Murato
Localisation
Murato : descriptif
- Murato
Murato (Muratu en langue corse) est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse
Le village appartient à l'ancienne piève de San Quilico dont il est historiquement le chef-lieu, dans le Nebbio.
Géographie
Localisation
Murato est située à l'extrême sud du Nebbio, une région naturelle septentrionale de l'île, s'étendant au sud du golfe de Saint-Florent entre la Balagne et la plaine de la Marana. Au nord se trouve l'agglomération bastiaise, et au sud la Costiera.
- Communes limitrophes
Rapale | Vallecalle | Vallecalle | ||
Piève | N | Rutali | ||
O Murato E | ||||
S | ||||
Bigorno | Campitello | Scolca |
Géologie et relief
La commune se situe dans l'En-Deçà-des-Monts (Cismonte en langue corse) ou « Corse schisteuse » au nord-est de l'île. Son sol repose en grande partie sur des gneiss du chaînon secondaire méridional de la Serra di Tenda.
« Au Nord-ouest des communes de Scolca, Volpajola et Campitello, il existe une masse extrêmement puissante de péridotite, de gabbro et de serpentine formant les monts de Cottone, de Spazzuolo, de Taffoni et fournissant des ramifications jusque vers Murato, Rutali et bien plus au Nord jusqu'au-delà d'Olmeta-di-Tuda. »
— D. Hollande in Géologie de la Corse, p. 102.
La superficie de la commune est de 2 038 Scolca) au sud.
La commune est traversée par la rivière Bevinco. Sur le versant le plus ensoleillé de sa vallée a été construit le village. L'ubac est vert, boisé. Face au village se situe la forêt d'Avillani sur le flanc nord du Battagliole (941 m). Le bas de la vallée est occupé par une grande châtaigneraie. Celle-ci est entretenue et exploitée (la farine de châtaigne de Murato est réputée). Plus haut et à l'est, la forêt de Galghete « à cheval » sur Murato et Rutali. Une partie de celle-ci, 19,278 6 forêt territoriale de Stella couvrant les hauteurs du massif de Stella.
Hydrographie
Le Bevinco qui prend sa source sous le nom de ruisseau de Teti sur Lento, à l'est du monte Reghia di Pozzo (1 469 , ruisseau de Forcali, ruisseau de Nepita, ruisseau de Sualello long de 2,6 qui marque une partie des limites orientales de Murato.
Le ruisseau de Fornello (ou ruisseau de Salinelle) qui a sa source sur les flancs du monte Pietesco (698 Aliso.
Climat et végétation
Murato est soumis au climat méditerranéen, c’est-à-dire que les hivers y sont relativement doux et les étés chauds. Les précipitations sont faibles en été et très fortes en automne. Elles sont modérées le reste de l'année, variant de 60 liventu, un vent d’est fréquent et fort dans la région. Les vents d’ouest, nord-ouest et nord sont également forts, mais avec une fréquence moindre.
Commune de moyenne montagne avec une zone urbanisée comprise entre 500 et 550 Bevinco qui la partage en deux parties :
- au nord, un secteur représentant environ un quart de sa superficie, peu accidenté, qui présente encore les traces d'un passé agro-pastoral : peu arboré à cause de la déforestation qui a permis la culture vivrière, avec des terrasses de culture abandonnées reprises par le maquis ; on y dénombre deux ponts génois qui permettaient la transhumance par-dessus le Bevinco : pont de Santa Lucia et pont de la Croix des 4 vents.
- au sud, un secteur plus pentu, très boisé, constitué d’un maquis plus ou moins dense à Arbousier et Bruyère arborescente et une forte densité de châtaigniers appartenant à l’étage méso-méditerranéen. Au-dessus de la châtaigneraie plantée au cours du passé par l’homme en substitution à des chênaies, sont les forêts de feuillus caducifoliés d'Avillani, de Vallu Grossu et de Galghete dont la partie orientale est intégrée dans la forêt territoriale de Stella.
Voies de communication et transports
Accès routiers
L'accès routier principal est la route D 5 qui démarre au carrefour stratégique du col de Santo Stephano (San Stefanu) à 368 Golo à Ponte-Novo (Castello-di-Rostino) via le col de Bigorno (885 m).
La D 305 permet également d'accéder au cœur de Murato via le village de Rutali distant de 6,5 Saint-Florent au rond-point d'Ortale de Biguglia sur la RN 193), est située près du col de la Vierge (451 Olmeta-di-Tuda) sur la rive droite du Bevinco.
