Huest
Localisation
Huest : descriptif
- Huest
Huest (prononciation traditionnelle : ué, [y'e] ) est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie. Ses habitants sont appelés les Huestois. Commune rurale par ses origines, Huest est devenu, de par sa proximité de la préfecture, Évreux, située à quelques kilomètres, un village résidentiel, bénéficiant d'un accès rapide et aisé sur la ville et sur tous les axes routiers majeurs vers le nord (Louviers et Rouen), vers l'est (Pacy-sur-Eure, Vernon et Paris), et vers le sud (Dreux, Chartres et Orléans). Dotée d'une forte volonté à vouloir garder son « âme » villageoise, la commune bénéficie aujourd'hui d'une évolution maîtrisée en matière de population, mais offre à ses habitants tout le confort digne d'une agglomération moderne
Outre la distribution du gaz de ville et le raccordement à l'assainissement collectif, elle bénéficie d'un réseau « Internet » performant et a réussi, bien avant ses voisines, à enterrer l'ensemble de son réseau électrique
Quelques investissements immobiliers locatifs ont même été réalisés par le conseil municipal en vue de satisfaire une demande croissante sur le secteur.
Géographie
Localisation
Une localisation cartographique précise est disponible, à différentes échelles, sur le site de l'IGN.
Huest est située au nord d'un vaste plateau, dit de Saint-André, dans le sud-est du département de l'Eure , entre les vallées des rivières d'Iton à l'ouest et celle d'Eure, affluent de rive gauche de la Seine, à l'est.
La commune s'étend sur 657 hectares, dont environ 176 sont boisés, ce qui lui a valu son surnom : le Village à l'Habit Vert.
La base aérienne 105 Commandant-Viot a une emprise d'environ 250 hectares sur la commune, dans sa partie sud, soit plus d'un tiers de sa superficie. On notera également, au nord-est du village, la présence du dépôt de munitions de Sassey-Huest, dont l'accès et une partie des installations se trouvent sur la commune.
Le village se situe dans la partie est de la région Normandie, à 24 kilomètres du département d'Eure-et-Loir dans la région Centre-Val de Loire, et 19 kilomètres du département des Yvelines dans la région d'Île-de-France.
Évreux | Vernon | Rouen | Paris | |
---|---|---|---|---|
Distance routière | 5 km | 25 km | 52 km | 94 km |
Distance orthodromique | 4,3 km | 20,8 km | 45,4 km | 85,3 km |
Azimut | 249° 17′ 20″ | 73° 34′ 53″ | 349° 02′ 20″ | 102° 50′ 25″ |
Sources : Via-Michelin et Lion 1906 |
Relief
La plus grande partie de la commune présente un relief de plaine à une altitude moyenne d'environ 130 mètres.
Ce relief de plateau est rompu par deux vallées sèches, la Vallée du Nuisement et la Petite Vallée, qui se rejoignent à la limite ouest de la commune, où elles drainent les eaux pluviales vers Gravigny et la vallée de l'Iton, la quasi-totalité de la commune étant située sur le bassin versant de cette vallée. La Vallée du Nuisement sépare le hameau du Nuisement et le bois du Grand Parc du bois de la Saussaye tandis que la Petite Vallée sépare le bois de la Saussaye du Bois des Vignes.
Les trois bois cités plus haut sont classés « forêt de protection d'Évreux et de ses massifs périphériques » par décret du conseil d'État du .
Le réseau hydrographique superficiel est inexistant, seules quelques mares viennent orner ce paysage au cœur du village, à l'image de la mare des Peupliers. Celle de la Résilière, excentrée, en léger surplomb de la Petite Vallée est artificielle et s'assèche au fil des ans.
Du fait de sa situation, la commune n'est donc pas concernée par les risques de remontée de nappes phréatiques ni de crues.
Géologie
Lien vers la carte géologique sur le site de Géoportail (IGN).
