Nancy
Localisation
Nancy : descriptif
- Nancy
Nancy (prononcé : /nɑ̃.si/) est une ville française située en Meurthe-et-Moselle (Lorraine), sur les rives de la Meurthe à quelques kilomètres en amont de son point de confluence avec la Moselle, un affluent du Rhin
Localisée à 47 km au sud de sa voisine régionale, Metz, à 75 km du massif vosgien et à 281 km à l'est de Paris, c'est l'ancienne capitale du duché de Lorraine, l'actuelle préfecture du département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est et le chef-lieu de la métropole du Grand Nancy, une des 21 métropoles de France. La ville compte 104 260 Nancéiens en 2021 et se situe au cœur d'une agglomération de 287 000 habitants, elle-même pôle d'une aire métropolitaine de 511 000 habitants
Nancy, seconde ville la plus peuplée de Lorraine après Metz, est en revanche la première agglomération de Lorraine en nombre d'habitants devant celles de Metz, Thionville et Épinal avec lesquelles elles forment le Pôle métropolitain du Sillon Lorrain
Nancy est démographiquement la seconde agglomération de la région Grand Est, après celle de Strasbourg, et la 16e de France. Nancy a la particularité d’être une des villes les plus denses de France
Enclavée entre la forêt périurbaine de Haye à l’ouest et la Meurthe à l’est, elle est en 2019 avec ses 6 999 hab/km2, la 75e commune la plus densément peuplée de France, la 8e hors Île-de-France et la 1re de la région Grand Est
Cette importante densité s’illustre notamment à travers la forte concentration d’immeubles de grande hauteur (IGH) dans son hypercentre. Nancy est une des principales villes universitaires de France grâce à ses 52 000 étudiants en 2020, ses nombreuses facultés, son campus universitaire ARTEM et ses neuf écoles d'ingénieurs de l'Université de Lorraine (dans le top 300 du classement de Shanghai)
Depuis la création de ce classement par linternaute en 2006, et jusqu'à aujourd’hui (2020), elle est la ville (+ de 100 000 habitants) la plus densément peuplée d’étudiants en France
L'agglomération abrite un des principaux pôles de santé et de technologie en Europe avec son CHRU réputé sur le plan international pour ses innovations en robotique chirurgicale et son technopôle de Brabois
Siège de plusieurs directions régionales de l'État, de grands groupes comme EDF et de centres d'affaires bancaires, Nancy constitue la 5e place financière de France
Également ville thermale depuis le début du XXe siècle, Nancy aspire à devenir une des plus grandes stations thermales urbaines mondiales avec son projet Grand Nancy Thermal. Cité fortifiée fondée au début du XIe siècle avant de devenir capitale du duché de Lorraine jusqu'à son annexion à la France en 1766, Nancy est le chef-lieu du département de la Meurthe à partir de 1790, puis de Meurthe-et-Moselle depuis 1871
De son passé de capitale ducale, Nancy bénéficie aujourd'hui d'une renommée pour son nombre important de monuments historiques, ses nombreuses portes fortifiées faisant jadis partie des remparts entourant la ville médiévale, et pour ses trois places classées au patrimoine mondial de l'UNESCO, notamment sa place Stanislas, du nom du dernier duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski. Ville d’art, elle est l'un des berceaux européens de l'Art nouveau grâce à l'École de Nancy qui réunit entre autres l'artiste et industriel Émile Gallé, le peintre Victor Prouvé, ou encore la cristallerie Daum
Avec l'Opéra National de Lorraine, Nancy compte un des six opéras nationaux de France. La ville est contournée par une rocade périphérique constituée d'un réseau routier urbain et autoroutier comprenant l’A31, une autoroute à débit important reliant Nancy à Metz et au Luxembourg, l'A33, l'A330 et la RN 4
Sa gare ferroviaire assure des liaisons TER et TGV avec de nombreuses destinations nationales et européennes
L'aéroport de Metz-Nancy-Lorraine situé à 32 km au nord et l’aéroport de Nancy-Essey constituent les principales infrastructures aériennes commerciales à proximité de la ville
Aussi, son port de plaisance accueille chaque année des milliers de bateaux
Les médias L'Est Républicain et France 3 Lorraine, dont les sièges sociaux sont situés à proximité de Nancy, couvrent l’actualité de la ville et de la région.
Géographie
Localisation
Nancy se situe dans le Grand Est, au sud du département de Meurthe-et-Moselle et au centre de la région Lorraine. La cité se trouve au croisement de deux grands axes européens de circulation : l’axe nord-sud Bruxelles-Luxembourg-Metz-Nancy-Lyon-Marseille, qui relie directement la mer du Nord à la mer Méditerranée en traversant la Lorraine par le Sillon mosellan ; l’axe est-ouest entre Paris et Strasbourg.
Par distance orthodromique :
- à l'échelle nationale, Nancy est distante de 281 Paris, de 116 Strasbourg et de 341 Lyon ;
- à l'échelle régionale (euro-région Saar-Lor-Lux), Nancy est située à 47 Metz, préfecture de la Moselle, 60 Épinal, préfecture des Vosges, 74 Bar-le-Duc, préfecture de la Meuse, 102 Luxembourg, capitale du grand-duché, 121 Sarrebruck, capitale de la Sarre ;
- à l'échelle départementale, Nancy se trouve à 21 Toul, 26 Lunéville et à 64 Briey.
Communes limitrophes
Les communes limitrophes sont Vandœuvre-lès-Nancy, Jarville-la-Malgrange, Laxou, Malzéville, Maxéville, Saint-Max, Tomblaine et Villers-lès-Nancy.
Nancy est limitrophe de huit communes, toutes situées dans le département de Meurthe-et-Moselle et membres de la métropole du Grand Nancy. Ces localités sont réparties géographiquement de la manière suivante :
Topographie
Nancy est située au cœur des côtes de Moselle, dans une demi-cuvette entre plusieurs collines formant des petits plateaux souvent boisés, aux coteaux parfois abrupts (altitude variant entre 200 Frouard, qui possédait d'ailleurs un château, et sa position au point de confluence, ou Saint-Nicolas-de-Port par exemple, auraient sans doute été des choix géographiques plus stratégiques pour une place forte. Cependant, lors de la création de la ville, le site de Nancy était une plaine au cœur du duché de Lorraine permettant un développement urbain peu contraignant.
