Esvres

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Esvres : descriptif

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Esvres

Esvres (prononcé [ɛvʁ]), appelée également Esvres-sur-Indre, est une commune française située dans le département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire. Le territoire d'Esvres porte des traces d'occupation humaine depuis le Paléolithique

C'est surtout au IIe siècle av

J.-C

que les indices s'accumulent (nécropoles, établissements ruraux, habitat groupé) pour suggérer l'existence d'une agglomération protohistorique dont l'importance et les contours restent cependant à définir, mais qui semble rester active jusqu'au Bas-Empire

Esvres, que cite déjà Grégoire de Tours, devient au VIIIe siècle le siège d'une viguerie, puis celui d'une seigneurie au Moyen Âge central

Au XIXe siècle, la commune ne connaît qu'une faible baisse de sa population, et le nombre de ses habitants augmente sans cesse depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, épisode par ailleurs marqué sur le plan local par plusieurs figures de la Résistance

Aux XXe et XXIe siècles, outre sa forte croissance démographique — la commune compte 6 208 habitants en 2021 et le nombre de ses résidences principales a presque quintuplé depuis 1945 —, Esvres connaît un important développement économique avec notamment la création d'une zone industrielle très active le long de la D 943, principal axe routier entre Tours et Loches

La vocation agricole d'Esvres se maintient pourtant ; la céréaliculture domine largement mais les vignes de l'appellation touraine-noble-joué sont bien présentes et la surface qui leur est consacrée augmente même légèrement. L'église d'Esvres, dédiée à saint Médard, semble construite à partir du XIIe siècle mais elle garde des vestiges d'édifices plus anciens, comme une partie de sa façade et de ses fondations

Le château de Montchenin est, du XVIe siècle à la Révolution, la villégiature des abbés de Saint-Paul de Cormery

Plusieurs châteaux ou manoirs, souvent médiévaux à l'origine mais reconstruits à la Renaissance et remaniés après la Révolution, constituent une part importante du patrimoine bâti d'Esvres

L'un d'eux, le château de la Dorée, qui a appartenu au XVIIIe siècle à Alexandre-Pierre Odart, maire d'Esvres et savant ampélographe, accueille le troisième plus grand site français du groupe AG2R La Mondiale ; l'entreprise y emploie en 2016 plus de 500 personnes

Le patrimoine naturel est constitué de quatre zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) liées aux vallées de l'Indre ou de ses affluents, ou aux massifs boisés encore très présents dans le nord du territoire communal.

Géographie

Localisation et communes limitrophes

Esvres est une commune de la vallée de l'Indre, le bourg se trouvant au niveau du confluent de cette rivière et de l'Échandon, l'un de ses affluents. La localité se trouve à environ 14,3 Tours, distance exprimée à vol d'oiseau. Dans la partie nord-est du canton de Monts (12,1 km séparent Esvres du bureau centralisateur), Esvres est rattachée à l'aire urbaine et au bassin d'emploi de Tours alors qu'elle est le siège d'une unité urbaine et d'un bassin de vie.

Communes limitrophes d’Esvres
Chambray-lès-Tours Larçay / Véretz Azay-sur-Cher
Veigné Esvres Truyes
Saint-Branchs Cormery

Géologie et relief

Carte géologique simplifiée d'Esvres.
  • Bourg
  • Limites communales
  • e7 : calcaire lacustre de Touraine (Ludien)
  • m3-p : sables et graviers du (Miocène)
  • Rm3-p : sables argileux et graviers (Tertiaire)
  • N : sables éoliens (Quaternaire)
  • LP : limon des plateaux (Quaternaire)
  • Fw-z : alluvions fluviatiles (Quaternaire)

