Bennwihr

Localisation

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Bennwihr : descriptif

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Bennwihr

Bennwihr [bɛnviʁ] est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. Ses habitants sont appelés les Bennwihriens et les Bennwihriennes. Chaque village alsacien a également son sobriquet

Ainsi les habitants de Bennwihr sont aussi surnommés Mondfanger.

Géographie

Localisation

Bennwihr se situe à 8 Colmar. À 203 mètres d'altitude, au pied de l'escarpement de failles constitués par l'affaissement de la plaine d'Alsace à l'ère tertiaire, Bennwihr est sur la transition formée par les collines calcaires sous-vosgiennes qui plongent sous les couches mio-pliocènes de la plaine. Par endroits, le terrain de la commune est couvert de cailloutis (qui emmagasinent la chaleur) et de sables granitiques et gréseux provenant du cône de déjection de la Weiss et de la Fecht.


Bennwihr et ses communes environnantes.


C'est une des 188 communes du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Communes limitrophes de Bennwihr
Mittelwihr Beblenheim Ostheim
Bennwihr Houssen
Sigolsheim Colmar

Hydrographie

Réseau hydrographique

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Fecht et le Sambach,.

La Fecht, d'une longueur de 49 Metzeral et se jette dans l'Ill à Illhaeusern, après avoir traversé 19 communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Fecht sont données par la station hydrologique située sur la commune. Le débit moyen mensuel est de 6,03 . Le débit moyen journalier maximum est de 150 débit instantané maximal est quant à lui de 130 .

Le Sambach, d'une longueur de 11 Riquewihr et se jette dans la Fecht à Ostheim, après avoir traversé six communes.

Réseau hydrographique de Bennwihr.
Gestion et qualité des eaux

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Ill Nappe Rhin ». Ce document de planification concerne la nappe phréatique rhénane, les cours d'eau de la plaine d'Alsace et du piémont oriental du Sundgau, les canaux situés entre l'Ill et le Rhin et les zones humides de la plaine d'Alsace. Le périmètre s’étend sur 3 596 Grand Est.

La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans une zone de transition entre les régions climatiques « Vosges » et « Alsace ».

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 amplitude thermique annuelle de 17,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Ribeau. - Verre », sur la commune de Ribeauvillé à 6 vol d'oiseau, est de 10,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 994,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 36,2 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  3. Sandre, «  »
  4. «  », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le ).
  5. Sandre, «  »
  6. «  », sur gesteau.fr (consulté le ).
  7. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  8. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  9. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  10. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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  12. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  13. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Histoire

Bennwihr au Néolithique

Le site de Bennwihr est occupé depuis le néolithique. Ainsi en 1867, non loin du domaine de Schoppenwihr,, ce sont deux sépultures qui sont découvertes, composées d'ossuaire en poterie grossière (urnes cinéraires) contenant des cendres et des débris d'os brûlés. Des bracelets, des épingles, deux ornements en forme d'S, une faucille, des grains de collier en ambre étaient présents dans ces sépultures, de nombreux objets avaient été brisés intentionnellement. En 1908, une cachette est découverte renfermant 16 outils de pierre, plus un morceau d'agate, provenant des environs. Parmi les outils se trouvaient une magnifique hache de jadéite de 24 centimètres de longueur et 10 de largeur, à tranchant bien aiguisé, l'autre extrémité finissant en pointe ainsi qu'une hache en chloromélanite, une en serpentine et deux ciseaux. Huit pièces étaient inachevées. Près de cette cachette se situait un fond de cabane avec des tessons et des débris de lehm durcis par le feu. L'ensemble de ces découvertes parait dater de la période du Hallstatt.

Bennwihr à l'époque romaine

Un dénommé « Bebo » aurait érigé son domaine aux abords de la vieille voie celtique.
La voie romaine qui remplaça la voie celtique est encore reconnaissable en plusieurs points. De même, un chemin d'ordre secondaire qu'une vieille tradition appelle « Römerweg » partait à l'est de Sigolsheim et traversait Bennwihr pour rejoindre Ribeauvillé.

