Rion-des-Landes

Localisation

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Rion-des-Landes : descriptif

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Rion-des-Landes

Rion-des-Landes est une commune française située dans le département des Landes en région Nouvelle-Aquitaine

Ses habitants sont appelés Rionnais et Rionnaises. À proximité des voies romaine de Bordeaux à Dax, les origines antiques de Rion sont attestées par la découverte de plusieurs vestiges

Durant les troubles liés à la guerre de Cent Ans, le bourg est élevé en place forte avec une église forteresse. Élevé en baronnie au XVe siècle, le village est enrichi grâce au passage des pèlerins depuis les deux voies secondaires du chemin de Compostelle qui le traversait. Bouleversée par la Révolution française, l'économie de Rion se relève au milieu du XIXe siècle grâce à la voie ferrée de Bordeaux à Dax et à la plantation massive de pins maritimes

L'essor économique continue de nos jours avec l'implantation d'industries comme Egger Panneaux et Décors et Arkema. En 2017 la commune de Boos est fusionnée avec la commune de Rion-des-Landes.

Géographie

Localisation

Rion-des-Landes est située au centre du département des Landes, dans le pays landais de la Grande-Lande (dit la Haute Lande) . La ville fait partie du canton du pays Tarusate depuis 1997.

Communes limitrophes

Les communes limitrophes sont Beylongue, Carcen-Ponson, Laluque, Lesgor, Lesperon, Morcenx-la-Nouvelle, Onesse-Laharie, Taller, Villenave et Morcenx.

Communes limitrophes de Rion-des-Landes
Onesse-Laharie, Sindères Morcenx-la-Nouvelle Garrosse, Arjuzanx Villenave, Arengosse
Lesperon Rion-des-Landes Beylongue
Taller Laluque, Lesgor Carcen-Ponson

Hydrographie

Sept ruisseaux prennent leur source sur la commune :

  • Le Menjouec prend sa source au niveau du Mineur sur la route de Lesperon, passe derrière le cimetière de Fourchette et se jette dans le Maubay au niveau de Mâa.
  • Le Maubay prend sa source vers Pemora, longe la fontaine St jean ainsi que le parc du château, et rejoint l'Estuchat pour former le Retjons.
  • Le Braou de Lasserre prend source au niveau de Cerboueyre, et se jette dans l'Estuchat.
  • L'Estuchat prend sa source vers Estuchat à l'extrémité de la route de Cournaou, donne le lieu de Pouchon et longe le cimetière Nogaro. Une partie rejoint le Maubay à la route de Cantegrouille pour former le Retjons, et une autre partie alimente le canal de la Molenave qui commence en face de la gendarmerie dessert la station d'épuration et rejoint le Retjons après la Molenave.
  • Le Prit longe la voie ferrée du nord au sud côté est, et qui se jette dans le Retjons.
  • Le Retjons, est le ruisseau le plus important, il traverse Beylongue, Carcen-Ponson, et Bégaar. Son tracé originel a été modifié afin qu'il puisse passé au sein de la papeterie de Tartas et puis rejoint la Midouze dans le bassin versant de l'Adour.

Climat

Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs.

Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000

  • Moyenne annuelle de température : 13 °C
  • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2 j
  • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 7 j
  • Amplitude thermique annuelle : 13,8 °C
  • Cumuls annuels de précipitation : 1 185 mm
  • Nombre de jours de précipitation en janvier : 12,5 j
  • Nombre de jours de précipitation en juillet : 7,6 j

Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1971 à 2015 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

Statistiques 1981-2010 et records BOOS (40) - 43° 53′ 30″ N, 1° 00′ 42″ O
Statistiques établies sur la période 1999-2010 - Records établis sur la période du 01-01-1999 au 30-11-2014
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,2 2,1 4,3 6,8 10,4 13,7 14,5 14,5 11,3 9 4,6 2,3 8
Température moyenne (°C) 6,5 7,2 10,2 12,5 16,2 19,9 20,9 20,9 18,1 14,8 9,3 6,4 13,6
Température maximale moyenne (°C) 10,9 12,3 16,1 18,3 22,1 26 27,2 27,2 24,9 20,6 14 10,6 19,2
Record de froid (°C)
date du record
−10,8
13.01.03
−11,2
12.02.12
−10,8
01.03.05
−2,5
08.04.03
−0,5
07.05.10
3
01.06.11
6
16.07.12
6
28.08.11
0,9
25.09.02
−3,3
29.10.12
−9,5
17.11.07
−12,3
25.12.01
−12,3
2001
Record de chaleur (°C)
date du record
20,5
05.01.01
23,5
29.02.12
27,2
20.03.05
33,2
30.04.05
35,1
27.05.05
40
21.06.03
38,5
21.07.09
40,7
04.08.03
36,7
03.09.05
31,8
04.10.04
26
01.11.09
22
07.12.00
40,7
2003
Précipitations (mm) 121,3 104,5 94,3 109,9 91,5 74 58,4 76,9 91,5 127,6 159 129 1 237,9
Source : «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, édité le : 06/01/2022 dans l'état de la base
  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. «  », sur macommune.biodiversite-nouvelle-aquitaine.fr (consulté le ).
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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  5. 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
  6. Glossaire – Précipitation, Météo-France
  7. «  », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
  8.  », sur nouvelle-aquitaine.chambres-agriculture.fr, (consulté le ).
  9. «  » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).


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Toponymie

Par les textes anciens, Arrion est le premier nom de la ville, prononcé [ arrioun' ] en gascon, deux traduction sont possibles :

Selon Bénédicte Boyrie-Fénié, ce nom proviendrait du latin Arrione. Ce nom vient du nom Arrius suivi par le suffixe d'appartenance -one, ce qui donne en latin Arrione soit « le domaine d'Arrius ». Celui-ci serait le nom du propriétaire d'une villa gallo-romaine à Rion. La découverte de céramiques datant du Ier siècle avant JC au Ier siècle après JC atteste une occupation antique de Rion.

D'après Julien Lesbats, Arrion proviendrait du gascon arriou, signifiant « ruisseau », en référence à un affluent de l'Adour passant par Rion et Tartas.

