Le Touquet-Paris-Plage

Localisation

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Le Touquet-Paris-Plage : descriptif

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Le Touquet-Paris-Plage

Le Touquet-Paris-Plage, appelée Paris-Plage jusqu'au milieu du XXe siècle puis Le Touquet depuis dans le langage courant, est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France dans la région naturelle du Marquenterre. Située sur la Côte d'Opale, au sud de Boulogne-sur-Mer, au bord de la Manche et à l'embouchure de la Canche, cette station balnéaire de 4 213 habitants accueille jusqu'à 250 000 personnes l'été

Surnommée « Arcachon du Nord », « Jardin de la Manche », « Perle de la Côte d'Opale », « Paradis des sports » ou « Station des quatre saisons », elle bénéficie d'une très vaste forêt, d'un important patrimoine architectural de style anglo-normand et de vingt-et-un bâtiments protégés au titre des monuments historiques qui en font la station balnéaire française la plus titrée. La station doit son nom de Paris-Plage en 1882 à Hippolyte de Villemessant, directeur-refondateur du quotidien Le Figaro, puis sa fondation et son développement à deux hommes : le Français Alphonse Daloz et le Britannique John Whitley

Elle est érigée en commune le 28 mars 1912 à partir de la commune de Cucq.

Géographie

Localisation

La commune du Touquet-Paris-Plage est située sur la Côte d'Opale.

Le Touquet est le nom géographique de la pointe située à l'embouchure de la Canche, rive gauche, sur la côte du Pas-de-Calais, à 23 Boulogne-sur-Mer.

Le Touquet-Paris-Plage est à 49 Abbeville, à 88 Arras, préfecture du département, et à 105 Lille, chef-lieu régional, à vol d'oiseau.

La commune est située sur la Côte d'Opale, qualificatif dû à la couleur donnée par les reflets irisés du soleil couchant sur la mer. C'est Édouard Lévêque, peintre, écrivain, botaniste et membre de la société académique du Touquet-Paris-Plage, qui est à l'origine de cette appellation en 1911.

Carte interactive (cliquer sur la carte).

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de deux communes :

Communes limitrophes du Touquet-Paris-Plage
Touquet-Paris-Plage Étaples
Stella-Plage
(Cucq)
Cucq

Géologie, relief et hydrographie

Le territoire communal se compose d'un cordon dunaire, avec des reliefs très découpés montant à 36 mètres, et d'une zone arrière-littorale composée de dépressions, avec une présence de l'eau sous forme d'étang à 4 Joseph-Louis Sanguet, à 24,6 m).

L'aéroport et l'hippodrome se trouvent sur une langue plate située autour de 4-5 mètres d'altitude, le long de l'embouchure de la Canche. Cette embouchure présente un relief très léger ; le lit mineur du fleuve serpente dans son lit majeur, et se heurte au banc de sable du Pilori juste au nord de la pointe du Touquet. À l'horizon 2050, un risque de submersion marine existe le long de cette embouchure.

Le sol superficiel est composé de sable fin ou de terre végétale. De par leur situation littorale, les terrains ont connu des apports récents de l'Holocène. Dessous, la roche date du Crétacé supérieur ; ce socle est commun avec l'Angleterre, le pas de Calais étant récent à l'échelle des temps géologiques.

Le risque sismique est « très faible » sur l'ensemble du territoire communal (zone 1 sur 5 du zonage mis en place en ), la majorité des communes du Pas-de-Calais étant en À « faible » (zone 2 sur 5).

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par et un autre petit cours d'eau,.

Réseau hydrographique du Touquet-Paris-Plage.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Canche ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 391 bassin versant de la Canche. Le périmètre a été arrêté le 26 février 1999 et le SAGE proprement dit a été approuvé le , puis modifié le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Canche et Authie (Symcéa).

La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique. Elle est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 12,7 .

Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en .

