Vains

Localisation

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Vains : descriptif

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Vains

Vains est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 751 habitants. Elle fait partie des villages labellisés Village patrimoine, qui œuvrent à mettre en avant leurs patrimoines matériels et/ou immatériels (historique, culturel, naturel, architectural, etc.).

Géographie

Localisation

Vains et la baie du mont Saint-Michel.

Vains se trouve au nord de l'estuaire de la Sée et de la Sélune, en baie du Mont-Saint-Michel, le long de 8 kilomètres de rivage. Cette commune est bordée par les communes de Marcey-les-Grèves, sur 2 kilomètres à l'est, Bacilly sur 5 kilomètres au nord et Genêts sur un kilomètre à l'ouest. Outre 858 hectares de surface terrestre, environ 140 hectares de pré salé appartiennent au domaine public maritime.

Communes limitrophes de Vains
Bacilly Bacilly Bacilly,
Marcey-les-Grèves
Genêts Vains[1] Marcey-les-Grèves
Mer de la Manche Mer de la Manche Mer de la Manche

Littoral

On distingue trois parties littorales :

  1. L’anse de Gisors, bordée par un mondrain, digue artificielle de sable protégée par un muret qui sépare le pré salé de la terre ferme, en partie constituée d'anciens marais. Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale la Sée coulait à proximité de l'anse de Gisors.
  2. La zone rocheuse du Grouin du Sud, commençant à Paulliette jusqu'à la Bonde, dont on distingue les pointes du Sceu, de la Chaire, du Corps de Garde et de Bigard. Entre les pointes de la Chaire et celle du Corps de Garde se trouve une petite plage de galets dénommée Brèche à la Brebis.
  3. L'anse du Grand Port ou de Saint-Léonard. Le Grouin du Sud est historiquement l'un des points de départ de la traversée de la baie par les pèlerins du mont Saint-Michel à travers les grèves.

Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale coulait une rivière, au milieu de l'anse de Gisors.

Géologie

Le sous-sol est constitué de schiste ayant plus de 600 millions d'années. Sur ce substrat s'est déposé, dans les vallées de Beaumanoir et du ruisseau des Landes, un dépôt de sables éoliens, il y a environ 25 000 ans. Dans les parties inférieures, la marée a déposé au fil des millénaires limons et tangues très fertiles, depuis la transgression flandrienne.

L'altitude varie de huit à trente six mètres.

Voies et urbanisme

Vains est traversé par la route départementale 911 reliant Avranches à Granville par la côte. La route départementale 591 relie la D 911, au niveau du Pont de Vains, au Bourg de Saint-Léonard.

Cette commune comprend deux bourgs distants de trois kilomètres et une vingtaine de lieux-dits habités.

Le chef-lieu, où se trouvent mairie, église et écoles, est le bourg de Vains. Il s'est développé par la construction de lotissements au Raulin, au Guéteny et à la Bucaille. ainsi que des maisons individuelles aux Domaines, un peu plus loin, la Haguille et les Tisonnières.

L'autre bourg est appelé Saint-Léonard, construit autour d'un prieuré bénédictin du même nom.

Plusieurs maisons sont implantées le long de la côte. Les secteurs récemment urbanisés au nord du bourg en lotissement sont la Haguille et les Tisonnières, complétés par des constructions sur des terrains individuels à proximité.

On estime à une vingtaine les emplois salariés sur la commune. Les trois restaurants sont les seuls commerces. On compte une dizaine d’exploitations agricoles. Quelques artisans travaillent dans le bâtiment. En 1995 il y avait environ 170 salariés à l'extérieur et 24 chômeurs.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 12 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Pontorson à 16 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. «  ».
  2. Carte géologique de la baie du Mont-Saint-Michel à 1 / 50 000, avec livret explicatif de 184 pages. Auteur principal : Alain L'Homer ; éd. BRGM 1999.
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le ).
  4. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  5. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 lire en ligne), p. 2.
  6. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  7. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  8. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le ).

Toponymie

Le nom de la paroisse est Saint-Pierre-de-Vains. Dans certains documents du vingtième siècle la commune était dénommée Vains-Saint-Léonard.

Ancienne prononciation conformément aux formes anciennes : « vin » [vɛ̃].

Le nom de la localité est attesté sous les formes Veim en 1061 (Marie Fauroux), Vehim en 1121 (Del. notes), Vein en 1121-1133 (Lucien Musset), De Veino en 1165 (Robert de Torigni).

Diverses hypothèses ont été avancées sur l'origine du nom, sans grand fondement.

Il est plausible d'y voir un terme celtique plutôt que gallo-romain, car si les types toponymiques gallo-romains sont généralement identifiables, le celtique ancien reste par contre assez mal connu. En l'état des connaissances, l'origine du toponyme est incertaine,.

Le gentilé est Vainquais, par attraction du mot vaincre.

  1. a et b François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, p. 228. éditions Picard 1986.
  2. René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, éditions Charles Corlet et Presses Universitaires de Caen 1996.


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Histoire

Antiquité

Des fouilles de sauvetage ont été menées en 1972 sur les vestiges d'un camp antique. On y voit encore un grand talus dénommé Grand Dick ou Fossé du Diable, situé près du lieu-dit les Linettes.

