Durance

Localisation

Carte du monde

Durance : descriptif

Informations de Wikipedia
Durance

La Durance est une rivière du Sud-Est de la France se jetant dans le Rhône, dont elle est le deuxième affluent après la Saône pour la longueur et le troisième après la Saône et l’Isère pour le débit

Longue de 323,2 km, la Durance est la plus importante rivière de Provence. Rivière dite « capricieuse », autrefois redoutée pour ses crues, elle a été soumise à un effort continu d'aménagement, en particulier depuis le XIXe siècle, à des fins hydrauliques (approvisionnement en eau potable de Marseille et des villes alentour), agricole (irrigation de 75 000 ha de cultures, responsable de prélèvements pouvant aller jusqu'à 114 m3/s d'eau dans la rivière, souvent au moment de l'étiage) et hydroélectriques (avec le Verdon, 6 à 7 milliards de kWh produits par an).

Géographie

Source

Sources de la Durance.

La Durance prend ses sources vers 2 390 mètres d'altitude, au pré de Gondran, sur les pentes du sommet des Anges. Les sources se trouvent en contrebas de l’ancien fort du Gondran, sur la commune de Montgenèvre,, dans le département français des Hautes-Alpes, près de la frontière italienne. Elle se jette dans le Rhône à quelques kilomètres au sud-ouest d'Avignon, entre le Vaucluse et les Bouches-du-Rhône dont elle matérialise la limite.

Son affluent qui constitue le système le plus long, la Clarée, prend sa source sur les pentes du mont Thabor (3 178 lac de la Clarée située juste sous le seuil des Rochilles, à 2 450 vallée de la Clarée et, après un cours de 28 .

Géologie

Il y a 12 millions d'années, pendant le Miocène, la Durance bifurquait vers le sud entre la chaîne des Côtes et les Alpilles, passait le seuil de Lamanon, et allait se jeter directement dans la Méditerranée, faisant un large delta dont l'étang de Berre et la Crau sont des restes. Cet itinéraire est d'ailleurs grosso modo celui emprunté aujourd'hui par le grand canal EDF, qui s'éloigne de la Durance à Mallemort et se jette dans l'étang de Berre.

Pendant la glaciation de Riss, la Durance prenait sa source aux environs de Sisteron, où se terminait la calotte glaciaire recouvrant les Alpes. C’est également pendant cette période que la Durance modifie son cours aval.

Au plus fort de la glaciation du Würm (il y a environ 18 000 ans), l'érosion, facilitée par des mouvements tectoniques qui soulèvent les roches, ouvre le pertuis d'Orgon qui capte alors la Durance. Elle ne se déverse plus dans la plaine de la Crau mais dans le Rhône, au sud d'Avignon. Cette « capture » de la Durance est également facilitée par les dépôts de ses propres alluvions qui se sont déposées à l'entrée du seuil de Lamanon et qui entravent son écoulement.

Les différents épisodes glaciaires ont entraîné la formation de terrasses : le glacier qui descendait jusqu’à Sisteron pendant la glaciation de Riss a créé une terrasse qui domine le cours de la Durance de 60 glaciation de Würm, deux terrasses se sont formées, environ 15 et 10 Holocène, donc formées il y a moins de 10 000 ans).

À cette période, la Durance se jetait dans le Rhône, non pas en aval mais en amont d'Avignon. Son cours partait de Cheval-Blanc pour se diriger vers Vedène, coupant le lit de la Sorgue et rejoignait le fleuve au nord du rocher des Doms. Cela a été mis en évidence par des forages à Saint-Saturnin-lès-Avignon, Jonquerettes et Entraigues-sur-la-Sorgue qui ont révélé un épandage alluvial typiquement durancien sur plusieurs mètres d'épaisseur dans toute la plaine de la Sorgue.

Entre Sisteron et Volonne, la Durance s’écoule dans une vallée de roches calcaires, de grès et de marnes datant du Crétacé. Au confluent de la Bléone, on trouve de larges nappes alluviales du quaternaire, dont les alluvions les plus anciennes sont cimentées par du carbonate de calcium.

