Breny
Localisation
Breny : descriptif
- Breny
Breny est une commune française située dans le département de l'Aisne en région Hauts-de-France
Elle se rattache à l'arrondissement de Soissons et au canton de Villers-Cotterêts
Depuis 1994, elle constitue avec les vingt-cinq autres communes de ce dernier la communauté de communes du canton d'Oulchy-le-Château
Ses habitants s'appellent les Bernois et les Bernoises. Placée au centre ouest du plateau du Tardenois et arrosée par la rivière Ourcq, la commune de Breny est tournée vers l'agriculture
C'est ce qui modèle son paysage : les grandes étendues cultivées sur les hauteurs alternent avec les bosquets et le corridor forestier de la rivière
La région abonde en sources et en rus. Le site de Breny est occupé depuis le Néolithique
Riche d'histoire antique et médiévale, ce village vieux de deux mille ans abrite plusieurs monuments et objets d'intérêt, classés ou inscrits, ainsi qu'une imposante nécropole gallo-romaine et mérovingienne de 2 200 tombes. Plusieurs éléments concordants semblent indiquer que le centre de la localité occuperait l'emplacement du palais disparu de Brennacum cité par Grégoire de Tours, villa de plaisance édifiée par le roi Clotaire Ier, fils de Clovis.
Géographie
Localisation
Les coordonnées géodésiques du village de Breny (repère IGN de la mairie) sont :
- 3° 20' 57,5" de longitude E et 49° 11' 08,7" de latitude N selon le système RGF93 (ellipsoïde : IAG GRS80) ;
- 673,82 E et 165,56 N selon le système NTF (projection Lambert).
L'altitude varie entre 82 . Ce qui — compte tenu de la taille modeste de la commune, 4,52 — laisse entendre un paysage animé et une déclivité notable par endroits : un des lieux-dits de Breny est ainsi dénommé, non sans quelque exagération, la Montagne.
Communes limitrophes
Oulchy-la-Ville | Oulchy-le-Château | |||
Montgru-Saint-Hilaire | N | Armentières-sur-Ourcq | ||
O Breny E | ||||
S | ||||
La Croix-sur-Ourcq |
Géologie et paysages
Géologiquement, Breny appartient au plateau du Tardenois, vaste massif ondulé s'étendant au sud de l'Aisne et débordant sur le département de la Marne. Dans ce secteur, se développe une couche de sols argilo-calcaires, caillouteux par endroits, sur une importante base de calcaire grossier. Il y a 45 millions d'années, à la période dite du Lutétien, la mer s'étendait jusqu'à cette extrémité orientale du Bassin parisien. Le calcaire de la région, jaune clair, tendre mais présentant la particularité de durcir à l'air, est donc riche en fossiles. La commune de Breny est d'ailleurs répertoriée comme gisement du Lutétien par le Muséum national d'histoire naturelle.
Le long de la vallée de l'Ourcq qui traverse la commune, l'érosion du calcaire a provoqué par endroits la formation de petites falaises - quinze à vingt mètres au plus - dont la couleur jaune pâle tranche sur la végétation luxuriante. Celles-ci sont creusées de grottes, appelées « creuttes » ou « creutes » en patois picard, aménagées par l'homme depuis des temps immémoriaux : l'une d'elles a abrité une sépulture collective au Néolithique (cf. infra, Préhistoire). Le ruissellement du lierre, le mystère ombreux de ces espaces troglodytes font parfois irrésistiblement penser aux paysages pré-romantiques d'Hubert Robert.
Sur les hauteurs du plateau, s'étale la grande culture dans un parcellaire vaste, géométrique et mollement ondulé, à peine interrompu par la tache sombre de quelque bosquet touffu ou la ligne de végétation bordant un petit ru.
Hydrographie
Au point le plus bas de la commune, coule l'Ourcq. Sa pente est peu prononcée. Dessinant de nombreux méandres, la rivière alterne ici radiers à courant vif et mouilles paresseuses. Elle est non navigable, non flottable, donc non domaniale : le lit et les berges, aux endroits bordant les propriétés particulières, sont privés.
Son lit mineur est aujourd'hui bien défini mais il n'en fut pas toujours ainsi. Jusqu'au Moyen Âge, la faible déclivité de l'Ourcq en faisait une région de marais. Quelques toponymes en conservent le souvenir : au centre même du village, le lieu-dit situé au pied de la terrasse de l'église dominant la rivière est toujours dénommé le Marais, bien que depuis longtemps terre ferme et boisée de feuillus.
