Castellare-di-Casinca

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Castellare-di-Casinca : descriptif

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Castellare-di-Casinca

Castellare-di-Casinca est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse

Elle appartient à l'ancienne piève de Casinca.

Géographie

Localisation

Vue du village.

Castellare-di-Casinca est située en Casinca, une microrégion au nord-est de la Castagniccia en Corse

La Casinca étant réputée comme étant le grenier de Rome sous l'Antiquité et le verger de la Corse de nos jours, Castellare a l'avantage d'être un village situé "entre mer et montagne" au sens littéral du terme. Sa plage communale, L'Anghjone, se trouve à sept kilomètres en contrebas de la commune, tandis que le monte Sant'Angelo et le monte San Petrone entourent le village et veillent sur son clocher, effondré par un orage en 1992.

Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de deux communes :

Communes limitrophes de Castellare-di-Casinca
Sorbo-Ocagnano Mer Méditerranée
Castellare-di-Casinca
Penta-di-Casinca Mer Méditerranée

Les communes limitrophes sont Penta-di-Casinca et Sorbo-Ocagnano.

Géologie et relief

La commune se compose de deux zones inégales, que la route territoriale 10 divise virtuellement.

  • À l'ouest, une zone collinaire dont le plus haut sommet proche de l'église ruinée de Sant'Andrea, « à cheval » sur Penta-di-Casinca et Castellare-di-Casinca, s'élève à 291 m d'altitude.
C'est une partie des contreforts orientaux du massif du Monte San Petrone, un bloc de schistes lustrés édifié au Tertiaire lors de la surrection des Alpes sur un socle hercynien, de la fin de l'ère primaire. Elle se trouve dans la « Corse orientale Alpine », dans une unité autochtone (terrains fortement déplacés) appartenant à la "zone des schistes lustrés et des ophiolites", qui correspond aux reliefs nord-orientaux de l'île (Cap Corse et Castagniccia). Ces schistes lustrés ophiolitifères d’âges Jurassique et Crétacé sont affectés par un métamorphisme alpin polyphasé.
La série de la Castagniccia est un ensemble mal connu ; « on y distingue des calcaires massifs à lits siliceux, des alternances calcaires – schistes et des alternances de schistes et de grès ».
Comme tous les autres villages du littoral, celui de Castellare-di-Casinca est bâti sur une hauteur "pour voir venir l'envahisseur", ici un promontoire de 196 Penta-di-Casinca et de Sorbo-Ocagnano.
  • À l'est, une zone de plaine, deux fois plus étendue, qui s'étend des contreforts précités jusqu'à la mer Tyrrhénienne où la commune possède une façade littorale sans abri côtier, représentée par une bande de sable rectiligne d'environ 1,5 km au hameau d'Anghione.
Composée de terrains sédimentaires, elle fait partie de l'unité Néogène et Quaternaire en Corse orientale. « Le Pliocène inférieur est transgressif sur le Miocène dans la plaine orientale », le quaternaire y est représenté par des nappes alluviales successives.

Hydrographie

Le réseau hydrographique est dense, avec deux principaux cours d'eau :

  • ruisseau de San Pancrazio (ou ruisseau de Gaglia en amont), long de 7,4 Silvareccio ;
  • ruisseau de Dominichella (ou ruisseau de Pino, long de 4,8  dont le lit délimite en partie au sud, le territoire communal.

Capricieux torrents desséchés en août dans la partie inférieure de leurs cours, mais très volumineux l'hiver et au printemps, ces ruisseaux terminent leur cours dans les deux fossés de drainage traversent la partie de la plaine en bordure du littoral avec, au nord un émissaire dans le fossé de Ciavattone relié à l'embouchure du Golo (Lucciana), et au sud un émissaire dans la mer à San Pellegrino (Penta-di-Casinca).

Climat

La commune bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. L'hiver sur le littoral il ne gèle quasiment pas. La mer égalise et réchauffe les températures ; la neige n'abonde que rarement sur les hauteurs. L'été le pouvoir rafraîchissant de la montagne se fait ressentir par le climat humide qui a favorisé le développement de la châtaigneraie sur toute la façade orientale de la Castagniccia. La plaine n'est que rarement soumise à de brusques variations thermiques ; le libeccio vent dominant sur presque toute l'île, ne se fait pas sentir. Les vents dominants ici sont les vents d'est (levante) et du nord-est (gregale). Durant la période octobre/mars, les 6 mois les plus arrosés, les précipitations sont souvent importantes, avec de fortes pluies orageuses méditerranéennes.