Bennwihr du Moyen Âge à la RévolutionBennwihr du Moyen Âge à la Révolution

Dans le testament de l'Abbé de Saint-Denis, Fulrad, en 777, Bennwihr apparaît sous le nom de « Bebonovillare ».
Au Strasbourg, fait partie de la Seigneurie de Riquewihr et est donné en fief aux Comtes de Horbourg.
Au début du . L'Abbaye de Pairis y avait droit de patronage et en percevait la dîme. Lors de la fusion, elle reçoit en échange un tiers de la dîme de Bennwihr. L'église de Katzenwagen était dédiée à Saint-Séverin et Érasme. Ce dernier était invoqué contre les maux de ventre et la paroisse était devenue le lieu d'un pèlerinage en l'honneur du Saint-Chrême. La chapelle fut restaurée en 1774 et définitivement abandonnée à la Révolution.
En 1324, Buchard II et Gauthier IV de Horbourg, sans descendance, vendent leurs biens à leur cousin Ulrich III de Würtemberg. L'évêque de Strasbourg, Berthold II de Buchek, lésé par cette vente descend jusqu'à Ostheim avec son armée pour réclamer ses fiefs. Le duc de Wurtemberg, préférant la paix à la guerre, restitue à Berthold II tout ce qui relevait de l'Evêché de Strasbourg contre soixante marcs d'argent. Bennwihr est alors dans le bailliage de Zellenberg. L'Evêque confie à nouveau le fief à Burchard jusqu'à la fin de sa vie. Ce dernier ayant un fils né après ses arrangements, va tenter de récupérer ses fiefs au profit de sa descendance mais en vain. L'Église de Strasbourg concède Bennwihr et Zellenberg aux Comtes de Rappoltstein qui les acquièrent définitivement en 1434.
Bennwihr connut plusieurs conflits locaux (1438, 1442, 1443) avant de se soulever lors de la Guerre des Paysans. Le village soumet à Ulrich de Ribeaupierre ses revendications formulées en 14 articles. Finalement le village dut payer une indemnité de 400 florins.
Au temps de la Réforme, les sécularisations n'ont pas pu se faire à Bennwihr parce que les Seigneurs de Ribeaupierre, bien que devenu protestants, n'avaient pas le "jus reformandi"; Bennwihr est resté catholique pour cette raison.
À la veille de la guerre de Trente Ans, en 1612, la Seigneurie fait passer en conseil de révision tous le hommes en âge de porter les armes.
Au début des hostilités, en 1619, quelque 800 hommes cantonnent dans les environs du village qui leur offre du vin.
En 1632, Bennwihr est pillé par les Suédois.
En 1650, le village est victime de la peste.
Avec la fin de la lignée des Rappoltstein, le village revient à la famille de Deux-Ponts-Birkenfeld.
La famille de Deux-Ponts-Birkenfeld reste propriétaire du village de Bennwihr jusqu'à la Révolution française.

Bennwihr au temps du Reichsland (1871 - 1918)Bennwihr au temps du Reichsland (1871 - 1918)

Après les désastres de Frœschwiller et de Reichshoffen les 5 et , les troupes prussiennes et badoises investissent l'Alsace. Pour ne pas livrer leur bétail à l'ennemi, les habitants de Bennwihr le dispersent mais les Prussiens éventant la ruse le font ramasser et l'abattent sous prétexte de peste animale. Le , le traité de Francfort cède à l'Allemagne la presque totalité de l'Alsace. Quelques Bennwihriens optent pour la France et le village passe de 1 017 habitants en 1871 à 989 en 1875.

Le , une nouvelle municipalité est mise en place sous la direction d'Auguste Eschbach qui fera rénover le presbytère, la mairie et les écoles en 1875. Bennwihr a alors une école mixte tenue par une sœur de la Divine Providence de Ribeauvillé, une école de garçons tenue par un laïc et deux écoles de filles tenues par des religieuses. En 1875 est également créée la chorale Sainte-Cécile. En 1883, Bennwihr compte 879 catholiques pour 4 protestants et 1 anabaptiste. L'abbé Morand Keller est le curé de la paroisse de Bennwihr depuis 1849. Il va assurer sa charge trente ans puis 3 curés lui succéderont pendant le Reichsland : l'abbé Henri Heinrich de 1878 à 1897, l'abbé Georges Hell de 1897 à 1909 et l'abbé Joseph Musslin de 1909 à 1928.
Le , Romuald Engel succède à Auguste Eschbach. La construction d'une école divise alors la communauté car la priorité du nouveau maire va plutôt à la recherche d'une source et à la pose d'une canalisation.
En 1900, le village est électrifié.
En 1903, deux trains de marchandises se percutent près de la gare de Bennwihr endommageant trois wagons.
Le , Jules Eschbach succède à Romuald Engel. La question de la construction de l'école reprise sans succès en 1909 est à nouveau à l'ordre du jour le . La construction est décidée le et la commune est autorisée à entreprendre les travaux le mais la déclaration de la guerre compromet le projet quinze jours plus tard.

