Montendre
Localisation
Montendre : descriptif
- Montendre
Montendre est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine)
Ses habitants sont appelés les Montendrais et les Montendraises. Organisée autour des vestiges de son château médiéval, cette petite agglomération du sud de la Haute Saintonge, aux confins de la Guyenne, est un pôle commercial, administratif et touristique, connu notamment pour organiser depuis 2001 le Free music festival
Son centre historique concentre, au gré de rues tortueuses, des immeubles anciens, une église néo-romane et de curieuses halles polygonales datant du XIXe siècle
Les villages de Chardes et de Vallet, communes associées, conservent également chacun une église romane et quelques bâtiments anciens
Aux portes de la ville s'étend la forêt de la Double, qui, ponctuée d'étangs, et mêlant pins maritimes, chênes pédonculés et châtaigniers, est la principale région boisée du département. Montendre est dotée d'infrastructures adaptées dans les domaines de l'éducation (collège Samuel-Dumenieu), de la culture (centre culturel François-Mitterrand) et de la santé (EPD des 2-Monts)
Une zone commerciale et industrielle a été aménagée en périphérie et une Zone Artisanale Environnementale implantée près du centre-ville sur une ancienne friche industrielle. Montendre fait partie de la communauté de communes de la Haute-Saintonge, établissement public de coopération intercommunale (EPCI) regroupant, en 2006, 123 communes et 57 043 habitants.
Géographie
Localisation
La commune de Montendre est située dans la partie méridionale du département de la Charente-Maritime, aux confins du département de la Gironde. Appartenant au midi atlantique, elle peut être rattachée à deux grands ensembles géographiques, le Grand Ouest français et le Grand Sud-Ouest français. Elle est au centre du canton des Trois Monts (dont elle est le chef-lieu), dans l'arrondissement de Jonzac.
Cette petite cité touristique doit une part de son développement à sa position de carrefour, étant à la jonction de grandes voies de communication (Royan-La Roche-Chalais, Saintes-Bordeaux via Pons, Jonzac et Bourg-sur-Gironde, Montendre-Blaye), mais aussi au caractère stratégique de son site, formé de collines (114 mètres au château) bordant une dépression où s'est développé le bourg primitif. Elle s'est dotée d'infrastructures touristiques au cours du RATP), qui participent à son développement.
La ville, un des « trois monts » du sud du département (Montendre, Montlieu, Montguyon) se trouve dans une région excentrée, plus volontiers tournée vers Bordeaux, métropole distante d'à peine 50 kilomètres, que vers le chef-lieu départemental, La Rochelle, situé bien plus au nord, à 113 kilomètres. Montendre est distante de 18 kilomètres de Jonzac, chef-lieu de son arrondissement, de 26 kilomètres de Blaye, de 54 kilomètres de Saintes, important pôle commercial, et de 61 kilomètres de Royan, principale station balnéaire du sud du département.
Le territoire communal est situé à la jonction des « champagnes » céréalières du nord de la Haute Saintonge (région de Pons, d'Archiac) et des « landes » au sol silico-argileux qui s'étendent dans sa partie méridionale (Landes de Grégoire, de la Bonne aux Lièvres, des Cinq chemins). Ces terres ingrates, acides, perméables, aujourd'hui presque entièrement boisées, s'inscrivent dans un espace plus vaste, la Double, et plus spécialement la Double saintongeaise. Le pin maritime y est l'essence dominante, rapprochant la région de celle des Landes de Gascogne, relativement proche. Au sud du bourg, dans une « nauve » (vallon marécageux), un modeste ruisseau, le ruisseau du petit moulin, traverse plusieurs hameaux.
La commune est une des étapes d'un sentier de grande randonnée balisé, le GR 360.
Communes limitrophes
Géologie et relief
D'un point de vue géologique, la commune marque la jonction entre des terrains crétacés datés du sénonien (au nord, essentiellement autour de Chardes) et des terrains plus récents, composés de roches détritiques à faciès « sidérolithique » datés de la période éocène (sables, argiles, lentilles de kaolinite). Les « champagnes » affectées à la culture des céréales et des oléagineux (blé, maïs, tournesol) se prolongent par des collines plus ou moins accentuées, portant souvent, sur leurs versants les mieux exposés, des vignes utilisées pour la production de vins de pays, mais surtout des eaux-de-vie locales, cognac et pineau des Charentes (la commune étant située dans la région des « bons bois ». Les espaces agricoles occupent la plus grande partie du territoire communal (48 %), mais une portion non négligeable de celui-ci est composé de forêts (bois des Baronnes, de la Borne…) et de milieux semi-naturels (39 %). Quant aux territoires artificialisés, ils couvrent environ 13 % du territoire communal.