Géologie et relief
Nancy se trouve dans une cuvette comportant quatre grandes couches de roches, :
- d'abord le Bajocien supérieur, composé d'oolithes et de marnes ;
- ensuite le Bajocien inférieur, principalement composé de calcaire à polypiers, de calcaire à entroques et de calcaire sableux, mais aussi d'oolithes cannabines et de marnes ;
- puis la couche la plus caractéristique de la Lorraine, le Toarcien supérieur, où l'on trouve notamment des formations ferrifères, appelées plus couramment en Lorraine Minette.
- enfin le Toarcien, composé de trois sous-couches : le grès supraliasique, les marnes à septarias et les schistes cartons.
Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :
- Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
- Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
- Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.
Hydrographie et eaux souterraines
Nancy est située à quelques kilomètres en amont du point de confluence de la Moselle et de la Meurthe. Les alentours de la plaine nancéienne sont traversés par différents cours d'eau, naissant sur les hauteurs avoisinantes et se jetant dans la Meurthe, comme le Grémillon, le Boudonville, la Villette, le Nabécor, le Brichambeau, le Frahaut, l'Asnée et l'Amezule. La Meurthe n'occupe pas une position centrale dans la ville puisqu'elle marque la frontière est de la commune, à l'écart de la ville-vieille. Les cours d'eau nancéiens, après une longue période de relatif délaissement, tendent à redevenir depuis les années 1990 des éléments attractifs vers lesquels se tourne la cité comme les jardins d'eau dessinés par Alexandre Chemetoff.
Le risque d’inondation existe, en cas de ruissellement trop important, malgré les 31 bassins de rétention d'une capacité totale de 260 000 présents sous l'agglomération. Du 21 au , la ville a été victime des plus violentes inondations de son histoire depuis celles de 1949. Elles ont submergé plusieurs rues et entrainé plusieurs millions d'euros de dégâts.
Cours d'eau traversant la commune :
- Canal de la Marne au Rhin.
- La Meurthe.
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Essey », sur la commune de Tomblaine à 3 vol d'oiseau, est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 746,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,1 ,,.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Température minimale moyenne (°C) | −0,2 | 0 | 2,1 | 4,5 | 8,7 | 12,2 | 14,2 | 13,9 | 10,2 | 7,1 | 3,4 | 1 | 6,4 |
Température moyenne (°C) | 2,6 | 3,5 | 6,9 | 10,2 | 14,2 | 17,9 | 20 | 19,6 | 15,6 | 11,3 | 6,4 | 3,5 | 11 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,4 | 7,1 | 11,6 | 15,8 | 19,8 | 23,5 | 25,8 | 25,4 | 20,9 | 15,5 | 9,4 | 6 | 15,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−21,6 13.01.1968 |
−24,8 21.02.1956 |
−15,9 04.03.1965 |
−6,8 02.04.1958 |
−4,2 03.05.1960 |
1,6 05.06.1953 |
2 01.07.1962 |
2,8 26.08.1966 |
−1,3 24.09.1948 |
−7,9 27.10.1950 |
−12,7 23.11.1998 |
−21,3 30.12.1939 |
−24,8 1956 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,8 05.01.1999 |
20,8 27.02.2019 |
26 31.03.2021 |
29,3 18.04.1949 |
33 28.05.2017 |
37,2 26.06.2019 |
40,1 24.07.2019 |
39,3 08.08.2003 |
34,4 15.09.2020 |
27,6 13.10.2023 |
22,7 02.11.2020 |
18,5 16.12.1989 |
40,1 2019 |
Ensoleillement (h) | 52,4 | 80,1 | 139,6 | 181,2 | 205,6 | 223,5 | 234,8 | 219,4 | 171,9 | 104,6 | 52,1 | 43,2 | 1 708,3 |
Précipitations (mm) | 64,4 | 54,8 | 54,1 | 44,3 | 67,9 | 56 | 63 | 67,2 | 61,1 | 66,5 | 68,9 | 78,1 | 746,3 |
Diagramme climatique | |||||||||||
J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
5,4 −0,2 64,4 | 7,1 0 54,8 | 11,6 2,1 54,1 | 15,8 4,5 44,3 | 19,8 8,7 67,9 | 23,5 12,2 56 | 25,8 14,2 63 | 25,4 13,9 67,2 | 20,9 10,2 61,1 | 15,5 7,1 66,5 | 9,4 3,4 68,9 | 6 1 78,1 |
Moyennes : • Temp. maxi et mini °C • Précipitation mm |
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
- « », sur fr.distance.to (consulté le ).
- Jean-Pierre Husson, « La vigne dans l’agglomération de Nancy, de l’objet relique au projet de renaturation », Revue Géographique de l'Est, ISSN 0035-3213, lire en ligne, consulté le )
- Roger Chalot, « ».
- « », sur vivrelespaysages.cg54.fr (consulté le ).
- Pour l'Asnée, voir : Spéléodrome de Nancy
- Inondations à Nancy : premier bilan d'un déluge Article de L'Est républicain du 24 mai 2012
- Grand Nancy Dossier spécial inondations (juillet 2012), page 6
- Grand Nancy Dossier spécial inondations (juillet 2012), page 7 : plus de 100 mm d'eau en trois heures alors que la moyenne des précipitations totales pour mai, de 1971 à 2000, s'élève à 70 mm.
- Pascale Braun, « Inondations - La communauté urbaine du Grand Nancy à l'heure des comptes », La Gazette, ISSN 0769-3508).
