Rothau

Localisation

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Rothau : descriptif

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Rothau

Rothau est une commune française du département du Bas-Rhin, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Située en rive droite de la vallée de la Bruche, dans le vallon de la Rothaine, à proximité de Schirmeck, dans l'ancien comté du Ban de la Roche, Rothau garde l'allure d'une petite ville qui a connu une forte activité industrielle, d'abord centrée sur les mines de fer et les forges, puis sur le tissage et les filatures.

Géographie

Localisation

Située dans la vallée de la Bruche, Rothau forme avec La Broque (incluant les annexes Vipucelle et La Claquette) et Schirmeck une agglomération de plus de 5 000 habitants.

Représentations cartographiques de la commune
Mairie
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes.

Rothau se situe exactement au centre de la communauté de communes de la haute vallée de la Bruche.

Rothau est l'unique des anciennes annexes du Ban de la Roche à avoir aujourd'hui une population supérieure à 1 000 habitants. Des localités incluses dans les anciens cantons de canton de Saales et de Schirmeck réunis, ce qui fait ainsi 23 communes, Rothau est la quatrième en nombre d'habitants, derrière La Broque, Schirmeck et Wisches.

Si Rothau subit aujourd'hui une légère baisse de sa population, la fermeture de l'usine textile Steinheil, en 2005, en est la principale cause. Cette structure, implantée dans la commune durant plus d'un siècle, était une source d'emploi importante dans la vallée de la Bruche.

Sa surface inclut la rive Est de la Bruche. L'agglomération se situe de part et d'autre de la Rothaine, mais le reste du territoire continue de s'étendre au Sud de cette rivière, et s'arrête avant d'atteindre les vallées de Solbach et de Wildersbach. Comme dit plus haut, Rothau est une ville centrale, avec systématiquement un village à proximité, quel que soit son azimut. Cela rend son territoire très limité.

Pour résumer, à l'échelle locale, Rothau a une population élevée pour une superficie qui n'est pas des plus grandes de la vallée. Cela classe cette commune comme la plus dense de ses environs (à l'échelle du canton de Mutzig, elle est derrière Mutzig et Villé).

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Rothau
La Broque Schirmeck, Barembach Barembach, Natzwiller
La Broque Rothau Wildersbach
La Broque, Solbach Solbach Wildersbach

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Bruche et le ruisseau la Rothaine,.

La Bruche, d'une longueur de 77 Urbeis et se jette dans l'Ill à Strasbourg, après avoir traversé 37 communes.

Réseau hydrographique de Rothau.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,7 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Belmont », sur la commune de Belmont à 5 vol d'oiseau, est de 7,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 341,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 30,9 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  2. Sandre, «  »
  3. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Histoire

La première mention de Rothau est de 1398 (Roto). La localité faisait partie de l'ancienne seigneurie du Ban de la Roche dont elle était la capitale administrative au château de la Roche à Bellefosse) et siège des paroisses du Ban de la Roche.

Temps modernes et legs religieux

La localité a également été à partir du Veldenz.

La guerre de Trente Ans (1618-1648) ne semble avoir affecter le Ban de la Roche que vers 1633. Quoique le secteur de Rothau ne fut touché qu'à une date relativement tardive de ce long conflit, celui-ci causa de nombreux dégâts notamment sous forme de pillages. Les exploitations agricoles et minières furent de même très endommagées, par les passages de soldats puis de pillage. En 1648, Rothau comme une grande partie de l'Alsace est cédée au royaume de France. Au famille de Dietrich et concurrent des Forges de Framont-Grandfontaine .

Rothau fut une localité de confession protestante puisqu'elle avait été autrefois une composante communautaire du Ban de la Roche. Étant toutefois située au plein centre de la vallée de la Bruche, à la croisée de celle-ci avec la vallée de la Rothaine comprenant trois localités en amont ; Rothau a vu très vite augmenter sa population avec, notamment, les installations de forges et, plus tard, de filatures. Rothau est dès lors devenue une commune biconfessionnelle, à la fois protestante et catholique.

De 1725 à 1863, Rothau eut ainsi la particularité d'être une commune disposant d'un simultaneum, c'est-à-dire d'une église unique affectée aux deux confessions, catholique et protestante. Des horaires furent établis afin que les habitants puissent y pratiquer leur culte. Cette pratique du simultaneum faisait de Rothau une exception pour le territoire vosgien, dans lequel la confession catholique était largement dominante. Il fallut attendre l'arrivée du curé Charles Lamy, en 1837, pour changer les choses. Il demanda l'avis des habitants quant à la pratique du simultaneum. Contrairement à d'autres cas, ceux-ci ne se disputaient pas l'édifice, mais pensaient cependant que cette situation ne pouvait durer. En effet, des situations conflictuelles ont déjà eu lieu lorsque les horaires d'église, changeants, n'étaient pas toujours précisés. Notons que l'église catholique est caractérisée par une longue appartenance au doyenné d'Obernai dans le diocèse de Strasbourg

Ainsi dans les décennies suivantes, les protestants qui avaient pour objectif la construction d'un temple. A cette fin il leur fallut demander au préfet de l'Empire des subventions qui finirent par être accordées. Le temple luthérien fut dès lors construit entre 1861 et 1862 et son inauguration eut lieu l'année d'après. La fin du simultaneum fut ensuite proclamée par le préfet. Cependant, l'ancienne église biconfessionnelle était en piteux état. A sa place fut érigée l'actuelle église catholique, en 1868. Celle-ci fut consacrée en 1874 par l'évêque de Saint-Dié-des-Vosges.

