Tonnay-Charente

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Tonnay-Charente : descriptif

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Tonnay-Charente

Tonnay-Charente est une commune du Sud-Ouest de la France située dans le département de la Charente-Maritime en région Nouvelle-Aquitaine

Ses habitants sont appelés les Tonnacquois et les Tonnacquoises. Entièrement située sur la rive droite de la Charente, Tonnay-Charente doit en grande partie à son fleuve sa riche histoire et sa prospérité dont elle a partagé le destin commun avec sa grande voisine, Rochefort, à partir du XVIIe siècle. Bien que son port fluvial demeure encore un peu actif sur l'estuaire, Tonnay-Charente n'est plus aujourd'hui un centre industriel mais, depuis le début du nouveau siècle, des activités commerciales et de services en assurent efficacement le relais

La tertiairisation de la ville a permis une remarquable transformation de son économie urbaine. Cette reconversion économique et urbaine a fait de Tonnay-Charente une ville dynamique, la plaçant désormais au septième rang des villes de Charente-Maritime

Ville-satellite de Rochefort, faisant partie de sa banlieue Est, Tonnay-Charente est devenue un centre résidentiel relativement attractif, autant pour son cadre de vie diversifié que pour son site géographique dominé par un pont suspendu sur la Charente.

Géographie

Le site géographique de la ville

La commune de Tonnay-Charente se situe dans le centre-ouest du département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine, à la limite des anciennes provinces de Saintonge et d'Aunis.

La ville de Tonnay-Charente est située dans la partie Sud-Ouest de la France, faisant partie du « midi atlantique ».

Comme la ville voisine de Rochefort, Tonnay-Charente est entièrement située sur la rive droite de la Charente où elle s'est développée sur les contours d'un large méandre du fleuve.

Un site escarpé dans la basse vallée de la Charente
Une vénelle dans le vieux centre-ville de Tonnay-Charente. Ces marches furent construites en 1891 pour relier la ville basse à la ville haute.

La ville-centre de Tonnay-Charente est divisée en deux secteurs bien distincts, la ville haute et la ville basse, qui forment le noyau urbain auquel se sont agglomérés de nombreux villages isolés au fur et à mesure du développement de l'urbanisation.

La « ville haute » s'est développée originellement autour d'un ancien château-fort sur l'escarpement rocheux et calcaire qui surplombe la rive droite du fleuve. Dominant de ses 22 mètres de hauteur la vallée de la Charente, le noyau originel s'est établi sur un site facile à défendre. L'expansion urbaine a privilégié en tout premier lieu les hauteurs de la ville dont l'altitude moyenne s'élève à une vingtaine de mètres. Cette extension urbaine s'est faite le dos au fleuve en direction du Nord et de l'Ouest en suivant la ligne de crête sur laquelle s'étaient fixés de nombreux moulins à vent dès l'époque médiévale (le moulin Renoulleau, le moulin de la Traine, le moulin Bel Air) et des châteaux (château de la Perrière, château de l'Anglaiserie) ainsi que des villages alimentés originellement par des sources d'eau (Fontsèche, Les Fontenelles).

La ville basse de Tonnay-Charente : une des rues commerçantes parallèles à l'ancienne rue Principale avec au fond le pont suspendu.

La « ville basse » s'est étendue en fonction de l'essor de son port fluvial, établi primitivement au pied du site fortifié de la vieille ville. Le développement s'est fait plus tardivement, à partir de la période classique mais surtout pendant le  siècle, avec l'essor du négoce des eaux-de-vie et du cognac. Le front d'urbanisation résidentiel a été limité en bordure du fleuve laissant la place aux bâtiments dévolus au commerce fluvial, aux équipements portuaires et aux industries.

En dehors de la vieille ville, l'habitat urbain s'est développé très récemment, c'est-à-dire essentiellement à partir de la fin du  siècle et surtout après la Seconde Guerre mondiale. Cette urbanisation a progressé le long des axes de communications routiers et ferroviaires, notamment en direction de Rochefort, en soudant petit à petit d'anciens villages devenus aujourd'hui des quartiers urbains à part entière, même s'ils en ont gardé quelques aspects villageois (La Touche, La Coudre, Les Fontaines). Dans le même temps, la poussée urbaine s'est établie entre l'ancienne route nationale et la voie ferrée, loin de la bordure du fleuve, toujours en direction de Rochefort, et s'est effectuée dans la partie de la vallée où de grosses usines (ex usine Asturonia, ex usine Saint-Gobain) se sont implantées ainsi que des cités ouvrières (La Fraternité, Les Granges, Archiac). Enfin, la création de la rocade urbaine en 1964, formée par la RD 137 qui contourne la vieille ville par l'Est et le Nord, a permis d'étendre le front d'urbanisation qui a progressivement comblé les vides entre la ville-centre et la route départementale (les Varennes, la Touche).

Un finage urbain aux paysages diversifiés

En dehors de l'agglomération principale, le finage communal de Tonnay-Charente qui est le cinquième territoire urbain de la Charente-Maritime par sa superficie est d'une remarquable diversité géophysique et présente des aspects naturels fort variés.

À l'Ouest et au Nord de la ville-centre, de très petits villages, plutôt des écarts nommés localement des cabanes, se sont établis en bordure du marais de la Petite Flandre qui s'étend sur 800 hectares, soit le quart du finage communal de Tonnay-Charente. Cet espace qui a échappé à l'urbanisation est fortement individualisé par la présence de vastes marais aménagés depuis le début du  siècle, striés par les canaux reliés à La Charente et les levées, et à l'écart des grands axes de communication, dont la ligne d'horizon est brisée par les petits monticules que représentent l'Île de la Mazarine, à l'Ouest, et l'Île de la Rabotellerie, au Nord. Les contraintes de ce milieu aquifère demeurent peu propices à l'urbanisation et constituent à la fois des terres agricoles pour l'élevage et de grandes réserves naturelles. Cette zone de marais est délimitée au Nord-Ouest par le canal de Saint-Louis et au Nord par le canal de Genouillé, ces deux importants collecteurs servent également de limites administratives dans une très grande partie de leur tracé séparant Tonnay-Charente de Muron, à l'Ouest, et de Genouillé, au Nord.

Topographie de Tonnay-Charente.