Les crues sont rares et les berges suffisamment fixées par une ripisylve naturelle pour limiter leur érosion. On note la présence abondante de l'aulne glutineux, du frêne élevé, du saule blanc pour la strate arborescente, du noisetier pour la strate arbustive, d'un cordon fourni de plantes hélophytes comme diverses espèces de laîches pour la strate herbacée. Ce corridor forestier qui accompagne la rivière constitue un ensemble fragile et facilement altérable, comme toute ripisylve : outre une attention soutenue, il devrait nécessiter l'information, voire l'éducation des riverains.
L'Ourcq s'enrichit d'un affluent « officiel » en traversant Breny - le ru de Chaudailly - mais bien d'autres petits ruisseaux s'y jettent. Le pays compte en effet de nombreuses sources. L'une d'elles, particulièrement peu chargée en nitrates (données et réf. en attente) alimente en eau potable toute la commune qui assure elle-même la distribution.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 15,4 . Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Blesmes à 18 vol d'oiseau, est de 10,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Environnement
- Le marais de Montchevillon
Breny partage avec quatre communes limitrophes une Zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de 191 ha. Le site concerne le marais de Montchevillon, un des derniers de la région, dont une partie se situe sur le territoire de Breny, et le bois de Lud qui en assure la protection par la filtration des eaux de ruissellement.
L'ensemble du marais est installé sur une tourbe enrichie d'alluvions du quaternaire. Il présente une intéressante mosaïque de milieux ouverts - ensembles de roseaux, de laîches, de marisques - favorables à la faune aviaire palustre. Parmi les espèces pouvant y être observées : le (potamot coloré), espèce protégée en France, la fougère spécifique des roselières de milieux tourbeux Thelypteris palustris (thélyptéride des marais), le Cladium mariscus (marisque) en forte régression en Picardie, le (laiteron des marais) également devenu rare en région picarde, l'orchidée sur les coteaux montant vers le bois, etc. Cette zone est fréquentée, entre autres, par la bouscarle de Cetti, petite fauvette fort discrète, et la pie-grièche écorcheur inscrite à la directive oiseaux.
Selon les observations du Conservatoire des sites naturels de Picardie, le site est malheureusement menacé, notamment par des travaux de drainage profond et le développement intensif de la culture du peuplier (les peupleraies représentent aujourd'hui plus de la moitié de la surface du marais) qui assèchent les roselières. En 1996, le Conservatoire constatait déjà la perte d'une grande partie d'espèces protégées.
- Repère L.A.03-30B du Service de géodésie et nivellement de l'IGN situé en soubassement du mur de façade de la mairie donnant sur la D79, à 0,36 m du sol et 6,72 m de l'extrémité sud-ouest. Altitude du repère : 90,518 m. Toute remarque concernant la disparition ou le mauvais état de ce repère doit être signalée au Service de géodésie et nivellement : sgn@ign.fr
- Fiche du repère géodésique L.A.03-30B sur le site de l'Institut géographique national
- Breny sur le site de l'Institut géographique national
- La taille moyenne d'une commune en France métropolitaine est de 14,88 km2.
- Les collections du Lutétien sur le site du Muséum national d'histoire naturelle
- Les fluctuations saisonnières de débit sont généralement modérées, avec des hautes eaux hivernales de décembre à mars (le maximum est observé en janvier) et des basses eaux entre juin et septembre. Quand elles se manifestent, les crues restent d'importance moyenne et la rivière investit rarement son lit majeur. La commune de Breny est cependant inscrite au Plan de prévention des risques d'inondation et de coulées de boue entre les communes de Gandelu et Vézilly. Télécharger le Dossier départemental sur les risques majeurs (DDRM) sur le site de la préfecture de l'Aisne
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- Montgru-Saint-Hilaire, Oulchy-la-Ville, Oulchy-le-Château et Rozet-Saint-Albin.
- Les ZNIEFF sont des secteurs présentant de fortes capacités biologiques dans un bon état de conservation. Leur inventaire est un des éléments majeurs de la politique de protection de la nature. Cette mission est dévolue aux différentes directions régionales de l'Environnement (DIREN).
- Présentation de la Znieff marais de Montchevillon et bois de Lud, Conservatoire des sites naturels de Picardie, rédaction : O. Bardet. Fiche mise en ligne sur le site de la DIREN Picardie
- "Le site à d’ores et déjà perdu une grande partie de sa flore remarquable, comme l'atteste la disparition de Liparis loeselii, de Spiranthes aestivalis, d' Eriophorum latifolium, d' Eriophorum gracile, de Cyperus flavescens, de Cyperus longus, de Carex limosa, (…) cités par d’anciennes publications." Conservatoire des sites naturels de Picardie, op. cit.
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Berny en 1654.
Métathèse de Berny.
- Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l’Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 39.