Enfin, depuis le nord-est de la commune traversé par la D 62, route reliant la RT 11 ex-RN 193 depuis le rond-point de Casatorra à Biguglia à la (entrée orientale des Agriate) et qui passe au col de Santo Stefano, une bretelle permet d'arriver à Murato au lieu-dit San Michele.
Transports
Il existe des transports en commun sur la commune : taxis, transports en commun et transports touristique en autocars.
Le village est distant de 22 Bastia, la métropole régionale. La gare des Chemins de fer de la Corse la plus proche est celle de Biguglia à 14 Bastia, distant de 27 km. Le port de commerce de Bastia se trouve à 28 km.
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- [1] DOCOB Natura 2000 secteur de Stella
Toponymie
Le nom de Murato dérive du mot mur avec le suffixe latin -atum, donnant le sens de « clos de murs ».
Histoire
Antiquité
Du temps des Romains, d'après Ptolémée, la Corse était habitée par douze nations. Les Cilebenses, que l'historien Xavier Poli préfère lire les Nibolensii, occupaient l'ancien pays du Nebbio. Cersunum et Ostricon étaient leurs principales . Un des cinq évêques de la Corse avait sa résidence à Cersunum / Cathédrale de Nebbio.
Moyen Âge
Au commencement du Sarrasins, fortement éprouvés par les échecs subis en France et en Italie, avaient perdu du terrain en Corse. Petrus Cyrnæus écrira au Maures, un plébéien Alessio, se chargea, dit-on, de les combattre. Ayant débarqué à Saint-Florent, il coula, sous les yeux de son armée, sa flotte tout entière, afin de se rendre tout retour impossible et de donner à ses soldats plus de courage en face du danger. Il fallait, disait-il, vaincre ou mourir. Il attaqua les Maures, les vainquit dans une grande bataille et les chassa de l'île. C'est ainsi que les Corses furent soumis aux Pisans ». L'église San Michele de Murato fut construite au XIIe siècle par les Pisans.
Dans Voyage en Corse, Mérimée situait à Murato l'église Saint-Césaire du Rapale.
Remarque : quoique reprise sur Murato dans la base Palissy du ministère de la Culture, l'église Saint-Césaire est reprise sur la commune de Rapale sur un autre site du ministère de la Culture.
Renaissance
Au piève de Santo Quilico, peuplée d'environ 2 000 habitants vers 1520. Les lieux habités étaient : Soriu, la Pieve, Zigliani, Rapalle, la Juncha, la Carasincha, Morato Sottano, Morato Soprano, Loreto, Petra di Loreto. Devenue la piève du Bevincu au XVIIIe siècle, elle sera en 1789 le canton de Murato.
Temps modernes
1600-1769 : les de Marchetti étaient les seigneurs de Murato.
An 1600 : L’Aretta se dépeuple et Murato Supranu et Murato Suttanu se développent. Pour des raisons de commodité, l'église Saint-Jean-l’Évangéliste devient co-paroissiale avec l'église San Michele (Saint Michel), jugée désormais trop distante du gros de la population, d’autant plus qu’un nouveau quartier va naître autour du nouveau couvent construit par les moines récollets en 1615. L’église conventuelle dédiée à saint Michel et à l’Annonciation (A Nunziata) verra le jour au siècle suivant.
Couvent de Murato, Pascal Paoli et la frappe de la monnaie corse
Le couvent a eu une vie mouvementée au cours des révolutions de Corse.
En 1754, le père supérieur du couvent, Fra Giovanni, reçoit un billet signé de Giuseppe Doria, le tout nouveau gouverneur génois de Bastia qui le remercie pour son dévouement à la cause génoise.
En 1755, Pascal Paoli débarque en Corse et expulse les moines, il transforme le couvent en quartier général jusqu’en 1767.
Pourquoi Pascal Paoli choisit-il Murato ? Cette position à un tiers de route de Bastia permettait le verrouillage du Golo par la Costiera, des descentes rapides sur la citadelle de Saint-Florent et une surveillance aisée des abords de Bastia. En outre c’était le village de son lieutenant Achille Murati et de Giuseppe Barbaggi.
Pour échapper définitivement aux anciennes servitudes et aussi pour tirer le profit qu’en tirent d’autres États, il convient de frapper dès que possible, aux armes du royaume, une monnaie de cuivre et d’argent, en quantité suffisante pour couvrir les besoins de la vie courante à l’intérieur du pays. La frappe de la monnaie a lieu au Palais de la Monnaie corse, dans la maison son neveu Giuseppe Barbaggi, époux en secondes noces de Dionisa, la fille de Clément Paoli, lequel se vit confier le grand dessein de la consulte de Vescovato du .