Au Sud, la commune est limitée par la basse vallée de la Charente où commence son estuaire. Cette partie basse de la commune est très peu urbanisée, cependant quelques usines se sont implantées en bordure du fleuve. Des zones marécageuses, certes drainées, mais impropres à toute forme d'urbanisation s'y étendent et sont bordées au Nord par la ligne de chemin de fer Nantes-Bordeaux. Tout à l'Ouest de la commune, le canal de Saint-Louis que rejoint le canal de Genouillé confluent avec la Charente et servent de limite communale séparant Tonnay-Charente de Rochefort au lieu-dit Le Pont Rouge. En amont de ce lieu de confluence, des espaces marécageux entrecoupés de sablières bordent le fleuve jusqu'au site du silo et les quais du port fluvial. Ce dernier, aménagé dès les années 1840, s'étend sur 1 600 mètres et, ce, jusqu'au Pont suspendu dont le tablier central culmine à 25 mètres de hauteur et offre un vaste panorama sur la cité, la basse vallée et les marais alentour. Entre le port et le pont s'est développée la « ville basse ». Un kilomètre en amont du pont suspendu, le petit ruisseau du Chasserat qui se jette dans la Charente sert de limite communale séparant Tonnay-Charente de Cabariot.

Enfin, au Nord et à l'Est de la ville-centre s'étendent les confins du plateau saintongeais représentant "la pointe de Tonnay-Charente", autrefois bocagère et aujourd'hui dénudée. Les villages du plateau qui se distinguent par de nombreux toponymes sylvicoles ou arboricoles sont les plus nombreux et leur présence est liée originellement aux grands défrichements de la période médiévale. Le plateau calcaire s'élève doucement en direction de l'Est, dominant le marais de la Petite Flandre par une ligne de falaises mortes et son altitude moyenne se situe autour de 25 mètres. C'est dans cette partie de la commune de Tonnay-Charente que se trouve le point culminant, au lieu-dit Le Moulin de Montalet, correspondant à un coteau calcaire de 32 mètres de hauteur, près de la commune voisine de Moragne.

Un site fluvial à l'origine de son développement
La rive gauche de la Charente est une zone inondable lors des crues hivernales qui épargnent la rive droite sur laquelle est bâtie la ville de Tonnay-Charente dont le pont suspendu relie les deux rives.

Si la ville n'a plus qu'un rôle de transit, elle l'a cependant de très longue date exercé sur le fleuve Charente étant idéalement placée au lieu de rupture de charge entre le trafic maritime et le trafic fluvial où la marée se fait fortement sentir. Le port fluvial est situé à 27 embouchure de la Charente et peut recevoir des navires de haute mer jaugeant 10 000 tonnes de port en lourd.

Tonnay-Charente doit en effet en grande partie son expansion urbaine grâce à sa position géographique sur la rive droite du fleuve où la vallée présente toutes les caractéristiques d'une vallée dissymétrique.

Sur la rive gauche, appartenant à la commune de Saint-Hippolyte, la vallée formée de prairies est inondable et marécageuse, impropre à toute forme d'urbanisation, tandis que sur la rive droite, le flanc escarpé d'un coteau calcaire a permis par le passé l'établissement de la ville et de ses nombreuses activités (portuaires, résidentielles, commerciales et industrielles).

Un site géologique varié

Le territoire communal de Tonnay-Charente, l'un des plus étendus de la Charente-Maritime, se caractérise par des assises géologiques variées à l'origine de la diversité de ses paysages naturels.

Il est constitué au Nord et au Nord-Ouest d'une partie du marais de la Petite Flandre qui fait partie du marais de Rochefort, tandis qu'au Sud, il longe la basse vallée de la Charente où commence son estuaire. Ces parties basses de la commune sont composées de dépôts fluvio-marins de la fin du Quaternaire dont le bri flandrien est l'un des composants les plus répandus. Ces alluvions fluviatiles dont l'épaisseur atteint les 20 mètres de profondeur sont à l'origine de la formation des marais de la basse vallée de la Charente où le site urbain de Tonnay-Charente est situé juste en amont.

Au centre de la commune et à l'Est, son territoire forme une sorte de presqu'île qui s'avance dans les marais de Rochefort, c'est la pointe de Tonnay-Charente, prolongement extrême-occidental du synclinal de Genouillé, dont les assises géologiques relèvent du Jurassique. En effet, elle fait partie des confins du plateau calcaire et marneux de la Saintonge qui s'abaissent doucement vers l'océan et qui prolongent tout à l'Ouest le plateau jurassique de la Saintonge du nord. Ce dernier est délimité par la basse vallée de la Boutonne et la basse vallée de la Charente qui la séparent du plateau crayeux de la Saintonge du Crétacé recouvrant toute la partie centrale et méridionale de la Charente-Maritime.

Ici, les paysages surélevés du plateau calcaire dominent la dépression que forme le Marais de la Petite Flandre et se caractérisent par des ondulations de terrains formées par des vallons secs et de petites vallées. Les sols fertiles proviennent des « terres légères de groies » et contiennent « des argiles rouges » que révèlent la toponymie de quelques lieux-dits de la commune (la Groie, les Terres Rouges).

Une position de carrefour géographique

La ville a de tout temps été un centre d'échanges et de transit grâce à sa situation géographique, favorisant son développement urbain et économique.

Tonnay-Charente
Position de Tonnay-Charente en Charente-Maritime.

Tonnay-Charente occupe en effet une position de contact naturel entre les terres de marais à l'Ouest et au Nord et celles de la plaine au centre et à l'Est, ce qui en a fait une « zone frontalière » entre les anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge.

De plus, son port fluvial sur la Charente situé idéalement au lieu de rupture de charge entre le trafic maritime et le trafic fluvial en a fait un centre de batellerie fort important dans les siècles passés.

C'est cette position géographique qui lui avait conférée dans l'Histoire un rôle de carrefour obligé entre l'Est et l'Ouest et entre le Nord et le Sud avant que la ville ne soit supplantée par sa grande voisine de Rochefort, notamment lors de la construction du pont transbordeur de Martrou.

Les axes de communication

Tonnay-Charente a de tout temps été une ville de passage et a longtemps occupée un rôle de carrefour de communications avant d'être supplantée par Rochefort avec laquelle elle partage dorénavant cette fonction.

Un important centre de transit routier et autoroutier

Tonnay-Charente dispose par l'étendue de son finage communal d'un réseau routier dense où l'axe principal, constitué par la RD 137 - ex RN 137 -, la traverse d'Est en Ouest. Cette ancienne route nationale à très fort trafic automobile passait jusqu'en 1964 dans le centre-ville de Tonnay-Charente via le pont suspendu de Tonnay-Charente. Ce dernier, devenu obsolète pour la circulation routière et même dangereux face à un trafic en constante augmentation, a été remplacé par un nouveau pont construit sur un nouveau tracé de la route plus en amont de la ville, à Cabariot. Le pont de "Saint-Clément", ouvert à la circulation en 1964, a permis de supprimer du centre-ville un trafic de plus en dense. La RD 137 a été dès lors déviée tout à l'Est de Tonnay-Charente et contourne la ville au Nord et à l'Ouest vers Rochefort.