Les différentes appellations qu'à connues la ville dans son histoire sont Arrione (Sanctus Martinus de Arrione) en latin au ,.

  1. a et b Bénédicte Boyrie-Fénié, Dictionnaire toponymique des communes : Landes et Bas-Adour, Pau, CAIRN, , 285 BNF 40090522)
  2. Julien Lesbats, Toponymie des Landes : recherches historiques, Aire-sur-l'Adour, Castay, , 99 BNF 34623705), p. 90.
  3. «  », sur riondeslandes.fr (consulté le ).

Histoire

Antiquité

L'origine antique de la ville est attestée par la découverte en 1992, à 1 km au sud-ouest du bourg au niveau du pont de la D 27, de plusieurs fragments d'une dizaine de vases, de petits blocs de terre cuite rose incrustés d'éléments végétaux, et de fragments d'une jatte à anse interne dont la conception permet de dater la trouvaille entre les

Avant l'arrivée des Romains, Arrion se situait sur l'ancien territoire du peuple aquitain des Cocosates. Au Tarbelles.

Dès le Bordeaux à Dax, (Burdigala - Aquae Tarbelicae). Le premier itinéraire dit la voie de l'intérieur est retranscrit dans le guide de voyage l'itinéraire d'Antonin. L'hypothèse de son tracé originel et qu'à partir de la station relais de Coequosa qui se trouvait à Sindères, la voie partait en ligne droite sur Dax. Le tracé fut repris au début du Moyen Âge pour la création des limites des paroisses, ainsi selon les recherches archéologiques récente la voie romaine est la frontière entre les communes Rion et Lesperon, ensuite la frontière des communes Laluque et Taller et puis atteignait Gourbera,.

La deuxième voie est mise au jour début 2024 par les archéologues du CRAL Romain Meynot et Didier Vignaud, en utilisant la technologie du Lidar. Cette via terena (voie non pavée en sable ou en terre) avérée dite la voie des rivières, part de Moustey, elle passe à Trensacq, Sabres, Arengosse (Bézuadun), elle longe l'actuelle route D41 qui relie Villenave à Carcen-Ponson (au sud est de Rion), longe Tartas et arrive à Gouts où elle rejoint une voie romaine qui relie Dax à Aire-sur-l'Adour (Aquae Tarbelicae - Atura),,,,.

Moyen Âge

Le bourg de Rion le 29 mai 1825 selon le plan cadastral napoléonien. En violet, l'église avec ses remparts.

Au Moyen Âge, l'agglomération de l'ancien domaine d'Arrius formait dès le vicomté de Tartas. Le territoire faisait partie de la sénéchaussée de Dax, qui était une subdivision du duché de Vasconie.

Au diocèse de Dax et de l'archiprêtré de Lanescq.

Selon le cartulaire de la cathédrale de Dax (Liber rubeus, le livre rouge), une autre église fut édifiée, dédiée à saint Martin et nommée Sanctus Martinus de Arrione. La dernière trace de cette église fut trouvée par Pierre Cuzacq grâce à un testament datant 5 janvier 1646 où un habitant de Rion « demande à être inhumé au cimetière de l'église Saint Martin du dit Rion », au lieu-dit de Couchoy, dans un quartier qui portait encore le nom de saint Martin au début du .

Plusieurs péages sur les entrées des marchandises et des voyageurs avaient été mis en place dès le Retjons fut également créé, au lieu-dit le Goua du port.

La guerre de cent ans

A la suite du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenet d'Angleterre en 1152, le territoire de la Gascogne appartient à la couronne d'Angleterre pendant 300 ans. Les conflits entre français et anglais obligent les seigneurs locaux à créer des lieux fortifiées au cours du guerre de Cent Ans. L'église Saint-Barthélemy fut fortement fortifiée à cette époque, avec une enceinte de murs crénelés de cinq mètres de haut et d'un mètre d'épaisseur, une tour protégeant la porte, un donjon clocher carré de trois étages percée de meurtrières et d'une autre tour servant de prison. Les murs de la nef et du chœur étaient surélevés de créneaux et percés par de nombreuses meurtrières,,,.

Rion connut plusieurs sièges pendant la guerre de Cent Ans. La seigneurie est généralement nommée dans les armistices ou traités de paix provisoirement conclus entre les rois d'Angleterre et les seigneurs d'Albret. Une première fois le 19 mai 1383, le sire d'Albret et le roi d'Angleterre signèrent une trêve de trois ans. Une seconde document daté du 22 avril 1407 déclare une trêve concernant « lo loc d'Arrions et la Gleysa ».

Le 13 mai 1305, Arnaud-Raymond d'Acqs, vicomte de Tartas, vendit les seigneurie de Rion, Lesperon et Arrast à Amanieu VII d'Albret. Celui-ci se présenta à Rion en 1312 afin de recevoir les hommages des habitants et les actes de soumissions féodales de ceux-ci devant notaire.

En 1450, Olivier de Brutails, écuyer, fut seigneur de Rion par donation du roi d'Angleterre.

La baronnie de Rion

À la fin de la guerre de cent ans, Alain d'Albret rendit hommage au roi de France, par lettre patente il récupère la seigneurie de Rion qui s'élève en baronnie de Rion. Il la vendit le 20 février 1481 à Raymond de Boyrie seigneur de Pouy.

Pour la justice, la baronnie de Rion se composait d'une cour complète de justice (basse, moyenne et haute) appelée l'Ordinaire de Rion. Le seigneur nommait le juge, le procureur juridictionnel, le greffier et le bayle. Le tribunal de Rion se chargeait de toutes les causes, même criminelles, et il était dans ses attributions de prononcer la peine capitale. Pour les appels en matière litigieuse ordinaire ou criminelle, on relevait du sénéchal de Tartas. Pour les affaires commerciales, l'appel était porté à la Bourse de Bayonne.

Rion possédait une maison seigneuriale dans laquelle étaient tenus les actes notariaux et les audiences de la cour de justice.

