Valenciennes
Localisation
Valenciennes : descriptif
- Valenciennes
Valenciennes (prononcé : /va.lɑ̃.sjɛn/) est une commune française, historiquement capitale du comté du Hainaut français et aujourd'hui sous-préfecture du département du Nord, en région Hauts-de-France
La ville et ses alentours ont appartenu au royaume de France, aux Pays-Bas espagnols et aux Pays-Bas méridionaux (en latin Belgica Regia). Elle est située au confluent de la Rhonelle avec l'Escaut
Valenciennes, ville au passé culturel riche, surnommée « l'Athènes du Nord », fut aussi une ville industrielle et minière très prospère au XIXe siècle, la Compagnie des mines d'Anzin y a ouvert de nombreuses fosses
La plus connue est la fosse Dutemple dont le chevalement en béton armé existe encore. Avec ses 42 991 habitants intra-muros en 2021, elle est la 6e ville du département et la 10e de la région
Située au cœur d'une vaste conurbation qui s'étend jusqu'à la frontière avec la Belgique, Valenciennes forme la 4e unité urbaine des Hauts-de-France et son aire d'attraction est peuplée de 337 269 habitants en 2021
Avec les autres villes de l'ancien bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, elle est directement sous l'influence de l'« aire métropolitaine de Lille », ensemble métropolitain de près de 3,8 millions d'habitants dont le centre, la ville de Lille, se trouve à 45 km.
Géographie
Localisation
Valenciennes se situe dans le sud-est du département du Nord, à environ 29 Cambrai, 32 Douai, 45 Lille et 185 Paris à vol d'oiseau. La frontière belge n'est qu'à 10 Tournai, 32 Mons, 65 Charleroi et 80 Bruxelles.
La commune se trouve à 122 mer du Nord par voie express (au niveau de Dunkerque) et à 140 Massif ardennais). Elle est, par ailleurs, à moins de 300 Amsterdam, Londres et Luxembourg.
En outre, Valenciennes se situe en limite nord du Hainaut, entre le parc naturel régional de l'Avesnois et celui de Scarpe-Escaut. Elle bénéficie de la proximité du paysage de bocage au sud-est, et de 5 000 forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers. La plaine de Flandre commence au-delà, au nord-est de la Scarpe.
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes :
Géologie et relief
Valenciennes est à la limite entre les sols du Crétacé supérieur (Artois/Hainaut) et ceux de l'Éocène inférieur. Elle se situe à proximité d'une faille Est-Ouest. Plusieurs fosses ont permis l'exploitation du charbon sur le territoire et dans la région. Les filons de houille se trouvaient dans des roches de type grès ou schistes, sous les roches calcaires. Les argiles se situent en superficie.
La topographie est douce, le territoire est organisé autour de la vallée de l'Escaut. L'altitude varie de 17 mètres en aval du fleuve à 56 mètres à l'ouest.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Rhonelle, l'Escaut canalisée, le ruisseau du Roleur, divers bras de décharge de l'Escaut, divers bras de décharge amont rive droite de l'écluse notre-dame sur l'Escaut canalisée, divers bras de décharge du confluent de la Rhonelle au confluent du Vieil Escaut, divers bras du Quai des Mines, la Vieil Escaut de Valenciennes et divers autres petits cours d'eau,.