Dans la vallée moyenne de la Durance, quatre couches de sédiments se superposent:

  • une nappe alluviale grossière et liée, d’environ 40 mètres d’épaisseur, datant de la glaciation de Riss ;
  • une couche de limons de 20 mètres d’épaisseur environ, datant de la même époque ;
  • un paléosol, parfois recouvert de graviers apportés par des ruissellements torrentiels ;
  • une couche de colluvions superficielle.

Hydrographie

Le module à Saint-Paul-lès-Durance est de 176,0  pour un bassin versant de 11 700 km2 et à 247 m d'altitude, soit 82 % du bassin total de 14 225 km2.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : X3000010 - La Durance à Saint-Paul-les-Durance (Jouques-Cadarache) pour un bassin versant de 11 700 
(08/01/2014 - période 1918-2009)
Source : Banque Hydro - Ministère de l'écologie et du développement durable

De sa source au pied du sommet des Anges, à 2 390 , au sud du Montgenèvre, jusqu’au confluent avec le Rhône, la Durance parcourt 305 . L'originalité du cours est sa pente, de 81 Gyronde, et encore près de 8 Ubaye. Cette pente reste relativement élevée dans la partie inférieure : environ 0,33 % dans son cours moyen (jusqu’au pont de Mirabeau), puis encore 0,237 % dans son cours inférieur.

Pour comparaison, à environ 100 Isère coule à 330 , et de 2 090 Rhône.

Confluence avec le Rhône.
Profil de la Durance.
Départements et principales villes arrosés
À quelques kilomètres de sa source, la Durance passe sous le pont d'Asfeld à Briançon ; vue en direction de la vallée de la Clarée au nord du département des Hautes-Alpes.

La Durance ne traverse que deux départements : les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Elle sert de limite administrative entre ceux de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône, et fait une brève incursion dans le Var :

  • de sa source jusqu'au lac de Serre-Ponçon (environ 75 kilomètres), la Durance coule dans le département des Hautes-Alpes ;
  • de son confluent avec l'Ubaye jusqu'à son confluent avec le Sasse en amont de Sisteron (environ 50 kilomètres), elle fait limite entre les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence ;
  • de son confluent avec le Sasse jusqu'à un kilomètre avant son confluent avec le Verdon (environ 65 kilomètres), elle traverse le département des Alpes-de-Haute-Provence ;
  • sur ce dernier kilomètre elle sépare le département de Vaucluse de celui du Var ;
  • de son confluent avec le Verdon jusqu'à son confluent avec le Rhône (environ 105 kilomètres), elle sert de limite entre les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône.

La Durance est ainsi sur la moitié de son parcours une limite entre départements, ce qui illustre son caractère de rivière difficilement franchissable.

Son bassin versant inclut :

  • la totalité des départements des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence, à l'exception du canton de la Grave, du Champsaur, du canton de Rosans, de la commune de Soleilhas, et des cantons d'Annot et Entrevaux ;
  • la moitié environ du département de Vaucluse (approximativement l'arrondissement d'Apt) ;
  • quelques communes dans les départements de la Drôme (Lus-la-Croix-Haute), du Var (tout le canton de Comps-sur-Artuby, la majeure partie du canton de Rians) et des Alpes-Maritimes (Valderoure et Séranon), « enclaves » explicables par des questions de découpage non topographique des départements ;
  • les communes des Bouches-du-Rhône riveraines de la Durance.

Ce dernier point mérite d'être souligné. Aucun cours d'eau important ne draine le nord du département des Bouches-du-Rhône. De Jouques à la Roque-d'Anthéron, ainsi qu'autour d'Orgon, des collines proches bordent la Durance ; ailleurs, il s'agit de plaines alluviales, anciennement à l'état de marais, où la circulation des eaux est assurée essentiellement par les canaux.