Environnement
Une grande partie du territoire communal est intégré à une zone protégée en raison de la richesse de son écosystème (pinèdes, bas-marais acides, tourbières, pelouses siliceuses, landes sèches, hygrophiles et mésophiles), notamment d'un point de vue botanique.
Ainsi, des études sont menées dans la région dès les années 1960 par la Société botanique du Centre-Ouest, révélant la présence de plantes acidophiles parfois très rares, comme le Drosera rotundifolia (répertorié au niveau de l'ancien « étang rompu », actuel lac Baron-Desqueyroux) ou la Eriophorum angustifolium. Ces prospections s'étendent à une partie des landes de Montendre et de Montlieu au cours des années qui suivent, et des « sessions extraordinaires » sont organisées, réunissant des centaines de botanistes venus de toute la France.
La préservation de la biodiversité a conduit à intégrer 4 % de la surface communale dans une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de classe I (petits espaces homogènes) – soit respectivement les landes de Grégoire et les tourbières de Montendre – et 43 % dans une zone de classe II (grands espaces naturels riches), les « Landes de Montendre ». Cet ensemble, qui couvre plusieurs communes, bénéficie d'une protection spéciale dans le cadre du réseau de protection des espaces naturels de grande valeur patrimoniale Natura 2000 (classement en « site d'importance communautaire »).
Outre une incontestable richesse floristique, le site héberge une population de cistudes d'Europe, de lézards ocellés, de visons, de loutres, et de certaines espèces d'insectes rares (libellules).
Climat
Le climat, de type océanique aquitain, se traduit par une pluviosité régulière, plus abondante en automne et en hiver, par des étés tempérés par la brise marine et par des hivers doux. Dans la région des « trois monts » (Montendre, Montlieu et Montguyon), les précipitations sont généralement plus marquées que dans le reste du département, atteignant 900 à 1 000 Saintes ; moyenne régionale : 838 ), soit approximativement 126,5 jours de pluie/an ; caractéristiques climatiques qui rapprochent la Haute Saintonge du Bordelais. Un déficit hydrique apparaît généralement pendant les mois d'été; ces sécheresses estivales sont plus ou moins accusées selon les années. L'ensoleillement, qui avoisine les 2 250 sur le littoral, décroît dans l'intérieur des terres, pour se stabiliser aux alentours de 2 000 .
Les relevés des stations météorologiques de La Rochelle et de Cognac entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique dans la région : ainsi, au cours de cette période, la température la plus froide est relevée le : −19,4 Cognac, −13,6 La Rochelle. Un pic de température (dépassé seulement au cours de la canicule de 2003) est atteint le à Cognac, avec 40,1 .
Si 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 1952 est l'année la plus pluvieuse à Cognac, et 2000 à La Rochelle.
La Charente-Maritime est le département français le plus durement touché par la tempête Martin du . Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec 198 Double. La Haute Saintonge est de nouveau frappée une violente tempête en 2009, Klaus, mais est relativement épargnée par la tempête Xynthia en 2010, qui touche surtout le littoral.
Les tableaux suivants résument les principales données climatiques des stations de Météo-France de Cognac (environ 45 kilomètres à l'est) et de Bordeaux (50 kilomètres au sud-ouest).
