Louviers

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Louviers : descriptif

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Louviers

Louviers est une commune française, située dans le département de l'Eure, en région Normandie. La devise de la ville, concédée par le roi Charles VII en 1441, est « Loviers le Franc ». Louviers désignait une espèce de drap tissé serré qui était fabriqué à Louviers et qui était recherché pour l'habillement des personnes de qualité, tandis que le drap d'Elbeuf était plus ordinaire.

Géographie

Localisation

Représentations cartographiques de la commune
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Louviers
Terres de Bord (comm. dél. de Montaure) Incarville Val-de-Reuil
Incarville (enclave)
Terres de Bord (comm. dél. de Montaure) Louviers[1] Saint-Pierre-du-Vauvray
Vironvay
Surville
La Haye-le-Comte
Le Mesnil-Jourdain Pinterville

Voies de communication et transports

Voies routières

Louviers est desservie par les autoroutes A13 (échangeurs 18 et 19) et A154 (échangeurs 1, 2 et 3) et par la RN 154 (Louviers - Évreux). Les routes départementales entrantes et traversantes de la ville sont les suivantes : RD 71, RD 81, RD 108, RD 113, RD 133, RD 164, RD 313 et RD 6155.

Transports urbains

Outre les lignes de desserte entre villes limitrophes de l'initiative du département, le réseau urbain est organisé et exploité en concession de service public par Seine-Eure Mobilité (SEMO), sous compétence de la CASE.

Un mode de transport original pour les écoliers consiste en la mise à disposition de sortes de Rosalies sur des trajets définis. Le dispositif est dénommé S'coolbus.

Hydrographie

La commune est traversée par sept bras de l'Eure, affluent de la Seine. La présence de nombreux ponts ou leurs vestiges parsèment les rues de la ville, en augmentant le charme.

Les sept bras sont ainsi nommés :

  • les Bras de Saint-Taurin et du Gril sont parallèles et seulement distants de 2,5 km. Le Bras de la Londe en référence au propriétaire de la rivière à l'époque, le Marquis de La Londe ;
  • le Bras de Bigars par l'existence de deux moulins proche de la rivière. Propriété de la famille Le Cordier de Bigars au début du XVe siècle ;
  • le Bras de la Villette proche du château de la Villette rebâti sur les fondations de l'ancien édifice fortifié, le manoir de la Villette et rebaptisé (p. 11), situé au lieu-dit la Haute-Villette ;
  • le Bras de Saint-Jean proche de l'hôpital construit sur les ruines de l'ancienne église Saint-Jean. Et le Bras de Fécamps.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

  • Moyenne annuelle de température : 11,1 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 3 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 4,1 j
  • Amplitude thermique annuelle : 14,5 °C
  • Cumuls annuels de précipitation : 710 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 11,9 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,8 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1960 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records LOUVIERS (27) - 49° 12′ 12″ N, 1° 11′ 12″ E
Statistiques établies sur la période 1981-2007 - Records établis sur la période du 01-01-1960 au 31-08-2007
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 1,5 1,1 3,2 4,5 8,4 11,2 13,2 13,2 10,3 7,5 3,7 2 6,7
Température moyenne (°C) 4,6 4,9 7,9 10,1 13,9 16,9 19,2 19,1 15,9 12,1 7,4 5 11,5
Température maximale moyenne (°C) 7,8 8,7 12,6 15,6 19,5 22,7 25 25,1 21,5 16,6 11,1 8 16,2
Record de froid (°C)
date du record
−18,9
08.01.1985
−13,5
05.02.1963
−9,5
08.03.1971
−4,2
24.04.1981
−2,3
03.05.1981
1,1
05.06.1991
3,9
22.07.1980
2
18.08.1970
−0,1
27.09.1972
−5,5
30.10.1997
−9
24.11.1998
−12
31.12.1970
−18,9
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
17
27.01.03
24
28.02.1960
25
17.03.1961
28
15.04.07
33
27.05.05
35,8
27.06.1976
40,4
19.07.22
40
11.08.03
34
04.09.05
28,8
01.10.1985
20,6
03.11.1994
17,3
04.12.1961
40,4
2022
Précipitations (mm) 66,4 52 57,9 54,5 64,5 53,4 55,5 48,2 57,7 71,7 64,9 77,1 723,8
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
  1. «  ».
  2. «  », sur transbord.fr (consulté le ).
  3. Ouest-France À Louviers, les enfants se rendent à l'école en cyclo-bus - 5 janvier 2017 [1].
  4. Astrid Lemoine-Descourtieux, « Les châteaux du DOI 10.3406/etnor.2003.1519, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  7. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  8. Glossaire – Précipitation, Météo-France
  9. «  », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
  10.  », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
  11. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).