La période du Reichsland est surtout marquée par les grandes difficultés de la viticulture. En 1874, Bennwihr s'étend sur 617 hectares dont 189 de vignobles (31 % de sa superficie). Dans la gamme des vins supérieurs, s'y distinguent alors le riesling blanc, le traminer, le klevner blanc, rouge, gris et noir ainsi que le muscat. Les cépages de sylvaner produisent le vin ordinaire. Le rauschling est en baisse. Le trollinger est très répandu en quantité, ainsi que le knipperlé. Mais le vignoble est en crise à cause des maladies de la vigne. L'oïdium se développe ainsi que le peronospora, des vers endommagent la floraison et les baies et le phylloxéra, décelé en Alsace vers 1876, s'ajoute aux malheurs. De mauvaises conditions climatiques font chuter la production à 5 hectolitres par hectare en 1880 (70 en 1875, 35 en 1876, 40 en 1877, 37 en 1878 et 8 en 1879). La superficie viticole qui avait progressé à 192 hectares en 1893 retombe à 187 hectares en 1898.

Bennwihr et la Grande Guerre (1914 - 1918)Bennwihr et la Grande Guerre (1914 - 1918)

Après une première offensive française en Alsace du 7 au qui avait permis d'atteindre Mulhouse, mais qui fut contrainte au repli, une seconde offensive du 14 au est décidée et a pour objectif de flanc-garder l'armée française qui opère en Lorraine contre les colonnes ennemies qui pourraient déboucher du Sundgau et la mettre en péril. Au centre, l'offensive principale d'ouest en est vise à nouveau la ville de Mulhouse (reprise le ) et le Rhin. À droite, dans la région d'Altkirch est organisée la couverture face au sud de l'offensive principale. À gauche, les troupes ont pour objectif général Colmar pour couper la retraite aux Allemands dans cette direction, afin que l'adversaire n'ait d'autre issue que la frontière suisse ou le passage du fleuve.
C'est à cet effet, qu'au nord de l'offensive les 13e et 30e bataillons de chasseurs alpins marchent sur Colmar en descendant la Fecht. Les Allemands stationnent eux à Ribeauvillé d'où ils opèrent des reconnaissances alentour. Des chasseurs alpins entrent dans Bennwihr et commencent à scier un poteau qu'ils croient téléphonique. Les villageois appellent à leur rescousse Alphonse Graff, un des rares Bennwihriens sachant le français qui peut expliquer aux soldats qu'il s'agit d'un poteau électrique. Les soldats stoppent l'abattage et le forgeron du village réalise une jambe de force pour sauver le poteau, mais le vestige de cette unique incursion française à Bennwihr disparaitra avec les destructions de 1944. Le lendemain, les Allemands investissent le village et organisent un réseau de défense à sa proximité face à l'ouest. Les Français quittent les coteaux et le front se stabilise sur les crêtes des Vosges.
À proximité du village se dresseront un camp de militaires allemands et un camp de prisonniers pendant toute la durée de la guerre.

Bennwihr va perdre 24 de ses enfants au cours de la guerre.