(texte à fusionner) Valenciennes est traversée par deux cours d'eau : le canal de l'Escaut et la rivière la Rhonelle, un de ses affluents. L'Escaut canalisé traverse la ville en passant à l'ouest de son centre historique. Il procure une voie de transport aisé que ce soit pour le fret fluvial, que pour la navigation de plaisance. Avant sa canalisation au siècle, il avait fréquemment inondé Valenciennes. L'ancien lit du fleuve, toujours en eau, est encore visible au nord de la ville et est appelé le Vieil Escaut. Il passe sous le centre-ville au moyen de canalisations souterraines et se rejette dans le canal de l'Escaut au niveau de l'ancienne citadelle. La Rhonelle traverse Valenciennes en son centre et à l'instar du Vieil Escaut dans lequel elle se jette, elle est canalisée en souterrain après avoir traversée le parc qui porte son nom. Au sud de la ville se trouve l'étang du Vignoble, ancien marais devenu plan d'eau de par son utilisation par une ballastière au début du siècle. Il s'étend sur 54 ha offre un cadre naturel de détente et de loisirs. |
La Rhonelle, d'une longueur de 32 Locquignol et se jette dans le Vieil Escaut sur la commune, après avoir traversé douze communes.
L'Escaut est un fleuve européen de 355 France, Belgique et Pays-Bas), avant de se jeter en mer du Nord. La partie canalisée en France relie Cambrai à , après avoir traversé 34 communes.
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : l'étang des Cheminots, d'une superficie totale de 14,8 ,.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Escaut ». Ce document de planification concerne un territoire de 2 005 bassin versant de l'Escaut. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Escaut et Affluents (SyMEA).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,4 amplitude thermique annuelle de 14,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 11,0 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | 1,3 | 1,4 | 3,3 | 5 | 8,4 | 11,4 | 13,5 | 13,2 | 10,7 | 8 | 4,4 | 2 | 6,9 |
Température moyenne (°C) | 3,9 | 4,5 | 7,4 | 10,1 | 13,6 | 16,6 | 18,7 | 18,6 | 15,5 | 11,7 | 7,3 | 4,5 | 11 |
Température maximale moyenne (°C) | 6,4 | 7,6 | 11,4 | 15,1 | 18,8 | 21,9 | 24 | 24 | 20,4 | 15,5 | 10,2 | 6,9 | 15,2 |
Record de froid (°C) date du record |
−14,9 07.01.09 |
−13,3 04.02.12 |
−11,9 13.03.13 |
−4,9 11.04.03 |
−1,1 06.05.19 |
1,1 02.06.06 |
5 31.07.15 |
5,6 20.08.14 |
−0,4 30.09.18 |
−6,2 24.10.03 |
−10,1 23.11.1998 |
−11,6 18.12.10 |
−14,9 2009 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,3 09.01.15 |
19,2 26.02.19 |
23,9 31.03.21 |
28 20.04.18 |
31,2 29.05.17 |
35 28.06.11 |
40,9 25.07.19 |
37,2 12.08.03 |
34,8 15.09.20 |
28,6 01.10.11 |
21,8 12.11.1995 |
16,2 31.12.22 |
40,9 2019 |
Précipitations (mm) | 54,3 | 47,3 | 50,8 | 41,8 | 57,9 | 63,1 | 66,4 | 67,6 | 52,1 | 60,1 | 63,9 | 68,8 | 694,1 |
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur lion1906.com (consulté le ).
- Sandre, « »
- Sandre, « »
- Sandre, « »
- Sandre, « »
- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Nord-Pas-de-Calais (consulté le )
- Jean-Pierre Leguay, Les catastrophes au Moyen Age, Paris, J.-P. Gisserot, ISBN et , OCLC 420152637)., p. 23.
- « », sur Tourisme Valenciennes (consulté le )
- Sandre, « »
- Sandre, « »
- « », sur eaufrance.fr (consulté le ).
- « », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « Carte », mais aucune balise <references group="Carte"/>
correspondante n’a été trouvée
Erreur de référence : Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé « Note », mais aucune balise <references group="Note"/>
correspondante n’a été trouvée
Toponymie
Valenciennes tire son nom de sa dénomination latine Valencenae, ou mieux Valentianae, vraisemblablement en l'honneur de l'empereur (Flavius Valentinianus), empereur romain d'Occident de 364 à 375.
En néerlandais, le nom de la ville est Valencijn.
- Les noms de lieu de la France: leur origine, leur signification, leurs transformations, Auguste Longnon, 1920, p. 92.