Données météorologiques à Cognac
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2 | 2,8 | 3,8 | 6,2 | 9,4 | 12,4 | 14,4 | 14 | 12,1 | 8,9 | 4,7 | 2,6 | 7,8 |
Température moyenne (°C) | 5,4 | 6,7 | 8,5 | 11,1 | 14,4 | 17,8 | 20,2 | 19,7 | 17,6 | 13,7 | 8,6 | 5,9 | 12,5 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,7 | 10,5 | 13,1 | 15,9 | 19,5 | 23,1 | 26,1 | 25,4 | 23,1 | 18,5 | 12,4 | 9,2 | 17,7 |
Ensoleillement (h) | 80 | 103,9 | 153,3 | 184,5 | 204,9 | 239,6 | 276,4 | 248,3 | 199,4 | 159 | 96,8 | 78,8 | 2 024,9 |
Précipitations (mm) | 80,4 | 67,3 | 65,9 | 68,3 | 71,6 | 46,6 | 45,1 | 50,2 | 59,2 | 68,6 | 79,8 | 80 | 783,6 |
Données météorologiques à Bordeaux
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 2,8 | 3,4 | 4,6 | 6,6 | 10,3 | 13 | 15,1 | 15,2 | 12,5 | 9,5 | 5,5 | 3,8 | 8,5 |
Température moyenne (°C) | 6,4 | 7,6 | 9,6 | 11,6 | 15,4 | 18,3 | 20,8 | 20,9 | 18,1 | 14,2 | 9,4 | 7,3 | 13,3 |
Température maximale moyenne (°C) | 10 | 11,7 | 14,5 | 16,5 | 20,5 | 23,5 | 26,4 | 26,6 | 23,7 | 18,8 | 13,4 | 10,7 | 18,1 |
Record de froid (°C) | −16,4 | −15,2 | −9,9 | −5,3 | −1,8 | 2,5 | 4,8 | 1,5 | −1,8 | −5,3 | −12,3 | −13,4 | −16,4 |
Record de chaleur (°C) | 20,2 | 26,2 | 29,8 | 31,1 | 35,4 | 38,5 | 39,2 | 41,9 | 37,6 | 32,2 | 25,1 | 22,5 | 41,9 |
Précipitations (mm) | 92 | 82,6 | 70 | 80 | 83,9 | 63,8 | 54,5 | 59,5 | 90,3 | 94,1 | 106,9 | 106,7 | 984,1 |
Voies de communication et transports
Voies routières
La commune est traversée par un axe de communication important et plusieurs voies secondaires. La D 730 appartient au réseau des routes départementales de première catégorie (fréquentation importante : plus de 3 000 véhicules par jour). Cet axe majeur irrigue toute la partie méridionale du département, passant par Montlieu-la-Garde, Montguyon et Saint-Aigulin, jusqu'à La Roche-Chalais, en Dordogne. C'est également la principale voie de communication rejoindre Mirambeau, Royan et les stations balnéaires de la Côte de Beauté. La D 730 passe par le centre-ville, où elle prend le nom d'avenue de Royan et d'avenue de la république. Une voie de contournement (boulevard de Saintonge) a été aménagée afin d'éviter le centre-ville : elle contourne les rues du centre par le nord et rejoint la D 730 au niveau du lieu-dit « Les châtaigniers », à proximité de la gare.
Traversant la commune selon un axe nord/sud, la D 19 est un axe de moindre importance. Il donne accès au chef-lieu de l'arrondissement, Jonzac (au nord), en passant par les communes de Chartuzac, Villexavier et Saint-Simon-de-Bordes. La D 253, qui vient se greffer sur*/ la D 137 entre Étauliers et Cartelègue, permet de rejoindre Blaye, Saint-André-de-Cubzac et Bordeaux. Enfin, la D 145 (qui se prolonge par la D 152 et la D 23) permet de rejoindre la petite cité de Saint-Savin.
Bien que situées en dehors des limites de la commune, l'autoroute A10 (sortie à Mirambeau) et la RN 10 (sortie à Montlieu-la-Garde) contribuent au désenclavement de la région. L'autoroute A10, « L'aquitaine », qui relie Bordeaux à Paris, a été achevée en 1981. Elle constitue un des éléments majeurs du réseau autoroutier français. Quant à la RN 10, elle est classée « grande liaison d'aménagement du territoire ». Sa fréquentation est importante : son trafic moyen journalier annuel est de 15 560 véhicules, dont 43 % de poids lourds.
La compagnie de transports départementaux « Les mouettes » (bus) dessert la commune, qui accueille également une gare SNCF. L'aérodrome de Montendre - Marcillac est situé sur la commune voisine de Marcillac, en Gironde. Il n'accueille cependant pas de vols commerciaux. L'aéroport le plus proche est celui de Bordeaux-Mérignac.
Voies ferroviaires
La ville de Montendre comptait autrefois deux gares de chemins de fer : la gare de la Compagnie des Charentes (devenue gare des Chemins de fer de l'État en 1878, actuelle gare SNCF) et la gare de la Compagnie des chemins de fer économiques des Charentes (tramways départementaux. La ligne Saint-Aigulin-Mirambeau par Montendre, mise en service en 1902, cesse de fonctionner en 1934). Les deux gares ont donné lieu à la construction d'un nouveau quartier, dit quartier des Deux-Gares.
