Saint-Germain-de-Calberte

Flag Saint-Germain-de-Calberte

Saint-Germain-de-Calberte est une commune française, située dans le sud-est du département de la Lozère en région Occitanie.

Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Gard, le Galeizon, le Gardon de Saint-Germain et par divers autres petits cours d'eau. Incluse dans les Cévennes, la commune possède un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (la « vallée du Gardon de Mialet », la « vallée du Galeizon » et « les Cévennes ») et cinq zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.

Statistiques, géographie, démographie

Fuseau horaire principal : Europe/Paris

Saint-Germain-de-Calberte couvre une superficie de 38,6i km2, avec une population de 468i habitants (2020), soit une densité de 12,12i habitants par Km2.

Localisation

Carte du monde

Saint-Germain-de-Calberte : descriptif

Saint-Germain-de-Calberte est une commune rurale qui compte 468 habitants en 2020, après avoir connu un pic de population de 2 025 habitants en 1841. Ses habitants sont appelés les Saint-Georgiens ou Saint-Georgiennes.

Son territoire intègre pour partie la zone cœur du parc national des Cévennes et pour l'essentiel sa zone périphérique. Il se trouve au cœur des Cévennes historiques. On y retrouve tous les éléments cévenols les plus caractéristiques : zone de culture protestante où s'est déroulée la révolte des Camisards, sur une terre schisteuse traversée par l'un des Gardons, où se cultivaient châtaigniers et s'éduquaient les vers à soie, où l'on produit toujours des pélardons et dont les maisons possèdent des toits de lauzes et des murs de schistes.

Géographie

Localisation et relief

Saint-Germain-de-Calberte est située dans le sud du département de la Lozère et proche de celui du Gard, dans l'ancienne province du Gévaudan entre la Vallée Française et la Vallée Longue.

Les villes les plus proches sont Alès (Gard) à 41 km à l'est et Florac (Lozère) à 35 km au nord.

D'une superficie de 3 860 hectares, le territoire communal se trouve au cœur de la chaine montagneuse des Cévennes qui forme la limite sud du Massif central. La Vallée-Française est une zone de moyenne montagne traversée par la vallée d'une des branches du Gardon. La vallée du Gardon de Saint-Germain forme l'essentiel du territoire communal. Dans sa partie nord-ouest les crêtes s'élèvent jusqu'à 1 000 m d'altitude. Le mont Mars (1 147 m) et le mont des Laupies (1 017 m) en sont les points culminants. La pointe sud ouest de la commune avec le hameau de Mazel-Rosade appartient quant à elle à la vallée du gardon de Saint-Martin.

Histoire

Préhistoire

Les premières traces des hommes découvertes dans la vallée remontent au IIIe millénaire av. J.-C. : des pasteurs nomades, appartenant à la civilisation des mégalithes, passaient sur les crêtes. Ils sont à l'origine de drailles. Ils y ont laissé des menhirs tels celui du col de la Pierre Plantée, des dolmens ainsi que des roches à cupules. Ces traces sont, dans l'imaginaire cévenol, liées à la légende de la vieille morte.

Antiquité

Pendant la période gauloise, cette zone appartenait au territoire des Gabales. Sur les flancs du Mont-Mars, au lieu-dit Saint-Clément, sur le chemin menant du plan de Font-Mort au col de la Pierre Plantée se trouvait une villa gallo-romaine relativement importante (suffisamment pour posséder un hypocauste) dirigeant un domaine au cours du iie et iiie siècle de notre ère. Les fouilles qui y été menées par M. Numa Bastide ont mis au jour de nombreux objets en céramique ou en fer, des pièces de monnaie ainsi que les traces de bâtiments d'habitation et agricoles.

Moyen Âge

La localité était une étape pour la transhumance des troupeaux des moines bénédictins de l'abbaye de Sauve. Au xiie siècle, le village, abritait déjà un prieuré bénédictin. À cette même époque, les seigneurs d'Anduze y construisirent un château-fort, le château de Saint-Pierre, sur un promontoire rocheux au bord du gardon. Les seigneurs d'Anduze étaient barons de Florac, baronnie à laquelle appartenait Saint-Germain. Toujours au xiie siècle, à l'emplacement de l'ancienne villa gallo-romaine, a existé un hôpital monastère, Saint-Clément-de-Montmars.

