Doulaincourt-Saucourt

Localisation

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Doulaincourt-Saucourt : descriptif

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Doulaincourt-Saucourt

Doulaincourt-Saucourt est une commune française située dans le département de la Haute-Marne, en région Grand Est

La commune est formé en 1972 par la fusion des communes de Doulaincourt, devenue chef-lieu de la commune, et de Saucourt-sur-Rognon, devenue commune associée

En 2010, la commune de Doulaincourt-Saucourt a pris le statut de commune nouvelle, Doulaincourt et Saucourt devenant des communes déléguées.

Géographie

Localisation

La commune de Doulaincourt-Saucourt se trouve dans la vallée inférieure du Rognon et dans le bassin de vie de Joinville. Le chef-lieu Doulaincourt est à 19 Chaumont, à 50 Saint-Dizier et à 19 Bologne, bureau centralisateur du canton. Doulaincourt-Saucourt n'est incluse dans aucune unité urbaine et est donc qualifiée de rurale. Elle est rattachée à la zone d’emploi de Chaumont - Langres (code 2106) et au bassin de vie de Joinville (code 52250). Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de huit communes.

Communes limitrophes de Doulaincourt-Saucourt
Donjeux Vaux-sur-Saint-Urbain Domremy-Landéville
Gudmont-Villiers Doulaincourt-Saucourt Épizon (Pautaines-Augeville)
Froncles Vignory Roches-Bettaincourt

Géologie et relief

Oolithe de Lamothe, mis à nu pour le passage de la D 67a.

La commune de Doulaincourt-Saucourt s'étire sur 11 Rognon et sur les collines environnantes. La superficie de la commune est de 43,86 ,.

Doulaincourt-Saucourt est située sur la frange orientale du Bassin parisien qui, au sens géologique, est une vaste cuvette sédimentaire aux roches d'origines marine, lacustre et lagunaire, puis fluviatile, accumulées, au centre du bassin, sur 3 000 mètres de profondeur sur un socle hercynien. La coupe géologique du Bassin parisien montre les formations sédimentaires en pile d’assiettes. Au droit de la commune ce sont des terrains du Jurassique supérieur qui affleurent (161.2 ± 4.0 à 145.5 ± 4.0 Ma) dénommés plus précisément étages séquaniens supérieur (J7c), moyen (J7b) ou inférieur (J7a). Ils ont été ravinés par le Rognon créant une vallée encaissée orientée NO-SE dans laquelle se sont accumulés des alluvions en provenance des matériaux d'érosion, et par ses affluents les combes de Prêle et de Benne.

Le niveau supérieur du Séquanien (J7c) est formé par des calcaires beiges durs généralement à grain fin, en dalles bien stratifiées. Les fossiles sont rares, mais certaines plaquettes calcaires sont couvertes par les moules de types Astarte supracorallina. On rencontre également Rhynchonella pugnus, Terebratula subsella, Zeilleria humeralis et quelques autres fossiles. Ces calcaires sont exploités comme pierre de taille et pour l'empierrement des routes (nombreuses carrières). L'épaisseur de ce niveau est d'environ 25 .

Le niveau moyen du Séquanien (J7b), appelé Oolithe de Lamothe, est constitué par des calcaires oolithiques blancs friables avec des variétés crayeuses ou graveleuses. La faune est surtout caractérisée par les fossiles du faciès oolithique-corallien : nombreux polipiers, Nerinea sequana, N. gradata, N. curmontensis, N. desvoidyi, Diceras suprajuEuro-Information Telecomrense. Malgré leur mauvaise qualité, ces calcaires sont exploités dans quelques carrières. L'épaisseur est d'environ 15 m.

Le niveau inférieur du Séquanien (J7a) comprend divers calcaires assez sombres ainsi que des intercalations marneuses : calcaires compacts, grenus, marneux, à fausses oolithes ; une assise de calcaire oolithique dur sombre dit Oolithe de Saucourt s'intercale au milieu de cette série. La faune fossilifère est riche et variée. Les calcaires durs à grain fin sont exploités pour la construction et pour les routes. Les calcaires oolithiques du niveau dit Oolithe de Saucourt sont également exploités. L'épaisseur du Séquanien inférieur est de 50 à 60 m.