L'implantation d'une première ligne de chemins de fer dans le sud du département est envisagé dès 1846. Plusieurs tracés sont étudiés, et la décision est finalement prise de faire de Montendre une halte sur cette ligne, du fait de sa proximité avec Blaye, alors important port de guerre (avant-port de Bordeaux). Il faut cependant attendre de nombreuses années que le projet se concrétise, et le , la gare de Montendre (alors terminus) est inaugurée, en présence de nombreux notables locaux. La ligne est ensuite progressivement prolongée vers le sud, en direction de Bordeaux, où elle arrive en 1886.
En dépit de menaces de fermeture dans les années 1990, la gare de Montendre est toujours en service actuellement. Elle est desservie par des trains du réseau TER Nouvelle-Aquitaine et Intercités.
Transports en commun
La commune est desservie par le réseau de transports départementaux « Les Mouettes ». Des correspondances existent avec les gares de Saintes et Jonzac.
- Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et Bordeaux
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et La Rochelle
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et Jonzac
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et Blaye
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et Saintes
- Calcul de l'orthodromie entre Montendre et Royan
- Carte IGN sous Géoportail
- Landes de Montendre, document établi par le CRPF de Poitou-Charentes
- Site du Sigore
- Les Landes de Montendre, site Natura 2000
- Pluviométrie : l'eau et ses usages en Poitou-Charentes
- Données Météo France.
- Quelques records concernant le climat depuis 1946
- « », sur infoclimat.fr (consulté le ).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- La Charente-Maritime : schéma routier départemental, 2010-2030
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 203
- Le Patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, p. 502
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 146
Toponymie
Montendre est attesté sous la forme latinisée de Monte Andronis en 1116,, pour la première fois dans une charte médiévale.
C'est une formation toponymique médiévale en Mont- suivie comme c'est généralement le cas d'un anthroponyme. Il pourrait s'agir du nom de personne germanique Andar,. Le nom de personne a été latinisé en Andronis dans les textes, d'après les noms de personne en -on au cas régime (type Guy / Guyon, cf. ci-dessous). Par la suite, on trouve les formes romanes avec la graphie Montandre, puis Montendre par étymologie populaire « Mont tendre ».
Cette formation toponymique est parallèle à celle de Montguyon (Montis Gwidonis en 1242) à environ 20 Guy, avec la désinence -on du cas régime.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 470a
- , Toponymie générale de la France, Librairie Droz, , 671 ISBN , lire en ligne), p. 989
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Ernest Nègre, op. cit.
Histoire
Un site stratégique
L'occupation humaine du site est très ancienne, comme en témoigne la découverte récente d'un ou plusieurs dolmens sur les contreforts du mont où sera édifié beaucoup plus tard le château. Il faut cependant attendre la période gallo-romaine pour que se développe un premier bourg, ancêtre de Montendre, autour d'un camp fortifié établi sur une éminence, l'actuelle colline du château. La légende fait remonter la fondation de cet oppidum à la conquête romaine de l'Aquitaine : un officier de Crassus, nommé Andron, aurait établi un premier camp dans la région, d'où le nom de la ville : Mons Andronis (Mont d'Andron). Or, il n'y a aucune trace du nom de Montendre avant le Moyen Âge et Andron n'est pas un nom utilisé par les Romains.
L'histoire de Montendre demeure relativement méconnue pour ce qui est des premiers siècles de notre ère. Des récits évoquent le passage dans la région de Charlemagne, à la poursuite du duc Hunald, sans qu'il soit possible de savoir où commence la réalité historique et où finit la légende. Un peu plus tard, un premier château, sans doute en bois et fort rudimentaire, est établi à l'emplacement présumé du camp romain (capitulaire de l'abbaye de Cellefrouin pour qu'apparaisse le nom du plus ancien seigneur de Montendre connu à ce jour : Guillaume Saint-Georges-de-Didonne). Au début du Tonnay-Charente). La petite cité est alors un pôle commerçant modeste mais dynamique, qui rayonne sur la région alentour. Le bourg s'organise autour de halles, sises au centre d'un petit vallon, où se concentrent la plupart des habitations, et de deux champs de foire établis aux principales sorties de la ville : marché aux porcs au nord, marché aux bestiaux au sud. Deux collines encadrent la cité : la colline du château, qui culmine à près de 114 mètres, porte un château en pierre depuis le . La colline de l'église, qui lui fait face, est moins bien moins haute; elle abrite, comme son nom le laisse supposer, une église (dont il ne subsiste plus de traces), un cimetière, le presbytère et plusieurs moulins à vent. Des chemins de terre relient le bourg à une multitude de hameaux, répartis à travers la campagne.
