Vervins
Localisation
Vervins : descriptif
- Vervins
Vervins (prononcé [vɛʁ.vɛ̃]) est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Géographie
Localisation
Vervins, sous-préfecture de la Thiérache, est située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France.
À vol d'oiseau, elle se situe à 35,9 Laon, préfecture du département auquel la commune appartient. Elle est distante de 107,4 Lille, préfecture de région et de 156,6 Paris.
Vervins est limitrophe de six communes : La Bouteille, Fontaine-lès-Vervins, Gercy, Hary, Landouzy-la-Cour et Thenailles. La commune est à la tête d'un bassin de vie de 37 communes et d'une petite aire urbaine incluant Fontaine-lès-Vervins et 6 autres communes.
Géologie et relief
La superficie de la commune est de 1 035 hectares ; son altitude varie entre 120 mètres et 215 mètres. L'altitude varie beaucoup sur la commune, celle-ci est établie sur une zone vallonnée marquée par deux cours d'eau, le Chertemps et le Vilpion. L'altitude la plus basse est située au niveau du Vilpion, situé à 120 mètres, marquant la limite de la commune avec Hary et Thenailles. Cette dernière remonte à 168 mètres avant de redescendre à 140 mètres au niveau du Chertemps. L'altitude remonte enfin pour atteindre 215 mètres au nord-est de la commune près de la limite de la commune avec La Bouteille.
Vervins a un sol géologique constitué par une assise crayeuse datant du Séno-Turonien, soit entre -93,9 et -66 Ma. Ce sol est marqué par l'érosion conduisant à une morphologie de terrain vallonnée, et constitue également un réservoir aquifère important. Localement, le sol géologique est constitué principal de limon lœssique avec quelques formations résiduelles argileuses à la surface. Du sable blanc, datant du Thanétien, soit entre -59 et -55 Ma est également présent ainsi que de la craie blanche datant du Turonien supérieur.
Hydrographie
La commune fait partie du bassin versant de la Seine, l'un des cinq principaux fleuves français rejoignant la Manche au sein du bassin Seine-Normandie. Le territoire de la commune est arrosé par deux cours d'eau : le Chertemps et le Vilpion. Le premier, le Chertemps, est un ruisseau et un affluent du Vilpion. Il traverse la zone urbanisée de la commune. Prenant sa source à Fontaine-lès-Vervins, le ruisseau conflue avec le Vilpion sur la commune voisine de Gercy et le Chertemps,,.
Le Vilpion est le cours d'eau principal de la commune, mais il se situe à l'écart de la zone urbanisée de la commune et sert également de limite communale entre Vervins, Hary et Thenailles. Prenant sa source à Plomion, celui-ci conflue avec la Serre à Dercy.
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : Croisé de Tenailles (0,7 ,.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Fontaine-lès-Vervins à 2 vol d'oiseau, est de 10,5 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Voies de communication et transports
Infrastructures routières
Vervins se trouve sur la RN 2 à 39 Laon et 32 Avesnes-sur-Helpe, autre commune traversée par la route nationale. La commune est ainsi située à 165 capitale et à 32,9 de l'autoroute A26. La RN 2 contourne le centre-ville depuis les années 1960, mais un projet d'un grand contournement plus important, incluant Gercy et Fontaine-lès-Vervins, est toujours à l'étude et en état de projet, plusieurs fois évoqué par la presse locale,.
Avec la nationale, la commune se trouve également à un carrefour de trois routes départementales. La route départementale D 960 permet de rejoindre Cambrai en passant par Guise et Bohain-en-Vermandois. La D 966 relie Vervins à Reims en passant par Montcornet. La D 963 remonte de la commune jusqu'à Jeumont en traversant Hirson et Trélon.
Transports
Sur le réseau ferroviaire, Vervins dispose d'une gare ferroviaire, située au point kilométrique 178,9 sur la ligne de La Plaine à Hirson. Celle-ci est desservie par la ligne P64 (Laon ↔ Marle-sur-Serre ↔ Hirson) du TER Hauts-de-France. La gare se situait également sur la ligne de Romery à Liart, ouverte entre 1912 et 1951. Celle-ci permettait de rejoindre Liart et Guise en évitant le passage par la gare d'Hirson, mais la faible rentabilité de la ligne entraine une première fermeture de la section rejoignant la gare jusqu'à Liart en 1935, puis la fermeture définitive de la ligne avec le tronçon de Romery à Vervins en 1951.