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Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Locos veteres au  siècle (annales de Saint-Bertin) ; Loviers vers 980 (charte de Richard Sans Peur) et en 962-996 (copie , Lonviers et Loviers en 1195 (charte de Richard Cœur de Lion), Lowiers et Louvers en 1197 (contrat d’échange de Richard Cœur de Lion), Loverii au cartulaire du chap. de Rouen), Villa Locoveris en 1198 (verres gravés à Rouen, Brossard de Ruville), Locus Veris en 1208 (cartulaire de Saint-Taurin), Locoverium en 1225 (charte d’Amaury de Meulan), Louviers vers 1260 (charte de saint Louis), Louvers en 1379 (archives de l’Eure), Loviers le Franc en 1441 (lettres patentes de Charles VII), Louvyers en 1562 (lettre missive du comte de Montgommery).

La forme Locos veteres « lieu ancien » ainsi que la poétique transposition Locus veris « lieu du printemps » ne sont pas à retenir, car elles ne correspondent pas aux formes anciennes romanes et de plus, les mots du latin classique vetus, -eris « vieux » et veris « printemps » n'existent pas dans la toponymie normande.

Albert Dauzat et Charles Rostaing, qui ne citent qu'une seule forme ancienne, Loviers, y ont vu un *Luparia « endroit hanté par les loups », du latin lupus avec le suffixe -aria qui explique les toponymes du type La Louvière et Louvières. Cependant, ils excluent a priori la forme Lotvers, difficilement compatible avec cette hypothèse et négligent le fait que la terminaison -iers peut difficilement être issue de -aria, car l'évolution de la finale aurait dû se faire en -ière comme les autres noms de lieux représentant ce type toponymique.

Par contre, on peut rapprocher Louviers d'autres formations en -viers, communes au nord de la France : Reviers (Normandie), Grand-Laviers (Picardie) ou Verviers (Belgique).

-viers est un élément issu du celtique uer- / uar-, thème hydronymique au sens probable d'« eau » ou de « rivière » qui a justement été utilisé comme nom de rivière (cf. la Vire, la Vière ou le Var), ainsi que dans le composé Varinna > Varenne, commun en France et le nom du peuple celtique Trévires (Trèves) « les passeurs » de trē-uer-o (cf. vieil irlandais treóir « passage ou lieu de passage d'un cours d'eau »).

Le premier élément Lot- ou Loc- est sans doute prélatin mais d'analyse incertaine.

Par ailleurs, le nom de la ville est connu à travers une chanson traditionnelle Sur la route de Louviers.

  1. François de Beaurepaire (Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 ISBN , OCLC 9675154, LCCN 82137355), p. 137.
  2. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 128
  3. a b et c François de Beaurepaire, op. cit..
  4. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 380a.
  5. Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 300.
  6. Partitions de chansons

Histoire

Préhistoire

Sur le territoire de Louviers ont été découvertes des pierres taillées de l'époque paléolithique dont quelques-unes ont été placées dans le musée de la ville, auprès de fragments d'une défense de mammouth trouvée non loin du cimetière. De même, le menhir de la Basse Crémonville, le tombeau néolithique qui en était proche, des armes, vases, outils de pierre ou de bronze recueillis sur le territoire de la ville et de ses alentours témoignent de la présence humaine aux différentes époques de la préhistoire.

Époques gauloise et gallo-romaine

Peu d'éléments remontant à l'époque gauloise ont été retrouvés à Louviers : une sépulture celtique trouvée en 1863 contre le mur de l'église Notre-Dame, et quelques pièces de monnaie gauloises. L'hypothèse d'un village fortifié gaulois a été formulée mais n'a pas été prouvée. Le Louviers gallo-romain est en revanche mieux connu. Il était peu important car ne figurait pas sur l'Itinéraire d'Antonin, ni dans la table de Peutinger. Le berceau de Louviers à l'époque gallo-romaine fut probablement sur la colline du Châtel,.

Moyen Âge

Façade occidentale de Notre-Dame.
- La tour-beffroi à gauche.

Sous les Mérovingiens, Louviers eut au moins deux cimetières, mais ce n'est qu'à partir du IXe siècle que l'on peut dater certains événements historiques.

Le roi , père du futur , arrange le , les fiançailles de son fils avec une fille d'Erispoë, roi de Bretagne, qui lui concède alors le duché du Mans. Déplaisant énormément aux vassaux bretons, cet arrangement est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraînent la mort du roi breton l'année suivante.