La rue Alsace-Lorraine, principale artère de la ville-centre, était l'ancienne route nationale avant son déplacement au Nord de Tonnay-Charente à partir de 1964.

Cette importante voie routière s'est dédoublée depuis 1997 avec l'autoroute qui relie Rochefort, située à 6 Saintes, deuxième ville de la Charente-Maritime située à 34 Rochefort et relie directement La Rochelle, principale ville de la Charente-Maritime, située à 34 km au Nord-Ouest.

L'A837, qui est surnommée l'autoroute des Oiseaux, aboutit à Tonnay-Charente en contournant la ville par le Nord-Est et le Nord. Son accès se fait par les demi-échangeurs (sorties Cabariot qui est également dotée d'une aire de services, située en limite communale.

Le projet de l'Autoroute A831 devant relier Rochefort à Fontenay-le-Comte (lien entre l'A 83 et l'A837), déclaré d’utilité publique en 2005 a été abandonné en 2015 en raison de sa traversée du marais poitevin et du marais de Rochefort, deux grandes zones humides qui générait une vive opposition.

Deux autres routes départementales à fort trafic automobile traversent le territoire de Tonnay-Charente. Tout à l'Ouest de la ville, dont le quartier urbain de la Fraternité est soudé à Rochefort, se trouve la D 911 qui relie l'agglomération rochefortaise à Niort via Surgères et Mauzé-sur-le-Mignon. Cette route était l'ancienne route royale de Rochefort à Paris lors de la création de l'arsenal de Rochefort, et fut construite pendant les travaux d'aménagement du marais de la Petite Flandre par le Hollandais Humphrey Bradley. Cet axe de circulation en ligne droite sur plusieurs kilomètres est très fréquenté et sert d'itinéraire bis lors des « transhumances » estivales vers le littoral charentais. Il relie Surgères située à 28 Niort à 60 km, ces deux villes étant situées au Nord de Tonnay-Charente.

L'autre route du réseau secondaire de la Charente-Maritime qui relie Rochefort à Saint-Jean-d'Angély via Tonnay-Charente est la D 739. Celle-ci aboutit à Rochefort au site du Pont Rouge, situé aux portes du quartier industriel et résidentiel de La Fraternité qui unit les deux villes Rochefort et Tonnay-Charente. Cette route entre dans Tonnay-Charente au Nord-Est de la ville par un rond-point dans le nouveau quartier résidentiel et donne accès au centre commercial des Varennes après avoir rejoint la RD 137. C'est par cet axe que Saint-Jean-d'Angély est situé à 31 A10 grâce à l'échangeur no 34 de Saint-Jean-d'Angély situé à 28 km.

Enfin, Tonnay-Charente est distante de 31 Marennes et de 37 île d'Oléron au Sud-Ouest et de 46 Royan au Sud via Rochefort par la D 733.

Une voie ferrée qui coupe la ville en son centre

La ville est desservie par une importante ligne ferroviaire à double voie construite en 1867 la reliant alors directement à Angoulême, Cognac, Saintes et Rochefort, les quatre principales villes implantées le long de la vallée de la Charente. Par la suite, cette voie ferrée est devenue la ligne Bordeaux-Nantes lors de la création de la SNCF en 1936.

Les trains traversent le centre de Tonnay-Charente, ici sur l'un des deux passages à niveau.

La voie ferrée a la particularité de couper le centre-ville en deux par une large trouée entre les immeubles et maisons, créant un spectacle plutôt insolite lors du passage des trains, avec la fermeture des deux passages à niveaux, qui se succèdent munis de barrières automatiques.

La halte SNCF actuelle succède à une ancienne petite gare de voyageurs avec un bâtiment détruit, par laquelle transitaient également d'importants convois de marchandises reliant le port de commerce au réseau ferroviaire. Tonnay-Charente disposait en effet jusque dans les années 1970 d'une importante gare de marchandises et de triages avec un faisceau de voies dont la plate-forme est encore visible derrière l'usine "France Charbons". Le bâtiment de la gare démoli en 2010 a laissé la place à une modeste halte ferroviaire pour voyageurs, sur la ligne régionale Nantes-Bordeaux où s'arrêtent uniquement des trains TER Nouvelle-Aquitaine.

Communes limitrophes

Rose des vents Loire-les-Marais Muron Genouillé Rose des vents
Rochefort N Moragne
O    Tonnay-Charente    E
S
Saint-Hippolyte Cabariot Lussant


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  1. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984.
  2. a b et c M.A. Gautier, Le dictionnaire des communes de la Charente-Maritime, Les Chemins de la Mémoire Éditeur, p. 70.
  3. a b c et d Observation tirée de l'étude la carte IGN no 1430 E - Tonnay-Charente - Source : IGN, carte topographique, série bleue.
  4. Classée commune urbaine par les services de l'INSEE, Tonnay-Charente se situe au cinquième rang des communes urbaines par sa superficie, se classant après Marans, La Tremblade, Saintes et Saint-Pierre-d'Oléron.
  5. a et b Julien François-Labruyère, À la découverte de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1980, p. 245.
  6. Julien François-Labruyère, À la découverte de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1980, p. 259.
  7. La commune de Tonnay-Charente avec 3 439 hectares se situe au Marans (8 249 La Tremblade (6 913 Saint-Just-Luzac (4 774 Saint-Savinien (4 700 Benon (4 662 Saint-Georges-d'Oléron (4 655 Saintes (4 555 Clérac (4 308 Cercoux (4 188 Saint-Jean-de-Liversay (4 142 Sainte-Gemme (4 091 Saint-Pierre-d'Oléron (4 055 Bedenac (4 023 Muron (3 906 ha) ; 15 - Charron (3 754 ha) ; 16 - La Genétouze (3 703 Le Gua (3 609 Bussac-Forêt (3 478 Genouillé (3 441 ha).
  8. a et b Roger Beteille et Jean Soumagne (ouvrage collectif sous la collaboration de), La Charente-Maritime aujourd'hui, milieu, économie, aménagement, Publication de l'Université d'Été, 1987, p. 24.
  9. François Julien-Labruyère, À la découverte de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1980, p. 17.
  10. a et b Roger Beteille et Jean Soumagne (ouvrage collectif sous la collaboration de), La Charente-Maritime aujourd'hui, milieu, économie, aménagement, Publication de l'Université d'été, 1987, p. 16.
  11. Yves LE DRET, Le train en Poitou-Charentes, Les Chemins de la Mémoire Éditeur, tome 1 : La naissance du chemin de fer en Poitou-Charentes, p.p. 48-50.