- Jean-Baptiste Christyn, Les délices des Pays-Bas, ou Description géographique et historique des XVII. provinces Belgiques, Volume 3, J.F. Bassompierre, , 373 lire en ligne), p. 247.
- Union de la langue néerlandaise, « » (consulté le ).
Histoire
Au Moyen Âge
L'agglomération se constitue dès le haut Moyen Âge et la ville émerge, en tant que telle, quelques siècles plus tard, au Moyen Âge. Toutefois, de très récentes découvertes archéologiques démontrent une présence humaine sur le site de la ville déjà au Néolithique.
Le premier document où il est parlé de Valenciennes est relatif à un plaid tenu en 693 par Clovis III dans le château qu'il habitait à Valenciennes, Valencianis in palatio nostro.
Dans les annales d'Eginhart, secrétaire de Charlemagne, et à l'occasion d'une assemblée que celui-ci convoqua à Valenciennes en 771, ce lieu est nommé villa Valentiana ou vicus Valentianus appellatus.
Lors du traité de Verdun en 843, Valenciennes devient une ville neutre, à la frontière entre la Neustrie et l'Austrasie.
Lothaire, dans une donation en 860 à l'église de Saint-Denis, nomme Valenciennes fiscum nostrum Valentianas. Cette qualification de villa, vicus, fiscus, indique clairement que Valenciennes n'était, dès l'origine, ni une ville ni encore moins une cité.
En 881, le Hainaut voit passer les Normands. Il est probable que ce fut alors, à la fin du IXe siècle après les ravages des Normands, qu'à l'exemple de tant d'autres localités, Valenciennes fut fortifiée et devint une ville.
À partir de 923, Valenciennes relève du duché de Basse-Lotharingie, dépendant du Saint-Empire romain germanique. Sous les empereurs ottoniens, Valenciennes devient le centre d'une marche à la frontière de l'Empire. Pour cette période, les fouilles archéologiques sont encore incomplètes.
En , le roi Robert le Pieux et Henri II de Germanie assiègent Valenciennes mais ils ne parviennent pas à reprendre la ville à Baudouin IV de Flandre.
En 1008, une famine est suivie d'une terrible épidémie de peste, dont l'issue donne lieu à un pèlerinage (voir la section Cultes).
Dès le .
Ce n'est que plus tard, à la fin du XIe siècle, qu'on lui donne le titre de castrum ou d'oppidum, voire même les deux réunis, castrum oppidi Valentianarum, dans une charte de 1086 de Bauduin de Jérusalem.
Enfin les comtes d'Ostrevant, seigneurs de Bouchain, Denain, Ribemont, Château-Porcien, furent châtelains de Valenciennes de 880 à 1163 après le décès de Godefroi IV d'Ostrevent, qui vendit ses terres de Hainaut à son aîné et demi-frère, Baudouin IV dit d'Edirne, comte de Hainaut.
De nombreux comtes se succédèrent, d'abord comme margraves de Valenciennes et, à partir de 1070, comme comtes de Hainaut. La ville bénéficie d'institutions communales à partir de 1114. C'est, en effet, cette année que les bourgeois de la ville achètent à Baudouin III, comte de Hainaut, une charte urbaine leur octroyant d'importants privilèges, notamment en matière de justice. Il s'agit d'une des plus anciennes chartes urbaines du Hainaut.
En 1171, un incendie ravage la ville.
Valenciennes se dote en 1239 d'un hôpital pour les malades pauvres, placé sous le patronage de sainte Elisabeth de Hongrie et dont le fonctionnement est confié à des béguines. Le béguinage de Valenciennes va compter en son sein une grande figure de la mystique médiévale : Marguerite Porete.
En 1264, la comtesse Marguerite de Constantinople instaure la franche fête de Valenciennes, qui se déroule dans les prairies au pied des murailles.