La Durance arrose (ou longe) 106 communes dans cinq départements. Les villes qui la bordent sont installées de manière à se protéger des inondations : sur le cours supérieur, plutôt encaissé, elles sont installées sur des avancées rocheuses dominant la rivière (Briançon, Embrun, Sisteron) ; sur le cours inférieur, plus large, elles sont en retrait au pied des collines (Manosque, Pertuis, Cavaillon, Châteaurenard). Seul Avignon est en plaine, et doit d'ailleurs aujourd'hui encore se protéger des grandes crues de la Durance.

De la source à Serre-Ponçon : la Haute-Durance
La Durance est encore un torrent à l'approche de la retenue de Serre-Ponçon.
La Durance entre le lac de Serre-Ponçon et la Roche-de-Rame.

Jusqu'au lac de Serre-Ponçon, la Durance draine une vallée plus ou moins large entourée des hautes montagnes du massif cristallin du Pelvoux. C'est une rivière alpine au régime nival, avec des hautes eaux en juin et un débit soutenu même en été. Le torrent du Montgenèvre se jette dans la Clarée, traverse Briançon puis reçoit la Guisane. On appelle alors « Malafosse » la section située entre Le Fournel et Briançon. Il se dirige alors vers le sud et reçoit les eaux de la Gyronde (torrent glaciaire des Écrins) à L'Argentière-la-Bessée. Son cours s'infléchit vers le sud-sud-est jusqu'au confluent avec le Guil en dessous de Guillestre et Mont-Dauphin, puis repart vers le sud-sud-ouest et se jette dans le lac de Serre-Ponçon un peu en aval d'Embrun. Le confluent avec l'Ubaye a été noyé lors du remplissage du lac.

De Serre-Ponçon à la clue de Mirabeau : la Moyenne-Durance
Vallée de la Durance au niveau de la commune des Mées, avec au second plan la partie nord du plateau de Valensole et en arrière-plan le Mourre de Chanier. On voit le canal EDF, mince ligne blanche à la limite entre les plus hautes terrasses cultivées et la base des collines.
La Durance à la sortie du lac de Serre-Ponçon.

La moyenne Durance coule dans un paysage qui change radicalement, car les montagnes s’adoucissent et des plateaux de plus en plus vastes les remplacent. Le lit lui-même redevient encaissé, creusant dans les terrasses alentour un sillon de quelques mètres à quelques dizaines de mètres de profondeur. Ici, le régime de la Durance devient méditerranéen : crues provoquées par les pluies automnales, étiages sévères en été. Juste avant la clue de Sisteron, la Durance conflue avec le Buëch, qui a récupéré les eaux du canal EDF. De nombreux affluents mineurs au régime pluvial se déversent également près de Sisteron (Sasse, Jabron, Vançon).

Comme plus en amont, la Durance reste entourée de collines ou de plateaux, mais la vallée s’élargit en une plaine alluviale de plusieurs kilomètres de largeur (5 A51.

La rivière reçoit les eaux de la Bléone près des Mées, l’Asse quelques kilomètres au sud d’Oraison. Le Verdon se jette dans la Durance à proximité de Cadarache : le lieu de confluence est difficile à voir à moins de se placer en hauteur.

Plusieurs barrages ont été construits le long du cours moyen de la Durance, en plus de Serre-Ponçon : Espinasses, Sisteron, L’Escale et Cadarache. Ce sont plutôt des prises d’eau dont le but principal est de dévier la plus grande partie du débit de la rivière dans le canal EDF qui alimente des usines hydroélectriques ; les lacs qu’ils créent ne peuvent pas servir à réguler le cours de la rivière. Une partie de l’eau est utilisée pour l’irrigation.

Basse-Durance : de Jouques à Avignon
La Durance, près d'Avignon.