Des alluvions modernes argileuses brunes Fz recouvrent les fonds de vallées du Rognon et de ses affluents.

Hydrographie

La commune est drainée par trois cours d'eau : le Rognon et deux de ses affluents en rive droite, les combes de Presle et de Benne.

Le Rognon prend sa source à Is-en-Bassigny, une commune située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Doulaincourt-Saucourt. D'une longueur de 160,4 Mussey-sur-Marne, en limite de Donjeux. Il a une incidence très importante sur les écoulements de la Marne en raison de son important bassin versant (près de 620 . Le Rognon alimente un bief qui traverse le village de Doulaincourt et un deuxième bief qui traverse le village de Saucourt. La rivière forme quelques îlots à Doulaincourt et le Marais des grands Prés à Saucourt-sur-Rognon. Plusieurs combes descendent des collines vers le Rognon : rive gauche : Combe Saint-Brice, Combe des Fournaux, Combe Jean Bey, Combe de Petite Vau, Combe Roussillon ; et rive droite : Combe des Fossés, Combe de Presle et Combe des Bennes. Ces deux dernières combes sont reliées avec le Rognon par des lits de ruisseaux, la plupart du temps à sec.

Le Rognon et ses affluents sont en grande partie (95 km) gérés par la Communauté de communes Meuse Rognon qui a lancé une étude globale portant sur son domaine de compétence de 2004 à 2006. Un cycle de restauration de la ripisylve a eu lieu de 2011 à 2015 sur le Rognon et la Sueurre. La collectivité souhaite engager un nouveau programme d’intervention sur la végétation du Rognon et de ses affluents.

Réseau hydrographique de Doulaincourt-Saucourt.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,1 amplitude thermique annuelle de 16,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Blécourt », sur la commune de Blécourt à 11 vol d'oiseau, est de 10,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 879,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,2 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Milieux naturels et biodiversité

Espaces protégés

Le marais des « Grands Prés » à Saucourt-sur-Rognon, situé au sein de la zone Natura 2000 de la « Vallée du Rognon, de Doulaincourt à la confluence avec la Marne » a été acquis par la commune et est géré par le conservatoire du patrimoine naturel Champagne-Ardenne afin d'être entièrement protégé.

Réseau Natura 2000

Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives «Habitats » et «Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et de Zones de Protection Spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles. Les sites Natura 2000 présents sur le territoire communal de la commune sont au nombre de deux : la « Vallée du Rognon, de Doulaincourt à la confluence avec la Marne », classée Site d'importance communautaire (SIC) en 2004 et ZSC en 2008 et la « forêt de Doulaincourt », classée SIC en 2004 et ZSC en 2013.

D'une superficie de 486 mésophiles améliorées, de 15 % d'autres terres arables, de 10 % de forêts caducifoliées et de 1 % d'eaux douces (eaux stagnantes ou courantes). Il est de qualité car il s'agit du secteur de référence du schéma piscicole (pression de pêche faible, empoissonnement négligeable, population abondante et présence de nombreuses zones de frais). En outre la rivière possède d'importants peuplements de renoncule flottante qui sont des plus représentatifs de la région. La faune aquatique est caractérisée par l'Ombre commun (Thymallus thymallus), le brochet (Esox lucius Linnaeus), la lamproie de Planer (Lampetra planeri) et le chabot commun (Cottus gobio).

Le site de la « forêt de Doulaincourt » concerne 2 057 hêtres très représentative du Haut-Pays. Elle abrite en outre une importante population de Sabot de Vénus (Cypripedium calceolus) (plus de 2 000 pieds), ce qui en fait une des plus belles localités de la plaine française,. Ces stations de fleurs ont fait l'objet d'un arrêté préfectoral de protection de biotope en date du 30 mars 1990.

Zones d'intérêt
ZNIEFF de type 2 concernant la commune de Doulaincourt-Saucourt.

L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire. Le territoire communal est particulièrement riche puisqu'il comprend sept ZNIEFF, deux de type 2 et trois de type 1,.

