Moyenvic

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Moyenvic : descriptif

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Moyenvic

Moyenvic est une commune française située dans le département de la Moselle en région Grand Est

Ancienne place fortifiée, Moyenvic possédait d'importantes salines.

Géographie

La commune est située dans une plaine saline du sud de la Moselle, le Saulnois. Elle est située à 3 Vic-sur-Seille, 8 Château-Salins, 32 Nancy et 53 Metz.

Moyenvic fait partie du parc naturel régional de Lorraine.

Les habitants sont nommés les Moyenvicois. Au cours des siècles, la cité s'est successivement appelée Medianus Vicus (836), Mediovicus (968), Medius-Vicus (982), Moyenvi (1183), Moienvi (1252), Moenvic (1258), Moyenvey (1324), Medius vicus salinarium oppidum (1525). Ce nom de Medianus Vicus. viendrait de la position intermédiaire entre les agglomérations romaines de Marsal (Vicus Marosallum) et Vic-sur-Seille (Vicus Bodatius).

Communes limitrophes

Communes limitrophes de Moyenvic
Morville-lès-Vic Hampont Haraucourt-sur-Seille
Vic-sur-Seille Moyenvic Marsal
Juvrecourt
Meurthe-et-Moselle
Lezey
Xanrey

Hydrographie

La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Seille, le canal de flottage des Salines, le ruisseau de la Fosse, le ruisseau de Salival et le ruisseau des Sales.

La Seille, d'une longueur totale de 137,7 Maizières-lès-Vic et se jette dans la Moselle à Metz en limite avec Saint-Julien-lès-Metz, après avoir traversé 57 communes.

Le canal de flottage des Salines, d'une longueur totale de 15,8 Bourdonnay et se jette dans la Seille en limite de Marsal et de Moyenvic, après avoir traversé huit communes.

Réseaux hydrographique et routier de Moyenvic.

La qualité des eaux des principaux cours d’eau de la commune, notamment de la Seille et du canal de Flottage des Salines, peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 amplitude thermique annuelle de 17 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Rodalbe Â», sur la commune de Rodalbe à 18 vol d'oiseau, est de 10,6 Â°C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,2 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,7 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. ↑ Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, p 98, 1862.
  2. ↑ Histoire de Thionville par GF Teissier
  3. ↑ Sandre, «  Â»
  4. ↑ Sandre, «  Â»
  5. ↑ a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale Â», Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. ↑ «  Â», sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  7. ↑ «  Â», sur fr.distance.to (consulté le ).
  8. ↑ «  Â», sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  9. ↑ «  Â», sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  10. ↑ «  Â», sur drias-climat.fr (consulté le ).
  11. ↑ «  Â», sur meteofrance.com, (consulté le ).


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Toponymie

  • Du latin medianus + vicus «agglomération du milieu».
  • Medianus vicus (836), apud Medium vicum (1125), Moyenvi (1183), Moienvi (1252), Moenvic (1258), Moyenvy (1324), germanisé en Medewich (1915–1918) et Mettwich (1940–1944).

Histoire

De la Préhistoire à l'Antiquité

Des vestiges d'occupation datant du Néolithique et de l'âge du Bronze ont été découverts aux environs de Moyenvic.

L'agglomération de Moyenvic est établie sur un site de production majeur du sel, le briquetage de la Seille, constitué au cours des âges du Fer. Les accumulations de restes de terre cuite, débris de fourneaux et de moules à sel, y atteignent une épaisseur de 11 m.

Après la conquête de la Gaule, les Romains construisent une voie militaire qui va de Divodurum (Metz) à Strasbourg (Argentorate). Elle traversait le territoire de la commune en contrebas de la côte Saint-Jean, à proximité de la route Nancy-Dieuze. L'existence d'une agglomération romaine à Moyenvic n'est pour le moment pas attestée par l'archéologie.

Selon la légende, la région a été christianisée par trois frères et sÅ“ur venus de Grèce au début du  siècle : saint Agent, saint Pient et sainte Colombe qui vécurent en ermites à Moyenvic. Leur fête patronale est célébrée le 30 octobre.

Moyen Âge

Durant la période mérovingienne, Moyenvic possède un atelier monétaire, qui frappe des tiers de sou portant la mention Mediano Vico.

En 836, l'agglomération de Medianus Vicus est mentionnée dans un contrat de fermage de l'évêque de Toul, qui précise que celle-ci possède une saline. Au  siècle, Moyenvic devient une généralité et une coutume de l'évêché de Metz. Jusqu'à la révolution, elle dépendra du bailliage de Vic. Une motte castrale est construite sur la pente sud de la côte Saint-Jean pour défendre l'ancienne route romaine. L'existence des salines est attestée à cette époque par divers documents écrits.