La majeure partie du village, le plateau au sud et à l'est, ainsi que la zone résidentielle au centre, est constituée de limon des plateaux, excepté un affleurement d'argile à silex situé sur l'emprise de la base aérienne 105. Le sous-sol de la partie boisée, au nord et à l'ouest se compose de cette même argile et de cailloutis. Le tout reposant sur une épaisse couche de craie. De nombreux sites d'extraction de cette roche sont recensés sur le territoire de la commune, notamment la Carrière Blanche, encore visible, au début du .
Une analyse plus précise des sols silico-calcaires du village met en avant la présence importante de sables siliceux et de carbonate de chaux.
Quelques cavités souterraines d'origines diverses sont recensées sur la commune.
Huest est située dans la zone de sismicité la plus faible de France.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Sud-ouest du bassin Parisien » et « Côtes de la Manche orientale ». Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 14,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,6 | 1,5 | 3,4 | 5,1 | 8,4 | 11,4 | 13,3 | 13,3 | 10,6 | 8 | 4,5 | 2 | 6,9 |
Température moyenne (°C) | 4,3 | 4,8 | 7,5 | 10 | 13,3 | 16,5 | 18,8 | 18,8 | 15,6 | 11,9 | 7,6 | 4,7 | 11,2 |
Température maximale moyenne (°C) | 7 | 8,1 | 11,7 | 15 | 18,3 | 21,6 | 24,2 | 24,2 | 20,7 | 15,7 | 10,6 | 7,4 | 15,4 |
Record de froid (°C) date du record |
−18,6 08.01.1985 |
−15 12.02.12 |
−10,7 13.03.13 |
−4,2 06.04.21 |
−1,8 05.05.1979 |
−0,6 05.06.1991 |
4,9 02.07.1979 |
2,7 28.08.1974 |
0,2 30.09.18 |
−4,6 30.10.1997 |
−7,8 30.11.1989 |
−14 31.12.1970 |
−18,6 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,5 01.01.22 |
19,2 24.02.1990 |
24,2 31.03.21 |
27,6 20.04.18 |
30 27.05.05 |
36,2 18.06.22 |
40,9 25.07.19 |
38,4 11.08.03 |
35,4 09.09.23 |
29,3 10.10.23 |
20 01.11.14 |
16 16.12.1989 |
40,9 2019 |
Ensoleillement (h) | 635 | 799 | 1 281 | 1 732 | 1 939 | 2 077 | 2 136 | 2 057 | 1 704 | 1 202 | 72 | 617 | 16 898 |
Précipitations (mm) | 49 | 43,6 | 44,3 | 43,8 | 53,5 | 50,7 | 49,4 | 45 | 44,6 | 58,1 | 53,8 | 64,8 | 600,6 |
Voies de communications et transports
Réseau routier
Huest est traversé par la route départementale 63, qui va d'Évreux à Vernon via Chambray, La Chapelle-Réanville et Saint-Pierre-d'Autils. Un projet de contournement est de la commune pour cet axe a été mis à l'étude en 1994, puis en 2001, sans, pour l'instant, avoir trouvé un aboutissement.
La commune est bordée au sud par la route nationale 13, axe majeur de Paris à Cherbourg via Lisieux et Caen, et à l'ouest, par le nouveau tracé de la route nationale 154 dans son contournement sud d'Évreux.
Un des risques apparaissant au dossier d'information communal des risques majeurs (DICRiM) est relatif au passage de cette voie de circulation sur une portion minime de la commune, savoir, le transport de matières dangereuses.
L'accès autoroutier utilisé pour se rendre à Huest, en venant de Paris, est la sortie 15 de l'autoroute A13, située à proximité de la commune de Chaufour à environ 25 kilomètres à l'est du village ; on y accède par la nationale 13. Pour rejoindre cette même autoroute en direction de Rouen puis Caen, l'échangeur 19, sur la commune d'Incarville, se trouve à 30 kilomètres au nord, en empruntant la nationale 154 reliant Val-de-Reuil à Allaines-Mervilliers, via Évreux, Dreux et Chartres.