Le « massif forestier de Doulaincourt, de Vouécourt, de Froncles et de Donjeux » est une vaste ZNIEFF de type 2 qui s'étend sur 4 848 hectares et 7 communes, dont Doulaincourt-Saucourt, où elle occupe toute la partie sud de la commune au sud du Rognon et englobe la zone Natura 2000 de la « forêt de Doulaincourt ». Six grands types forestiers s'y distinguent : la chênaie pubescente, localisée à Froncles (la plus vaste et la plus typique du département), la hêtraie montagnarde sèche à Carex alba des versants exposés au sud et des plateaux, la hêtraie froide à Cardamine à sept folioles sur les versants exposés au nord, la tiliaie-érablaie sur les pentes d'orientation plus mésophile, la chênaie-hêtraie à Carex montana des fonds de combe et la chênaie-charmaie-hêtraie calcicole très largement développée sur les plateaux du massif.

Sur le plan de la faune, la grande étendue du massif, la juxtaposition de milieux très variés et la proximité de la Marne et du Rognon ont un effet très attractif sur la faune aviaire avec la présence de nombreux rapaces (milan noir et milan royal, buse, épervier d'Europe et autour des palombes, bondrée apivore, busard Saint-Martin), grives, tourterelles et pigeons (pigeon ramier et surtout pigeon colombin devenu rare aujourd'hui, inscrit sur la liste rouge régionale). Concernant les insectes, les lépidoptères et les orthoptères sont particulièrement bien représentés avec près de 70 espèces inventoriées, dont une quinzaine inscrite sur les listes rouges régionales. Le lucane cerf-volant, un des coléoptères les plus remarquables du département, possède dans la forêt de Doulaincourt un de ses sites les plus importants pour la Haute-Marne.

La « vallée du Rognon depuis sa source jusqu'à la confluence avec la Marne » est aussi une grande ZNIEFF de type 2 qui s'étend sur 2 385 hectares et 21 communes, dont Doulaincourt-Saucourt. Il s'agit d'un vaste ensemble très caractéristique des rivières rapides des plateaux jurassiques haut-marnais. Elle renferme trois ZNIEFF de type I dont une entièrement sur la commune, la « partie aval de la vallée du Rognon », d'une superficie de près de 930 hectares, et la zone la plus intéressante de la ZNIEFF II avec une végétation remarquable. La flore comprend des espèces rares ou protégées : l'aconit napel protégé en Champagne-Ardenne, la renoncule aquatique, le groseillier à cassis, inscrits sur la liste rouge régionale, ou encore l'orme lisse, la sous-espèce dentata de la cardamine des prés (nouvelle pour la région), la cardamine amère, la laîche paniculée, etc. Concernant la faune, 16 espèces de batraciens sont dénombrées, 24 espèces protégées d'oiseaux. Des chauve-souris protégées ont aussi été repérées : le grand murin et le vespertilion de Bechstein, protégés en France (depuis 1981) et en Europe (convention de Berne), inscrits sur les listes européennes (annexes II et IV de la Directive Habitats), dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des mammifères de Champagne-Ardenne.

Les poissons sont très caractéristiques des eaux claires peu polluées : truite sauvage, vandoise, vairon, loche franche, ainsi que le brochet et l'ombre commun (excellent indicateur de la qualité des eaux) inscrits dans le livre rouge de la faune menacée en France, le chabot et la petite lamproie (directive Habitats). La rivière est en très bon état et parmi les plus représentatives du département (secteur de référence du schéma départemental piscicole avec une pression de pêche encore assez faible, un réempoissonnement négligeable et la présence de nombreuses zones de frai, en particulier pour les truites et le brochet),.

ZNIEFF de type 1 concernant la commune de Doulaincourt-Saucourt.

La ZNIEFF « combes de Prêle et de Francionvau, de Doulaincourt à Domremy-Landeville » est constituée de deux étroits et longs vallons qui entaillent profondément le plateau calcaire, présentant un intérêt paysager certain. Elle abrite une flore protégée comme le sabot de Vénus (orchidée d'origine boréale, très rare en plaine où elle se réfugie dans les secteurs les plus froids), protégé sur tout le territoire national, inscrit à l'annexe II de la directive Habitats et proche ici de sa limite d'aire de répartition. Deux autres espèces sont protégées au niveau régional : le céphalanthère rouge et l'orobanche de la germandrée.