Moyen Âge

Une partie importante du territoire de Vains fut, en 1087, une seigneurie donnée, par Guillaume le Conquérant, à l'abbaye Saint-Étienne de Caen, qui y fonda le prieuré de Saint-Léonard, autour duquel une agglomération se constitua.

De ce prieuré dépendait un fief vassal dit de Vains, appartenant à l'origine à une famille de ce nom, puis aux familles Thieuville, Mauny, Goyon de Matignon, Espinay, Mathan et La Beslière. Marc-Antoine de La Bellière, seigneur de Vains, chevalier de Saint-Louis, fut en 1789, député de la noblesse aux États Généraux.

Un autre petit fief, Canon, avait son manoir à Saint-Léonard. Il dépendait du fief du Grippon. L'évêque d'Avranches, le doyen du chapitre de la cathédrale et un chanoine y possédaient aussi des biens, de même que le prieuré de Tombelaine. Le curé était nommé par le doyen du chapitre avant la Révolution.

Sur le Champ de Foire, se tenait une foire annuelle.

Époque contemporaine

Réputée pour la pureté de son air et la magnificence du site, Saint-Léonard accueillit dès 1840 en villégiature des Parisiens, soucieux de profiter d'un climat de qualité.

Entre les deux guerres mondiales, la commune vit s'installer une petite communauté immigrante originaire de Pologne. Cette période marqua la fin des départs massifs des pêcheurs de la baie du Mont-Saint-Michel vers Terre-Neuve et Saint-Pierre-et-Miquelon.

Occupée pendant la Seconde Guerre mondiale, Vains abrita une délégation locale de la kommandantur, et un camp militaire au Grouin du Sud, dont la présence ne parvint cependant pas à entraver le courage de ses habitants qui hébergèrent des réfugiés. Elle fut libérée le lors de la percée d'Avranches.

Activités liées à la mer

Deux activités importantes, liées à la mer, faisaient vivre une bonne partie de la population dans les siècles passés : la fabrication du sel et la pêche à pied.

La fabrication du sel remonterait au saumure ainsi obtenue dans des bacs en plomb que l'on faisait chauffer au feu de bois afin d'obtenir la cristallisation du sel. Avant la Révolution, il existait 111 salines familiales et artisanales sur le littoral de Vains sur un total de 225 exploitées dans la baie du Mont-Saint-Michel. Chaque saline employait environ trois personnes et produisait 15 tonnes de sel par an, rapport que l'on pouvait comparer à l'exploitation d'une ferme de 20 hectares.

En 1639, Saint-Léonard a été le point de départ d'une révolte populaire (la révolte des Nu-pieds) en raison d'un projet d'augmentation de l'impôt sur la production de sel envisagé par Richelieu sous le règne de . En effet, en Basse-Normandie, l'impôt jusque-là ne représentait que le quart de la production, d'où le nom de sel de quart bouillon. Richelieu envisageait d'y appliquer le régime de grande gabelle qui sévissait dans le reste de la Normandie. Les salines ont disparu au milieu du .

La pêche à pied quant à elle, consiste à tendre des filets ou casiers sur les grèves ou les rivières les manœuvrer. On pêchait autrefois des saumons, grâce à des barrages de filets tenus dans la rivière. Les mulets étaient pris avec un trémail posé sur des piquets ou en manœuvrant une senne. Pour les anguilles on utilisait des sortes de casiers appelés bourroches. Pour les crevettes grises, on pouvait pousser une bichette ou tendre sur des piquets une tesure, sorte de filet en forme d'entonnoir avec une ouverture rectangulaire.

En 1900, on dénombrait encore une cinquantaine de pêcheurs, les femmes ramassaient les coques. En raison du déclin des salines, au morue sur les bateaux granvillais. Certains s'installèrent à Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve (famille Hamel, cf le roman de Pierre Loti, Pêcheur d'Islande).

La baie devenue moins poissonneuse entraîna la diminution du nombre de pêcheurs. Actuellement une bonne partie des habitants travaille à Avranches. La pêche, essentiellement distraction de nos jours, se pratique aujourd'hui à marée basse, au moyen de carrelets.

Quelques retraités extérieurs se sont installés sur le littoral ou dans le bourg de Saint-Léonard. En 1990, un petit musée associatif présentait la fabrication du sel et la pêche à pied. Il a été remplacé en 2001 par l’Écomusée de la Baie gérée et administrée par le conseil départemental de la Manche.

Des traversées de la baie vers le Mont-Saint-Michel sont proposées au départ de la commune.

  1. Daniel Levalet, « Un élément du Litus saxonicum dans la région d'Avranches ? », Hors-série des Annales de Normandie. Recueil d'études offert en hommage au doyen Michel de Boüard, Volume II. 1982. pp. 361-375 [1].
  2. Fabrice Lecampion, Stéphanie Dervin et Laurent Vipard, Vains – Le Champ de Foire, ADLFI. Archéologie de la France - Informations, (lire en ligne).
  3. À propos de ces salines, de la vie des sauniers et de leur sédition de 1639, voir Baie du Mont-Saint-Michel, les anciennes salines, par Alain L'Homer et Charles Piquois ; 175 pages, éd. Siloë, 2002.

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