À Zecca : après d’immenses difficultés pratiques, réserves métalliques, création d’un atelier monétaire autonome avec fours, lamineur, presse, découpoir, bains de blanchissement, et le recrutement de personnels spécialisés, la difficulté suprême était de faire graver des jeux de coins de qualité et qui s’usaient vite. On grava donc les jeux pour les pièces de :
20 soldi (argent) = u Ventinu = 1 livre
10 soldi (agent) = u Decinu = ½ livre
4 soldi (billon) = u Quatrinu
2 soldi (billon) = u Duppione
8 denari (billon) = u Baioccu
Le 1 soldo ne sera émis qu’en 1768 à Corte.
Toutes ces pièces furent émises en 1763, millésimées avec les coins de 1762. En effet l’entrée en activité de l’hôtel des monnaies de la Corse eut lieu le . Un mois plus tard, succès total, on disposait assez d’argent pour verser la solde de la troupe et « tout le monde (dit-on) voulait en détenir ». Ce qui n’est pas du goût du commissaire général de Gènes à Bastia qui annonce des sanctions contre les utilisateurs de « fausse monnaie » qualifiées de « falsifiées et adultérines »… Il faudra inventer de nouveaux impôts et des collectes diverses pour approvisionner en matériaux précieux A Zecca de Murato, dont le fameux « tabernacle » (ostensoir) en argent, de Torino, ainsi qu’un impôt spécial sur le clergé.
La consulte de ayant décidé de frapper les monnaies « aux armes du royaume de Corse », les types de monnaies porteront au droit une « tête de Maure, tournée à dextre, animée (avec yeux), perlée (à pendant d’oreille), colletée (collier de perles), portant tortil (bandeau sur la nuque).
Le premier maître monnayeur fut Pierre Ortosani, payé 4 000 livres par mois. On y décrit un contremaître (Suzzoni), six ouvriers, quatre auxiliaires et un attaché aux écritures.
On a pu compter 22 types de monnaie, mais nous ne connaissons pas l’importance de chaque émission, parfois fort rare comme le 20 soldi de 1762 retrouvé en un seul exemplaire au cabinet impérial de Saint-Pétersbourg. L’expédition de 1767, la conquête de Capraia par Achille Murati entraînera de lourdes dépenses, aggravées encore au lendemain du succès militaire (4 000 livres par mois). En prendra fin la production de la monnaie corse à Murato. Les dernières fontes auront lieu les huit premiers jours du mois courant , le transport de la Zecca sur Corte nécessitera 36 convois muletiers conduits par des hommes d’Orezza. Pourquoi ce déménagement ? L’étau se resserre autour de Murato, les armées françaises s’y installent dès 1768, le couvent étant transformé en hôpital militaire par les troupes royales.
C’est désormais aux environs de Murato que tout se joue : Oletta, Chiesa Nera, Costiera, et Ponte Novu le . Barbaggi s’exilera avec Paoli à Londres.
Époque contemporaine
- 1789 : la piève du Bevinco est remplacée par le canton de Murato. Celui-ci est composé des communes de Murato, Piève, Rapale et Rutali.
- 1839 : Prosper Mérimée visite le Nebbio le 1er et . Le premier jour il se rend à Murato avec le sous-préfet de Bastia, Morati, et son épouse. À cette occasion il signale s'être délecté « d'admirables jambons ».
- Depuis 1870, toutes les guerres ont fait payer un lourd tribut à la commune. Sur le monument aux morts sont gravés les noms de ses enfants morts : 1870 : 8, 1896 : 1 (Madagascar), 1914 : 13, 1915 : 22, 1916 : 7, 1917 : 7, 1918 : 11, 1919 : 3 et 1939-1945 : 13, soit au total 85.
- 1971-1973 : Le nouveau canton du Haut-Nebbio est créé avec la fusion imposée des anciens cantons de Lama, Murato et Santo-Pietro-di-Tenda.
- 61.
- « Vers l'an 400 la Corse comptait une quinzaine de diocèses » : Alérius Tardy in Fascinant Cap Corse, Bastia-Toga 1994.
- R. Cagnat, Étude sur les cités romaines de la Tunisie, dans le Journal des Savants, année 1896, p. 406..
- Palissy Murato
- « »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
Héraldique
Blason | D'azur à l'église d'argent. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
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Murato dans la littérature
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