Pour prélever la taille, la dime et l'impôt, il y avait quatre jurats (1 par quartier) qui étaient des habitants élus pour un mandat d'un an par les chefs de famille. Arrion était divisé en quatre quartiers administratifs, :

  • le quartier d'Estey englobait le bourg et le nord-est, du ruisseau Maubay à la route de Morcenx.
  • le quartier de Mascous le nord-ouest, du ruisseau du Prit à la route de Beylongue.
  • le quartier de La Gouarde (le poste de garde) pour le sud-est, du Retjons à la route de Boos.
  • le quartier de Cournaou comprenant le dernier quart sud-ouest avec l'Estuchat.

La baronnie avait un abbé doyen qui prélevait la dîme. Ce système perdura jusqu'à la Révolution,.

Les passages des pèlerins

Principalement du Compostelle dépendant de la Sauve :

Le premier chemin dit de Lévignacq reliait les voies de Vezelay, de Tours et de Soulac en partant de l'abbaye de la Sauve jusqu'à Capbreton. Il passait par Captieux, Mont-de-Marsan, Saint-Yaguen et Beylongue. Arrivait à Rion, le chemin passé à proximité du chalet SNCF de Lévignacq-Braou et rejoignait une chapelle en bois de la sainte Vierge au Tuc de Pouytauzin. Ensuite le chemin repartait par le sud en passant par la fontaine de Saint Jean et le quartier de Cournaou. Le chemin continuait ensuite en passant par l'hôpital de Boos et la fontaine de Sainte-Clair adjacente, par l'hôpital de la Fosse-Guimbault de Taller, l'hôpital de Pouymartet de Gourbera et se termine à Capbreton,.

Le deuxième chemin était une déviation de la voie de Tour. Le chemin commençait depuis la voie de Tours au château de Laharie, traversait Sindères et rejoignait la chapelle du Tuc de Pouytauzin pour reprendre la voie décrite ci-dessus.

Ces chemins finirent par quasiment disparaitre à partir du ,,.

Époque moderne | ]

Entre le l'église Saint-Barthélemy est rénovée avec un style gothique, sa nef prend une forme ogivale, on construit le bas-côté nord et une chapelle spéciale qui se trouvait dans une rotonde, en face du chœur. Le donjon est modifié avec un clocher en bois et une flèche, le tout mesurant 36 mètres de haut. À cette époque est également construite la Crouts arramère (la croix aux rameaux),.

Blason de la famille d'Oro de Pontonx, marquis de Pontonx, vicomte de Saint Martin, baron de Rion.

En 1550, la terre des Albret devint le duché d'Albret, par et pour le roi de Navarre Antoine de Bourbon, et son épouse, Jeanne d'Albret. De ce fait de nouvelles sénéchaussées sont créées, dont la sénéchaussée de Tartas créée en 1558 dont dépendait la baronnie de Rion.

À l'accession au trône de leur fils Henri IV, le duché est uni à la couronne de France en 1607 et est accordé à Henri II de Bourbon-Condé. En 1591, la baronnie de Rion rejoignit les possessions de la famille de Saint-Martin, lors du mariage de Louis de Saint-Martin Vicomte de Biscarrosse, gouverneur de Bayonne, seigneur de Saint-Martin-de-Seignanx et de Jeanne de Boyrie dame de Pontonx, Lesgor et Rion.

En 1640, leur fils Guillaume de Saint-Martin, s'illustrant au service du Roi de France Louis XIV, mérita de voir ses terres élevées en marquisat de Pontonx en août 1651. La même année, le duché d'Albret est cédé au duc de Bouillon. La fille ainée du marquis, Suzanne, épousa Jean-Bertrand-Alexandre d'Oro en 1685. Leurs premier fils, Jean-Louis d'Oro-Pontonx, hérite du titre de marquis.

Le fils de ce dernier Henri d'Oro-Pontonx marquis de Pontonx, vicomte de Saint-Martin, baron de Rion, nomme Pierre Laban le premier maitre d'école de la commune le 18 novembre 1785. Il assistera en 1789 à l'assemblée de la noblesse de l'Albret à Tartas, et fut le dernier marquis,.

Les péages sur les entrées des marchandises de Rion prirent fin en 1733.

Avant la Révolution, la dime en grain s'y montait à 4750 livres et le curé en avait les neuf dixièmes, il avait aussi le dixième de la dîme des agneaux, chevreaux et abeilles.

Activité économique de l'époque

Les Rionnais vivaient du système agropastoral, qui leur permettaient d'élever des troupeaux de brebis, de chèvres et de vache marine landaise. Les paysans produisaient du miel certaines maisons possédaient 300, 400 et jusqu'à 800 ruches. Ils cultivaient majoritairement du seigle, du panis et du millet. Pour moudre les récoltes, ils étaient obligés d'aller aux moulins du seigneur. Il y a eu à Rion jusqu'à quatre moulins à eau, le moulin du bourg sur le Maubay, et le moulin de la Molenave sur le Retjons construit en 1738, le moulin du ruisseau du Prit construit en 1794, et le moulin de Las Chines situé sur le Prit au confluent du Prit et du Retjons. On y dénombrait également de nombreux ateliers de tisserands et de forges,.

À partir du ,.

Depuis toujours on pratiquait de façon artisanale l'activité du gemmage. Plusieurs Rionnais possédaient des chaudières gemmières sans ateliers (hourns de gase en gascon). À partir de 1660, Colbert, premier ministre de Louis XIV, permit à cette activité artisanale de passer à l'industriel afin de pallier le besoin grandissant en goudron pour la marine. Le nombre de pignada augmenta sensiblement et permit aux premiers ateliers de goudron (hournots) de voir le jour dans la baronnie,,.

La Révolution française et la Terreur

Le gouvernement révolutionnaire abolit le droit seigneurial en 1790, ce qui permet de déposséder Henri d'Oro-Pontonx, marquis de Pontonx, de ses terres et de dessiner le département des Landes. Cela autorise de muter la baronnie de Rion en municipalité, elle rejoint le canton de Tartas sous la juridiction du district de Tartas. La sénéchaussée de Tartas étant dissoute, la ville fut dépossédée de sa cour de justice.