Toponymie

Outre le nom de la ville-centre, la commune de Tonnay-Charente possède un très grand nombre de villages, hameaux et lieux-dits issus en majorité des grands défrichements de la période médiévale.

Tonnay-Charente

Tonnay-Charente est attesté sous les formes latinisées de Tauniaco 1068, Tauniacum 1090 et romanes de Taunai 1174, de Tonai 1214, Tauniacum ad Carantonam au ,.

Le nom remonte selon les spécialistes à un type toponymique gallo-roman *TALNIACU, comme le montrent les formes anciennes de Tonnay-Boutonne (de Talniaco 1067 - 1091).

Le second élément est le suffixe gallo-roman -acum (d'origine gauloise -acon, du proto-celtique -*ako), peut-être allongé en *-IACU indiquant la localisation ou la propriété.

Ernest Nègre, Albert Dauzat et Charles Rostaing considèrent que le premier élément est le nom de personne gaulois Talenus, qu'ils citent sans astérisque,.

Xavier Delamarre ne mentionne pas à l'article talu- le nom de personne gaulois Talenus, mais des anthroponymes proches : Talussanus, Talussa, basés sur *talu « front, bouclier » .

Le noyau urbain originel formant la ville haute s'est établi sur un coteau escarpé dominant le fleuve et sa vallée et présentant tous les avantages d'un site défensif qui fut fortifié au Moyen Âge, ce qui explique que certains aient voulu y voir un parent du mot talus (latin d'origine gauloise talutium, mentionné par Pline au sens de « pente indiquant la présence une mine d'or en Espagne »),, Tonnay étant alors un site fortifié où un château fort, entouré de profonds fossés, dominait la vallée.

Tonnay est devenue Tonnay-Charente au  siècle.

Il faut attendre le Charente au milieu de la période médiévale où Tonnay-Charente était devenue "un port actif, le premier de Saintonge".

Les toponymes des villages dépendant de la ville-centre

La commune de Tonnay-Charente dispose d'un finage étendu où se trouvent des paysages très diversifiés représentés par les marais à l'Ouest et au Nord-Ouest (Marais de la Petite Flandre), la vallée fluviale au Sud (basse vallée de la Charente) et le plateau calcaire parsemé de coteaux peu élevés à l'Est et au Nord-Est (plateau de la Saintonge). Les villages, hameaux et autres lieux-dits ont été majoritairement créés à l'époque des grands défrichements de la période médiévale.

Les défrichements de la forêt sur les confins du plateau saintongeais

Comme partout ailleurs en Aunis et en Saintonge, c'est à partir du , alors en très grande partie recouverte par une forêt qui aboutissait aux abords de l'ancien golfe des Santons devenu, au Moyen Âge, un immense marécage.

Les toponymes d'origine sylvestre sont très nombreux et attestent par leur densité combien la couverture forestière de cette ancienne paroisse était véritablement importante. Ces toponymes qui se retrouvent disséminés sur l'ensemble de la commune dans la partie haute du finage communal (pointe de Tonnay-Charente) sont les suivants d'est en ouest : le Touchereau, l'Alaigne, le Bois Long, le Petit Breuil, le Petit Bois, la Brossardière, la Petite Touche, la Touche

Un certain nombre de ces toponymes qui sont d'origine arboricole renseignent précieusement sur les types d'arbres qui composaient cette ancienne sylve dont le défrichement fut si intensif et systématique qu'il ne reste aujourd'hui que très peu de bois dans la commune, seul le Bois des Ailes au Nord de la ville-centre fait figure de quasi relique de l'antique forêt.

Parmi ces toponymes se trouvent des peupliers (les Pibles), des charmes (les Charmettes, les Petites Charmettes), des chênes (Puyjarreau), des chênes verts (le Chène Vert), des noisetiers (la Coudre), des genévriers (la Cadollière), du houx (la Frégonnière), du buis (la Bosselière), les Épinettes

Les activités économiques pendant la période médiévale

Le mouvement de défrichement fut si intensif qu'il libéra des terrains qui furent essartés (toponymes la Brûlée, les Champbrûlants) et mit en valeur de nouvelles terres à usage agricole pour la production de moutarde (Champservé), ou destinés à l'horticulture (Champ Fleuri) ou plus généralement pour la culture des céréales dont les sols convenaient bien (les Terres Rouges, la Groie). Dans ce dernier domaine, la commune compte un grand nombre de toponymes en relation avec des moulins attestant de l'importance de la culture des céréales (le Moulin Renoulleau, le Moulin de la Traine, Bel Air, le Moulin Pefineau, le Moulin, Moulin de Montalet…). Cette activité agricole était secondée par des activités industrielles ou artisanales, notamment pour l'extraction des carrières où le calcaire était très recherché, probablement pour sa qualité et sa dureté (la Perrière, les Périers, la Cassotière), ces lieux-dits sont proches du ruisseau de Chasserat (en limite actuelle de la commune de Cabariot) face au Bois des Caillons, toponyme fort évocateur. Cette industrie était complétée par les forges où étaient produits des outils pour l'agriculture ou des armes pour les seigneurs de Tonnay-Charente (toponymes les Forges, la Petite Farradière, la Grande Farradière).

L'implantation des villages dans la paroisse de Tonnay-Charente
Le lavoir de Fontsèche était à l'époque médiévale une fontaine qui a fixé le village de Fontsèche, maintenant un quartier urbain de Tonnay-Charente.

Ces défrichements intensifs libérèrent des terres pour y fixer également des villages sur le plateau calcaire, ces derniers étaient de préférence situés près des lieux de source particulièrement abondants dans l'ancienne seigneurie de Tonnay-Charente (Fontsèche, les Fontenelles, Font-Robette, Font Perre). Si les défrichements d'origine agricole sont les plus nombreux, ils le devaient à l'impulsion des ordres monastiques qui y ont laissé leur empreinte (la Croix Biron, la Maladrie) et des seigneurs qui s'étaient réservés des terrains pour la chasse (les Varennes) ou des réserves foncières personnelles (le Clou, l'Enclouse, la Petite Enclouse).

Les lieux les plus isolés du plateau calcaire portent le nom d'animaux sauvages rappelant qu'en ces temps médiévaux la peur du loup était très présente (toponyme Chanteloup au nord-est du finage communal) ou bien la menace qu'inspiraient les renards sur les cultures a dû marquer la mémoire des villageois (les Renardières).

