Celles-sur-Plaine

Localisation

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Celles-sur-Plaine : descriptif

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Celles-sur-Plaine

Celles-sur-Plaine est une commune française située dans le département des Vosges, en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Cellois.

Géographie

Localisation

Celles-sur-Plaine est la dernière commune en rive gauche de la vallée de la Plaine avant Raon-l'Étape.

Le vieux village du comté de Salm, au niveau de la place de l'église ou de la mairie, est à 320 Tête du Coquin à 837 .

Une retenue, le lac de la Plaine, a été construite en 1983, en association avec celle du barrage de Pierre-Percée et des installations hydroélectriques. Elles permettent de réguler le débit de la Meurthe, puis de la Moselle et ainsi de garantir un bon fonctionnement à la centrale nucléaire de Cattenom.

Localisation et limites

Au nord de la rivière Plaine, matérialisée par son vieux cours, s'étend la commune de Pierre-Percée. La façade présentée par la grande commune est plus large et touche d'autres communes, ainsi à l'amont le finage du hameau des Colins, commune de Bionville, en rive droite fait face sur environ 1 500 Neufmaisons. Notez que le toponyme Lajus s'applique autant au finage voisin sur Pierre-Percée, attestant un lien ancien entre le deux communes voisines de part et d'autre des rives, ce qui rappelle le partage de 1751 concernant les terres de Salm.

En aval de Lajus, sur la rive gauche, la limite s'établit de la Plaine à 302 Moyenmoutier et à Senones. Ce quaternion rappelle l'existence de deux ensembles médiévaux temporels et spirituels, autrefois souvent rivaux, les abbayes bénédictines de Senones et de Moyenmoutier, la première hégémonique sur Senones et Celles dans la dépendance temporelle de l'évêché de Metz, et protégée par un seigneur avoué issu de la première maison de Salm, la seconde présente au niveau seigneurial sur l'ancienne Vézeval et les passes de Rua/Raon, appartenant certes au même diocèse de Toul, mais avec le duc de Lorraine comme premier avoué. La limite communale suit ensuite la ligne de crête, en direction du nord-est, sans pénétrer dans la longue vallée de Ravines, incluses dans cette partie amont dans la forêt domaniale du Val de Senones : la ligne frontière est ponctuée de sommets, Les Augnys à 631 territoire communal d'Allarmont, qui est en réalité sur la forêt domaniale des Bois Sauvage(s).

En évitant la Tête du Gros Colas, que possède Allarmont, la limite intercommunale se dirige vers le nord-nord-ouest en empruntant rigoureusement la ligne de crête de la forêt des Hayes de Celles, sur la montagne encore nommée la Haillère ou Hallière au siècle dernier. Elle descend vers la vallée de la Plaine, légèrement en amont de la scierie de la Hallière. là se finit en rive gauche la limite avec Allarmont, et commence en face de la rivière le hameau des Colins, sur Bionville.

Communes limitrophes de Celles-sur-Plaine
Pierre-Percée
Meurthe-et-Moselle
Bionville
Meurthe-et-Moselle
Pierre-Percée
Meurthe-et-Moselle
Celles-sur-Plaine Allarmont
Neufmaisons
Meurthe-et-Moselle, plus au sud Raon-l'Étape
Senones
puis décalé à l'est La Petite-Raon
Moussey

Voies de communications et transports

Voies routières

La départementale D 392a traverse longitudinalement vers le Nord-Est l'espace communal selon la vallée de la Plaine, restant à proximité de celle-ci, mettant en relation le val d'Allarmont à l'amont oriental et à l'aval, La Trouche, hameau excentré de Raon-L'Etape. Il existe deux bifurcations :

  • la plus importante par la départementale D 182 menant vers le centre de Pierre-Percée, sous l'ancien château homonyme, par le hameau de la Ménelle, qui appartient à cette dernière commune, en rive droite,
  • la plus récente et touristique rejoignant le haut du barrage et le lac du Vieux Pré à partir de Lajus. Dans ce dernier cas, la vieille route médiévale grimpant progressivement vers le profond vallon forestier de Pierre-Percée, connus pour ses trois échancrures, deux vers l'ouest et une au nord, a disparu, effacée par l'impressionnant aménagement hydraulique des années 1980.
Transports en commun
  • Fluo Grand Est.
Gare d'Étival-Clairefontaine.
Lignes SNCF
  • Gare d'Étival-Clairefontaine
  • Gare de Thiaville
  • Gare de Bertrichamps
  • Gare de Baccarat

Géologie et relief

Le fond alluvial de la vallée de la rivière Plaine, ligne de faille expliquant la dissymétrie des plans sédimentaires de part et d'autre de celle-ci, est composé d'alluvions quaternaires, limons, sables et galets de différentes origines, à la fois fluviales et surtout fluvio-glaciaires du Riss et du Wurm, si on prend en compte la présence de petits glaciers de calottes il y a 12000 ans à partir de 650 .

Sur le flancs de la vallée, se remarquent les couches triasiques sous-jacentes de grès rouges, autrefois nommés "rote todtliegende Sandstein", en fait des grès arkosiques et des assemblages gréseux typiques des couches de Senones, surmontées par les grès vosgiens dits supérieurs à des altitudes variables, par exemple en rive gauche à moins de 380 m d'altitude sous le Novion, autrefois faisant partie de la Côte Sèche, et à plus de 550 m d'altitude vers le massif du Coquin. Seules les points sommitaux, comme les Hauts Forts, les Augnys et la Haute Montagne, la ligne de crête menant à la Pierre piquée, la Tête du coquin ou plus manifestes les hauteurs à plus de 790 m d'altitude de part et d'autre du col Ferry, dont la haute partie nord se prolonge continûment vers le Noir Brocard, sont recouverts par des lambeaux résiduels et résistants à l'érosion actuelle, de conglomérat.

Hydrographie et les eaux souterraines

Hydrogéologie et climatologie : Système d’information pour la gestion des eaux souterraines du bassin Rhin-Meuse :

Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Hydrogéologie : Masses d'eau souterraine; BD Lisa; Cartes piézométriques.

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée, limitée à l'ouest et au nord, par la Plaine. La retenue de la Plaine, au tiers sur la commune de Pierre-Percée, en face des Quartiers rend aujourd'hui moins évidente cette assertion. Notons que la fréquentation de ce plan d'eau artificiel récent peut être dangereuse, par la présence de dépôts fins et limoneux, parfois par des effets d'enfoncement provoquant des noyades (partie de pêche mortelle autrefois en excès d'eau), parfois par la toxicité de micro-organismes développée en période chaude (nage de compétition ou baignade interdite par l'autorité de surveillance, effectuant des prélèvements).

Réseaux hydrographique et routier de Celles-sur-Plaine.

Si on remonte le cours de la Plaine, sept ruisseaux, parfois modestes, affluents en rive gauche de la rivière, drainent successivement l'espace communal,:

  • i) le ruisseau actuelle de Lajus, autrefois encore dit "ruisseau du bas" ou "ruisseau de Derzognier", coulant en amont dans un vallon le plus souvent forestier, orienté et plus escarpé, autrefois le second ruisseau de la commune en débit. Il pouvait faire fonctionner des scieries, en particulier la scierie Derzognier associée à une ferme homonyme. Il prend sa source à la fontaine des Chevreuils, au fond de la combe en contrebas de la Borne carrée et du Haut de la Halte, dans le haut canton Derzognier, de la forêt domaniale dite "des Bois de Celles". Il ne reçoit du sud que trois modestes ruisselets coulant des contreforts sous la ligne de faîte des Augnys et le Haute Montagne, en particulier de l'amont vers l'aval, l'eau de la fontaine des oiseaux, celle de la Fontaine du Pré Cerisier, canton forestier de la Basse Idotte, et la goutte à l'est des Augnys.
  • ii) le ruisseau de la Cepe, autrefois la Seppe, au sud et en aval du village, se jetant dans la Plaine avant sa retenue ou plan d'eau. La scierie de Niérupt, mue par la rivière Plaine, ancienne scierie attestée en 1711 et encore active pour la forêt domaniale à la Belle-Époque était installée au niveau de sa confluence.
  • iii) le gros ruisseau de l'Annot, autrefois écrit l'Anot, fortement aménagé et barré autrefois dans sa partie amont, qui conclut son cours en longeant au sud la grande rue et traversant le village en face de la Ménelle. Il drainait autrefois les terres cultivées jusqu'aux Hauts Champs, et possède, suivant les traditions, deux sources principales : le lac Vert, aujourd'hui minuscule, à l'est du Moelleux et la vieille fontaine au sud du Pain de Sucre. Son cours moyen filait au nord et sous le hameau de Benameix ou Benamey.
  • iv) le ru de la Renière, aujourd'hui le plus souvent asséché. La Renière dénomme une ferme isolée en 1845 à proximité de hyères ou parcelles de prairies de fauche.
  • v) le modeste ruisseau de Saussure, mais à crue subite et autrefois redoutée, qui prend sa source au nord-est du Pain de Sucre. Saussures, désignant les bois des vallons, est le nom ancien d'une ferme disparue.
  • vi) le grand ruisseau du Coquin, autrefois ruisseau du Grandroué, qui parvient au hameau de La Planée en suivant le vallon Saint-Michel ou val saint Michel bordé d'amphithéâtres montueux et dont les eaux vives faisaient encore tourner trois scieries hydrauliques, Grandroué, Saint-Michel et Fortier, à la fin du . Ce vallon était desservi par un chemin menant aux chaumes ou lieu d'estive qui remontait d'abord jusqu'à la scierie Saint-Michel en passant par le hameau sous les prés du "Grand Roué", prés autrefois insérés dans la forêt domaniale de Celles, dite des Bois de Celles, canton des Plains saint Michel. Trois sources principales se placent à l'est du massif du Coquin ou de la Tête du Coquin : la source de Riangoutte, la fontaine du Coquin et la fontaine des Bœufs, ancien abreuvoir de l'ancienne chaume des Bœufs. Il existe une quatrième au nord, la source saint Michel sur le versant du mont des Hayes, et une cinquième plus au sud, la fontaine Letté, dans le rain ou ravin des Gardes, sous le col Ferry. Il s'agissait du ruisseau le plus important en débit. Il a été fortement aménagé dans son cours moyen.
  • vii) le court ruisseau, anonyme ou au tracé oublié sur les cartes, des Hayes (de Celles), dont la source est voisine de la source saint Michel, parfois confondue avec celle-ci.