- Canal de la Marne au Rhin
- La Meurthe
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, ISSN 1278-3366, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- « », sur meteofrance.com, (consulté le )
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Toponymie
Formes anciennes
La plus ancienne attestation du nom de la ville apparaît sur une monnaie mérovingienne, un triens (tiers de sou) en or daté du début du . Elle est conservée au Cabinet des médailles de la Bibliothèque nationale. Un exemplaire identique, aujourd'hui conservé au musée de Metz, a été mis au jour à Woippy, et un autre est au musée d'Épinal.
Ce n'est que plusieurs siècles plus tard que l'on trouve les formes écrites Nanceiacum, en 896, puis Nanceio, en 1073 dans une charte de l'évêque Pibon de Toul portant la signature suivante : « Odelrici advocati de Nanceio ». On trouve ensuite Nancei dès 1138/1176, puis la forme moderne Nancy en 1594. L'orthographe Nanci est également utilisée au début du .
Nancy est également nommée Nanzeg en luxembourgeois et Nanzig en allemand. En lorrain roman Nanceye.
Étymologie
La première attestation « Nanciaco » est clairement formée avec le suffixe locatif d'origine gauloise « -(i)aco » (latinisé en « -(i)acum »). Ce suffixe était très généralement associé à un nom de personne pour former des noms de lieu du type « le domaine de... ». Il a été très utilisé à la fin de la période gallo-romaine et pendant la période mérovingienne, et a produit des milliers de noms de localité en France. D'après Monika Buchmüller-Pfaff, ce type de toponyme pourrait être lié au régime domanial romain et pourrait s'interpréter comme issu du jargon fiscal de l'Antiquité tardive, où pour asseoir l'impôt foncier, on aurait désigné les propriétés d'après le nom des propriétaires.
Xavier Delamarre propose ici le nom de personne gaulois attesté « Nantios », Nancy serait alors un ancien Nantiaco : le « domaine de Nantios ».
Il existe d'autres noms de localités d'étymologie similaire comme Nantiat (Haute-Vienne), Nanthiat (Dordogne), Nancy-sur-Cluses (Haute-Savoie), Nançay (homonyme de Nancy, « Nanciacum », 1239) (Cher), Nançois-le-Grand (Grand-Nancy en 1700), Nance (Jura) ou Nances (Savoie).
Cependant, le nom propre « Nantios » est lui-même probablement formé sur le gaulois « nanto » qui désignait une vallée (encaissée), un torrent ou une rivière, pouvant être associé à une zone marécageuse. « Nantios » pourrait donc être traduit par « Duval ». Or, le terme « nanto » correspond parfaitement à la situation de Nancy, dans la vallée de la Meurthe, au bord d'une zone marécageuse dominée de 100 à 150 mètres par la côte de Moselle.
La celticité et le sens de « nanto » sont assurés : on retrouve le même terme « nanto » sous la forme « nant » en gallois et en breton avec le sens de « vallée », et dans le nom d'un peuple gaulois des Alpes, les Nantuates (« ceux-du-val »). Par ailleurs, « nanto » (ou « nantu ») est à l'origine de plusieurs noms de localités en France, souvent situées dans des vallées encaissées ou bien marquées, comme Nantua (Ain), les nombreux Nanteuil, Nans-sous-Sainte-Anne (Doubs), Les Nans (Jura), Nans (Var) ou encore Nant (Aveyron),.
Ceci amène à pousser plus loin l'interprétation en formulant une autre hypothèse : ou bien le propriétaire portait si bien son nom que celui-ci provenait lui-même du lieu, ou bien « Nanciaco » a été formé directement sur « nanto » : « Nanciaco » est-il « le domaine de Duval », ou bien « le domaine du val », c'est-à-dire « [le lieu de] la vallée » ? Cette dernière alternative implique que le suffixe « -(i)aco » ait pu aussi être utilisé sur des noms communs (ici « nanto » [« la vallée »] + « -iaco » = « Nantiaco » [« le lieu de la vallée »]), ce qui n'est pas exclu par les spécialistes, bien que sans doute moins fréquent (voir le cas de Nantua, ancien « Nantoaci », qui semble bien formé directement sur « nanto »). Le fait que la zone marécageuse toute proche ne soit pas propice à l'installation d'un domaine agricole et qu'aucun reste de cette nature n'ait jamais été retrouvé à l'endroit même, à la différence des alentours où les villages et fermes étaient nombreux (Essey-lès-Nancy, Saint-Max, Maxéville, Malzéville, Boudonville, Tomblaine), renforce ici cette hypothèse qui ne serait pas la plus probable dans le cas général.
- Françoise Boquillon, Catherine Guyon et François Roth, Nancy, 1000 ans d'histoire : Du bourg castral à la communauté urbaine, Editions Place Stanislas, , 287 ISBN ), page 21.
- Nitzeler Hyldegarde (1801) - « Recueil de recettes et secrets expérimentés par la sœur Hildegarde Nitzeler », Pont-à-Mousson, 306 p.
- Luxemburger Wörterbuch, Luxemburg, P. Linden, 1950-1977
- Elsaß und Lothringen deutsch, Berlin, 1860 (OCLC 162854178)
- Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne : -500 - +500, Paris, éditions Errance, , 383 ISBN ), p. 19.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions Errance, 2003, 248 pages, p. 39.
- ISBN ).
- Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 ISBN ).
- Xavier Delamarre, op. cit., p. 203.
- Félix Liénard, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, 1872
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, , 440 ISBN ), p. 230.
- I.C.Zeuss, Grammatica Celtica, editio altera curavit H.Ebel, Ph.1871), Nantuates Caes). Ernest Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule romaine, Paris, Hachette, 1878, T I et T II : les Nantuates (« habitants de la vallée ») qui occupaient les vallées du Val d’Aoste, du Bas-Valais et du Chablais
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Étymologie
La première attestation « Nanciaco » est clairement formée avec le suffixe locatif d'origine gauloise « -(i)aco » (latinisé en « -(i)acum »). Ce suffixe était très généralement associé à un nom de personne pour former des noms de lieu du type « le domaine de... ». Il a été très utilisé à la fin de la période gallo-romaine et pendant la période mérovingienne, et a produit des milliers de noms de localité en France. D'après Monika Buchmüller-Pfaff, ce type de toponyme pourrait être lié au régime domanial romain et pourrait s'interpréter comme issu du jargon fiscal de l'Antiquité tardive, où pour asseoir l'impôt foncier, on aurait désigné les propriétés d'après le nom des propriétaires.