La vallée se resserre sur quelques kilomètres avec le franchissement de la clue de Mirabeau (200 ), qui coupe un anticlinal de calcaires jurassiques. Elle s'élargit ensuite de nouveau en une plaine encore plus large jusqu'au confluent avec le Rhône. Son orientation passe de nord-sud à est-ouest, comme les petits chaînons provençaux entre lesquels elle coule (Alpilles et Luberon). La Durance ne reçoit qu'un affluent significatif pendant cette dernière partie du cours : le Coulon, qui contourne le massif du Luberon par le nord.

Principaux affluents
La Durance et ses affluents de plus de 50 km.

Les principaux affluents de la Durance sont le Verdon (165,7 km), le Calavon (86,9 km), le Buëch (85,2 km) et l'Ubaye (82,7 km).

Cours d’eau d’une longueur supérieure à 20 km qui se jettent dans la Durance (d'amont en aval) :

  • la Clarée (rd), 31,8 km ;
  • la Guisane (rd), 27,7 km ;
  • la Cerveyrette (rg), 22,8 km ;
  • la Gyronde (rd) 22,7 km ;
  • le Guil (rg), 51,5 km ;
  • le torrent des Vachères (rg), 21,9 km ;
  • le torrent de Boscodon (rg), 11,9 km ;
  • le Réallon (rd), 19,8 km ;
  • l’Ubaye (rg), 82,7 km ;
  • la Blanche (rg), 30,2 km ;
  • l’Avance (rd), 20,6 km ;
  • la Luye (rd), 22,6 km ;
  • le Sasse (rg), 39,2 km ;
  • le Buëch (ou Buech) (rd), 85,2 km ;
  • le Jabron (rd), 36,5 km ;
  • le Riou de Jabron (rg), 20,9 km ;
  • le Vançon (ou Vanson) (rg), 30,2 km ;
  • la Bléone (rg), 69,5 km ;
  • le Lauzon (rg), 25,2 km ;
  • le Rancure (rg), 23,9 km ;
  • l’Asse (rg), 76,3 km ;
  • le Largue (rd), 55,7 km ;
  • le Verdon (rg), 165,7 km ;
  • l’Èze (rd), 24,3 km ;
  • l’Aigue Brun (ou Aiguebrun) (rd), 22,8 km ;
  • le Coulon (ou Calavon) (rd), 86,9 km ;
  • l’Anguillon (rg), 19,5 km.
  1. a et b Clébert et Rouyer 1991, p. 18.
  2. Gilbert Bessonnat, Durance et Verdon : la région alpine, Riez, Musée de Riez, , p.1.
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées altisud
  4. a et b Clébert et Rouyer 1991, p. 11.
  5. Clébert et Rouyer 1991, p. 12.
  6. Pierre Thomas 2009.
  7. a et b M. Jorda, « Sites archéologiques et histoire de l’environnement en Moyenne Durance », dans Recherches archéologiques en Val de Durance : travaux de sauvetage sur le chantier de l’autoroute A51, Éditions de la société des Autoroutes Estérel Côte d’Azur, , 55 p., p.7.
  8. Truc 1991, p. 70-71.
  9. Jorda 1990, p. 9.
  10. a et b Banque Hydro - Ministère de l'Écologie, «  » (consulté le ).
  11. Clébert et Rouyer 1991, p. 20.
  12. a et b Sandre, «  », consultée le 27 avril 2015.
  13. Clébert et Rouyer 1991, p. 35.
  14. a et b Guy Barruol, « La Durance dans l’Antiquité et au Moyen Âge », in 2005, p. 24.
  15. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées valencia11
  16. Bessonnat 1980, p. 9.


Erreur de référence : Des balises <ref> existent pour un groupe nommé « note », mais aucune balise <references group="note"/> correspondante n’a été trouvée

Histoire

La Durance a joué un rôle très important dans l'histoire de la Provence, et a grandement contribué à la croissance économique et démographique de la région marseillaise, après avoir été un obstacle à la circulation pendant des siècles.

Le bac à traille entre Noves et la Chartreuse de Bonpas

Les fouilles de sauvetage qui ont eu lieu sur le chantier de l’autoroute A51 ont permis de découvrir quelques sites préhistoriques et antiques.

