Glos-la-Ferrière

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Glos-la-Ferrière : descriptif

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Glos-la-Ferrière

Glos-la-Ferrière est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le 1er janvier 2016 une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de La Ferté-en-Ouche. Elle est peuplée de 492 habitants.

Géographie

Situé au nord-est du département de l'Orne et limitrophe de l'Eure, Glos-la-Ferrière est à 10 L'Aigle et à 75 Trouville-sur-Mer. Le bourg se situe à une altitude de 228,5 mètres (NGF) voire 234 mètres environ au niveau de l'église.

Glos-la-Ferrière est traversée par le Val-Vernet, le Val Coulé et la Barne.

Le village est situé sur le plateau du pays d'Ouche constitué par une couverture d'argile à silex avec lambeaux de limons.

Communes limitrophes de Glos-la-Ferrière
(comm. nouv. de La Ferté-en-Ouche)
Couvains
(comm. nouv. de La Ferté-en-Ouche)
Chambord (Eure) Chambord (Eure)
Couvains
(comm. nouv. de La Ferté-en-Ouche)
Glos-la-Ferrière Juignettes (Eure)
Gauville
(comm. nouv. de La Ferté-en-Ouche)
Saint-Nicolas-de-Sommaire Juignettes (Eure)
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  2. «  »

Toponymie

Glos est attesté sous les formes : Gloth 1050 - 1066,,, Glos vers 1136, Glos sous l'Aigle vers 1790, Glos-la-Ferrière depuis 1800.

Formation homonyme de deux autres villages en Normandie : Glos (Calvados, Gloz 1198, Glotium 1283), Glos-sur-Risle (Eure, Gloz 1175),,.

Pour Albert Dauzat et Charles Rostaing, il s'agit peut-être d'une variante du gaulois clottu « grotte, excavation » représenté dans la toponymie du Midi et des Alpes. cf. les Balmes de Glos en Isère. Xavier Delamarre mentionne les mots des dialectes français et provençaux clot, clota, etc. signifiant « trou, cavité, fosse » issus du gallo-roman *CLOTTO « cavité, trou », issu du gaulois *clutso, variante de *cl(o)usto « oreille », d'où « trou de l'oreille » (cf. gallois clust « oreille »).

Pour Ernest Nègre, il s'agit d'un nom de personne germanique employé absolument, comme c'est souvent le cas. Il cite Chlodio.

François de Beaurepaire ne se prononce pas.

Aucun de ces auteurs ne se risque à une analyse à partir d'un étymon vieux norrois ou anglo-saxon [lequel d'ailleurs ?]. Elle se heurte aussi au fait que les Glos sont situés hors de la zone de diffusion des toponymes anglo-scandinaves.

Le gentilé est Glosien.

La Ferrière est un toponyme du Bas Moyen Âge, comme le suggère la présence de l'article défini. L'ancien français ferrière (cf. latin médiéval ferreria) est attesté en 1398 au sens d'« installation pour extraire, fondre et forger le fer ». Le pays d'Ouche était en effet réputé pour cette activité jusqu'au XVIIe siècle.

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 322.
  2. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, éditions Picard 1981. p. 117.
  3. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume II, Librairie Droz, 1991. p. 843.
  4. Info-Glos no 9
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
  6. a et b François de Beaurepaire, op. cit.
  7. Ernest Nègre, op. cit.
  8. op. cit., p. 322.
  9. Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, 2003, p. 119.
  10. op. cit., p. 843.
  11. op. cit., p. 117.
  12. étymologie de ferrière

Histoire

L'occupation humaine de Glos remonterait au Néolithique. Il existe en effet, sur la route Glos-L'Aigle dans le petit bois situé face au lieu-dit le Boulay-Filleul, une pierre d'assez grande dimension (classée monument historique). En 1878, un instituteur effectuant une fouille à sa base y aurait découvert des haches de silex et un percuteur.

De plus, on a trouvé près de l'église des monnaies et des bagues de fabrication romaine. Enfin, une voie romaine passait par le hameau de la Haute-Voie, au sud du bourg. Cette voie devait être indispensable lorsque Glos fut la capitale de l'industrie métallurgique de Normandie, avant l'ère chrétienne et jusqu'à la fin du .

