Montrouge
Localisation
Montrouge : descriptif
- Montrouge
Montrouge [mɔ̃ʁuʒ] est une commune française située dans le département des Hauts-de-Seine en région Île-de-France, dans l'arrondissement d'Antony, au sud de Paris, faisant partie de la Métropole du Grand Paris créée en 2016.
Géographie
Localisation
Dans le passé, Montrouge s'étendait au nord jusqu'à Montparnasse. Plusieurs événements ont ponctué l'évolution de la commune au XIXe siècle :
- la construction d'un mur d'octroi en 1854;
- la création de fortifications sous en 1863 (qui suivaient le tracé du boulevard périphérique actuel) qui scinde la commune en deux : le Petit Montrouge au nord (sur une partie du Paris actuel du arrondissement), le Grand Montrouge au sud ;
- les annexions successives de Paris ;
- les reprises de territoires sur Vanves, Arcueil, Bagneux ;
- le démantèlement du parc du château du duc de la Vallière.
Concernée par le périmètre d'une installation nucléaire, la commune est membre de la commission locale d'information auprès du CEA de Fontenay-aux-Roses.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Paris, Gentilly, Arcueil, Bagneux, Châtillon et Malakoff.
Géologie et relief
Montrouge a perdu au cours de son histoire les deux tiers de sa superficie qui en 2016 est de 207 hectares ; l'altitude varie de 67 à 85 mètres.
Montrouge étant ville voisine de Paris, elle possède le même type de relief ne présentant qu'un faible écart de variations. La région est de type plaine ou plus largement plateau, comme la plupart des vallées les pentes sont d'un pourcentage relativement faible. Seules quelques rues présentent un dénivelé. Comme Paris, la ville repose sur des carrières de calcaire auxquelles l'ancienne fête des Carriers faisait allusion. Ce type de sol peut présenter des risques s'il est exploité et fragilisé.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Choisy-le-Roi à 8 vol d'oiseau, est de 12,7 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- Géraldine Rideau, Les Enceintes de Paris. La disparition du « mur murant », Action artistique de la Ville de Paris, , 262 ISBN ), p. 171.
- Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le )
Toponymie
La mention la plus ancienne de Montrouge qui soit parvenue figure dans un pouillé imprimé en 1626,. C'est celle d'un accord daté de 1194 sur le montant de la redevance annuelle, cinq sous, due à l'abbaye de Saint-Martin des Champs par le prieuré de Saint-Lazare pour un terrain qui avait été légué à celui ci, au lieu-dit Rubeo monte,,, littéralement « à Rougemont ». Le fief est encore nommé ainsi dans le rôle des feudataires de Philippe Auguste, en 1211.
La forme Monte rubeo, littéralement Mont rouge, apparaît en 1261 dans le testament d'un chanoine de l'abbaye de Chelles, Jean de Monmouth, mais la forme latine ancienne Rubeo monte restera d'usage dans les documents ecclésiastiques.
Beaucoup de fiefs, comme celui de Montfaucon, le fief Baudoin et d'autres, tirent leur nom de celui de leur seigneur. Pour Montrouge, il faudrait dans cette hypothèse supposer que ce seigneur éponyme serait Guy le Rouge (vers 1055-1108), seul chevalier de la région à porter un tel sobriquet. Deux générations après celui ci, à la fin du siècle, le sobriquet semble enfin avoir été attaché aux successeurs du fief, dont il serait alors devenu le toponyme.[réf. obsolète]. Les toponymistes s'accordent aujourd'hui pour voir dans le type Montrouge une référence à la couleur rougeâtre du sol d'une élévation ou colline,. Montrouge est en effet situé sur un plateau dont l'altitude maximum est de 85 . Homonymie avec les nombreux Rougemont de formation plus précoce.
- « », sur le site de la mairie de Montrouge (consulté en ).
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- J. Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris : les paroisses & terres du doyenné de Châteaufort, lire en ligne), p. 447.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 472a.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, Volume 2, Librairie Droz, Genève, p. 1159 (ISBN ).
- Lebeuf 1757, p. 440.