La Plaine, d'une longueur totale de 34,3 Grandfontaine et se jette dans la Meurthe à Raon-l'Étape, après avoir traversé onze communes.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 amplitude thermique annuelle de 16,9 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Badonviller », sur la commune de Badonviller à 6 vol d'oiseau, est de 10,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 066,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,1 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. En rive droite, les communes meurthe-et-mosellanes de Pierre-Percée et de Neufmaisons sont respectivement avant-dernière et dernière avant la commune verrou de Raon-L'Etape, comme les limites administratives le montrent sur le site géoportail.gouv.fr. Notez que Pierre-Percée, tout comme Bionville et Raon-Lès-leau, fait partie de l'Agglomération de Saint-Dié-des-Vosges, mais que la limite départementale suit le thalweg de la Plaine.
  2. Le Coquin, le Pain de sucre et la Pierre Piquée.
  3. Lire infra en partie histoire.
  4. Lepage et Charton, opus cité. Le Haut de la Vierge désignait aussi un bois entre Celles et Raon.
  5. Les Haies de Celles désignent la forêt, Lepage et Charton, opus cité. En 1887, on trouve encore la vieille graphie Hayes. Une Haie ou Haye est le mot désignant un bois ou une forêt en langue romane lorraine.
  6. Il existe un point quaternaire au niveau du Haut Port, commun à Raon-L'Etape (à l'ouest de ce point), à Celles (au nord-est), à Senones (à l'est) et à Moyenmoutier (au sud, sur un contrefort occidental de la vallée de Ravines).
  7. Voies routières
  8. Carte géologique avec légende trop laconique, en recouvrement sur geoportail.gouv.fr. Appoint de la carte géologique au 1/50000e de Cirey-sur-Vezouze, XXXVI-16 du BRGM.
  9. Une discordance nord-ouest/sud-est explique cet abaissement et ainsi la présence inédite de ces terrains gréseux au niveau de la Côte sèche. L'ancien domaine ou ferme du Novion, avec ses terres dites sèches sur le grès vosgien, s'étendait autrefois aux abords septentrionaux de la Côte Sèche, indiquée sur la carte d'état-major. La carte géologique appelle par extension Novion le premier sommet occidentale à 531 m d'altitude, le second sommet plus oriental n'étant un long plateau effilé s'allongeant à la même altitude. Sur l'esquisse ancienne des alluvions et couches gréseuses, Louis et Chevreux 1889.
  10. «  », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
  11. La scierie de Lajus, comme celle de Niérupt au service du domaine forestier, était installée sur la rivière Plaine. La scierie de Lajus était donc associée à la maison forestière. Il ne faut pas la confondre avec la scierie de Lajus, sur l'autre rive appartenant à la commune de Pierre-Percée, sous le mont de Lajus. Notons que la ferme est encore dénommée Derrière Zonnier dans l'Annuaire des Vosges de 1821.
  12. Les hyères désignent des parcelles irriguées par des royes creusées à la hache de prairies, bénéficiant de l'eau d'une petite mère-roye, autrefois regina ou reine. D'où l'hydronyme Renière calquée sur le vieux système d'aménagement hydraulique des prairies.
  13. Autrefois les eaux du ru faisait tourner également un moulin. Il existait autrefois une ferme de Grandrupt. Grandrupt servait à nommer la longue vallée et son cours d'eau principal. Le terme de "roye" au sens générique de rigole (d'amenée d'eau ou d'irrigation) a contaminé l'appellation, devenue Grandroué. Notons que la graphie du préfixe francisée "Grand" est trompeuse comme partout dans les Vosges. Elle aurait un rapport ancien au latin médiéval granum, au vosgien "graine" ou au français local grange, au sens d'habitation et lieu de stockage de fourrage et/ou de grains.
  14. Sandre, «  ».
  15. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  16. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  17. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  18. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  19. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  20. «  », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  21. «  », sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

Celle, sous la variante latine cella, apparaît au début de la Chronique de Richer de Senones. Paul Marichal, dans son dictionnaire topographique du département des Vosges, fournit l'expression présentée dans un manuscrit latin de la bibliothèque nationale apud cellam, mais il semble évident que le toponyme était déjà connu sous sa forme romane ou francisé, ainsi en 1261 li bans de Ceille mentionnant l'existence de bans multiples (ban administratif ou militaire, rassemblement de communautés fiscales, grand ban religieux avant la paroisse réduite ou relique), en 1267 Celle au singulier attesté aux Archives des Vosges, ou la forme actuelle Celles en 1302 aux Archives de Meurthe et Moselle.

Les formes ultérieures mentionnées par Paul Marichal marquent la prononciation, De Sellis en 1404, du latin médiéval administratif dans les pouillés de Trêves, Selles desoubz Pierrepercie en 1456 du moyen français administratif désignant la châtellenie de Pierre-Percée, ou encore Selle en 1656 par le cartographe Nicolas Sanson décrivant la contrée lorraine sur sa grande carte autour de Port. Enfin, le début du XVIIIe siècle met en place, sans changer la prononciation, une graphie historique proposée au siècle précédent: Cel en 1701 aux Archives nationales, Celles, chef-lieu de mairie en 1708 associé à la prévôté de Badonvillers, dans un manuscrit de la bibliothèque nationale.

S'il y a une relatinisation au  siècle d'une forme romane née au  siècle, il n'est pas certain que la terminologie latine cella, dont le sens de cellule ou de cellier monastique convient si bien à l'historiographie religieuse, corresponde à ce toponyme roman ancien. On peut proposer une forme antique en cala, proche du verbe latin transitif călo, călare, signifiant poser, placer, suspendre évoquant de petites habitations gallo-romaine ou simplement de simples structures de soutènement en pierrailles où se posent les petites maisons en bois, démontables et mobiles sur chariot, des éleveurs transhumants. Ce qui justifie aussi la perpétuation du pluriel car il avait déjà un grand nombre d'emplacements ou d'habitations d'hivernage dans ce grand vallon évasé, propice à de belles fenaisons et à l'installation de granges à fourrage.

En dehors de ces deux champs d'hypothèses, il reste que le texte de Richer précise une origine plausible du premier ban de Celles par la charte accordée au légendaire saint Gondelbert par le roi Childéric (662-675). Voici le court passage, reproduit par la traduction, nécessairement anachronique concernant les (macro)toponymes, de Dominique Dantand : "De la roche dite de Haute Pierre, par le sommet des montagnes par le village de Celles, par les rives du cours d'eau qui traverse ce village jusqu'au lac dit de la Maix". Si on fait l'hypothèse d'un aménagement de la rivière Plaine et l'existence de dérivations à des fins d'irrigation, justifiant l'emploi du verbe "traverser", tout en délaissant l'extension à l'amont vers le Val d'Allarmont limité à Allarmont et Vexaincourt, se dessine aisément l'espace habité d'un premier ban de Celles hypothétique sans annexes, correspondant étrangement à la commune actuelle. Le col de Port rejoint l'aval de Lajus, puis la frontière esquissée remonte le cours de la Plaine jusqu'au premier contrefort de la Hallière ou du massif de la Haye de Celles. Les hauts des contreforts orientaux et nordiques de la vallée de Ravine en formeraient bien les limites au sud et à l'est. Ce court passage ne mentionne pas la foresta régalienne, nullement concédée mis à part d'éventuelles droits de jouissances ou de gestion par surveillance, qui occupe l'essentiel du Val d'Allarmont au voisinage du Donon, et sans doute la grande forêt intercalaire, devenue plus tard la forêt des comtes de Salm et des princes de Salm, qui gêne une vision nette de limite du premier ban. Le ban de Celles s'est déployé tardivement, d'abord dans un cadre paysan au  siècle, puis repris au siècle suivant par la puissante maison seigneuriale de Langenstein (Pierre Percée), finalement alliée au  siècle à la première maison de Salm, simple avoué de l'abbaye de Senones en Vosges.

La plupart des toponymes peuvent être identifiés à l'époque moderne, en admettant quelques variantes ou mutations. Les Quartiers, regroupement de maisons desservis entre la roche d'Alerin chapeautant l'ancienne Côte sèche et le lac artificiel de la Plaine, garde au pluriel le nom d'une ferme Le Quartier attestée au milieu du .