Depuis 2005, l'autoroute A28 offre une alternative pour rejoindre Le Mans et le Grand Ouest de la France depuis le village, à partir de la sortie 14 à proximité de Bernay, située à 56 kilomètres à l'ouest.
Le chemin de grande randonnée , dans sa première partie, de Paris à Évreux, traverse le nord-est de la commune.
Transports en commun
Le village n'est pas desservi par le réseau de bus de l'agglomération d'Évreux, le Trans Urbain, mais la commune et le GEA ont mis en place un système nommé Taxi-bus; les habitants bénéficient, sur commande préalable, des services d'un taxi pour se rendre à Évreux, leur contribution se limitant au prix d'un ticket de bus, le reliquat étant pris en charge par la communauté d'agglomération. Ce système, très apprécié des habitants, permet aux personnes plus âgées ou peu valides de profiter plus longtemps du cadre de vie du village avant de déménager vers la ville.
Le conseil général de l'Eure a mis en place un réseau départemental d'autocars qui dessert la commune, sur la place de l'église, par l'intermédiaire de la ligne numéro 200, qui va d'Évreux à Gisors, via Gaillon. La ligne est exploitée par une société privée.
La gare SNCF la plus proche est celle d'Evreux-Normandie, située sur la ligne Paris, via Bueil et Mantes-la-Jolie, à Cherbourg; via Bernay et Caen. L'activité ferroviaire est plus intense le matin en direction de la gare de Paris-Saint-Lazare, et inversement au soir, en raison d'un nombre important d'habitants du secteur qui ont un emploi sur Paris.
L'aéroport de Rouen - vallée de Seine est le plus proche, environ 50 kilomètres au nord, mais n'est réservé qu'aux vols d'affaires et de loisirs, seules quelques compagnies desservent régulièrement un petit nombre de destinations nationales. La majeure partie des vols nationaux et internationaux des Huestois se fait via les Aéroports de Paris, Roissy-Charles de Gaulle et Orly, tous deux distants d'environ 115 kilomètres.
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- », sur le site de la direction départementale des territoires de l'Eure (consulté le ).
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- », sur le site de la préfecture de l'Eure. Consulté le 12 novembre 2011.
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- Site de l'aéroport de Rouen - Vallée de Seine
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes West en 1030 (Fauroux 61), puis sous la forme Guest vers 1148 et vers 1215, puis encore Vuest en 1300 (charte de fondation de Saint-Amand), Uest en 1417 (archives de Belbeuf), Huais en 1631 (Plans et profils de Tassin), Huêt en 1828.
Le traitement de la consonne initiale [w] ou [g] correspond à la limite dialectale entre le normand septentrional et le normand méridional. La chute du [w] initial, commune en Haute-Normandie (cf. Incarville, anciennement Wiscarville en 1190, ou encore Elbeuf, anciennement Wellebuoth 1070 - 81, Guellebo 1021 - 25, etc.), montre que la forme septentrionale a prévalu. Le H initial est donc purement graphique.
L'origine du nom Huest est obscure et ne fait pas l'unanimité chez les spécialistes. Albert Dauzat et Charles Rostaing ont considéré ce toponyme comme une application du vieux bas francique *wösti « désert; terre aride, dévastée » (cf. allemand Wüste, désert) dont on retrouve la racine *wôst- dans le verbe français « gâter », croisé avec le latin vastare. François de Beaurepaire ne retient pas cette hypothèse, sans toutefois proposer d'explication. Ernest Nègre penche pour un nom de personne germanique pris absolument Westar-, bien qu'il n'y ait aucune trace de finale -ar / -er dans les formes anciennes.
La prononciation « ué » [ye] résulte de l'évolution phonétique régulière, le groupe -st n'étant plus prononcé depuis la renaissance. L’orthographe officielle restitue une graphie archaïque qui est cependant étymologique (cf. être : il est). La lecture littérale « uest » en accentuant la finale est fautive.