En 1120 Étienne de Bar détruit Moyenvic dont les salines concurrencent ses propres établissements. En 1264 Thiébaut II de Bar s'empare des salines de Vic et Moyenvic, deux ans plus tard la ville est à nouveau brûlée. En 1296, l'évêque de Metz Gérard de Relanges parvient à acquérir toutes les salines de Marsal et Moyenvic, si l'on excepte un poêle appartenant à des chanoines toulois depuis 1065. Il se construit un petit château sur la butte du Châtry.

Entre 1360 et 1382 l'évêque messin Thierry V Bayer de Boppard fait fortifier la ville. En 1402 la gabelle est introduite dans la région, et les habitants sont contraints à acheter le sel à leur souverain. En 1418, puis en 1430, la ville est détruite par les Messins. Moyenvic possède un relais de la poste royale française créée en 1470 par Louis XI ; en 1840 il était encore en correspondance avec les relais de Champenoux, Bourdonnay, Château-Salins et Lunéville. En 1526, 1542 de nouvelles fortifications sont construites.

Guerre de Trente Ans

Fortifications de Moyenvic en 1662.
A: bastion de Schomberg, B: bastion de Richelieu, C: bastion de Ste Anne, D: porte de Marsal (murée), E: bastion de St Louis, F: porte, G: bastion de la Force, H: porte de Vic (murée), I: ouvrage à corne, K: demi-lune dedans et dehors, L: demi-lune tracée autour de la place, M: contrescarpe tracée autour de la place, N: palissade de milieu de fossé

Le , le cardinal Charles de Lorraine a besoin d'argent pour combattre les protestants, il cède les salines de Marsal et Moyenvic au duc Charles III de Lorraine qui devient ainsi l’unique maître de la fabrication du sel pour le duché de Lorraine et les terres des Trois-Évêchés. Lors de cette cession des salines de Marsal et Moyenvic, il obtient, entre autres conditions particulières, une redevance annuelle de 400 muids (6 400 vaxels de 34 livres) de sel et 30 000 livres tournois (certaines sources donnent 45 000 livres).

En 1627, les fortifications sont renforcées par Charles IV de Lorraine. La guerre de Trente Ans empêche toute production à la Saline entre 1630 et 1664.

En 1631 Louis XIII souhaite lutter contre le soutien de Charles IV de Lorraine à Ferdinand II du Saint-Empire. Il envoie Abraham de Fabert d'Esternay, travesti en paysan, reconnaître les fortifications de Moyenvic. Lors de l'attaque le même Fabert, avec cinq comparses déguisés en voituriers, tentera de bloquer les deux ponts-levis de la cité. Cette ruse ayant échoué, ce sera finalement Jacques Nompar de Caumont qui fera le siège de Moyenvic. Le roi se rendra en personne à Metz pour accélérer la reddition de la place, commandée par le baron Gaspard de Mercy, qui capitulera le après quinze jours de siège. Cette occupation se fait au nom de l'évêque de Metz, Henri de Bourbon-Verneuil qui avait protesté contre la présence ducale dans son temporel, le roi ne souhaitant pas s'opposer officiellement à l'empereur Ferdinand.

Début , Louis XIII se rend à Moyenvic. Le le traité de Vic-sur-Seille impose l'établissement d'une garnison française dans la ville. Elle est gouvernée par le marquis de Manassès de Pas de Feuquières. Lui succéderont Philippe de Suze, puis en 1643 Charles de Cocherel de Bourdonné.

En 1635, les Suédois alors alliés aux armées françaises, se replient sur Moyenvic et dévastent la région.

Moyenvic devient juridiquement une possession française lors du traité de Westphalie de 1648. Les salines sont cédées par Charles IV de Lorraine à la couronne de France en vertu du traité de Vincennes de 1661. En 1746 une canalisation en bois est construite pour amener l'eau, plus riche en sel, de Dieuze.

Un canal de flottage de 16 800 m, qui suivait le lit du Nard, venait de Donnelay et d'Ommeray. Il servait à alimenter en bois les salines de Moyenvic. Un autre canal permettait d'acheminer le bois de la forêt de Réchicourt-le-Château à Lagarde, les grumes étant transportées par chariot sur les 6 .

En 1759 le maréchal Charles Louis Auguste Fouquet de Belle-Isle fait creuser un nouveau lit qui éloigne la Seille du village.

Révolution française

Le cahier de doléances de la commune nous apprend que les populations locales souffrent de la pression sur le prix du bois de chauffage causée par les besoins des salines. On lit également que les puits salés ont été abandonnés pour n'utiliser que l'eau de la conduite de Dieuze. La résurgence de l'eau de ces puits rend les terres stériles par accumulation du sel. Par ailleurs les habitants se plaignent que la Seille n'est plus curée et que certains champs sont régulièrement inondés, au point de devenir marécageux.