Statistiques 1991-2020 et records Station LE-TOUQUET (62) Alt: 5m 50° 30′ 52″ N, 1° 37′ 22″ E
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,6 2,4 4 5,6 8,7 11,6 13,8 14 11,6 9 5,6 3,1 7,7
Température moyenne (°C) 5,1 5,3 7,5 9,9 13 15,6 17,6 18 15,6 12,4 8,4 5,7 11,2
Température maximale moyenne (°C) 7,6 8,2 10,9 14,1 17,2 19,7 21,4 21,9 19,5 15,8 11,3 8,2 14,7
Record de froid (°C)
date du record
−19,1
08.1985
−18,2
21.1956
−8,9
03.1965
−4,5
09.1968
−2,2
03.1981
−0,4
01.1975
4
01.1951
3,9
01.1976
1,8
23.1979
−3,8
28.2003
−8,6
15.1983
−11,6
29.1996
−19,1
1985
Record de chaleur (°C)
date du record
16,7
01.2022
19,3
24.2021
23,2
31.2021
25,5
22.2011
31,4
27.2005
34,6
21.2017
39,9
19.2022
36,4
11.2003
32,8
10.2023
27,1
01.2011
19,8
07.2015
16,4
31.2022
39,9
2022
Ensoleillement (h) 61,8 78,4 132,8 189,6 209,8 220,4 225,1 205,1 161,2 110,6 62,7 52,5 1 710
Précipitations (mm) 76,8 61,7 54,2 50,2 59 55,9 58,8 73 76,8 101,3 114,2 106,9 888,8
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 13,1 10,8 10,1 9 9,5 8,9 8,2 10,1 10,4 13,1 14,4 14,6 132,2
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 5,4 4,2 4,1 3,6 4,2 4 3,4 4,6 4,8 6,6 7,8 7,3 60,1
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 10 mm 2,1 1,4 1,5 1,1 1,6 1,9 1,9 2,5 2,3 3,3 4,2 3,8 27,5
Source : [MétéoFrance] «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 09/04/2024 dans l'état de la base


Paysages

La commune s'inscrit dans le « paysage des dunes et estuaires d'Opale » tel que défini dans l'atlas des paysages de la région Nord-Pas-de-Calais, conçu par la direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL),.

Ce paysage, qui concerne 23 communes, s'étend le long de la côte sur environ 30 kilomètres, de la baie d'Authie à Équihen-Plage, et sur deux à quatre kilomètres de large. Les paysages des dunes et des estuaires cèdent la place aux abrupts des falaises, au niveau d'Equihen-Plage. Les dunes littorales se sont constituées récemment, depuis le Moyen Âge, et ont envahi le relief intérieur en constituant des dunes plaquées sur les falaises fossiles, spécificité locale. Les résurgences de sources au pied de ces falaises proviennent de la nappe de la craie et sont à l'origine de nombreux ruisseaux et zones humides dans les Bas-Champs, surtout visibles entre Étaples et Rang-du-Fliers.

Ce paysage des dunes et estuaires d'Opale est constitué : d'un peu plus de 40 % de dunes et de plages, dont 28% d'espaces dunaires, dont certains sont boisés comme à Hardelot-Plage et au Touquet-Paris-Plage ; de 22 et 25% au niveau de la baie d'Authie et des Bas Champs, Bas Champs majoritairement en prairies ; de 20% par les communes et d'un peu plus de 5% par les cours d'eau et les marais arrière-littoraux, entre Merlimont et Rang-du-Fliers, comme le marais de Balançon défini réseau Natura 2000.

Milieux naturels et biodiversité

La plage

La commune bénéficie d'une très large ouverture sur la Manche : la plage part de l'embouchure de la Canche au nord vers Berck au sud. C'est une longue plage, bordée de dunes, de plus de douze kilomètres d'un sable très fin, sur laquelle se sont développées depuis un siècle les activités du char à voile. Compte tenu de son orientation ouest, le soleil couchant offre de magnifiques étendues de lumière rougeoyante sur plusieurs kilomètres.

Ces vastes espaces ont permis le développement de sports nautiques, en particulier le char à voile et le kitesurf. Créé en 1985, le parc d'attractions aquatiques Aqualud a accueilli 200 000 visiteurs en 2006, avant d'être racheté en 2007 et agrandi à 8 000 . L'Aqualud ferme ses portes en 2019 et le projet est de le remplacer par un complexe hôtelier comportant une nouvelle piscine accessible au public.

