Cœuvres-et-Valsery est une commune française située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France, formée par ordonnance du 29 mai 1830 par fusion de Cœuvres et Valsery.
Géographie
Cœuvres-et-Valsery se situe dans le département de l'Aisne à 50 préfecture Laon, à 15 km de la sous-préfecture Soissons et à 9 km de Vic-sur-Aisne, siège du bureau centralisateur du canton. Compiègne est à 28 Saint-Quentin à 65 Paris à 85 km.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte avec les communes environnantes
Communes limitrophes
Le territoire de la commune est limitrophe de six communes.
Communes limitrophes de Cœuvres-et-Valsery
Mortefontaine
Laversine
Cutry
Saint-Pierre-Aigle
Soucy
Montgobert
Vue du village.
Entrée de Cœuvres-et-Valsery.
La rue centrale.
Hydrographie
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le ru de Retz, le ru de Saint-Pierre-Aigle et le fossé du Grand Marais,,.
Le Ru de Retz, d'une longueur de 15 Puiseux-en-Retz et se jette dans l'Aisne à Fontenoy, après avoir traversé dix communes. Les caractéristiques hydrologiques du ru de Retz sont données par la station hydrologique située sur la commune d'Ambleny. Le débit moyen mensuel est de 0,449 . Le débit moyen journalier maximum est de 3,31 débit instantané maximal est quant à lui de 3,73 .
Un plan d'eau complète le réseau hydrographique : le plan d'eau de la commune de Coeuvres-et-Valsery (0,6,.
Climat
Pour des articles plus généraux, voir Climat des Hauts-de-France et Climat de l'Aisne.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 amplitude thermique annuelle de 15,2 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Margny-lès-Compiègne à 26 vol d'oiseau, est de 11,2 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
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Cœuvres est attesté sous les formes Cova (1159) ; Queuves (1204) ; Keuve (1235) ; Kova (1280) ; Ville de Queuve (1288) ; Cueuves (1530) ; Keuves (1550) ; Coeuves (1556) ; Ceuvres (1590) ; Cœuvre (1710).
Du latin cova grotte, creute en picard, au pluriel, « La brèche osseuse de Cœuvres » : fouillée vers 1865.
De nombreux lieux désignés grottes sont éloignés de toute cavité ; l'explication donnée par les spécialistes est qu'il existe des ruines en forme de voûte, d'où le nom donné par analogie avec les cryptes construites et généralement voûtées.
Valsery, ancien hameau de la commune, est attesté sous les formes Ecclesia Vallis-Serene (1153) ; ecclesia Beate-Marie-de-Vauseri (1189) ; ecclesia Valserene (1238) ; Wauserit, Vausseri (1265) ; Vausery (1270) ; Valseri (1270) ; Vaussery (1341) ; Notre-Dame-de-Vaulsery (1455) ; Vaulx-Sery (1504) ; Valceri, Valcery (1562) ; Valserie (1765).
↑ Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 72.
↑ Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 281.
Histoire
Origine
Les premiers actes évoquant la possession de la terre de Cœuvres dateraient du forêt de Retz. La seigneurie de Cœuvres fut démembrée au châtellenie de Pierrefonds.
| ]
En les troupes russes qui assiègent Soissons se dirigent sur Paris. Un détachement passa à Cœuvres et se livra à des actes de brutalité envers les habitants.
Le , les Prussiens pénètrent dans le village ils l'occuperont jusqu'à fin .
De nombreuses violences et pillages auront lieu pendant cette occupation.
Le maire, le baron d'Estave de Valsery sera particulièrement touché et éprouvé, il mourra des suites de ces épreuves en 1871.
Le 18 octobre 1870 le ballon monté Victor-Hugo s'envole du jardin des Tuileries à Paris alors assiégé par les Prussiens et termine sa course à Cœuvres après avoir parcouru 117 kilomètres.
Première guerre mondiale
Le
Quatre années durant, de nombreux régiments, division d'infirmiers, chirurgiens et ambulances se succédèrent au château de Cœuvres et de Valsery. Beaucoup de soldats cantonnèrent dans le village, pour prendre du repos avant de monter au front sur les tranchées de Nouvron, Vingré, Fontenoy, Vic-sur-Aisne, etc. Le bourg subira des bombardements d'artilleries et divers incendies de granges.
