Manicamp
Localisation
Manicamp : descriptif
- Manicamp
Manicamp est une commune française située dans le département de l'Aisne, en région Hauts-de-France.
Géographie
Situation
Manicamp se situe à 3 kilomètres à l'est de la frontière administrative entre les départements de l'Aisne et de l'Oise.
Plus communément, le village de Manicamp est à 8 kilomètres au sud de Chauny et à 7 kilomètres au nord de Blérancourt.
Accès
La route départementale 6 qui passe par le bourg rejoint les communes voisines de Bichancourt au nord-est et Bourguignon-sous-Coucy au sud, puis sans être passée par le bourg, la commune de Besmé. La route départementale 922 quant à elle rejoint Quierzy à l'ouest.
Communes limitrophes
Sa situation par rapport aux communes voisines peut se résumer au tableau ci-dessous :
Marest-Dampcourt | Abbécourt | Bichancourt | ||
Quierzy | N | |||
O Manicamp E | ||||
S | ||||
Bourguignon-sous-Coucy | Besmé | Saint-Paul-aux-Bois |
Relief et géomorphologie
La commune est relativement plate avec un minimum de 38 mètres d'altitude sur le nord de la commune et un maximum de 69 mètres au sud.
Plaine alluvionnaire au niveau de l'Ailette.
Hydrographie
Réseau hydrographique
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par le canal de l'Oise à l'Aisne, le canal latéral à l'Oise, l'Oise, l'Ailette, divers bras de l'Ailette, le ruisseau du Ponceau, le canal 01 de la commune de Manicamp, le fossé 01 de la commune de Camp, le fossé du Maupas, le ruisseau de Marizelle, divers bras de l'Ailette, divers bras de Marizelle,,.
Le canal de l'Oise à l'Aisne passe au nord de Manicamp. Il s'agit d'un canal à bief de partage au gabarit Freycinet reliant les vallées de l'Oise et de l'Aisne qui relie les communes d'Abbécourt et de Bourg-et-Comin en passant sous le tristement célèbre « Chemin des Dames ».
Le canal latéral à l'Oise est un canal de gabarit Freycinet qui dessert l'est de la Picardie. D'une longueur de 34 canal de Saint-Quentin (depuis Chauny) à l'Oise canalisée à hauteur de Janville.
L'Oise prend sa source en Belgique, à 309 altitude, dans l'ancienne commune de Forges et se jette dans la Seine à 20 mètres d'altitude, au Pointil en rive droite et en aval du centre de Conflans-Sainte-Honorine dans le département des Yvelines. D'une longueur 341 kilomètres, elle est presque entièrement navigable et bordée de canaux sur 104 kilomètres.
L'Ailette, d'une longueur de 59 Sainte-Croix et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Quierzy, après avoir traversé 36 communes.
Le ruisseau du Ponceau, d'une longueur de 10 Blérancourt et se jette dans l'Ailette sur la commune, après avoir traversé six communes.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Oise moyenne ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 013 bassin versant de l'Oise moyenne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE est, en 2024, encore en élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte du SAGE Oise-Moyenne (SMOM).
La qualité des cours d'eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l'eau et l'Agence française pour la biodiversité.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l'année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 amplitude thermique annuelle de 14,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Chauny à 6 vol d'oiseau, est de 11,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
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- « », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le )
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- « », sur https://www.gesteau.fr/ (consulté le )
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Menencamp en 1135 (retrouvé dans un acte de Simon de Vermandois, évêque de Noyon : « apud Menencamp, ortum »), Mainechamp en 1252, Meninchamp en 1312, Manicamps en 1436 ou encore Magnicamp en 1575.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -champ, sous sa forme picarde -camp (cf. ligne Joret). Les formes anciennes hésitent entre l'adjectif roman maine « grand » (issu du gallo-roman MAGNU) et un anthroponyme, mal identifié *Menen.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 430
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Op. cité.