La ZNIEFF « combe Saint-Brice et grandes combes dans la forêt de Doulaincourt » abrite plus de quinze espèces protégées, rares au niveau régional ou départemental et en tout premier lieu le sabot de Vénus qui bénéficie d'une protection nationale (les stations de la Combe Saint-Brice sont les plus importantes de toute la Champagne-Ardenne). Sept espèces sont protégées au niveau régional : l'ibéride de Durande, le céphalanthère à grandes feuilles et le céphalanthère rouge, le crépis en rosette, le silène glaréeux, l'orobanche de la germandrée et la laîche pied d'oiseau.

La ZNIEFF « combe de Benne à Saucourt-sur-Rognon et Domremy-Landeville », de 201 .

La ZNIEFF « bois et pelouses de la Côte blanche à Doulaincourt » est située au sud-est de Doulaincourt sur un coteau escarpé, exposé au sud et surplombant la vallée du Rognon. Plusieurs espèces rares sont dénombrées : deux sont protégées au niveau régional, l'iberis de Durande et le silène glaréeux et sont inscrits sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne, de même que le gaillet de Fleurot, le léontodon des éboulis et le ptychotis hétérophylle.

La commune a aménagé un petit arboretum dans la forêt, fléché et accessible de la route de Froncles.


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Toponymie

Doulaincourt

Le nom de la localité est attesté sous les formes Dolencort en 1225, Doleincort en 1231, Doleincourt en 1270, Doulaincour en 1732, Doulincourt en 1780.

Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -court au sens ancien de « cour de ferme, ferme, domaine rural ». L'ancien français court a donné le français moderne cour. L'orthographe actuelle du français cour est inspirée par le latin curia qui est une étymologie erronée, d'ailleurs celui-ci aurait donné *cuire ou *coire (cf. Coire, ville de Suisse anciennement Curia). En réalité, il s'agit du gallo-roman CORTE ou CURTE issus respectivement du bas latin cortem ou curtis selon les lexicographes.

Le premier élément Doulain- représente, comme dans la plupart des noms en -court, un anthroponyme germanique, ici Dolen[us].

Saucourt

Attestations anciennes : Soocurtis en 1210, Seucort en 1216, Soocourt en 1448, Saulcourt en 1576, Saucourt en 1649.

Le premier élément Sau- représente le nom de personne germanique Sadulf[us] , la finale -us latinise dans les textes.

  1. , Paris, Éditions du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, 2015, p. 60.
  2. a b et c Ernest Nègre, Toponymie générale de la France – Étymologie de 35 000 noms de lieux, ISBN , présentation en ligne), p. 889, 906.

Histoire

Époque gallo-romaine

Deux découvertes archéologiques signalent une présence humaine sur le territoire de Doulaincourt pendant l'époque gallo-romaine :

  • une mosaïque trouvée au lieu-dit Saint-Brice (village plus vieux que Doulaincourt, détruit par la suite) ;
  • un dépôt d'environ 15 pièces de monnaie gauloises, des potins des Sénons « dans une sorte de tumulus ».

Époque mérovingienne et carolingienne

Le territoire de Doulaincourt et de Saucourt se trouvait dans la seigneurie de Val-du-Rognon, qui en 871 était cédé par le comte d'Andelot à l'abbaye de Saint-Remy de Reims. Vers l'an mil, trois diocèses se rencontraient sur ce territoire : Châlons (du côté de l'actuel Saucourt), Langres (du côté de l'actuel Doulaincourt) et entre les deux Toul (une gorge étroite, une des combes entre les deux villages actuels, probablement la Combe de Presle),.

Moyen Âge

Au début du  siècle, la seigneurie du Val-du-Rognon était complètement dévastée et occupée par les fils du comte de Reynel. Pour reprendre le territoire, les chanoines de Reims traitairent en 1014 avec le comte de Troyes, il en résulta la division du pouvoir entre le chapitre de Reims et les comtes de Champagne. Ainsi Dolencort apparaît en 1155 dans une charte du comte de Troyes, la première mention connue de Doulaincourt.

C'est des comtes de Champagne que l'abbaye de Clairvaux obtient au  siècle son pouvoir sur Doulaincourt. Plusieurs chartes de l'abbaye de Clairvaux traitent de Doulaincourt :

  • en 1225 mention d'une grange à Doulaincourt et en 1231 et 1233 mention de la grosse dîme de Doulaincourt, Saint-Brice, Saint-Evre, Roche (les villages de Saint-Brice et de Saint-Evre, situés sur la rive gauche du Rognon, disparus par la suite) ;
  • à partir de 1245 mention dans plusieurs actes d'un curé, d'un prévôt, d'un pont de Doulaincourt et en 1246 mention de la prairie de Saint-Brice au-dessus de l'écluse ;
  • en 1245 mention de la maison de l'abbaye qui est près du pont de Doulaincourt.