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- Jean Lebeuf, Histoire du diocèse de Paris, vol. IX, Paris, Prault père, , p. 439.
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Histoire
Préhistoire et Antiquité
Moyen Âge
Les Montlhéry, famille à laquelle appartient le seigneur supposé éponyme Guy le Rouge, sont une branche cadette des Montmorency, initialement alliés des Thilbaldiens, lesquels disputent jusqu'en 1284 la prééminence aux Capétiens. Or les terres de Guy le Rouge, homme longtemps influent à la Cour apparenté à son rival Guillaume de Garlande et à la reine Bertrade, tombent en commise pour dettes dans les mains du jeune capétien Louis le Gros, qui a succédé à son père en 1108 après avoir divorcé de Lucienne de Rochefort, la fille de Guy.
Le relatif silence des sources sur Montrouge jusqu'à la fin du siècle laisse supposer que l'endroit est resté longtemps peu habité. Comme beaucoup de villages de la banlieue, c'est une campagne où les bourgeois, au premier chef ceux de la Grande boucherie, font engraisser le bétail et cultiver le blé qui nourrissent la ville. Il s'agit alors, au sortir immédiat du Paris d'alors, de ce qui correspond à la commune d'aujourd'hui mais aussi, et principalement, de ce qui constitue la plus grande partie du arrondissement actuel, le terrain du cimetière du Montparnasse inclus.
En 1248, le seigneur du lieu est Odon de Machau, qui confirme cette année-là le don d'une vigne fait par un Odon Gontard au monastère de Saint Magloire. Le fief, garni d'une maison seigneuriale avec colombier, passe peu après au seigneur de Clamart Guillaume de Cuchen, puis à Eustache de Bièvres, un seigneur originaire du Laonnois.
C'est l'héritier de celui-ci, Guillaume de Bièvres, qui en est possesseur quand en 1258, des moines « guillemites », alias Ermites de Saint Guillaume, s'y établissent. Ils y resteront jusqu'en 1674. C'est la seconde communauté de cet ordre à s'installer en France, neuf ans après la fondation du prieuré de Louvergny. Le monastère est aménagé dans une ferme sur un terrain d'un peu moins de deux hectares et demi cédés par Raoul et Sybille de Pacy et prend le nom de monastère des Macchabées. La question d'un lien avec les reliques des Maccabées honorées en l'église Saint-André de Cologne reste sans réponse. Sept ans plus tard, en 1265, sinon quelque temps avant, le fief est confisqué à Guillaume de Bièvres par le roi, en l'occurrence Louis IX. En 1273, il est revenu à un Matthieu Deron.
Quarante ans après sa fondation, en 1298, le monastère acquiert à Paris intra muros le couvent des Blancs Manteaux mais le fief est encore trop désert pour être constitué en paroisse. Un demi siècle plus tard, il appartient à un épicier de Paris, Guérin de la Clergerie, qui en 1351 le vend huit cents livres à Guillaume de Dreux. Quand, deux ans plus tard, celui-ci est condamné pour crime, vraisemblablement pour faux-monnayage, il tombe dans la possession du trésor royal.
En 1386, la population, peut-être parce que la guerre de Cent Ans l'a poussée à se réfugier autour du monastère, est devenue suffisamment importante pour avoir son propre curé, Pierre Guevre. À la mort de celui-ci, en 1413, les moines sont si pauvres qu'il est question de confier le service paroissial au supérieur du monastère de sorte que le diocèse lui aurait apporté la collation afférente, mais le chapitre de Paris refuse.
Au début du siècle, peut être à la faveur du sacre à Notre-Dame du roi Henri II, alias Henri VI d'Angleterre, acclamé par les Parisiens le , ou au contraire à la suite du départ des Anglais chassés par Arthur de Bretagne en , le fief de Mont-rouge revient à un certain Guillaume Caleville, ancien guerrier alors très âgé. Ce frère du chambellan de Charles VI Philippe de Calleville, mort en 1399, meurt à son tour sans descendant. Le roi Charles VII remet Mont-rouge comme un honneur à Cristy Chamber, en français Cristin de la Chambre, qui a été le capitaine de sa Garde écossaise, « premier homme d'armes de France », de 1427 à 1445 et l'a escorté durant son sacre, en 1429. D'autres compagnons d'armes se voient ainsi récompensés par des fiefs disponibles. Celui de Montrouge passe ensuite au pair Jean de Mailly puis, en 1474, au frère et héritier de celui ci, Ferric de Mailly.