Mutineries de juin 1917
Articles détaillés : Mutineries de 1917 et RI.
Le 2 juin 1917, une mutinerie se déclara et les soldats « mutins » se regroupèrent dans des bois de la commune.
Puis ils se dirigent à Missy-aux-Bois où ils feront reddition le 8 juin.
Le conseil de guerre se tiendra du 23 au 25 juin au palais de justice de Soissons. 17 condamnations à mort seront prononcées. Le 4 juillet le Président de la République Raymond Poincaré commue 16 peines de mort en travaux forcés.
Seul Ruffier Joseph sera exécuté le 6 juillet 1917 à Saint-Pierre-Aigle, il repose au cimetière militaire de Vauxbuin.
Combat de Cœuvres juin et juillet 1918
Articles détaillés : Bataille de l'Aisne (1918) et Bataille du Soissonnais.
Pour relier les troupes allemandes d'Oskar von Hutier et celles de la Max von Boehn, Ludendorff lance celui-ci à l'attaque, en direction de Pierrefonds, entre les deux forêts de Villers-Cotterets et de Compiègne : après une violente préparation d'artillerie, von Boehn attaque dans la région de Saint-Pierre-Aigle et sur le plateau des Trois-Peupliers. De forts détachements réussirent à s'infiltrer dans les bois par Vertes Feuilles. Il y avait la une division d'élite : la division de cavalerie à pied du général Hennocque. Les , et cuirassiers résistèrent héroïquement, et ce ne fut qu'après un terrible corps à corps, et au prix des plus lourds sacrifices, que les Allemands réussirent à progresser jusqu'au ru de Retz.
Le 12 juin, les forces allemandes ne purent avancer du côté d'Ambleny, mais parvinrent au ravin, à l'est de Laversine, pénétrèrent dans Cœuvres, Valsery et Saint-Pierre-Aigle et rejetèrent les troupes françaises vers Montgobert. Le 13, après de terribles combats, au cours desquels elles n'avancèrent que pied à pied, elles réussirent à emporter Laversine, mais ne purent déboucher de Cœuvres ni progresser à l'ouest de la ferme Vertes Feuilles. Violemment bombardées et attaquées par les chars d'assaut, elles subirent de grosses pertes ; la 11e division bavaroise fut fort éprouvée par les obus toxiques dans la région de Cœuvres ; deux compagnies notamment, en soutien à Cutry, furent presque entièrement intoxiquées.
Le 14, les Allemands, essoufflés et décimés, étaient contenus partout. Dès le 15, les contre-attaques françaises les rejetaient de Cœuvres et de Valsery ; un bataillon du zouaves captura 130 prisonniers et 7 mitrailleuses dans Cœuvres ; le 17, la progression continua à l'est d'Ambleny, au sud de Valsery et de Montgobert ; le 28 juin, une attaque sur sept kilomètres, du sud d'Ambleny à l'est de Montgobert permit de regagner près de deux kilomètres en profondeur : les villages fortifiés de Fosse-en-Haut, Laversine, les hauteurs nord-ouest de Cutry et les croupes sud de Saint-Pierre-Aigle furent enlevées et près de 1 100 prisonniers capturés ; le lendemain, à deux reprises, les Allemands tentèrent de reprendre les positions perdues, mais se firent durement repousser. Les troupes françaises les harcelèrent sans cesse, à la fin de juin, dans la région de Saint-Pierre-Aigle ; la division allemande, très éprouvée, dut être relevée par la division, venue du front de Lens. Le 28 juin au matin, deux bataillons du régiment de tirailleurs marocains de la division d'infanterie et des chars d'assaut soutenus par l'artillerie de la division du Maroc, emportaient, le plateau de Cutry et s'emparaient de 7 officiers, 32 sous-officiers, de 164 hommes, de 25 mitrailleuses, de 5 minen[Quoi ?] et d'un canon de 77.
Puis la bataille s'éteignit à l'est comme au nord. L'offensive sur Compiègne était définitivement enrayée.