En 1285, la monnaie du Hainaut fut remplacée par la monnaie de France : l'écu. Valenciennes est une ville en pleine activité, forte de ses nombreuses corporations. À l'abri de son enceinte, un grand nombre de couvents se développent, à l'instar des Dominicains (dont l'église a été fouillée par le Service archéologique de la Ville, en 1989 et 1990).
Au siècle Albert de Bavière fait construire la tour de la Dodenne, où encore aujourd'hui la cloche sonne en l'honneur de Notre-Dame-du-Saint-Cordon. Au siècle, le Hainaut, rattaché au duché de Bourgogne, perd de son autonomie, mais Valenciennes jouit d'une grande renommée grâce aux artistes qu'elle protège en ses murs, tels le chroniqueur Georges Chastelain, le poète Jean Molinet, le peintre miniaturiste Simon Marmion, le sculpteur Pierre du Préau et l'orfèvre Jérôme de Moyenneville.
L'économie de la ville repose essentiellement sur la draperie et le commerce, principalement du vin et des céréales des campagnes environnantes. La ville abrite un atelier monétaire très actif, et accueille des Lombards et une table de change.
La ville dispose du droit de bannissement, dont elle use fréquemment au .
Pour lutter efficacement contre les incendies, un corps spécial de pompiers salariés est créé, organisé en cinq sections, ce qui place le corps de pompiers de Valenciennes parmi les plus organisés de l'époque. En 1276, 1281 et 1306, les inondations envahissent les cauchies, ces rues pavées et étroites qui aggravent les dégâts en accélérant l'écoulement des eaux, et donc leur force. En 1281, les églises Notre-Dame-de-la-Chaussée et Saint-Jacques sont inondées, ce qui se répète en 1365. En 1351, l'Escaut et l'Iventiel inondent la ville, débordant des digues en montant jusqu'à près de 2 .
La ville échappe aux batailles de la guerre de Cent Ans, mais connaît deux sièges au cours des derniers siècles du Moyen Âge : le premier en 1253 lorsque les Valenciennois s'opposent à la cession du comté de Hainaut par la comtesse Marguerite à son cousin Charles d'Anjou, le second en 1481 lorsque les armées de Louis XI, roi de France, se pressent à ses portes.
Quelques membres de la bourgeoisie valenciennoise participent à la bataille d'Azincourt, comme Jehan Dougardin, fils d'Alart, qui y décède, son corps étant rapatrié et inhumé à Valenciennes, dans l'église Saint Jacques.
Sous les Habsbourg
Au siècle, Valenciennes fait partie de l'empire de Charles Quint.
L'empereur fait son entrée dans la ville en 1524.
Le , venu tout droit d'Espagne pour réprimer l'insurrection des Gantois contre l'impôt, Charles Quint, avec l'accord de , traverse la France et arrive à Valenciennes.
Le protestantisme s'y implante. Le 27 avril 1562, la foule sauve deux protestants du bûcher (Philippe Maillart et Simon Faveau). C'est la « Journée des mal brûlés ».
Peu après l'affaire du Compromis des Nobles, la ville subit la vague iconoclaste à la fin du mois d'. Pendant la révolte des Gueux, Valenciennes devient un important centre de résistance contre le gouvernement de Marguerite de Parme. Les protestants se rendent maîtres de la ville et refusent de rendre les églises pillées. Le , la ville est déclarée rebelle au roi. Philippe de Noircarmes y met le siège et en vient à bout le .
En 1568 et 1569, la ville subit la répression du duc d'Albe. Plusieurs dizaines de chefs de la rébellion sont exécutés et plusieurs centaines d'habitants sont bannis. En 1580, Alexandre Farnèse, duc de Parme et de Plaisance, reconquiert la ville et le protestantisme est extirpé.
En 1591, les jésuites créent une école, puis font bâtir l'église Sainte-Croix. En 1611, la façade de l'hôtel de ville est entièrement reconstruite dans le style Renaissance.