En 1486, Jehan Langlois rend une reconnaissance à Geoffroy Cunin pour cinq quarterons de vigne sis à Montrouge.
Les Hospitaliers
C'est très probablement la grange donnée par Guillaume des Barres en 1191 qui est à l'origine du membre de Montrouge du prieuré hospitalier de Saint-Jean de Latran,. La grange, se transforme en domaine seigneurial lors de la séparation de Lourcines avec ses terres qui se trouvaient le long du grand chemin de Paris à Montlhéry sur le territoire de Montrouge. Dans un bail datant de 1466, Renaud Gorre, commandeur, déclare affermer pour neuf ans à un certain Germain Amaury, laboureur à Chasseney, la métairie avec étables, grange, cour, jardin fermé de murs, moulin à vent et 720 arpents de terre labourable à Montrouge, 10 arpents de près au membre de Chantilly et au membre de Savigny, contre un fermage de 2,5 muids de blé, 1,5 muids d'avoine, un sétier de grosses fèves et quatre douzaines de pignons,
Temps modernes
En 1553, Genevieve Huré, veuve de Nicolas Vandier, vivant asseyeur de la monnoye de Paris fait donation à son fiancé Guillaume Robineau (Robyneau), docteur régent de la faculté de médecine de Paris, d'une maison sise dans la grande rue, ainsi que d'une pièce de terre à Gentilly.
Celui qui met Montrouge le plus à la mode fut Charles de l'Aubespine (1580-1653), marquis de Chàteauneuf, garde des sceaux du Roi .
Vers 1640, la plaine de Montrouge devient une réserve à gibier aménagée pour les chasses royales. Montrouge attire les notables à la recherche d'une retraite discrète.
En 1613, Guillaume de l'Aubespine, baron de Châteauneuf, chancelier des ordres du Roi, achète de Nicolas Lhuillier la seigneurie de Montrouge, puis la transmet à son fils Charles de L'Aubespine, marquis de Châteauneuf. Devenu en 1630 garde des sceaux de France, ce dernier entreprend en 1631 l'agrandissement de sa terre et de son château de Montrouge. L'architecte François Mansart est chargé d'ajouter une aile au corps de logis existant, auquel une seconde aile est ajoutée ensuite, il dirige aussi les aménagements du parc.
A la mort, sans postérité, du chancelier de l'Aubespine, en 1653, le château, est légué à Pomponne II de Bellièvre, marquis de Grignon, président à mortier au Parlement de Paris, dont le fils l'échange en 1657 avec François de L'Aubespine, marquis de Hauterive, frère du chancelier.
Le château est acquis en 1691 par Jan Andrzej Morsztyn. Autrefois situé sur l'axe de l'actuelle avenue de la République, à la hauteur de l'église Saint Jacques le majeur, le château est démoli vers 1815,.
En 1666, Louis Barboteau, qui fut contrôleur général du trésor de la Chambre du Roi et soutint l'Oratoire de France, lègue à sa mort quatre mille livres pour fonder une école à Montrouge. Un an et demi plus tard, en , celle-ci est ouverte par la veuve, qui nomme à sa direction un laïc. Devant ce scandale qui, dans un contexte de lutte contre le jansénisme et le quiétisme, remue les oppositions entre les évêques et la Compagnie du Saint-Sacrement bientôt relayée par les Jésuites autour de la question de la gratuité de l'enseignement et de l'exclusion des enfants pauvres, le curé de la paroisse saisit le tribunal. Il faut presque huit années de procédures pour que l'Église impose un prêtre, qui est finalement choisi par Madame Barboteau mais pas sans l'agrément du chantre du chapitre cathédral de Notre Dame, Claude Joly.