Par le transport en commun, Vervins se trouve sur la ligne 460 du réseau de la Régie des transports de l'Aisne (RTA) reliant Hirson par la commune puis Sains-Richaumont et Saint-Quentin. Un service de transport à la demande, dénommé Herbus, permet aux habitants de relier des communes de la Thiérache à d'autres communes de la même région comme Guise, Sains-Richaumont et Hirson. Ce service a été mis en place par le pays de Thiérache en .
Pour le transport aérien, les deux aéroports civils les plus proches sont Roissy-Charles-de-Gaulle, situé à 146 aéroport de Lille-Lesquin, se trouvant à 123 km.
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Toponymie
La plus ancienne mention toponymique de Vervins remonte à la période romaine avec l'itinéraire d'Antonin sous le nom de Verbinum et avec la Table de Peutinger sous le nom de Vironum ; Vervinz en 1138 dans un cartulaire de l'abbaye de Prémontré, puis Vervin dans un cartulaire de l'abbaye de Thenailles en 1164. Elle est mentionnée aussi sous la forme latinisée Vervinium en 1190, Vervinnum en 1193, Vervinum castrum au cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel au .
L'empire romain, pour faciliter l'accès aux divers territoires qu'il s'était annexés, fit tracer à travers le pays un réseau de grandes routes droites qu'on a appelées « voies romaines », une artère allait de Bavai à Reims et passait par Vervins, désigné à cette époque par deux noms d'origine celtique Verbin et Viron, auxquels les Romains ajoutèrent la désinence latine um, ce qui donne Verbinum et Vironum, sans doute parce que Vervins a été établi à deux endroits différents. A l'époque Gallo-romaine, la localité occupait un emplacement beaucoup plus bas que celui d'aujourd'hui. Au latine, il signifie en celtique « pointe ou sommet ». Les deux syllabes réunies nous donnent donc : « sommet habité ». Ce fut le cas pour notre cité lorsqu'elle fut obligée de se transformer en forteresse. La transformation du b en v lors de son passage du latin en français est d'un usage courant.
L'étymologie du nom de Vervins est connue surtout sur sa forme latinisée Verbinum. L'ouvrage d'Ernest Nègre définit le mot Verbinum du gaulois verbi (« vache »), avec le suffixe –inum. Ce nom est donc d'origine celtique par le gaulois avec une connotation agricole.
- Blaise Pichon, Carte archéologique de la Gaule : L'Aisne (02), Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres / Ministère de l'éducation nationale / Ministère de la recherche etc., , 600 ISBN , présentation en ligne), p. 80.
- Auguste Matton, Dictionnaire topographique du département de l'Aisne, Paris, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 288.
- Chanoine A. Pietin, Petite Histoire de Vervins : du XIIe Siècle à 1789, , p. 7-8.
- , Toponymie générale de la France, lire en ligne), p. 139.
Histoire
Antiquité, naissance de Vervins
La plus ancienne trace écrite de Vervins remonte à la période romaine au itinéraire d'Antonin et sur la Table de Peutinger. Verbinum/Vironum se situait au carrefour de deux voies romaines, l'une reliant Bagacum Nerviorum (Bavay) à Durocortorum (Reims) et l'autre reliant Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin) à Macquenoise (Belgique). Cette cité antique était vraisemblablement un vicus, une agglomération secondaire, de la citas des Viromanduens.
Le site antique est situé au nord-est de la commune, et une partie se trouve sur le territoire de la commune de Fontaine-lès-Vervins, mais une occupation de l'éperon, site actuel du centre-ville, n'est pas à exclure. Des fouilles ont été menées sur le site dans les années 1870. Elles ont révélé en 1870 un théâtre antique composé de gradins disposés en demi-cercle autour du mur de scène sur une longueur de 25 mètres avec un orchestre situé à deux mètres soixante-dix de profondeur. Des traces de pierres calcinées sur le mur laissent supposer qu'un incendie a touché l'édifice. Le théâtre pouvait contenir quelques milliers de spectateurs. Ces découvertes archéologiques attestent la relative importance de Verbinum.