Conquête française
Les armées du roi Louis XIV assiègent la ville en 1656 (Vauban participe au siège sans commander et y sera blessé). Le maréchal de Turenne et le maréchal de La Ferté-Senneterre campent au nord et au sud de la ville, de part et d'autre de l'Escaut, reliés par un pont de fascines. Pour défendre la ville, le prince de Condé inonde les environs, séparant ainsi les deux corps de l'armée française. Dans la nuit du 15 au , il attaque à revers La Ferté-Senneterre, qui est mis en déroute. Défendant la cité, Albert de Mérode, marquis de Trélon, se trouve blessé au cours d'une sortie à cheval. Il décède des suites de ses blessures et son corps, inhumé dans l'église Saint-Paul, est retrouvé lors de la campagne archéologique de 1990.
En 1677, les armées de Louis XIV, dirigées cette fois par Vauban, prennent la ville qui devient française en 1678 par le traité de Nimègue. Avec des fortifications améliorées par Vauban dans le cadre de son "Pré Carré", la ville devient l'une des principales places fortes françaises du Nord.
| ]
La situation économique de Valenciennes allait déclinant doucement, jusqu'à la découverte du charbon et le formidable essor économique qui s'est ensuivi. Le premier puits fut creusé à Fresnes en 1718 et la découverte du charbon gras en 1734 à Anzin forma la Compagnie des mines d'Anzin.
Au Escaut est canalisé entre Valenciennes et Cambrai suite à l'arrêt du Conseil d'État du Roi de 1769 qui nomme Pierre-Joseph Laurent directeur du canal. La canalisation permet de poursuivre le développement de l'industrie textile (manufactures d'étoffes de laine et de toiles fines) et du commerce du charbon extrait le long des fosses situées le long de son cours.
Pour utiliser les fils de lin, les femmes se mettent alors à confectionner la célèbre dentelle de Valenciennes.
Au siècle, la ville est également réputée pour sa porcelaine. La manufacture qui s'implante a pour obligation d'alimenter ses fours à la houille. En dépit de la qualité de sa production, l'entreprise ne parvient pas à vivre durablement. Valenciennes, riche de ses talents, est alors surnommée l'Athènes du Nord, soulignant ainsi son rayonnement artistique considérable : par exemple les peintres Watteau, Pater, Eisen....
Révolution française et Empire
Jean Henri Becays Ferrand, dit le général Ferrand, devint colonel de la garde nationale de Valenciennes en 1791, puis commandant temporaire de la place, le .
Après avoir brillamment commandé l'aile gauche de l'armée du Nord à la bataille de Jemmapes le , il dirigea la défense de Valenciennes du 23 mai à fin juillet pendant la campagne de Flandre de la guerre de la Première Coalition qui supporte un bombardement de 43 jours et 43 nuits. Le siège est précédé par la première bataille de Valenciennes le
Il refusa de livrer Valenciennes que Dumouriez voulait ouvrir aux ennemis, et s'y défendit avec 9 000 hommes contre 150 000 commandés par le prince de Saxe-Cobourg, le duc d'York, et le général Ferraris. Avec une faible garnison, il défendit Valenciennes pendant trois mois, et ne capitula qu'en désespoir d'être secouru, après avoir soutenu quatre assauts et défendu trois brèches praticables dans le corps de la place. De nombreux quartiers périrent sous les boulets incendiaires. La tour de l'église paroissiale de Saint-Nicolas fut sérieusement mise à mal. La ville finit néanmoins par tomber le . La ville est reprise par les armées révolutionnaires du général Schérer en août 1794.
Fin 1794 et en , après l'exécution de Robespierre, qui met pourtant un terme à la Terreur, les Républicains valenciennois guillotinent, dans des conditions douloureuses, cinq Ursulines et plus de cinquante prêtres.
La commune est dirigée par des jacobins jusqu'à la prise de pouvoir de Bonaparte.
