Trouville-sur-Mer

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Trouville-sur-Mer : descriptif

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Trouville-sur-Mer

Trouville-sur-Mer est une commune française, située dans le département du Calvados en Normandie, sa population s'élève à 4 622 habitants (les Trouvillais). Petit port de pêche jusqu'au XVIIIe siècle, la ville se développe à partir de la première moitié du XIXe siècle et devient associée aux bains de mer et aux peintres qui la fréquentent

C'est une des principales stations balnéaires de Normandie aujourd'hui, comme sa rivale historique Deauville.

Géographie

Trouville se situe à l'est du département du Calvados dans le pays d’Auge, à l'embouchure de la Touques, sur sa rive droite, en face de Deauville.

Quartiers de Trouville

  • La plage de Trouville-sur-Mer et ses villas XIXe siècle
  • Le quartier de Bonsecours derrière cette plage et sur les hauteurs
  • La rue des Bains et la rue de Paris : cette rue très commerçante, et son prolongement jusqu'à la plage, est le poumon commercial de la ville
  • Les quais (Boulevard Fernand Moureaux), avec la Halle aux poissons de Trouville-sur-Mer, son port de pêche et ses nombreux restaurants
  • Notre Dame des Victoires, la rue Guillaume le Conquérant et, sur les hauteurs, le parc d'Hautpoul et le Beauregard : quartiers centraux et plus résidentiels.
  • L'Aguesseau, quartier de l'hôpital, du cimetière et de l'église Saint-Jean, à la frontière de Trouville et de Touques
  • Le quai Kennedy et l'ancienne route de Touques. Ancien quartier du Quernet et de l'usine à gaz.
  • Hennequeville, du nom de l'ancienne commune du même nom absorbée par Trouville en 1847, recouvre l'extrémité est de la ville, plus rurale et sauvage
  • La Corniche, sur les hauteurs entre Hennequeville et Trouville

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 . Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays d’Auge, Lieuvin et Roumois, moins directement soumis aux flux océaniques et connaissant toutefois des précipitations assez marquées en raison des reliefs collinaires qui favorisent leur formation.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 12,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Deauville à 1 vol d'oiseau, est de 0,0 . Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  6. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous la forme à finale latinisée Torouvilla en 1220 - 1223.

Albert Dauzat et Charles Rostaing, citant probablement Jean Adigard des Gautries, expliquent Trouville, ainsi que Trouville-Alliquerville (Seine-Maritime, Thorouvilla vers 1240) et Trouville-la-Haule (Eure, Turolvilla 1025), comme étant le « domaine rural » (cf. formations médiévales en -ville, appellatif issu du gallo-roman VILLA « grand domaine rural ») de Thorulfr, anthroponyme norrois.

François de Beaurepaire, quant à lui, préfère identifier dans les deux autres Trouville, un premier élément Turol- / T[h]orou- qui reflète l'évolution phonétique du nom de personne Turold, d'origine anglo-scandinave. Il inclut également Trouville (Calvados) dans cette série,.

Le premier anthroponyme Thorulfr ou plutôt ÞórulfR / Þorólfr est composé des éléments Thor, le dieu, et ulfr « loup », que l'on retrouve dans les patronymes en -ouf (et certains -ou(t)) de Normandie. ex. : ouf, Ingouf (variante Ygout), Gounouf (variante Gounout), Osouf (variante Auzou(t)), etc.

Le second, Turold est une variante (anglo-scandinave [?]) du vieux norrois Þórvaldr (autre forme Þóraldr) « Thor-dirigeant ». Cet ancien prénom, commun dans le duché de Normandie (cf. Turold), est devenu un patronyme fréquent en Normandie sous les formes Théroude, Touroude, Thouroude, Throude et Troude. On le retrouve de manière manifeste dans Thérouldeville (Seine-Maritime, Thourodi villa XIIe).

Les Trouville étant attestés par des formes anciennes latinisées du type Turolvilla ou Thorouvilla, cela rend complexe l'identification du second élément -ol / -ou du nom de personne ; c'est-à-dire anciennement -ulfr ou -old.

Ainsi, Jean Renaud mentionne de surcroît le hameau de Trouville à Bois-d'Ennebourg qui serait attesté sous la forme Turulfi villa vers 1025. Cette forme conforterait la première hypothèse dans certains cas.

En revanche, François de Beaurepaire identifie nettement Turold dans Trouville-la-Haule (Turoltvilla, forme supplémentaire transcrite à côté de Turolvilla de la charte de 1025).

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1978. p. 688a.
  2. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit..
  3. François de Beaurepaire, Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, p. 202.
  4. a et b François de Beaurepaire, Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Picard, , p.158.
  5. Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie, OREP, 2009, p. 115.