Le site classé de la « pointe du Touquet »
Panorama côté estuaire de la Canche.

Depuis le , le site de la pointe du Touquet est classé parmi les sites naturels classés du département du Pas-de-Calais.

Compte tenu de « l'aspect décevant des dernières réalisations en front de mer, tant dans leur conception que dans leur exécution », selon les termes du rapport de 1999 de la commission de classement du site naturel de la pointe du Touquet, ce site est classé pour arrêter l'urbanisation grandissante, le projet de création d'un port de plaisance accompagné d'un programme immobilier. Ce classement vient compléter le dispositif de protection déjà mis en place autour de l'estuaire de la Canche : réserve naturelle nationale de la baie de Canche et ZNIEFF de type 1 sur la rive nord, aires de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (anciennes zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager) à Étaples et au Touquet-Paris-Plage, et zones Natura 2000 sur tout le littoral local. Le parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d'Opale englobe le littoral communal.

Sur ce site, bien avant son classement, en 1963, avait été construit la route en corniche. Elle a accueilli une épreuve du rallye automobile du Touquet-Paris-Plage pendant plusieurs années. En 2009, elle est devenue exclusivement réservée aux piétons et aux cyclistes.

Espace protégé et géré

La protection réglementaire est le mode d'intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée.

Dans ce cadre, on trouve sur le territoire de la commune un terrain acquis par le Conservatoire du littoral : les dunes De Mayville, d'une superficie de 81,237 hectares

Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique

L'inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire.

Le territoire communal comprend quatre ZNIEFF de type 1 :

  • les « dunes de Camiers et la baie de Canche », d'une superficie de 2 706 hectares et d'une altitude variant de 0 à 113 mètres ;
  • les « dunes de Mayville », d'une superficie de 744 hectares et d'une altitude variant de 0 à 39 mètres ;
  • les « prairies péri-urbaines de Cucq », d'une superficie de 181 hectares et d'une altitude variant de 3 à 9 mètres ;
  • la « forêt du Touquet », d'une superficie de 210 hectares et d'une altitude variant de 8 à 36 mètres.
Carte des ZNIEFF sur la commune.
Patrimoine géologique

Le site de l'« estuaire de la Canche » est situé sur les territoires d'une dizaine de communes dont Le Touquet-Paris-Plage. Il est inscrit à l'inventaire national du patrimoine géologique. C'est un site Natura 2000 de type A défini en zone de protection spéciale.

Sites Natura 2000

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d'intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de sonservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles.

Au Touquet-Paris-Plage, deux site Natura 2000 de type B sont définis en site d'importance communautaire (SIC) :

  • les « dunes et marais arrière-littoraux de la plaine maritime picarde » ;
  • la « baie de la Canche et le couloir des trois estuaires », d'une superficie de 333,06 milles nautiques, limité au sud par le phare d'Ault et au nord par le village de Sainte-Cécile, sur le territoire de la commune de Camiers.
Espèces faunistiques et floristiques recensées

Le site de l'Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) recense 1 193 espèces faunistiques et floristiques sur le territoire de la commune dont 221 protégées et 110 menacées.

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Toponymie

Albert Dauzat et Charles Rostaing rattachent le nom du Touquet, sans cependant citer de formes anciennes, aux toponymes comme La Touche (Tochia au Les Touches (Loire-Atlantique, Tuschiae au normanno-picard. Ils identifient un prélatin qui pourrait signifier « réserve de bois entre des défrichements, bosquet ».

En vieux français le touquet signifie « le tournant »,. Cela viendrait de l'expression très ancienne, datant du Moyen Âge, « al touquet del rue » qui signifie « au tournant de la rue », on disait, à l'époque, que telle auberge était située « al touquet del rue ». C'est en effet à un tournant que se trouve située la commune, à l'extrême pointe nord de la Picardie, et plus précisément des Bas-Champs, sur la rive gauche de l'estuaire de la Canche.