En 1802-1803, dans le domaine des transports, la ville est reliée par des liaisons régulières, aller et retour, avec les principales villes voisines. Une diligence assure une relation quotidienne avec Lille, ainsi qu'avec Douai et avec Cambrai. Une voiture se rend à Mons les lundi, mercredi et vendredi. Une autre va à Maubeuge les mercredi et samedi, une encore se dirige vers Avesnes-sur-Helpe les jours impairs. La cité est en outre située sur le trajet de la diligence de Paris à Bruxelles, et de la diligence Paris-Anvers.
Après l'épopée napoléonienne, Valenciennes est de nouveau assiégée et bombardée pendant trois semaines et se rend finalement aux Bourbons en août 1815.
| ]
La paix revenue, l'industrie houillère et les raffineries de sucre contribuent à une période très faste d'expansion. En 1824 Valenciennes devient sous-préfecture. Au XIXe siècle, grâce au charbon, la cité fait figure de grand centre industriel, et occupe le rang de capitale de la sidérurgie du Nord.
En 1815, Valenciennes compte deux loges maçonniques : La parfaite-Union et Saint-Jean-du-Désert, dont sont membres des notables de la ville.
En 1866, une épidémie de choléra éclate dans le Nord de la France, depuis le port de Dunkerque. Elle dure de mai à novembre dans l'arrondissement, où elle cause le décès de 1 724 personnes.
Le , une loi déclasse la ville qui n'est plus place de guerre. De 1891 à 1893, les fortifications sont démolies sans véritable discernement, ce qui lui vaut la perte d'éléments d'architecture exceptionnels (telles la tour Périlleuse ou la porte de Paris) et la ville est décorée de la Légion d'honneur en 1900.
Le | ]
Le est inauguré par le général André, Ministre de la guerre, le Monument à la Défense de 1793 ou la Victoire couronnant le drapeau français, en souvenir de la résistance de la ville lors du siège de 1793. La statue qui le couronne est cachée pendant la guerre 1914-1918 et le monument de nouveau inauguré en 1932,.
Le , du fait de la tension liée à la loi de séparation des Églises et de l'État et la querelle des inventaires qui la suivit, des heurts se produisent à Valenciennes lors de la procession du Saint-Cordon tenue malgré l'interdiction officielle.
En , Valenciennes devient une des premières villes de France à posséder une salle de cinéma permanente. Le créateur est un exploitant de manège de chevaux de bois, convaincu par une démonstration faite par un spectacle itinérant, tel que les tournées de la société Pathé. La salle de 1907, encore salle de quartier, s'appelle « Cinéma populaire » au 129 rue du Quesnoy, avant de devenir « Le Gaumont Palace », qui fermera ses portes en 1981, après avoir affronté dès 1908 un concurrent situé rue des Récollets la « Salle Carpeaux » de la société Omnia.
Les Allemands occupent la ville en 1914. C'est l'armée britannique et son corps canadien qui délivrent la cité en 1918 après de durs combats. Des faits d'armes héroïques se déroulèrent en 1918, notamment ceux du sergent Hugh Cairns, à qui la ville rendit hommage en 1936 en baptisant une avenue de son nom.
Louise de Bettignies fonde le réseau de renseignements « Alice ». Elle est arrêtée en .
Le , la ville, abandonnée par ses habitants partis sur les routes de l'exode, est livrée à des pillards de l'armée française. Un gigantesque incendie dévore le cœur de la cité, alimenté notamment par un dépôt de carburant. Les troupes allemandes occupent ensuite la ville en ruines, le 27 mai.
Au début de la seconde guerre mondiale, la ville, un des centres du bassin minier, est au cœur du premier des actes de résistance collective à l'occupation nazie en France, et le plus massif en nombre, la grève patriotique des cent mille mineurs du Nord-Pas-de-Calais de mai-juin 1941, qui prive les Allemands de 93 000 tonnes de charbon pendant près de 2 semaines, déclenchant 400 arrestations, des exécutions et la déportation de 270 personnes.