Au sud du Bassin parisien géologique, le territoire d'Esvres est centré sur une légère cuvette (synclinal de Courçay) remplie du calcaire lacustre de Touraine déposé à l'Éocène (e7) sur les strates calcaires crétacées ; la plus récente de ces dernières est celle de la Craie de Blois, blanche avec des inclusions de silex. En périphérie de cette cuvette se retrouvent des dépôts sableux fossilifères du Miocène, intacts au nord (m3-p) mais parfois dégradés au sud (Rm3-p), sableux (E) ou limoneux quaternaires (LP). Les vallées du ruisseau de Nantilly et de l'Échandon ont creusé leur lit dans ce substrat de calcaire lacustre sans jamais atteindre le tuffeau turonien sous-jacent ; l'Indre, par contre, a érodé le plateau jusqu'à entamer cette strate. Des alluvions d'âge variable, témoignant de l'érosion progressive par les cours d'eau, couvrent le fond de leurs vallées (Fw-z),. Le calcaire lacustre, souvent meuliérisé, est utilisé dans la construction sous le nom de « pierre d'Esvres » mais depuis 2003, les carrières ne sont plus en exploitation.

Le territoire communal affecte sensiblement la forme d'un rectangle légèrement allongé du nord au sud et séparé en deux parties inégales par la vallée de l'Indre, environ deux tiers de la superficie de la commune au nord, un tiers au sud. Avec une superficie communale de 3 585 , Esvres est une commune de grande taille.

L'altitude moyenne du plateau varie autour de 85 m, avec un maximum de 96 m au nord-ouest et au nord-est de la commune. L'Indre coule dans une vallée dont l'altitude évolue de 60 m vers l'est à 55 m vers l'ouest.

Hydrographie

Source de la mairie.
Réseau hydrographique d'Esvres.

L'Indre traverse le territoire communal d'est en ouest sur une longueur de 5,602  et sa vallée, parfois marécageuse, est jalonnée de plusieurs bras morts dont l'emplacement et le tracé ont varié au fil des siècles. Son principal affluent est, sur la rive gauche, l'Échandon qui se jette dans l'Indre à l'entrée du bourg. Sur la rive droite, plus en aval, le ruisseau de Nantilly alimente également l'Indre,. Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 16,02 .

L'Indre, d'une longueur totale de 279,4 Saint-Priest-la-Marche dans le département du Cher et se jette dans la Loire à Avoine, après avoir traversé 58 communes. Les crues de l'Indre sont le plus souvent de type inondation de plaine. Sur le plan de la prévision des crues, la commune est située dans le tronçon de l'Indre tourangelle, dont la station hydrométrique de référence la plus proche est située à Cormery. La hauteur maximale historique a été atteinte en novembre 1770 avec 4,90 . Ce cours d'eau est classé dans les listes 1 et 2 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Au titre de la liste 1, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux. Au titre de la liste 2, tout ouvrage doit être géré, entretenu et équipé selon des règles définies par l'autorité administrative, en concertation avec le propriétaire ou, à défaut, l'exploitant,. Sur le plan piscicole, l'Indre est classée en deuxième catégorie piscicole. Les espèces biologiques dominantes sont constituées essentiellement de poissons blancs (cyprinidés) et de carnassiers (brochet, sandre et perche).

L'Échandon, d'une longueur totale de 25,7 Manthelan et se jette dans l'Indre à Esvres, en limite sud du bourg, au droit du pont supportant la RD 62, après avoir traversé six communes. La station hydrométrique de Saint-Branchs permet de caractériser les paramètres hydrométriques de l'Échandon. Le débit mensuel moyen (calculé sur 51 ans pour cette station) varie de 0,15 ,. Ce cours d'eau est classé dans la liste 1 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne et en deuxième catégorie piscicole sur le plan piscicole. Pour ce qui est des carnassiers, on note la présence d’anguilles, de brochets et de perches communes qui dominent.

L'ensemble des cours d'eau de la commune est géré en 2019 par le Syndicat d’aménagement de la Vallée de l’Indre qui a en particulier entrepris en 2017 des travaux de restauration de l’Échandon.

La vaste nappe phréatique du Séno-Turonien du bassin versant de l'Indre s'étend en sous-sol sur l'ensemble de la commune.