Au haut Moyen Âge, le riche bourg de Glos, qui n'est pas encore « la Ferrière », est un lieu de passage puisque situé au croisement de plusieurs routes. Ceci est donc source de dangers. Les défenses consistent en un fossé circulaire et au centre une butte de terre énorme, puis un château tout en bois de plusieurs étages comportant tous les systèmes les plus élaborés de l'époque. Un seul passage descendant de la butte au fond du fossé puis rejoignait ce qu'on appelle la « Basse-cour », emplacement fortifié par une épaisse palissade de bois qui protégeait ainsi notamment les troupeaux, les réserves et les habitants des alentours. Si le siège mis par l'adversaire tournait au désastre, on se réfugiait dans le château qui dominait la butte. Pendant la guerre de Cent Ans, Du Guesclin (1320-1380) détruisit les murailles et le château alors sous la dépendance des Anglo-Navarrais.

Aujourd'hui encore, on se rend compte de l'importance de Glos au Verneuil qui a un château de briques dont il reste le donjon du . Des monnaies d'un Jean duc de Bretagne seigneur de l'Aigle furent trouvées dans les environs du château fort.

Le , une pétition des habitants réclama l'ouverture d'une grande route L'Aigle - Glos - Orbec. Cette pétition obtint satisfaction avec obligation pour les Glosiens de faire des heures de travail sur la portion traversant la commune.

En 1793, le 21 brumaire, un arrêté de l'Assemblée obligea les communes à fouiller jusque dans les cimetières pour en extraire le plomb pour les munitions nécessaires dans la guerre contre les chouans.

Quelques faits d'Histoire

En 1113, le roi d'Angleterre et duc de Normandie se rendit avec sa cour à l'abbaye de Saint-Évroult pour célébrer la fête de la Vierge. En 1119, il vint à la Ferté-Fresnel battre le seigneur de l'Aigle. Puis il tourna ses armes contre ses ennemis de Lyre et de Glos. Roger qui commandait le château de Glos fut battu et se soumit. De 1358 à 1450, pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais dévastèrent l'abbaye de Saint-Evroult et pillèrent la « ville de Glos ».

À la création des cantons, Glos est chef-lieu de canton. Ce canton est supprimé lors du redécoupage cantonal de l'an IX (1801).

En 1803, un météore éclata dans la région, des débris tombèrent au Bois de la Ville.

Le , 400 soldats prussiens occupèrent Glos pendant huit jours, vivant de réquisitions.

En 1830, effrayé par la Révolution, Mgr Saussol, évêque de Sées, se réfugia à Glos pendant trois mois.

En 1848, on planta deux arbres de la Liberté, l'un auprès de l'église, l'autre au bourg.

En 1871, 35 000 Prussiens en un jour, puis 45 000 en trois jours, s'abattirent sur la région.

Le monument aux morts.

La Grande Guerre fit vingt-quatre victimes (dont Félix Chalin, Emile Bertin, Ludovic Bunel, André Fourchégu, Clovis François, René Gohier, Auguste Leffray, Henri Mariette, Georges Nicolas, Philémon Mercier, Fernand Goupil, Georges Goupil, Alphonse Duval, Alexandre Hervé, René Lemonnier, Georges Play, Henri Rouillon, Albert Troussard, Louis Blanchoud et Victorin Plumauzille).

Lors de la Seconde Guerre mondiale, Glos fut libérée sans difficulté le par les Anglais. Un enfant de 13 ans, Roger Liger, avait été tué dix jours auparavant.

Le

Découpage

Au Moyen Âge, Glos appartenait au seigneur de Breteuil. De 1310 à 1331, elle faisait partie du comté de Beaumont-le-Roger. En 1354, Glos et Breteuil furent cédées au comte d'Évreux, roi de Navarre, allié des Anglais. Un échange concernant le comté d'Évreux fit passer Glos aux mains de Frédéric-Maurice de la Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, dont les descendants furent seigneurs de Glos jusqu'à la Révolution.

En 1411, le village fut pillé par les troupes du duc d'Alençon.

À la suite de la Révolution, Glos-la-Ferrière est nommé chef-lieu de canton dans le district de L'Aigle. Ce canton comprenait 17 communes jusqu'en l'an VII (1798) puis 22 communes jusqu'au 5 brumaire an X ().