Vers les années 1780, Jacques Philippe Martin Cels (1740-1806), l'un des plus habiles botanistes cultivateurs de son temps, établit hors la barrière du Maine, dans la plaine du Petit-Montrouge, en bordure de la chaussée du Maine, près du Moulin Janséniste, son célèbre jardin avec serres et pépinières où lui-même puis son fils et ses petits-fils cultivent, multiplient et commercialisent des plantes étrangères rares,. La rue Cels, ouverte en 1850 sur une portion de la pépinière honore sa mémoire. Cette ancienne rue de la commune de Montrouge a gardé son nom après son intégration dans le arrondissement de Paris en 1860.
Révolution française et Empire
En vertu de la loi du , votée par l'assemblée nationale constituante créant les municipalités, Montrouge devient une commune avec un conseil municipal, élu par les habitants, et un maire. Le premier maire de Montrouge est François Ory (1736-1809), originaire du Sap (Orne), maître carrier, entré en fonction en 1790 et remplacé l'année suivante par Étienne Massé.
Au printemps de l'an II de la République (1794), c'est dans la plaine de Montrouge que le destin du philosophe, partisan des libertés et défenseur des droits de l’homme Condorcet, décrété d'arrestation depuis 1793, prend une ultime tournure tragique, sous la forme d’une longue errance de deux jours et deux nuits à travers cette campagne encore quasiment déserte. Fuyant devant le danger imminent d'une perquisition de sa cachette à Paris, il espère – en vain – trouver refuge auprès de ses plus anciens amis — le couple Suard — propriétaires d'une maison à Fontenay-aux-Roses. Condorcet a 56 ans et il peine à marcher. Le matin du 6 germinal an II (), il réussit, grâce au concours d'un ami à quitter Paris sans certificat de civisme ni passeport, par la barrière du Maine. De là, il gagne Fontenay, distant de dix kilomètres, en quatre longues heures épuisantes de marche. Or, ce jour-là et le suivant les Suard sont absents. Condorcet n'a pas la force de parcourir le chemin en sens inverse. De plus, faute de papiers, il risquerait cette fois de se faire arrêter à Paris à la barrière d'entrée. Il se met alors à errer et passe la nuit « à la belle étoile, quelque part dans la plaine de Montrouge ». Le lendemain, 7 germinal (), il repasse sans plus de succès à Fontenay, recommence à errer dans les parages et aurait passé, selon Madame Suard, la seconde nuit dans « des carrières de pierre qui sont sur la route de Fontenay-aux-Roses ». Le 8 germinal () au matin, il parvient enfin à rencontrer Suard. Risquant la guillotine en cas de découverte d’un fugitif chez lui, celui-ci le met dehors au bout de deux heures. Affamé, Condorcet s'attable ce même jour en début d'après-midi dans une auberge à Clamart-le-Vignoble, ou son aspect, son état de fatigue, sa barbe de plusieurs jours et ses propos le rendent suspect. Dénoncé au comité de surveillance, il est enfermé sous une fausse identité à Bourg-l'Égalité où il décède le surlendemain, 10 germinal ().
En 1799, une partie du Petit-Vanves est rattachée à Montrouge. C'est ainsi que l'ancien petit cimetière juif mis en service en 1792 au Petit-Vanves pour la communauté ashkénaze de Paris et alentours se trouvait désormais sur le territoire de Montrouge. Désaffecté en 1809, il a définitivement disparu dans la deuxième moitié du rue Gabriel-Péri).
En 1815, pendant les Cent-Jours, à l'approche des troupes de Blücher, il apparut que la plaine sans obstacles de Montrouge, insuffisamment aménagée et gardée, pouvait offrir une position avantageuse aux ennemis pour livrer bataille sous les murs de Paris et pénétrer dans la ville. Un corps de la cavalerie française, échappé de la bataille de Waterloo, détaché du camp du prince d'Eckmühl et placé sous les ordres d'Exelmans et de Vandamme, avait bien chassé de Versailles, le , deux régiments ennemis, mais avait été contraint de se replier devant l'arrivée de renforts allemands. Vandamme mena alors une partie de ce corps d'expédition, augmenté de quelques recrues fédérés couvrir les plaines situés entre Sèvres et Châtillon, occupant Meudon, Issy, Vanves et Montrouge où les élèves de l'École polytechnique avaient abandonné leur position sur la butte de Saint Chaumont s'y joignirent en amenant leurs canons. Ces différents troupes furent prêts et hautement motivés à combattre lorsque tomba la nouvelle que selon les termes d'une convention militaire avec les alliés, ultérieurement dite Convention de Saint-Cloud du , les hostilités venaient définitivement prendre fin. Elles quittèrent leurs positions à Montrouge le lendemain de cet armistice, Vandamme se retirant avec l'armée au-delà de la Loire.