Quelques fermes encore habitées au milieu du . Novion, autrefois Navion sur son versant à l'ombre, est parfois écrit Noiron, tant il est vrai que la prononciation patoise peut les confondre. L'ancienne ferme de Benamey, autrefois considérée comme un hameau dans son vallon encaissé, apparaît sous une forme inchangée en 1701 aux Archives nationales, empruntant une graphie explicite Benamin en 1711, ou adapté en Benamé par Lepage et Charton en 1845. Les plans cadastraux de 1846 montrent une ferme placée au sud des prairies de Benameix dans le coude formé par le vallon de la Maix du Loup, formé à l'est, qui sépare les vieux champs du Moëlleux au nord et les champs de l'Orthomont. La ferme est proche du chemin d'Orthomont et à l'est des champs et prés du Rain sec, qui borde ici le chemin de Benameix empruntant le vallon principal. L'espace aujourd'hui boisé de Bénameix, du moins celui signalé plus à l'ouest sur la carte IGN, paraît nettement influencé par la cense de Bénameix et son ancienne construction massive, au nord des champs du Rain de la Tange, petit ruisseau affluent de l'Annot, prenant sa source au nord du massif de la Borne carré, cuminant à 628 m d'altitude. Le toponyme actuel s'éloigne ainsi du domaine habité (meix) au voisinage d'un val encaissé, comme une banne ou benne de charbonnier. La ferme de Saussures, au pluriel, a également disparu pour laisser un espace forestier nommé Saussure, au singulier. Il est plus difficile d'identifier au sud du village la ferme de la Basse-George à côté des Hautes Chaumes et près de la forêt domaniale des bois de Celles ou la ferme de la Basse-Pierre-Henry, placée plus à l'ouest, ou la ferme du Tillot encore plus décalée juste en amont du lieu-dit "Aux Quartiers", notée Le Thillot en 1753 par Nicolas Durival. Citons la ferme de Derzonnier ou Derzognier, associé à une scierie, au début du vallon du ruisseau de Lajus.

Au niveau du village, au voisinage de la Filature, usine en grande part sur le territoire de Pierre-Percée, il y avait un moulin à grain, que Henri Lepage nomme peut-être à tort le Grand Moulin. Le moulin d'en-haut était au milieu du . Sur le cadastre de Celles, ce secteur se qualifiait simplement de "scierie Lajus", prés de la scierie domaniale du Lajus.

Les écarts de l'ancien village allongé peuvent être situés grossièrement ou précisément par le cadastre actuel ou napoléonien, ainsi que sur la carte d'état-major du milieu du XIXe siècle. Ainsi Le Grand-Roué ou familièrement La Grande-Roué près la vieille scierie saint Michel, La Planée au nom préservé et mieux connu par un gîte, La Tournelle en aval du village préservée par sa rue commençant en virage en bas du centre du village, , la maison de Cuny en amont des prés de la Seppe et la maison de Ferydans le même secteur plus à l'est, les deux en limite des bois de Novion, la maison du Gros Chêne vaguement placée en abord de prairie sur la carte de Cassini ou encore Pierre-Piquée dont on ignore s'il faut l'associer au sommet de la Pierre-Piquée par un chemin ou un canton forestier, Le Mirlantaine au nom aussi pittoresque que La Crémaillote, La Portières, altération de Port des Hières sur la prairie de la Plaine etc.

Le Fourneau est un lieu-dit désignant des anciens champs au-delà de ceux du Vinché ou des Vignes. Tous ces anciens terroirs de culture, à l'instar des lanières des hauts champs, des (grands) champs de la Seppe etc. sont aujourd'hui boisés, par ensemencement naturel ou repiquage. Même les chaumes aux confins des bois de hauteurs ont été transformées en champs au XVIIIe siècle, progressivement abandonnés au XXe siècle. Ce village et ancien ban vosgien avec son finage de prairies basses, de prés et de champs nous apparaît comme un géant agricole oublié, il a été un modèle pour le Val d'Allarmont, mais aussi pour la montagne, terme désignant autrefois communément l'arrondissement de Saint-Dié.

  1. La Chronique de Richer I, 2. La Chronique de Richer, moine de l'abbaye de Senones, Lorraine, ISBN ), Chapitrage et index en fin d'ouvrage.
  2. Paul Marichal, Dictionnaire topographique du département des Vosges, opus cité, p. 71.Accessible sur gallica.bnf.fr
  3. C'est pourtant l'avis de Paul Marichal, opus cité supra, page XVIIII de l'introduction à la toponymie. L'auteur entrevoit en cella une forme latine pure, au sens d'un logement, d'une loge ou unité sommaire d'habitation rurale.
  4. L'origine de Celles pourrait être ainsi rapprocher de celles de Chelles.
  5. Alta Petra devenue Haute Pierre (chaîne surplombant à l'occident les deux abbayes de Senones et de Moyenmoutier), avant d'être localisée par le château homonyme éphémère, Mare devenue la Mer, puis au  siècle le lac de la Maix n'existeraient pas avant le  siècle.
  6. Paul Marichal, opus cité.
  7. Archives des Vosges, section B-B6 1846, 3 P 5022/7 Celles-sur-Plaine.
  8. Paul Marichal, oups cité.
  9. Archives des Vosges, section B4 (1846), 3 P 5022/7 Celles-sur-Plaine.
  10. Archives des Vosges, section B7 (1846), 3 P 5022/7 Celles-sur-Plaine.
  11. Les forestiers désignaient aussi un canton de Bénameix bien plus au sud à l'ouest et à côté du canton du Haut Chargeoir, toujours marqué sur les cartes IGN. Archives des Vosges, section B5 (1846), 3 P 5022/7 Celles-sur-Plaine (Vosges, France). Notons que les vallons pénétrant ces cantons forestiers, ainsi que celui de Dialtrepoix plus au nord-est, étaient exploités en prairies de fauche : ainsi le pré Boura, le pré Boura, le pré Pierson, le pré Pierson, le pré du Lièvre, ces trois derniers rejoignant les prés de Bénameix sur le cours principal de l'Annot.
  12. Archives des Vosges, plan cadastral rénové en 1846 respectivement C2, C3 et C4/C5, 3 P 5022/8 Celles-sur-Plaine. Notons que Novion, Benameix, Saussure, Derzognier n'apparaissent nullement sur la carte d'état-major, au contraire du Tillot, Renières, La Grande Roué et autres écarts etc.
  13. Dans l'annuaire des Vosges, Charton écrit "Derrière Zonnier" pour qualifier le lieu.
  14. Notons infra la confusion de données avec la Celles d'Ancien régime, ancien chef-lieu de ban près Remiremont, rendant incompréhensibles les renseignements de la statistique vosgienne en 1845. Le pont saint Quirin, lieu-dit, a-t-il existé ?
  15. Paul Marichal, opus cité. Il existait des scieries Lajus et autres prairies Lajus de chaque côté. L'Ajus par contre désigne le mont sur Pierre-Percée qui domine ce secteur de prairies et de confluences de la rivière avec trois ruisseaux, que les gens de Pierre-Percée nomme simplement Lajus en souvenir de leur port de flottage seigneurial. La bataille de la scierie Lajus ou Lajux (sic) en 1870 a eu lieu sur la rive droite et principalement dans les sous-bois de Pierre-Percée, voire les bois tout proches de Pexonne et Neufmaisons. Le ruisseau de Lajus s'est par contre imposé tardivement du côté de Celles, effaçant le ru de Derzonnier ou Derzognier.

Histoire

Période médiévale

Le vaste ban de Celles-sur-Plaine, dirigée sous l'autorité de la châtellenie de Pierre-Perçée, par une mairie paysanne dès le comté de Salm.

Une charte ducale de 1221 atteste la présence du duc Mathieu II de Lorraine, responsable des routes et chemins, sur le ban de Celles. Cette charte laisse quelques biens et hommes serfs à Simon de Parroye, dont la maison seigneuriale prend en charge la fonction de sauf-conduit ducale dans cette contrée aux abords de terres montagneuses. En 1267, Ferry III de Lorraine, possesseurs de droits et de biens de la châtellenie de Pierre-Percée, sur Celles et le val de Celles, en fait don à l'abbaye Saint-Pierre de Senones, qui exerce sa tutelle religieuse éminente sur le comté de Salm, sous l'égide de l'Évêché de Metz et dans le cadre spirituel du diocèse de Toul. La grande paroisse de Celles, sous le double patronage des comtes de Salm et du chapitre de l'abbaye de Senones, s'étendait sur un ban religieux important, comprenant en amont le Val d'Allarmont. Les dîmes majeures étaient partagées en trois parts : la première partie revenait au seigneur principal, le comte de Salm, la seconde au chapitre de Senones, et la dernière au curé de Celles (ou Cellæ en latin administratif), nommé avec l'avis des deux premiers. Le curé de Celles contrôle longtemps la paroisse d'Allarmont, en y nommant un vicaire.

Période moderne

Les deux familles de seigneurs, à savoir d'une part les Salm, issus de la vieille lignée des comtes de Salm et d'autre part les Sauvage, de la pléthorique maison allemande des comtes du Rhin, possessionnée sur le piémont vosgien et dans l'ancien comté de Salm, ont embrassé le protestantisme luthérien, autant par intérêt que par conviction. Le temple de Badonviller s'impose au milieu du calviniste au grand dam des seigneurs luthériens après 1560.

