Villemaur-sur-Vanne
Localisation
Villemaur-sur-Vanne : descriptif
- Villemaur-sur-Vanne
Villemaur-sur-Vanne est une commune déléguée d'Aix-Villemaur-Pâlis et une ancienne commune française, située dans le département de l'Aube en région Grand Est. Elle fusionne le 1er janvier 2016 avec les communes d'Aix-en-Othe et de Palis pour former la commune nouvelle d'Aix-Villemaur-Pâlis.
Géographie
Localisation
Toponymie
Son précédent nom datant du XVIIe siècle s'écrivait VilleMort.
Ville : de l'ancien français ville dans son sens originel de « domaine rural » issu du latin villa rustica.
Des auteurs se piquant de toponymie pensent que la terminaison en "-maur" signifie fonds marécageux (Du vieux norrois maurr). De fait, les villages de Vaumort (Yonne) et l'habitant de Fossemor (à Theil - Yonne) donnent du crédit à l'hypothèse.
La Vanne est une rivière traversant la commune qui donne son nom à l'aqueduc de la Vanne desservant Paris.
- Archives communales de Villemaur-sur-Vanne
Histoire
Villemaur-sur-Vanne est une petite commune bâtie sur un ancien cimetière. Au Moyen Âge, une fosse commune était située à l'entrée du village afin de dissuader les fourbes d'y pénétrer. (Source : Archives communales de Villemaur-sur-Vanne)
Moyen Âge : la seigneurie indépendante
Villemaur-sur-Vanne est situé sur la voie romaine de Sens à Troyes sur la Table de Peutinger.
Durant tout le Joigny, comté qui intègre la vassalité du comté de Troyes dès l'année 1100. Ce chemin passe par Coulours où les Templiers (un ordre champenois à l'origine) installent leur première commanderie, et par Rigny-le-Ferron, où les vicomtes de Joigny installent le siège de leur vaste seigneurie.
La famille de Villemaur possède la seigneurie durant tout le Trainel à Pouy et Villeneuve-l'Archevêque; les de Mauny à Bagneaux, vassaux des Trainel; les vicomtes de Joigny à Rigny-le-Ferron ; l'évêque de Troyes à Aix-en-Othe; le sire de Marigny (cadet de la famille de Trainel) au Nord. La seigneurie, sous la suzeraineté du comté de Troyes, se fond dans le comté de Champagne à partir des années 1160.
Le premier titulaire connu est Manassès. En épousant Ermensent, veuve d'un vicomte de Sens, il portera courtement le titre vicomtal (de Sens) en 1103. Il vit en 1125 et est peut-être décédé avant 1127. Il semble être le frère d'un Hilduin de Marolles (-sur-Seine ?). Son fils puîné Manassès sera chanoine de Sens (1164) et archidiacre de Troyes (1131), mettant à profit la paix retrouvée après 1152 entre le domaine royal et la Champagne pour faire une carrière à cheval sur la frontière. Son fils aîné Eudes de Villemaur décède avant 1154. Sa veuve Hélie se remarie à Guillaume Le Roi, maréchal de Champagne (1158).
Les seigneurs disposent d'un château à Villemaur. Deux familles de chevaliers sont vouées à sa garde : les le Louche et les le Chasseur. Une collégiale dotée de chanoines démontre la volonté de prestige de la famille.
À la fin du XIIe siècle, le lignage disparaît à la quatrième génération.
Moyen Âge : le domaine comtal
La seigneurie entre dans le domaine comtal champenois vers 1195. Le comte choisit d'ériger Villemaur au rang de châtellenie. On lui rattache ainsi des fiefs dont les titulaires n'ont plus à se rendre à Troyes pour accomplir leur devoir féodal. De cette petite châtellenie dépendra la seigneurie de Marigny (propriété d'une branche de la famille de Traînel) ; et le fief de la Mothe, à la sortie Nord de Rigny-le-Ferron. Un prévôt comtal succède au prévôt seigneurial.
Moyen Âge : une héritière désintéressée
À la fin du comtesse Jeanne avec Philippe IV le Bel. En 1316, leur fils aîné le Roi Louis X le Hutin décède, rapidement suivi dans la tombe par son fils posthume .
Sa fille, Jeanne de France, est dépossédée de la couronne de France et de ses droits en Champagne-Brie par son oncle Philippe de Poitiers (Philippe V) : son tuteur et oncle, le duc de Bourgogne, puis son mari Philippe d'Evreux, lui font ménager par plusieurs traités passés avec Philippe V, Charles IV et Philippe VI, un dédommagement financier sous forme de rentes et assignations. À cette occasion, on découvre l'existence de forges, sans doute alimentées en combustible et en minerai par la forêt d'Othe voisine.
L'assiette de ce dédommagement successoral est arrêtée en 1328. Jeanne de France reçoit la châtellenie de Villemaure, et celles de Chaource, d'Isle (-Aumont) et de Payns. Elle résulte du travail conjoint du bailli de Troyes et du doyen de la cathédrale de Troyes, missionnés par Philippe VI. Devant l'insuffisance de l'assiette de la seule châtellenie de Villemaure, les autorités parisiennes ont donné l'autorisation de ponctionner les trois autres châtellenies. L'assiette de la seule châtellenie de Villemaure est vaste. Elle s'étend alors de Vauluisant, Les Sièges et Coulours jusqu'à Fontvannes, Messon, Sormery, Vauchassis. Il est de ce fait assuré que la châtellenie de 1328 dépasse largement la seigneurie indépendante dans ses éléments relevés au Jeanne de France pour une valeur nulle. La charte originale de l'assiette se trouvait à la Chambre des Comptes de Paris et brûla avec elle en 1737. Par chance une copie avait été opérée un demi-siècle auparavant.
Aux Isle, Chaource, Maraye, Payns, un groupe de châtellenies constituant un ensemble féodal aux mains des ducs de Bourgogne, notamment la duchesse Marguerite, puis leurs descendants comtes ou ducs de Nevers (voir l'origine de ce fief aux articles Chaource et Isles).
Villemaure accueillait plusieurs administrations royales, dont un grenier à sel et un siège particulier d'élection.
Aux Saint-Liébault le duché de Villemaur érigé pour le chancelier Séguier, puis le duché d'Estissac pour les descendants du chancelier membres de la famille de La Rochefoucauld-d'Estissac. Cette dernière famille a conservé des documents sur Villemaure depuis le XVIe siècle.
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- Étienne Meunier. La succession de la vicomté de Sens. Le partage entre les seigneur de Vallery et ceux de Chaumont, CSGY, XIX, 2013
- À ne pas confondre avec le château de Rigny-le-Ferron situé pour sa part à l'Ouest du bourg, en bordure du rû. Ce fief s'étend sur une rue Nord-Sud du village.
- « », sur Persée ; Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1858, vol. 19, no 1
- « », sur Persée ; Les Annales 1987, vol. 42, no 4
Héraldique
Blasonnement : |
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