Histoire
De la difficulté des recherches documentaires
La Révolution de 1789 et surtout la Première Guerre mondiale ont rendu la recherche documentaire sur l'histoire de Manicamp difficile. Le village a en effet été entièrement rasé en 1917, détruisant ainsi une partie des archives. Les archives départementales de l'Aisne ont également connu de nombreuses disparitions lors du premier conflit mondial.
Des copies et interprétations de vieux documents sur Manicamp ont été réalisées par M. l'abbé Carlet, décédé en 1886. Ses notes ont été rassemblées et ont fait l'objet de nombreuses éditions, notamment par la Société archéologique et historique de Noyon. C'est grâce à ces notes qu'une grande partie de l'histoire de Manicamp est aujourd'hui connue.
Moyen Âge
Le prieuré de Notre-Dame-en-Faves
Au Moyen Âge, il existait, non loin du village de Manicamp, un prieuré de l'Ordre de Cluny dénommé Notre-Dame-en-Faves dont il est fait mention en 1247 dans un acte du sous-prieur du prieuré de Lihons-en-Santerre dont il dépendait. Il était situé dans le bois de Fèves selon toute vraisemblance. En 1410, il est encore fait mention de ce prieuré dans un acte du chapitre général.
Époque moderne
Le prieuré est recensé dans le pouillé de 1572. Il est identifié avec le lieu-dit la Chapelle-en-Fèves qui figure sur la carte de Cassini. Un bail à ferme confirme son existence en 1789.
En 1777, Thomas Blaikie réalise un jardin pour M. de Lauraguais.
Époque contemporaine
Un village de tisserands et de fileuses
Manicamp était un village de tisserands et de fileuses jusqu'à la première moitié du .
L'incendie de 1808
Dans la journée du , un enfant jette une braise sur un tas de fumier. Le feu saisit le tas et se propage sur les bâtiments du village, recouverts pour la plupart d'un toit de chaume. Le chaume étant un très bon isolant mais aussi un très bon combustible, le feu détruit 486 bâtiments de toutes sortes ainsi que 126 maisons. Les pertes furent à l'époque estimées à 600 000 francs. Les archives départementales de l'Aisne conservaient un dossier sur ce désastre. Malheureusement, il disparut pendant l'occupation allemande de 1914-1918.
L'arrivée d'un service postal et du télégraphe
Le premier , Manicamp est dotée d'un bureau télégraphique relié à Chauny. Le , la commune possède son propre bureau de poste, rattaché à Quierzy.
L'immeuble des postes et du télégraphe est malheureusement détruit pendant la Première Guerre mondiale, comme nous le verrons plus bas. Ce n'est que le que ces services de communications rouvrent, dans un immeuble tout neuf.
Au début du Sinceny.
Le chemin de fer
La Première Guerre mondiale
L'Aisne a été le lieu de combats intensifs durant la Première Guerre mondiale. Manicamp était non loin de la ligne de front. La période 1914-1918 a été chaotique pour le village.
- Premiers coups de feu
Du 29 au , c'est-à-dire à peine un mois après la déclaration des hostilités, a lieu la bataille de Guise. Des coups de canon sont entendus à Manicamp, mais sans plus. Le , deux espions allemands circulent dans Manicamp et se renseignent, notamment sur les points stratégiques (Oise, etc.). Les ponts sur l'Oise et sur le canal sont dynamités par les Français pour empêcher l'avancée ennemie. Le lendemain, les Français franchissent l'Ailette et les Allemands entrent dans Manicamp. Après la bataille de la Marne, qui se termine par la victoire française, l'occupant fait mouvement.
- Le village occupé
La situation se renverse. Le , les Allemands entrent dans Manicamp et s'y installent. Les habitants sont contraints de cacher leurs aliments et de ne plus sortir. Une kommandantur s'installe. Les jeunes Manicampois susceptibles d'être appelés aux côtés de l'armée française sont envoyés à Chauny et faits prisonniers. À partir de , les hommes de 18 à 60 ans sont appelés à des corvées : entretien des routes, moissons, etc. Ils doivent répondre à deux appels journaliers. L'année 1916 est celle du pillage de Manicamp par l'occupant. Vin, laine, caoutchouc, etc. Les Allemands emportent également toutes les pièces de métal qu'ils peuvent trouver dans le but de contribuer à l'effort de guerre : poignées de portes en laiton, cuivre, étain, etc. Ils emportent également les cloches de l'église. En , un hiver rude s'installe. L'ennemi emporte tous les matelas du village.