Microtoponymie
Quelques noms de lieux-dits ont aujourd'hui disparu de nos cartes :
- Rabel : nom d'un bois du village cité dans le cartulaire de Saint-Sauveur, en 1215. Ce nom, devant être celui d'un ensemble, d'un fief ou d'un hameau, provient de celui d'une famille, puisqu'un dénommé Robert Rabel, vassal de Gilbert de Huest, fit un don de terres "...in cultura rabel..." à la léproserie Saint-Nicolas de Gravigny et en 1213, Nicolas Rabel leur fit un don "...nemus Rabelli juxta les Holetes"(Voir ci-dessous).
- Holetes (les) : nom d'un hameau du village cité dans le cartulaire de Saint-Nicolas d'Evreux, en 1215.
- Croix-Freslon (la) : nom d'un ancien chemin, qui laisse à penser qu'un autre calvaire que celui de l'ancienne église se trouvait sur la commune en 1877.
- Grès (les) : nom d'une friche obtenue par la commune au lendemain de la Révolution, située autour du village.
- Miens (les) : nom d'une friche obtenue par la commune au lendemain de la Révolution, située autour du village.
- Bec Salé (le) : nom d'une ancienne carrière de craie à ciel ouvert comblée, située en lisière sud-ouest du bois de la Saussaie.
- Carrière Blanche (la) : nom d'une ancienne carrière de craie à ciel ouvert, au nord-est du village, en lisière ouest du bois des Vignes, visible depuis le chemin de Huest à Gravigny.
D'autre part, quelques noms de rues rappellent certains lieux aujourd'hui disparus :
- Lombaye (rue de la Mare) : Indiquant l'existence d'une mare sur le plateau sud du village. Ce nom est également celui d'une friche obtenue par la commune au lendemain de la Révolution, située autour du village. L'ancien cadastre la note sous la forme long baye.
- Mare Mattiote (rue de la) : Indiquant l'existence d'une mare.
- Gastine ou Gâtine (rue de la) : Nommée tardivement, elle ne mène pas à l'ancienne ferme et hameau éponymes disparus lors de l'implantation de la base aérienne.
Enfin, d'autres noms de rues se rapportent à des lieux-dits existants :
- Couture Gaulard (rue de la) : partie de la plaine située à l'est du bourg, traversée par l'ancienne voie celtique puis romaine, aujourd'hui largement amputée par les infrastructures militaires.
- Bergeron (chemin du) : partie de la plaine située au sud-est du bourg, aujourd'hui largement amputée par les infrastructures militaires.
- Sablonnière (chemin de la) : partie de la plaine située au sud du bourg, son nom se rapporte à la nature de son sol, prouvée géologiquement. Ce nom est également celui d'une friche obtenue par la commune au lendemain de la Révolution, située autour du village.
- Ermitage (rue de l') : nom donné à une propriété forestière de la fin du ermitage, lieu de vie de l'ermite, est le nom commun donné à une propriété rurale retirée.
Et d'autres lieux-dits existants n'ont pas de rues associées :
- Saussaie ou Saussaye (bois de la)
- Vignes (bois des) : nom donné à la plus grande partie boisée de la commune, occupant toute la partie nord-ouest. À sa lisière sud, dans le creux du versant nord de la Petite Vallée poussaient quelques acres de vigne (réservée aux moines du prieuré Sainte-Cécile puis aux offices de la cathédrale d’Évreux selon la légende). Au début du , très différente de tout ce qui est visible en matière de biotope sur la commune.
- Quatre Vents lLes) : Nom d'un manoir du , et, par extension, nom de l'ancien lieu-dit, référencé comme tel sur la carte IGN.
- Résilière (mare de la) : dite également mare aux Vipères, en vue d'en éloigner les enfants.