Avant le partage des 8 et 9 septembre 1598, Celles et Allarmont, en tant que deux grands bans ou mairies, couvrent la vallée de la Plaine. Il semble que le ban ou grande communauté de Celles, limitée à la rive gauche, soit déjà défini en 1594 avec 118 maisons et hommages aux deux seigneurs principaux. En 1598, cette entité reste dans les terres du comté de Salm indivis, même si elle est partagée grosso modo à moitié entre les deux princes co-seigneurs, respectivement le comte Jean IX, dernier représentant de la vieille maison de Salm, bientôt alliée à la catholique maison ducale de Lorraine et son beau-frère Frédéric, le comte Sauvage du Rhin, de la maison distincte des Salm-Sauvage. En réalité, le coup d'état des deux lignées sur l'ensemble du comté n'est effectif qu'à partir du début des années 1600, et il s'est fait par diverses acclamations de foules d'habitants, majoritaires.

Dès le début du évêque de Toul à reprendre en main les paroisses victimes et souvent dévastées par la soldatesque lorraine, à sanctionner l'autorité monastique de Senones associée, au moins au début vers 1620 par son prieur, aux conversions de force, aux persécutions excessives des inquisiteurs et à leur cortège de profiteurs des nombreuses spoliations, après qu'une grande part de la population se soit réfugiée en terres plus hospitalières. Des massacres de populations, considérées comme hérétiques à tort ou à raison, ont probablement eu lieu au début des années 1650. Ils ont été suivis de pillages et de destructions de hameaux et de maisons. Les actes de baptême, de mariage et de sépulture commencent en 1665. L'évêque de Toul, sous obédience française, fonde dans le cadre de l'archidiocèse de Port, le doyenné de Salm dans un souci d'apaisement en 1680.

Les archives du ban de Celles comportent le verdict d'un procès qui opposait en 1693 les habitants contre les curés du comté de Salm exigeant la dîme de pommes de terre. Cette culture dérobée en plein champ, sur des jachères autrefois laissées au bétail était progressivement sortie des jardins et avait alors pris une grande extension pour un rendement souvent important, et le bas clergé qui lorgnait cette ressource gagna le procès, prouvant que les "pommes" ou "fruits" facilement conservables après un nettoyage ou séchage modéré puis dissimulés sous des buttes de terre, pouvaient être assimilés à des légumes d'hiver.

En 1710, la mairie de Salm relève du baillage et de la prévôté de Badonviller, même si des transactions seigneuriales secondaires peuvent être rapportées au bailliage de Lunéville. Il est aussi inexacte d'affirmer, à l'instar de Léon Louis, que le ban de Celles, du moins pour une moitié, fait partie du duché de Lorraine. En réalité, le seul seigneur souverain est le prince d'Empire de Salm, et le duc de Lorraine, à titre de comte de Salm, jouit des droits d'un seigneur possessionné sur le ban de Celles. Par exemple, la scierie sur l'Annot, en amont du village de Celles, située en dessous de Benameix, relève longtemps du comté, alors que la plupart des granges et autres scieries du ban de Celles tombent dans l'escarcelle de la principauté.

Ouvrant sur la place de l'église saint Pierre et Paul, à l'emplacement de l'aile droite de la mairie du siècle suivant, se trouvait le bâtiment d'école. Le maître d'école, cumulant, la fonction de bédel, bedeau ou chantre pour le curé au XVIIIe siècle, y exerce, en percevant une taxe d'écolage.

Après quelques mois de rattachement au bailliage de Lunéville en 1751, le second partage, entériné par la convention du 21 décembre 1751, entérine une ligne de démarcation entre le duché de Lorraine au-delà de la Plaine. L'ensemble oriental préservé du ban de Celles relève de la principauté d'Empire de Salm jusqu’à l'annexion et réunion de cette dernière enclave à la France le 18 mai 1793. Il s'agit toutefois de la perpétuation de limites seigneuriales d'Ancien Régime, nettement plus dirimantes par ses banalités et autres obligations collectives, que par des postes de douane associés à une illusoire frontière, puisque les habitants du comté de Salm étaient de facto sujets des ducs de Lorraine, suzerains des comtes, et jouissaient des mêmes droits que les Lorrains en Lorraine. A l'inverse, les Lorrains en déplacement dans le comté ou la principauté de Salm jouissaient des mêmes droits que les sujets de Salm. Une conscience forte de l'ancien comté de Salm, avant ses segmentations, par ailleurs maintenue par le doyenné de Salm à Badonviller, subsistaient parmi la population paysannes des deux bords.

La cure de l'église saint-Pierre et Paul, du doyenné de Salm toutefois sous le contrôle de l'évêque de Toul, est à la collation du prince de Salm-Salm. En tant que premier seigneur et seigneur souverain de sa petite principauté montagnarde, le prince dispose des pouvoirs de nomination et de contrôle. Il peut jouer autant au despote éclairé qu'à la colère de l'arbitraire.

Au cours de l'année 1790, les mairies des grands bans s'émancipent du pouvoir princier à Senones, mais il s'agit d'un processus révolutionnaire interne à la principauté de Salm. L'indépendance des bans et de leurs représentants à Senones a permis d'exprimer un vote majoritaire, pour demander et ratifier une adhésion à la France républicaine.

Époque contemporaine

En 1793, la commune nouvellement créée, qui se nomme simplement Celles, intègre ainsi le département des Vosges, dépendant du district de Saint-Dié et du canton d’Allarmont. Ces citoyens participent à l'activité républicaine du canton d'Allarmont jusqu'au 19 vendémiaire an X.

Consulat et Empire

Soustraite à ce dernier canton, la commune est reversée dans le canton de Senones jusqu'au 26 ventôse an XI, avant de rejoindre le canton de Raon-L'Etape.

Au spirituel, l'ancien ban devenu commune dépend alors de l'évêché de Saint-Dié, et de manière éphémère de la paroisse de Raon-l'Étape dans le cadre du doyenné de Salm. Après le Concordat, l'évêque de Nancy prend en charge le diocèse de Saint-Dié resté vacant, et s'occupe de toutes les paroisses de part et d'autre de la vallée de Celles. La vallée de Celles est une dénomination récente, qui apparaît timidement sous l'influence raonnaise, au début de ce siècle.

En l'an XII, Celles est un gros village rural entouré de quelques hameaux, comprenant 1125 habitants, qui occupe un vaste bassin de prairies, de prés et de champs, bordé par des monts s'étageant entre 500 et 840 mètres d'altitude. Les archives communales possèdent divers titres du XVIIIe siècle et une copie du partage du comté de Salm en 1598. La forêt environnante est largement dévastée, hormis les grands bois domaniaux en altitude.

Avant 1808, l'industriel alsacien Lesueur fait construire la filature de Celles à proximité de la Plaine. Plus tard, le sieur Mercier reprend la filature et l'exploite avec son gendre, nommé Saget. Le marché de l'industrie cotonnière a d'abord profité du blocus économique de l'Empire napoléonien. Il semble toutefois que l'acteur principal de la filature soit très tôt un nommé Weiss, qui aurait transféré 12 mull-jennys de 90 broches depuis Senones dans l'urgence vers 1808.

Milieu du | ]

En 1830, la croissance démographique est forte, la commune compte 1 634 habitants, pour la plupart très jeunes. En 1838, la vieille école de la place de l'église est rénovée. En face et de l'autre côté de la place, une école spéciale de filles est inaugurée en 1838. Il existe une partition scolaire suivant les sexes. L'école de garçons compte 145 élèves, l'école de filles seulement 130, en 1845.

En 1845, la grosse[pourquoi ?] commune de Celles, à 55 Épinal, à 30 Raon-L'Étape, chef lieu de canton où se place la perception et le bureau de postes, est traversée par la routé départementale n°16 de Rambervillers à Strasbourg, qui mène au col du Donon. Elle abrite en 287 maisons[pas clair] 387 ménages et 1 591 habitants selon la statistique départementale de 1847. Les quelque 132 électeurs censitaires, les plus riches devant l'impôt, élisent parmi eux 16 conseillers municipaux.

La superficie communale en 1845 s'étend sur 2038 ha, dont 322 en terres labourables où se récoltent surtout blé, seigle et sarrazin, avoine et pommes de terres, 250 ha en prés et prairies, 32 ha en jardins, vergers ou Chènevières et enfin 1385 ha de bois et forêt. La forêt communale stricto sensu, contiguë aux vastes forêts domaniales des Bois Sauvages à l'est et de Celles au sud, ne couvre que 185 ha en trois cantons, dénommés La Hallière, Les Plains et les Tocs. La forêt domaniale de Celles, ancienne forêt des princes de Salm qui l'avaient protégé par un mur long de 7239 mètres de longueur, couvre principalement sur le grès vosgien 1170 ha, divisée entre la forêt des Oignies (Augnys actuels) au sud-ouest et deux forêts à l'est, le bois de Celles et les haies de Celles. Il existe huit scieries, dont quatre à l'état desservant les forêts domaniales, une à la commune et trois à des particuliers. Les planches sont flottées vers la Meurthe et gagne Baccarat, l'antique Port, Nancy, puis par la Moselle atteignent Pont-à-Mousson, Metz, et parfois pour certaines commandes, Trêves, Cologne et au-delà jusqu'à la Ruhr ou les Pays-Bas. La rivière Plaine apporte également sa force motrice à un moulin à grain, et à une filature de coton qui emploient déjà une centaine d'ouvriers.

Église au fond, mairie à gauche, ancienne école de garçon desaffectéé au fond à gauche avec en face école de filles et asile.
(carte postale Adolphe Weick).