Ce toponyme existe aussi dans le département du Pas-de-Calais avec la rue du Vert-Touquet à Calonne-sur-la-Lys, dans le département du Nord à Wattrelos (quartier du Touquet Saint-Gérard) ou Marquette-lez-Lille (quartier du Haut-Touquet) ainsi que la rue du Touquet à Lorgies et de l'autre côté de la frontière, en Belgique picarde, à Mouscron (quartier frontalier du Tuquet), à Comines-Warneton (hameau frontalier du Touquet) et la rue du Touquet à Tournai.

En 1774, le dictionnaire topographique du Pas-de-Calais indique le nom « Toucquet les Mauvaises Femmes » pour un hameau de la commune de Cucq.

Le , Alphonse Daloz crée le premier lotissement et l'appelle « Paris-Plage », reprenant la proposition d'Hippolyte de Villemessant, directeur-refondateur du quotidien Le Figaro. Le , la station balnéaire « Paris-Plage » est érigée en commune : « Le territoire de la commune de Cucq est divisé en deux communes qui porteront les noms de Cucq et du Touquet-Paris-Plage » (article ).

  1. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 680a-b sous Touche (la).
  2. Les Bas-Champs constituent une région littorale comprise entre les vallées de la Canche et de l'Authie.
  3.  371.


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Histoire

Préhistoire

Les traces les plus anciennes de la présence de l'homme remontent au Paléolithique. Un outillage de petites pointes et de lames, datées du Mésolithique, montre que les populations de cette époque vivaient de chasse, de pêche et de récolte de végétaux sauvages. De 9 000 ans BP jusqu'à 3 000 ans BP, une remontée des eaux connue sous le nom de transgressions flandriennes est provoquée par le réchauffement post-glaciaire. On trouve la trace d'importants échanges interrégionaux, y compris avec la Grande-Bretagne, que l'on date de l'âge du bronze (1500 .

Les premiers siècles

En ces temps reculés, l'endroit où se trouve aujourd'hui Le Touquet-Paris-Plage n'existait pas, il est le résultat de « l'engraissement » des deux côtés de la baie de la Canche par un apport massif de sable. Certains ont pensé que le port de Quentovic, se situait à l'endroit actuel du Touquet-Paris-Plage, alors qu'aujourd'hui les travaux des historiens sur sa localisation, permettent de le situer probablement à l'emplacement du village de la Calotterie. L'existence du port carolingien de Quentovic est avérée dès le Boulogne-sur-Mer et l'aurait rendu en partie inutilisable. Quentovic, à proximité de la grande voie qui conduit vers Lyon, aurait ainsi peu à peu remplacé Boulogne. Jusqu'au Angleterre. Le nom de Quentovic a été donné à une villa située le long du boulevard du Docteur-Jules-Pouget (anciennement boulevard de la Mer) construite en 1895, par l'architecte Louis Marie Cordonnier, et détruite au sortir de la Seconde Guerre mondiale, puis au quartier situé au nord-ouest du Touquet-Paris-Plage, compris entre l'avenue de Quentovic et le boulevard d'Artois, les dunes ont été arasées et le terrain nivelé vers 1923.

Avant le 25 avril 1837

Le nom Touquet apparaît pour la première fois en 1758, avec l'appellation « pointe du Touquet », sur la carte générale de la France, établie sous la direction du cartographe César-François Cassini, cette carte signale : « Pointe de Lornet, Embouchure de la Canche, Pointe du Touquet, Gué d'Étaples, Trépied, Corps de Garde de l'Anse à l'avoine » puis, il apparaît une seconde fois quelques années plus tard, en 1764, avec l'appellation « banc du Touquet » sur les cartes du cartographe et hydrographe français Jacques-Nicolas Bellin, cette « carte des entrées de la rivière Canche et de ses environs jusqu'à Montreuil » signale : « Cucq, Trépied, grosses dunes ou Pourier, pointe du Nez, banc du Touquet ». Le domaine n'est alors constitué que de lais de mer et représente la partie extrême des garennes de Trépied, partie formant le tournant du littoral et l'estuaire de la Canche.