Le « Combat des Sept Chevaliers »
« Après, dit-il, je vis sept nobles preux, armés à blanc, ayant au poing la hache, qui défirent sept arrogans Anglois, où pas un d’eux si ne se montra lasche. Car si très-bien firent sans épargner, qu’assez en peut Montandre témoigner, château cogneu où fut l’emprinte faîte, et des Anglois honteux la défaite. »
— Octavien de Saint-Gelais —
Depuis le remariage de la duchesse Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt (1154), Saintonge, Guyenne, Angoumois et Poitou sont partie intégrante d'une grande Aquitaine, sous influence anglaise. En dépit de revirements ponctuels, les seigneurs de Montendre restent, dans l'ensemble, attachés au parti anglo-aquitain. Au moment de la guerre de Cent Ans, la ville – et avant tout son château – attirent les convoitises des deux partis, et passe aux mains des uns et des autres, non sans quelques destructions. En 1365, le château est confisqué par Édouard de Woodstock, prince d'Aquitaine et de Galles, mieux connu sous le nom de « Prince noir ». Ce dernier en fait don à son lieutenant Bertrand II de Preyssac, de La Trau et sieur de Didonne. Vingt ans plus tard, Charles V s'en empare, et le confie à Jean II Harpedanne, sénéchal de Saintonge. C'est ce même Jean de Harpedanne qui préside, le , le célèbre « Combat des Sept » qui, dans la même veine que le non moins célèbre « combat des Trente », oppose, dans un pré au bas du château (en un lieu baptisé depuis lors « motte à Vaillant »), sept chevaliers français et sept chevaliers anglo-aquitains. Ce combat « entre gentilshommes » se solde par la mort d'un combattant aquitain : en dépit de son caractère « symbolique », cette « victoire » française sera chantée (entre autres) par les poètes Octavien de Saint-Gelais (dans son Verger d'honneur) et Christine de Pisan comme un haut fait d'armes, et alimentera la « propagande » française longtemps, pendant et après ce long conflit. À Montendre, la guerre de Cent Ans se termine en 1452 par la prise du château par les Français de Jehan (Jean) de Brosse; prélude à la chute complète de l'Aquitaine l'année suivante.
Un bastion réformé
La région, comme bien d'autres, apparaît comme sinistrée par tant d'années de guerre, de pillages et d'exactions en tout genre. En bien des endroits, les champs sont envahis de ronces, devenus des « désers » qu'il faut remettre en valeur. Les régions dépeuplées voient arriver des « colons » originaires d'autres provinces, attirés par des baux avantageux. Ce sont eux qui permettent la « reconstruction agraire », dont la toponymie garde de nombreuses traces (nombre de hameaux issus d'anciennes fermes portant depuis lors le nom de leur premier propriétaire, précédé de « chez »). Cette seconde moitié de Réforme religieuse prônée à peu près au même moment, et qui connaît un remarquable développement dans la province au siècle suivant.
Le protestantisme gagne une partie de la population, et certains seigneurs ne sont pas les derniers à prendre parti pour la foi réformée. C'est notamment le cas à Montendre, où Louis de La Rochefoucauld devient un des principaux chefs des armées réformées pendant les guerres de religion. De nombreuses églises de la châtellenie sont saccagées, puis purement et simplement détruites : ainsi de l'église de Montendre, mais aussi de celles de Chardes et de Vallet. En 1598, à l'issue du conflit, Henri IV fait de Montendre une « place de sûreté » protestante, au même titre que Pons ou Royan. Une garnison est installée dans le château. En 1608, un petit détachement d'aventuriers réussi à se rendre maître de la forteresse par surprise, au cours d'un événement passé à la postérité sous le nom de « Surprise de Montendre ». Cette « occupation » ne dure guère, le seigneur de Montendre faisant le nécessaire pour chasser les factieux dans les jours qui suivent.
Le premier essor de la ville
Au Claude Massé décrit le bourg de Montendre dans un de ses mémoires : « Ce lieu est situé dans une plaine entourée de landes : il y a, joignant le bourg, un château au sommet d'une butte fort élevée que l'on découvre de très loin », poursuivant : « Le bourg est bien joli, où il y a de bons bourgeois, marchands et artisans ». Le bourg est alors un centre agricole d'une certaine importance, rythmé par ses marchés (le jeudi) et ses foires annuelles, au nombre de huit. En 1750, le marquis de Villegagnon, nouveau maître du marquisat de Montendre, fonde une maison de charité destinée aux pauvres et aux malades, futur Hôtel-Dieu (détruit en 1966).
