent sur de vieilles histoires cent fois répétés et mais on parle peu de politique. Les enfants sont présents et me perdent pas une miette des histoires des grands. Puis on endort les tout-petits par une comptine :

« Nen nen pétitou, »

« la mama es al cantou, »

« Qué fa quéiré lé millassou / qu’endourmis lé pétitou, »

« Lé papa es a la casso, »

« Pourtara uno bécasso »

« Sus la punto dal couteil. »

Difficile de faire venir un médecin à Fourtou ; on se décide à la dernière extrémité. On connait les plantes médicinales et bien qu’interdits depuis 1892 on consulte encore les guérisseurs et rebouteux. Les éleveurs de brebis savaient administrer les piqûres : Théodore du Fort et Alcide pour les derniers. Quelques privilégiés sont détenteurs d’un « secret » qui arrête un mal, brûlure, entorse, piqûre, hémorragie nasale, fièvre, ou soulagent une bête souffrante ou en couches. Ces secrets consistent, la plupart du temps, en des signes de croix sur la partie malade, accompagnés à voix basse de la formule de prière, qui est l’essence du « secret ». Le secret ne sera transmis qu’à une seule personne.

  1. voir bibliographie en tête d'article
  2. «  » [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5544484m/f24.item.r=FOURTOU%20(Aude)%5D, sur Gallica.
  3. https://www.salicorne-en-aude.fr/assets/docs/histoire/les-verreries-des-hautes-corbieres-XVIe.pdf
  4. Conseil municipal AD 11 p. 42d - 12.9.1886
  5. AD 11 - p. 48d – 5.1.1896
  6. AD 11 p. 86g - 6.8.1899 et p. 123g - 19.10.1902
  7. Conseil municipal en ligne AD 11 p. 118 et 119 – 8.7.1934

Héraldique

Blason
D'or à la montagne de deux pics de sinople ombrés d'argent, chargée de deux cornes de vaches au naturel rangées en fasce, leur pointe vers le chef et vers leur flanc respectif et soutenues d'un besant percé d'or, le tout accompagné en chef d'une goutte d'eau d'azur.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
  1. «  », sur armorialdefrance.fr, (consulté le ).

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