Histoire

L'histoire de Trouville remonte au Moyen Âge. La ville était alors un petit port de pêche.

Le

Découverte de la station balnéaire

Sur la plage à Trouville, Claude Monet, 1870-1871).

Au village de pêcheurs devient une destination touristique de Normandie, notamment prisée par les habitants de l'Île-de-France. L'essor de la station balnéaire, qui a débuté au Charles Mozin le « découvreur de Trouville » en 1825,, Paul Huet, A. G. Decamps et son élève Louis Godefroy Jadin, Eugène Isabey, Corot, dont le musée d'Orsay fournit au moins une preuve Trouville bateaux de pêche échoués dans le chenal et aussi Eugène Boudin (Sur la plage de Trouville). Claude Monet s'y rend régulièrement dans les années 1870 et y peint plusieurs tableaux.

Alexandre Dumas contribue aussi à la découverte de Trouville, qu'il visite en 1831. Il en parle aussi dans ses mémoires: « […] Arrivé au Havre, je me mis en quête d'un endroit où passer un mois ou six semaines ; je demandai un village, un coin, un trou, pourvu qu'il fût au bord de la mer ; on me nomma Sainte-Adresse et Trouville. […] et ayant appris que Trouville était encore plus isolé, plus perdu, plus solitaire que Sainte-Adresse, j'optai pour Trouville. […] Puis je me rappelai, comme on se rappelle un rêve, que mon bon ami Huet, le paysagiste, le peintre des marais et des grèves, m'avait parlé d'un charmant village au bord de la mer où il avait failli s'étrangler avec une arête de sole, et que ce village s'appelait Trouville. […] ll y avait au Havre infiniment plus d'occasions pour Rio de Janeiro, pour Sydney ou pour la côte de Coromandel qu'il n'y en avait pour Trouville. Trouville, comme latitude, était alors à peu près aussi ignoré que l'île de Robinson Crusoé ».

La ville suscite l'intérêt des écrivains : l'écrivain Alphonse Karr a contribué à sa renommée. Gustave Flaubert y connaît ses premiers émois sentimentaux avec la rencontre d'Élisa Schlésinger durant l'été 1836, rencontre qui nourrira Mémoires d'un fou. Son nom reste aujourd'hui encore attaché à la ville.

Louis-Philippe participe au lancement de Trouville, qu'il oppose à Dieppe la légitimiste, et c'est de cette station qu'il tente sans succès de partir pour l'Angleterre lors de la révolution de 1848, avant de finalement trouver un bateau au Havre.

La « reine de plages »

Affiche de promotion de Trouville en 1890.

Le développement touristique met rapidement la ville à l'étroit et, en 1847, la commune absorbe Hennequeville, village voisin devenu un quartier de Trouville. L'inauguration de la gare de Trouville-Deauville en 1863 accélère le développement de la station balnéaire grâce à sa proximité avec Paris, désormais à 4 heures. Une jetée-promenade est construite en 1890 pour faciliter l’accostage des bateaux britanniques.

Surnommée la « reine des plages », la station devient à la fin du guides Joanne. Largement promue par la publicité qui se développe alors, Trouville est présentée comme « la plus belle plage du monde ». De nombreux grands hôtels sont construits sous le second Empire, comme l'hôtel des Roches Noires ou le Trouville Palace, ainsi que de grandes villas normandes. En 1847, un premier casino est construit, avant d'être agrandi en 1912. Un des premiers rallyes automobiles relie ainsi Paris et Trouville, première course des frères Renault en 1899.

Elle attire toujours de nombreux artistes, comme Marcel Proust, qui séjournait régulièrement à l'hôtel des Roches Noires avec sa grand-mère entre 1880 et 1915, et Marguerite Duras qui y acquiert en 1963 un appartement mitoyen de celui qu'occupait Proust et y passera tous ses étés jusqu’à sa mort.

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Photographie ancienne des terrasses du Casino de Trouville.

Trouville est cependant bientôt concurrencée par Deauville. Village d'une centaine d'habitants au milieu du duc de Morny et s'impose comme « ville de plaisirs » au début du . Dans le premier quart du XXe siècle, Trouville perd des habitants au profit de sa nouvelle rivale.

Sous l'impulsion de Fernand Moureaux élu maire en 1934, la ville connaît un nouveau souffle dans les années 1930. Créateur de la Suze, il met au profit du développement de la ville une partie de sa fortune ; Fernand Moureaux voit dans la création des congés payés par le Front populaire une occasion de réorienter la station une nouvelle clientèle populaire et familiale. Il initie de nombreuses constructions. « Maire bâtisseur », il s'illustre par de nombreuses constructions dans le style normand, comme la halle aux poissons sur les plans de l'architecte Eugène-Maurice Vincent ou une piscine olympique à l'eau de mer et des établissements de bains.