Vers 1229, au terme de la croisade des Albigeois, les biens des seigneurs d'Anduze et donc le village furent confisqués par le roi de France. Mais les représentants du roi et l'évêque de Mende se disputèrent longtemps la prédominance sur ces terres. En 1265, un premier accord donne Saint-Germain-de-Calberte au roi. Après 36 ans de procès l'opposant aux évêques de Mende, l'acte de paréage de 1307, la lui attribua définitivement. En 1321, les moines créent un hôpital pour venir en aide aux pauvres et aux malades dans le village. Le pape Urbain V (1310-1370), originaire du Gévaudan, fit agrandir l'église de la paroisse et y créa un studium (école avec internat) géré par les moines.

Sous l'influence des moines bénédictins, la culture du châtaignier puis celle du mûrier pour les vers à soie se développèrent au point de devenir les éléments centraux de son économie. Aux siècles suivants, avec l'augmentation de la population, pour gagner des surfaces cultivables, la culture en restanque s'étendit, grimpant de plus en plus haut sur les collines et donnant aux montagnes cévenoles leur aspect particulier. L'ensemble des bancels (nom cévenol des terrasses) au lieu-dit les Calquières en sont un exemple remarquable.

Comme l'ensemble des Cévennes, le village souffrit beaucoup pendant les crises du xive siècle (guerre de Cent Ans, peste noire...). Les friches gagnèrent du terrain au profit de la faune sauvage. Le château de Calberte eut à pâtir des routiers mais surtout du conflit opposant les Budos et Guillaume III Roger de Beaufort pour la possession de la seigneurie de Portes dont il dépendait. Il fut abandonné vers la fin du xive siècle ou au début du xve siècle.

Époque moderne

Vers 1540, Saint-Germain accueillit très favorablement la Réforme et presque toute la population se convertit au protestantisme tout en restant fidèle au roi.

Sous le règne de Louis XIV, en 1685, comme toutes les localités protestantes, Saint-Germain fut victime de dragonnades. Les membres de la religion réformée furent alors contraints d'héberger à leur frais des soldats, les dragons, qui avaient carte blanche, sauf le droit de tuer, pour les « convertir ». Sous la pression de ces exactions, ils se convertirent en masse et devinrent des NC, pour Nouveaux Convertis. Certains récalcitrants s'enfuirent rejoignant l'émigration huguenote vers la Suisse, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Afrique du Sud, d'autres se cachèrent.

La répression sur les protestants s'accentua avec la révocation de l'édit de Nantes le 18 octobre 1685. Les NC qui pratiquaient toujours le culte protestant étaient susceptibles d'être torturés, envoyés aux galères ou exécutés en tant que relaps. Ainsi, le marquis de Saillans se cacha plusieurs mois dans une grotte jusqu'à sa découverte et son arrestation. La nuit du 22 avril 1686, une assemblée de protestants au « Désert » dans une gorge, au Clauzelet, fut découverte par les dragons qui l'attaquèrent au sabre. Certains fuyards se noyèrent dans le Gardon en crue.

En 1687, l'abbé du Chayla, responsable des « missions » en Cévennes, y fonda un séminaire et dirigeait de là les écoles destinées à mettre les enfants des NC dans le droit chemin catholique. Ses exactions le firent détester. Son assassinat en 1702 marque le début de la Révolte des Camisards (1702-1704). Il fut enterré dans l'église du village. Pendant la révolte, même s'il hébergea des troupes royales, le village, situé en plein cœur de la zone rebelle, n'échappa pas aux troubles : assemblées secrètes au « Désert », « levées d'impôt » des camisards, représailles, meurtres, incendies.. Lors du « bruslêment des Cévennes », où l'armée royale employa la tactique de la terre brûlée destinée à empêcher tout soutien matériel à la guérilla, le bourg devint un des centres de regroupement de la population évitant ainsi sa destruction mais pas celle des maisons des NC situées dans les hameaux.

