Rosoy-en-Multien
Localisation
Rosoy-en-Multien : descriptif
- Rosoy-en-Multien
Rosoy-en-Multien - dans l'ancien pays de Multien -, est une commune française située dans le département de l'Oise en région Hauts-de-France. Petit village rural de 605 habitants au dernier recensement de 2021, bien exposé au sud, Rosoy se développe par la proximité de la région parisienne avec l'aéroport de Roissy et par Meaux, la ville la plus importante de la région. Ses habitants, par décision du conseil municipal de février 2015, s'appellent les Rosaliens.
Géographie
Localisation
Le territoire, en forme d'amande, est orienté nord-sud. Ses communes limitrophes, au nombre de 7, appartiennent, au nord, au département de l'Oise, et au sud, à celui de Seine-et-Marne (voir plans ci-contre). Le village est à 3,5 Acy-en-Multien, à 20 Meaux, à 19 Crépy-en-Valois et à 60 km environ de Paris par la route, soit respectivement 3, 17, 17, 54 km à vol d'oiseau.
Géologie et relief
La commune, comme le Multien, est une cuvette géologique sédimentaire.
Ses sols sont de l'ère Tertiaire. Ils se caractérisent par des sables, calcaires et marnes. Son terroir est constitué d'un riche plateau agricole recouvert de limon. Il est coupé par un large vallon où coule la rivière de Gergogne.
Son altitude moyenne est d'une centaine de mètres avec un point culminant à 143 m au lieu-dit L'Orme plaideur.
De grands bois, de vastes prairies agrémentent les paysages de ce territoire foncièrement agricole.
Lieux-dits
Ils sont le reflet de certaines spécificités souvent oubliées du terroir. Imaginés par les Anciens pour désigner et caractériser certains endroits, leur origine peut parfois remonter au Moyen Âge.
Certains lieux sont explicites comme les Vignes, la Garenne, la Fosse aux Loups, le Fond des Forêts, l'Orme Plaideur, le Moulin à l'Huile, le Bois de Rochet, les Longues Rayes, la Pierre Sorcière, l'Eau Répandue, l'Arpent des Paresseux, Brise Dos, la Bruyère des Malades…
D'autres ont un sens moins évident comme Chantereine (là où chantent les grenouilles, du lat. *RANA), le Bois de Chaumont (mont dénudé), les Justices (lieu de justice et/ou d'exécution ?), les Chaufours (fours à chaux ?), Glatigny (dérivé du substantif glatia « glaise » ?), le Pavé de la Cornue (en forme de corne, bête à corne, femme trompée, bifurcation, récipient de bois pour porter les raisins ou vipère ?).
D'autres, encore, semblent bien mystérieux comme les Éblois, la Nacelle, la Ternaillère, Laurence, le Pont Hermand, Saulnachéron…
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Gergogne,.
La Gergogne, d'une longueur de 12 Bouillancy et se jette dans l'Ourcq à May-en-Multien, après avoir traversé six communes. Elle borde le village au sud sur toute sa longueur et son lit a été transformé. On y remarque des étangs artificiels et un canal déversoir pour le service de l'ancien moulin ; plus loin, aux limites de May-en-Multien et de Rouvres - et anciennement vers Migny, attaché partiellement à Rosoy - des cressonnières, alimentées par de multiples fontaines, sont exploitées depuis longtemps par des familles de Rosoy.
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Le village, avec au sud la Gergogne, vers 1840.
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Les étangs, avec lavoir, en amont du moulin, vers 1910.
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L'ancien moulin sur la Gergogne, vers 1920.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Sensée ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 110 bassin versant de la Marne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat intercommunal d'assainissement de Marne-la-Vallée (SIAM).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 amplitude thermique annuelle de 15,3 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Changis-sur-Marne à 16 vol d'oiseau, est de 11,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le )
- Sandre, « »
- « », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Rosoy-en-Multien
Le nom de la localité est attesté sous les formes Rosetum en 1014, Rosetum in Bria, Rosetum in Meldico puis Rozoi ou Rosoi-en-Mulcien, et enfin Rozoy ou Rosoy-en-Multien.