, duc de Normandie, cède en 965, « les églises de Louviers et Pinterville, les pêcheries des moulins de Louviers et quarante sols de rente sur ces moulins » à l'abbaye Saint-Taurin qu'il vient de fonder à Évreux. C'est la première fois, à la fin de l'époque carolingienne, qu'apparaît le nom de Louviers dans un acte officiel. Cette donation est confirmée par en 1026.

Les « moulins du roi » brûlent en 1184 puis sont reconstruits. En 1195, Richard Cœur de Lion confirme la charte de ses prédécesseurs.

En 1196, Philippe Auguste et Richard Cœur de Lion signent la trêve de Louviers, ratification de la paix d'Issoudun. L'année suivante en 1197, Richard Cœur de Lion remet Louviers à Gautier de Coutances l'archevêque de Rouen, afin de recevoir de ce dernier Andeli et de pouvoir édifier Château-Gaillard. À partir de cette date et jusqu'à la Révolution française, les archevêques de Rouen furent comtes de Louviers.

Au cours des premières années du l'église Notre-Dame. Dès 1240, elle est terminée dans ses parties essentielles : chœur, nef et transept surmonté d'une tour-lanterne.

Jusqu'au milieu du sur le Châtel, de maisons de bois et de torchis mais aussi de demeures en pierre pour les maîtres drapiers et marchands riches.

Le , lors de la chevauchée d'Édouard III puis en 1356, la ville est prise et pillée. Elle est occupée pendant quatre ans jusqu'en 1360. Le de cette année, le Prince noir prononce solennellement, au nom de son père , la ratification du traité qui, en échange du quart du royaume de France, rend la liberté à Jean II le Bon, fait prisonnier à Poitiers. En 1364, les Lovériens demandent à l'autorisation de fortifier les remparts,. De 1379 à 1385, l'église est réparée. Les voûtes de la nef sont surélevées et on érige sur le clocher une flèche de cinquante mètres qui, pendant trois siècles, sera sujet d'admiration. Le , le connétable de la garnison, inspectant les murailles vers minuit, trouve un guetteur endormi et, de colère, lui heurte violemment la tête contre une guérite de bois et le tue.

En 1409, les Lovériens reprennent les fortifications, négligées après les victoires de Bertrand Du Guesclin contre les Anglais et entreprennent d'édifier au flanc de leur église une tour-beffroi dont le style est plus militaire que religieux. En 1418, la ville est assiégée par . La lutte est farouche et la répression sans pitié. La ville capitule le au bout de vingt-six jours (quinze selon les sources anglaises). Les canonniers normands sont pendus et 120 bourgeois passés au fil de l'épée et les autres n'obtiennent la vie sauve que contre le versement d'une forte rançon de (15 000 écus). Il s'ensuit une occupation de onze ans. En 1429, au mois de décembre, La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc, reprend la ville. Les Anglais, ne pouvant accepter ce fait, investissent la ville en avec douze mille hommes. Le nouveau siège dure près de six mois. La ville capitule le après avoir perdu la plus grande partie de ses défenseurs. Après avoir promis des conditions honorables aux survivants, les Anglais rasent la ville. En 1440, la ville est à nouveau libérée et les habitants peuvent la reconstruire. Les Anglais tenteront une dernière fois de prendre la ville en 1441. Cette même année, , par une charte datée de Lusignan, exempte les Lovériens à perpétuité de la plupart des impôts royaux, notamment la taille, le plus lourd de tous. La ville reçoit, incorporée dans ses armoiries le titre de « Loviers le Franc » et les habitants obtiennent le droit de porter la lettre L couronnée « en broderie, orfèvrerie et ainsi qu'il leur plaira ». Dans les années 1440, partent de Louviers, où Charles .

Au , tout comme d'autres villes normandes.

Renaissance

  • En 1506, le portail du midi fut aménagé en style gothique flamboyant. À peu près à la même époque, la tour-lanterne fut remaniée. Sous l'autorité du cardinal d'Amboise, archevêque de Rouen et premier ministre de Louis XII, on achève les fortifications de la ville et on envisage un temps de construire un château épiscopal, finalement réalisé à Gaillon.
  • En 1562, Rouen étant tombée entre les mains des protestants, le parlement de Normandie fut transféré sur l'ordre du roi Charles IX à Louviers. Il y siégea du 5 août au 28 octobre.
  • En 1591, après les victoires d'Arques et Ivry, le lieutenant d'Henri IV, le maréchal de Biron se présenta devant Louviers le 6 juin et s'empara de la ville après un combat bref et violent, ce qui permit au roi de faire son entrée.
  • En 1594, après la reddition de Rouen à Henri IV, Sully passa une nuit à Louviers à l'hôtel du Pilier-Vert qui se trouvait sur la place de la Halle et dont il a parlé dans ses Mémoires.

| ]

Au .