- Nuisement (le) (Nusiment en 1060 - 1066) : nom d'un ancien hameau de la commune. Auguste Longnon voit dans cette appellation une allusion au bruit des ailes des moulins. Cependant, le terme d'ancien français nuisement, noisement a eu le sens de « querelle », d'où de possibles applications en toponymie au sens de « propriétés litigieuses ». Ernest Nègre reprend cette explication en la développant « terre ayant subi un préjudice, un pillage ». Jouxtant le village de Fauville, il est acquis en 1809 par Charles Gazan qui y fait construire un petit château de style anglais, en 1820, auquel son fils fit ajouter deux ailes en 1861. Le nom du Nuisement correspond aujourd'hui à cette propriété. On note une homonymie avec le Nuisement, ancienne commune de l'Eure et rattachée en 1841 à Manthelon.
- Petite vallée (la) : nom se rapportant à la petite taille et l'encaissement peu important de ce relief.
- Grand Parc (le) : nom donné à un lieu-dit correspondant à une partie boisée du domaine du Nuisement ayant servi de réserve de gibier.
- Grand-Vente (la).
- François de Beaurepaire (Marcel Baudot), Les Noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Paris, A. et J. Picard, , 221 ISBN , OCLC 9675154), p. 130
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- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN )
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Ed. A. et J. Picard, , 253 lire en ligne), p. 56
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France. 2. Formations non-romanes, formations dialectales, Volume 2, Ed. Librairie Droz, , 1383 lire en ligne), p. 847
- 179
- 184
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- 114
- 68
- P. Molkhou, Huest, des souvenirs à la mémoire, 2004, p. 11
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- François de Beaurepaire, op. cit., p. 154.
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Histoire
Antiquité
La présence humaine a pris place très tôt sur le territoire de la commune, comme en témoignent ces découvertes, notamment les trois suivantes :
- Une hache néolithique en pierre découverte en 1964 par un agriculteur huestois, dans la partie nord du village (collection privée) ;
- Un gros anneau creux en bronze blanchâtre de 14 centimètres de diamètre et de 2 millimètres d'épaisseur, découvert en 1870 ;
- Une hache à douille et anneau en bronze, découverte en 1879.
Ces deux dernières découvertes sont attribuées à l'âge du bronze et visibles au musée d'Évreux.
La proximité immédiate de l'important site de Gisacum sur la commune du Vieil-Évreux, capitale du peuple gaulois des Aulerques Eburovices, laisse supposer que la présence gallo-romaine fut conséquente sur tout le secteur. Mais l'implantation des infrastructures militaires interdit pour l'instant toutes recherches dans ce sens[pas clair].
Seul un four à chaux d'époque romaine a été découvert au hameau du Nuisement, en bordure ouest du bois de la Saussaie sur le versant est de la vallée.
Le village est traversé sur sa partie est par une ancienne voie celtique (entre le rive gauche de Rouen au Vieil-Évreux en passant par Elbeuf. Ce tracé, aujourd'hui peu visible, sera repris par la voie romaine de Rouen à Bordeaux via Orléans, passant la Seine à Pont-de-l'Arche, pour qui voulait éviter Évreux. Ce chemin est encore cadastré sous la référence « Chemin rural numéro 10 dit ancien chemin de Chartres à Rouen ».
Moyen Âge
La Normandie ducale (911-1204)
Les débuts de la Normandie ducale (911-1066)
Les premières mentions du village apparaissent en 1030 lorsque le seigneur Gosselin, vicomte d'Arques fait don à l'abbaye de la Sainte-Trinité du Mont, dont il est le fondateur, de « l'église et de deux manoirs sis à Wuest », cette donation sera confirmée par le duc de Normandie, Robert le Magnifique, ainsi que par le pape .
Quelques années plus tard, en 1035, le cartulaire de l'Ordre de Thiron indique la présence sur la commune du prieuré de Sainte-Cécile et de sa chapelle, dépendant de l'abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron.
La periode anglo-normande (1066-1204)
Confirmation est faite de cette appartenance le dans une bulle pontificale du pape qui cite dans les avoirs de l'Ordre de Thiron « dans le pays d'Evreux, la chapelle Sainte-Cécile de Guest ».