Par la suite, tout le long du xviiie siècle, les assemblées clandestines au Désert continuèrent.

La Révolution et le xixe siècle

Le village accueillit très favorablement la Révolution synonyme de liberté de culte et d'égalité civile. En 1792, il fournit une partie des groupes de « patriotes » révolutionnaires qui dans la Vallée Longue et la Vallée Française obligèrent les nobles à détruire les signes distinctifs de leurs demeures (tourelles, pigeonniers, armoiries, girouettes...) à rendre les titres féodaux, à rembourser les redevances qu'ils avaient continué à percevoir. C'est ainsi que furent détruites les fortifications des maisons fortes de Cadoine, de la Bruyère, du Crémat, du Gibertin et que fut brûlé celle de Polastron. L'église fut transformée en salpêtrière, son clocher abattu. Le mobilier de cette église fut brulé à la grande joie d'une population à 90 % protestante. L'ardeur révolutionnaire des patriotes était si grande qu'elle les amena, en 1793, jusqu'au meurtre. De 1793 jusqu'au concordat de 1801, le village fut rebaptisé Côte-Libre et Calberte.

L'incendie du palais épiscopal de Mende en 1887, qui regroupait les archives départementales de la Lozère, fait qu'il n'y a guère de traces de conséquences locales des multiples soubresauts politiques de la France du xixe siècle. Cependant, des républicains calbertois ayant manifesté contre le coup d'État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte furent arrêtés et condamnés à la déportation en Algérie ou en Nouvelle-Calédonie.

Le milieu du xixe siècle est appelé « l 'âge d'or des Cévennes », la commune y connut son maximum démographique (1 826 habitants en 1851). Le développement de l'industrie de la soie apporta une certaine prospérité. Des filatures y fonctionnaient. Mais les maladies atteignant les vers à soie (la flacherie et la pébrine) puis la vigne (phyloxéra) ainsi que la dureté des conditions de vie contribuèrent à un fort exode rural dès les années 1870. À la fin du siècle, la construction de véritables routes désenclavant le village améliora les débouchés des productions traditionnelles mais favorisa le départ des jeunes, d'abord de façon temporaire pour des travaux saisonniers dans la plaine, puis définitivement.

xxe siècle

La Première Guerre mondiale marqua un tournant définitif dans la vie du village, accentuant l'exode rural et bouleversant l'équilibre économique local. Pendant quatre ans, l'absence de la plupart des hommes valides augmenta les difficultés économiques des familles. Un cinquième des mobilisés, y périrent sans compter les blessés et les mutilés.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux persécutés de toutes sortes se réfugièrent dans les Cévennes. Plusieurs maquis, dont un maquis antifasciste allemand, furent créés dans la Vallée Française (Serre, la Picharlerie). Ils furent attaqués et dispersés entre le 7 et le 13 avril 1944.

Héraldique

Son blasonnement est : parti : au premier bandé d'or et de sinople de six pièces, au second de gueules au chef émanché d'or de quatre pièces.

Toponymie

Lors de leurs implantation dans la localité, entre le ixe et le xe siècle, les moines bénédictins placèrent la localité sous le patronage de saint Germain d'où la première partie de son nom.
Calberte signifierait endroit plat et vert : Cale désignant, un endroit plat (le village est bâti sur un replat, lesquels sont rares dans cette région montagneuse) et Berte pour vert. Mais calen désigne aussi en occitan quelque chose de chaud, calelh un objet lumineux.

La légende de la Vieille Morte,,

Il s'agit d'une célèbre légende du cœur des Cévennes que forment la Vallée Borgne, la Vallée Française et la Vallée Longue, à laquelle sont liés plusieurs lieux :

En des temps immémoriaux, une fée résidait au sommet du Mont Mars. Cette fée n'était pas d'humeur commode, ce qui n'en faisait pas une « bonne fée » bien au contraire.

En dépit de son âge avancé, une veuve des environs de Saint-Germain-de-Calberte, avait fauté et donné naissance à un enfant. Pour la punir, la fée la condamna à arracher une énorme pierre des flancs du Mont des Laupies (grosses pierres plates en occitan) et la chassa du pays avec son enfant, son chien, son âne et surtout sa pierre.