Les vallées servent de réceptacle à de nombreuses exsurgences de sources karstiques issues d'infiltrations dans le plateau de calcaire lacustre par le biais de dolines ; c'est par exemple le cas des sources d'Avon à la limite de Truyes. Vingt-deux de ces sources sont recensées sur le territoire communal. Plusieurs d'entre elles s'accompagnent de dépôts de tuf au niveau de leur exsurgence, ; une autre, canalisée en sous-sol, contourne le chevet de l'église puis passe sous la mairie dans le mur de laquelle se trouve son exutoire.

Les cressonnières installées aux sources d'Avon et sur le ruisseau de Nantilly dont les eaux convenaient bien à leur culture cessent leur activité dans les années 2000.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Moyenne vallée de la Loire, caractérisée par une bonne insolation (1 850 .

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 amplitude thermique annuelle de 14,7 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Reignac », sur la commune de Reignac-sur-Indre à 11 vol d'oiseau, est de 12,1 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages naturels et biodiversité

Zonage paysager communal.

La partie septentrionale de la commune, principalement au nord-est de la D 943, reste très boisée ainsi que, dans une moindre mesure, les vallées des cours d'eau ; les bois représentent un tiers de la superficie communale. Le reste du territoire de part et d'autre de l'Indre est occupé par des cultures (céréales au sud de l'Indre et cultures plus variées incluant des prairies, avec une implantation nette de la vigne dans un secteur bien délimité au nord), ou bien construit (habitat et activités commerciales ou industrielles),.

Quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) intéressent, à des degrés divers, le territoire de la commune.

Cartographie des ZNIEFF d'Esvres.

La ZNIEFF continentale de type I des « prairies et coteaux de l'Indre au moulin de Vontes » (identifiant national 240030978) intéresse Esvres et Truyes, mais également, et dans une moindre mesure, Cormery. Elle est remarquable par la diversité de ses habitats, prairies à flore des lieux humides comme le Pigamon jaune (Thalictrum flavum), grottes à chiroptères comme le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), pelouses sèches à orchidées comme la Limodore à feuilles avortées (Limodorum abortivum).

La ZNIEFF continentale de type I des « landes de la Petite Bamboche » (identifiant national : 240006216), d'une superficie un peu supérieure à 4 ha, est intégralement située au nord du territoire esvrien, en limite d'un cimetière communal. La Cicendie filiforme, plante protégée au niveau national, fait partie des espèces recensées sur cette ZNIEFF.

Sources tufeuses de l'Échandon.

La ZNIEFF continentale de type I des « sources tufeuses de l'Échandon, moulin Perrion » (identifiant national : 240009609) ne couvre que 4 ha ; elle est incluse dans la ZNIEFF de la vallée de l'Échandon. Séparée de cette rivière par une route qui est un facteur de fragmentation, elle se caractérise par la présence de sources calcaires abritant des bryophytes.

La ZNIEFF continentale de type II de la « vallée de l'Échandon » (identifiant national 240031562) se développe sur sept communes, dont Esvres, et sur une superficie de plus de 860 ha le long de la rivière. Sur le territoire communal esvrien elle inclut la ZNIEFF des « sources tufeuses de l'Échandon, moulin Perrion ». Dans des habitats très variés (pelouses calcicoles sur les coteaux, forêts sur les pentes et prairies humides dans le fond de la vallée), de très nombreuses espèces animales ou végétales sont recensées, dont sept sont protégées à l'échelon régional.

Outre ces sites remarquables, la diversité floristique d'Esvres se traduit par la présence de nombreux massifs de buis dans les vallées. Cependant, cet arbuste est fortement menacé depuis 2014 à la suite de l'invasion de la Pyrale du buis en Indre-et-Loire.

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Histoire

Préhistoire

Livres de beurre.

De l'outillage en pierre (dont des bifaces) témoigne d'occupations sur le territoire communal, notamment aux lieux-dits La Haute-Cour et Vaugrignon, dès le Paléolithique ancien, ; ces différents outils semblent de fabrication locale. Des nucléus de débitage laminaire (« livres de beurre ») attribuables à la culture pressignienne sont également retrouvés sur les mêmes sites. Il s'agit peut-être de groupes « nomades » ayant fait de simples haltes sur le territoire.