Le drainage tardif des marais

À l'opposé du plateau activement défriché, les marais furent tardivement drainés. Ils se présentaient sous l'aspect de grandes étendues d'eau qui stagnaient évoquées remarquablement par les toponymes la Mourière, la Petite Mourière, les Morettes, la Clotte. Cependant, quelques tentatives d'assainissement du marais furent entreprises au Moyen Âge. Le toponyme la Noue en est un des plus parlants. Si une Villeneuve, située au nord de la ville-centre en bordure du marais, fut effectivement mise en place à cette époque, il fallut attendre les Temps modernes, à partir de la fin du Marais de la Petite Flandre fut mis en valeur par les ingénieurs hollandais.

  1. Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume I, Librairie Droz 1990. p. 202.
  2. a et b Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p. 318.
  3. Ernest Nègre, op. cit. p. 202.
  4. Ernest Nègre, op. cit. p. 202.
  5. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 679.
  6. a et b Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions errance 2003. p. 287.
  7. Pierre-Yves Lambert, LG 199.
  8. M.A. Gautier, Le Dictionnaire des communes de Charente-Maritime, Les Chemins de la Mémoire Éditeur, p. 70.
  9. Jean Combes et Jacques Daury (ouvrage collectif sous la direction de), Guides des départements : la Charente-Maritime, éditions du Terroir, 1985, p. 217.
  10. François Julien-Labruyère, À la découverte de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1980, p. 214.
  11. Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 174.
  12. Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 124.
  13. Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 55.
  14. Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 109.
  15. Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 79.
  16. ce toponyme désigne le buis in Joseph Chauveau, Arbres & Lieux de Poitou, Charentes et Vendée, chez l'auteur, , p. 32.
  17. les Caillons renvoient au toponyme le Caillaud c'est-à-dire des cailloux in Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p. 68.
  18. Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p. 130.
  19. Toponyme très proche de celui de Moragne in Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p.p. 201/202.
  20. le toponyme clot a le sens de grosse mare in Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p. 94.
  21. La Noue ou la Nauve évoque des terres fréquemment inondées in Jean-Marie Cassagne et Mariola Korsak, Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime, éditions Bordessoules, 2003, p. 211.
  22. François Julien-Labruyère, À la découverte de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1980, p. 244.


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Histoire

De lointaines origines

La ville de Tonnay-Charente possède une histoire dont les origines premières remontent à l’époque de l’occupation romaine alors que les alentours immédiats de la ville seraient habités à des époques datant des premiers temps de la Protohistoire.

Moyen Âge
L'église Saint-Étienne de Tonnay-Charente, d'origine médiévale, a subi bien des remaniements depuis sa fondation romane du XIe siècle.

L’essor de Tonnay-Charente se situe indéniablement à l’époque médiévale où le site escarpé de la vieille ville est alors occupé par un château-fort édifié sur les restes d’un ancien castrum romain. Au  siècle, cette forteresse abritera dans son enceinte fortifiée une abbaye qui sera l’une des plus influentes de la vallée de la Charente avec celle de Bassac avant qu’elle ne soit léguée à la puissante abbaye bénédictine de Saint-Jean-d'Angély en 1107. Devenue un centre religieux particulièrement actif, Tonnay-Charente sera également une cité de pèlerinage et une étape sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Incorporée au domaine Plantagenêt après le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt (futur roi d'Angleterre) en 1154, la cité prendra son essor et développera son commerce avec les îles britanniques, devenant le principal port de Saintonge, ce qu'elle restera jusqu'au début des Temps modernes. Elle deviendra cependant une ville frontière après la signature du traité de Paris de 1259, qui voit la constitution en apanage du Poitou, de l'Aunis et d'une partie de la Saintonge au profit d'Alphonse de Poitiers, frère du roi de France . La Charente tiendra dès lors lieu de frontière entre domaine français et domaine anglo-aquitain.

Les seigneurs ou princes de Tonnay sont signalés à partir de la deuxième moitié du Didonne et Montendre). Le principal membre de cette famille est aussi le dernier dans les mâles, Geoffroy Savary de Mauléon et Belle-Assez de Pareds, † vers 1269, dont les possessions sont partagées à sa mort entre ses sept filles et gendres. Tonnay passe à l'aînée, Jeanne, femme du de Rochechouart († entre 1283 et 1288). La branche aînée (vicomtale) des Rochechouart garde Tonnay jusqu'au vicomte François de Rochechouart-Mortemart (aussi son neveu, car fils d'Aimery Mauzé et de Tonnay-Charente, la sœur du vicomte François). Les Rochechouart-Mortemart conservent désormais Tonnay (ducs de Mortemart en 1650/1663 ; le fils aîné des ducs est titré prince de Tonnay ;  de Montespan, la célèbre favorite de , née Françoise-Athénaïs de Rochechouart-Mortemart, était appelée dans sa jeunesse Mlle de Tonnay-Charente).

À partir de 1337, les tensions entre Capétiens et Plantagenêts se feront plus vives, débouchant sur la guerre de Cent Ans. Ce conflit laissera des traces durables dans toute la région, où raids et chevauchées des deux armées se multiplient. La ville sera administrée par les Anglais du Prince noir de 1345 à 1351, puis de 1362 à 1372 (constitution de la principauté d'Aquitaine), année où la cité sera provisoirement soustraite à la tutelle anglaise pendant le règne de de France.

À la fin des hostilités, au  siècle, la paroisse est ruinée et désolée mais les seigneurs de Rochechouart s’allieront aux Mortémart pour reconstruire la ville et son château.

Les Templiers et les Hospitaliers

Pendant le Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem implante une « maison » rattachée plus tard à La Rochelle. Ils s’installent à quelque lieu de Tonnay-Charente, près d’un lieu de source nommé Fontsèche. Cette commanderie qui avait fait édifier une chapelle et un hôpital faisait office de relais sur l’un des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Au siècle suivant, elle y avait aménagé un lavoir près du lieu de la source.

Dans le même temps, un autre ordre, celui du « Temple », s’est installé à Tonnay-Charente y implantant un hospice-auberge car la ville était une étape sur l’un des itinéraires qui aboutissaient à la Via Turonensis. Enfin, une maladrerie ou léproserie est installée en dehors de la cité marchande, dans la campagne tonnacquoise, non loin de Fontsèche, où un toponyme La Maladrie demeure l’unique témoin de cette activité

Les Temps modernes

Acquise vers 1550 aux idées de la Réforme protestante, Tonnay-Charente qui deviendra un fief protestant dans le ressort de Saint-Jean-d'Angély ne sera pas à l’abri des guerres de Religion qui ont ensanglanté l’Aunis et la Saintonge de 1562, à la suite du massacre de Wassy, à 1598, date de l’édit de Nantes promulgué par .

La tour médiévale du château des Rochechouart-Mortemart a subi bien des dommages pendant les Temps modernes, notamment en 1574 et en 1651.