Le lycée Watteau devient siège de la GFP (Geheime Feldpolizei, police militaire secrète), on y torture des résistants dans les caves.
Le , après des combats sanglants, les troupes américaines entrent dans Valenciennes et libèrent la ville.
Le , un terrassier découvre à Valenciennes un trésor lors de travaux : il s'agit d'un tonneau contenant des pièces d'or (quarante-huit kg) et d'argent (deux cent quarante kg), cachés en 1709, après la bataille de Malplaquet. Le trésor est partagé entre l'ouvrier ayant fait la découverte (l'inventeur), payé en pièces d'or, et le propriétaire,.
Le | ]
Lors de la deuxième moitié du TGV, industrie automobile, équipements culturels, et surtout l'université. D'abord antenne de Lille en 1964 puis centre universitaire en 1970, devenue autonome en 1979, l'université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis accueille environ 10 000 étudiants.
- , 1861, p. 207.
- Christian Pfister Slatkine, 1974
- Stéphanie Pirez-Huart, « « Divisions socio-politiques et occupation de l'espace. L'exemple de Valenciennes au bas Moyen Âge » », Divisions urbaines. Représentations, mémoires, réalités, stuttgart, ibidem-verlag, 2017, p. 195-216. (lire en ligne).
- André Chédeville, « Le mouvement communal en France aux Société des antiquaires de l'Ouest in Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest et des musées de Poitiers, ISBN ), p. 19.
- Philippe Godding et Jacques Pycke, La paix de Valenciennes de 1114. Commentaire et édition critique, dans Bulletin de la Commission royale pour la publication des anciennes lois et ordonnances de Belgique, t. XXIX, 1979-1981, pp. 1-142.
- Leguay 2005, p. 125.
- Vincent Maliet et al., Histoire et archéologie du couvent des Dominicains de Valenciennes, coll. « Cahiers d'archéologie du musée des beaux-arts », Valenciennes, 1995, 189 p.
- Servant Hélène, Artistes et gens de lettres à Valenciennes à la fin du Moyen Âge vers 1440-1507, Paris, Klincksieck, .
- SIVERY Gérard, « L'évolution du prix du blé à Valenciennes aux XIVe et XVe siècles », Revue du Nord, 1965, tome 47, p. 177-194.
- Stéphanie Pirez-Huart, « », sur valmed.hypotheses.org.
- Stéphanie Huart, « Maintenir la paix dans la communauté et affirmer l'identité urbaine : bannis et bannissement à Valenciennes au XIVe siècle », Questes : bulletin des jeunes chercheurs médiévistes, , pp.85-101 (lire en ligne).
- Leguay 2005, p. 113.
- Leguay 2005, p. 82.
- Leguay 2005, p. 131.
- Leguay 2005, p. 73.
- Leguay 2005, p. 72.
- LEURIDAN Théodore, Epigraphie ou recueil des inscriptions du département du Nord ou du diocèse de Cambrai, Tome IX, Lille, Secrétariat de la société d'études de la province de Cambrai, , p. 245.
- Plan du siège de Valenciennes en 1656
- Martin Barros, Nicole Salat et Thierry Sarmant (Jean Nouvel), Vauban - L’intelligence du territoire, Paris, Éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, , 175 ISBN ), p. 166.
- Anne Blanchard, « Louis Nicolas de Clerville», in Actes du colloque « Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant », Brest, 16-19 mai 1993, publié dans Vauban et ses successeurs dans les ports du Ponant et du Levant, Paris : Association Vauban, 2000, p. 123-124 (également publié dans Les cahiers de Montpellier no 38, tome II/1998, Histoire et Défense, université Paul-Valéry)
- Barros et alii, p. 167.