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À partir de 1816, les Jésuites — de retour en France en 1814 après en avoir été bannis en 1762 — disposèrent d'une maison de campagne à Montrouge. Ce fut la première propriété dont ils firent l'acquisition en France, après leur rétablissement. Le Père de Clorivière, supérieur provincial de France, qui était à l'origine de cette acquisition, écrivit le au Supérieur général Tadeusz Brzozowski : « Nous venons de faire l’acquisition d’une maison de campagne. Elle devenait nécessaire pour la conservation des santés qui souffraient notablement dans la maison de Paris, où nous sommes renfermés sans avoir aucun espace pour prendre de l'air et de l’exercice. Cette maison est agréablement située, à trois quarts de lieue d'ici, dans le village de Montrouge, à côté de l’ancienne maison de campagne du noviciat de Paris. » De Clorivière, maître des novices, ne songeait nullement à faire usage de la nouvelle maison de campagne pour extraire les pensionnaires de leur logement exigu, sis à Paris, rue des Postes. Âgé et manquant de forces, il obtint d'être déchargé de ses lourdes fonctions en . Ce fut son successeur, le Père Aloys Simpson, investi en , qui fit effectuer les travaux d'aménagement nécessaires et établit le nouveau noviciat des Jésuites à Montrouge. Les 15 novices venant de la rue des Postes en prirent possession le . Dès l'hiver de cette même année, on y comptait près de 40 novices. L'établissement fut doté d'une petite chapelle en 1822. Pendant les trois « Glorieuses », la maison fut mise à sac le , puis entièrement saccagée au mois de ,.
Un nouveau cimetière est ouvert en 1819, rue du Reposoir.
Au Petit-Montrouge, le géographe Jean-Léon Sanis (vers 1802-1879) construisit progressivement, de 1834 à 1845, sur un terrain de 33 ares près du « château du Maine » (futur quartier de Plaisance) une attraction éducative alors unique en Europe qui consistait en une grande carte en relief de la France, connue sous le nom de géorama de Montrouge,.
La construction de l'enceinte de Thiers (1841-1844) isole le Grand-Montrouge de son ancien écart, le Petit-Montrouge, plus proche de Paris et qui se développe rapidement.
Vers 1834, Jacques-Paul Migne (1800-1875), dit abbé Migne, éditeur de plusieurs journaux politiques, avait fondé sur un vaste terrain au 127, chaussée du Maine à proximité du carrefour des Quatre-Chemins les « ateliers catholiques » du Petit-Montrouge qui comprenaient notamment une imprimerie autonome, de la fonte des caractères jusqu'à la reliure, mais aussi des ateliers de peinture, de sculpture, d'harmoniums et d'orgues. L'abbé Migne y entreprit l'impression de plusieurs collections de livres pour former sa bibliothèque universelle du clergé et des laïques instruits. Après plus de trente ans d'existence, l'entreprise de l'abbé Migne fut anéantie dans la nuit du 12 au dans un immense incendie.