La mairie actuelle a été construite en 1852, l'église érigée en 1854. Les écoles modernisées à la même période datent de 1850 et de 1883. En 1850, l'école de filles est remaniée de fond en combles, et surtout agrandie d'une salle d'asile, très appréciée des ouvriers. Le maire Jean-Baptiste Fortier, riche propriétaire, privé de famille, finance sur ces deniers personnels l'essentiel de cette rénovation, qui sinon aurait pris plusieurs années à la mairie. Grâce à plusieurs dotations, en particulier par une rente perpétuelle de 2 700 . L'historien des écoles vosgiennes, Pierre Moinaux, constate qu'à Celles, de 1850 à 1881, date de l'institution de la gratuité scolaire obligatoire, le traitement des instituteurs et institutrices est anormalement supérieur aux écoles vosgiennes qu'il connaît. L'instituteur, les institutrices, ainsi que l'organiste-chantre, chargé de l'enseignement musical, ont touché des traitements convenables pendant des décennies, grâce à des legs où Jean-Baptiste Fortier joue un rôle largement prépondérant et peut-être catalyseur d'autres dons complémentaires plus nombreux et modestes. Une double épreuve de son portrait par le peintre alsacien Félix Haffner a été commandée, et payée par cotisation collective d'habitants reconnaissants. Ces deux peintures ont été placées respectivement dans la salle d'asile et dans l'école de garçons.

Le filateur Weiss décède, et en 1860 la société Weiss-Schlumberger récupère le fruit industriel de la succession Weiss. Mais la guerre de Sécession fait flamber le prix du coton américain dès le printemps 1861, et cette matière première des filateurs se raréfie. Le chômage technique s'éternise, les ouvriers les plus aptes sont requis sur les chantiers d'état et l'entreprise-mère sacrifie la récente acquisition. Profitant des aléas industriels, Auguste Fortier rachète les bâtiments et le matériel mis en vente après cessation d'activité de la manufacture. Il les loue à bail aux industriels filateurs Claude et Pêcheur. Jean-Baptiste Fortier est l'héritier d'Auguste Fortier. En 1867, 1694 habitants vivent à Celles.

Guerre de 1870

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, la vallée de Celles est empruntée par les troupes badoises, prenant début octobre à revers la défense française installée entre Raon-L'Étape et Baccarat. Le village soumis à une chaleur accablante est déjà pris sans combat le 22 septembre par une colonne de reconnaissance de la cavalerie badoise, sous commandement coordonné prussien, venue de Badonviller. Un premier choc militaire meurtrier avec la principale colonne française du commandant Brisac au val d'Ajus ou Lajus rive droite de la Plaine a lieu le lendemain 23 septembre 1870 de 14 h 30 à 16 h sur la rive droite appartenant à Pierre-Percée. L'autre colonne française, dite subsidiaire, à savoir les 1er et 3e bataillons mobiles de la Meurthe de la Meurthe suivant les francs-tireurs de Colmar en position avancée, dirigée par le capitaine Mézière, remonte en rive gauche par la route jusqu'à Celles et ne rencontre aucune opposition en atteignant Celles. Une fois installée, elle s'inquiète des bruits de la bataille, le capitaine Mézière informé des combats de Lajus à 15 h tient la position et lance diverses reconnaissances vers le Val d'Allarmont paisible. Les troupes mobiles rentrent en soirée se reposer à Raon-L'Étape. Restent à Celles la deuxième compagnie du deuxième bataillon de la Meurthe, chargée de la surveillance de la vallée, et pour rassurer aussi les habitants qui craignent d'être attaqué pendant la nuit. Le 28 septembre, la vallée est confiée à la 8e compagnie de mobiles de la Meurthe qui organise une surveillance accrue du val d'Allarmont jusqu'à Raon-sur-Plaine.

La capitulation de Strasbourg le 28 septembre libère l'essentiel des troupes badoises. La première colonne badoise de la brigade Degenfels partie de Schirmeck gagne en urgence la vallée de la Meurthe, en passant le Donon dès le 2 octobre et descendant la vallée de Celles le jour suivant afin d'occuper le chef-lieu de canton Raon-L'Etape, évacué la veille, le 5 octobre. La colonne badoise, tout en se livrant à des exactions en représailles de tirs indéterminés, force sans véritable combat le passage de Celles et de Lajus tenus par des mobiles, jeunes, inexpérimentés, mal équipés et insuffisamment encadrés.

Belle Époque du | ]

Alors que les arrondissements frontaliers sont occupées par l'armée allemande jusqu'à la fin de l'été 1873, l'entreprise Cartier prospecte librement au cours du printemps 1872 pour fonder des ateliers annexes, afin de délocaliser une part de ses activités de Pantin. Or le décès de Jean-Baptiste Fortier, ancien maire et riche propriétaire, en avril 1872, ouvre une succession difficile, offrant des ventes aux enchères de divers terrains et immeubles, dont deux lots majeurs, la filature de coton exploitée par MM. Claude et Pêcheur et la scierie du Duel, le vieux moulin de Celles, à cheval sur la rivière Plaine, et ses dépendances face au centre du village. Monsieur Cartier père, suivant l'avis de son fils Charles constamment présent sur le terrain, acquiert ses deux lots lors de l'adjudication du 10 août 1873. Les locataires Claude et Pêcheur évacuent le gros matériel de la filature, vendant à l'acquéreur le générateur et la vétuste machine à vapeur verticale, ainsi que le four à sciure. L'entreprise Cartier, sachant se rendre aussi sympathique aux anciens patrons qu'aux ouvriers, reprend une partie des cadres salariés, le contremaître Nicolas Helluy, le mécanicien J.B Lévêque, le chauffeur Ferry, surnommé Le Suisse. L'entrepreneur Joseph Lhôte aménage les locaux désaffectés, pour y placer le matériel de la manufacture des fils à coudre, les travaux sont méticuleusement effectués jusqu'au cours de l'été 1874. L'appartement Pêcheur devient la résidence provisoire du directeur, Charles Cartier, qui supervise aussi les ateliers de la vallée, ainsi que ceux de Pierre-Percée. Mais une belle habitation de standing parisien, surnommée le château, est construite pour la famille de Charles Cartier, en une année, par l'architecte Gallois et l'entrepreneur de travaux L'Hôte. Début septembre 1874, sous la houlette de deux contremaîtresses détachées de Pantin, Mme Polle et Melle Annette Jambille, les ateliers de dévidage et pelotage sont opérationnelles. La modernisation des éclairages, de simples lampes-suspensions à l'huile de colza jusqu'en 1879, commence avec l'emploi de l'huile de schistes, du système Maring et Mertz de Bâle, bien avant l'adoption généralisé de l'éclairage électrique à Celles. Le 1er septembre 1877, une première installation de blanchisserie en pentes, avec des séchoirs en bâtiment et à l'étage, des magasins à coton sous l'autorité du contremaître François Masson, fournit les premiers cotons azurés à la manufacture. L'entreprise Cartier renforce avec prudence ses effectifs techniques avant le milieu des années 1880. Elle engage d'abord en 1883 au poste de directeur un ingénieur de l'école de Chimie de Paris, Pierre Hippert, qu'elle loge au hameau de La Menelle, voisin de l'usine et sur la commune de Pierre-Percée, puis en 1884 un technicien du métier du coton, M. Dupont, ancien sous-directeur à l'école de filature et de tissage de Mulhouse.

La paroisse, dont les patrons sont saint Pierre et saint Paul dépend de la cure de Raon-L'Etape. La fête patronale est fixée le 1er août, et ses festivités souvent reportées le dimanche qui suit. Les quatre foires annuelles, dite des quatre saisons, ont lieu les second lundis des mois de janvier, mars, juillet et octobre.

Celles donnant accès par la longue vallée au forêt du Donon s'impose en lieu champêtre de villégiature et de repos dès les années 1880. En 1885, la commune de 1876 habitants répartis en 342 maisons est traversée par le chemin de grande communication n°9 de Bayon à Schirmeck, désormais en Allemagne au-delà du Donon, sillonnée par 4693 mètres de chemins vicinaux classés ordinaires, et 14400 mètres de chemins vicinaux reconnus. La station de chemin de fer, la plus facile d'accès, est sur la ligne de Lunéville à Saint-Dié, à plus de 11 km, à La Neuveville, commune voisine de Raon-L'Etape, chef-lieu de canton où se trouvent la brigade de gendarmerie, le centre de réception des 18 conscrits en 1885, la perception et la recette communale. La commune dispose d'un bureau de poste et d'un accès à la ligne télégraphique. Les revenus annuels communaux s'élèvent à 6555 F, dont 1500 F en rente à 3 pour cent. La valeur du centime additionnel est 119,46 F, le produit des quatre contributions directes s'élèvent à 14499,09 F dont 3810,84 F sur les patentes.

Une retorderie industrielle de coton, fabricant du fil à coudre, à tricoter et à repriser emploie 160 ouvriers. Une fabrique de chapeau de paille accueille 35 ouvriers. Six scieries fonctionnent avec 13 ouvriers. Les autres principales activités sont le négoce animal ou alimentaire, le commerce de bois en gros, la boissellerie et la fabrication de cuveaux en nombreuses petites unités, ainsi que la broderie. Négoces et activités industrielles en croissance n'ont nullement chassé la vie agro-sylvo-pastorale traditionnelle, c'est même le contraire et la vallée de Celles reste agricole, plus active que jamais.