Xavier Delamarre propose ici le nom de personne gaulois attesté « Nantios », Nancy serait alors un ancien Nantiaco : le « domaine de Nantios ».
Il existe d'autres noms de localités d'étymologie similaire comme Nantiat (Haute-Vienne), Nanthiat (Dordogne), Nancy-sur-Cluses (Haute-Savoie), Nançay (homonyme de Nancy, « Nanciacum », 1239) (Cher), Nançois-le-Grand (Grand-Nancy en 1700), Nance (Jura) ou Nances (Savoie).
Cependant, le nom propre « Nantios » est lui-même probablement formé sur le gaulois « nanto » qui désignait une vallée (encaissée), un torrent ou une rivière, pouvant être associé à une zone marécageuse. « Nantios » pourrait donc être traduit par « Duval ». Or, le terme « nanto » correspond parfaitement à la situation de Nancy, dans la vallée de la Meurthe, au bord d'une zone marécageuse dominée de 100 à 150 mètres par la côte de Moselle.
La celticité et le sens de « nanto » sont assurés : on retrouve le même terme « nanto » sous la forme « nant » en gallois et en breton avec le sens de « vallée », et dans le nom d'un peuple gaulois des Alpes, les Nantuates (« ceux-du-val »). Par ailleurs, « nanto » (ou « nantu ») est à l'origine de plusieurs noms de localités en France, souvent situées dans des vallées encaissées ou bien marquées, comme Nantua (Ain), les nombreux Nanteuil, Nans-sous-Sainte-Anne (Doubs), Les Nans (Jura), Nans (Var) ou encore Nant (Aveyron),.
Ceci amène à pousser plus loin l'interprétation en formulant une autre hypothèse : ou bien le propriétaire portait si bien son nom que celui-ci provenait lui-même du lieu, ou bien « Nanciaco » a été formé directement sur « nanto » : « Nanciaco » est-il « le domaine de Duval », ou bien « le domaine du val », c'est-à-dire « [le lieu de] la vallée » ? Cette dernière alternative implique que le suffixe « -(i)aco » ait pu aussi être utilisé sur des noms communs (ici « nanto » [« la vallée »] + « -iaco » = « Nantiaco » [« le lieu de la vallée »]), ce qui n'est pas exclu par les spécialistes, bien que sans doute moins fréquent (voir le cas de Nantua, ancien « Nantoaci », qui semble bien formé directement sur « nanto »). Le fait que la zone marécageuse toute proche ne soit pas propice à l'installation d'un domaine agricole et qu'aucun reste de cette nature n'ait jamais été retrouvé à l'endroit même, à la différence des alentours où les villages et fermes étaient nombreux (Essey-lès-Nancy, Saint-Max, Maxéville, Malzéville, Boudonville, Tomblaine), renforce ici cette hypothèse qui ne serait pas la plus probable dans le cas général.
- Xavier Delamarre, Noms de lieux celtiques de l'Europe ancienne : -500 - +500, Paris, éditions Errance, , 383 ISBN ), p. 19.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions Errance, 2003, 248 pages, p. 39.
- ISBN ).
- Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 ISBN ).
- Xavier Delamarre, op. cit., p. 203.
- Félix Liénard, Dictionnaire topographique du département de la Meuse, 1872
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, éditions Errance, , 440 ISBN ), p. 230.
- I.C.Zeuss, Grammatica Celtica, editio altera curavit H.Ebel, Ph.1871), Nantuates Caes). Ernest Desjardins, Géographie historique et administrative de la Gaule romaine, Paris, Hachette, 1878, T I et T II : les Nantuates (« habitants de la vallée ») qui occupaient les vallées du Val d’Aoste, du Bas-Valais et du Chablais
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Histoire
Bien que de nombreux sites préhistoriques (sites néolithiques dans la côte de Boudonville, les carrières de Monbois, à Vandœuvre-lès-Nancy et Villers-lès-Nancy) aient été découverts sur les plateaux entourant la ville, comme la Cité d'Affrique (Leuques sur la butte Sainte-Geneviève, le site historique de la ville ne semble pas avoir été vraiment occupé avant l'époque mérovingienne, vers la fin du Meurthe au VIIIe siècle.
Fondation
La naissance de Nancy est liée à l'édification d'un château féodal, au cours du Gérard d'Alsace qui y fonde une petite cité qui deviendra la capitale du duché de Lorraine sous ses successeurs au 1218, au cours de la Guerre de Succession de Champagne, sous le règne du duc , la ville est totalement incendiée par l'empereur de Hohenstaufen. Il en reste cependant la tour de la commanderie. Elle sera reconstruite, agrandie et protégée par un nouveau château.
Les Hospitaliers
de Lorraine favorisa l'installation des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans son duché. La commanderie est édifiée en 1140, en rase campagne, à proximité de l'étang Saint-Jean, entre Laxou et Nancy. Elle était entourée de quelques bâtiments dont une chapelle.
Ce lieu est historiquement connu pour avoir été le quartier général du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, quand il assiégea Nancy d' à , avant sa défaite face à René II de Lorraine, lors de la célèbre bataille de Nancy.
Le nom de la commanderie rappelle également la présence d'un ancien cimetière (Vieil Aître) de l'époque mérovingienne. Durant la guerre de Trente Ans, la commanderie eut à subir les attaques suédoises. En 1633, lors du siège de Nancy par les troupes françaises du roi Louis XIII, une partie des édifices de la commanderie fut détruite.
Au . En 1795, la tour comme le reste de la commanderie est mise en vente comme bien national.
Lors des extensions urbaines de Nancy construites au cours du clocher.