Ce toponyme est issu d'un gallo-roman *RAUSETU > ancien français rosoi, rosei « lieu où il y a des roseaux »,, c'est-à-dire « roselière ». Vers la Gergogne, les étangs sont encore couverts de roseaux.
En ancien français ros signifiait « roseau », le mot rosel était un diminutif, encore attesté dans certains dialectes (d'où le dérivé roselière), devenu « roseau » en français central. C'est un mot issu du vieux bas francique *raus(a). Le suffixe gallo-roman -ETU (latinisé en -etum dans les textes rédigés en latin médiéval) servait à dériver des noms de végétaux pour indiquer « un ensemble de végétaux appartenant à la même espèce ». Il est encore productif aujourd'hui sous une forme féminine issue de -ETA> -aie, d'où chênaie, hêtraie, roseraie, etc.
Les formes en -oi / -oy sont plutôt caractéristiques du nord et de l'est, les formes en -ay /-ey de l'ouest. Ainsi note-t-on Rosay en Haute-Normandie, attesté sous la forme Rausedo en 750-775, de même signification.
Un rapprochement avec le nom de la rose n'est pas justifié, bien que cette fleur figure sur la plupart des blasons des communes de type Rosay, Rosoy. Outre le fait que le terme d'ancien français rosoi, rosei « lieu où il y a des roseaux » ne soit jamais attesté avec le sens de « roseraie » dans les textes anciens, le suffixe -ETU n'est en principe jamais associé à un nom de fleur, mais au nom d'une plante, arbuste ou arbre. Ainsi le mot roseraie est-il formé sur le nom du rosier. Il n'y a en outre, pas de formation analogue dans le sud de la France, car la variante occitane rausa n'a pas le sens général qu'a le mot roseau en français et est circonscrite à une petite partie du domaine occitan.
Le Multien est un pays traditionnel du Bassin parisien, répertorié dans la grande région naturelle d'Île-de-France. La forme Rosetum in Meldico précise que le village se trouve in Meldico dont la racine est Meld (voir Meldes) avec le suffixe gaulois -ica. « Le pays de Meaux, le Multien, Melcianus, ne peut provenir que de Meldis, Meaux… ».
Migny
Le nom de ce hameau, aujourd'hui disparu, lié par l'Histoire à Rosoy, peut avoir plusieurs origines.
Il est attesté sous les formes Migni et Millies en 1250, et aussi Megny en 1620 et Milly en 1600.
Albert Dauzat, Charles Rostaing et Ernest Nègre ont vu pour Migny (Maigny, et Migné (Magnec, des formations en -acum, à partir de l'anthroponyme gallo-roman Mannius ou Magnius. Il est possible que le premier élément de Migny soit le même.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Larousse, 1963
- Graves, voir Bibliographie.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. Cit.
- (lire en ligne) p. 1261.
- Site du CNRTL : étymologie de « roseau ».
- François de Beaurepaire (Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 ISBN , OCLC 6403150), p. 130.
- Source sur l'étymologie de Multien : Michel Roblin, Petromanlalum, Saint-Clair et le Vexin, Journal des savants 1976, volume 1, numéro 1, [1]
- Longnon, Auguste, Rôles des fiefs du comté de Champagne : sous le règne de Thibaud le Chansonnier (1249-1252) / publiés d'après les minutes conservées au trésor des Chartres par Auguste Longnon, Paris, H. Menu, 1877, p. 118, 121.
- , 1620
- Extrait d'une carte de l'Île-de-France faisant partie d'un atlas des provinces de France commandé par Henri IV
- Voir :
- Voir
Histoire
La grande Histoire a oublié le village ; ne peuvent être relatés que des faits de l'histoire locale.