De l'Antiquité au  siècle, la Durance était réputée pour sa traversée difficile, ses crues brutales et un débit inconstant. La largeur de son lit, la force et la faible profondeur de son courant, et les changements de cours après les crues rendaient son franchissement par gué ou bac, ainsi que la navigation fluviale, très délicats (malgré une hauteur d'eau relativement importante en période de hautes-eaux). Il fallait parfois plusieurs bacs pour traverser les différents bras ou canaux et reconstruire fréquemment le câble (« traille ») support. Les rives instables et parfois abruptes rendaient l’établissement du bac et son accès difficiles. Les gués étaient difficiles à établir, souvent emportés : les seuls durables sont ceux de Mirabeau et de Pertuis, inutilisables en périodes de crues.

Antiquité

La voie Domitienne franchissait la Durance à Cavaillon.

À l'époque préromaine, la Durance formait la frontière entre différents peuples celtes établis le long de son lit, comme les Cavares (Cavaillon) et les Salyens.

La vallée de la Durance est une voie de pénétration des Alpes, empruntée par la voie Domitienne ; une statue de Janus est d’ailleurs élevée au Montgenèvre, point de passage entre la Gaule cisalpine et la Gaule narbonnaise. Strabon ( siècle) signale qu’un bac était établi à Cavaillon, la grande voie romaine d’Espagne en Italie ne traversant la Durance qu’à Cavaillon et à Sisteron. Il devait y avoir plusieurs bacs à Cavaillon, du fait de l’importance du point de passage (on a d’ailleurs retrouvé un quai d’embarquement taillé dans le roc). Un pont existait à Sisteron. On suppose que d’autres bacs devaient permettre de la franchir comme cela est attesté à partir du  siècle, notamment à la hauteur de Pertuis, ville dont le nom conserve le souvenir de cette fonction.

Difficile à franchir (sauf à Sisteron, où son cours se resserre entre deux rives rocheuses), la Durance était néanmoins navigable. Les bas-reliefs de Cabrières-d’Aigues le démontrent, le cours d’eau est utilisé pour le transport de différentes denrées liquides (vin, huile d’olive), les Gallo-Romains utilisant les haleurs (en latin : helciarii) et le vent pour remonter le courant. Plusieurs corporations spécialisées assuraient ce transport : les nautes avaient le monopole du transport sur grandes rivières et utilisaient des barques, les utriculaires (en latin : utricularii) qui l’avaient sur les petites rivières et dans les marais utilisaient des radeaux flottant sur des outres gonflées. Deux corporations d’utriculaires se trouvaient à Sisteron et à Riez.

Ce commerce alimentait l’activité d’un port important, proche du carrefour routier de Sisteron, au lieu-dit le Bourguet, à l’Escale : le port existait avant la conquête romaine, mais fut aménagé au , connut la prospérité jusqu’à la  siècle, avant de retrouver une activité économique jusqu’au début du  siècle.

Moyen Âge et temps modernes

Le pont sur la Durance entre Sisteron et la Baume.

À la fin de l’Antiquité, la Durance, difficilement franchissable, sert à dessiner les frontières. En 470, elle marque la limite de l’avancée vers le sud des Burgondes. Quand Romulus Augustule est déposé en 476, le territoire au sud et à l’est de la Durance échoit aux Wisigoths. Les Burgondes, déjà installés au nord et à l’ouest du cours d'eau, occupent le sud de la Provence à la mort du Wisigoth Euric en 483. En 526, Amalasonte, la reine des Ostrogoths cède au roi des Burgondes Godomar III la portion de terres comprise entre l'Isère et la Durance, qui devient la nouvelle frontière entre les deux royaumes.