Selon d'autres sources, il existait en 1241 à Doulaincourt un hôpital ou léproserie domum leprosorum, fondé par l'abbaye de Saint-Remy de Reims.

Saucourt, désigné dans les titres latins du  siècle au  siècle au chapitre de Notre-Dame de Reims.

Temps modernes

Doulaincourt et Saucourt ont beaucoup souffert des guerres du début des temps modernes.

Vers 1470, Doulaincourt fut presque détruit durant la guerre opposant Louis XI à Charles le Téméraire.

Après le massacre de Wassy, survenu le , les protestants, par représailles, mettaient à sac pendant cinq jours tout le nord du département actuel, y compris le populeux val du Rognon. En 1567 Doulaincourt était incendié et les deux villages de Saint-Brice et Saint-Evre (territoire de Bettaincourt) étaient détruits pour toujours. Ensuite, en 1636, c'était le passage des Suédois qui laissait Doulaincourt et Saucourt de nouveau en ruines.

Le chapitre de Reims, les religieux de Clairvaux et madame de Guise participent à la remise de la vallée du Rognon, ainsi que Pierre de Pons d'Annonville (le père de l'Abbé de Pons) et Henri de Thomassin, qui sont vers 1660 coseigneurs de la seigneurie indivise de Donjeux. En 1675, le chapitre de Reims passa Saucourt et en partie Doulaincourt à Pierre de Pons d'Annonville. La petite-fille de Thomassin, Madeleine de Choisy réunissait la seigneurie de Donjeux. Elle se marie en 1706 avec Charles de Gestas, marquis de Lespéroux, qui meurt en 1710. Par héritage, la seigneurie de Donjeux, avec Saucourt et en partie Daulaincourt passe ainsi à la Maison de Gestas — dont les armes ont influencé l'artiste héraldiste qui a conçu le blason de la commune associée —, d'abord à leur fils Charles-Jean-Henri (1709-1770), et enfin jusqu'à la Révolution à leur petit-fils Sébastian-Charles-Hubert, comte et général (1752-1793).

Dès 1668, il y a mention d'un « recteur d'escoles de Doulaincourt » puis d'un recteur en 1736 et 1750.

Dès le début du  siècle, Saucourt et Doulaincourt redeviennent florissant par la naissance d'une industrie métallurgique sur les rives du Rognon, fondée par les seigneurs de Gestas. Ainsi, les Gestas de Lespéroux possèdent au  siècle une forge et haut fourneau à Saucourt et une forge à Doulaincourt.

Vers 1760, un autre notable avec des possessions à Doulaincourt est Henri Toupot, seigneur de Bévaux, gendarme réformé de la garde ordinaire du roi, membre de l'Assemblée d'élection de Joinville, chevalier de Saint-Louis, habitant de Doulaincourt. Henri Toupot de Bévaux est le père du député Henri Simon Toupot de Bévaux, qui à son tour est le père du député Henri Camille Toupot de Bévaux et le beau-père de l'écrivain et député François Mongin de Montrol. La rue de Toupot de Bévaux porte leur nom, la maison de Montrol porte le nom de l'écrivain.

Époque contemporaine

De 1789 à 1870-1871
Tombe de François-Charles Guénard de la Tour à Saucourt.

À la Révolution, la communauté de Doulaincourt propose en huit hommes de garde pour la maison des Gestas, ce qui n'empêche pas que Sébastien Charles Hubert de Gestas soit guillotiné en 1793 et que la famille de Gestas, émigrée, perde ses terres et ses industries. Après quelques années d'inactivité, les établissements sidérurgiques reprennent vie. En 1809 les possessions des Gestas à Saucourt, domaine avec forges, moulin et bâtiments, devient propriété du colonel Martin François Le Masson du Chénoy, fraîchement promu () baron d'Empire.