Selon la statistique départementale de 1884, le territoire communal s'étend sur 2001 ha. 415 ha de terres labourables produisent 2730 hl de blé (principale céréales d'hiver), 1600 hl d'avoine (principale céréale de printemps) et 14400 hl de pommes de terre en culture plein champ. Prés et prairies de fauche couvrent 475 ha, la superficie des jardins, vergers et surtout des meix ou des chénevières, limitée à 30 ha, a régressé, alors qu'il y a désormais 9 ha de friches à la suite des diverses déprises agro-pastorales sur les hameaux excentrés et les fermes des hauteurs. Le hameau de Lajus, connu pour sa scierie voisine, compte 32 habitants et 8 maisons habitées, le Quartier et Grandroué ont le même nombre d'habitants, pour respectivement 6 et 7 maisons. Les quatre maisons de Benameix accueillent 18 habitants, les trois maisons du Thillot 17. Il faut ajouter les fermes familiales de La Renière (7 habitants), Saussure (5 habitants), La Hallière (5), Novion (5), Derzonnier (5), Grandrupt (4 habitants). La compagnie de pompiers enrégimente périodiquement 25 hommes en 1885.

Les lois scolaires de la décennie 1880, instaurant une aide accrue de l'état aux commune pour imposer la gratuité scolaire dès 1881, jusqu'au statut étatique en 1889 de fonctionnaire établi en faveur des instituteurs, ouvre une période transitoire. La commission d'hygiène de l'arrondissement dénonce la vétusté, les fondations altérées et l'insalubrité de l'école de garçon au voisinage du cimetière : elle met en demeure la commune de changer de bâtiment d'école. En 1883, une nouvelle école de garçons, pour remplacer l'ancienne, est bâtie à grand frais et en toute hâte dans le cadre des lois Ferry. C'est un véritable "palais scolaire" avec au-dessus de sa porte d'entrée, une plaque commémorative gravée en lettres d'or exprimant la reconnaissance des habitants cellois à Jules ferry et à la République. Il a fallu acheter le terrain et abattre trois immeubles pour implanter cette superbe école. Malgré une subvention généreuse de l'état revue à la baisse, mais s'élevant à 36000 F, l'opération se solde par une facture fantastique de 110 000 F, ce qui représente d'ordinaire le coût de cinq grandes écoles neuves rebâtie à partir d'anciennes écoles. Les écoles de Celles deviennent un terrain de lutte entre "partisans républicains" et "catholiques réactionnaires". La municipalité prend parti, et expulse de l'école de filles deux corps étrangers, à la fois l'ancienne directrice et une institutrice détachée de l'établissement Cartier, qui s'étaient incrustées sans autorisation. La direction formatrice de ces sœurs de Portieux est menacée de rétorsion, et un plan d'appel à des institutrices laïques est lancé. L'institutrice révoquée a le toupet d'accuser de sévices corporels l'instituteur envers les garçons turbulents, mais ce dernier garde en 1883 le soutien des édiles malgré la cabale. Rumeurs et médisances se poursuivent, et en 1885, l'instituteur accusé de maltraitances et de complaisances envers le camp de l'école libre est d'abord sanctionné, par suppression de sa gratification, puis forcé à démissionner. Son successeur est jugé sévèrement en 1887, il perd après deux ans de présence sa gratification. Pierre Moinaux donne les traitements ordinaires de l'année 1887, soit un total de 5500 F dont 3510 F payé directement par l'état : 1400 F pour l'instituteur titulaire, 700 F à chaque instituteur stagiaire ou adjoint de l'école de garçon, 800 F à l'institutrice et seulement 700 F à la directrice de l'école maternelle. Désormais les appoints de salaire jugés indécents restent au bureau de bienfaisance.

Il existe en 1889 trois écoles publiques, une école de garçons comptant 154 élèves, une école de fille de 150 élèves, et une école maternelle mixte de 141 élèves, auxquelles s'adjoint une école libre et laïque de garçons, fondée par l'entreprise Cartier-Bresson autour de 1880, accueillant 85 élèves. La bibliothèque municipale contient 200 volumes. Des aléas scolaires des années 1880, il ne faudrait nullement conclure sur les relations ultérieures entre l'école publique et la maison Cartier-Bresson. Pierre Moinaux souligne leur excellence, l'entreprise accédant avec célérité aux demandes des écoles, parrainant les récompenses des élèves méritants, offrant parfois des voyages d'études complémentaires à Paris, mettant régulièrement à disposition une voiture avec cocher pour que l'instituteur puisse se rendre à Raon-L'Etape.

L'année 1893 voit la généralisation de la dénomination actuelle complète "Celles-sur-Plaine" sur le registre de l'état civil communal. Cette dénomination précise était certes appliquée par les services postaux dès le milieu du ambiguïté à l'échelle de la nation. Le cachet de la mairie dévoilait aussi cette appellation, à connotation touristique, ouvrant vers le majestueux Donon, presque depuis deux décennies.

La forêt communale, fruit du labeur des forestiers, traitée en futaies régulières à la révolution de 120 ans, est composée, au milieu des années 1890, principalement à 90 % de sapin et 10 % de hêtres (zones hautes) ou de chênes (z. basses). Elle est partagée en quatre périodes égales correspondant à quatre affectations. Il ne reste que quelques lambeaux de la forêt pionnière de pins et d'épicéas.

Belle Époque du début du XXe siècle

En 1907, le chantier de la ligne ferroviaire de la vallée de la Plaine, étendue sur 24 km, est le fruit de l'action de l'industriel Charles Cartier-Bresson, maire de Celles depuis 1885. Le dimanche 13 septembre 1908, le village, pavoisé de nombreux arcs de triomphes, et arborant sur sa rue principale des mâts tricolores surmontés de l'oriflamme national, fête la présence du comice agricole de l'arrondissement de Saint-Dié, subventionné dans le canton de Raon-L'Etape. Le petit train aux wagons bondés débarque à 9 h 15 les délégations venues de Saint-Dié et Epinal, dans la cour de la gare qui est aussi celle de l'église, alors que l'assistance est fort nombreuse par cette matinée ensoleillée. À la mairie proche, ornée d'un arc de triomphe en sapin, mettant en exergue le mot d'ordre "Paix et travail", Eugène Husson, conseiller général de Saint-Dié, représente le gouvernement en l'absence du sénateur des Vosges, Jules Méline excusé, il est l'heureux président du comice dont les travaux ont été lancés tôt le matin, en ce qui concerne les labours, les diverses visites de prairies, de champs ou de fermes. Le député Henry Boucher, arrivé en automobile de Gérardmer après une visite de sa seconde circonscription des Vosges, et lui sont accueillis en fanfare, musique orchestrée par l'harmonie municipale de Saint-Dié, L'Alsace-lorraine, et avec force cérémonial impliquant deux fillettes celloises vêtues de robe de lin blanc, par le maire Cartier-Bresson, son adjoint Claude et ses conseillers, avant un vin d'honneur. Une visite officielle s'opère dans le périmètre dense de la fête agricole. Voici l'exposition florale et horticole à proximité de l'église, voilà dans la grand-rue et ses abords, l'exposition des instruments et machines agricoles et surtout le concours des petits élevages et du gros bétail, taureaux, vaches et génisses, et devant la gare un grand hangar pavoisé permet la distribution des prix des multiples concours, devant la foule des spectateurs. Le banquet de 300 convives officiels, préparé pour midi par le restaurateur Gentilhomme de Saint-Dié, se déroule dans la maison d'école libre, étendue à un hangar à armature bâché, en prévision d'une pluie finalement inexistante, pour les nombreux toasts. Une fête populaire sous un soleil estival bat son plein à proximité, autour d'un mât de cocagne où la société de gymnastique L'Avenir, présidé depuis trois mois par son président-fondateur Henri Perrin, et déjà forte de 80 membres à La Neuveville-Raon-L'Etape, montre son art de la souplesse en mouvements coordonnés et son habileté aux exercices de bâtons, de pyramides et de barres. Il y a aussi des "courses aux canards" organisées sur la rivière Plaine. Le maire Cartier-Bresson reçoit un prix d'honneur du jury pour ses grands bœufs blancs : ému, l'industriel propriétaire d'une ferme modèle d'élevage se remémore ses journées d'enfance parmi les laboureurs Cartier d'Ile-de-France : "Je me rappelle le temps où j'ai vu mon grand-père, en blouse bleue et bonnet de coton, conduisant sa charette au marché".

En 1910, la courte liste des abonnés au téléphone sur la commune de Celles est limitée à trois entités : au numéro 1 répond la société française de coton à coudre (entreprise du maire Cartier-Bresson, attentive à son siège associé de Pantin), au numéro 2, l'hôtel-café Poussardin (intéressé par des réservations de tables ou de chambrées) et au numéro 3, le médecin, le docteur Chaudron. L'ensemble de la vallée de Celles pourtant desservie jusqu'à Raon-sur-Plaine (poste public) ne s'intéresse guère à ce moyen de communication : Allarmont ne compte qu'un abonné privé, le négociant en bois Charles Lecuve, véritable industriel à la tête d'un réseau de scieries.

Un peu avant 1910, Celles accusant autant un vieillissement de son ancienne population qu'un accueil régulièrement renouvelé de nouvelles familles étrangères à l'ancien ban, en âge de procréer affiche des bilans démographiques apparemment stables depuis des décennies : elle compte 494 électeurs pour environ 1600 habitants (1617 au dernier comptage). En 1911, ils ne sont plus que 467 électeurs, ce qui rappelle que le curé Humbert a célébré les obsèques de dizaines de vieux paroissiens chef de famille déjà dispersée. L'instituteur et directeur d'école Thévenot n'a pas vu les bancs de ses classes abandonnés. Plus que jamais depuis un siècle, par son poids démographique, le gros village aux quatre foires paysannes et centre d'industrie textile, domine la haute vallée de la Plaine, en particulier l'ancien Val d'Allarmont, frappé par l'exode rural.