En vertu de la loi du , effective en 1860, l'annexion par Paris des territoires situés à l'intérieur de l'enceinte de Thiers ampute Montrouge du « Petit-Montrouge » qui forme depuis une partie du arrondissement de Paris. Seul le « Grand Montrouge » reste distinct de Paris. En 1860, la commune passe de 350 ha à 105 ha et à 75 ha en déduisant les 27 ha inconstructibles frappés des servitudes inhérentes à la zone militaire. D'une population de 25.000 habitants, il n'en reste que 4.000 et le revenu de la commune chute de 200.000 francs à 50.000. De surcroit, un passif de 45.000 francs est laissé entièrement à la charge du Grand-Montrouge. Outre sa mairie qu'elle venait d'ériger, (désormais mairie du arrondissement), la commune perd son prestigieux hospice, une ancienne fondation royale datant de 1780 (actuel hôpital La Rochefoucauld). Cette perte ne sera comblée qu'en 1874 par l'inauguration, au Grand-Montrouge, de l'hospice Verdier (disparu), rendu possible grâce à la générosité d'une donatrice qui a laissé son nom à l'établissement. Montrouge est également privé de la présence, sur son territoire, de l'« embarcadère de Sceaux » (gare de Denfert-Rochereau, 1846).
Dès 1860, la commune du Grand-Montrouge formule une demande d'agrandissement de son territoire au détriment des communes limitrophes, mais le dossier est détruit dans l'incendie de l'hôtel de ville de Paris (1871). Cette demande est réitérée en 1872, par une pétition solidaire des habitants des communes d'Arcueil (130 signatures) et de Montrouge (790 signatures). Le rapport sur le projet de loi tendant à fixer les nouvelles limites des communes de Montrouge, Châtillon, Bagneux, Arcueil et Gentilly figure à l'ordre du jour de la séance du de l'Assemblée nationale.
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À partir de 1925, la ville de Montrouge connaît un essor industriel important (nombreuses imprimeries, pour la plupart aujourd'hui disparues, moteurs Messier, Schlumberger, également disparus...).[réf. nécessaire]
En 1928 est mis en service le central téléphonique « Alésia - Montrouge », bâti en brique au 13, rue Camille-Pelletan. Montrouge devient ainsi la première ville de l'ancien département de la Seine (devenu Région parisienne depuis 1968) à être dotée d'un central téléphonique automatique[réf. nécessaire]. Il desservait, en 1963, outre Montrouge les communes d'Arcueil, Bagneux, Cachan, Châtillon, Gentilly et Malakoff (voir aussi : Liste des centraux téléphoniques de banlieue.)
Le , Victor Basch (président de la Ligue des droits de l'homme) préside l’événement fondateur du Front populaire au vélodrome de Buffalo à Montrouge, réunissant toutes les organisations de gauche. Après ce meeting à Montrouge, la foule se rend en manifestation à la Bastille, faisant le serment solennel de « rester unis pour désarmer et dissoudre les ligues factieuses, pour défendre et développer les libertés démocratiques et pour assurer la paix humaine ».[réf. nécessaire]
Durant la Seconde Guerre mondiale, Montrouge est un lieu de résistance héroïque contre l'occupant. La société des Compteurs et le dépôt de la SNCF sont les principaux établissements où se retrouvent de nombreux résistants. Parmi eux[réf. nécessaire] :
- Henri Rol-Tanguy qui donna l'ordre d'insurrection parisienne le (un petit square disparu avec la création des 'allées Jean-Jaures' lui rendait hommage) ;
- Bernard Blandin (Compteurs) qui s'engagea dans les FFI ;
- l'agent de liaison Joséphine libéré de Ravensbruck le ;
- Marcel Pinard, trésorier CGT de Montrouge, interné au camp de Pithiviers ;
- Auguste Monjauvis (Compteurs), déporté en Allemagne, frère de Lucien Monjauvis qui fut parmi les deux préfets communistes de la Libération ;
- Jean Monneron (Compteurs) fusillé par une patrouille allemande devant le 110, avenue Verdier ;
- Eugène Vaugeois également fusillé par cette même patrouille allemande devant le 110, avenue Verdier ;
- Jean Dupasquier (compteurs) qui perdit une jambe au cours des combats de la libération de Paris ;
- Georges Bouzerait, fusillé le avec 87 autres otages au mont Valérien (le nom d'une rue lui fut donné en hommage) ;
- Jean-Baptiste Douvrin, fusillé le avec 87 autres otages au mont Valérien ;
- René Renard (Compteurs de Montrouge) FTP déporté et mort pour la France, au camp de concentration du Struthof (situé à Natzwiller en Alsace).