Après avoir reçu avec enthousiasme les chefs protestants en , Tonnay-Charente subira deux assauts très violents des deux partis religieux où catholiques et protestants se disputeront chèrement la place. En 1574, le donjon médiéval est démantelé par les troupes royales de tandis qu’en 1580 les Calvinistes détruiront l’église paroissiale et l’abbaye.

Après l’édit de Nantes, signé en 1598, la ville redeviendra une place protestante mais fera l’objet d’une reconquête catholique dans le siècle suivant avec l’installation de différents ordres religieux dont celui des Capucins.

Pendant les heures périlleuses de la Fronde des princes, la ville connut de nouveau un siège où le Prince de Condé s'empara par la force du château et fit détruire la tour de la Poterne à l'automne 1651. Mais en novembre de cette année-là, il dut s'enfuir face aux troupes royales du comte d'Harcourt.

Si Colbert avait pensé initialement à Tonnay-Charente pour y construire le futur arsenal maritime, c’est le site de Rochefort qui sera finalement choisi par le roi . Ce rendez-vous manqué avec l’Histoire sera malgré tout compensé par l’association de la ville avec la nouvelle ville. Tonnay-Charente deviendra le grand port des eaux de vie de cognac et se transformera en lieu de résidence de nombreux châtelains. La ville sera en même temps le château d’eau de Rochefort.

Pendant les années de la Révolution française, de nombreux événements vont secouer la ville mais elle sera choisie pour devenir chef-lieu de canton lors de la création du département de la Charente-Inférieure en .

L’époque contemporaine
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Le Pont suspendu de Tonnay-Charente vu coté St Hyppolite, a été construit en 1842 mais il a subi de nombreux remaniements par la suite.

Pendant ce siècle de grands bouleversements, la ville va connaître de profondes transformations. Tout d’abord, elle est dotée d’un pont suspendu en 1842, qui met fin à son isolement géographique, ensuite elle est pourvue de nouveaux bâtiments publics dont le bel hôtel de ville construit en 1846.

Pendant le Second Empire, Tonnay-Charente va poursuivre son essor urbain et va assister à de nombreux changements. La ville voit la construction d’une gare ferroviaire et est traversée en son centre par une double voie ferrée en 1867.

Elle devient le grand port exportateur des eaux-de-vie de cognac et sa prospérité lui attire de nouvelles usines vers la fin du  siècle.

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Au début du  siècle, Tonnay-Charente est connue pour être une ville industrielle et associe plus que jamais son destin urbain à celui de Rochefort.

La ville est cependant touchée par la désindustrialisation massive des années 1980 après avoir connu une période de forte croissance urbaine et économique depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

La réalisation d'une autoroute au Nord de la ville et son raccordement à la 2 X 2 voies de la RD 137, a apporté un nouvel essor économique à Tonnay-Charente qui s'est transformée en une ville tertiaire et résidentielle.

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Aujourd’hui, c’est l'une des villes les plus dynamiques et les plus attractives de Charente-Maritime, se classant d'ailleurs au . La reconversion réussie de son économie urbaine en fait un exemple dans le département et son aménagement urbain avec les nouveaux quais sur la Charente en fait une ville agréable que surplombe le beau pont suspendu restauré et classé monument historique.

Les nouveaux quais réhaussés de Tonnay-Charente, une Croisette sur les bords de la Charente.

Le nouvel aménagement de voirie inauguré en sur l'enceinte du port a pour ambition de transformer cette partie de la ville ancienne en lieu de promenade et de détente, d'en faire une sorte de « croisette » au bord de la Charente.

Un mur de 1,00 marées d'équinoxe et surtout depuis la tempête Xynthia du de bien triste mémoire.

Par ailleurs, la ville poursuit sa mutation et continue de s'embellir et de s'équiper. En 2010, après la désaffectation de l'ancien terrain de camping municipal, la ville a fait aménager cet espace en un agréable jardin public. Depuis , des travaux de réhabilitation ont été entrepris sur l'ancienne halle, datant de 1850, située dans la partie basse de la ville, aujourd'hui reconvertie en un espace multi-culturel dont la municipalité est maitre-d'œuvre.

Patrimoine historique et urbain

Édifices religieux
L'église Saint-Étienne
L'église paroissiale Saint-Étienne de Tonnay-Charente est l'unique église de la ville.

Cette église qui fut construite vers la fin du  siècle, en 1090, a subi de nombreuses destructions dont celles de 1580 lors des guerres de Religion. De son époque originelle, elle ne conserve que son clocher porche d'origine romane ainsi que quelques chapiteaux du porche latéral. Au-dessus du portail, trois fenêtres romanes en plein cintre occupent la base du clocher reconstruit dont la tour carrée est aujourd'hui percée d'ouvertures ogivales. Le portail est le seul vestige de cette époque romane.

Reconstruite de 1588 à 1594 selon l'architecture gothique en vigueur en Saintonge, l'église présente deux nefs, l'une centrale et l'autre au sud.

Au  siècle, l'édifice est reconstruit selon l'architecture néo-classique, notamment en 1832 où deux colonnes doriques sont ajoutées.

La maison presbytérale
Maison presbytérale de Tonnay-Charente.

Face à l'église paroissiale Saint-Étienne qui est l'unique édifice cultuel de Tonnay-Charente, la maison presbytérale est une demeure édifiée à l'angle d'une petite rue menant vers le fleuve et fait partie des rares édifices à caractère religieux présents dans la ville.

Établie sur deux étages, lesquels sont séparés par des bandeaux de pierre, la Maison presbytérale est entièrement construite en pierres de taille et est contemporaine de la monarchie de Juillet en raison de son style néo-classique.

Elle fut édifiée en même temps que commencèrent les travaux de restauration de l'église Saint-Étienne à partir de 1834.

Cet édifice religieux est pourvu d'un corps de logis central, signalé par des colonnes carrées de chaque côté, et est surmonté d'un fronton semi-circulaire coiffé d'une croix.

Le prieuré de Saint-Eloy de la Perrière

À la suite des Guerres de religion, les bénédictins s'étaient réfugiés en 1580 dans un prieuré édifié dans le domaine de la Perrière aux portes de la ville haute de Tonnay-Charente. Ils s'y établirent jusqu'en 1689 après que leur abbaye avait été détruite. Entretemps, le prieuré de la Perrière est transformé en hôpital royal de la Marine et dès 1666, il est occupé par les lazaristes de Saint-Vincent-de-Paul. Le bâtiment subit de profondes transformations où la façade du logis est alors dotée d'un avant-corps central avec des lucarnes ornées d'un fronton cintré. À la Révolution française, il est vendu comme bien national. Il connaît d'autres remaniements dans le courant de la monarchie de Juillet après avoir été vendu en 1842 et perd dès lors tout caractère religieux.