Tout le domaine du Touquet, autrefois constitué uniquement par des dunes sauvages et arides, dépendait avant la Révolution française, de l'abbaye de Saint-Josse.

Afin de fixer les dunes, compte tenu de l'ensablement grandissant, les lettres patentes royales proposent la plantation intensive d'oyats.

En 1819, l'État décide de dresser un plan précis de l'ancien domaine des moines de l'abbaye de Saint-Josse confisqué lors de la révolution. Les 1 600 hectares des garennes de Trépied, hameau de Cucq, sont estimés en 1827 et vendus le à .

Du 25 avril 1837 au 28 mars 1912

Plaque en haut de l'escalier de l'hôtel de ville.

Le , Alphonse Daloz, notaire parisien, achète ces terrains pour 150 000 francs de l'époque et plante, de 1855 à 1882, sur plus de 800 hectares de garennes dunaires dans les bas-champs picards, des pins maritimes, des peupliers et des aulnes. La forêt du Touquet va stabiliser les dunes et donner à la commune une magnifique parure. Ces 800 hectares sont toujours couverts en 2011 par cette véritable forêt.

Le premier sémaphore est installé dès 1839 et le , Étaples est desservie par la ligne ferroviaire Paris - Amiens - Boulogne. Les familles des premiers gardiens des deux phares s'installent en 1852 et donnent sa devise à la future commune : Fiat lux, fiat urbs.

Création du nom Paris-Plage

Le , Alphonse Daloz crée le premier lotissement, dessiné par Raymond Lens, géomètre à Étaples, et l'appelle « Paris-Plage », reprenant la proposition d'Hippolyte de Villemessant. Alphonse Daloz meurt en 1885, mais les constructions vont se développer.

Paris-Plage - nom officiel
Panneau de signalisation directionnelle à Trépied, hameau de Cucq.

En 1892, Paris-Plage est reconnue comme nom officiel, par les différents ministères dont le ministère de l'intérieur et par le président du conseil des ministres Émile Loubet, grâce à la volonté de M. Ernest Legendre qui dira que le parrain de la station est M. Loubet. À cette date, Paris-Plage dépend de la mairie de Cucq, qui, de fait, est la première mairie de la future station balnéaire.

L'ancienne mairie de Cucq.

En 1894, établissement des armoiries du Touquet, avec la devise Fiat Lux, fiat Urbs, par le Comte Robert de Guyencourt, héraldiste distingué, ancien président de la société des antiquaires de Picardie, membre de la société des antiquaires de France.

Toujours en 1894, le Britannique John Whitley annonce, avec grand fracas, son intention de créer une « plaisance » franco-britannique qu'il nomme « Mayville » en remplacement de Paris-Plage. Le plan qu'il propose a été dessiné par l'architecte Charles Garnier. En 1902, John Whitley et Allen Stoneham, propriétaires de la société britannique « Le Touquet Syndicate Ltd » rachètent pour la somme de 8 705 000 Alphonse Daloz, les terrains encore invendus, soit près de 1 100 hectares. Puis, John Whitley crée le second lotissement (partie du Touquet aujourd'hui à l'est du Bd Daloz) dessiné par Joseph-Louis Sanguet. La prospérité du Touquet devient indissociable de la présence britannique et l'évolution de la station se retrouve dans la diversité de son architecture.

Pour satisfaire les désirs des Britanniques, plusieurs hôtels très luxueux vont être construits en très peu de temps : Atlantic Hôtel, , , , . De même, Le Touquet va s'équiper de deux casinos et d'un grand nombre d'installations sportives, John Whitley désire faire du Touquet un « paradis des sports ». Pierre de Coubertin inaugure le « champ des sports » le .