Bennwihr dans l'entre-deux-guerres (1918 - 1939)Bennwihr dans l'entre-deux-guerres (1918 - 1939)

Le retour de Bennwihr à la France dans l'enthousiasme populaire ne résout pas les difficultés apparues sous le Reichsland. La population continue de décroitre (990 habitants en 1910, 861 en 1921) et le vignoble reste fragile (phylloxéra et ver de la grappe).
En , César Burlen succède à Jules Eschbach et assure la transition comme maire de la commune. Le , Charles Becker devient maire.
En 1924, le projet de l'école est à nouveau mis à l'ordre du jour. Finalement, les travaux débutent le et l'école sera inaugurée le .
À la paroisse, au père joseph Musslin succède l'abbé Paul Kuentz en 1927, lui-même remplacé en 1935 par l'abbé Jean-Baptiste Lemblé.
Le , une fanfare est créée par le curé Paul Kuentz sous le titre de « La Bienfaisance ».
Sur le recensement de 1936, on dénombre à Bennwihr 201 maisons, 224 ménages, 866 habitants dont 8 étrangers, 5 maisons inhabitées et 3 démolies.

Bennwihr dans la Seconde Guerre mondiale (1939 - 1945)Bennwihr dans la Seconde Guerre mondiale (1939 - 1945)

En 1939, Bennwihr est à l'abri de la ligne Maginot. Le village héberge un centre mobilisateur qui devient un dépôt de matériels au profit d'un groupe d'artillerie. Il sert également de cantonnement à plusieurs unités françaises engagées dans la garde du Rhin.
Le , les Allemands lancent l', franchissent le Rhin et percent la ligne de défense à Marckolsheim. Le , les autorités françaises demandent à tous les hommes valides de 15 à 55 ans de se présenter à Belfort. Mais, le , les Allemands entrent dans Bennwihr. Originaire du village, l'abbé André Kunegel, vicaire à Colmar et officier de réserve en service au  régiment d'infanterie de forteresse, est tué le alors qu'il combat avec les restes de la DIF revenue de la plaine d'Alsace pour verrouiller plusieurs vallées vosgiennes.

La France vaincue et l'Alsace rattachée au pays de Bade pour former le Gau Oberrhein, la germanisation est lancée. Cette germanisation se double d'une volonté de nazification de la population. L'appareil national-socialiste est donc mis en place avec l'installation d'un Ortsgruppenstab chargé de la formation, de l'organisation et de la propagande nazies dans le village. Un arrêté du ordonne le recensement de tous les animaux de la ferme à des fins de réquisition. Chaque foyer a obligation d'acquérir un drapeau à croix gammée et d'en pavoiser le village à chaque manifestation. Le , le Reichsarbeitsdienst (R.A.D.) est rendu obligatoire par une ordonnance du Robert Wagner. Mais les Bennwihriens ne se laissent pas pour autant séduire ou entrainer par la doctrine nazie. Ainsi, les affiches « Parole der Woche » (slogan de la semaine) mises en place par l'office central de la propagande du parti nazi sont régulièrement arrachées de leur support, une banderole hitlérienne est également déchirée et le , un drapeau français est accroché sur le grand châtaignier de la place des fêtes. Des villageois participent activement à l'exfiltration de prisonniers français évadés de Stalag.

Le , les villages de Bennwihr et de Mittelwihr sont fusionnés sous le nom de Bennweier et Charles Greiner y est imposé par l'administration allemande comme Bürgermeister (maire).
Les premiers résistants sont arrêtés et emprisonnés au camp de Schirmeck. Le , le service militaire obligatoire des jeunes Alsaciens dans la Wehrmacht est décrétée par le Gauleiter. Au total, 83 Bennwihriens des classes 1915 à 1926 sont ainsi incorporés de force (Malgré-nous). 14 d'entre eux (16,87 %) y laisseront la vie.
Le , la Gestapo emmène une famille bennwihrienne, Joseph et Eugènie Graff et leur fille Anna, au camp de Schirmeck d'où ils seront déportés à Landeshut en Silésie jusqu'en avril 1944 puis transférés à Rastatt d'où ils seront libérés le .