Les premières séances municipales et les premières élections municipales ont lieu dans l'église Saint-Barthélemy de 1790 à 1794 puis dans une maison commune. Jean Maque, forgeron de profession, est le premier maire de Rion élu en 1790.

La guerre du Roussillon avec l'Espagne est déclarée le 7 mars 1793. Comme partout en France, une levée de troupe fut demandée par le district de Tartas à la jeune municipalité. La ville convoqua tous les hommes célibataires de 18 à 40 ans, et put fournir à l'armée 15 volontaires. Nombreux se marièrent afin d'éviter le service militaire : au cours de l'année, près de 50 mariages furent célébrés. Plus tard, le citoyen curé constitutionnel Joseph Ducos (élu en janvier 93) sollicita et obtient le titre de commissaire pour la création d'une réserve de gardes nationaux à Rion. La population se rendit à son appel et un élan de patriotisme permit de rassembler 320 volontaires. La désertion devint une plaie dans l'armée révolutionnaire. Le 26 mai à Rion, le citoyen Cazaux commandant de la garde nationale de Rion, réunit ses hommes et organise une battue générale dans la campagne : un déserteur surpris est enfermé dans le presbytère, deux sont malades et dix sont en fuite.

Sur ordre du district de Tartas, donc de la République, la municipalité fit l'inventaire des biens de l'église, et a officiellement donné au district les objets en argent, d'un poids de vingt livres et seize onces. Dans les faits, l'argenterie est restée sur place. Le 10 mai 1793, la République réquisitionne les cloches des églises afin de les convertir en canons. Le district de Tartas ordonne la réquisition de deux cloches à Rion, laissant la cloche de l'horloge de 1720, et la cloche du .

En octobre, sous la pression de l'administrateur du district de Tartas et de citoyens révolutionnaires, la mairie se plie devant l'arrêté consistant à l'anéantissement de tout signe extérieur de la religion catholique, et décide de descendre les deux cloches réclamées par la République, de faire sonner les deux autres seulement le jour du décade, d'abattre toutes les croix de la ville, d'installer un grillage de fer considérable pour fermer les fonts baptismaux et de descendre la girouette de l'église. De plus, par arrêté, elle interdit aux cabaretiers de servir à boire et à manger à partir de 19 h tous les dimanches et les jours de fêtes, sous peine d'amende et d'emprisonnement.

A l'an II de la République (1794) les cultes sont interdits ainsi le 22 ventôse (le 11 mars), l'église Saint-Barthélemy fut convertie en temple et y était tenu le culte de la Raison. Du 24 au 29 germinal (du 14 au 19 avril), les 5 autels et retables de l'église sont détruits et les débris sont laissés sur place,.

Cette même année fut marquée par de nombreuses dénonciations dues à la loi du maximum et par d'abondantes réquisitions, la première concernant les Rionnais le 23 nivôse (le 12 janvier) le district réquisitionne le fourrage pour l'armée. Ensuite le 11 germinal (le 31 mars), tous les forgerons de Rion sont mis en réquisition et sont obligés de se rendre à Tartas pour fabriquer des piques pour l'armement des gardes nationaux. Le 14 germinal (le 3 avril), Rion doit verser 250 quintaux de seigle au grenier militaire de l'armée des Pyrénées. Mais après remise du contingent, l'autorité militaire constate qu'il manque 76 livres de seigle, on perquisitionne toutes les maisons de la commune pour savoir s'il y en a. Le 3 prairial (le 22 avril), le district réquisitionne tout le charbon, du bois pour la fabrication de poutres, les cordes des cloches et le grillage servant à fermer les fonts baptismaux. Le 19 messidor (le 7 juillet), on réquisitionne 400 quintaux de seigle pour les greniers militaire du district. Lors de la foire de la Saint Barthélemy du 9 fructidor (le 27 août), la commune doit réquisitionner trois paires de bœufs et les donner aux troupes militaires de passage pour les Pyrénées. Le 5 nivôse (le 25 décembre), on réquisitionne 150 voitures. Les réquisitions continuent de plus belle en 1795 avec 50 quintaux de fourrage, 2000 planches, 200 quintaux de paille, toute l'avoine non nécessaire aux semences.

Les blessés de guerre en nombre important sont transportés dans les hôpitaux de campagne par les rivières. Un est établi à Tartas à la maison des cordeliers et ainsi Rion dut fournir des matelas, des couvertures…

Le 17 nivôse de l'an III de la République (le 5 janvier 1795), le commissaire D'Arnaudin du district Tartas, tient une vente aux enchères sur la place publique de Rion. Sont vendus tout le mobilier, les statues et les objets de culte de l'église dont l'argenterie, ainsi que les débris des 5 autels qu'il nomme « les restes des dépouilles du fanatisme ». Le 28 prairial (le 16 juin) sont vendus aux enchères les biens rionnais du marquis de Pontonx, exilé en cette période. Le moulin du bourg est vendu pour 51100 livres, la maison seigneuriale pour 10100 livres et le moulin de la Molenave pour 40100 livres.

La guerre d'Espagne prit fin en juillet 1795, les révolutionnaires ne sont plus écoutés par le peuple, la commune obéit encore de moins en moins aux directives du district, le temps de la terreur laisse place au directoire et à une grave crise financière,.

Le district de Tartas est supprimé et remplacé par l'arrondissement de St Sever en 1801, lui même annexé dans l'arrondissement de Dax en 1926.

Lithographie de l'église en 1866 avant ses grands travaux. Architecture du XVIe siècle.

Début du | ]

Dès 1802, avec le rétablissement du culte, les marguillers successifs s'attachent à remeubler l'église dont seuls les derniers débris des autels sont présents à l'intérieur. Grâce à l'appel à la générosité et à la piété, de nouveaux objets de culte sont achetés. En 1825, l'autel dédié à saint Barthélemy fut construit par des Italiens et en 1827 l'autel dédié à saint Roch.

Les rues du bourg étaient boueuses, malsaines, les eaux stagnaient et rendaient l'air insalubre. En 1816 il est décidé de paver le bourg avec du bois de pin.