La Révolution n'est caractérisée, dans la commune nouvellement créée, par aucun fait véritablement marquant. Le , l'arrivée du chemin de fer (1871), la mise en place de réverbères dans les rues (1873) et l'arrivée de l'électricité dans une partie du bourg (1895). Au début du loi de séparation des Églises et de l'État (1905) est la cause de tensions sociales, qui culminent en 1906 au moment de l'inventaire des biens mobiliers et immobiliers de l'église paroissiale : près de 300 fidèles s'y enferment, chantant des cantiques, bien décidés à empêcher les fonctionnaires d'y pénétrer!
Les « années noires »
La guerre d'Espagne apparaît par bien des aspects comme un terrible avant-goût de la Seconde Guerre mondiale. Devant le flot de réfugiés fuyant à la fois les combats et l'avancée des troupes nationalistes (franquistes), le ministre de l'intérieur envoie une circulaire aux préfets afin de trouver des locaux présentant des « garanties de salubrité et d'hygiène » où accueillir les réfugiés. Des immeubles sont réquisitionnés à La Rochelle, Saintes, Saint-Jean-d'Angély et Rochefort. En 1939, décision est prise de placer les Espagnols dans des centres de rassemblement : en Charente-Inférieure, on aménage celui de Montguyon.
Le , l'arrivée d'un détachement de la Wehrmacht marque le début d'une occupation appelée à durer quatre ans. Un camp de réfugiés (« camp des Chaumes »), aménagé aux premiers mois de la guerre afin d'accueillir des réfugiés de l'est de la France, est transformé en camp d'"asilés" espagnols, où sont regroupés, notamment, les réfugiés de Montguyon. Gardés par des gendarmes et des gardes civiques, les « asilés » sont réquisitionnés comme travailleurs au camp d'aviation allemand de Bussac-Forêt. Au moment de la libération de la ville par les FFI (), des prisonniers de guerre allemands viennent prendre leur place jusqu'en 1947 et certains furent employés à construire le stade municipal et à creuser la piscine municipale. En 2012, la commune de Montendre a réaménagé la place des Chaumes sur le site de l'ancien camp, et une élévation bois (bâtie et offerte par la ville jumelle de Sulz-am-Neckar) figure désormais les anciens baraquements où furent parqués plusieurs centaines d'exilés espagnols entre et . Une céramique espagnole, offerte par la ville jumelle de Onda représente le plan de l'ancien camp. Elle a été dévoilée publiquement lors de l'inauguration du .
Le renouveau
La deuxième moitié du HLM sont édifiés (Grand Pré, La Rivière, Cité des Chaumes).
Le
La modernisation de la cité se poursuit à partir des années 1980 avec le début du réaménagement du centre-ville (création de rues piétonnes, mise en valeur de la Grand'Rue, de la place des Halles, de la rue du Four), la création d'un bassin ludique (1994), d'un centre culturel avec salles de réunion et médiathèque (1996) et d'une nouvelle gendarmerie (2003).
- Jean-Sébastien Pourtaud et Yves Olivet, Dolmens, menhirs, tumulus et pierres de légendes de Charente-Maritime, Rioux-Martin, Le Croît Vif, , 231 ISBN ), p. 1934
- Chronologique des principaux événements de l’évolution de Montendre [PDF]
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 65
- La Haute Saintonge, ouvrage collectif coordonné par François Julien-Labruyère et Jean-Louis Neveu, éditions Le Croît vif, p. 138
- La Haute Saintonge, ouvrage collectif coordonné par François Julien-Labruyère et Jean-Louis Neveu, éditions Le Croît vif, p. 139
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 68
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 59
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 119
- La Haute Saintonge, ouvrage collectif coordonné par François Julien-Labruyère et Jean-Louis Neveu, éditions Le Croît vif, p. 259
- La situation des réfugiés espagnols en Poitou-Charentes, par Nermin Sivasli
- La Haute Saintonge, ouvrage collectif coordonné par François Julien-Labruyère et Jean-Louis Neveu, éditions Le Croît vif, p. 271
- De Mons Andronis à Montendre, par Robert Renaud, livre édité par la commune de Montendre, p. 57
Héraldique
Blason | Parti : au 1er gironné de vair et de gueules de dix pièces (qui est de Belleville-Harpedanne), au 2e burelé d'argent et d'azur aux trois chevrons de gueules brochant sur le tout, le premier écimé (qui est de La Rochefoucauld).
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Détails | Une couronne à cinq branches, la centrale tréflée d'or. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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