Contrairement aux noms des rues situées à proximité de cet ancien prieuré, il n'y a jamais eu d'abbaye à Huest, mais un "domaine de l'Abbaye" (de Thiron), dont la dénomination a, au fil des temps, été abrégée en "Abbaye".
Le , Jean de Bretignolles, prieur de la chapelle Sainte-Cécile, prête serment à l'abbé de Tiron ; cet acte est inscrit dans le Livre Blanc, extrait du cartulaire de Tiron.
Cette chapelle (ou le prieuré dont elle dépendait) est indiquée sur la « carte de Cassini », au , ce qui place son abandon dans cette période de temps. De mémoire de Huestois, quelques ruines subsistaient encore dans la première moitié du siècle, mais furent détruites en 1968 pour raisons de sécurité.
Vers 1170, les droits de présentation de l'église de Huest, par l'intermédiaire de Geoffroy, son prêtre, et de Gilles, l’évêque d'Évreux, deviennent propriété du prieuré Saint-Nicolas de Gravigny, qui tient lieu de léproserie de la région. Le cartulaire de cette léproserie cite la commune sous la forme latinisée Guestum en 1215. Cette donation est confirmée par Amauri, comte d'Évreux.
À cette époque, les terres de Huest appartenaient déjà à la famille éponyme dont le premier membre connu, Étienne, fut qualifié de seigneur d'Huest en 1137. Excepté les « hameau et ferme » de la Gastine, détachés en 1215 pour être donnés au prieuré de Saint-Nicolas de Gravigny par Gilbert de Huest, la seigneurie d'Huest restera dans la famille jusqu'à la fin du fief du Nuisement, division due à un partage familial, (latinisé en Noci-mentum en 1079, Nezement en 1225 et Nuyzement en 1469) devint par la suite un hameau du village, puis le nom d'un château du .
Du rattachement de la Normandie à Couronne de France à la renaissance (1204-1515)
Cette répartition verra les deux fils de Gilbert devenir respectivement, en 1225, seigneurs des deux fiefs ainsi formés, savoir : « Willelmus, dominus de West, miles, Stephanus, dominus de Nesement ».
Au milieu de la guerre de Cent Ans, le fief de Huest change de famille seigneuriale, dans des conditions peu connues, pour passer de la famille de Huest à celle de Poissy, représentée en 1401 par Pierre . Ce dernier fut tué au cours de la bataille d'Azincourt. Son fils, Jacques Grand panetier de Normandie en 1419.
À la fin du . Sa seule héritière, Marie de Poissy, prit pour époux Jacques d'Amfreville, faisant ainsi changer à nouveau de famille le titre de seigneur de Huest.
Deux générations plus tard, par le biais de mariages, les terres de Huest deviennent propriété de la famille Le Conte de Nonant. C'est à cette époque que fut construit le magnifique pigeonnier dans la ferme principale du village, synonyme de noblesse du lieu. En 1624, Louis le comte de Nonant, seigneur de Huest et autres fiefs, était déjà chevalier.
Temps modernes
Ce n'est qu'à la fin du Ecouis, l'abbé Druel, qui le céda quelques années plus tard à un conseiller du Présidial d'Évreux, maître Charles Adrien Duval; le fief resta acquis à sa descendance jusqu'à la Révolution.
C'est à cette époque que les droits et privilèges, tant des seigneurs que des habitants, furent mis en litige. On citera pour exemples le droit de ban des seigneurs de Huest sur le moulin de Gravigny ou celui des Huestois à prélever de quoi se chauffer dans les bois de la commune et d'y laisser paître leurs animaux.
En prévision des États généraux de , les familles de Huest rédigèrent quelques doléances, notamment un nouveau calcul de la taille, la suppression de la corvée, des banalités et du droit d'octroi sur la ville d'Évreux ainsi que la destruction des pigeonniers, très nuisibles à leurs cultures.