Chronologie
À l'époque romaine, le site est à la limite sud de la Forêt de Retz. Il est probablement défriché par les Meldes, comme d'autres sites de la vallée de la Gergogne, tel Réez-Fosse-Martin.
La commune prend forme sous Louis VI de France dit Louis le Gros, au XIe siècle. Sous l'Ancien Régime, du Moyen Âge à la Révolution, Rosoy est étroitement lié à Acy, capitale du Multien, dans la châtellenie de Meaux, mais aussi de Crépy-en-Valois, suivant la date. La paroisse, rattachée au doyenné d'Acy, est alors sous le contrôle de l'évêché de Meaux qui fait partie de l'archevêché de Sens jusqu'en 1640.
Quelques faits ou évènements :
- XIIe siècle
- c. 1166 : début de la construction de l'église. Elle est, selon la légende, consacrée par Thomas Becket alors réfugié à Sens de 1166 à 1170 (Rosoy est sur la route de Sens à Crépy que Thomas Becket visita dans ces années-là).
- 1188 : Rosoy paye l'essentiel de la grosse dîme au prieuré de Fontaines-les-Nonnes, le reste au Chapitre de Meaux.
- vers 1250 : Dans un des fiefs de la châtellenie de Meaux située alors dans le comté de Champagne, on trouve un vassal dénommé Jean de Rosoy, « domini Johannis de Roseto », avec une maison forte ; plus tard, entre 1256 et 1270, on trouvera un autre vassal dénommé Guy de Rosoy « Guy du Roset emprès Aacy... ». Dans le village, le moulin sur la Gergogne existe déjà, « in molendino de Roseto ». On trouve aussi un dénommé Pierre dans le hameau de Migny, « a domino Petro de Migni ».
- vers 1289 : Une maladrerie, peut-être située vers le bois de l'Hôtel-Dieu, est cédée au chancelier de Bourges.
- 1321 : Guillaume II de Brosses, évêque de Meaux, unit à la cure du village qui était devenu extrêmement pauvre les revenus d'une chapelle fondée au château de Boissy (sur Forfry), par Gilles d'Acy, seigneur du lieu.
- 1449 : Jehan de Laire, écuyer, seigneur de Villemeuroil, héritier du seigneur Maillart des Murs, lègue la Terre, Seigneurie… qu'il possède à « Mignis lez Rosoy », fief du Sieur d'Acy en Multien, au prieuré de Rouvres dépendant de l'église de Saint-Faron.
- 1493 : Un « ancien papier terrier relié en parchemin fait en l'année [1493, contient des] déclarations non signées des terres et héritages situés au terroir de Rozoy et de Migny ».
- 1521 : sous , pillage du Multien par une bande de déserteurs et de vagabonds. Cette même année Antoine Duprat, chancelier du même François . Il est attesté, qu'en 1557, les Duprat possèdent un hôtel seigneurial à Rosoy.
- 1587 : Administration civile : passage de Meaux à l'élection de Crépy-en-Valois, généralité de Soissons ; les Duprat sont toujours propriétaires des terres et de la seigneurie de Rosoy.
- 1609 : Sous Henri IV, sur un plan de la gruerie de Nanteuil-le-Haudouin, sont représentés, en perspective, le village de Rosoy et aussi Migny lié par l'Histoire à Rosoy ; ce sont les premières représentations connues des deux localités.
- 1613 : Antoine Gibert - fils de Guillaume, laboureur à Acy - devient receveur de Rosoy (pour le compte de Clément de Cosnac, époux de Philippa Duprat, descendante Duprat décédée en 1628 ?]. Les descendants Gibert seront receveurs, fermiers, laboureurs puis deviendront seigneurs du village en 1714, achetant la seigneurie aux seigneurs de Nery jusqu'à la Révolution. En l'an 1793, le premier maire sera un dénommé… Bernard Gibert.