L'année 1905 voit, en date du , le commencement du service de l'eau de Rombly, celle-ci coule désormais à Paris-Plage et alimente les villas. Un peu d'histoire, auparavant, chaque villa avait son propre puits et sa fosse d'aisance, et ce n'est qu'en 1898, après qu'une épidémie de typhus a sévi sur les plages voisines, sans doute liée à un manque d'étanchéité des fosses d'aisance, qu'il est question d'un service de distribution d'eau à Paris-Plage. Des démarches sont entreprises auprès de la société des eaux d'Airon-Saint-Vaast, mais la commune de Berck, par crainte d'un débit insuffisant, s'y oppose. C'est finalement, à 1,5 Étaples, que la société Soubitez et Soucaret, trouve une nappe souterraine, dans le vallonnement de Rombly, et que l'eau est refoulée à 40 mètres au-dessus de la mer afin d'alimenter Paris-Plage, source toujours en activité aujourd'hui. En 1908, la qualité de l'eau de Rombly ayant des vertus curatives prouvées par un rapport élogieux d'Edmond Bonjean, chef de laboratoire du Conseil d'hygiène publique de France, on crée un établissement hydrominéral. Un pavillon de dégustation, avec l'appellation source Valroy, est édifié dans le jardin, le long du parc du château, plus tard un autre pavillon de dégustation est installé avenue du Verger. L'eau embouteillée est envoyée aux malades de la région, mais aussi en Belgique et à Paris. En 1910, on évoque la création d'un établissement thermal, la Première Guerre mondiale mettra le projet en attente, il est repris dans les années 1920 mais ne verra jamais le jour.

En 1906, Louis Blériot s'installe à Paris-Plage et réalise ses premiers essais de vol au-dessus des dunes. Ce sont les débuts de l'aviation et après les essais en vol plané de Louis Blériot, Gabriel Voisin (le ) et Henri Farman (), René Caudron effectue le premier vol mécanique à Paris-Plage et fut le premier pilote à survoler la ville le ,.

Naissance de la commune du Touquet-Paris-Plage
La rue de Paris et le tramway, avant la Première Guerre mondiale.

Compte tenu du nombre grandissant d'habitants, le jeudi , la station balnéaire « Paris-Plage » est érigée en commune : « Le territoire de la commune de Cucq est divisé en deux communes qui porteront les noms de Cucq et du Touquet-Paris-Plage » (article ). Le premier maire est Fernand Recoussine et le premier secrétaire général de la mairie Oscar Butel. la nouvelle mairie est installée villa Les Moucherons angle sud-ouest des rues de Londres et de Bruxelles.

Le Casino de la Forêt, devenu « Palais de l'Europe ».
Cimetière militaire anglais dans le cimetière du Touquet-Paris-Plage

Le château d'Alphonse Daloz qui avait été transformé, en 1903, en hôtel de la Forêt, en « Château des Sports » par Pierre de Coubertin en 1904, puis en casino en 1907, est détruit en 1912 et à son emplacement est construit le Casino de la Forêt. Il ouvre sa première saison en août 1912. Durant les Années folles, il sera l'un des casinos les plus importants d'Europe : en 1927, il sera le premier casino de France par le produit de ses jeux (45 millions de francs). Ces revenus considérables vont permettre à la ville, qui en récupère 12 %, de se lancer dans des travaux très coûteux.

La Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale surprend Le Touquet-Paris-Plage en pleine prospérité. De nombreux blessés de guerre britanniques et français trouvent un refuge accueillant dans les nombreux hôtels réquisitionnés. Par exemple, le Casino de la Forêt est transformé en hôpital militaire, avec 400 lits.

La municipalité d'Ypres y élit domicile pendant les hostilités. Au total, Le Touquet-Paris-Plage a accueilli 6000 belges pendant la guerre.

Les Années folles

L'hôtel Westminster, en 2021.

C'est à la faveur de cette communion franco-britannique que la station poursuit son développement après la guerre. Les constructions reprennent, à la fois de nombreuses villas et des palaces comme l'hôtel Westminster en 1924, l'un des fleurons de l'hôtellerie touquettoise. Paris-Plage devient alors le rendez-vous de tout ce que la planète compte de personnalités. Ainsi, Noël Coward et la « smart set » anglaise, qui y passaient le week-end, ont commandé des conceptions de villas plus exceptionnelles faisant écho aux styles locaux traditionnels et ultra-modernes. L'écrivain Pelham Grenville Wodehouse a vécu au Touquet de 1934 à 1940, jusqu'à son internement par l'armée allemande.