À sa mort, en 1816, la forge passe à son gendre François-Charles Guénard de la Tour, ancien capitaine de la Garde impériale. En 1818, l'établissement de Saucourt « comporte un haut-fourneau, deux affineries, deux bocards et patouillets ; elle est animée par 21 ouvriers, tandis que 26 minerons et 38 forestiers assurent les approvisionnements et 30 charretiers effectuent les transports ; la production annuelle est alors de 225 tonnes de fonte et 175 tonnes de fer, obtenus à partir de 562 tonnes de minerai lavé et 725 tonnes de charbon de bois. » En 1834, François-Charles Guénard de la Tour modernise l'usine, qui sera reprise vers 1855 par Colas, puis en 1876 par André Jacquemin (le père).

Rue André Jacquemin à Saucourt.

En 1809, la forge des Gestas à Doulaincourt est aussi achetée par les frères Michel, fils d'un grand industriel. Un autre grand industriel Capitain fonde en 1838 à Doulaincourt une forge anglaise, qui est composée de cinq fours divers et où travaillent 294 ouvriers. Reprise par Forfillière et Bonnamy, puis par Bonnamy seul, l'usine sera acquise en 1892 par Isidore Ulmo, maître de forges à Rimaucourt.

Doulaincourt, devenu le centre industriel de la vallée inférieure du Rognon, est érigé en chef-lieu de canton en 1834 en remplacement de Donjeux.

En 1844, une école de jeunes filles est fondée par la commune dans le château de Montrol et dirigée par des sœurs de la Providence de Langres.

En 1866, un bureau télégraphique est ouvert à Doulaincourt.

De 1870-1871 à 1914-1918

Pendant la guerre de 1870-1871, Doulaincourt donne généreusement à la souscription de , pour des soldats, leurs familles et des blessés. Début , Doulaincourt est envahi par des troupes ennemies. Doulaincourt et Saucourt, sous l'occupation prussienne, subissent des impôts, des amendes et des réquisitions et, le maire de Doulaincourt étant absent, l'adjoint Bralet est emprisonné.

Un premier projet de chemin de fer dans la vallée du Rognon peu avant la guerre de 1870-1871, n'avait pas abouti. En 1878, le préfet autorise l'étude d'un projet de chemin de fer d'intérêt local dans cette vallée, reliant les gares de Gudmont et de Rimaucourt. La ligne de Gudmont à Rimaucourt va favoriser le développement de la sidérurgie à Doulaincourt et Saucourt, dont les usines vont disposer d'embranchements particuliers. Ainsi l'usine « Forges, fonderies et ateliers mécaniques de Saint-Brice », tout juste créée en 1882 et projetée à Saint-Brice, est construite à côté de la gare de Doulaincourt. Les forges de Saint-Brice sont la propriété d'Ernest Lorin (1862-1914), jeune ingénieur et inventeur, qui produit des treuils de son invention et qui construit dans la forêt de Doulaincourt des scieries fonctionnant avec des moteurs à gaz pauvres utilisant des déchets carbonés de toutes sortes également de son invention (brevetés sous la dénomination « Nouveaux gazogènes »). Lorin meurt juste avant la guerre de 1914-1918.

De 1914-1918 à 1939-1945

Après la guerre 1914-1918, la sidérurgie dans la vallée du Rognon est sur son retour, mais survit ici quand même mieux qu'ailleurs dans la Haute-Marne grâce au chemin de fer. L'usine Lorin, reprise par Guerin, ne retrouvera plus son dynamisme du temps de l'ingénieur Lorin. Mais un autre ingénieur, André-Felix Jacquemin (le fils), des Tréfileries Jacquemin à Saucourt, fait pendant les années de crise d'entre-deux-guerres, vers 1931-1933, une prouesse en travaillant avec Marcel Leyat, inventeur de l'automobile à hélice, à la construction d'un avion à hélice, Hélica volante ou Hélica Leyat-Jacquemin, surnommé la 5 cv de l'air. Jacquemin a breveté sa part de l'invention sous le ,.