Période contemporaine

Après la Révolution, une commune française est formée à Rothau, en 1790, insérée alors dans le canton de Rosheim, district de Sélestat et département du Bas-Rhin. Mais l'annexion de la principauté de Salm-Salm, autrefois indépendante, par la Convention en mars 1793 bouleverse les équilibres et incite les autorités françaises à réorganiser le district de Senones le 20 Pluviôse an III.La commune, comme la plupart de celles du haut de la vallée de la Bruche, intègre le département des Vosges, mais reçoit le statut de chef lieu de canton comprenant cinq municipalités Natzviller, Neuviller, Rothau, Waldersbach et Wildersbach. Rothau après l'arrêt consulaire du 11 octobre 1801 (19 vendémiaire an X) concernant le département des Vosges et sa concentration/simplification administrative redevient une simple commune de l'arrondissement de Saint-Dié et du canton de Schirmeck.

Aux Klingenthal, unique dans tout le royaume de France. Cette fabrique « vallée des lames » pour ainsi dire son nom, s'approvisionnait en grande partie aux forges de Rothau et de Framont, de Baerenthal et des petites forges actives au nord de l'Alsace pullulant de gisements miniers de fer car les armes qu'elles fabriquaient avec un grand art valaient cher et étaient très estimées. Les armées napoléoniennes équipées par l'arsenal militaire de Strasbourg pouvaient ainsi sillonner l'Europe avec un attirail militaire dont les matières premières de base, minerai de fer et charbon de bois, provenaient en grande part de Rothau et de Framont.

En 1796, Jean Albert Frédéric Dietrich, qui dirige les Forges du Bas-Rhin et de Rothau tire la sonnette d'alarme concernant l'approvisionnement en minerai local. L'homme de l'art, mais aussi habile financier, porte sa réclamation plaintive au Directoire exécutif : la forge de Rothau, si utile aux armées, est proche d'une cessation d'activité faute de minerai de qualité. Il exige une concession de mines dans les quatre cantons qui entourent Rothau. Le conseil des mines de la République estime sa demande, mais ne lui accorde que les anciens secteurs miniers de Plaine et Champenay, à condition qu'il réaménage proprement l'ensemble des sites en déshérence. Il semble, d'après les archives historiques et les observations d'archéologie minière, que l'industriel des forges n'ait donné suite à cette proposition, du moins par des investissements.

Les dernières mines de Rothau épuisées, qui fournissaient les forges dudit village, laissent encore aujourd'hui des traces en forêt évoquant d'anciennes carrières. Elles se localisent notamment au Bambois (forêts communales de Natzwiller et de Grendelbruch). À ces endroits se trouve la grotte des partisans. Comme son nom l'indique, elle a fait objet de refuge à Nicolas Wolff, maire bonapartiste sous le Premier Empire.

Les forges de Rothau, en difficulté, sont acquises quelques mois avant le début du Consulat par Louis Champy, propriétaire des mines et forges de Framont. Mais si la vieille sidérurgie au charbon de bois, dans les vallées vosgiennes enclavées, décline dès les années 1830, la société anonyme des Forges de Framont fondée en capital en 1837 fait encore avaliser par le service des mines dirigé à Strasbourg par Édouard de Billy entre septembre 1838 et début 1939 deux concessions minières indépendantes, la grande "concession de la Rothaine" de 6 km carré 77 ha et 5 ares et la petite "concession du Bannwald" de 8 ha 63 ares. Au nord-est le ruisseau de Rothaine forme la limite de la grande concession depuis son confluent avec la Bruche jusqu'à l'embouchure du ruisseau de la Voite Basse, à l'orient de ce lieu en ligne droite vers la pierre borne au sommet du Chenot de Neuwiller, puis au sud-est de ladite pierre borne jusqu'à l'angle saillant du département du Bas-Rhin, sur le chemin du Solbach au Haut-Boerhohe, au sud-ouest de ce point vers le hameau de Solbach, jusqu'à descendre ledit ruisseau vers sa confluence avec la Bruche, en fin à l'ouest pour clore en suivant le cours de la rivière Bruche vers sa confluence avec la Rothaine. Ce n'est qu'en 1869 que la société héritière des concessions de Framont-Rothau, Couleux, Sütterlin et Cie, renonce, pour minimiser son déficit, à la concession des mines de fer de Rothau.