- 1750 : Le coq du clocher de Rosoy est situé, par triangulation et calculs, à 24 729 toises à l'est de la méridienne de l'Observatoire de Paris et à 14 940 toises de sa perpendiculaire. Soit 56,311 km !
- 1760 : D'après le plan-terrier, on peut analyser la répartition du terroir entre les différents propriétaires : 45 % du sol appartient à la famille Gibert (Seigneur et Consorts), 15 % à l'Église (Églises, Chapitre de Meaux, Cures, Ordres religieux), 11 % aux Nobles, 3 % aux Institutions (Hôpitaux, Collèges). Les 26 % du sol restant sont détenus par les petits propriétaires au nombre de 150 (soit 80 % d'un total de 190).
- 1766 : Une partie des pentes longeant la Gergogne est défrichée et plantée après déclaration du Roi Louis XV en faveur de ceux qui rendraient à la production des terrains incultes.
- 1784 : Décès de « Louis Gibert de Rosoy, écuyer, ancien conseiller du roy, contrôleur ordinaire des guerres, [dernier ?] seigneur de Rosoy et de Migny », en son château de Rosoy décrit plus loin.
- 1802 : Rosoy est intégré au canton de Betz qui tend vers sa forme définitive.
- 1820 : Découverte de « cercueils » en pierre vers la ferme de Migny.
- 1832 : Épidémie de choléra : 11 malades, 5 morts.
- 1847 : Inondation de la Gergogne (moins catastrophique, certainement, que celle du ).
- 1887 : Une distillerie, implantée dans le bâtiment de l'ancien château, a sa cheminée d'usine avec sa date de construction en briques de couleur : 1887 !
- 1889 : Une fauconnerie existe sur le domaine de M. Paul Gervais. M. Gervais participe à l'exposition universelle de Paris. Il y est cité comme « le plus expert fauconnier de France ». Son rapace fétiche, « Auguste », un aigle doré, était dressé pour attaquer, à Rosoy, chats sauvages et renards. Il se disait même qu'il pouvait attaquer les loups !
- 1899 : Édification de l'ancienne mairie-école.
- 1914 : Bataille de l'Ourcq et combats en Multien. Dès le , les troupes du maréchal allemand Von Kluck investissent brièvement le Fond des Forêts, après avoir fait « le coup de feu » avec les troupes anglaises en retraite. Le château, alors résidence américaine, sera malgré tout pillé lors d'un premier retrait allemand. Quelques jours plus tard, deux batteries lourdes allemandes sont en position sur les hauteurs du « bois de Chaumont ». « Elles couvrent de leurs feux tout le champ de bataille des 6, 7 et de Bouillancy à Puisieux… Les Allemands avaient installé leur ambulance dans le château de M. Gervais [anciennement résidence Tortoni au centre du village] où ils laissèrent 300 blessés et une quantité énorme de munitions. » D' autres blessés sont, eux, déposés dans l'église ; un dépôt de munitions allemandes se trouvait aussi dans le Bois de Rochet.
- c.1920 : M. Gervais, installe une petite centrale électrique dans le vieux moulin. Des particuliers peuvent en profiter gratuitement.
- 1927 : Le téléphone arrive à Rosoy ; une cabine est implantée au café « La chèvre qui broute ».
- 1935 : Une carrière de grès est ouverte dans le Bois de Chaumont. Elle produit 250 000 pavés cette année-là, mais seulement 15 000 l'année suivante ; ils ne se vendent plus. La carrière fermera en 1937.
- 1994 : Inauguration de la nouvelle mairie…
-
Le château-distillerie de 1887
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Auguste, aigle doré, fauconnerie de Rosoy, 1889.
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Ancienne mairie-école de 1899.
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Le château du Fond des Forêts en 1915.
Le vieux château en 1784
Description sommaire des lieux.
Le château proprement dit comporte 4 niveaux :
- sous-sol : caves où sont stockés des vins rouge, blanc, champagne…
- rez-de-chaussée : cuisine, office, bûcher, salle à manger ayant vue sur la cour, vestibule, salon ayant vue sur cour et jardin ; hors bâtiment, une serre à côté de la cave.