- Le village évacué et libéré
Le , 180 Manicampois de moins de soixante ans sont évacués vers Hirson. Les notables du village sont évacués huit jours plus tard. Le , les Manicampois de plus de soixante ans sont évacués dans un moulin à Appilly. L'armée française entre dans Manicamp le et assiste à un terrible spectacle. Les militaires découvrent un village pillé et totalement incendié. Aucun bâtiment ne subsiste ; il ne reste que des ruines. Les digues du canal et de l'Oise avaient été également éventrées par les Allemands pour couvrir leur retraite. C'est ainsi que disparaissent de nombreuses pièces d'archive. L'Ailette fut la zone de stationnement de troupes françaises, et plusieurs unités différentes se succédèrent dans la commune, pour relever leurs compagnons.
Toutefois, le , lors de la dernière grande attaque allemande du printemps 1918, les Manicampois, revenus moins d'un an plus tôt dans leur village, doivent évacuer d'urgence vers Crèvecœur. Ils ne rentreront qu'en 1919, quelques mois après la signature de l'Armistice.
Le régiment d'infanterie (Paul Tuffrau tient alors l'Oise et l'Ailette à Manicamp jusqu'à la fin . L'homme de lettres mentionne ces combats dans son journal.
Manicamp est définitivement libérée le par le régiment d'infanterie : le village est pris vers 7 h avec une trentaine de prisonniers (JMO .
Entre-deux-guerres
- 1919
- Un nouveau départ pour Manicamp
Nous venons de voir que le village a été totalement rasé en 1917 à cause des conflits de la Première Guerre mondiale.
- Abris, baraquements provisoires
Les habitants rentrent en 1919 et doivent occuper des abris provisoires, faits à la sauvette avec les matériaux trouvés sur place. Certains de ces abris subsistent encore aujourd'hui (photo ci-contre). Il s'agit ici d'un « métro », sorte de petit couloir constitué d'une tôle autour de laquelle des pierres et débris des ruines ont été empilés. On ne tient pas debout dans un « métro », mais les Manicampois devaient surtout s'abriter des intempéries le plus rapidement possible.
Peu après, des baraques en bois puis en briques sont construites. À partir de 1920, le village se reconstruit. Le matériau principal est la brique, différente de la pierre de taille (calcaire) utilisée avant les destructions. Beaucoup de maisons du village datent de cette époque et sont encore habitées aujourd'hui.
La Seconde Guerre mondiale
En 1940, tandis qu'une nouvelle fois le village est évacué, d'importants combats vont s'y dérouler.
- 1940
- Nouveaux combats sur l'Ailette
En 1940, la commune est un haut lieu de la bataille de l'Ailette.
En mai-, Manicamp est sur la « ligne Weygand » et tenue par la division d'infanterie d'Afrique, dont le régiment de tirailleurs algériens constituait, avec le 17e RTA et le 9e zouaves, l'infanterie.
Début juin, le .
- Racinet, Philippe, « Bretigny, Quierzy et Notre-Dame-en-Faves : trois prieurés clunisiens au nord du diocèse de Soissons (DOI 10.3406/pica.1989.1566, lire en ligne , consulté le ).
- D'après : Notice historique sur Manicamp, d'après les notes de M. l'abbé Carlet, par Alfred Ponthieux et Jules Bouzard, tous deux membres de la société historique et archéologique de Noyon.
- « », sur Google Docs (consulté le ).
- 1914-1918. Quatre années sur le front. Carnets d'un combattant. Imago, 1998.
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Manicamp dans la littérature
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