Moyen Âge et Renaissance
C'est lors de la bataille de Nancy, qui fut précédée par un siège, que Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, meurt en janvier 1477 face au duc à l'étang Saint-Jean. est également considéré comme le premier duc bâtisseur : il fait reconstruire le palais ducal et fait ériger à côté l'église des Cordeliers ainsi qu'un lieu de culte à Notre-Dame-de-Bonsecours (notons également la construction d'une basilique gothique flamboyante à Saint-Nicolas-de-Port, d'où le duc est parti pour entamer la reconquête de sa capitale).
Sous le règne du duc (1545-1608), la ville bénéficie de nombreuses extensions matérialisées par la naissance de la ville-neuve créée par Hieronimo Citoni en 1596.
À la mort d'Henri II le , sa fille Nicole de Lorraine devait être héritière du duché de Lorraine. Mais, en raison de la découverte d'un testament de René II de Lorraine précisant que les femmes n'ont pas droit à la succession, son mari Charles de Vaudémont revendique la couronne pour son père, François de Vaudémont. Les députés acceptent, instaurant ainsi la loi salique. François II abdique fin novembre 1625 et Charles IV devient ainsi duc de Lorraine. Charles IV témoigne à de nombreuses reprises de sa préférence envers le Saint-Empire romain germanique par rapport à la France : réception de Marie de Rohan, exilée par Richelieu à la suite de sa compromission dans le complot de Chalais entre 1626 et 1628 et de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII et en révolte contre Richelieu ; mariage de celui-ci avec Marguerite de Lorraine, sœur de Charles IV ; soutien militaire de l'Empire en Franconie contre la Suède ; enfin, en violation avec le traité de Vic et celui de Liverdun, aide à l'empereur Ferdinand II pour libérer Haguenau des Suédois. Le roi de France, sur le conseil de Richelieu, décide alors d'assiéger Nancy.
En septembre 1633 commence le siège de Nancy : Louis XIII ordonne de brûler les moulins, occuper les châteaux, couper les ponts et construire retranchements et forts en mobilisant six mille soldats et dix mille paysans de Lorraine et de Champagne. Malgré la résistance, menée notamment par Henriette de Lorraine, sœur du duc de Lorraine restée à Nancy, Henri de Mouy, gouverneur de la cité, Nancy n'a pas d'autre choix que de capituler et Nicolas-François de Lorraine se charge des négociations. Le traité de Charmes, signé le , prévoit notamment le désarmement des troupes du duc de Lorraine et l'occupation d'une grande partie de la ville, de ses points-clés et de ses alentours par les troupes françaises. De nombreux membres de la maison de Lorraine fuient à Bruxelles ou en Italie et Charles IV, dans l'espoir d'une alliance avec l'Empire lui permettra plus tard de récupérer la Lorraine.
En 1661, dix compagnies du régiment des Gardes françaises se rendent à Nancy pour contribuer à la démolition des fortifications de la ville.
Les Lumières (1697-1789)
souhaite redonner à Nancy la grandeur qu'elle avait au temps de ; son projet ne prend vraiment forme qu'après 1714 et la fin de l'occupation française. Il commence par prendre, un an après le début de son règne, une ordonnance libérale permettant à quiconque d'exercer le métier de son choix, même s'il n'a pas fait d'apprentissage ou de chef-d'œuvre, ceci dans le but d'attirer des artisans étrangers et de fournir du travail à la population touchée par la pauvreté. Cette politique, efficace, permet l'installation de manufactures : une de tissus dans l'ancien hôpital Saint-Charles ; une autre rue Saint-Thiébaut ; une de bas de laine à l'emplacement de l'asile des pestiférés qui employait les enfants indigents de la ville ; deux manufactures de soie ; et, surtout, un atelier de tapisserie, dirigé par Charles Mité et installé dans le palais ducal.
Déçu par la France, il se rapproche de l'Empire et envoie son fils parfaire son éducation à Vienne dans l'espoir de lui voir épouser la fille aînée (et héritière) de l'empereur. Il meurt en 1729 et son fils, âgé de 20 ans, lui succède sous le nom de François III. Le jeune duc, de retour de Vienne, se prépare à son Grand Tour. Confiant la régence à sa mère, Élisabeth-Charlotte d'Orléans, il part sillonner l'Europe. L'empereur le nomme vice-roi de Hongrie en 1731. La Guerre de succession de Pologne sonne le glas de la Lorraine indépendante.
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Léopold Ier dont le règne reste dans les mémoires comme un temps de bonheur.
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La duchesse Elisabeth-Charlotte et son fils (1723).
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Stanislas Ier Leszczyński, roi imposé par la France à Nancy.
Placé sur le trône de Pologne par les Suédois en 1704, chassé par les Russes en 1709, Stanislas Leszczyński avait trouvé refuge en France et vivotait avec sa femme et ses deux filles dans la bourgade de Wissembourg. Le sort lui prit sa fille aînée qui mourut dès 1717 mais offrit à la cadette un destin inespéré en lui donnant pour époux le roi Louis XV de France en 1725. Le roi méprisait son beau-père, souverain fantoche mais débonnaire qui vivait à ses crochets dans l'immense et coûteux château de Chambord. En 1733 mourut le roi Auguste II de Pologne, candidat des Russes et des Autrichiens. La monarchie polonaise étant élective, le couple royal français y vit un moyen de redorer le blason de leur beau-père et père et Stanislas présenta sa candidature. Peu soutenu par son gendre, il fut rapidement écarté du trône de Pologne. La paix tourna au jeu de chaise musicale. Au traité de Vienne, le jeune duc de Lorraine échangea bien malgré lui la terre de ses ancêtres contre la Toscane dont le grand-duc n'avait pas d'héritier, et épousait enfin la fille aînée de l'empereur. Stanislas reçut Lorraine et Barrois en viager tout en cédant la réalité de l'exercice du pouvoir à son gendre. À sa mort, Lorraine et Barrois deviendrait français. Surnommé le "roi bienfaisant", Stanislas, âgé de 60 ans, n'en reste pas moins un souverain fantoche. S'il règne, il n'a que peu de pouvoir de décision : l'intendant dépêché par le roi de France gère les affaires du duché, préparant sans ménagement pour les populations l'intégration à la France. De son côté, Stanislas, n'ayant pas de pouvoir politique, s'applique à améliorer la qualité de vie de ses nouveaux sujets et à faire du duché un pôle culturel. Libéré de la pression militaire française, le duché, qui a perdu toute importance politique et stratégique, connaît alors une sorte d'apogée mondaine, en plein siècle des Lumières. Bien qu'étant le souverain d'un état indépendant, Stanislas fait édifier en l'honneur de son gendre une place Royale de belles proportions où trône une statue du roi de France (et qui recevra plus tard son nom et sa statue). À la mort de Stanislas en 1766, le duché revient à la couronne de France. Nancy perd son statut de capitale.