Epoque contemporaine
L'ère des révolutions (1789-1870)
La révolution française (1789-1799)
Quelques années plus tard, en 1793, la commune de Huest fut officiellement créée. Elle put alors donner un cadre légal aux différents droits d'usage en vigueur et reçut en propriété les friches communales qui avaient été cédées aux habitants par les différents Seigneurs. Elles furent estimées, en 1840, à une surface d'environ 30 hectares. Ces friches, au nombre de quatre, auront un rôle déterminant dans le développement du village.
Du premier empire à la révolution de 1848
Au début du desservant à son église, devenant ainsi le lieu de culte des quatre villages. Un presbytère fut édifié, en 1819, à l'emplacement de l'actuel groupe scolaire du Haut-bois, grâce à un regroupement financier de villageois; il fut, en 1827, revendu à la commune.
Dès 1840, l'église se délabrait dangereusement et les derniers travaux effectués ne purent que reculer de quelques années sa destruction. C'est durant cette période, et plus précisément en 1852 et 1853, que Pierre-François Lebeurier, ancien chartiste et archiviste en titre du département, fut curé de la paroisse.
Le second empire (1851-1870)
C'est en 1860, grâce au fruit de la vente de la dernière friche communale, des matériaux de l'ancienne église et la participation financière des trois communes liées, de l'évêché, du département et de l'État, que la construction de la nouvelle église Saint-Pierre fut entamée.
Ce fut un peu plus compliqué pour l'enseignement. Depuis 1825, un instituteur dispensait une instruction payante (cf Histoire de l'éducation en France) pour les enfants des communes de Fauville, Gauciel, Huest et Sassey, mais la loi Guizot de 1833 ne permit pas à ces quatre communes de s'entendre pour la mise en place d'une école commune. Ce ne fut qu'en 1853 que le maire de l'époque, Victor Doucerain, fit édifier, à ses frais, un bâtiment pouvant servir d'école et de mairie. Il céda le tout deux ans plus tard à la municipalité, qui finança cette acquisition en revendant trois des quatre friches citées ci-dessus.
Les trois communes de Fauville, Gauciel et Sassey, moyennant une participation annuelle à l'entretien des locaux, furent alors également rattachées à Huest pour l'enseignement.
La III république (1870-1940)
Les débuts de la | ]
La guerre de 1870 imposa à Huest, comme à toutes les communes du département, de très pesantes réquisitions, ainsi qu'une contribution de guerre dont le maire en fonction ne s’acquitta que d'un quinzième mais épargna ainsi le village du pillage.
Quelques querelles vinrent encore écorner l'entente entre les quatre villages voisins dans les années qui suivirent, notamment un désaccord sur l'aménagement et l'entretien du cimetière commun qui se trouve sur la commune et la reconstruction de la mairie-école à la suite d'un incendie en 1880, mais le siècle se termina sans histoires, excepté l’exode rural, tout relatif, grâce à la proximité d'Évreux.
Le seul fait d'importance, en 1882, fut la vente en adjudication, par l'Hospice d'Évreux, de la ferme de la Gâtine, à la suite de la baisse des revenus de la terre et de l'apparition de la mécanisation.
Le loi de séparation des Églises et de l'État, lorsqu'en 1904, le presbytère est détruit par les flammes. Reconstruit par la commune fin 1906, la préfecture, par deux fois, demande que son loyer soit remonté, mais pour garder son desservant, la commune réussit à le conserver à un niveau très bas.
D'une guerre à l'autre 1914 à 1940
Dès le début de la Première Guerre mondiale, la Société charitable de Huest, créée en 1909, apporte aux familles l'aide matérielle et psychologique dont elles ont besoin lors de la perte d'un proche. Les dons et les actions, y compris de la municipalité, sont très nombreux envers cette association, d'autant que la commune verse un très lourd tribut pendant ces quatre années : 18 huestois perdirent la vie.
La seule famille Gazan y perd quatre des siens, dont Paul Henri Marie, colonel d'infanterie promu général à titre posthume, et chevalier de la Légion d'honneur.