En 1832, le cimetière qui se trouvait dans l'enceinte fortifiée de l'église est déplacé à son emplacement actuel (le cimetière Nogaro).

En 1834, le clocher est rénové en bois et les fortifications sont détruites, la tour carrée romane servant de prison et une vieille halle attenante. Avec ses pierres, les rues du bourg sont pavées et sont construits une maison commune, une nouvelle halle (détruite en 1874) et les murs du nouveau cimetière.

À peine le clocher rénové que celui-ci est frappé par la foudre, qui l'incendie complètement en 1837. Plus tard, en 1847, on fait un appel à la générosité et à la piété des habitants, pour remplacer la cloche de l'horloge de 1720. La charité publique surpasse tant les attentes qu'il est décidé de fondre deux cloches, ce qui est fait au pied de l'église le 11 novembre.

Le 4 mai 1848, après la chute du roi Louis Philippe et la proclamation de la République, un premier arbre de la liberté est planté à la demande des Rionnais. Dès lors, il est de tradition de replanter un arbre de la liberté à chaque vie d'arbre,.

La gare au début du XXe siècle.

Révolution Industrielle 1850-1914

La construction de la voie de chemin de fer Bordeaux-Hendaye en 1853 et la plantation massive de pin voulue par l'empereur Napoléon III à partir de la loi du 19 juin 1857, ont contribué grandement au développement économique de la ville, remplaçant les landes par les pignadas, les bergers landais par les résiniers.

Ce développement économique et l'augmentation démographique (plus de 1300 habitants en plus en un siècle), ont permis à la commune de se moderniser et de se métamorphoser, la ville s'est allongée vers le sud avec le quartier de la gare de Rion-des-Landes, où le premier train est passé le 15 août 1854.

Le développement économique permit à la ville de réaliser des grands travaux, à cette époque sont construites : l'école des filles en 1857, la gendarmerie en 1862, l'école des garçons avec la mairie en 1873 et une halle en fonte en 1874 qui remplace une plus ancienne. L'église Saint-Barthélemy est agrandie et embellie en construisant le bas-côté sud, le porche et le clocher en pierre de taille (durée des travaux 1864-1868). Le télégraphe est installé en 1873 au premier hôtel des postes daté de 1846, celui-ci est remplacé en 1905 par l'hôtel actuel. En 1893, on détruit trois maisons pour créer la place des tilleuls (place des droits de l'homme) et la commune achète les terrains du bosquet pour y établir les arènes démontables. On construit le nouveau presbytère en 1906, le théâtre municipal en 1908 (le plus vieux des Landes). L'électricité est installée en 1909 avec la construction d'une centrale hydroélectrique au lieu-dit de la Molenave avec un canal alimenté par le ruisseau l'Estuchat. En 1911, la halle en fonte de 1874 est détruite pour faire place au kiosque actuel, construit avec les éléments de la halle (les poteaux en fonte et les croisillons décorant le pourtour supérieur). À la fin du ,,,.

Activité économique de l'époque

La voie ferrée qui traverse la commune de nord au sud permet à l'industrie, au commerce et à l'agriculture de se développer de façon importante.

Sur les 11500 hectares de la commune, on compte 1300 hectares de céréales (millet, panis, maïs, seigle, coronille, avoine, fève et haricot), 12 hectares de pomme de terre, 10 hectares de vigne et près de 9400 hectares de bois. Les hectares restant sont des prairies et des landes. Il y avait encore de grands ruchers à Pemora et Chambret, et plus d'une dizaine de vignobles dont à Pinache et Chambret.

La commune dénombrait au début du charrons, cinq marchands de bicyclette…

En ce qui concerne l'industrie, il y avait cinq scieries, une usine d'allumettes, trois pailleuses, trois ateliers de produits résineux, une cimenterie, un four à chaux. Il y avait trois tuileries dont deux prélevaient l'argile sur place (au Goua du Port et à la tuilerie).

À la place du moulin du bourg s'élevait la scierie d'Albert Poisson, remplacée plus tard par une fabrique de ruches. Seuls les moulins de la Molenave et de l'Estuchat existaient encore, celui du Prit (daté de 1794) fut abandonné après une inondation en 1909.

La lutte des résiniers rionnais de 1907

Contexte

À partir de 1902, le prix des barriques de résines s'enflamme pour atteindre et dépasser 100 francs la barrique contre 50 francs entre 1880-1901.

La commune étant propriétaire et exploitante de sa forêt, considérait qu'il était équitable que les résiniers communaux bénéficient de la hausse des matières résineuses, elle décida le 19 novembre 1905 d'accorder une gratification de 20 francs à chaque gemmeur communal. De même, le 4 février 1906, le conseil municipal décida que désormais, les résiniers communaux recevront « la moitié du prix de la barrique jusqu'à 60 francs ; qu'au-dessus de ce chiffre une retenue de 10 francs sera faite par barrique pour les pots et les crampons ; que le surplus de 70 francs sera partagé par moitié ; que le transport des gemmes dans la commune sera aux frais des résiniers »,.

Les manifestants le 20 mars 1907.

Mais ce mouvement d'équité n'était pratiqué que par la commune de Rion. Vu que beaucoup de résiniers travaillaient à la fois pour la commune et pour les propriétaires privés Rionnais, les résiniers ont demandé à ceux-ci d'aligner leurs prix. Ce fut un refus quasi catégorique de tous les propriétaires. Ensuite lors du conseil municipal 28 janvier 1907, sont examinés les revendications syndicales dont que le prix de la gemme soit partagé de moitié quel que soit le prix ainsi que les frais de transport et que les propriétaires s'alignent sur la condition de la commune, mais le conseil refuse et pousse la condescendance jusqu'à son extrême limite en décidant que la retenue de 10 francs par pot et crampon, voté le 4 février 1906, serait abaissée à 6 francs. Les autres conditions restant les mêmes. De ce fait, les syndicalistes ont refusés les mesures du conseil et ont déclarés la grève en mars 1907, grève qui dura 7 jours,,.