Jusqu'en 1926, Trouville-sur-Mer et son canton étaient rattachés à l'ancien arrondissement de Pont-l'Évêque, supprimé à cette date. Elle rejoint alors l'arrondissement de Lisieux.

Avec la Seconde Guerre mondiale, elle souffre de destructions. Les Allemands démantèlent la jetée-promenade des Anglais, et une dizaine de bunkers sont créés sur la plage. La ville reprend progressivement sa vocation balnéaire à l'issue de la guerre. Son nom est alors associé à celui du dessinateur Raymond Savignac, qui conçoit de nombreuses affiches de promotion de la ville. Il y réside les 25 dernières années de sa vie jusqu'à son décès en 2002.

Époque contemporaine

Trouville reste une ville marquée par une influence culturelle forte, associée à Marguerite Duras (voir Marguerite Duras de Trouville). Un prix portant son nom est remis chaque année à Trouville.

Ville essentiellement touristique, elle voit une hausse forte des résidences secondaires et une baisse de sa population. De nombreuses personnalités y ont ainsi des résidences secondaires, comme Gérard Depardieu, Antoine de Caunes ou Patrick Rambaud.

  1. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 ISBN ), p. 76.
  2. «  », sur google.com (consulté le ).
  3. La Villa Montebello, musée de peinture de Trouville-sur-Mer, conserve 19 peintures, 28 dessins et 138 lithographies (inventaire 2017) de Charles Mozin dont : La Traversée du gué et L'Invincible gagnant le port 1855 don de madame veuve Mozin à la ville en 1868.
  4. Yves Bayard, Les Peintres de Trouville, 1820 - 1940 ou la trilogie de la villégiature, Trouville, Pierre Mardaga éditeur, Bruxelles.
  5. Alexandre Dumas, Mes mémoires, Tome 2, 1830-1833, Paris, Robert Laffont, , 1175 ISBN ), p. 513.
  6. René Musset, « Alphonse Karr et Trouville », Annales de Normandie, 4e année, no 2, mai 1954.
  7. À Trouville, du côté de chez Flaubert, Le Figaro.
  8. Marc Boyer, Histoire générale du tourisme du Editions L'Harmattan, , p. 287.
  9. a et b « Que reste-t-il de la jetée-promenade des Anglais? », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  10. a et b Patrice Hamel, Dans l'Ouest Français, il était une fois, Éditions L'Harmattan, , p. 135.
  11. Août 1870 : Claude Monet pose son chevalet à Trouville…, Fondation Claude Monet.
  12. Victor Guillaud-Lucet, « Trouville. 124 ans plus tard, le rallye Paris-Trouville renaît de ses cendres », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  13. Deauville et Trouville, rivales mais complémentaires.
  14. Histoire de Trouville sur Mer.
  15. Susannah Patton, A Journey Into Flaubert's Normandy, page 113.
  16. Fabienne Bergeron, Fernand Moureaux, maire bâtisseur.
  17. Virginie Énée, « Comment s'appelait l'ancienne piscine de Trouville ? », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  18. «  », sur Gallica (consulté le ).
  19. Savignac à Trouville.
Culture

Trouville accueille chaque année depuis 2000 un festival de cinéma consacré aux courts-métrages « Off-Courts ». Trouville accueille aussi depuis 2016 les Rencontres internationales géopolitiques de Trouville-sur-Mer organisées par Frédéric Encel. Un Prix Marguerite Duras est décerné à Trouville, ainsi qu'un Prix de Trouville, fondé par Pierre Bergé et Stéphane Héaume.

La ville a servi de lieu de tournage à plusieurs films, comme Barque sortant du port de Trouville dès 1896 par Georges Méliès, Un singe en hiver en 1962, Trois Hommes à abattre en 1980, Coco avant Chanel en 2009, ou au clip de First We Take Manhattan de Leonard Cohen en 1988 par sa compagne la photographe de mode Dominique Issermann. Le film Un homme et une femme (1966) de Claude Lelouch a été largement tourné à Deauville mais aussi à Trouville, sur la jetée. 53 ans plus tard, la suite du film, Les Plus Belles Années d'une vie, a aussi des scènes tournées à Trouville.

  1. Après Deauville, Claude Lelouch tourne à Trouville-sur-Mer la suite d’Un homme et une femme , Paris Normandie.

Héraldique

Les armes de la commune de Trouville-sur-Mer se blasonnent ainsi :

D'azur à la barque trouvillaise contournée, équipée, habillée et flammée d'argent, voguant sur une mer de sinople, au chef cousu de gueules chargé de trois étoiles d'or.

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Trouville-sur-Mer dans la littérature

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