Yvetot

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Yvetot : descriptif

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Yvetot

Yvetot (/iv.to/) est une commune française située dans le département de la Seine-Maritime en région Normandie.

Géographie

Description

Yvetot est une ville normande, capitale du pays de Caux, située à 32 Rouen, 46 Havre, 28 littoral de la Côte d'Albâtre à Saint-Valery-en-Caux.

Elle fait partie du Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande.

Communes limitrophes

Communes limitrophes d’Yvetot
Baons-le-Comte Sainte-Marie-des-Champs
Valliquerville Yvetot Écalles-Alix
Auzebosc Touffreville-la-Corbeline Saint-Clair-sur-les-Monts

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Pays de Caux, frais, humide et pluvieux, légèrement plus frais que dans le Cotentin.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 amplitude thermique annuelle de 14 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Ectot-lès-Baons à 5 vol d'oiseau, est de 10,8 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Ivetoht en 1025-1026, Ivetot en 1046-1048.

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -tot, issu de l'appellatif toponymique d'origine norroise topt, toft, signifiant « emplacement, endroit constructible, ferme », dont on compte environ 350 exemples en Normandie.

Le premier élément est le nom de personne Ivo, anthroponyme d'origine franque et qui a donné les prénoms Yves (cas sujet) et Yvon  (cas régime) en français. Le nom de personne n'indique pas l'origine ethnique du propriétaire qui peut très bien être d'origine norroise ou anglo-scandinave. En effet, les colons ont souvent adopté, surtout au moment de leur baptême, des anthroponymes germaniques ou autres (cf. Hrólfr / Rollon, baptisé « Robert », ou encore Bernard le Danois, Stigand de Mézidon dit « Odon », et Turstin Haldup dit « Richard »).

François de Beaurepaire estime qu'un seul et même personnage pourrait se retrouver dans Ismesnil (Yvemesnil Allouville-Bellefosse et Yvecrique « l'église d'Yves » à 10 .

Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom d'Yvetot-la-Montagne.

  1. a b c et d François de Beaurepaire (Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 ISBN , OCLC 6403150), p. 167.
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Histoire

Moyen Âge

Les origines d'Yvetot, et plus particulièrement du royaume d'Yvetot, restent obscures et de nombreuses hypothèses ont été avancées. Une chose est certaine, aux Richard II, en 1021, aux religieux de l'abbaye de Saint-Wandrille. Plusieurs familles (dont la famille d'Yvetot jusqu'en 1401) tinrent la seigneurie d'Yvetot, avec le titre de roi (ou de prince, notamment à partir de Martin du Bellay, vers 1551). On en connaît les généalogies.

Le roi d'Yvetot

Ces seigneurs portent souvent le titre de roi, bénéficiant de tous les privilèges de souveraineté jusqu'en 1551. Ce titre de noblesse est attesté en 1024. Détaché de tout hommage, au moins depuis 1203, ce territoire reste une principauté jusqu'en 1789. Cette principauté dépassait les limites actuelles de la commune d'Yvetot puisqu'il comprenait aussi les anciennes paroisses de Saint-Clair-sur-les-Monts et Sainte-Marie-des-Champs.

En , par ses lettres patentes, le roi Louis XI (1423-1483) confirme les droits de la seigneurie d'Yvetot.

Incendies

La ville d'Yvetot a été incendiée alors qu'elle était sous domination anglaise en 1418 lors de la Guerre de Cent Ans, puis lors des guerres de Religion en 1592. Redevenue un centre commercial prospère sous Louis XIV avec cinq halles pour les grains, les cordonniers, bouchers, filassiers, merciers et drapiers. Un incendie le détruisit tout le centre-ville. La ville ne fut reconstruite qu'en 1698 et l'église Saint-Pierre en 1771.

Époque moderne

Femme portant la coiffe du Pays de Caux dit « bonnet cauchois » ou coiffe d'Yvetot (vers 1930).

La prospérité de la ville est liée à un commerce fort développé dès le coton en pleine expansion après 1794, avec l'arrivée des machines à vapeur, la ville n'étant traversée d'aucun cours d'eau. Comme dans tout le pays de Caux se pratique, la sculpture et la taille de l'ivoire et de l'os.