Les pertes françaises et américaines s'élèvent à 35 000 hommes, on estime que les pertes allemandes sont beaucoup plus élevées. Ludendorff, qui souhaite de plus en plus marquer une victoire décisive, prévoit une cinquième offensive ailleurs sur le front occidental.
Cette offensive de la 2e bataille de la Marne, provoqua par ces violents combats d'artilleries et de chars
la destruction presque totale du village. Château, église, mairie, écoles, commerces, fermes et maisons d'habitations tout n'était plus que ruines.
Généalogie
Article détaillé : Famille d'Estrées.
Cette brève généalogie donne à ce lieu un lien familial de la terre de Cœuvres à une dame de la cour très proche du souverain Henri IV :
Jean d'Estrées, seigneur de Valieu et de Cœuvres, né en 1486, chevalier de l'Ordre du Roi, élevé page de la reine Anne de Bretagne, rendit des services signalés dans les armées, sous le roi François Ier.
Henri II lui donna la charge de maître et capitaine général d'Artillerie, par lettres du 9 juillet 1550. Il fut capitaine de Folembray en 1556, servit à la prise de Calais en 1558, et mourut en 1567.
Il portait pour armes : écartelé au 1 et 4 fretté, d'argent et de sable ; au chef d'or, chargé de 3 merlettes de sable (qui est d'Eestrées) et au 2 et 3 d'or, au lion d'azur, couronné et lampassé de gueules (qui est de la Cauchie).
Il avait épousé Catherine de Bourbon, fille aînée de Jacques de Bourbon, bâtard de Vendôme, seigneur de Bonneval, de Ligny et de Lambercourt, et de Jeanne de Rubempré, en reconnaissance de ce qu'en une rencontre il avait sauvé la vie à ce seigneur de Bonneval, que les ennemis avaient renversé par terre. Il eut :
1) Antoine
2) Françoise mariée à Philippe de Longueval, seigneur de Haraucourt et de Cramail, chevalier de l'Ordre du Roi, maître de la Garderobe d'Antoine de Bourbon, roi de Navarre, mort en 1610, âgé de 107 ans.
3) Barbe, mariée en 1) à N... de Pymont, seigneur de Bulleux, en 2) à Jean de Broc, seigneur de la Cour de Broc et de la ville aux Fouriers ; et en 3) à René de Vendômois, seigneur de Chamarain.
Antoine d'Estrées, 4e du nom, portait : écartelé au 1 et 4 (qui est d'Estrées) ; au 2 de Bourbon, au bâton de gueules péri en bande, chargé d'un bâton d'argent péri en barre ; et au 3 de la Gauchie.
Il fut gouverneur, sénéchal et premier baron du Boulonnois, vicomte de Soissons et de Bersy, seigneur châtelain et marquis de Cœuvres, chevalier des Ordres du Roi à la première création, de l'an 1578, gouverneur de la Fère, de Paris et de l'Île de France, pourvu au Camp de Pas en Artois en 1597 de la charge de grand-maître de l'Artillerie de France, que son père avait possédée. Il en donna sa démission en 1599, et avait épousé à Chartres, le 14 février 1559, Françoise Babou, seconde fille de Jean Babou, seigneur de la Bourdaisière, comte de Sagonne, maître de l'Artillerie de France, et de Françoise Robertet. Elle fut tuée à Issoire en Auvergne, dans une émeute pendant les guerres de la Ligue, le dernier décembre 1593.
Gabrielle d'Estrées était mariée à Nicolas d'Amerval, seigneur de Liencourt près Nesle en Picardie, gouverneur de Chauny, duquel elle fut séparée.
Elle fut depuis favorite du roi Henri IV, qui la fit marquise de Monceaux, ensuite duchesse de Beaufort, par lettres du 10 juillet 1597. Elle en eut plusieurs enfants, et mourut le samedi avant Pâques 1599.
↑ Poquet, Alexandre (1808-1897). Auteur du texte, « », sur Gallica, 1856 (consulté le 20 septembre 2018).
↑ Ballon N° 17 : « Le Victor-Hugo »
↑ Denis Rolland, La Grève des tranchées - Les mutineries de 1917, Editions Imago, ISBN , lire en ligne), p. 198-215
↑ Dictionnaire de la noblesse
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