Domèvre-sur-Vezouze

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Domèvre-sur-Vezouze : descriptif

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Domèvre-sur-Vezouze

Domèvre-sur-Vezouze est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.

Géographie

Communes limitrophes de Domèvre-sur-Vezouze
Chazelles-sur-Albe Verdenal Blâmont
Saint-Martin Domèvre-sur-Vezouze Barbas
Mignéville Ancerviller

Domèvre est située dans la plaine sous-vosgienne dans une contrée initialement très boisée. Des défrichements successifs ont laissé la place aux cultures et aux prairies, mais la forêt y occupe encore plus du quart de la superficie de la commune. Toute cette région est désignée par les Romains sous le nom de Vogasus ou Vosagus ou Vosasus. D'où les noms de Vosges et de Vezouze.

De la proximité des Vosges, on note des inondations en hiver ou au début du printemps et des orages de grêle en été, avec destruction des récoltes.

Hydrographie

La commune est dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Vezouze, le ruisseau d'Albe, le ruisseau le Danube et le ruisseau le Vacon,.

La Vezouze, d'une longueur de 75 Saint-Sauveur et se jette dans la Meurthe à Rehainviller, après avoir traversé 24 communes. Les caractéristiques hydrologiques de la Vezouze sont données par la station hydrologique située sur la commune de Blâmont. Le débit moyen mensuel est de 1,55 . Le débit moyen journalier maximum est de 24,6 débit instantané maximal est quant à lui de 56,9 .

Réseau hydrographique de Domèvre-sur-Vezouze.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 amplitude thermique annuelle de 16,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St Maurice », sur la commune de Saint-Maurice-aux-Forges à 6 vol d'oiseau, est de 10,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 837,4 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 39,2 ,,.

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

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  4. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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Toponymie

Cet hagiotoponyme caché, apparaît au Saint Èvre, septième évêque de Toul, était particulièrement vénéré dans ce diocèse (on y compte une cinquantaine d'églises qui lui sont dédiées). La localisation sur la 'Vezouse' n'apparaît qu'en 1779 : le nom Domèvre-sur-Vezouze n'est officialisé que le 25 juin 1936 .

  1. Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 ISBN ).

Histoire

Moyen Âge

Du début de sa création vers le Toul Berthold fait don de la seigneurie de Domèvre-sur-Vezouze à l'abbaye de Saint-Sauveur (en Vôge, abbaye bénédictine d'hommes), située à 13 km à vol d'oiseau à l'est de Domèvre, en pleine forêt vosgienne. Vers 1185, l'abbaye laisse la place à des chanoines réguliers de Saint-Augustin.

Le seigneur du village de Domèvre est donc un abbé qui exerce l'autorité dans toute sa plénitude. N'ayant pas, de par sa fonction de 'bras armé, il sollicite l'aide de 'voués' (défenseurs laïcs) qui sont, soit la prévôté de Blâmont jusqu'en 1506, soit la prévôté de Lunéville pour le compte du duc de Lorraine. Les 'voués' font intrusion dans la vie du village et tentent de mélanger à leur avantage leurs prérogatives avec celles du seigneur clerc. Ainsi l'autorité du seigneur ecclésiastique peut être contestée par les habitants par un recours gracieux auprès du voué laïc. Mais l'abbé conserve tout pouvoir de justice et droits divers (droit de pêche, droit de banalité, droit exclusif de la chasse, etc.), les habitants ont des obligations diverses (comme présence à la messe à l'abbaye les dimanches et jours de fêtes, sous peine de punition) et des corvées.

Ainsi sur un total de surface labourable de 750 hectares sur la paroisse, les habitants assurent par corvées (corvées de charrue, corvées de fauchage, corvées de moisson...) l'exploitation sur le domaine abbatial des 107 hectares (sur 125, les 18 sont réservés aux moines) de terres labourables, et exploitent pour leur propre compte 625 hectares. À cela s'ajoutent une dîme (10 %) sur toutes leurs productions agricoles, une redevance de 3 % payable en argent, un prélèvement d'un quart de leurs semences…

Seul l'abbé a le droit de promulguer des règlements et des ordonnances, qui sont proclamés deux fois par an lors de plaid (plaids annaux) se tenant à Domèvre à l'église sous la présidence du seigneur abbé en présence obligatoire de tous les habitants, l'absence entraînant une amende payable à l'abbaye.

L'abbé de Saint-Sauveur crée au XIIe siècle sur la rive droite de la Vezouze une 'grange monastique' (exploitation agricole) et il est certain que la situation de Domèvre (au point de vue agricole, climat, etc.) est plus intéressante que celle de Saint-Sauveur.

L'abbaye de Saint-Sauveur subit trois destructions : en 1470 un terrible incendie accidentel, en 1525 pendant la révolte des paysans, puis en 1568 par des troupes huguenotes. De l'abbaye de Saint-Sauveur ne reste seulement que le chœur devenu église paroissiale.