Grande Guerre

Pendant la Grande Guerre, après septembre 1914, la vallée de Celles est coupée en deux par le front stabilisé, les troupes allemandes occupent l'essentiel du val d'Allarmont et surtout les hauteurs qu'ils ont fortifiées, à commencer par la tête du Coquin, poste d'observation sur les vallées de la Plaine et du Rabodeau et les hauteurs d'Allarmont. Du village de Celles, il suffisait de prendre le chemin de Benameix en direction du Coquin ou du Gros Colas : dès la ferme de Bénameix, le marcheur autorisé traversait les premiers réseaux de défense de l'armée française et ses tranchées.

Entre-deux-guerres

En 1919, les ateliers de blanchiment des chaines, qui n'avaient fonctionné que par intermittences pendant la grande guerre, sont désaffectés, le matériel est expédié à Pantin. Les locaux sont plus tard récupérés pour le blanchiment du lin.

Le maire Charles Cartier-Bresson, honoré après la Grande Guerre de la Croix de guerre, décède mi mai 1921 dans son hôtel particulier, rue de la Ravinelle à Nancy. La manufacture est exploitée par la société Jean Thiriez père et fils, auquel s'ajoute le double nom Cartier Bresson.

La commune a été décorée officiellement le 16 juin 1921 de la croix de guerre 1914-1918. La citation est la suivante : Celles-sur-Plaine (Vosges), situé (sic) sur la ligne de feu au cours de la guerre, a été en grande partie détruite par les bombardements dont elle a été l'objet. Malgré ses deuils nombreux et les souffrances endurées a toujours fait preuve d'une superbe vaillance et d'une patriotique fermeté. La cérémonie de remise n'a lieu que le dimanche 28 août 1921, occasion pour le cortège d'officiels des Vosges, conduit avec retard par les députés, Constant Verlot et René Fonck, le préfet André Magre et le général Charles Jacquot, commandant du 21e CA et délégué du gouvernement qui apporte les décorations, de remettre, et la croix de guerre à la commune, et la Légion d’Honneur à titre posthume à l'ancien maire Cartier-Bresson, représenté par son fils aîné, Jacques Cartier-Bresson, et une médaille militaire à chaque "orphelin de guerre" de la commune, que le général Jacquot, lui aussi enfant de la montagne vosgienne, embrasse avec fierté. Deux haies d'honneur, formées des participants en uniforme de la société de préparation militaire de la commune, dirige le flux d'invités, au son de la Marseillaise, jouée par la Fanfare de Raon-L'Etape. Le maire Claude sur le palier de sa mairie accueille la délégation, dans un cadre magnifique et festif : la maison commune, les rues et les maisons sont décorées de verdure, de guirlandes et de trophées de drapeaux. Sur la place est érigée une estrade, qui permet à une foule compacte de suivre ensuite les cérémonies et entendre les discours. Après les remerciements protocolaires et les souhaits de bienvenue, au nom des sinistrés, le maire ému rappelle la mémoire du feu maire Cartier-Bresson. Soixante soldats, enfants de Celles, et dix civils ont péris. Il adresse la reconnaissance de Celles aux commandants Pierre Evrat et E. Hugueny, représentants les braves du 43e régiment d'infanterie territoriale, et à tous les soldats tombés à La Chapelotte, aux Colins, au Grand-Roué, à Maison-Ferry ou à la Halte. Après les longues réponses du préfet Magre, du conseiller Charles Sadoul, porte-parole des communes du canton, et du représentant des parlementaires vosgiens, Constant Verlot, le général Jacquot lit la citation et épingle la croix de guerre sur le coussin, aux cris des bravos de la foule.

En décembre 1924, les enfants se réchauffent en jouant autour des installations ferroviaires, désormais sans surveillance. Un jeu fait fureur, en activant la plate-forme tournante à la gare du tramway. Mais le jeu tournoyant à perdre la tête entraîne un petit drame, quand la petite Céleste Goetzmann, âgée de 8 ans, se prend les pieds dans la crémaillère du dispositif, ce qui lui cause la section de trois doigts.

Périodes récentes

Lieu de rencontre du Nicolas Bourbaki en 1950.

En 1963, la manufacture de Celles qui n'emploie plus que 16 ouvriers à temps plein est liquidée d'un point de vue juridique. L'école libre Cartier-Bresson construite en 1885 est désaffectée, puis le bâtiment transformé en bonneterie, un secteur industriel qui prospère encore par délocalisation dans les Vosges. A la fin des années 1970, Gérard Cassaghi et son épouse dirigent "La bonnetterie de Salm", alors que Auguste Throo, dernier directeur de l'école libre de garçons Cartier-Bresson et historien local des établissements Cartier-Bresson, est propriétaire résident de la maison d'habitation voisine, à savoir l'ancienne résidence des directeurs.