En même temps que les découvertes sur le théâtre, un temple est découvert. D'autres fouilles ont révélé des vestiges d'habitations, des lieux d'inhumations, des statuettes et des objets. Des pièces de monnaie permettent d'établir une chronologie depuis l'empereur Auguste jusque dans le dernier quart du Valérien et des pièces des empereurs des Gaules Postume et Tétricus.
Les fouilles n'ont pas permis de trouver de nouvelles traces après le .
Moyen Âge
Haut Moyen Âge, un temps incertain pour Vervins
Lors du Haut Moyen Âge, entre 476 et l'an mil, deux nécropoles mérovingiennes sont observés et fouillées au Chertemps en fond de vallée au pied de l'éperon où se situe l'actuel centre-ville, mais aucune preuve ne permettent d'étayer cette hypothèse. Dans les environs, au Adalgis de Thiérache, qui s'établit le long de la vallée de l'Oise où ils fondent un monastère à l'origine de la commune de Saint-Algis.
La seigneurie de Vervins
Au début du famille de Coucy et relève du comté du Vermandois comme arrière-fief. En effet, Thomas de Marle ( de Coucy a acquis avec son mariage. Les Coucy resteront seigneur de Vervins pendant cinq siècles.
de Coucy, petit-fils de Thomas de Marle octroie à Vervins, une charte communale dite « loi de Vervins » en 1163, fixant les droits accordés à la ville. Cette charte renouvelle celle octroyé par Thomas de Marle entre 1116 et 1123 afin de faire oublier ses exactions passées.
À la suite de la charte, Vervins s'établit sur l'éperon, comme un village neuf ceint d'une enceinte composée de vingt-deux tours et de trois portes. En 1209, une porte, menant à Fontaine, est ainsi mentionnée. Le village neuf de Vervins se structure progressivement en ville.
À la mort de de Coucy en 1191, ses seigneuries sont répartis entre ses fils. de Coucy prend le titre de seigneur de Coucy et de Marle tandis que son frère Thomas de Vervins (Vers 1180/1181 - † vers 1252/1253) hérite de la seigneurie de Vervins. Ce dernier fonde ainsi la branche cadette de Coucy-Vervins, mais il reste suzerain de son frère ainsi que ces descendants. Thomas octroie aussi une nouvelle charte communale en 1138 en langue romane et établit son château dans la ville selon un texte de 1229.
Vervins aux mains des Bourguignons pendant la guerre de Cent Ans
Au début de la guerre de Cent Ans, en 1339, les troupes du sire de Fauquemont, ainsi que celle du roi d'Angleterre n'osent pas s'attaquer à Vervins en raison de son enceinte fortifiée, mais ils ravagent la région en pillant et en incendiant. Philippe VI finit par intervenir et repousser ses incursions. En 1398, voire avant cette date, l'existence d'un grenier à sel à Vervins pour la gabelle est attesté dans une charte des archives du Nouvion. En 1413, la seigneurie fait partie du comté de Marle lors de l'érection de la seigneurie en comté. Lors de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, six-cents soldats Armagnac prennent par ruse la ville de Vervins en 1412 et la pillent pendant trois jours. Le seigneur Regnault de Vervins, partisan du duc de Bourgogne, apprenant la nouvelle à Paris, revient avec une petite armée et reprend la ville, après la fuite, pendant la nuit, des Armagnacs. En , une petite armée, venant de Laon, tente de prendre Vervins, au main des Bourguignons, au nom du roi par la ruse, mais celle-ci échoue et se retire.
Vervins réunie au royaume de France
À la mort du roi , le , son fils, , venant du château de Genappe, passe par Vervins pour rejoindre Reims afin de recevoir le sacre. En , Louis Charles le Téméraire. Il prévoit la livraison des places fortes comme Saint-Quentin au duc de Bourgogne tandis que le roi conserve des places fortes comme Marle. Il est prévu également le démantèlement des fortifications de Vervins, mais cette clause ne fut jamais appliquée.
Époque moderne
Vervins sous la menace étrangère
En 1515, le seigneur Raoul de Vervins décède. La seigneurie est mis en indivision avec ses deux enfants, de Vervins et Raoul .
Pour contrer d'éventuelles attaques des troupes impériales, demande en 1520 d'évaluer l'état des fortifications de la ville. Lors d'incursions en 1521 et en 1524, des troupes impériales ravagent la région, mais ils évitent Vervins. Face aux pillages incessants autour de la ville, Raoul II parvient à obtenir pour la ville de la part du roi un affranchissement d'impôts sur les aides, la taille.