Révolution française et Empire

Le 4 mars 1789, la ville est le lieu d'une émeute due à la cherté des blés. Pendant l'été 1789 la bourgeoisie de la ville s'arme, marquant les tensions dans la ville avec les manants, d'autant que les problèmes d'approvisionnement demeurent. Yvetot devient chef-lieu de district de 1790 à 1795, en lieu et place de Caudebec réputée favorable à la Vendée. Jacobine au début de la révolution, Yvetot prend le nom du parti de Robespierre, La Montagne en 1793. Fêtes civiques s'y déroulent, luttes contre les accapareurs, Comité de Salut Public.

vient deux fois à Yvetot, en 1802 et 1810.

Époque contemporaine

La gare vers 1900.

En 1847 est mise en service la gare d'Yvetot, sur la ligne de Paris-Saint-Lazare au Havre, facilitant le déplacement des personnes et le transport des marchandises, favorisant ainsi le développement économique de la ville.

Au . L'activité cotonnière disparaît presque complètement après 1870, à laquelle se substitue aux XIXe et XXe siècles, une forte activité dans le domaine de l'imprimerie.

La chute de Napoléon III
L'église St-Pierre d'Yvetot dans France-Album (fascicules 40-54) par A. Karl vers 1880 (source BNF).

Durant la guerre franco-allemande de 1870, Yvetot sert de base arrière pour les Prussiens, qui s'ils ont pris Rouen ne parviennent pas à prendre Le Havre.

Le Guide-oanne, de 1885, décrit Yvetot, comme un chef-lieu d'arrondissement de 8 397 habitants, située dans une plaine fertile mais dépourvu de cours d'eau. L'église du .

Le , la ville reçoit le président Carnot.

Pendant la Première Guerre mondiale, Yvetot est la base arrière du front britannique sur la Somme avec un hôpital militaire anglais.

Développement de l'Imprimerie
L'Abeille Cauchoise d'Yvetot.

L'imprimerie apparaît à Yvetot autour de 1762, le premier typographe y est autorisé en 1789. Le journal L'Abeille Cauchoise ou L'Abeille Cauchoise, journal d'Yvetot et d'annonces judiciaires est fondé en 1804. Ce journal très populaire est imprimé au 122, rue du Calvaire, puis rues Haëmers et Lormier. L'Imprimerie de l'Abeille Cauchoise édite aussi le pays de Caux et l'Almanach du Roy d'Yvetot. L'Abeille Cauchoise disparaît en 1944. Imprimés par les imprimeurs Bretteville Frères à Yvetot, les journaux hebdomadaires L'Avenir de Duclair, Journal républicain, Le Flot, Le Réveil d'Yvetot sont fondés vers 1885.

La seconde guerre mondiale
Centre-ville et Église Saint-Pierre à Yvetot) en 1941 (Maillard Marcel) - Source BNF.

Le 10 juin 1940, le Panzer-Regiment commandé par Rommel entre dans Yvetot, désertée par ses habitants. La ville est alors incendiée en particulier tout le centre-ville et l'église Saint-Pierre. L’occupation commence, elle dure 50 mois dans des conditions inconfortables, avec des centaines de maisons calcinées, plus de 1 000 sinistrés et 2 hectares de terrain anéantis. La gare et sa ligne de chemin de fer sont bombardées en 1942 et en 1944. En juin 1944, des commandos parachutistes anglais y sont largués avec succès. Yvetot est libérée le , par les troupes anglo-canadiennes.

La reconstruction et l'évolution de l'Imprimerie
L'église Saint-Pierre, Reconstruction (1956-1963), des architectes Chirol, Flavigny et Marchand avec des vitraux de Max Ingrand.

Pratiquement rasée en 1940 au début de la Seconde Guerre mondiale par les Allemands, la ville est reconstruite dans un style classique à partir de 1945. La ville reprend de l'ampleur économique et devient un grand centre d'imprimerie, pour les journaux Témoignage Chrétien, ou en encore les éditions du Fleuve Noir qui y imprime les romans de Frédéric Dard, San-Antonio grâce entre autres à l'Imprimerie Commerciale, également imprimeur du fameux J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian en 1946 pour les éditions Scorpion. Sous l'impulsion d'André Bettencourt, les journaux Le Petit Cauchois et Le Réveil d'Yvetot fusionnent en 1948 et deviennent Le Courrier cauchois, publié par la Société Cauchoise de presse et de publicité sise à Yvetot.