- premier étage : vestibule et 5 chambres dont la no 1, qu'occupait M. Gibert, ayant vue sur cour et jardin.
- second étage : 9 chambres curieusement numérotées : 6 à 8 et 10 à 15.
Dans la cour, près de l'entrée, se tient une écurie avec 2 chevaux et des remises où on peut voir, en particulier, une chaise de maître.
Le château, déjà qualifié de « vieux » en 1784, sera abandonné par la suite au profit d'une résidence bourgeoise située dans la grande rue et futur domaine Tortoni évoqué dans le paragraphe suivant.
Rosoy vers 1848
La vie à Rosoy est connue à travers les archives (voir sur le plan du village le repérage des lieux) :
Habitat
Le village compte 79 feux pour 330 habitants, soit un peu plus de quatre individus par maison. Ces dernières sont construites en pierres de grès souvent enduites de plâtre, plus rarement en pierres calcaires. 80 % des toitures sont couvertes en chaume.
Agriculture
Le terroir, issu de l'ancien domaine seigneurial des Gibert, se partage essentiellement entre deux grands propriétaires :
- M. Charbonnier de Belloy, possède la ferme dite « du haut » ou « domaine de Scipion », construite après 1610 et avant 1760 et transformée en 1800 (rep. A), de 286 ha, 3e superficie du canton.
- M. Tortoni (marié à Adèle Charbonnier de Belloy qui lui apporta en dot l'autre partie du domaine des Gibert), possède :
- la ferme dite « du bas », ou « du Vieux Château » ou encore « du Chapitre »(rep. B), de 195 ha.
- le domaine Tortoni (rep. C), à vocation d'agrément et de chasse.
- Cultures : essentiellement des céréales, avoine 64 %, blé 34 %, etc., plus un peu de chanvre pour les besoins locaux. On peut citer pour l'anecdote la pomme de terre qui convient bien aux sols sablonneux. Rosoy en est le premier producteur cantonal. La vigne, elle, a complètement disparu.
- Animaux : chevaux de trait, env. 90 ; bovins, env. 150 ; ovins, env. 750, principalement à la ferme « du bas » ; volailles destinées à la vente sur les marchés d'Acy et de Meaux où les petits producteurs se rendent à pied, avec leur brouette !
- Salaires agricoles : 2 F / jour pour les hommes.
Industrie
L'industrie est peu florissante : on trouve un four à chaux, une tuilerie, et surtout le moulin (rep. D), sur le cours de la Gergogne, propriété de M. Tortoni. D'époque ancienne (voir année 1250), avec une chute d'eau de 4,5 m, il fonctionne 18 h / jour pour les besoins locaux et emploie un ouvrier au salaire de 2,5 F / jour.
Éducation, loisirs
Un instituteur (M. Bunelle, actif dès 1831), peu rémunéré, est chargé de former les 50 écoliers souvent absents pour cause de travaux saisonniers. Les matières enseignées sont le calcul, la lecture, l'écriture, parfois un peu de dessin, des notions d'arpentage et de plain-chant. 40 % de la population sait lire et écrire. Les loisirs (fêtes, foires…) ne sont pas décrits. On signale cependant un jeu d'arc près de la Gergogne sur le cadastre napoléonien.
Quelques professions
Arpenteur, berger, cabaretier, charretier, couvreur en paille, cuisinière, cultivateur, domestique, garde-champêtre, jardinier, maçon, manouvrier, meunier, paveur, propriétaire, rentier, sabotier, scieur de long, tuilier.
Archéologie d'aujourd'hui
Quelques repérages et fouilles ont été menés sur le territoire depuis les années 1980.
- En 1981, une fibule mérovingienne est découverte au cours d'un repérage de surface. Elle est façonnée autour d'une monnaie de bronze de la fin du .