  1. L'émancipation de l'église de Raon-Lès-Leau est précoce, bientôt suivie par celle de Luvigny.
  2. Émile Gerlach par Maulini, opus cité, Partie III ou finale, note 236, p. 100. Jean-Luc Pupier sur sa carte 2 des terres de Salm lors du partage de 1598, lire infra, indique une "part commune" pour les deux co-seigneurs, Jean et Frédéric. Il s'agit d'un recollement de soutien populaire aux deux comtes plus qu'un inventaire d'habitations, Pierre-Perçée, à savoir sa communauté, n'a que 14 maisons et hommages, Allarmont et Vexaincourt en réunissent 50, Levigny ou Luvigny en affiche 28, et Raon-sur-Plaine 40.
  3. Les actes de 1615, 1616, 1620, 1622 jusqu'à l'acte du 13 mars 1709 ne change pas notablement cette partition sur Celles. Lucien Klipfel, Essai de géographie politique lorraine, Mémoire de la Société d'archéologie lorraine, année 1935, P. 1 à 187, en trois parties et important index final, en particulier première partie, p. 28. La fille adoptée ou reconnue par Jean, Christine, épouse François de Vaudémont, éphémère duc de Lorraine.
  4. Ce qui nous semble une élection jouée en plein jour, par acclamation, des deux beaux-frères en armes, l'un catholique et l'autre luthérien, a suscité une terrible peur de l'abbé, du prieur et des moines de Senones, qui ont fui et mandé protection, de manière insistante et renouvelée, à l'Empereur et maintes garanties à la Diète de l'Empire. Il semble que cette crainte soit partagée par les nombreux seigneurs minoritaires, et spécialement les abbés et chapitres.
  5. Alban Fournier, rédacteur du beau livre "Les Vosges du Donon au ballon d'Alsace", le mentionne page 15 comme s'il s'agissait d'un procès spécifique et unique entre le curé de Celles et ses paroissiens. Pour une première approche dans l'histoire locale, voir le paragraphe histoire moderne de la commune proche, Bionville.
  6. Lepage et Charton 1845 a ostensiblement mélangé ses notes, confondant abusivement Celles, ancienne mairie près de Remiremont avec la Celles, de l'ancienne principauté de Salm. Pour couronner le tout, il en fait un village de l'ancien duché de Lorraine.
  7. a b et c Louis et Chevreux 1889.
  8. Moinaux 1979, légende figure 2. Cette école a été rénovée en 1838. Elle est désaffectée en 1883 et le bâtiment est démoli ultérieurement. Lire infra.
  9. Jean-Luc Pupier, "Terres de Salm, terres d'histoire", in Histoire des Terres de Salm, Actes des Journées d'études organisées à Senones et à Saint-Dié les 16 et 17 octobre 1994, Société Philomatique Vosgienne, Imprimerie Kruch, 1994, 198 pages, Préface d'Albert Ronsin, directeur de la publication, Mise en page de Georges Simon, en particulier l'article page 13-21, cinq cartes historiques. Le comté de Salm lorrain et français, en rive droite, apparaît avec des frontières théoriques. Senones, ancienne résidence d'été des comtes sauvage du Rhin, devient capitale.
  10. Paul Marichal, opus cité supra.
  11. Rothiot, in Empreintes..., opus cité.
  12. Paul Marichal, opus cité, lire supra en section Toponymie de ce même article.
  13. Auguste Throo, opus cité.
  14. Pierre Poncet, opus cité. Les données assez vagues, non sourcées peuvent de manière plausible être complémentaires avec celles de l'historien de l'entreprise Cartier-Bresson, Auguste Throo, que cet auteur oublie systématiquement de citer.
  15. Moinaux 1979. L'école de fille existe encore en 1980.
  16. a et b Lepage et Charton 1845.
  17. Dictionnaire géographique Joanne, opus cité, entrée Celles (Vosges). La forêt décrite en 1896 a totalement changé, pas nullement sa superficie ni son cantonnement.
  18. Dictionnaire Joanne, Article Celles (Forêt). Cantons des Oignies : Malhaye, Basse-idotte, Haute-montagne et Queue du bateau. Cantons des Bois de Celles : Derzognier, Novion, Benameix, Haut-chargeoir, Dialtrepoix, Les Plains-saint-Michel, Saint-Michel, Reins des Gardes, Riangoutte.
  19. Il s'agit de 90 ouvriers selon la statistique administrative et industrielle de Lepage et Charton. Pierre Poncet indique que la filature de Celles, appartenant à l'industriel filateur Weiss qui réside sur la commune depuis des décennies, emploient 123 ouvriers surveillant jour et nuit 24 métiers mécaniques. La puissance de la roue hydraulique s'élèverait à 28 CV.
  20. Le maire a aussi assuré dès 1850 la gratuité de l'instruction, de manière indirecte, à l'asile et à l'école des filles, en assurant un traitement confortable aux sœurs de la Providence. Moinaux 1979.
  21. Charles charton, Les libéralités de Monsieur Fortier, Les Vosges pittoresques et historiques, Imprimerie Humbert, Paris, 1862, en particulier p. 255. Ces dons au cours de sa vie ont concernées aussi l'église. La plus grande partie des aides passait par le bureau de bienfaisance et le conseil de fabrique.
  22. Par exemple, en 1866, le traitement communal fixe annuel de 300 F est complété jusqu'à 1400 F, par une des dotations Fortier gérées par le bureau de bienfaisance. On atteint le double d'une rétribution normale, même si l'instituteur pouvait avoir à sa charge un adjoint ou aide-instituteur (soit en numéraire 200 à 400 F annuel). Moinaux 1979.
  23. Elle améliore la qualité de la production, et assure la progression en installant une machine à vapeur, apparemment déjà vétuste, de 18 CV. La main-d'œuvre stagne à 122 ouvriers.
  24. Capitaine Pernot, opus cité. Le commandant Brisac victorieux à moindre perte (4 tués, 3 blessés graves au 2e bataillon de la Meurthe) aurait repoussé 500 hommes commandés par trois officiers, selon les francs-tireurs de Luxeuil en première ligne, et poursuit vers les abords du village de Pierre-Percée, qu'il abandonne à l'ennemi déjà retranché sur ces hauteurs. Lire en page histoire sur Pierre-Percée.
  25. Ibidem, page 72.
  26. Pierre Poncet, opus cité, mentionne, pour la petite histoire, que Claude Cartier connaissait déjà la vallée de la Plaine et l'art avancé de ses derniers tisserands à main par sa gouvernante, Adèle Barreth. Il envoie son jeune fils Charles, qui s'installe à l'hôtel Matelet à Luvigny pour prospecter les environs et estimer le potentiel d'implantation.
  27. a et b Throo 1979.
  28. La principale force motrice était hydraulique, la vieille roue à bois ne tournant plus assez en période de sécheresse ou de grand froid verglaçant, il fallait garder un appoint par la machine à vapeur et son foyer.
  29. Lire en page histoire Belle-Epoque de Pierre-Percée
  30. Charles Cartier, déjà domicilié à Celles, épouse Marie-Louise Chenut le 10 septembre 1875 à Nancy. Etat civil de Nancy, cité par Pierre Poncet.
  31. C'est le début de l'industrie chimique à Celles, auparavant les cotons blanchis ou teints arrivaient directement de Pantin, ou d'ateliers chimiques extérieurs à l'entreprise. Un des séchoirs prend feu en 1881, et cause de graves dégâts à l'étage supérieur. Le bâtiment de la blanchisserie en pente est alors restauré et agrandi pour augmenter la production. En 1892, un atelier de blanchiment des chaînes s'allonge en appentis contre le premier atelier. Il fonctionne sous la direction du contremaître Yung, venu de Pantin.
  32. M. Hippert supervise la mise en place de la teinturerie en 1888, et quitte l'usine en 1893. La famille Dupont, à savoir l'époux de 39 ans, la mère et les sept enfants, sont logés provisoirement dans une maison rue Fortier, maison qui deviendra la maison du directeur de l'école libre de garçon de l'entreprise Cartier après la construction voisine de cette école en 1885. M. Dupont prend sa retraite en mai 1914, remplacé par Louis Megrat. Throo 1979. Notons que l'école de filature et tissage a été active de 1869 à 1966.
  33. Louis et Chevreux 1889. 421 électeurs élisent les 16 conseillers communaux.
  34. Moinaux 1979. Pire, malfaçons, vices de forme et insuffisances techniques apparaissent sous le regard averti des opposants au projet en à peine une décennie, et il faut relancer d'onéreux travaux d'entretien, puis de mise en conformité et de sécurité vers la fin du siècle. Ces travaux effectués par des artisans locaux méticuleux pérennisent toutefois l'édifice, l'école est toujours en activité en 1979.
  35. Il s'agit d'une gratification annuelle de 800 F, provenant des dotations Fortier. Pour bénéficier de ce complément, il faudra dorénavant plaire aux autorités politiques.
  36. Moinaux 1979.
  37. Louis et Chevreux 1889. Auguste Throo date de 1885 la construction des bâtiments de l'école libre Cartier-Bresson, une école mixte qui était insérée auparavant dans les bâtiments industriels.
  38. Paul Marichal, opus cité, entrée Celles-sur-Plaine.
  39. Dictionnaire Joanne, opus cité.
  40. Le Mémorial des Vosges, mardi 15 septembre 1908, article signé du journaliste spinalien, Jean Noury, qui narre son périple dès le début de sa journée qui s'étiole de 4 h 30 à 10 h du soir. Le train spécial arrive à 7 h 30 en gare de Saint-Dié. La forte délégation déodatienne compte le maire Camille Steib, de nombreux élus ou anciens élus dont l'adjoint Adam, l'ancien député démissionnaire Edmond Gérard, avec l'harmonie municipale L'Alsace-lorraine. Les autorités préfectorales ou politiques spinaliennes sont absentes.
  41. Ce président, sans doute à l'œuvre dans la préparation, semble être surtout chargé des discours et des mondanités en face des élus du canton. Frédéric Michel est le président d'honneur des séances du jury, et le comice agricole, outre de nombreux bénévoles chargé de l'organisation des concours et des expositions, dispose d'un secrétaire, M. Mundwiller, d'un secrétaire-adjoint Eugène Cunin, conseiller d'arrondissement, et même d'un gérant M. Montagnon.
  42. Mémorial des Vosges, ibidem
  43. Annuaire de Saint-Dié. 1910 et 1911. Ce nombre ne varie pas, bloqué par le coût prohibitif de l'abonnement, associé au faible usage en pratique pour des populations ouvrières ou paysannes, au contraire des véritables zones touristiques, telle Gérardmer, ou les villes bourgeoises de la vallée de la Meurthe.
  44. Annuaire des Vosges, 1910 et 1911.
  45. Celles paraît aussi endormie que la belle Raon-L'Etape, pour stimuler l'économie réelle de la vallée de la Plaine après le délicat succès du chemin de fer en 1907. Les populations nouvelles sont bien plus volatiles, selon les aléas sociaux et économiques, ce qui explique un affaiblissement démographique déjà perceptible avant la chute irrémédiable initiée par la Grande guerre.
  46. Un large coin du val de Meurthe était observable, en particulier la gare de La Neuveville-Raon L'Etape, le verrou stivalien sous la Roche d'Appel et les abords du col de la Chipotte. Un réseau de tranchées de hauteur unissait les environs du Gros Colas au col du Dialtrepoix, en passant par le Coquin.
  47. L'hôtel construit de 1888 à 1890 est un "pied à terre" luxueux dans une rue nancéïenne investie par la grande bourgeoisie. Actes de décès du 19 mai 1921 signé par son fils Jean avocat et son beau-frère Jean-Joseph Chenut. Son épouse Marie-Louise Chenut, fille d'un juge de paix de Nancy, Emile Chenut, par ailleurs hébergé en fin de vie dans cette vaste résidence, est décédée à Celles en 1935.
  48. Pierre Poncet, opus cité. L'avenir de la filature et des ateliers de sa dépendance ne se joue plus à Celles et les crises successives déleste l'emploi industriel local. La société fusionne avec le groupe Suzor, pour fonder la société française de coton à coudre. Dolfuss-Mieg et compagnie absorbe en 1861 une fraction de ces activités.
  49. Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918.
  50. L'Est Républicain, 29 août 1921. Les sept orphelins qui reçoivent, au nom de leur père morts au combat, la médaille militaire des mains du général Jacquot sont : Ernest Franklin, Louis Larry, Roger Gaillard, Marie Boulangeot, Marchal Boyer, Marcel Périsse et Léon Marchal. Parmi le cortège venu de Nompatelize, outre quelques journalistes de l'arrondissement, il y a aussi Charles Sadoul, M. Ferry, maire de Raon-L'Etape et M. Keuzel, secrétaire de la sous préfecture. Déjà présents, auprès du maire Claude, Jacques Cartier-Bresson, le colonel Aubertin, les anciens commandants du 43e RIT, Hugueny et Evrat, les lieutenants Michel, Mougeolle, François, l'abbé Thierry (sic), curé de Celles-sur-Plaine, M. Ferry, maire de La Neuveville lès Raon et conseiller d'arrondissement, Madame Colnat, présidente des infirmières volontaires et la quasi-totalité de ses jeunes infirmières. M. Maurice Flayelle et le comte d'Alsace ont été empêchés par un accident d'automobile.
  51. Plus en retard que jamais, à une heure tardive, le cortège prend la route de Moyenmoutier pour une double remise de croix de guerre. Ibidem.
  52. Le Télégramme des Vosges, mardi 16 décembre 1924, rubrique Celles-sur-Plaine.
  53. in Michèle Chouchan, Nicolas Bourbaki Faits et légendes, Édition du choix, 1995. (ISBN ), p. 50.

Héraldique

Blason
De gueules à deux saumons adossés, reliés par deux burelles d'argent, et cantonnés de quatre croisettes du même.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

Ce sont les armes de la principauté de Salm-Salm comme on les rencontre gravées sur une pierre. Les saumons sont reliés entre eux, se distinguant des saumons adossés des armes de Senones.

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