Dans les années 1830, Rothau, centre minoré, délaisse vite la métallurgie et accueille pour garder sa main d'œuvre le textile. L'industriel Pranberger transforme les solides bâtiments abritant laminoirs, forges et martinets avec les prises d'eau sur la rivière Bruche en tissage mécanique. En 1839, la commune habilement administrée par le maire Brignon et son adjoint Widemann compte plus de 914 habitants, selon le recensement de 1836.

À la suite du traité de Francfort, en mai 1871, le canton de Schirmeck et une moitié du canton de Saales jusqu'à la ligne de crête ou le col, soustraits au département des Vosges et l'arrondissement de Saint-Dié sont annexés par le Reich de Guillaume Ier, rejoignant un nouveau Land d'Alsace-Lorraine en formation. L'allemand devient une langue d'administration et d'éducation prioritaire, non sans adaptation progressive, respectant un bilinguisme théorique, dans la montagne vosgienne.

Selon la carte d'état-major, au milieu du  siècle, l'agglomération se concentrait encore exclusivement au sud de la Rothaine, territoire initial du village qu'il appartenait à la prévôté du Ban de la Roche sous l'Ancien Régime. Selon les anciens recensements de 1880, seules les rues de la Renardière, du Heydé et de la Bessate portent toujours le même nom aujourd'hui.

Le 1er octobre 1890 est inaugurée la ligne ferroviaire Rothau-Saales, construite par la Kaiserliche General-Direktion der Eisenbahn in Elsass-Lothringen. Si le Land a payé 9507600 marks pour l'aménagement ferroviaire, l'état allemand, nommé Reich, a participé aux travaux pour plus d'un quart, en déboursant 373000 marks.

À la fin du Gustave Steinheil fait construire une grande usine qui emploie de nombreuses personnes issues de toute la vallée.

Période récente

L'implantation industrielle durable, en particulier l'usine Steinheil et ses services, provoque des mutations insensibles de l'urbanisme. Les habitations vont progressivement se construire sur le territoire nord de la Rothaine et au lieu-dit la Claquette (annexe de La Broque). Aujourd'hui, la population de Rothau est sensiblement répartie aussi bien au nord qu'au sud de la rivière.

En 1940, la commune devint lieu d'accueil des habitants évacués de Schirrhein.

L'usine Steinheil a fini par fermer définitivement en 2005, et être démantelée à partir de 2013.

  1. Maurice Falleix : L'Alsace, la Lorraine et les trois évêchés du début du Texte intégral.
  2. Paul Marichal, opus cité, Introduction, en particulier sur l'appartenance à la prévôté du Ban de la Roche p. LXIV.
  3. Paul Marichal, opus cité, Introduction, en particulier sur cette appartenance contemporainep. LXXX.
  4. Paul Marichal, opus cité, p. CVI,p. CVIII
  5. Ibidem, sur l'admission de cinq communes (autrefois au Ban de la Roche) du canton de Rosheim dans le district de Senones, département des Vosges p. 406
  6. Ibidem, p. CVI et p. CVIII
  7. Ibidem, sur le nouveau canton de Schirmeck p. CXVII et p. CIX.
  8. Gérard et Marie Thérèse Fischer, opus cité, p. 87-88.
  9. Publication légale de la Mairie de la ville de Strasbourg, signée par le maire Schützenberger, Niederrheinischer Kurier, Demande d'un titre régulier pour la concession des mines de fer (Mines de Framont et Rothau), 11 avril 1839. Concernant la concession du Bannwald, la limite orientale se pose sur le chemin de Rothau à Neuwiller, puis de la pierre borne à 506 m de l'embranchement de ce chemin avec le grand chemin de Rothau à Schirmeck, s'arrêtant à une pierre borne à 104 m de la dernière mentionnée. La limite septentrionale de 830 m, dans l'axe est-nord-est typique du filon du Bannwald rejoint la pierre borne à une autre pierre de bornage encore à poser. La limite méridionale également de 830 m s'aligne de la seconde pierre borne en parallèle avec l'axe du filon ou de la limite septentrionale. La limite occidentale est une ligne droite de 104 m entre les pierres limites sus mentionnées.
  10. Edmond Rousset (gérant), Moniteur des métaux ouvrés et de la métallurgie en général, 1ère année, n°5, jeudi 27 mai 1869, Paris, 8 pages. Rubrique "Concessions de mines", p. 4-5.
  11. Charles Charton, Statistique du canton de Schirmeck, Annuaire des Vosges, 1838.
  12. Données observable sur Géoportail, cartographie ancienne et IGN pour la répartition de l'habitat. Lire aussi infra chapitre d'Histoire récente.
  13. Gérard et Marie-Thérèse Fischer, opus cité, 1979, p. 123-124.

Toponymie

Roto en 1371.
En welche, on dit Rôte ou Ronte et en alsacien, Rodöü ou Ruudöi.

Héraldique

Blason
De gueules aux trois tours d'argent, ajourées de sable.
Détails

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Rothau dans la littérature

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