Temps modernes

Aussi l'abbé décide en 1571 de quitter l'abbaye ruinée et de s'établir à Domèvre dont il est le seigneur et qui possède environ 400 habitants. Or cela se complique par la limite des diocèses. En effet, la limite des peuplades gauloises des Leuques de Toul et ceux des Celtes Mediomatrices (Metz) a été fixée par le cours de la Vezouze, et les diocèses créés à l'époque franque ont repris les mêmes limites. Ainsi la rive droite de la Vezouze, là où est située la grange monastique, est sous la juridiction de l'évêque de Metz, alors que l'abbaye de Saint-Sauveur est sous la juridiction de celui de Toul. Après moult difficultés, les bâtiments de la nouvelle abbaye à Domèvre sont achevés en 1576. Cette proximité de limite diocésaine permettra à l'abbé d'obtenir plus de libertés dans son exercice.
Las, en septembre 1587, des bandes de reîtres ravagent le village et détruisent totalement l'abbaye. Le relèvement est lent et laborieux. De plus, de 1618 à 1648, la guerre de Trente Ans ravage la Lorraine, par les exactions des troupes occupantes. À cela s'ajoutent les mauvaises récoltes et la peste. Les religieux de Domèvre abandonnent leur nouvelle abbaye à peine rénovée pour trouver asile à l'abbaye de Belchamp (dont les ruines, de par la Révolution, se situent à la limite de la commune de Méhoncourt). En octobre 1638, une bataille eut lieu à Domèvre entre les Lorrains et les Français et le village fut soumis à un pillage complet par les occupants français. En 1642, les religieux fuient de nouveau, de même en 1644 où un tiers des habitations du village fut incendié. En 1647, l'abbaye est de nouveau pillée.

Ce n'est qu'en 1649 que le calme et la tranquillité revinrent à Domèvre (dénommé Domèvre-l'Abbaye pour faire la distinction avec les autres villages homonymes) et les ecclésiastiques réintégrèrent définitivement l'abbaye. Notons qu'en 1625 et 1626, Pierre Fourier y fit de nombreux séjours et réforma l'abbaye en l'incorporant à la congrégation de Notre-Sauveur, tout en étant en mission à Badonviller, haut-lieu du protestantisme et capitale du comté de Salm.

Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, en chemin pour l'Alsace, passe la nuit à l'abbaye de Domèvre en décembre 1644. Les religieux font prospérer leur domaine : prairies artificielles, création d'étangs de pêche, flottage de bois sur la Vezouze, utilisation de gens qualifiés du métier… De 1729 à 1765, une reconstruction imposante et superbe de l'ensemble abbatial eut lieu : couvent, cloître (jardin intérieur de 25 par 32 m), quartier et église abbatiale (30 m de large et 45 m de long, avec deux clochers à bulbe surmontés d'une croix, comme à l'abbaye de Belmont)… Une merveille, qui, hélas, ne durera pas plus d'un demi-siècle… L'abbaye devient à la fin du congrégation de Notre-Sauveur, dirigée par le général Joseph de Saintignon qui y meurt abandonné de tous lors de la Révolution.

Révolution française et Empire

En 1791, a lieu la mise en vente de tout le patrimoine de l'abbaye. Tout a été pillé : portes, fenêtres, planchers, toitures (64 000 ardoises)... Les 7 600 ouvrages de la magnifique bibliothèque ont disparu, sauf quelques rescapés retrouvés à Nancy. Seuls quelques éléments ont pu être sauvés de la folie destructrice ; ainsi, une chaire à prêcher et deux confessionnaux ont été conservés à l'église Saint-Maurice à Blâmont.

Époque contemporaine

Pendant le XIXe siècle, Domèvre mène une existence paisible et laborieuse. Amélioration de l'agriculture, augmentation des prairies aux dépens des cultures céréalières, élevage et production laitière en hausse, diminution des surfaces viticoles (le vin au demeurant fort médiocre), création d'un haras national, exploitation rationnelle des forêts (qui couvrent de plus d'un tiers la surface communale), création d'une faïencerie transformée en tuilerie, d'une filature, d'un tissage... Vers 1840, un projet de chemin de fer est établi entre Paris et Strasbourg, mais il semblerait que les habitants de Blâmont et des environs aient refusé cette nouveauté, ce qui est une erreur catastrophique pour Domèvre.

Inauguration de la gare du LBB.

Ce n'est qu'en 1870 que Blâmont est desservie par la compagnie privée ABC (Ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey) à partir de la gare d'Avricourt, ce qui provoquera en 1871 la partition de cette commune. Ce n'est que trop tardivement, avec beaucoup de lenteur et de retard, qu'un chemin de fer métrique atteint Domèvre par la compagnie du LBB (Ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller). La gare est inaugurée le par le ministre Albert Lebrun sous les ovations de la population. La station, devenue habitation au .

Lors de la première guerre mondiale, l’occupation ennemie commence le 9 août 1914, le village est libéré le 14 août au soir, repris le 22 août au soir, l'ennemi commet des exactions et des pillages, incendiant 136 habitations sur 187. Le 15 novembre 1914, les Allemands ordonnent l'évacuation des habitants (ceux qui n'ont pas encore fui) dans un délai de 3 heures en emportant le strict minimum, à pied vers les lignes françaises. Domèvre est totalement abandonnée et la ligne de front allemand (et les tranchées) passe dans le village même, sans aucune modification de tracé pendant 4 ans (de novembre 1914 à novembre 1918). Les Allemands construisent des blockhaus en béton tout le long du front, dont un imposant établi dans le centre même du village sur la route principale. Ce n'est que fin novembre 1918 que les habitants revinrent à Domèvre totalement détruit, ravagé, sans le moindre signe de vie animal (à part les rats), sans un oiseau... On estime que, au minimum, 750 000 obus (français ou allemands) sont tombés pendant 48 mois sur le village et sur la commune... [réf. souhaitée]

  1. Gabriel 2011, p. 74 & 120-122

Héraldique

Blason
Coupé d'azur à trois sapins d'argent et d'or à la hure de sanglier contournée de sable allumée et défendue de gueules.
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.

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Domèvre-sur-Vezouze dans la littérature

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