Devenu gouverneur militaire de Boulogne, subit, en 1544, un long siège de Boulogne-sur-Mer. Ce dernier finit par offrir la reddition au bout de 60 jours. Après la mort de fait arrêter et son beau-père Oudard du Biez pour haute trahison sur l'accusation d'avoir mal défendu Boulogne-sur-Mer. Après un procès, Jacques Place de Grève à Paris en . Ses biens confisqués sont finalement rendus à son fils Jacques II en 1550 où il devient seigneur de Vervins avec son oncle Raoul .
Vervins détruite par les Espagnols puis reconstruite
En 1552, Marie d'Autriche, gouvernante des Pays-Bas envoie une troupe de quinze mille soldats en Picardie, conduite par le comte de Rœulx afin de faire diversion au siège de Metz mené par les troupes commandées par Charles Quint. Cette troupe prend d'assaut Vervins et met le feu à la ville. L'incendie n'épargne aucune habitation.
En 1557, les troupes espagnoles menées par le duc Emmanuel-Philibert de Savoie, venant des Pays-Bas, entrent en Thiérache, pillent la région puis marchent vers Saint-Quentin. Des détachements prennent à nouveau Vervins et l'incendient. En 1561, Jacques .
Après ces événements de 1552 et 1557, la ville connaît une reconstruction active. Jacques sous-préfecture, pour y habiter. L'ancien château prend alors le nom de Vieux Château. L'église Notre-Dame est restaurée et agrandie. L'hôtel de ville est bâti sur son emplacement actuel après le rachat du terrain à l'abbaye de Foigny par les bourgeois de la ville pour remplacer l'ancien, tombé en ruine et situé dans un lieu non-connu. Les remparts sont également réparés et un Hôtel-Dieu est installé à l'extérieur au niveau de la porte de Marle.
À la suite des incendies de 1552 et 1557, les bourgeois de Vervins réclament une révision de la charte communale. Jacques II accorde à la suite de discussions, une révision de la « loi de Vervins » par une transaction signée en 1573. En 1578, les troupes espagnoles assiègent la ville, mais finissent par l'abandonner face aux fortifications réparées pour prendre un fort situé au hameau de la Verte Vallée, dont une partie se situe sur la commune. Jacques comte de Comminges puis en 1618 avec René du Bec, seigneur de Vardes, après le décès de son mari.
La mémoire de est finalement réhabilitée par en 1575. Cette réhabilitation émane d'une demande auprès du roi de son fils, Jacques de Guise et Charles de Bourbon-Soissons, comte de Marle et de Soissons. Pour fêter cet évènement, Jacques II organise une grande cérémonie le , réunissant ses soutiens, le Cardinal de Bourbon, les évêques de Soissons et de Laon, la noblesse de la région, les membres de sa famille et un hérault d'armes du roi.
Une armée de ligueurs s'empare de Vervins le après un siège de six jours. La ville est finalement reprise par l'armée royale le après un siège de quatorze jours.
La Paix de Vervins
Au début de l'année 1598, les plénipotentiaires français et espagnols se réunissent à Vervins le pour négocier un nouveau traité entre la France et l'Espagne. Ils sont également accompagnés par le légat Alexandre de Médicis, futur , et de l'évêque de Mantoue, François de Gonzague. Le légat préside la table des discussions. Le , le marquis de Lullins, ambassadeur du duc de Savoie rejoint la table des discussions pour régler le différend entre le duc et le roi de France au sujet du marquisat de Saluces. Après trois mois de négociation, la paix de Vervins est signée le , puis proclamée le en France et aux Pays-Bas. approuve le traité le et l'archiduc Albert d'Autriche accepte la paix à Bruxelles au nom de Philippe III. Avant de quitter la ville le , le légat Alexandre de Médicis offrit des objets religieux à l'église Notre-Dame et il est salué par une harangue de Marc Lescarbot.
Vervins au | ]
En 1609, les deux sœurs, Guillemette et Isabeau de Coucy, s'associent avec les bourgeois de Vervins, pour agrandir une petite chapelle bâtie à l'extérieur de la ville, la chapelle Saint-Anne. Cet édifice est détruit à la révolution pour être reconstruit après la Restauration. Des travaux de restauration sont également menés sur les remparts de Vervins.