Devenue française, Nancy est le siège d'un évêché depuis 1778, diocèse créé aux dépens de celui de Toul (qui lui sera rattaché par Napoléon). La ville possède également une cour d'appel. Elle hérite également de l'Université de Pont-à-Mousson.
Sous deux Républiques, deux empereurs et trois rois (1792-1871)
En , la ville connaît une révolte militaire réprimée sévèrement par les troupes du marquis de Bouillé : le régiment des hussards de Lauzun charge dans les rues de la ville. Cet événement, connu sous le nom d' « affaire de Nancy », est le principal épisode de la période révolutionnaire à Nancy.
Le , alors que la Patrie est en danger, et les troupes ennemies à proximité, sous l'impulsion du maire Adrien Duquesnoy, les nancéiens s'engagent en masse dans les armées, dépassant le contingent requis.
En 1793, Pierre-Auguste Mauger, nommé commissaire du conseil exécutif par le ministre Garat, fédère les classes populaires de la ville contre la Municipalité, jugée trop « tiède ». Mauger est rapidement arrêté et envoyé au Tribunal Révolutionnaire par le conventionnel Faure mais une tradition populaire (se qualifiant de "sans-culotte") se perpétue au delà du 9 thermidor an II.
Proche des frontières en guerre, Nancy est soumise à des réquisitions de fourrages, grains, et autres subsistances servant à alimenter les armées de la République ; ajouté à cela des récoltes limitées par la météo, la ville est quasiment en état de famine mais fait front.
Au début du comte d'Artois fait son entrée à Nancy le , sur le chemin qui le mène à Paris pour la Restauration de la monarchie.
Et surtout, en 1852, le baron Prosper Guerrier de Dumast obtient le rétablissement de l'Université de Nancy, qui avait été supprimée par la Révolution en 1793, rétablissement qui aura une importance décisive pour le développement de la ville et le maintien de son rang parmi les métropoles françaises.
Capitale de l'Est de la France (1871-1914)
En 1871, la ville reste française tandis qu'un quart du département de la Meurthe dont Nancy est la préfecture et qui comprend Château-Salins et Sarrebourg, les trois quarts de l'ancien département de la Moselle avec Metz, quelques communes situées dans l'est du département des Vosges, les cinq sixièmes du département du Haut-Rhin avec Mulhouse et Colmar et l'intégralité du Bas-Rhin avec Strasbourg, sont rattachées à l'Allemagne par le traité de Francfort. Nancy devient la préfecture du nouveau département de Meurthe et Moselle qui est créé et connaît alors une période de prospérité et un nouvel âge d'or culturel. En effet, de nombreux optants (Alsaciens, Meurthois et Mosellans, soit qu'ils refusent, soit qu'ils ne peuvent conserver la nationalité allemande) choisissent de s'y installer, parmi lesquels un grand nombre d'intellectuels et d'industriels.
Nancy devient alors la principale ville de l'est de la France et sa population augmente de façon considérable passant de 50 000 habitants en 1870 à 120 000 habitants en 1914. Mais avec l'annexion, Nancy devient un symbole et sombre, peu à peu, dans une crise nationaliste à partir de 1889 qui voit arriver parmi les conseillers municipaux, sur les bancs de l'Assemblée, des élus antisémites. Ville de sidérurgie depuis les années 1880, Nancy se rêve aussi en ville charbonnière tout à la fin du maîtres de forges (Cavallier, Lespinats, Saintignon, Villain), d'ingénieurs des Mines, de banquiers et d'hommes d’affaires locaux, restera cependant sans lendemain.
À cause de la poussée démographique des années 1870-1900, l'urbanisation à Nancy sera pour le moins anarchique. Une ville en pleine expansion verra la naissance, en 1894, de la Société des arts décoratifs lorrains, future École de Nancy, dont les chefs de file seront Émile Gallé, Antonin Daum, Louis Majorelle, Victor Prouvé ou encore Eugène Vallin. L'exposition de cette société, créée sur l'initiative de l'architecte Charles André, a le mérite de faire connaître, au côté d’Émile Gallé, d'autres artistes nancéiens. Parmi eux, l'ébéniste Eugène Vallin expose, dans la section consacrée à l'architecture, un plafond de salle à manger pour la demeure qu'il est sur le point de construire boulevard Lobau. C'est l'une des premières réalisations architecturales de l'art 1900 à Nancy souhaitée].
À la suite du fort accroissement de la population, les besoins en eaux de la ville de Nancy augmentent considérablement. Édouard Imbeaux est chargé de la réalisation d'une galerie de captation des eaux souterraines du plateau de la Forêt de Haye. Abandonnées dès les années 1930, ces galeries développant environ 6,6 Union spéléologique de l'agglomération nancéienne (USAN) en 1991 et sont gérées par la Ligue spéléologique lorraine (LISPEL). Désormais appelées le spéléodrome de Nancy, elles servent de lieu de formation à la spéléologie et la plongée souterraine. Chaque année le site est ouvert au grand public par l'USAN à l'occasion des Journées européennes du patrimoine.
La ville se dote en 1874 d'un réseau de tramway, tout d'abord à traction hippomobile, puis, à compter de 1899, à traction électrique, concédé à la Compagnie générale française de tramways (CGFT) qui l'exploitera jusqu'en 1958.