Des meules néolithiques en grès sont retrouvées à la Haute-Cour. Le site de Nantilly a livré des grattoirs, des haches polies, des pointes de flèches et des fragments de céramique. La nature des artéfacts suggère que les populations néolithiques esvriennes sont plus sédentarisées que les précédentes. L'ancienne dénomination cadastrale « la Pierre-à-Vinaigre » sur le territoire communal évoque le souvenir d'un mégalithe (menhir probablement) disparu servant de réceptacle à des offrandes de vin,. Un dolmen ruiné est également mentionné.

Protohistoire et Antiquité

Un dépôt métallique de la fin de l'âge du bronze (950-

Image externe
Le site des Billettes (Esvres) (photo Nicolas Fouillet) sur le site de Citeres
Amphore gauloise provenant de la nécropole de Vaugrignon.

Le village d’Esvres est occupé depuis le Vaugrignon et de La Haute-Cour, ont été utilisées de La Tène finale jusqu'au Haut-Empire, les abandons les plus tardifs ayant lieu au . Un habitat a été reconnu sur le rebord du plateau et sous le village actuel sur plus de 2 site routier bordant les routes qui suivent l'Indre ainsi qu'une éventuelle voie reliant Caesarodunum (Tours) à Augustoritum (Limoges) par Mantalomagus (Manthelan) mais il semble prématuré de relier directement ce site aux nécropoles esvriennes. Les recherches archéologiques,,, font apparaître plusieurs établissements ruraux de La Tène finale et l'Antiquité sur le territoire communal dont celui des Billettes et celui du Bois de la Duporterie, situé à proximité (opération d'archéologie préventive préalable à la construction de l' en 2005).

Moyen Âge

Monnaie mérovingienne d'Esvres.

Le site est un vicus (Evena vicus) de la fin de l'Antiquité. Grégoire de Tours indique (Histoire des Francs, X, 31, VI) qu'une église y a été fondée au Perpet et la tradition rapporte que Monégonde de Chartres y accomplit un miracle. Dès cette époque, l'église abrite des reliques de saint Médard mais elle est peut-être alors dédiée à l'archange Gabriel. Des monnaies sont frappées au nom du vicus d'Esvres durant les .

Extrait du cadastre napoléonien.
Moulins médiévaux à Esvres.

Du vigueries de Touraine. Le nombre et la localisation des villas qui la composent restent imprécis, et le territoire de cette viguerie peut s'étendre soit au sud, soit de part et d'autre de l'Indre. L'abbaye Saint-Paul de Cormery, fondée à la fin du . Les découvertes archéologiques témoignent de la persistance de l'occupation du bourg : la présence de sarcophages et les bas reliefs en remploi dans le chevet de l'église renforcent l'hypothèse d'un lieu de culte du haut Moyen Âge à l'emplacement de l'édifice actuel dont les plus anciennes structures peuvent remonter au . Hormis le château et l'église, aucun vestige ne se rapporte pourtant à l'occupation médiévale. Quelques observations de terrain confortent l'hypothèse d'une enceinte pour interpréter l'anomalie parcellaire qui marque la morphologie du bourg ancien au parcellaire extrêmement morcelé, encore très visible sur le cadastre napoléonien (1832), mais elle n'est ni datée ni caractérisée. Des actes du .

Selon le cartulaire de l'abbaye de Cormery, un ermite de cette abbaye nommé Léothéric fonde vers la fin du , sur cette terre donnée à l'abbaye par Foulques le Réchin.

De nombreux moulins sont établis sur l'Indre, mais aussi sur l'Échandon et le ruisseau de Nantilly, les plus anciens, à Vontes sur l'Indre, étant mentionnés dès 1070.