  • Le , les bourgeois acceptent le principe de la fondation hospitalière du couvent saint-Louis.
  • En 1620, les franchises accordées par Charles .
  • Entre 1643 et 1647, l'affaire des possessions de Louviers agite la ville.
  • En 1681, l'administration royale installa à Louviers une manufacture, Dirigée pendant plus de cinquante ans par François Le Camus, elle redonna à la ville une certaine prospérité à son activité drapière. Mais Louviers, bien que spécialisé dans les draps de très haute qualité, se voit concurrencer par la besogneuse Elbeuf.

Au grande tempête de 1705 ; des inondations (1740, 1776, 1784) ; de grands incendies (1782, 1783).

  • En 1707, l'établissement de l'impôt du tarif, consistant en le rachat global de la taille par le produit d'autres redevances, essentiellement celles de l'octroi, théoriquement payées par tous, fut accueilli par des démonstrations de joie.
  • En 1709, un loup enragé pénétra dans la ville, mordit quinze personnes dont cinq succombèrent.
  • En 1785, une première usine possédant des mécaniques fut installée à Louviers, c'est-à-dire des métiers à filer le coton selon les nouvelles méthodes anglaises.

De 1789 à 1945

Modérés dans leurs cahiers de doléance, royalistes constitutionnels au temps des deux premières assemblées révolutionnaires, Girondins au début de la Convention, Thermidoriens après l'exécution de Robespierre, les Lovériens firent preuve pendant la Révolution française de modération et suivirent les courants de pensée et d'action qui entraînèrent le pays.

Le maintien de la disette sous la Révolution et le fait qu'elle ait empiré sous le Directoire favorisa le ralliement au gouvernement fort et la constitution consulaire fut acceptée à l'unanimité des votants. Le Premier consul visita Louviers le . Il y revint le

Les règlements de Colbert ayant conduit les fabricants lovériens à se spécialiser dans les draps d'extrême finesse, d'une part, et la Révolution se montrant peu favorable à la confection et à la vente d'étoffes de luxe, d'autre part, il s'ensuit une crise aiguë dans l'industrie de la ville. Le recours à des procédés nouveaux et l'action d'hommes énergiques dont Guillaume Petit, maire, député et historien de Louviers, permit de maintenir la qualité tout en abaissant les prix. On assista alors à une véritable renaissance de la vieille activité et à une prospérité retrouvée, prospérité qui s'est maintenue jusqu'au milieu du XXe siècle. Ce fut l'époque où Louviers compta le plus d'entreprises et d'ateliers.

Cette nouvelle prospérité se refléta dans de multiples travaux.

  • sous la Restauration : suppression des anciens remparts, remplacés par des boulevards plantés ;
La gare, dans les années 1920.
La ville était desservie, de 1872 à 1950, par la ligne de Saint-Georges-Motel à Grand-Quevilly, qui permettait de relier Rouen à Orléans.
  • sous la monarchie de Juillet : création de la bibliothèque, de la caisse d'épargne, de la première véritable école publique de garçons et restauration de Notre-Dame ;
  • sous le Second Empire : ouverture et pavage des rues, amélioration des écoles, du port, des ponts, de l'éclairage ; importants travaux à l'hôtel de ville et à l'hospice ; inauguration de la gare de chemin de fer.

Les deux révolutions de 1830 et 1848 passèrent presque inaperçues à Louviers. En 1870, la guerre avec la Prusse fit 16 morts, 13 blessés et 23 prisonniers. La ville fut évacuée au début de mars 1871 puis la vie reprit son cours normal sous la Troisième République. En 1885 fut créée l'école primaire supérieure (devenue collège puis lycée). En 1899, l'électricité éclaira les rues de Louviers. Un théâtre municipal, un musée et diverses sociétés, savantes, sportives, musicales, mutualistes s'épanouirent avant la Première Guerre mondiale.

En juin 1940, Louviers a terriblement souffert de bombardements liés à la bataille de France. La ville compta des groupes de résistants dont plusieurs furent arrêtés et déportés. Le , les Américains puis les Britanniques libérèrent la ville après quelques bombardements. Le , Louviers reçut la visite du général de Gaulle et, le , la ville fut décorée de la croix de guerre.

Histoire récente

Le centre-ville d'après la reconstruction.

L'après-guerre fut marquée par la reconstruction de la ville et la création de nouveaux quartiers : Saint-Lubin, Saint-Germain, la Roquette, la Côte de Paris, Saint-Jean.