En 1635, Vervins devient une subdélégation de la généralité de Soissons.
Un nouveau conflit avec l'Espagne, dès 1635, ravage la Thiérache, mais Vervins semble épargnée. En 1649, Isabeau décède, son fils Claude-Roger de Comminges hérite de la seigneurie. Ce décès marque la fin de la présence de cinq siècles des Coucy à Vervins au profit des Comminges.
Lors de la Fronde, une armée de frondeurs avec des contingents espagnols, menée par Turenne prend finalement Vervins le . En , une armée conduite par le marquis de Castelnau reprend la ville en deux jours aux Espagnols. Un nouveau contingent espagnol revient devant Vervins en mais finit par lever le siège. L'armée espagnole fait son retour devant la ville en et l'occupe le après avoir conclu la reddition de la garnison française. Turenne, informé de la reddition, revient devant la place forte le avec ses troupes et reprend Vervins le .
Dès 1680, les franchises obtenues sous , renouvelées successivement sont menacées, le fermier Claude Boutel réclame la fin de la franchise. La ville tente de se défendre devant l'élection de Laon. Celle-ci décide le rétablissement des franchises, mais Vervins continue de se défendre et en appelle à l'intendant Colbert. Les franchises sont finalement supprimées, pour une partie en 1682 et pour le reste en 1683.
La ville au | ]
Carte de Cassini
La carte de Cassini montre qu'au Chertemps.
Le mot Poste indique que la ville, possède un relais de poste car elle est une importante étape sur les routes reliant Laon à Hirson, La Capelle à Reims et Guise à Montcornet.
De nombreux hameaux et fermes, notés sur la carte, existent encore de nos jours:
- Long-pré sur le Chertemps est une ferme déjà citée en 1212 sous le nom de Longus-Pratus dans un cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel.
- à l'ouest, la Verte Vallée (écrit Verdevallée en 1616) était un hameau à cheval sur les paroisses de Vervins, Landouzy-la-Cour et Thenailles.
- La Grande Danteuze était un hameau et la Petite Denteuze une ferme qui appartenaient à l'abbaye de Thenailles ; leur nom apparaît au .
- sur le Vilpion, le Petit-Vervins était un hameau à cheval sur Vervins et Thenailles.
- Les Trois Rabousis étaient trois fermes situées l'une sur la paroisse de Gercy, une autre sur Vervins et la dernière sur Hary. Deux papeteries qui fonctionnaient grâce à la force motrice de moulins à eau installés sur le Vilpion ont été détruites en 1834 et 1841. Celle du Grand-Rabousis qui dépendait de Vervins avait été construite au début du ,.
- au sud-ouest, sur le Chertemps, sont figurés la Chapelle-Sainte-Anne, la Foulerie Galet et la Cense Brûlée.
Lors de la guerre de Succession d'Espagne, l'armée hollandaise, mené par Groweistein, se trouve le à proximité de Vervins et réclame cent mille livres pour ne pas rentrer dans la ville. Les bourgeois refuse de payer cette somme et Groweistein finit par se présenter devant Vervins qui lui ouvre ses portes. L'armée de Groweistein profite de la situation pour piller les alentours de la ville. Après négociation, Groweistein quitte Vervins avec vingt-deux mille livres et deux otages comme garants de bonne foi des bourgeois de la cité.
Le seigneur de Vervins, Louis de Comminges, cède gratuitement en 1722 le Vieux-Château à la ville pour établir un collège dans ses murs. Il décède en 1725 sans héritier direct et Anne Fernandine de Joyeuse-Grandpré, cousine germaine hérite des titres. Cette succession est contesté puis le Parlement de Paris décide en 1734 de donner la seigneurie à Jean-Charles de Bonneville. Le nouveau seigneur rénove le Château Neuf et embellit le jardin du château en démolissant une partie du rempart de la ville, masquant la vue de la campagne. Les bourgeois contestent cette démolition et demande sa réédification. En 1739, Jean-Charles de Bonneville décède brutalement et laisse sa fille Marie Jeanne Olympe de Bonneville comme seule héritière.
L'écroulement d'une partie des remparts le oblige la ville d'étudier l'état de son enceinte fortifiée dégradée par une commission. Sur le rapport de la commission, il est décidé de rabattre certaines tours et de démolir le rempart devant le Vieux-Château.