Le , la Gestapo force l'entrée et fouille plusieurs maisons. Neuf Bennwihriens sont arrêtés, internés au camp de Schirmeck, sept seront ensuite transférés dans le camp de sécurité de Gaggenau d'où un ne reviendra pas. Durant la Seconde Guerre mondiale, Bennwihr aura au total dix-sept déportés politiques dont son ancien maire, Charles Becker, interné le à Schirmeck puis à Gaggenau d'où il rentrera en .
Avec la nouvelle du débarquement allié, l'espoir d'une libération renaît et le curé Lemblé entonne un Te Deum aux vêpres du .
Fin , les troupes alliées qui ont atteint le Rhin et libéré Mulhouse et Strasbourg, ont stoppé leur avance dans les Vosges. Il en résulte une poche de résistance autour de Colmar. La  division d'infanterie américaine s'empare de Sélestat le et de Ribeauvillé le . La poche se rétrécit et le front se situe maintenant à 3 kilomètres de Bennwihr. La  division d'infanterie allemande occupe le secteur. Le mardi , vers 9 heures du matin, les premiers obus frappent Bennwihr. La population se réfugie dans les caves où la survie va s'organiser au fur et à mesure de la longueur des combats. Au bout de six jours d'offensive, les Allemands offrent de plus en plus de résistance d'autant plus qu'ils ont reçu de nombreux renforts dont des troupes SS à partir des 7 et . Le , une vigoureuse contre-offensive allemande échoue mais Bennwihr reste sur la ligne de front et demeure le théâtre de contre-attaques et de destructions considérables. Du 14 au , la majeure partie de la population réussit à quitter le village sous les bombardements par petits groupes vers Ingersheim puis Colmar. Le , la  division d'infanterie américaine. Le . Le calvaire de Bennwihr se poursuivra encore un mois en étant soumis au harcèlement de l'artillerie allemande. Il faudra attendre la fin de l'offensive alliée contre la poche de Colmar avec en particulier la prise de Houssen le et l'arrivée sur le canal de Colmar des unités alliées le pour que le village soit enfin à l'abri des coups. Au lendemain de la libération de Colmar (), la population disséminée sur 24 communes peut revenir à Bennwihr où elle découvre un immense champ de ruines jonché de cadavres. Le village est entièrement détruit à l'exception de son monument aux morts, appelée Monument de la Fidélité. Du 6 au , il est déploré 20 victimes civiles. D'autres habitants seront encore victimes des mines et des munitions qui traînent çà et là, mais aussi des privations subies.

En , les premiers baraquements d'un village provisoire sont attribués aux villageois. Les derniers sinistrés quitteront leurs baraques en et la consécration de la nouvelle église le , lundi de Pentecôte, marquera le dernier acte de la reconstruction du village.

La commune a été décorée, le , de la croix de guerre 1939-1945.