En 1791 la Révolution crée quatre départements en Lorraine. Moyenvic est rattachée à celui de la Meurthe. Face à la dévaluation de l'assignat, une monnaie locale est émise entre 1792 et 1797 par le conseil municipal.

En 1820, la commune faisait 959 hectares sur lesquels 618 étaient consacrés aux labours, 191 aux prairies, 44 aux vignes et 55 aux jardins vergers et chènevières. Elle comptait 1450 habitants, représentants 396 foyers. Le bourg comptait 184 maisons et deux moulins à grains. Une carrière de gypse était exploitée.

En 1831 la compagnie des salines de l’Est décide de concentrer sa fabrication sur Dieuze. Le comte de Yumeri rachète celle de Moyenvic et exploite quelques poêles.

Annexion

Café et ancienne église.

En 1871 le village est intégré au district de Lorraine par le traité de Francfort. Pendant cette annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire allemand, le village s'est nommé Medewich. Il retrouvera son nom actuel à la fin de la Première Guerre mondiale. La dernière saline a fermé en 1897.

Première Guerre mondiale

Durant la bataille des frontières d', le  bataillon de chasseurs à pied parvient à Moyenvic. Après la bataille de Morhange, les Français font sauter le pont sur la Seille pour ralentir l'avancée ennemie. Quand le front se stabilise, les lignes allemandes passent par le sud de la commune : au lieu-dit du Haut des Monts, près de la forêt de Bezange-la-Grande, c'est-à-dire tout près du tracé de la frontière franco-allemande de 1871.

Ce sera un secteur relativement calme du front occidental et ce n'est que quelques semaines avant l'armistice que les habitants seront évacués vers Oldenbourg en Basse-Saxe au nord-ouest de l'Allemagne.

La commune est intégrée au département de la Moselle quand elle redevient française après la Première Guerre mondiale.

Seconde guerre mondiale

Combats de côte Saint-Jean en novembre 1944.

Après des bombardements durant les journées 14 et , à minuit le pont sur la Seille saute. Ce n'est que le 17 à 17 h que les soldats de la Wehrmacht entrent dans Moyenvic. Durant cette bataille, le village reçut 500 obus et 10 bombes incendiaires, une civile et vingt deux soldats du .

La Moselle est annexée à l'Allemagne. Le , les habitants sont expulsés dans la Haute-Garonne, à Villefranche-de-Lauragais et dans les villages voisins de Cessales, Vallègue, Lux, Montgaillard-Lauragais, Gardouch, Vieillevigne et Renneville. Des personnes expropriées du Pays de Bitche sont relogées par les autorités allemandes dans la commune. Quelques Siedlers (colons) Allemands s'y installent également.

On peut voir sur la route de Strasbourg une ferme construite par les autorités allemandes. Il s'agissait d'un prototype pour un programme visant à confier aux anciens combattants des exploitations agricoles le long de la nouvelle frontière du Reich.

En 1944, la libération de la zone a fait l'objet d'âpres combats, et il a fallu trois mois pour parcourir la trentaine de kilomètres qui séparent Lunéville de Château-Salins.

Le le douzième corps de l'armée américaine contrôle la région. Débute alors la bataille de chars d'Arracourt dont l'objectif pour la Wehrmacht est la reprise de Moyenvic. Le Moyenvic est à nouveau occupé par la Panzerdivision.

Le village est définitivement libéré le par la US Army. D'intenses combats se poursuivront jusqu'au 11 pour conquérir la côte Saint-Jean, une position fortifiée qui permettait de verrouiller le plateau de Morhange.

Le village a été largement détruit lors des combats de 1944 et les habitants de retour d'exil devront trouver refuge dans des baraquements en bois. L'architecte Pierre Pagnon a été chargé de la conception du nouveau plan de la commune par le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme. L'église actuelle, conçue par l'architecte Gilles Bureau en 1965, est le bâtiment le plus emblématique de cette reconstruction.

  1. ↑ Livre de poste pour l'an 1841.
  2. ↑ Biographie de la Moselle, ou Histoire par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce département, Émile-Auguste Bégin, 1832.
  3. ↑ Dictionnaire hydrographique de la France, Antoine Louis Théodore Ravinet, 1824.
  4. ↑ a et b Moyenvic, Charles Penin, 1988.
  5. ↑ Statistique administrative et historique du département de la Meurthe, 1822, Louis-Antoine Michel.
  6. ↑ La bataille du 16 juin 1940
  7. ↑ Moyenvic en Lauragais
  8. ↑ http://www.army.mil/cmh-pg/books/wwii/lorraine/lorraine-ch05.htm
  9. ↑ 8 - 11 novembre 1944, la bataille de Moyenvic

Héraldique

Les armoiries de Moyenvic se blasonnent ainsi :

Parti d'or et de gueules

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Moyenvic dans la littérature

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