- Alphonse Robert Thil dit Gaston né le à Poitiers, dessinateur, graveur, lithographe, membre SFIO, chef du comité d'action de la CGT, résistant, éditeur de la Nouvelle République de Patriam Recuperare, futur maire de Montrouge.
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Le est inaugurée la station « Mairie de Montrouge » de la ligne 4 du métro de Paris. C’est la première station de métro sur le territoire de la commune. Depuis 1975 les habitants du sud-ouest de la ville bénéficiaient déjà de la proximité de la station « Châtillon – Montrouge », terminus de la ligne 13 situé sur la commune de Châtillon.
Le , Clarissa Jean-Philippe stagiaire de la police municipale de Montrouge, appelée pour un accident de circulation est mortellement blessée par Amedy Coulibaly, au carrefour des avenues Pierre-Brossolette et de la Paix, dans la lignée des attentats de janvier 2015 en France. Depuis le , à la suite d'une commémoration présidée par François Hollande, président de la République française, l'avenue de la Paix à Montrouge est dénommée avenue de la Paix-Clarissa-Jean-Philippe.
Le la ligne 4 du métro de Paris est prolongée vers Bagneux et est inaugurée la station « Barbara » à la limite sud de la commune.
- Lebeuf 1757, p. 445.
- Lebeuf 1757, p. 441.
- Lebeuf 1757, p. 444.
- Lebeuf 1757, p. 446.
- Lebeuf 1757, p. 397.
- Romain Ribeiro, Administrer par l'écrit : le grand cartulaire de l'évêché de Laon., Annexe III, Sorbonne, Paris, 2014.
- Lebeuf 1757, p. 442.
- https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5724471x/texteBrut Travaux de l'académie nationale de Reims, 95e volume, années 1893-1894, tome 1er, F. Michaud, Librairie de l'Académie, Reims.
- Lebeuf 1757, p. 443.
- J. Noulens, Maison de Bully : notice historique et généalogique, 74, J. Claye, Paris, 1874.
- Archives de Paris, carton 6 AZ 1248.
- Archives nationales S 5115, supplément n. 44
- Mannier (1872) p. 32
- Mannier (1872) p. 40
- Archives nationales S 5122, 3e liasse
- Joëlle Barreau - Alexandre Gady, Le Château de Montrouge 1631-1632, in François Mansart, le génie de l'architecture, Paris, Gallimard, , 303 ISBN ), p. 123-125
- sur le site des archives départementales des Hauts-de-Seine [1] (consulté le 11 juin 2014).
- Roger Braun, « Histoire de L'Eglise de l'Oratoire Saint Honoré ou du Louvre », in Bulletin, Centre de Paris, Paris, 1936.
- Marcel Fosseyeux, Les écoles de charité à Paris sous l'ancien régime et dans la première partie du 34, SHPIF, Paris, 1912.
- Georges Cuvier, « Éloge historique de Cels lu le 7 juillet 1806 » in Recueil des éloges historiques lus dans les séances publiques de l'Institut de France, Firmin Didot Frères, 1861 (nouv. éd.) tome 1, voir en ligne)
- François Cels, « Catalogue des arbres, arbustes, et autre plantes de serre chaude, d'orangerie et de pleine terre cultivés dans l'établissement de F. Cels ... Hors la barrière du Maine (à Paris), au Petit-Montrouge », Feugueray, 1817 (voir en ligne).
- La rue Cels dans la nomenclature des rues de Paris, sur le site de la Mairie de Paris.
- « Les Maires de Montrouge » sur le site officiel de la Ville de Montrouge ville-montrouge.fr (consulté le 23 mars 2021).
- Élisabeth Badinter et Robert Badinter, Condorcet : un intellectuel en politique (1743-1794), Fayard, 2014, n.p. (partiellement en ligne).
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- « La ligne 4 du métro arrive à Montrouge », dans Le Parisien du 23 mars 2013.
- Rémi Brancato, Marion Chantreau, « A Montrouge, hommage à Clarissa Jean-Philippe victime du terrorisme », France Bleu, (lire en ligne).
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Héraldique
Blason | D'azur à l'étoile d'or à 34 rais. |
|
---|---|---|
Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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