Le mouvement syndicaliste rejoignit la lutte des résiniers qui avait commencée dans le pays de Born et le Marensin dès 1905, avec des grèves et des manifestations violentes dont à Sainte-Eulalie-en-Born et à Lit-et-Mixe, des incendies de forêt à Lesperon, et une grève d'un mois à Beylongue qui se transforme en véritable « guerre civile » où les propriétaires sont menacés de mort et retenus prisonniers chez eux. Le mouvement s'intensifia à partir de 1906, en cette année est fondé le syndicats des gemmeurs de Rion.

Déroulement de la grève

La première grève rionnaise contre les propriétaires éclate le dimanche 17 mars 1907. Peu violente, elle est dirigée par les métayers résiniers Barthélemy Callède, Pierre Dutilho, Jean Bourdens, Jean Barsacq et Louis Bats. Le syndicat des gemmeurs comptait 243 syndiqués. Par décision préfectorale les établissements de débits de boissons de la commune sont fermés dès 20 heures.

Le lundi un premier conseil eu lieu sans accord de trouvé, ainsi le mouvement prit des proportions inquiétantes, au point que le maire Albert Poisson télégraphie à la sous-préfecture de Saint-Sever qu'il ne lui est plus possible d'assurer l'ordre. Les résiniers manifestent devant les maisons de trois propriétaires et vont même pendant la nuit assiéger la maison de Justin Maisonnave, le président du groupe des propriétaires, avec à l'intérieur les propriétaires Maisonnave, Boré et Callède. Le lendemain à 9 heures, arrivent deux compagnies du régiment de ligne soit 600 hommes, ces derniers ont accompagné le préfet Amelot et le sous-préfet Poivert. Les propriétaires sont libérés de la demeure et reconduits à leur domicile sous escorte,.

Ensuite le 22 mars, le préfet organise à la mairie une assemblée générale, usant de toute sa persuasion pour infléchir l'orientation des propriétaires, mais à la fin les résiniers ont jugé les concessions insuffisantes. Finalement, un accord est trouvé entre les deux parties le samedi 23 mars, les gemmeurs communaux ont la moitié du prix de vente des résines, mais le coût de transport reste à leur charge. On note l'incendie d'une bergerie comme fait de grève,,.

Après les conflits, la fédération syndicale se renforce avec plusieurs congrès des résiniers dont un s'est tenu à Rion en 1908.

Première Guerre mondiale 1914-1918

Durant la Première Guerre mondiale, la commune accueille l'hôpital complémentaire d'armée pour y soigner les militaires blessés.

Albert Poisson, maire de la commune, commande en 1919 un tableau commémoratif des morts de la guerre au peintre Pierre Gustave Saint Laurent. Ce tableau est installé dans la mairie de l'époque, dans la salle du conseil. La même année est construit le monument au mort de l'église. Le monument aux morts extérieur est inauguré le afin de rendre hommage aux 122 Rionnais morts au combat, il est composé d'un pilier commémoratif surmonté de la statue Le Baiser au Héros du sculpteur Charles-Henri Pourquet, elle représente une femme élançant une dernière fois son homme partant au combat. Dans le cimetière Nogaro, un carré militaire regroupe les tombes de 8 soldats rionnais,.

Les arènes de Rion à New York, 1938-1939

Le 21 août 1938, la société parisienne « Les Grands Reportages Cinématographiques », immortalise une course à l'Escalot dans les arènes. Avec la voix de l'académicien Joseph de Pesquidoux et les vaches de la Ganaderia de Buros à Escalans, ce court métrage fut présenté à l'exposition universelle de New York de 1939, afin de présenter la course landaise.

Seconde Guerre mondiale 1939-1945

L’arrivée des réfugiés

Les débuts de la drôle de guerre ont poussé de nombreuses familles à fuir vers le sud. À Rion sont accueillies des réfugiés parisiens et du nord, mais surtout les alsaciens, originaires des alentours de Blotzheim. Dès le .

Avant leur arrivée, les autorités rionnaises ont fait l'inventaire des maisons inoccupées et ont demandé aux habitants de les rendre accueillantes. Les 107 premiers Blotzheimois sont arrivés en gare de Rion le 5 septembre et bien d'autres sont arrivés les mois suivants. Durant leur passage au village, les Rionnais leur ont donné des vivres, de la vaisselle, des couchages, des vêtements ainsi que du bois de chauffage pour l'hiver. La mairie offrit à chaque famille des fourneaux de cuisinières fabriquées à la forge d'Uza. Les réfugiés ont travaillé dans les usines de la ville afin de remplacer les Rionnais de 18 à 40 ans mobilisés pour la guerre.

L'armistice du 22 juin 1940 permit aux Alsaciens de rejoindre leur village, qu'ils ont retrouvé vidé, pillé, les noms des rues traduits en allemand.

L'arrivée de l'armée Allemande

Durant l'Occupation, Rion se retrouve en zone occupée, a proximité de la zone interdite du littoral (qui passe à l'ouest des bourg des communes de Onesse-Laharie, Lesperon et Castets). L'armée allemande arrive à Rion le 3 juin 1940 et installe une unité de la Wehrmacht dans les maisons bourgeoises du bourg dont la villa des platanes (route de Beylongue) ainsi qu'au château Bellegarde qui devient le siège de l'ortskommandantur (une des huit structures de commandement dans les landes). À celui-ci sont construits des baraquements : une baraque de type écurie de dimension 46 x 17 et deux baraques de type cuisine de dimension 6 x 5.5 et 6 x 3.5.

Les premiers changements tombent, les montres sont avancées d'une heure pour passer à l'heure allemande, les attroupements et les manifestations sont interdites et les armes à feu doivent être déposées à la Kommandantur.

Le camp de prisonnier de Rion

De juin à août 1941, via les accords de collaboration du régime de Vichy, la commune de Rion doit faire construire un camp de prisonniers dépendant du Frontstalag 222 (le camp de Bayonne), il se situait au lieu dit de Pelletet derrière l'usine Neurisse (aujourd'hui la zone artisanale). Il se composait de huit baraques de type Adrian de dimension 27 x 6, de deux baraques de type cuisine et de deux baraques de type école de dimension 10 x 6. Ces douze baraques en bois étaient entourées de fossés profonds ainsi que de plusieurs rangées de barbelés entrecoupées de miradors. Le camp était mal entretenu, il comptait entre 400 et 600 hommes.