Édifices publics
Le château des Rochechouart-Mortemart
Le château de Tonnay-Charente abrite aujourd'hui les services de la Croix-Rouge.

Le château des Rochechouart-Mortemart est un édifice d'origine médiévale, construit en pierres en 1090, sur les restes d'un castellum romain, puis d'un château carolingien construit en bois en 765.

Ce château fut achevé au début du  siècle mais il a connu de nombreuses destructions par la suite, notamment pendant la guerre de Cent Ans, en 1574 pendant les guerres de Religion, en 1651 pendant la Fronde.

Il fut reconstruit au début du  siècle avec restauration de la grosse tour médiévale et agrémenté d'un parc à la française mais, en 1760, un violent incendie le ravagea en très grande partie.

En 1791, il fut vendu comme bien national et abrita les services de la mairie jusqu'en 1846.

À partir de 1913, il servit de sanatorium. Il est aujourd'hui occupé par la Croix-Rouge française avec pour dénomination "Institut médico-professionnel - Le Château"

L'Hôtel de ville
L'Hôtel de ville de Tonnay-Charente avec sa façade néo-classique date de 1846.

La mairie de Tonnay-Charente siégeait depuis 1791 dans le château des Capucins. La municipalité décida de construire un Hôtel de ville en plein centre-ville entre la ville haute et la ville basse, en bordure de l'ancienne route royale de Bordeaux à Saint-Malo pendant les temps prospères de la monarchie de Juillet sous le règne de Louis-Philippe.

La construction de la mairie a lieu en 1846. Ce bâtiment administratif à portique intérieur présente les traits caractéristiques de l'architecture néo-classique du  siècle avec, notamment, son fronton et ses colonnes doriques. Il est surmonté d'un clocheton.

Les anciennes halles couvertes
Les anciennes Halles ont été transformées en un complexe multi-culturel au cœur du centre-ville de Tonnay-Charente.

Pendant la Deuxième République, Tonnay-Charente inaugura en 1850 les halles marchandes, construites en pierres de taille dans le style néo-classique de l'époque. Celles-ci furent édifiées au cœur de la ville basse qui était le centre marchand et de négoces de la cité fluviale. Ces halles ont été édifiées en bordure de l'ancienne route qui traversait le centre-ville et dans la fièvre de construction qui animait alors la cité depuis l'édification du pont suspendu en 1842 et de l'Hôtel de ville en 1848.

Longtemps désaffectés, ces bâtiments d'un certain intérêt historique qui n'ont cependant jamais été classés, font l'objet d'une rénovation complète depuis en vue d'une réaffectation totale des locaux en complexe multi-culturel.

Le pont suspendu
Le pont suspendu de Tonnay-Charente est le seul monument historique classé de la ville.

Le pont suspendu de Tonnay-Charente est l'unique édifice classé monument historique de la ville.

C'est un ouvrage d'art remarquable construit pendant la monarchie de Juillet en 1842, puis reconstruit en 1883 après l'effondrement de son tablier. Il fut reconstruit une nouvelle fois et remplacé avec les pylônes métalliques en 1934.

Interdit à la circulation automobile, il fait maintenant partie du paysage emblématique de la ville d'où un intéressant point de vue sur la basse vallée de la Charente se dégage ainsi que sur la cité fluviale.

En 2004, il a été utilisé comme décor pour le tournage du téléfilm Trois jours en juin de Philippe Venault.

Édifices civils
Le patrimoine urbain de Tonnay-Charente

La ville de Tonnay-Charente est dotée d'un patrimoine urbain civil très varié réparti entre les édifices de la ville haute et ceux de la ville basse.

Alignement des immeubles du  siècle sur les quais du port fluvial de Tonnay-Charente.

Sur la ville haute, aux belles demeures du  siècle qui surplombent le fleuve se sont ajoutées des résidences de style néo-classique du  siècle construites par les négociants et les bourgeois de la cité tandis que, sur la ville basse, des immeubles à double ou triple étages, en pierres de taille, ont été édifiés le long du fleuve et des quais du port dès la seconde moitié du  siècle après que les édifices publics (Hôtel de ville, halles couvertes) eurent été implantés.

Après la construction du pont suspendu en 1842, la ville a procédé à un aménagement de la voirie principale et a fait établir un alignement des immeubles ainsi que l'établissement de nombreuses fontaines dont celle de Mortemart sur la ville haute en 1867.

Dans la périphérie immédiate de la ville centre, de petits châteaux ont été construits dès le  siècle et parsèment la campagne tonnacquoise de leur belle construction (château de la Cadolière vers 1646, logis de la Perrière vers 1666, château de l'Anglaiserie de 1754, château de la Mourière vers 1800).

  1. «  », sur Société géographique de Rochefort.
  2. François Julien-Labruyère, À la recherche de la Saintonge maritime, éditions Rupella, La Rochelle, 1981, p.265.
  3. Robert Colle, Châteaux, manoirs et forteresses d'Aunis et de Saintonge, éditions Rupella, La Rochelle, 1984, p.p. 343-344.


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Culture

Les équipements culturels de la ville ont fait l'objet de rénovation récente, généralement depuis le début du nouveau siècle, et la qualité des activités culturelles présentes dans la cité en font une ville animée.

Les équipements culturels

La médiathèque municipale

La médiathèque de Tonnay-Charente qui est située dans le cœur historique de la ville a été inaugurée le sous le parrainage d'Irène Frain. Elle est devenue une des structures majeures de la vie culturelle de la ville. Sa surface totale qui est de 250 m2 a été construite en un seul corps de bâtiment et est attenante à l'Hôtel de ville. Ce bâtiment restauré et agrandi succède en fait à l’ancienne bibliothèque municipale dont les locaux étaient devenus trop étroits, le bâtiment s’étendant alors sur seulement 40 m2.

La médiathèque de Tonnay-Charente

Grâce à cet agrandissement et à son réaménagement total, la Médiathèque comprend en 2010 un fonds documentaire et livresque remarquablement étoffé de 12 174 ouvrages (livres, brochures et documents) dont 325 CD. À titre de comparaison, l’ancienne bibliothèque ne possédait qu’un fonds d’environ 500 livres. Certes, la médiathèque ne dispose pas d’un fonds patrimonial avec vieux documents mais ses locaux fonctionnels sont équipés de trois postes de consultation Internet pour les lecteurs.

Grâce à cette extension des locaux, la médiathèque accueille 1 014 lecteurs inscrits au dont 470 enfants et adolescents, 514 adultes et 30 associations adhérentes. Avant cet agrandissement en 2005, la bibliothèque municipale ne recevait que 150 adhérents.