  1. «  », notice base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Le domaine de Schoppenwihr de 35 hectares fut toujours un franc-alleu et il est aujourd'hui devenu un jardin arboretum et une ferme biologique ouverts aux visiteurs
  3. Matériaux pour l'histoire primitive et philosophique de l'homme - Gabriel de Mortillet in Bulletin no 2"" - février 1868, pages 44-45
  4. Tombes néolithiques d'Alsace - H. Weisberger in Revue anthropologique, 1915, page 87
  5. Cette voie celtique qui longeait les contreforts des Vosges suit le parcours actuel de la route des vins.
  6. Bulletin archéologique du comité des travaux historiques et scientifiques - année 1953 - PUF, 1956
  7. La voie romaine des Vosges entre dans l'arrondissement de Ribeauvillé en traversant la Fecht à l'Est d'Ingersheim et croise, à droite de Sigolsheim, la route de la vallée de la Weiss. Elle est reconnaissable sur quelque cent mètres puis se perd sous la route moderne entre Sigolsheim et Bennwihr et reparaît ensuite, en sentier surélevé qui se poursuit jusqu'à l'Est de Bergheim, où le chemin vicinal le couvre.
  8. Il traversait Mittelwihr et Beblenheim ainsi que le village disparu d'Ellenwiller où un trésor de monnaies romaines avait été découvert et vendu à la famille de Ribeaupierre
  9. D'après le livre Bennwihr et son passé - Lucien Blum et Pierre Gresser - Imprimerie Alsatia Colmar - 1957
  10. Testamentum brève de Saint Fulrad : ...super Bebonovillare ecclesia in honore Sancti Petri cum adjacentes suis... dans Grandidier, Codex Eccl. Arg. II, 71 bis
  11. La tradition évoque une épidémie comme raison de la disparition de Kantzenwagen. Ainsi les deux seules survivantes de Katzenwagen qui étaient refoulées des villages où elles demandaient l'hospitalité furent finalement accueillies à Bennwihr qui reçut de fait le ban de leur village.
  12. Sankt-Grimmen pouvant être interprété comme "Sainte Colique" !
  13. Parfois orthographié Bourcart
  14. Certains biens vendus avaient été concédés en fiefs aux Horbourg mais étaient propriété de l'evêque de Strasbourg.
  15. Jean II justement dit "le Tardif"
  16. Le principal agitateur, Hans Plumlin, fut incarcéré à Zellenberg. Libéré en 1527, il dut promettre par serment de ne jamais porter durant toute sa vie d'épée, de fusil, de hallebarde mais juste un "Schneidmesser" (couteau).
  17. Étant médiatisés, les Seigneurs de Ribeaupierre avaient perdu leur . Or jusqu'au début de la Guerre de Trente Ans, en vertu du jus reformandi le prince impose sa religion à ses sujets qui bénéficient cependant de la possibilité de quitter la principauté (jus emigrandi), liberté religieuse minimale. (voir Laurent Jalabert, Catholiques et protestants sur la rive gauche du Rhin : droits, confessions et coexistence religieuse de 1648 à 1789 - Brussels : P.I.E. Peter Lang - 2009
  18. Alors que Mittelwihr, propriété des Seigneurs de Wurtemberg est passé à la Réforme en vertu du principe "cuis regio, jus religion".
  19. Jean-Jacques, le dernier comte de Ribeaupierre meurt en 1673
  20. Christian II, comte palatin de Deux-Ponts-Birkenfeld, avait épousé le 5 septembre 1667 Catherine Agathe de Ribeaupierre, fille de Jean-Jacques de Ribeaupierre.
  21. Le dernier propriétaire aurait dû être le duc Charles II Auguste de Zweibrücken (1746 - 1795) mais ce dernier avait cédé en 1776 le comté de Rappoltstein à son jeune frère Maximilian Joseph (1756 - 1825) qui avait été déshérité à la mort de leur père en 1767. Maximilien Joseph deviendra roi de Bavière en 1806
  22. a b et c D'après le livre Bennwihr, Kientzheim et Sigolsheim à l'époque contemporaine - Claude Muller - Editions COPRUR - 1991
  23. Le presbytère avait été construit en 1780 et comprenait pas moins de dix pièces, mais la plupart des pièces ne pouvaient pas être chauffées en hiver par manque de fourneaux
  24. Les sœurs de Ribeauvillé, fondée en 1783 par l'abbé Louis Kremp, vicaire à Molsheim, et Madeleine Erhard, furent l'une des plus grandes congrégations enseignantes d'Europe. Ces religieuses, dites apostoliques pour les distinguer des contemplatives, furent en effet « maîtresses d'école » dans les établissements publics de filles, puis les écoles mixtes, en Alsace, pendant plus de deux siècles.