L'Alliance provinciale des industries d'art, ou École de Nancy, dont le but est la renaissance et le développement des métiers d'art en Lorraine, va institutionnaliser ce mouvement en 1901. Les statuts de cette association, son but, et la composition de son comité directeur sont révélateurs des liens étroits existant entre les industriels, et les artistes locaux. L'exposition internationale de l'Est de la France de 1909, sera la dernière manifestation collective de l’École de Nancy. Eugène Vallin en construira le pavillon. Entre 1891 et 1911, sur 3 500 édifices construits, 250 sont influencés par l'Art Nouveau, et une cinquantaine d'édifices se démarquent[De quoi ?].
Les commanditaires d'édifices de style Art nouveau sont des particuliers, des industriels ou des notables, souvent originaires des territoires annexés d'Alsace-Moselle. Les maîtres d'œuvre, architectes, ingénieurs, ou entrepreneurs, viennent d'horizons différents. La plupart des architectes, comme Lucien Weissenburger, Henry Gutton, ou Émile André, ont une formation classique : ils sont diplômés de l'École des beaux-arts de Paris ou sortent de l'atelier de Victor Laloux. Les ingénieurs, tels le polytechnicien Henri Gutton ou Frédéric Schertzer, ont une formation plus souple, ouverte aux innovations techniques. Enfin, nous trouvons l'ébéniste Eugène Vallin, le premier semble-t-il à traduire dans l'architecture, les principes de l'Art nouveau à Nancy.
Première Guerre mondiale
Lors de la déclaration de guerre de Première Guerre mondiale, le , la ville de Nancy est proclamée en état de siège, ce qui perturbe la vie quotidienne. Des flux de réfugiés arrivent à partir du . La panique gagne la ville et ne se calme qu'à la fin de la bataille du Grand Couronné. Fin 1914, la moitié des habitants a quitté la ville, qui accueille sept mille réfugiés, dont plus de la moitié à la caserne Molitor. Le
Entre-deux-guerres
En 1926, un meeting aérien est organisé en juin.
Seconde Guerre mondiale
L'armée allemande entre à Nancy sans combattre le . Camille Schmitt, alors maire, reste sur place et tente de faire la liaison avec le gouvernement de Vichy, mais, Nancy se trouvant en zone interdite, la communication est très difficile. L'Est républicain et L'Éclair de l'Est ne paraissent pas ; les locaux de L'Est Républicain servent à la parution de L'Écho de Nancy. Lors de l'instauration du Service du travail obligatoire, une partie de la jeunesse va travailler en Allemagne tandis qu'une autre entre dans la clandestinité : 300 d'entre eux sont raflés par la Gestapo et envoyés à Mauthausen où les trois-quarts meurent.
La communauté juive de Nancy, composée de 3 800 membres et environ 160 entreprises en partie venues de l'immigration de Pologne et d'Europe centrale, subit discriminations, port de l'étoile jaune et, à partir de 1942, arrestations, transferts au camp d'Écrouves puis déportations. Parmi elle se trouvent des personnalités comme Gustave Nordon (1877-1944, fondateur de l'entreprise Nordon frères) et le grand rabbin Haguenauer. Toutefois, en , des policiers nancéiens ont permis à plus de 350 Juifs de fuir en leur fournissant tickets et laisser-passer, de sorte que seuls 32 sur les 385 menacés par l'opération Vent printanier sont arrêtés lors de la rafle manquée.
Le , le maréchal Pétain en visite à Nancy est accueilli par une foule qui chante Maréchal nous voilà. Dans son discours Pétain annonce : « Acceptez les épreuves qu'on nous envoie ; ces épreuves seront terribles, mais elles le seront d'autant moins terribles que vous n'y prendrez pas part. Ayez confiance dans l'avenir de la France ».
Nancy, occupée, est une ville de garnison, siège du quartier général de la 1. Fallschirm-Armee de juillet à .
La libération de Nancy de l'occupation allemande est menée par la troisième armée américaine du général Patton pendant la campagne de Lorraine en . Les troupes alliées arrivent par l'actuelle avenue de la Libération. La Gestapo est installée au carrefour de la rue de Boudonville et du boulevard Albert-Ier ; on peut lire une plaque en commémoration des nombreuses victimes de ce service devant le bâtiment.
Le , le général de Gaulle est accueilli à Nancy, place Stanislas, par une foule dense.
Les 12 Justes parmi les nations de Nancy
Douze habitants ont été admis parmi les 4 281 Justes parmi les nations de France pour avoir sauvé des personnes juives persécutées par le régime nazi et le gouvernement de Vichy :
- Charles Bouy
- Marcel Courtot
- Jean Dantonel
- Marcel Galliot
- Camille Kleinclauss
- Georgette Larchet
- Paul Larchet
- Pierre Marie
- François Pinot
- Charles Thouron
- Arthur Varoquaux
- Édouard Vigneron
Après 1945
Le , une violente mutinerie à la à Nancy fait découvrir au grand public la réalité de la prison (mauvaise hygiène, sévices et brimades).
Des années 1960 aux années 1980, la ville de Nancy procède à des rénovations urbaines importantes et parfois décriées :
- Le quartier Saint-Sébastien, érigé sur d'anciens taudis, composé de plusieurs tours d'environ 15 à 20 étages et du vaste centre commercial Saint Sébastien.
- La construction en 1975 de la tour Thiers qui culmine à plus de 100 mètres de hauteur, dans le quartier gare. Cette tour fut l'objet de vives critiques parce qu'elle jouxte des immeubles datant de l'époque Art nouveau et qu'elle bouche la perspective vers l'ouest depuis la place Stanislas.
Les quartiers Croix-de-Bourgogne et Saint-Léon à l'ouest de la gare sont les dernières opérations d'urbanisme de grande ampleur qui ont lieu dans l'hypercentre de la ville.