En 1958, Yvetot est décrite comme un centre d'imprimerie d'intérêt régional selon La revue de Rouen, en effet les destructions sévères du Havre et de Rouen ont entrainé une relocalisation vers les imprimeries d'Yvetot, restées indemne. La ville compte 5 Imprimeries. En 1967, l'Imprimerie Commerciale devient l'Imprimerie Nouvelle. Elle fusionne avec l’imprimerie Édition Témoignage Chrétien, et devient ETC Inn installée à Sainte-Marie-des-Champs jusqu’à sa fermeture en 2018. Les bâtiments de l'Imprimerie Nouvelle sont détruits en décembre 2022.

Autres activités

Crée en 1912, une marque de layette Ozona, développe des layettes pour bébé à partir de 1950 avec près de 800 ouvrières. Dernier établissement de tisserands, les Établissements Laporte ferme en 2014. La ville comptait également deux minoteries. La marque de margarine Astra crée en 1912 à Yvetot déménage dans la banlieue parisienne en 1933. la laiterie est fermée en 1972.

  1. Lettres patentes de Louis XI, Rouen, octobre 1464 (lire en ligne).
  2. Alexandre Fromentin, Essai historique sur Yvetot, et coup d'œil jeté sur ses environs, Valmont ... Péron, Rouen, 1844, p. 80-84.
  3. Voir le site patrimoine normand, Georges Bernage, Coiffes et costume normand : bonnet cauchois, Patrimoine Normand n°48, novembre-décembre 2003-janvier 2004. À lire sur https://www.patrimoine-normand.com/article-147079-bonnet-cauchois.html, consulté le 14 décembre 2022
  4. voir son Musée de l'ivoire
  5. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Cassini
  6. in Francis RENOUT, Yerville de la Révolution à l'Empire, Cercle généalogique du Pays de Caux, publié le 14 avril 2021 à lire sur https://www.geneacaux.fr/
  7. in Francis Renout, L'Industrie cotonnière dans l'arrondissement d'Yvetot au https://www.geneacaux.fr/spip/spip.php?article821
  8. Ghislain Annetta, Une guerre oubliée : l'arrondissement d'Yvetot pendant le conflit franco-allemand de 1870, Le Courrier Cauchois, le 10 juin 2016à lire sur https://www.lecourriercauchois.fr/actualite-89442-une-guerre-oubliee-l-arrondissement-d-yvetot-pendant-le-conflit-franco-allemand-de-1870
  9. in Guide Joanne, Normandie, Paris Hachette, 1885 p. 36
  10. in Raymond Ruffin, Jeannine Balland, Normandie 1939-1944, le temps des épreuves, éditions Presse de la Cité, 1997.
  11. in Site Officiel de la ville d'Yvetot à lire sur https://www.yvetot.fr/histoire-de-la-ville/
  12. Jean-Luc Leleu, Combattre en dictature 1944, La Wehrmacht face au débarquement, Perrin, Paris, 2022.
  13. in Didier Clatot, Yvetot grand centre d'imprimerie aux XIXe et XXe siècles, éditions Caravel création, Fauville-en-Caux, 2015.
  14. in Noel Arnaud, Dossier de l'affaire J'irai cracher sur vos tombes, Bourgois, Paris, 2006, p. 270
  15. in Laurent Quevilly La Presse cauchoise à lire sur http://jumieges.free.fr/journal_de_Duclair2.html
  16. in Ghislain Annetta, "Yvetot : imprimerie, une histoire qui a fait couler de l'encre , le Courrier Cauchois, le 31 décembre 2015.
  17. in Parc Régional des Boucles de la Seine Normandie à lire https://webmuseo.com/ws/pnr-seine-normande/app/collection/expo/72
  18. in Yvetot. Une page se tourne à l'Imprimerie Nouvelle, Patrimoine. L'imprimerie Nouvelle aura imprimé Le Courrier Cauchois de 1967 à 2007. Des travaux de démolition ont débuté. Le Courrier Cauchois, publié le 13/12/2022 à 19h57, à lire sur https://www.lecourriercauchois.fr/actualite-333046-yvetot-une-page-se-tourne-a-l-imprimerie-nouvelle
  19. Ghislain Annetta, Yvetot : textile et idustrie, l'économie au passé composé, Le Courrier Cauchois, Yvetot, le 30 septembre 2016

Héraldique

Blason
De gueules à deux gerbes de blé en chef et deux navettes passées en sautoir en pointe, le tout d'or.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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Yvetot dans la littérature

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