  25. Henri Heinrich, né à Oberhergheim le 8 octobre 1833, ordonné prêtre le 18 juin 1859, est successivement vicaire à Ottrott en 1859, à Kaysersberg en 1861, à Epfig en 1865, à Neudorf en 1866 enfin à Neuf-Brisach en 1866, puis curé à Wasserbourg en 1870, à Ostheim en 1874 et à Bennwihr le 15 juillet 1878 ; puis il se retire à Oberhergheim le  septembre 1897 où il meurt le 14 mai 1909. Il était connu pour son caractère très trempé, ses sermons agressifs et il fut au cœur de graves discordes.
  26. Georges Hell, né à Weiler près d'Altkirch le 23 avril 1846, ordonné prêtre le 10 août 1872, est successivement vicaire à Ribeauvillé en 1872, puis à Thann en 1879, curé à Magstatt-le-Haut en 1885, à Bennwihr le 12 octobre 1897. Retraité le  octobre 1930.
  27. Joseph Musslin, né à Rustenhardt le 25 janvier 1860, ordonné prêtre le 19 décembre 1885, est successivement vicaire à Saint-Hippolyte en 1886, puis à Pfaffenheim en 1888, chapelain à Mulhouse en 1891, curé d'Urschenheim en 1898, puis de Bennwihr le 1er janvier 1909. Retraité le 1er avril 1928, il meurt en mai 1931. Il était sévère et très francophile.
  28. L'Alsace étant annexée par l’Allemagne jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, les soldats dont les noms sont mentionnés pour 1914-1918 étaient de nationalité allemande et ne sont donc pas tous Morts pour la France. En 1940 l'annexion fut de force (et non de droit comme en 1870), le territoire et les habitants étaient alors restés juridiquement français.
  29. Justin Antony, Albert Baffrey, Albert Bogen, Eugène Bunner, Eugène Delacote, Emile Egly, Emile Joseph Eschbach, Joseph Eschbach, Victor Eschbach, Auguste Fonné, Emile Fonné, Léon Frey, Emile Groell, Séraphin Groell, Eugène Laenger, Joseph Metzger, Alphonse Reitter, Auguste Richert, Alphonse Schumer, Charles Sommer, Auguste Wagner, César Wagner et Jules Wagner.
  30. Charles Becker, né à Zellenberg le 2 mars 1892, fils d'Ernest Becker et d'Emilie Grinenberger, épouse à Colmar le 28 novembre 1914 Berthe Engel, née à Bennwihr le 2 février 1887, fille de Romuald Engel (maire de 1894 à 1910) et de Rita Eschbach. Il est maire de 1923 à 1940 puis de 1945 à 1950, interné politique à Schirmeck et Gaguenau en 1944 et 1945. Il meurt à Bennwihr le 27 janvier 1950
  31. Paul Kuentz, né à Battenheim le 12 mars 1888, ordonné prêtre le 25 juillet 1914, devient successivement vicaire au Neuhof en 1914, à Rixheim en 1917, à Saint-Léger Guebwiller en 1919, curé de Bennwihr le 17 septembre 1927, puis à Wittelsheim le 8 décembre 1934, de Raedersheim en 1946. Il meurt à Mulhouse le 21 avril 1949. Il était bon musicien.
  32. Jean-baptiste Lemblé, né à Leimbach le 29 mai 1887, ordonné prêtre le 4 août 1914, devient successivement vicaire à Odern en 1914, à Pfastatt en 1919, à Cernay en 1922, curé de Liebsdorf en 1923, de Bennwihr le 19 janvier 1935, de Bettendorf le 23 juillet 1947. Retiré à Moosch en 1961, il y meurt le 10 mai 1977.
  33. Marie Fuchs, Emile Risser, Augustine Wagner-Ambielh, Marthe Wagner-Donath - Un Village Martyr au cœur de la Poche de Colmar - 1982
  34. 4e régiment du Génie, 5e régiment d'Artillerie puis 44e régiment d'Artillerie
  35. George André Kunegel né le 15 février 1910 à Bennwihr, a été ordonné prêtre en 1934
  36. Son corollaire est que tout ce qui rappelle la France est banni. Ainsi le 17 septembre 1940, un groupe des S.A. et des H.J. en provenance de Sainte-Marie-aux-Mines coupe et piétine les fleurs bleu - blanc - rouge qui bordent l'enclos de M. Camille Preiss à Mittelwihr (appelé depuis le Mur des fleurs martyres).
  37. voir Parti national-socialiste des travailleurs allemands
  38. Cette propagande est aussi faite d'intimidation comme au cours de cette parade de membres de la Hitlerjugend (H.J.) qui, en mai 1941, décoiffent tous ceux qui osaient encore porter un béret, coiffure interdite car jugée « trop » française, il s'ensuit une bagarre avec les jeunes du village. Les H.J. battus, reviennent alors en force (une centaine) dans les rues désertées du village, ils enfoncent la porte du Foyer paroissial de Bennwihr, y arrachent le crucifix pour le jeter dans la rue en hurlant Wir wollen die Vatikanstadt ausräuchern (Nous voulons enfumer la ville du Vatican)