Depuis 1945
  1. D. de Gesincourt, « Une mosaïque à Doulaincourt : époque gallo-romaine, dans la vallée du Rognon », Annales de la Société historique et archéologique de Chaumont, t. I (1893-99), p. 79-81].
  2. G. Schlumberger (dir.), E. Babelon (dir.) et J.A. Blanchet (dir.), Revue numismatique, Paris, Société française de numismatique, (lire en ligne), p. 259.
  3. Abbé Lalore, , t. 4, 1878, p. XII, note 1.]
  4. Laurent Denajar, Carte archéologique de la Gaule : 10. Aube, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, ISBN , lire en ligne), p. 147.
  5. Émile Jolibois, La Haute-Marne ancienne et moderne : dictionnaire géographique, statistique, historique et biographique, Chaumont, Miot Dadant, , 564 lire en ligne), p. 527.
  6. Jean Baptiste Carnandet, Géographie historique industrielle et statistique du département de la Haute-Marne, Chaumont, Simonnot-Lansquennet, , 648 lire en ligne), p. 559-560.
  7. Émile Jolibois, op. cit., p. 527.
  8. Chartes et sceaux de Clairvaux/Doulaincourt, site Les Archives de l'Aube, archives départementales de l'Aube.
  9. Pierre-François Chifflet, Histoire de l'abbaye royale et de la ville de Tournus – Avec les preuves, enrichies de plusieurs pièces d'histoire très rares et les tables nécessaires pour en faciliter l'usage, Dijon, chez la vefue de P. Chavance, , 804 lire en ligne), p. 213-214.
  10. Sites templiers en Haute-Marne.
  11. Abbé Roussel, Le Diocèse de Langres – Histoire et statistique, lire en ligne), p. 509.
  12. R. A. Bouillevaux, Notice historique sur Benoitevaux, Chaumont, Charles Cavaniol, , 61 lire en ligne), p. 51-52.
  13. Michel Gilot, « Jean François de Pons (1683-1732) », dans Dictionnaire des journalistes (1600-1789).
  14. Émile Jolibois, op. cit., p. 193-194.
  15. , 1930 (I-Revues).
  16. a et b P. Fayet, Recherches historiques et statistiques sur les communes et les écoles de la Haute-Marne, F. Dangien, , 387 lire en ligne), p. 26.
  17. Henri Dinet, « L'année 1789 en Champagne », dans Annales historiques de la Révolution française, 1983, 254-1 p. 570-595, p. 591.
  18. Les Cahiers haut-marnais (lire en ligne), p. 57.
  19. La Haute-Marne sous l'Aigle, « Les six blessures du capitaine Guénard ».
  20. Dalloz et al., Jurisprudence générale, lire en ligne), « Deuxième partie – Cour d'appel », p. 179.
  21.  IA00070445, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  22. Christian Sütterlin, La Grande Forge, Paris, Éditions d'Assailly, , 173 ISBN , lire en ligne), p. 156.
  23. Compte-rendu des travaux des ingénieurs des mines pendant d'année 1840, Paris, Imprimerie royale, (lire en ligne), « VII. Groupe de champagne et de Bourgogne », p. 58.
  24.  IA00070343, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  25. J. B. Duvergier, Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlements et avis du Conseil d'État […] de 1788 à 1824, lire en ligne), p. 20.
  26. Alfred Étenaud, La Télégraphie électrique en France et en Algérie, depuis son origine jusqu'au .
  27. Henri Cavaniol, L'Invasion de 1870-71 dans la Haute-Marne, Chaumont, C. Cavaniol, , 469 lire en ligne).
  28. Henri Martin, « Doulaincourt… avant 1914 ! », Bulletin municipal de Doulaincourt, no 16 (voir l'annexe).
  29. Gustave Courau, Les automobiles à hélice – La voiture à hélice de Leyat – 1921, Clermont-Ferrand, Éditions automobiles Paul Couty, , 42 lire en ligne).
  30. E. Weiss, « L'avionnette et le planeur « Leyat », La Nature, no 2894, , p. 493-497.

Héraldique

Les armes de Doulaincourt-Saucourt se blasonnent ainsi :

« De gueules à la tour d'argent maçonnée de sable, ouverte et ajourée du champ, à la bordure cousue d'azur chargée de huit fleurs de lys d'or. »

Les armes des de Gestas qui ont servi d'inspiration sont « D'azur semé de fleurs de lis d'or, à la tour ouverte, ajourée et crénelée d'argent, maçonnée de sable. »

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Doulaincourt-Saucourt dans la littérature

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5164 autres localités pour Grand-Est

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