Après avoir atteint ses seize ans, Marie Jeanne Olympe de Bonneville se marie en 1752 avec Louis Auguste de Rohan-Chabot, mais ce dernier décède en 1753. Elle se remarie en 1755 avec François Henri de Franquetot, duc de Coigny. Elle meurt en 1757, laissant deux enfants en bas âge. Le fils ainé, François Marie Casimir de Franquetot, hérite de la seigneurie et il est également le dernier seigneur de Vervins avant la Révolution.
Deux incendies en 1759 et en 1763 ravagent une partie de la ville et des faubourgs. En 1767, des piqueurs des ponts et chaussées de la généralité de Soissons prépare le bornage de la future route royale entre Paris et Mons et la ville accepte le percement de cette route dans son enceinte. Une partie des remparts au niveau de la porte de Marle est démolie, de deux corps de garde et de la porte des Champs. Les travaux durent de 1769 à 1788 pour terminer la section de Marle à Larouillies.
En 1788, les habitants décident de l'abandon du cimetière situé autour l'église Notre-Dame pour établir un nouveau cimetière autour de la chapelle Sainte-Anne. La première inhumation a lieu le .
Pour préparer les États généraux de 1789, chaque paroisse, comme Vervins, rédige son cahier de doléances en fonction des trois ordres. Les trois ordres du bailliage du Vermandois se réunissent à Laon, courant mars, pour rédiger le cahier de doléances du bailliage et élire les délégués pour Versailles. Vervins est ainsi représenté par le curé-doyen Jacques Joffret pour le clergé, par le marquis de Coigny, seigneur de Vervins pour la noblesse, et pour le tiers état, par Jacques Philippe Ferdinand Dupeuty, Jean Antoine Debry et Charles Barthélémy Perin. Aucun des élus du bailliage pour Versailles n'appartient à Vervins.
Époque contemporaine
Révolution française, Vervins chef-lieu de district
Après les événements survenus pendant l'été 1789, l'Assemblée nationale constituante décrète l'introduction d'un nouveau découpage administratif le pour le pays. À Vervins, l'ancien découpage disparait, soit la seigneurie et la ville de Vervins, pour être remplacé par la commune de Vervins. La loi du officialise l'organisation et le fonctionnement des communes.
Le nouveau découpage administratif rattache Vervins au département de l'Aisne dès le . Ce dernier est découpé en six districts subdivisés en plusieurs cantons. Avec l'importance de sa population, la commune devient le chef-lieu de son canton, composé de 14 communes.
Pour le district, la commune est rattachée au district de la Thiérache, mais un conflit s'engage entre Vervins et Guise pour le chef-lieu de district. Une assemblée du district doit se tenir à Guise le pour faire ce choix,. Dans cette discorde, la commune prétend avoir une position plus centrale que Guise tandis que celle-ci fait prévaloir sa primauté dans l'ordre administratif et judiciaire dans le district. Après trois jours de débats houleux et des Guisards hostiles, l'assemblée décide de fixer le chef de district à Vervins. À la suite de ce choix, les Guisards interrompent l'assemblée et contestent toujours la décision. Ces nouvelles se répandent rapidement dans la région et la Garde nationale de Vervins est envoyé sur Guise pour faire appliquer la décision, mais la situation retrouve rapidement son calme sans coup de feu. L'Assemblée nationale constituante finit par approuver le ,.
Guise n'abandonne pas sa contestation et fait tenir à Marle, une nouvelle assemblée du district, où elle est choisie comme chef-lieu. Les Guisards finissent par obtenir de l'Assemblée nationale constituante, l'établissement du tribunal du district à Guise le . Vervins conteste à nouveau, mais elle ne parvient pas à faire changer la décision, car elle est contraire au vœu de l'assemblée tenue à Marle. Après de nouvelles demandes, la commune obtient finalement le siège du tribunal du district par décret le . Guise conteste le décret devant le Convention qui ne change rien à sa décision,.
Une disette frappe la région en , à cause d'un violent orage en mai détruisant les récoltes. Face à ce désastre, la municipalité cherche des moyens pour approvisionner en farine et en blé la ville auprès des villes voisines comme Saint-Quentin. Face à l'absence de résultats, des troubles se forment finalement pendant l'hiver 1794-1795 comme le où un rassemblement trouble la distribution de pain. La contestation ne faiblit pas, le , la distribution du pain à la mairie est perturbée et le , un rassemblement, venant des faubourgs, menace de piller les magasins de la ville. La municipalité fait appel à sa Garde nationale pour ramener l'ordre. Face à ces troubles et à l'insistance de la municipalité, la Comité de salut public demande l'envoi de deux cents quintaux de blé de Dunkerque à Vervins.