Ainsi chargée, la vieille s'en alla, mais son enfant, trop fragile pour supporter le voyage, mourut rapidement au col qui est depuis appelé Plan-de-Fontmort (le plan de l'enfant mort). Le chien, lui, tomba dans un trou au lieu-dit Cros del chi (la tombe du chien).

La pluie se mit à tomber violemment comme elle tombe parfois lors d'un orage cévenol, la vieille s'abrita un moment sous une avancée de la roche au lieu-dit Escota se plou (écoute s'il pleut). Devant continuer sa route coûte que coûte, la pauvre femme s'engagea dans la vallée où coule un affluent du Gardon de Saint-Germain. Arrivée en bas du village, il lui fallut franchir la rivière (toujours en portant son énorme pierre) bien qu'elle fût en crue à cause de l'orage ; l'âne trébucha et se noya d'où le nom de Négase (noie âne) donné à ce gué.

Épuisée, la vieille s'assoupit un moment sur une crête nommée depuis mortdesom (mort de sommeil), puis tenta de continuer. Poursuivie par la méchante fée, elle reprit péniblement son chemin, portant toujours son fardeau de pierre. La vieille commença l'ascension de la montagne mais avant d'arriver au sommet, éreintée, ne parvenant plus à porter son fardeau, elle abandonna ce qui devint « la Pierre de la Vieille ». Terrorisée (l'orage continuait et la fée se rapprochait) et accablée du chagrin d'avoir perdu son enfant, elle se mit à pleurer créant le valat de las Gotas (le ruisseau des gouttes). Malgré tout, la vieille parvint enfin au sommet de la montagne mais la fée l'y rattrapa et la tua pour avoir perdu la pierre. En souvenir de cette malheureuse, la montagne est appelée la « Vieille Morte »

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

  • Temple protestant de Saint-Germain-de-Calberte.
  • Chapelle du château de Calberte.
Le château Saint-Pierre ou château de Calberte.

Ce château fort date du xie siècle. Il fut la propriété des seigneurs d'Anduze et du seigneur de Budos, neveu du pape Clément V. Il aurait été abandonné à la fin du xive siècle ou au début du xve. Depuis 1965, ses nouveaux propriétaires le restaurent fidèlement.

L'église Saint-Germain

L'intérieur et l'ancien portail (y compris ses vantaux) ont été inscrits au titre des monuments historiques en 1984. Plusieurs objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées).

Les parties les plus anciennes de l'église paroissiale de Saint-Germain datent du xive siècle. Celle-ci était, à son origine, une dépendance du monastère de Sauve. L'église a beaucoup souffert lors des guerres de Religion et à la Révolution. Cependant, elle conserve un portail, un vantail et une chaire de prêche et des éléments de décor intérieur qui sont classés. L'abbé du Chayla y est enterré.

Sites mégalithiques

La pierre du col de la Pierre Plantée est l'un des menhirs visibles sur la commune. Ils datent du Néolithique. Plusieurs dolmens et d'autres sépultures néolithiques sont également visibles sur le territoire de la commune.

Autres
  • le site des Calquières est un exemple très bien conservé de culture en bancels (terrasses).
  • Le musée des Outils Oubliés retrace la vie quotidienne autrefois dans les Cévennes.
  • La statue du Cévenol, commandée par le parc des Cévennes et la commune pour rendre hommage aux Cévenols, représente un homme soulevant un dalle de schiste. Elle est l'œuvre de l'artiste iranienne Affrooz Cherine.
  • Le GR 70 ou chemin de Stevenson est le principal chemin de grande randonnée qui traverse la commune ; il donne accès au "Sentier des rocs de Galta" offrant un point de vue à 930 mètres d'altitude sur la vallée du gardon.
  • Les GR 67, 67A, et la draille du Languedoc et les nombreux chemins permettent d'autres randonnées dont le tour du Galeizon.

Source: Wikipedia ()

Saint-Germain-de-Calberte dans la littérature

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