  39. Cette banderole proclamait Mit unseren Fahnen ist der Sieg (la victoire est avec notre drapeau). Pour éviter les représailles, c'est l'instituteur qui l'a raccommodée.
  40. Henri Sommer, né le 11 mai 1896 à Bennwihr, y est interné le 29 mai 1942.
  41. Pierre Antony (mort au combat à Szablino-Leningrad en septembre 1943), Jean Barth (mort au combat à Radom-Kielce en janvier 1945), Roger Barth (mort en captivité à Tambow en juin 1944), François Bogen (mort de ses blessures à Bayreuth en mars 1945), Pierre Eschbach (mort en captivité près de Moscou en décembre 1944), Paul Fonné (disparu en Ukraine en février 1945), Roger Fonné (mort au combat près de Siniavino en juillet 1943), Jules Fuchs (mort au combat à Bobrka en septembre 1944), Alphonse Graff (mort en captivité à Tambow en mars 1945), François Kientler (mort au combat à Silna en décembre 1944), Paul Koenig (mort au combat près de Berzini en novembre 1944), Séraphin Schneider (disparu en Méditerranée en 1944), Aimé Schwindenhammer (mort au combat à Lupjanka en janvier 1944) et Marcel Wagner (mort de maladie à Semlin en avril 1943).
  42. Après trois mois passés dans le R.A.D. d'octobre à décembre 1942, Alphonse Graff, fils de Joseph et Eugénie Graff, né le , avait été incorporé de force dans l'infanterie le 16 janvier 1943. Affecté au Riquewihr, le
  43. Ignace Baffrey (né le 22 juillet 1893), Théophile Bogen (né le 8 septembre 1901), Anne Bogen-Gassmann (née le 29 juillet 1897), Camille Donath (né le 10 novembre 1889), Pauline Duwa-Gassmann (née le 27 janvier 1900), Pierre Wagner (né le 4 janvier 1910, il meurt en déportation le 3 octobre 1944 à Gaggenau), Stéphanie Wagner (née le 9 janvier 1911), Stéfanie Wagner-Frey (née le 19 janvier 1911).
  44. L'arrêt dans les offensives est dû à la fatigue des hommes et du matériel, l'épuisement des approvisionnements d'essence et de munitions et surtout à l'inondation qui avait gagné toute la plaine d'Alsace.
  45. La première victime civile est Antoine Buch, frappé par un éclat d'obus.
  46. Sur les 45 religieuses résidentes dans la Maison de convalescence de Bennwihr, une quinzaine étaient encore présentes le 13 décembre, six furent prises en otage par les Allemands qui pensaient qu'elles hébergeaient des Américains et trois trouveront la mort : Sœur Théodorine Eikellen est brulée vive dans une cave avec la grand-mère Philomène Burlen, Sœur Adeline Helmlinger est fusillée par les Allemands et Sœur Adelphine Ley est mortellement atteinte par un éclat d'obus dans le jardin de la Maison de convalescence.
  47. voir The Battle of Bennwihr Dec.22 - Dec. 24, 1944 (en anglais)
  48. Léa Barth (12 ans), Paul Barth (13 ans), Eugène Bogen (80 ans), Antoine Buch (48 ans), Philomène Burlen-Fuchs (79 ans), Nicolas Dierstein (54 ans), Aloyse Dieterlen (76 ans), Charles Duwa (48 ans), Adèle Eschbach-Kien (79 ans), Charles Farrenkopf (55 ans), Auguste Fonné (75 ans), Thérèse Gira-Willmann (63 ans), Joséphine Groell-Amann (32 ans), Jean-Baptiste Haennsel (65 ans), Joseph Joost (75 ans), Alphonse Schmitt (43 ans), Marie Wagner-Barth (87 ans), Sœur Théodorine Eikellen (74 ans), Sœur Aline Helmlinger (57 ans) et Sœur Adelphine Ley (74 ans).
  49. Séraphin Burlen (79 ans), Marie Disch-Kittel (82 ans), Marcelle Eschbach-Burlen (72 ans), Auguste Fonné (80 ans), Justine Frey (68 ans), Léonie Fuchs-Sary (71 ans), Emile Groell (71 ans), Emile Schille (73 ans), Charles Schille (43 ans), Rosalie Waller (73 ans), Marie Weber (81 ans), Eugénie Binder-Trommer (-)
  50. Communes décorées de la Croix de guerre 1939 - 1945

Héraldique


Les armes de Bennwihr se blasonnent ainsi :
« D'azur à la croix d'argent. »
C'est Louis XIV qui octroie les armoiries au village en 1696, mais "la porte d'azur à une croix d'argent" confirmait en fait le sceau utilisé par la commune depuis 1662.

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