- Siège de Valenciennes en 1793 par Henri Caffiaux
- Atlas géopolitique et militaire de la Première République française sur atlas1792-1804.fr
- Inondation par Farington
- Hugues Marquis, « Le général François Jarry au service de l'Angleterre (1793-1806) », Annales historiques de la Révolution française 2/2009 (no 356), p. 93-118.
- Abbé J. DEHAUT, Prêtres Victimes de la Révolution dans le Diocèse de Cambrai 1792-1799, Oscar MASSON, , 690 lire en ligne).
- Michèle Dechenoix, « Valenciennes de la Révolution à l'Empire, ou l'impact du déplacement de frontière », Annales historiques de la Révolution française, no 280, 1990. p. 219.
- Annuaire statistique du département du Nord pour l'an XI de la République 1802-1803, p. 219, lire en ligne.
- Odette Hardy-Hémery, « Chapitre premier. Vers le complexe métallurgique, 1815-1867 », dans Trith-Saint-Léger : du premier âge industriel à nos jours, Presses universitaires du Septentrion, ISBN , lire en ligne)
- Raymond de Bertrand, « Monographie de la rue David d'Angers à Dunkerque », dans Mémoire de la société dunkerquoise pour l'encouragement des sciences, des lettres et des arts, Années 1858-1859, lire en ligne.
- 1866, une épidémie de choléra dans le Nord, 10 mars 2006, consulté le 12 novembre 2010.
- SMLH, « », sur smlh.fr (consulté le ).
- « », sur e-monumen.net.
- Cent ans de vie dans la région : 1900-1914, t. I, éditions la Voix du Nord, , p.41.
- Cent ans de vie dans la région 1998, p. 49.
- Francis Rémy, « Le Gaumont Palace », dans Cent ans de vie dans la région 1998, p. 26-28.
- Le Nord, de la préhistoire à nos jours, Bordessoules, p. 294-295.
- Etienne Dejonghe, « Chronique de la grève des mineurs du Nord/Pas-de-Calais (27 mai - 6 juin 1941) », Revue du Nord, ISSN 0035-2624, e-ISSN 2271-7005, DOI 10.3406/rnord.1987.4298).
- « », Chemins de Mémoire (consulté le ).
- Cent ans de vie dans la région : 1939-1958, t. III, éditions la Voix du Nord, , p.53.
- « », sur Les Echos, (consulté le ).
- Site de l'université (consulté le 2 avril 2010)
Ces informations proviennent du site Wikipedia. Elles sont affichées à titre indicatif en attendant un contenu plus approprié.
Valenciennes dans la littérature
Découvrez les informations sur Valenciennes dans la bande dessinée ou les livres, ou encore dans la ligne du temps.
3796 autres localités pour Hauts-de-France
Vous pouvez consulter la liste des 3796 autres localités pour Hauts-de-France sur cette page : https://www.gaudry.be/lieu/fr/fr-hdf/villes.html.
Nederlandse vertaling
U hebt gevraagd om deze site in het Nederlands te bezoeken. Voor nu wordt alleen de interface vertaald, maar nog niet alle inhoud.Als je me wilt helpen met vertalingen, is je bijdrage welkom. Het enige dat u hoeft te doen, is u op de site registreren en mij een bericht sturen waarin u wordt gevraagd om u toe te voegen aan de groep vertalers, zodat u de gewenste pagina's kunt vertalen. Een link onderaan elke vertaalde pagina geeft aan dat u de vertaler bent en heeft een link naar uw profiel.
Bij voorbaat dank.
Document heeft de 03/01/2018 gemaakt, de laatste keer de 30/10/2024 gewijzigd
Bron van het afgedrukte document:https://www.gaudry.be/nl/lieu/fr/fr-hdf/36724.html
De infobrol is een persoonlijke site waarvan de inhoud uitsluitend mijn verantwoordelijkheid is. De tekst is beschikbaar onder CreativeCommons-licentie (BY-NC-SA). Meer info op de gebruiksvoorwaarden en de auteur.