Une charte de l'abbaye de Cormery de 1338 permet d'imaginer un bourg groupé près de l'église et indique la présence de vignes et chènevières sur le territoire paroissial. En 1358, pendant la guerre de Cent Ans, une bande armée opérant en marge des troupes anglaises, commandée par le Français Basquin du Poncet et basée à La Roche-Posay, commet plusieurs méfaits dans la région. Elle s'installe à l'abbaye de Cormery, dévaste et pille le prieuré Saint-Pierre de Vontes qui dépend de ce monastère. Elle détruit également la grange du domaine de Montchenin.

Époque moderne

Montchenin. À gauche de la route, le hameau (Saint-Branchs). À droite, le château et ses dépendances (Esvres).

Le renouveau architectural de la Renaissance française se manifeste à Esvres où les propriétaires de la Dorée, Vaugrignon, la Roche-Farou font reconstruire leurs châteaux médiévaux. Denis Briçonnet, premier abbé commendataire de Saint-Paul de Cormery, fait édifier en 1521 le château de Montchenin (ou Montchenain), à la limite d'Esvres et de Saint-Branchs — l'édifice est entièrement reconstruit en 1850 en style néo-Renaissance.

La propriétaire de la Roche-Farou, cité en 1672, est Martin Sain. À partir de cette date, la famille Sain de Bois-le-Comte marque durablement l'histoire d'Esvres jusqu'au milieu du .

En 1709, la rigueur de l'hiver occasionne un nombre de décès double d'une année « moyenne », tant par mort directe due au froid que par la famine qui s'ensuit, en raison de la destruction des cultures. La crue de l'Indre dans la nuit du 26 au , provoquée par de fortes pluies sur son bassin versant, cause d'importants dégâts à Esvres. Aucune victime n'est à déplorer dans la paroisse, mais le corps d'un habitant de Truyes y est retrouvé au niveau d'un moulin cinq mois après. Ces catastrophes naturelles, dont les conséquences se font durement ressentir sur la population esvrienne, attisent certainement les mécontentements à l'approche de la Révolution. En 1781, Claude Sain de Bois-le-Comte est cité comme seigneur de Saint-Médard d'Esvres, un vaste domaine qui comprend une grande partie de la commune actuelle d'Esvres au nord et à l'est de la D 943.

De la Révolution à la fin du | ]

Le cahier de doléances rédigé par le tiers état pour les États généraux de 1789 témoigne d'un profond sentiment antireligieux dans la population puisque les habitants réclament la « suppression des abbayes et couvents de tous ordres » ; comme beaucoup d'autres, ce document dénonce également l'inégalité face à l'impôt. La Révolution est marquée en 1792 par le transfert symbolique de la gestion de l'état-civil d'Esvres de la paroisse à la commune. En 1793, à l'occasion de la levée en masse, la commune d'Esvres doit fournir un contingent de 54 soldats. Les domaines de nombreux nobles, le château, la Vilaine et la Roche-Farou qui en dépendent, Vaugrignon et les moulins des Poulineries, Sauquet, Vaugrenier, Bellevue sont saisis comme biens d'émigrés. C'est ainsi que tous les biens et domaines de la famille Sain de Bois-le-Comte sont saisis bien que certains de ses membres n'aient pas semblé hostiles aux idées révolutionnaires et que le propriétaire du château ait pu fournir un certificat de non émigration.

En 1802, une erreur administrative dans les relevés parcellaires attribue à la commune de Veigné un territoire dépendant d'Esvres. L'erreur n'est partiellement réparée qu'en 1834, Esvres perdant 22 ha dans l'opération. Alexandre-Pierre Odart, maire de la commune en 1825, se livre sur son domaine de la Dorée à de nombreuses expériences sur la culture de la vigne,. Les trois plébiscites organisés par Louis-Napoléon Bonaparte, en 1851 puis en 1852 et 1870 quand il est devenu empereur, témoignent d'une grande constance dans l'opinion des Esvriens : pour chacun d'eux, le « oui » l'emporte avec plus de 90 %. Lors de son passage à Tours le , le prince-président est accueilli par des délégations communales et celle d'Esvres brandit une bannière portant « Au Sauveur de la France ». Les habitants sont donc très majoritairement favorables à l'empereur mais une opposition, même très minoritaire, existe, et elle se manifeste à chaque scrutin. Le , le premier tronçon de la ligne de Joué-lès-Tours à Châteauroux, allant jusqu'à Loches, est inauguré ; il comporte une gare à Esvres. Onze ans plus tard, il est complété par une ligne du réseau des chemins de fer départementaux du Sud de l'Indre-et-Loire qui relie Esvres au Grand Pressigny mais cette seconde ligne, à voie métrique, ne survit pas au-delà de 1949. Les fours à chaux et les briqueteries, répandus en Touraine, sont peu nombreux à Esvres où seuls deux fours sont recensés ; l'un est connu par une mention sur un plan cadastral et l'autre n'a fonctionné que de 1868 à 1876.