Au Moyen Âge central, le comté de Forcalquier s’étire tout en longueur le long de la Durance, de Cavaillon jusqu’à Roche-de-Rame près d’Embrun. C'est justement grâce à un état des dommages du comte Guillaume III de Forcalquier par lequel il revendique ses droits sur Pertuis en 1119 qu'on sait que la Durance était naviguée au Moyen Âge. Du au  siècle, la rivière servit au flottage du bois, coupé dans les Alpes (notamment par les moines de Boscodon, par privilège gratuit de 1191) et utilisé dans les villes de plaine et les chantiers navals.

D’autres marchandises sont transportées sur la Durance, dont principalement le sel, marchandises dont le prix augmente au passage des dix péages établis sur les 300 Savines, La Bréole, Monêtier-Allemont, Le Poët, Sisteron, Les Mées, La Brillanne, Saint-Paul, Mallemort et Orgon ; J. Billioud estime qu’en 1587, le prix du bois est multiplié par quinze entre son lieu d’abattage, à Boscodon, et Marseille.

Le pont de Sisteron, érigé au Moyen Âge, est resté jusqu'au milieu du  siècle le seul passage fixe d'une rive à l'autre de la Durance.

Après l’an Mil, le nombre de bacs (déjà présents auparavant) augmente cependant : il s’agit de bacs à traille (équipés d’un mât qui s’appuie sur un câble, la traille, tendu entre les deux rives du cours principal). Le plus ancien connu est celui allant de la Roque-d'Anthéron à Cadenet (à Gontard), attesté en 1037. Au  siècle existe encore celui de Pertuis.

Par la suite, les preuves d’existence de bacs se multiplient, notamment à Rognonas, La Brillanne ( siècle), Noves, Orgon, Le Puy-Sainte-Réparade, Meyrargues, Pertuis, Peyrolles, celui de Cante-Perdrix à Mirabeau, Manosque, Giropey, Château-Arnoux, le Bourguet, Volonne, Bonpas. Les principaux sont ceux de Cadenet et de Mirabeau, qui étaient empruntés par les troupeaux de moutons en transhumance. D’autres bacs sont mis en place pour alimenter les moulins construits à la fin du  siècle au Poët, à Upaix et Claret.

Néanmoins, la desserte par bac reste toujours plus faible que celle du Rhône (un bac tous les 9 à 11 . À partir du  siècle, on construit également des ponts de bois, qui durent plus ou moins longtemps :

  • à Maupas (actuel Bonpas, à Caumont), de la fin du  siècle à sa destruction par le comte de Toulouse en 1241 ;
  • à Mirabeau, au début du  siècle, près de Sainte-Madeleine-du-Pont ;
  • à Savines, le plus fréquenté des ponts de Haute-Durance ( siècle).

Le pont antique de Sisteron est reconstruit en 1365. Vauban confirme la difficulté d’établissement d’un pont en refusant d’en construire un à Cadenet.

Un important réseau de canaux d'irrigation se développe, dont certains dévient une petite partie du débit vers Arles (canal de Craponne) et la Crau.

Le cours de la Durance entre Savines et Sisteron constitue la limite entre la Provence (rive gauche) et le Dauphiné (rive droite).

| ]

C'est pendant ce siècle que se produisent les crues les plus violentes : 1843, 1856, 1882, 1886 (cf. supra) et que la science et la technique modernes sont utilisées pour mieux connaître la rivière et faciliter son franchissement.

Des relevés sont effectués en 1850, et permettent de mesurer précisément la largeur du lit du cours d’eau : 1 200 .

En 1856, la crue millénale inonde tout le bassin de la Durance, de Sisteron jusqu'à son confluent à Avignon. Elle emporte les terrasses alluviales cultivées, rompt les digues, détruit les canaux. Les syndicats d’arrosants (qui ont remplacé les pareries) et les services locaux des Ponts et Chaussées demandent une intervention exceptionnelle à l’État. Le premier service d’observation d’une rivière est créé, le Service spécial de la Durance, afin d’étudier l’hydrologie de la rivière, suivi de son bornage kilométrique à partir de 1868, du confluent avec le Verdon à celui avec le Rhône. Ce bornage permet un nivellement et de cartographier les terres inondables.