Les prisonniers étaient employés aux travaux forestiers, ils étaient d'abord des tirailleurs maghrébins issus des collines françaises, puis rejoint par 600 soldats britanniques d'Afrique du Sud prisonniers lors du siège de Tobrouk.Ces hommes avaient monté un orchestre, chaque dimanche ils allaient en rang jouer de la musique sur le kiosque après la messe,.

Quatre prisonniers sont décédés dans le camp, les Malgaches Ratsimanosika le 6 avril 1942 et Rakotofiringa Thomas le 26 juillet 1942, le 18 juin 1943 le militaire El Aouni ben Ahmed (22 ans, né en 1921 à Douar Abdeslem, Algérie) du 2e régiment de Spahis marocains, tué au cours de son évasion et le 30 novembre 1943, le caporal sud-africain Sam Khazamula, du corps militaire autochtone, forces SA, dont la tombe est au cimetière Nogaro de Rion,.

Les actions de la résistance

En décembre 1940, Grandclément charge Robert Mollié d'organiser l'OCM dans le département. À Rion, le mouvement de résistance est dirigé par Robert Mollié, ingénieur électromécanicien, André Malsan, instituteur à l'école des garçons et Gérard Cazenave, électricien de la SNCF,.

La filière d'évasion de prisonnier

Une filière d'évasion de prisonniers de guerre est créée au début 1942 par Émile Leglise et Pierre Broca, épaulés par Maurice Filloles, Julien Daverat, Félix Ducam, René Brazeilles et Henri Pendans. Chaque évadé recevait des habits civils et un peu d'argent et était dirigé sur l'axe Beylongue, Saint-Yaguen, Meilhan afin de rejoindre la zone libre à Saint-Sever. La filière finit par être dénoncée et les sept membres sont arrêtés entre le 30 juin et le 7 juillet 1942. Le tribunal militaire allemand les condamne à 18 mois de prison, ils sont déportés en Allemagne le 19 novembre 1942 à Bernau,.

Le réseau de passeur

Début 1942, la famille Dorlanne Puyo, en étroite relation avec l'OCM Mollié, monte un réseau de passeurs Paris-Espagne. Réjane Ruel née Puyo, vivait à Paris avec son mari agent de la SNCF, prisonnier à ce moment-là, elle est le contact parisien pour les personnes souhaitant quitter la France. Parmi eux, des officiers anglais, américains, polonais, des aviateurs alliés, des personnes en mission spéciale.

Réjane accompagnait les personnes en train jusqu'à Rion. Là ils étaient logés à la maison de sa sœur Renée Dorlanne et de son mari Henri Arthur Dorlanne dit le Pip. Ces personnes restaient en général deux nuits le temps de leur fabriquer des faux papiers. Pour les nourrir, la mairie, au courant de cette activité, délivrait aux Dorlanne des cartes d'alimentation supplémentaires. Ensuite leur cousin Albert Puyo, cheminot sur l'axe Bordeaux-Bayonne, s'assurait de prendre en charge les candidats à l'Espagne jusqu'à la gare de Bayonne. Là d'autres passeurs prenaient le relais et les conduisaient à la frontière espagnole.

En septembre 1943, le réseau Dorlanne est dénoncé. Le Pip étant à Bayonne il fuit en Espagne. Réjane et Renée ainsi que leurs enfants sont prévenus par la gendarmerie d'une descente de la Gestapo à leur domicile. La famille fuit à temps pour Bayonne puis se cache à Lourdes. Ensuite, les deux sœurs et le cousin décident de continuer le réseau qui fonctionnera jusqu'à la libération de Paris. En 1944, ils font passer en Espagne madame Madeleine De Gaulle et ses 5 enfants. Il s'agit de la femme de Pierre De Gaulle, le frère du Général.

Les parachutages

En novembre 1942 et en mai 1943, les résistants ont organisé trois parachutages de containers contenant des armes, des munitions, des explosifs, des vivres et un poste émetteur. Les parachutages étaient annoncés par message radio, l'équipe se rendait ensuite sur place au lieu-dit la Brûle, à la limite Rion Boos, et installait un dispositif lumineux en forme de "N". Les containers étaient ensuite cachés dans les bâtiments à proximité, qui formaient le lieu du Paysan de Cassou.

À la suite du dernier parachutage, Robert Mollié est dénoncé. Prévenu in extremis, il se cache à la planque du Paysan de Cassou avec l'aide de la famille Dupau de Boos. Les Allemands et miliciens ont voulu arrêter sa femme Fernande Mollié. Elle était malade et était soignée par le docteur Maisonnave. Celui-ci transmit aux Allemands un certificat attestant son interdiction de quitter sa chambre. La nuit venue un gendarme fait savoir à Fernande Mollié que la voie était libre et que Madeleine Dupau l'attendait chez elle. À 1h30 la Gestapo et la Milice se rendent compte de sa disparition et sont allés à la maison du docteur Maisonnave lui demander des explications. Il s'ensuivit une longue et vive discussion, le docteur leur expliquant que ce n'était pas son rôle de surveiller la prisonnière mais le leur. Au matin la Gestapo intime l'ordre au maire docteur Bellegarde de designer 50 otages qui seront fusillés. Le maire refuse et se désigne spontanément comme otage. Finalement il n'y a eu aucune arrestation,.

Le couple Mollié se retrouve et quitte Boos le 24 juin 1943. Grâce au réseau, ils se cachent vers Salles et puis partent pour l'Espagne par l'intermédiaire du réseau de passeurs des Dorlanne.

La bataille aérienne

Le 31 décembre 1943 eut lieu une bataille aérienne dans le ciel des Landes. À Rion s'écrase un Foke Wulf (un chasseur allemand) à Pouy Nègue. En même temps, deux autres Foke Wulf sont descendus et s'écrasent à Pouy Blanc sur Garrose et à Lesperon, et deux B17 (bombardiers américains) tombent à Lesperon et à Arjuzanx (limite Villenave Rion).