Cette médiathèque qui est une structure entièrement financée par la municipalité n’a pas de partenariat avec la CDA du Pays Rochefortais.

Elle est animée par deux bibliothécaires-documentalistes et ouverte au public cinq jours par semaine. La médiathèque organise tout au long de l’année des animations, participe à Lire en fête, et propose chaque année un concours littéraire pour les adultes et un pour les jeunes. De plus, chaque semestre, les livres sont renouvelés par la Bibliothèque Départementale de Prêt de la Charente-Maritime.

L'école de Musique et de Danse

L'École de Musique et de Danse (EMD) a été créée en 1990 et œuvre dans des locaux appartenant à la commune sur l'esplanade du port, et qui ont été rénovés en 2000. Située également en centre-ville, l'EMD accueille entre 150 et 200 personnes chaque année.

L'école de musique et de danse est ouverte aux enfants à partir de 4 ans ainsi qu'aux adolescents et aux adultes. Trois grandes disciplines y sont enseignées chaque année : la danse, la musique et la chorale.

Les différents cours de danse proposés par l'école sont très variés allant de la pratique de la danse classique au modern jazz, en passant par la country, la danse de salon, le tango argentin ainsi que la danse africaine, la danse orientale et les percussions corporelles.

En musique, le répertoire est tout autant riche avec initiation à la flûte traversière, au violon, au piano, aux percussions, aux accordéons, à la batterie, au djumbé.

Des formations de chorales pour enfants et pour adultes y sont également proposées, auxquels s'ajoutent un ensemble harmonique, une aide technique à la création de groupes rock, jazz et musiques actuelles.

Le Centre Richard
Le Centre Richard à Tonnay-Charente, un des centres socio-culturels de la ville, agrémenté d'un joli parc arboré avec au fond le clocher de l'église Saint-Étienne.

Le Centre Richard est avant tout un centre socio-culturel situé face à l'église Saint-Étienne, aux portes du centre-ville, au début de la longue avenue Charles-de-Gaulle.

Il s'agit d'un grand immeuble à deux étages, d'architecture simple, délimité par un bandeau entre chaque étage, qui relevait de l'ancienne abbaye et qui était géré par les Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Cette institution religieuse y avait fait établir un hospice et une école de jeunes filles. Légué à la ville en 1842, ce vaste bâtiment comportait alors au rez-de-chaussée un dortoir pour les jeunes filles et au second étage pour les religieuses tandis que le premier accueillait les hommes.

Aujourd'hui, ce grand bâtiment a gardé sa vocation sociale par son lieu d'accueil et de rencontre des personnes du Troisième âge et a élargi cette fonction vers des activités culturelles multiples en se dotant d'un auditorium, de salles de conférences et d'une salle de cinéma.

Les autres équipements socio-culturels de la ville
Le C.A.P. de Tonnay-Charente

Le Centre d'animation polyvalent (ou CAP) et le centre social sont regroupés dans un même bâtiment de la ville, le long de l'avenue du Général-de-Gaulle, aux portes du cœur historique de Tonnay-Charente. Ce bâtiment de ville en pierre de taille mais sans caractère, est surmonté sur un côté d'un toit mansardé. Gérés par la municipalité, ils participent à l'animation sociale et culturelle de la ville

Parmi les autres équipements culturels dont la ville est dotée se trouvent la salle des fêtes municipale et le Centre d'animation et de loisirs.

La vie culturelle

La Maison des Échardrits, œuvre culturelle de grand renom pour la ville. Cette association culturelle promeut le folklore régional avec les danses et la musique mais a également organisé dans ses locaux des ateliers de costumes, de dentelles et de coiffes régionaux qui lui confèrent un aspect muséal de très grande qualité.

La Lyre - Thé musical tonnacquois. Cette association municipale promeut l'apprentissage et la découverte de la musique philharmonique.

Le Cirque du Gamin. Cette association originale promeut les spectacles du cirque animés par des enfants et adolescents, encadrés par des professionnels du cirque, dont l'apprentissage se fait sous un chapiteau géant avec pratique de la jonglerie, de l'équilibre sur objets, de l'acrobatie, du trapèze et toute autre activité de piste. Le chapiteau est situé à l'écart de la ville centre, au village de Champservé, un écart dépendant de la commune de Tonnay-Charente.

Le Club photo de Tonnay-Charente. Ce club qui encadre des enfants du Centre Social de la ville organise également des expositions.

Événements culturels

Décors de l'entrée du pont durant le tournage du film Trois jours en juin

En 2004, un téléfilm, Trois jours en juin, des scènes ont été tournées à Tonnay-Charente. Ce téléfilm historique, qui évoque un épisode de la résistance durant la dernière guerre, adapté du roman Un pont sur la Loire met en scène Elsa, Patrick Catalifo, Étienne Chicot, Laurent Poitrenaux, Guy Marchand, Jean-Louis Foulquier. Il a été diffusé pour la première fois sur la chaîne de télévision France 2 le .

En 2008, Les Hauts Murs, réalisé par Christian Faure avec Carole Bouquet, Catherine Jacob, Emile Berling, Michel Jonasz, Julien Bouanich, Joël Pyrène, Bernard Blancan, François Damiens, Jonathan Reyes, Gerard Chaillou, des scènes ont été tournées près du pont suspendu. Ce film relate l'histoire vraie d'un orphelinat où les enfants étaient maltraités et rêvaient d'Amérique. Le tournage aura aussi lieu à Rochefort et à Saint-Jean-d'Angély dans la cour de l'abbaye.


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  1. Site de la Médiathèque de Tonnay-Charente.
  2. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur emdtonnay.e-monsite.com (consulté le ).
  3. Jean-Luc Flohic (ouvrage collectif sous la direction de), Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, Collection Le Patrimoine des communes, 2002, tome II, p. 1129.
  4. «  » (consulté le ).
  5. «  »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le ).
  6. Site de l'association du Cirque du Gamin
  7. Site du club-photo de Tonnay-Charente
  8. Un film « rochefortais » à revoir, Sud-Ouest,

Héraldique

Blasonnement :
Coupé : au 1er d'argent aux deux fasces ondées, entées de gueules, au 2e de gueules au vaisseau d'or habillé et flammé d'argent voguant sur une mer de même.
Géographie
  • Canal de la Charente à la Seudre
  • Charente
  • Marais de la Petite Flandre
  • Marais de Rochefort
Histoire
  • Histoire de Tonnay-Charente
  • Liste de monuments aux morts français surmontés d'un coq

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Tonnay-Charente dans la littérature

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