Les constructions prennent une ampleur sans précédent. L'apogée en sera, le , l'inauguration du Royal Picardy. Cet hôtel, symbole des « Années folles », est surnommé par les Britanniques « the most beautiful hotel in the world » avec ses 500 chambres de très grand luxe. Les cent premières chambres sont occupées dès l'ouverture ! Cet eldorado balnéaire ne survivra pas à la crise de 1929. La station connaît toutefois encore quelques heures de gloire, avec notamment les séjours de Maurice Ravel.

Cette période d'entre deux guerres a vu les boutiques de luxe jouer un rôle important au Touquet-Paris-Plage. La rue Saint-Jean, à ses débuts, était la rue des commerces de luxe. Elle joint, en ligne droite, la mer à la forêt, se prolonge jusqu'à la place de l'Hermitage. Les succursales des maisons de couture parisiennes présentaient les collections en début de saison, qui ne durait que de juillet à fin septembre. Ces couturiers, joailliers, chausseurs, décorateurs qui contribuèrent à la renommée de la France, par leurs succursales au Touquet-Paris-Plage, faisaient le plus grand bonheur des habitués des grands hôtels et des casinos, ainsi que des résidents des nombreuses villas. En partant du boulevard du Docteur-Jules-Pouget (anciennement boulevard de la Mer), rue Saint-Jean :

  • au 18, Jean Labrune, chausseur sur mesure de Monte-Carlo ;
  • au 31, Au Bucheron, mobilier de Paris, rue de Rivoli ;
  • au 32, Mallah, joaillier à Paris au 88 rue du Faubourg-Saint-Honoré ;
  • au 37, Ménard, Raoul et Curly, soins de beauté, perruques et postiches, avenue de l'Opéra à Paris ;
  • au 46, G. Reynaud, joaillier expert de Monte-Carlo ;
  • au 59, la Lloyds Bank ;
  • au 66, Yvonne, fourrures, haute-couture, à Cannes, Le Majestic ;
  • au 72, La Barclays Bank ;
  • au 84, Hermès de la rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris.

puis au coin du boulevard Daloz, Le Monnier, mode, Chapeaux de Paris, Place Vendôme. avenue Saint-Jean :

  • Caillot Sœurs, robes, manteaux, avenue de Matignon à Paris, et à Londres ;
  • Farchy Amar et compagnie, joaillier de la rue Daunou à Paris ;

enfin, avenue du Verger :

  • au 7, Maurice Ariel, sacs de haut luxe, 14 rue du Mont-Thabor à Paris ;
  • au 8, Redfern, tailleur pour dames, au 8 rue Royale ;
  • Van Cleef & Arpels, joaillier à Paris et à Cannes ;
  • Kostio de War, haute couture de l'avenue Montaigne à Paris ;
  • Le Crédit du Nord;
  • , .

La Seconde Guerre mondiale

L'Atlantic Hôtel, démoli par l'occupant allemand

De 1940 à 1944, plus de 40 000 soldats allemands occupent la ville, hôtels et villas sont pillés. En 1943, ils démolissent le prestigieux Atlantic Hôtel au profit de l'organisation Todt afin d'en récupérer les matériaux qui sont envoyés en Allemagne par train. Sur chaque wagon, était inscrit « dons des français à leurs amis allemands ». Le mur de l'Atlantique est construit en 1943-1944. Deux blockhaus sont encore visibles sur la plage, au sud de la commune. La première bombe alliée tombe le . En , les bombardements alliés sont très importants et font d'immenses dégâts et de nombreux morts, dont le maire Jules Pentier.