Histoire
Préhistoire
La présence de l'homme est attestée à Breny dès le Néolithique (Ve-IIIe millénaires av. J.-C.) grâce à l'existence d'une sépulture collective de cette période. Celle-ci fut découverte fortuitement entre 1936 et 1939 (date à préciser) à l'occasion de la construction d'un pont : afin d'extraire des matériaux de remblai, les terrassiers éventrèrent une falaise et mirent au jour, dans une ancienne grotte, une « caverne sépulcrale » abritant soixante à soixante-dix corps « rangés en deux lignes, entassés les uns sur les autres, les pieds contre les plus longues parois ». Certains crânes présentaient des traces de trépanation après décès. À l'époque de cette découverte, la préservation de vestiges du Néolithique ne paraissait sans doute qu'une donnée négligeable et les travaux de construction du pont reprirent sans tarder : la caverne fut complètement détruite et la plupart des squelettes s'en allèrent combler le remblai de l'ouvrage d'art. Selon l'historien Bernard Ancien qui a pu les observer, une trentaine de crânes fut toutefois épargnée et portée au cimetière de Breny, mais l'emplacement de l'inhumation n'a pas été noté et nul ne s'en souvient aujourd'hui au village.
L'occupation du site de Breny est vraisemblablement antérieure au Néolithique. Toute cette région du Tardenois a en effet donné son nom à une culture du Mésolithique (XIe-Ve millénaires av. J.-C.), le Tardenoisien, célèbre pour son industrie de microlithique. Ainsi, le site de la Sablonnière à Coincy-l'Abbaye, qui a livré des micro-silex d'une grande qualité d'exécution - au point qu'on parle d'un « style de Coincy » - n'est distant de Breny que d'à peine huit kilomètres. On peut d'autre part raisonnablement considérer que le cours alors marécageux de l'Ourcq, par la présence du gibier d'eau, ait pu attirer les chasseurs et archers du Mésolithique. Si ces suppositions sont fondées, précisons cependant qu'aucune trace matérielle de cette présence n'a été mise au jour jusqu'à présent.
L'époque gallo-romaine
Présence d'une nécropole gallo-romaine et mérovingienne sur la commune.
-
Gallo-romain,
-
sur un dessin
-
de Pilloy.
Le Moyen Âge
Dans la recherche de la localisation de la villa Brennacum, ancien palais royal mérovingien où ont vécu les rois et ses fils et , les historiens l'ont située à Braine, à Bargny, à Brétigny, puis, en 1875, à Berny-Rivière d'après Auguste Longnon. La découverte d'un cimetière de 2 200 tombes à Breny, au lieu-dit « Le Martois » utilisé entre le Bas-Empire et le .
L'Ancien Régime
La guerre de 1914-1918
La guerre de 1939-1945
- "Le lieu de ces découvertes se situe au nord de l'Ourcq, à l'entrée de la vallée du ru de Chaudailly, lieudit les Boves du Beau-Moulin". Bernard Ancien, La caverne sépulcrale néolithique de Breny, in Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, tome septième, 4e série, 1936 à 1939, p. 270.
- B. Ancien, op. cit., p. 270.
- "Après la mort, les parents du défunt prélevaient un disque sur la boîte crânienne, pièce dont on faisait peut-être une amulette. Il est curieux de remarquer qu'ici, ces rondelles ont été prises en des endroits différents : l'une sur le sommet du crâne, chez un autre sur l'os frontal, ailleurs sur les pariétaux. Enfin, la boîte crânienne la plus curieuse est scindée en deux ayant subi trois trépanations accolées : l'une, impressionnante par sa longueur, ayant la suture du sommet comme ligne médiane, et cantonnée de deux autres englobant presque la surface des pariétaux." B. Ancien, op. cit., p. 272.
- "Le style de Coincy. La Sablonnière, Coincy-l'Abbaye, Aisne, site éponyme du Tardenoisien et du Mésolithique (fouilles R. Daniel). Lamelles généralement courtes (3 à 4 cm), très minces (2 à 3 mm), la plupart à deux pans, aux arêtes sinueuses et bifurquées, à talon mince, portant les traces de la préparation du bord (petites retouches ou petits esquillements) et toujours plus étroit que la lamelle, à bulbe peu développé, angle d'éclatement voisin de 90°." Jean-Georges Rozoy, Ardennien et Tardenoisien, convergences et différences in La Préhistoire au quotidien, éd. Jérôme Millon, Grenoble 1995.
- Frédéric Armand, « Localisation d'un palais royal mérovingien dans l'Aisne. La villa Brennacum », dans Revue archéologique de Picardie, 2005, )
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Breny dans la littérature
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