Le , à proximité de l'église, est inauguré un monument à la mémoire des disparus des trois communes de Fauville, Huest et Sassey. C'est à partir de cette année, et jusqu'en 1940, que l'abbé Audrain, curé de Huest, publie mensuellement L'Écho paroissial de Huest, Gauciel, Fauville et Sassey, ayant pour but d'informer la population des villages sur les évènements communaux.
Ce n'est qu'en 1929 qu'est crée le syndicat intercommunal entre Huest et Fauville visant à électrifier les deux villages. Les premiers branchements sont réalisés en 1931.
Cette année 1929 est également celle de la création de l'Aéroclub de l'Eure qui aura un grand impact sur la commune. Avant son transfert sur Fauville, en 1949, il lui est accolé une école nationale de pilotage, qui, après s'être étendue au nord de la route nationale 13, entre autres sur le territoire de la commune, a été réquisitionnée par l'Armée de l'air pour y former ses pilotes. Pendant près d'un an, entre 1939 et 1940, l'école de Huest sera réquisitionnée pour abriter ces formations. En , l'école de pilotage laisse les pistes aux unités combattantes.
L’occupation allemande (1940-1944)
Les rigueurs de l'occupation allemande
Le , la commune de Huest est occupée par l'armée allemande.
La Luftwaffe reprend alors les installations aéronautiques et étend leur superficie sur environ 1 500 hectares. La commune est très impliquée à cette époque dans ces travaux, tant pour la main-d'œuvre et l'intendance, qu'humainement et structurellement. La ferme de la Gâtine, située sur le site, est alors détruite. C'est également à cette époque que l'on coupe l'ancienne route de Fauville à Gauciel, obligeant ainsi la circulation à traverser Huest.
La résistance et la libération
Le , après un combat aérien entre la Luftwaffe et l'armée alliée, un avion allemand s'écrase sur la commune. Les bombardements alliés, dès 1941, touchent le village, quatre de ses habitants y trouvent la mort, mais obligent les Allemands à se dissimuler dans les bois : les avions sur Fauville, le quartier général dans le château du Nuisement, et un poste de commandement à l'Ermitage.
C'est dans ce lieu qu'est fusillé, le , un jeune Ébroïcien qui faisait partie des Forces françaises de l'intérieur. Le 22, les Allemands s'enfuient et les Américains entent dans Huest.
De la liberation à nos jours (depuis 1944)
En 1950, les installations aériennes recevaient un centre d'entraînement militaire français, mais dès 1952, elle devint une des neuf bases stratégiques de l'OTAN en Europe, pour l'USAFE, jusqu'en 1967. Les quelque 9 000 militaires américains présents sur la base en 1962 auront une grande importance sur l'évolution sociale (et démographique) du village.
La commune passait alors d'un village rural à un village résidentiel. Pour exemples, des quinze exploitations agricoles recensées en 1955, deux seulement avaient survécu en 2003, en 1955 toujours, Huest adhère au syndicat d'eau potable intercommunal d'Évreux nord-est et l'induction d'eau est effective dès 1956. En 1963, le lavoir de la mare des peupliers, obsolète, fut vendu, et l’abbé de la commune, J.-M. Audrain, décédé l'année précédente, ne fut pas remplacé, obligeant l'Église à créer une paroisse sur plusieurs villages.
Depuis cette date, quelques ensembles pavillonnaires se sont développés, toujours maîtrisés quantitativement et géographiquement par le conseil municipal, donnant à gérer tant en investissement qu'en entretien, un équipement toujours plus important, afin de conserver un cadre de vie attractif et confortable aux administrés.
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Héraldique
Blasonnement :
D’azur à la croix latine alésée de gueules*, cantonnée au premier et au quatrième de deux fleurs de lis d’or, au deuxième et au troisième de deux épis de blé posés en barre du même.
* Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives (croix de geules sur champ d'azur). |
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