Depuis le milieu des années 1990, le Grand Nancy s'est engagé dans une vaste et progressive réhabilitation des rives de Meurthe dans l'est de la ville. Près de 400 hectares sont concernés dans l'un des plus grands chantiers qu'a connu Nancy, les objectifs sont multiples, exploiter le peu de place encore disponible sur le territoire de la ville, étendre le centre-ville et reconquérir les berges de la Meurthe jusqu'ici mise à l'écart de Nancy.
Le quartier de la gare est également engagé depuis 2005 dans une opération d'urbanisme dont le but est d'embellir ce quartier, y construire des immeubles de bureaux ainsi qu'un nouveau palais des congrès incluant partiellement l'ancien centre de tri postal, labellisé « Patrimoine du Haut-du-Lièvre.
En 2006, 2007, 2008 et 2010, Nancy a été élue « ville la plus agréable de France » par le magazine Le Nouvel Observateur.
- Beaupré J. (1897) - , Impr. A. Crépin-Leblond, Nancy, p. 105, 139 et 144
- Albert Bergeret, Nancy monumental & pittoresque, 1896, dans la préface de Christian Pfister.
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 96
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 97
- Le siège de Nancy en 1633
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 106
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 107
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 127-129
- Annales de l’Est - 2017 : Hors-série « Les civils dans la guerre » : La cohabitation entre civils et militaires dans la Cité républicaine. Un exemple d’influence de la guerre sur la population civile : Nancy aux débuts de la Ire République.
- Archives municipales de Nancy, 1D10.
- Albert Troux, La Vie politique dans le département de la Meurthe d'août 1792 à octobre 1795, thèse pour le doctorat, présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Paris, Nancy, 1936
- p. 48 Delphine Langard, 2007
- Marie-Clotilde Godey, Le mouvement sans-culotte à Nancy – Du 2 juin 1793 au 9 thermidor an II, Mémoire pour le diplôme d’études supérieures d’Histoire, dirigé par Pierre Barral, Nancy, 1967.
- Jean-Paul Clément et Daniel de Montplaisir (préface), Charles X, le dernier Bourbon, Paris, Perrin, , 463 ISBN ), p. 134.
- Habitant la Meurthe annexée.
- Pertuy, J. & Pertuy, M. (2000) - « Notes historiques sur Hardeval à Villers-lès-Nancy », Villers au fil du temps ISSN 0244-6391), Bulletin de l'Association des amis de l'histoire de Villers-lès-Nancy, Impr. Kruch, Raon-l'étape, p. 33-48
- « », sur le site l'Union spéléologique de l'agglomération nancéienne (USAN) (consulté le ).
- « », sur le site la Ligue spéléologique lorraine (LISPEL) (consulté le ).
- Archives départementales de Meurthe-et-Moselle, « », 20 juin 2023 au 1er décembre 2023.
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 224
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 225
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 226
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 232
- Boquillon, Guyon et Roth 2010, p. 233
- Jean-Marie Flonneau, « L’évolution de l’opinion publique sous Vichy », in Jean-Pierre Azéma, François Bédarida, Vichy et les Français, Paris, Fayard, 1992, p. 512.
- « » [vidéo], sur Ina.fr (consulté le ).
- « », sur 1ber.free.fr (consulté le ).
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- Nancy en 1939-1945
- Philippe Artières, La Révolte de la prison de Nancy. 15 janvier 1972, Le Point du jour, , 168 p.
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Héraldique
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D'argent à la tige de chardon arrachée de sinople, fleurie de pourpre, chargée de deux feuilles piquantes au naturel ; au chef coupé d'un et parti de trois : au premier fascé d'argent et de gueules de huit pièces, au deuxième d'azur semé de fleurs de lys d'or brisé en chef d'un lambel de gueules, au troisième d'argent à la croix potencée d'or cantonnée de quatre croisettes du même, au quatrième d'or à quatre pals de gueules, au cinquième d'azur semé de fleurs de lys d'or à la bordure cousue de gueules, au sixième d'azur au lion contourné d'or à la queue fourchue, armé, lampassé et couronné de gueules, au septième d'or au lion de sable armé et lampassé de gueules, au huitième d'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché d'or aux deux bars adossés du même brochant sur le tout, sur le tout d'or à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent. |
Le chardon rappelle la devise « non inultus premor » (« qui s'y frotte s'y pique » ou littéralement « on ne me touche pas impunément »), allusion à la victoire de 1477 contre Charles le Téméraire. Charles III autorisa la ville à utiliser les armoiries des ducs de Lorraine en 1575. Le chardon est ainsi surmonté d'un chef aux armes des quatre royaumes (Hongrie, Naples, Jérusalem et Aragon) et des quatre duchés (Anjou, Gueldre, Juliers et Bar) sur lesquels les ducs de Lorraine exerceraient leurs droits. Ils sont chevauchés par les armes de la Lorraine.
Sous le règne de Stanislas, Nancy, pour plaire à ce prince, avait pris pour devise : « Aculei mei acuti in corda inimicorum regis »(Soit en français, approximativement : "Mes épines sont tranchantes dans le cœur des ennemis du roi").
En 1699, au mépris des armes historiques de Nancy, le juge d'armes français Charles d'Hozier attribue à la ville de Nancy un blason « d'or, à deux canons d'azur, posés en sautoir ».
On suspend généralement à l'écu les décorations reçues par la ville, dont la Légion d'honneur, qui lui fut décernée en .
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D'argent au chardon de pourpre tigé arraché et feuillé de sinople, au chef des bonnes villes de l'Empire (de gueules à trois abeilles d'or) était le blason de Nancy sous le Premier Empire. |
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- U.C.G.L. les blasons de Meurthe et Moselle - Site officiel de l'UCGL.
- Henri Lepage, Le département de La Meurthe : statistique historique et administrative, deuxième partie, 1843
- Charles-René d'Hozier, Volumes reliés du Cabinet des titres : recherches de noblesse, armoriaux, preuves, histoires généalogiques : Armorial général de France, dressé, en vertu de l'édit de 1696, 1697-1709, lire en ligne]
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