| ]

Les deux guerres mondiales

Cinquante-deux Esvriens meurent au combat pendant la Première Guerre mondiale,.

Pour tenter de freiner l'avancée allemande, le pont d'Esvres est détruit le en fin de nuit par les troupes du Génie. Après l', 200 soldats allemands prennent leurs quartiers au château de Vaugrignon. Esvres se trouve en zone occupée mais à quelques kilomètres seulement de la ligne de démarcation. Cette situation favorise les tentatives de passages clandestins de cette ligne. Des passeurs esvriens viennent en aide aux clandestins ; parmi eux, l'abbé Georges Lhermitte qui est arrêté, relâché, arrêté à nouveau puis déporté à Buchenwald où il meurt en 1944. Le maire Auguste Noyant est arrêté par la Gestapo, probablement le  ; il est déporté au camp de Buchenwald du jusqu'au  ; il meurt le au cours de son transfert vers Cham. À la mi-juillet 1944, des mouvements de Résistance cachent dans les caves du château de Vaux des armes parachutées. Après une dénonciation, la Gestapo procède à 26 arrestations du au au château, à Esvres et dans les environs ; quatre personnes sont fusillées sur l'aérodrome de Saint-Symphorien, les autres sont déportées et dix-huit meurent dans les camps de concentration nazis. Parmi ces victimes figure l'instituteur Joseph Bourreau, mort le à Ravensbrück. Fin , pour couvrir leur retraite, les troupes allemandes détruisent à leur tour le pont sur l'Indre. La guerre de 1939-1945 fait au total 25 victimes dans la population communale, six d'entre elles mourant dans les camps de concentration.

Le développement urbain à partir des Trente Glorieuses
Lotissement moderne du Peu.

La commune se développe de manière importante à partir des années 1950, profitant de sa proximité avec la ville de Tours et de la présence de la D 943 de part et d'autre de laquelle se déploie la zone industrielle. En 1981, pour faire face à la menace de saturation de ses cimetières, tous situés au nord de la Loire, la ville de Tours installe à Esvres, sur une surface de 33 hectares, un nouveau cimetière. Il est doté d'un crématorium pour accompagner l'évolution des pratiques funéraires. En 1983, le dernier moulin esvrien, sur l'Échandon, cesse de fonctionner. La croissance démographique s’accélère nettement entre 2010 et 2015, avec 26 % d'habitants en plus, la troisième plus forte du département d'Indre-et-Loire sur cette période. La municipalité encourage alors les constructions, délivrant jusqu'à 200 permis de construire par an. En 2014, la ville décide de revenir sur cette politique afin d'éviter « de basculer en grosse cité-dortoir, sans vie ». Les modifications apportées au plan local d'urbanisme en 2016 et 2018 ainsi que le projet d'aménagement et de développement durables témoignent de cette nouvelle orientation.


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Héraldique

Les armes d'Esvres se blasonnent ainsi :

D'or à une roue dentée de sable encerclée de deux tiges de blé de sinople, à trois tours couvertes de gueules, soutenues d'une grappe de raisin fruitée du même, tigée et feuillée aussi de sinople, brochant sur le tout.

Le blason symbolise la double vocation agricole (tiges de blé et grappe de raisin) et industrielle (roue dentée) de la commune, ainsi que son château (trois tours).


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Esvres dans la littérature

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1838 autres localités pour Centre-Val de Loire

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