Mais la commune de La Ferté-Fresnel revendique cette position et envoie donc au Sénat, avec copie à messieurs les commissaires du roi et à l'Assemblée administrative du département de l'Orne une réclamation. Le premier argument est la position centrale de bourg de La Ferté-Fresnel alors que plusieurs paroisses du canton sont éloignées de plus de trois lieues de Glos. De plus, La Ferté-Fresnel invoque qu'elle possède un « marché assez considérable » et « une très forte halle à blé » que n'a pas Glos-la-Ferrière. Le mémoire continue de citer d'autres avantages que possède La Ferté-Fresnel comme l'existence d'un bureau de contrôle des actes, d'un bureau des aides, d'un bureau des recettes de régie qui n'existent pas à Glos-la-Ferrière. Enfin, la commune offre un dernier argument : les « eaux très belles et très limpides » de la Ferté-Fresnel opposé à « la sécheresse » de sa rivale. Finalement, la flatterie et l'obséquiosité viennent couronner la démonstration : « La commune du bourg de la Ferté-Fresnel ose se flatter que messieurs les administrateurs du département de l'Orne, dont les connaissances sublimes vont journellement opérer le bonheur des citoyens de leur département, et dont le zèle à remplir scrupuleusement les grandes fonctions qui leur ont été, à juste titre, confiées par leurs concitoyens et compatriotes, voudront bien (...) lui accorder la translation ». Glos-la-Ferrière n'a pu qu'objecter en vain d'autres arguments, soutenant notamment que sa population était doublement plus élevée. La Ferté-Fresnel deviendra ainsi le chef-lieu de canton en lieu et place de Glos-la-Ferrière.

La justice

Dès 1279, Glos-la-Ferrière fut le siège d'une sergenterie comptant alors vingt-cinq paroisses et elle le demeure jusqu'à la Révolution. Elle se rattachait à la vicomté de Breteuil dont un lieutenant tenait audience à Glos de dix en dix semaines pour la haute et basse justice. Les moines et leurs sujets avaient le droit, encore en 1472, d'y plaider en première instance, mais leurs appels étaient portés au siège de Breteuil puis à l'échiquier de Rouen. À partir de 1747, la vicomté de Breteuil eut son siège à Glos-la-Ferrière. Nous ne savons ce qu'il en advint par la suite.

Le , les « principaux habitant » de Glos décidèrent de former un « comité » pour « régler la police » dans le bourg : deux gardes relevés de six en six heures furent postés auprès de l'église et auprès des halles (place de la Poste). De plus, une « patrouille roulante » fut établie nuit et jour composée de six hommes. Le président de ce comité était M. de Malherbe de Saint-Laurent, seigneur du Boële, ancien chevau-léger du roi. Les conseillers étaient MM. Bessin, Gatine, Aury de Grandcour, Menant, Primois, abbé Le Vézier, prêtre et chapelain du Boële, Savary (notaire). En 1790, M. Savary était le maire de l'Assemblée municipale. En 1791, les gardes nationaux de Glos durent prononcer ce prononcer ce serment après les vêpres : « Je jure par tout ce que l'honneur a de plus sacré, de rester inviolablement attaché à la constitution décrétée par l'Assemblée nationale, de soutenir cette constitution de tout mon pouvoir, de la défendre contre tous ses ennemis et de verser jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour la liberté de ma patrie ». Le curé de l'époque refusa de prêter serment à la constitution.

  1. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Histoire locale in Vivre à Glos, novembre/décembre 2003
  3. Glos-la-Ferrière, toute une histoire..., 1989
  4. Père Paul Wargny Un peu d'Histoire in Info-Glos no 1
  5. Histoire locale in Vivre à Glos-la-Ferrière, novembre/décembre 2003
  6. a b et c Glos-la-Ferrière, toute une histoire...
  7. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «  », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  8. «  », sur le site de la préfecture de l'Orne (consulté le ).
  9. Bernard Gaume, « Un peu d'Histoire », Info-Glos, 2e semestre 2002, no 15.
  10. « Histoire locale », Vivre à Glos-la-Ferrière, janvier-février 2004.

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