La libération

Les derniers Allemands sont partis le 25 août 1944, une grande fête eut lieu le dimanche 28, avec une commémoration au monument aux morts, suivie d'un concert de l'harmonie municipale au kiosque,.

Les ,.

Seize soldats Rionnais sont morts entre 1940 et 1945, deux en 1958 pendant la guerre d'Algérie et un est mort en service commandé à Laruns en 1957, leurs noms sont inscrits sur le monument aux morts.

De 1950 à aujourd'hui

L'eau courante arrive en 1960 avec la construction du château d'eau. À-côté de celui-ci est construit le stade municipal de rugby en 1964, la salle polyvalente en 1991 et le club house de tennis en 1992.

L'école primaire est construite en 1977 en englobant l'ancienne école des filles. Un premier collège est installé dans le château Bellegarde en 1961 (classes de école maternelle est construite en 1987 a proximité. L'école municipale de musique est inaugurée en 1989 dans l'ancienne école des garçons. La mairie est déménagée une première fois en 1990 dans l'ancien office notarial qui deviendra la crèche en 1997. La mairie est déménagée dans le château Bellegarde en 1997, l'ancien hôtel de ville accueille la bibliothèque jusqu'en 2007,.

Un ouvroir est installé en 1950 (en face du Rex) par la communauté religieuse des servantes de Marie, elles dispensent des cours de couture et de cuisine aux jeunes femmes. En 1991, il devient un lycée privé avec des cours pour le Brevet d'études professionnelles agricoles et pour le Brevet Distribution et Commercialisation de Produits Agricoles. Les soeurs quittent les lieux en 1992 et le lycée ferme peu de temps après. Le Rex est construit en tant que salle paroissiale en 1955, il est abandonné à partir de 1979. La commune l'acquiert en 1997 et y installe le théâtre et le cinéma en 2001, l'ancien théâtre municipal est converti en salle de gymnastique. Faute de prêtre, la paroisse de Rion est annexée dans la nouvelle paroisse du Midadour en 2003.

En 1881 est instauré un marché hebdomadaire le jeudi. Il est déplacé au dimanche en 2000.

Des grands travaux de réaménagement de la ville sont mis en œuvre de 1996 à 1999. Ce chantier consiste à créer des trottoirs sur l'ensemble des avenues, la piste cyclable reliant le bourg au quartier de la gare, la pavage du bourg et du parvis des arènes, la démolition au bourg de l'immeuble vétuste du primeur Guyenne et Gascogne pour construire à la place un immeuble regroupant des résidences et deux locaux commerciaux. La place des Droit-de-l'Homme est créée avec l'installation de la fontaine républicaine à la place du monument aux morts, celui-ci déplacé dans le parc. Dans ce cadre, le patrimoine est remis en valeur, le parcours de santé est réalisé autour de la fontaine St-Jean, la maison de quartier est rénovée, le toit en fibrociment du kiosque est remplacé par un toit en zinc et est inauguré le parcours du patrimoine,.

La gare ferme définitivement en 1988 est et détruite en 2022, le parc de la gare avec l'aire de jeux, le skate-park et le fronton est inauguré en 2002.

L'extérieur de l'église est restauré en 2005-2006 et l'intérieur en 2009. Le complexe comprenant l'EHPAD et la médiathèque est inauguré en 2007. La salle des fêtes en 2012.

Au niveau industriel, on voit fermer les scieries Bellegarde en 1969, Dutilh en 1979, Calicot en 1989, Neurisse devenue Sogy Bois en 2003. La scierie Brannere-Menault située au bourg ouvre en 1960 au sud de Rion la société Landex, fabriquant de panneaux de bois de particules. Elle fusionne avec les sociétés Rougier et Océan (filiale de St Gobain) en 1992 et devient la ROL. La société est ensuite achetée en 1994 par le groupe Egger.

La tempête Klaus

Le samedi 23 janvier 2009 à 4h30, la tempête Klaus s'abat sur la ville. Rion fut l'épicentre de la tempête, plus de la moitié de la forêt rionnaise est détruite, pins déracinés ou coupés en deux, les habitants sont privés d'électricité, d'eau et de téléphone.

Les manifestations anti corrida de 2013

Lors des fêtes patronales de Rion de août 2013, plus d'une centaine de militants issus du Comité radicalement anti-corrida (Crac), de l’association belge Animaux en péril et de la Fondation Brigitte Bardot, ont manifestés sans autorisation lors de la novillada. Ceux-ci s'étaient acquittés d'un ticket d'entrée et, au cours du spectacle, ils ont envahi la piste des arènes formant une chaine humaine. Sortis un par un par les gendarmes, ils se regroupent et grimpent sur la bétaillère qui contenait quatre jeunes taureaux de 500 ,,.

Dans le nuit du dimanche au lundi 18 novembre 2013, des militants ont provoqué un incendie criminel sur les arènes avec de la paille et une bouteille de gaz entassées sur une des entrées à l'arrière du bâtiment, un riverain des arènes a contacté rapidement les pompiers, 120 mètres carrés des arènes ont été détruits, deux portes d'entrées et une partie de la toiture ont brulé.

La deuxième manifestation eut lieu le 24 novembre 2013 lors de la corrida de la Fiesta Campera, une centaine de militants ont manifesté autour des arènes. Une quinzaine de militants, mêlés aux spectateurs, ont très brièvement perturbé le début de la corrida. 180 gendarmes et CRS avaient été mobilisés,.

En 2014, les trois présidents des associations militantes pour la première manifestation et deux manifestants pour le deuxième, ont été condamnés à des amendes de 1500 à 3000€ par le tribunal correctionnel de Dax pour «organisation de manifestation illégale» et «entrave à la liberté du travail», le manifestant poursuivi pour mise en danger de la vie d'autrui après avoir «essayé d'ouvrir la bétaillère» pour libérer les taureaux dans la foule, a en revanche été relaxé.

La fusion avec Boos

La commune fusionne avec Boos le

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