Ville ouvrière marquée par l'héritage de Pierre Mendès France, Louviers a connu une histoire politique singulière dans la deuxième partie du mars 1965, du divers gauche mais réunissant dans son sillage une extrême gauche anti-autoritaire, avec une liste autogestionnaire allant du PSU aux anarchistes. Les événements de Mai 68 eurent un retentissement particulier à Louviers, avec la mise en place d'un fonctionnement auto-gestionnaire, avec comités de quartier, politique culturelle avant-gardiste, etc.

Rémy Montagne gagna les élections municipales en 1969. Puis, en 1971, avec Édouard Thiers pendant six ans, les débats municipaux furent houleux. En mars 1977, Henri Fromentin prit les rênes de la commune pour remettre en selle le programme révolutionnaire du docteur Martin. Cet épisode mouvementé de la vie locale aura un retentissement national.

Dans les dernières décennies du désindustrialisation conduit à la fermeture de nombreuses industries à Louviers (filatures, piles Wonder, disques Polygram, etc.). Parallèlement s'installe une nouvelle activité, les centres de stockage logistiques de grandes entreprises, pour alimenter des magasins et, plus récemment, pour soutenir l'essor du commerce en ligne.

  1. Béquet 1978, p. 9.
  2. a et b Béquet 1978, p. 10.
  3. Guillaume Petit, Histoire de Louviers, 1877.
  4. a et b Béquet 1978, p. 11.
  5. Annales de Saint-Bertin AD 856.
  6. Béquet 1978, p. 12.
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  8. a et b Béquet 1978, p. 14.
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  10. Bernard Beck, Châteaux forts de Normandie, Rennes, Ouest-France, , 158 ISBN ), p. 75.
  11. a et b Béquet 1978, p. 15.
  12. Béquet 1978, p. 15-16.
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  14. Béquet 1978, p. 16.
  15. Béquet 1978, p. 17.
  16. Béquet 1978, p. 18.
  17. Lettres patentes de Louis XI, Tours, le 11 novembre 1479, Lettres concernant les marchands drapiers, [lire en ligne].
  18. Béquet 1978, p. 20.
  19. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  20. Béquet 1978, p. 21.
  21. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  22. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  23. Béquet 1978, p. 42.
  24. Béquet 1978, p. 24.
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  26. Béquet 1978, p. 26.
  27. a et b Béquet 1978, p. 43.
  28. Béquet 1978, p. 28.
  29. Le Journal de Rouen, 2 novembre 1802
  30. Béquet 1978, p. 29.
  31. Béquet 1978, p. 30.
  32. Béquet 1978, p. 31-32.
  33. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  34. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  35. Béquet 1978, p. 32.
  36. L'arrondissement de Louviers pendant la guerre de 1870-1871, par A. Géfrotin (secrétaire à la sous-préfecture)- parution : 1873 - Éditeur : Impr. de A. Hérissey (Évreux) - 271 pages [1].
  37. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  38. Béquet 1978, p. 32-33.
  39. Conférence publiée par la Société d'études diverses de Louviers [2].
  40. Béquet 1978, p. 35.
  41. Béquet 1978, p. 36.
  42. Christophe Wargny, Louviers : Sur la route de l'autogestion,  éd. Syros, 1976.
  43. Béatrice Madeline, «  », sur lemonde.fr, (consulté le ).


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Héraldique

Les armes de la ville de Louviers se blasonnent ainsi :

  • Parti, au 1) d'azur à une lettre L majuscule fleuronnée d'argent enfilée dans une couronne ducale d'or, au 2) aussi d'azur à un lion d'or et à la bordure cousue de gueules chargée de douze besants d'argent
  • Remarques :
    • Ces armes datent du  siècle. Elles ont pour origine un signet que l'archevêque de Rouen et comte de Louviers, Philippe d'Alençon, neveu de Philippe VI, accorda en 1368 aux drapiers pour marquer leurs marchandises, afin d'aider au relèvement de la ville. Ce signet reproduisait les armes de la maison d'Alençon, à bordure de gueules chargées de besants d'argent.
    • Le Grand Larousse encyclopédique (1962) donne un blasonnement équivalent, mais avec seulement huit besants d'argent.
    • Malte-Brun, dans la France illustrée (1882) donne un très différent : D'azur, à deux loups passant l'un sur l'autre de sable, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lis d'or. Bien que plus « parlant » (Louvier=voie des loups), ce blason est douteux : les loups étant de sable sur azur (émail sur émail, contraire à la règle de contrariété des couleurs).
  1. Source: "La Banque du Blason"

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