La construction au milieu du  siècle du canal de Marseille, qui capte l'eau de la Durance, a permis à l'agglomération marseillaise de se développer très rapidement. De nombreux ponts ont été édifiés ou reconstruits, notamment à Volonne, Manosque, Mirabeau, Pertuis et Cadenet, certains sont des ponts suspendus.

| ]

L’utilisation de la Durance comme voie de transport décroît avec la concurrence de la route, et cesse définitivement avec celle du chemin de fer. Il ne reste que 10 radeliers en 1896, un seul en 1908 (voir aussi la partie Culture).

Les aménagements hydroélectriques, avec la construction de la chaîne de barrages sur la Durance, le Verdon ainsi que sur le Buëch et la Bléone, ont eu les impacts économiques les plus importants et les plus visibles dans le paysage. La majeure partie du débit a été détournée dans des canaux en aval de Serre-Ponçon, et seul circule dans le lit naturel un débit réservé de 2 à 5 Serre-Ponçon et de Sainte-Croix, qui peuvent retenir un total de plus de 2 milliards de tonnes d'eau, l'irrigation reste possible en été pendant les années les plus sèches. Les plans d’eau ont permis un développement de l'économie locale grâce au tourisme estival.

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées fouillesA51
  2. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées amouretti
  3. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées masras
  4. 2005, p. 39.
  5. a et b 2005, p. 40.
  6. 2005, p. 31-32.
  7. a et b 2005, p. 32-36.
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées boekholt77
  9. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées AHP-c35
  10. Audrey Becker-Piriou, « De Galla Placidia à Amalasonthe, des femmes dans la diplomatie romano- barbare en Occident ? », Revue historique, lire en ligne).
  11. Mariacristina Varano,  siècles). L'exemple de Forcalquier et de sa région, thèse soutenue à l'université d'Aix-Marseille I, 2011, p. 453.
  12. a et b 2005, p. 45.
  13. cité par Gibelin 1990, p. 28.
  14. a b c et d 2005, p. 48.
  15. a et b Catherine Lonchambon, « D’une rive à l’autre : le « bac à traille », dans Direction de l'environnement, du développement durable et de l'agriculture, 'La Durance : lien de vie du territoire régional, [S.l.], Conseil régional PACA, p.33.
  16. Catherine Lonchambon, « D’une rive à l’autre de la Durance : d’étranges bateaux », in 2005, p. 55.
  17. Gibelin 1990, p. 47.
  18. Gibelin 1990, p. 56.
  19. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées gouron39

Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.

Durance dans la littérature

Découvrez les informations sur Durance dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.

4394 autres localités pour Nouvelle-Aquitaine

Vous pouvez consulter la liste des 4394 autres localités pour Nouvelle-Aquitaine sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-naq/villes.html.

Nederlandse vertaling

U hebt gevraagd om deze site in het Nederlands te bezoeken. Voor nu wordt alleen de interface vertaald, maar nog niet alle inhoud.

Als je me wilt helpen met vertalingen, is je bijdrage welkom. Het enige dat u hoeft te doen, is u op de site registreren en mij een bericht sturen waarin u wordt gevraagd om u toe te voegen aan de groep vertalers, zodat u de gewenste pagina's kunt vertalen. Een link onderaan elke vertaalde pagina geeft aan dat u de vertaler bent en heeft een link naar uw profiel.

Bij voorbaat dank.

Document heeft de 03/01/2018 gemaakt, de laatste keer de 23/12/2024 gewijzigd
Bron van het afgedrukte document:https://www.gaudry.be/nl/lieu/fr/fr-naq/285130.html

De infobrol is een persoonlijke site waarvan de inhoud uitsluitend mijn verantwoordelijkheid is. De tekst is beschikbaar onder CreativeCommons-licentie (BY-NC-SA). Meer info op de gebruiksvoorwaarden en de auteur.