La Constitution de l'an III () supprime le district de Vervins.
Vervins pendant le Consulat et le Premier Empire
La loi du 28 pluviôse an VIII () crée les arrondissements en remplacement des districts. Vervins devient une sous-préfecture de l'Aisne et chef-lieu de l'un des cinq arrondissements créés du département.
En 1802, au niveau des remparts non démolis, la porte de Marle s'effondre à cause de la vétusté et du manque d'entretien. En , une inondation, due à un orage, touche le bas de Vervins avec une eau à deux mètres. Elle inonde l'Hôtel-Dieu et détruit des ponts sur le Chertemps. L'année suivante, en août, un incendie se déclare dans les faubourgs et détruit des habitations.
Lors de la campagne de France de 1814, un détachement un corps de l'armée russe, mené par Wintzingerode entre dans Vervins le , après un repérage par trois éclaireurs pendant la nuit du 8 au 9. Après la défaite de Waterloo, une armée coalisée entre dans Vervins le et occupe l'arrondissement jusqu'à la fin de l'année 1815.
Restauration, Vervins demeure chef-lieu d'arrondissement
En 1816, le conflit entre Guise et Vervins se ranime, une nouvelle fois au sujet du chef-lieu de l'arrondissement. Guise souhaite l'obtenir et espère le soutien du prince de Condé. Informé de la situation, Vervins obtient le soutien de François Henri de Franquetot, père du dernier seigneur de la ville et gouverneur des Invalides. Avec l'aide de Pierre Beuret d'Hirson et monsieur Piette-Jouette de Vervins, ils parviennent à faire échouer la demande de transfert du chef-lieu qui reste définitivement à Vervins,.
Une disette frappe Vervins et sa région entre 1816 et 1817.
Monarchie de Juillet, Vervins touchée par le choléra
En , la commune est touché par une épidémie de choléra causant la mort de 16 personnes. En 1841, les remparts, tombant en ruine sont percés à l'est de Vervins pour créer une nouvelle route reliant Hirson.
Guerre de 1870, Vervins épargnée
En 1869, la gare de la commune ouvre ses portes, sur la Ligne de Paris à Hirson, pour relier d'abord Laon puis Hirson en 1870, juste à temps pour transporter les troupes françaises rejoignant Mézières dans la guerre franco-allemande de 1870. Vervins est épargné par ce conflit et les Allemands n'envoient aucune troupe pour l'occuper, mais ils atteignent Laon le . Après l'armistice du , 2 000 Allemands prennent possession de Vervins. Pendant cette guerre, 61 jeunes Vervinois meurent au combat.
Première Guerre mondiale, Vervins subit l'occupation allemande
La Première Guerre mondiale est déclenché le par la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France. Vers le , l'armée allemande est déjà aux abords de la frontière française. Organisant sa retraite, la 5e armée française établit son QG dans le Vieux-Château durant un jour dans la commune, le en vue de préparer la bataille de Guise pour retarder la progression des Allemands. Après la bataille, Vervins tombe au main des Allemands le . La commune dispose d'une Kreiskommandantur comme elle est le chef-lieu de l'arrondissement. Elle est libérée le lors de l'offensive des Cent-Jours. À l'issue de ce conflit, sur les deux monuments aux morts, 196 noms sont inscrits, dont certains sont identiques sur les deux monuments aux morts de la commune,.
Seconde Guerre mondiale
Lors de la Seconde Guerre mondiale, pendant la Drôle de guerre, le poste de commandement de la armée du général d'armée André Georges Corap est établi à Vervins. Pendant la bataille de France, les Allemands entrent dans Vervins le . Les Américains libèrent la ville le
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- Eugène Mennesson, Histoire de Vervins, depuis l'invasion de la Gaule par les Romains jusqu'en 1789, Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache, , 480 présentation en ligne).
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- Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache, La Thiérache : Bulletin de la Société archéologique de Vervins, lire en ligne), p. 106-112.
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- Le corridor des Panzers, tome I, Jean-Yves Mary, Heimdal, 2009.
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