Blockhaus au sud du Touquet-Paris-Plage, un élément de fortification du Mur de l'Atlantique

Le jeune secrétaire général de mairie de 37 ans, Fernand Holuigue, réussit, à partir de 1942, à éviter aux jeunes du Touquet-Paris-Plage, de 18 ans et plus, de partir au STO. La procédure, à mettre en place et qui est demandée par la Préfecture, consiste à convoquer les jeunes, de leur faire remplir des fiches et des questionnaires, après passage d'une visite médicale. Les dossiers complets doivent être transmis à la préfecture d'Arras, où le Préfet délivre un récépissé sous forme de carte remise à chacun des jeunes, et sur présentation de laquelle leur seront remis les tickets de ravitaillement. Toute cette procédure devant déboucher sur une convocation afin de partir en Allemagne travailler dans le cadre du STO. Sauf que les documents n'arriveront jamais à la préfecture. Après plusieurs rappels, Fernand Holuigue reçoit la liste d'un inspecteur de la préfecture et, pour une deuxième fois, la procédure est relancée... mais, de nouveau, les dossiers n'arrivent pas à la préfecture... Cette fois, en 1943, c'est Paris qui dépêche un inspecteur au Touquet-Paris-Plage, les échanges sont vifs et menaçants des deux côtés, mais nous sommes en 1943, l'espoir a changé de camp, la guerre sera bientôt finie, et « l'on se retrouvera » dit-il à son interlocuteur lors du départ de celui-ci. Enfin, un commissaire de police est dépêché en mairie du Touquet-Paris-Plage, afin d'assister à la distribution des tickets de ravitaillement, et de nouveau, des échanges vifs et menaçants des deux côtés. Finalement, aucun jeune ne partit travailler en Allemagne. Fernand Holuigue, évitera de justesse, après dénonciation, l'arrestation et la déportation.

La commune est libérée le par l'armée canadienne. On recense 106 745 mines (38 620 en ville, 54 125 dans les dunes, le champ de course et l'aérodrome, 13 800 sous les maisons et 200 dans la piscine), ce qui fit du Touquet la commune la plus minée de France.

Le renouveau

L'hôtel Royal Picardy.

Les destructions sont très importantes, l'activité reprend très lentement. Les reconstructions commencent, par exemple, le , Bernard Chochoy, secrétaire d'État à la reconstruction et au logement, inaugure les motels de la « résidence du Golf » réalisés sur les plans de l'architecte Maurice Gridaine, et construits à l'emplacement de l'hôtel du golf détruit par les bombardements.

Dans les années 1960, la station renoue avec sa population essentiellement en résidence secondaire et sa nombreuse fréquentation touristique.

En mars 1969, la ville loue pour vingt ans, la partie du casino de la forêt, hors salles de jeux, afin de réaliser la création d'un palais des congrès et permettre l'adhésion à « France Congrès ». À partir de 1970, le , Le Touquet-Paris-Plage est admis comme treizième ville congrès de France avec effet au

Le tourisme se développe à nouveau avec la construction du lycée hôtelier en 1972 à la place de l'hôtel Royal Picardy, la création en 1974 par Louison Bobet du centre de thalassothérapie, la première édition en 1975 de l'Enduro du Touquet créé par Thierry Sabine, la transformation en 1976 du Normandy en Casino des 4 saisons. Les animations tout au long de l'année font du Touquet la « Station des 4 saisons ».

Le , Le Touquet-Paris-Plage fait la une des médias à l'occasion du sommet franco-britannique qui réunit Jacques Chirac et Tony Blair. Puis en juillet 2003, le déclassement de la petite piste de l'aéroport permet le lancement du projet de l'espace « Nouveau siècle ». C'est un nouveau chapitre qui s'ouvre dans l'histoire du Touquet. En 2009, la politique événementielle de la ville est recentrée autour du sport, de la culture, de la famille et de la gastronomie ; de nouvelles manifestations sont organisées.

Pour fêter le centième anniversaire de la station le , la municipalité a cherché à en faire « la station de l'élégance », à l'image de ce qu'elle fut dans les années 1930, et a défini cent projets pour les cent ans de la commune. La station est fréquentée par les descendants de nombreuses familles bourgeoises du Nord, qui y côtoient les vacanciers en quête de cette atmosphère bourgeoise "hors-sol",.

En juin 2024, à la suite de recherches généalogiques effectuées par un service de la commune, les membres de la famille Chomette, descendants directs d'Alphonse Daloz, sont retrouvés et renouent avec l'histoire la commune et de leur ancêtre. Ils sont les invités d'honneur de la commune lors d'une réception organisée à cette occasion à l'hôtel de ville.

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