- En 1988, dans un article sur le « cimetière médiéval », il est indiqué que l'emplacement de l'ancienne léproserie est retrouvé, là où se trouvait une ancienne briqueterie. Cette indication est succincte et pour l'instant sans références argumentées…
- Louis Graves, voir bibliographie ; sauf indications contraires dûment précisées.
- Abbé Bonno, Notice historique sur le monastère de Fontaines-les-Nonnes, Arcis-sur-Aube, Frémont, (lire en ligne), Première partie de la notice, accès direct en ligne, puis Seconde partie de la notice, accès direct en ligne.
- Christian de Bartillat, Un champ de bataille et de blé…, Paris, 1974, lire en ligne), p. 117.
- Auguste Longnon (1), Documents relatifs au comté de Champagne et de Brie, 1172-1361 : Les fiefs, lire en ligne), p. 235, art 5736.
- Longnon Auguste, 1877, op. cit., p. 116.
- Longnon Auguste, op. cit., p. 118, 121.
- Dom Toussaint du Plessis, Histoire de l'église de Meaux, tome 1 et 2, Paris, 1731, tome 1, p. 265.
- Dom Toussaint du Plessis, op. cit., tome 2, p. 257, 258.
- Manuscrit, Inventaire des biens, titres, papiers de Louis Gibert, seigneur de Rosoy, collection privée, 1784, fol. 172 v°.
- Voir : Albert Buisson, Le chancelier Antoine Duprat, Paris, Hachette, , p. 379.
- d'après un inventaire après décès d'Antoine Duprat fils, de 1557, conservé aux Archives Nationales sous la cote MC/ET/VIII/84 ; voir aussi La famille Duprat par Etienne Pattou p. 4.
- Mémoires et documents pour servir à l'histoire des pays qui forment aujourd'hui le département de l'Oise p. 38.
- Plan de la gruerie de Nanteuit-le-Haudoin, Archives Nationales, 1609.
- voir les Gibert de Rosoy ; voir surtout : Manuscrit, Inventaire des biens…, op. cit. fol. 166-168.
- Cassini de Thury, Recueil factice des introductions et des tables alphabétiques…, recueil 6, feuille de Soissons, BnF
- Voir le lien Famille Gibert, plutôt que la page Wiki Famille Gibert, page incomplète.
- Manuscrit, Inventaire des biens, titres, papiers de Louis Gibert, seigneur de Rosoy, op. cit.
- Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Exposition rétrospective, section III, arts et métiers, Fauconnerie, catalogue illustré, Paris, 1890. Voir sous Gallica. ; voir aussi Traité de fauconnerie
- Comte de Caix de Saint-Aymour, Guerre de 1914. La Marche sur Paris de l'aile droite allemande, ses derniers combats. 26 août-4 septembre 1914…, Charles-Lavauzelle, Paris, 1916, Lire en ligne
- Gervais-Courtellemont, Jules (1863-1931). Portfolio-photo-couleurs. Les champs de bataille de la Marne, récit technique et documenté. Photographies directes en couleurs et texte de Gervais-Courtellemont. [s.d.], BnF, Gallica [1]
- Source : M. Guy Barré, ancien maire.
- Rapports du préfet de l'Oise, pour les années 1927, 1935-1937.
- Manuscrit, Inventaire des biens…, op. cit.
- Graves, voir bibliographie.
- Mémoires et documents pour servir à l'histoire des pays qui forment aujourd'hui le département de l'Oise p. 38 bas.
- Bruno Foucray, Découverte d'une fibule-monnaie mérovingienne à Rosoy-en-Multien (Oise), dans Revue archéologique de Picardie Voir l'article et la fibule.
- Marc Durand, Seconde partie : Archéologie du cimetière médiéval, dans Revue archéologique de Picardie. Numéro spécial 6, 1988. Archéologie du cimetière médiéval au sud-est de l'Oise du 84).
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