Paysages

La zone collinaire à l'ouest est couverte d'un épais manteau végétal, composé du haut maquis précédant le massif forestier de la Castagniccia. S'y trouvent mélangés chênes verts et chênes-lièges. Aux abords des habitations ont été plantés châtaigniers et oliviers.

La zone « Plaine », longtemps délaissée à cause du paludisme et des incursions barbaresques, est devenue un territoire fertile grâce à l'eau abondante et une riche terre alluviale. Grandes sont les parcelles de vergers de clémentiniers et d'oliviers, de vignes et de cultures maraîchères.

Milieux naturels et biodiversité

La commune est concernée par une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de 2e génération : la ZNIEFF des Hauts maquis pré-forestiers des collines de la Castagniccia.

La zone d'une superficie de 5 246 , une combe ouverte au nord-est encadrée par une ligne de crête avec des sommets de plus de 1 000 mètres (Monte Negrine 1 133 mètres, « à cheval » sur Santa-Maria-Poggio et Santa-Reparata-di-Moriani). Ce relief élevé proche de la mer, provoque des précipitations importantes qui font de la zone l'une des plus arrosées du littoral corse.

  1. a et b [1] Découverte géologique de l'île de Beauté, Centre de géologie de l’Oisans, p. 12-13.
  2. Sandre, «  » (consulté le ).
  3. Sandre, «  » (consulté le ).
  4. Sandre, «  » (consulté le ).
  5. a et b sur le site de l’INPN..
  6. Sandre, «  » (consulté le ).


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Toponymie

Selon l'historien Xavier Poli, Asincum oppidum (var. Osincum), nom de lieu mentionné par Ptolémée dont l'emplacement est indiqué par les cartes topographiques, était la pieve de Casinca, avec un oppidum à Castellare-di-Casinca.

L' oppidum et le castellum étaient des postes défensifs aussi désignés sous les noms de Castellio et de Castellum. Ils évoquent généralement l'idée d'une hauteur ; le castellio est presque toujours sur un cours d'eau. La plupart du temps l'oppidum porte le nom de la civitas.


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  1. Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge - Librairie Albert Fontemoing Paris 1907

Histoire

Antiquité

Selon Ptolémée, le site était habité par les Mariani, des colons romains dont le territoire répondait aux anciens pays de Marana et de Moriani. « Asincum et Ara Tutela figuraient parmi les localités les plus importantes de cette colonie. Mariana fut le siège d'un des premiers évêques de l’île. ».

Moyen Âge

Le "pays Cortinco" qui englobait la Castagniccia, ainsi que les pièves de Casinca et de Venaco, était un grand territoire unifié par les Cortinchi au XIVe siècle, mais qui, jusque-là, reste divisé entre les mains de nombreux lignages. Une de ces grandes familles fut les Cortinchi de Petrelerata, représentés par les frères ennemis Ugo, marié à la fille de Giudice de Cinarca avec qui il a huit fils, et Guglielmo, marié à la fille de Manuele de Mari qui lui donne trois enfants mâles. Elle était alors la plus puissante famille du nord de la Corse. Depuis leurs possessions de Petrelerata, la famille s'avance vers le nord. Dans le courant du Fium'Alto, et les axes nord-sud. Selon les chroniques, Opizzo Pernice, évêque de Mariana, de la famille des Cortinchi, érige un nouveau castrum, Belfiorito-Vescovato, sur un éperon de confluent à moins de 2 km de Loreto. (Le château est cité pour la première fois en août 1289). Il a été à l'origine de la création de Vescovato, où l'église Santa Maria remplaça celle de la Canonica, située le long de la lagune bordant l'étang de Biguglia. La famille Cortinchi a participé à un repeuplement à la fin du toscanes dans la région d'Aléria, soutenu par les indulgences promulguées par le pape Innocent IV.

Castellare-di-Casinca est un village de plan circulaire, regroupant une architecture de maisons fortes, dont la concentration et la construction seigneuriale de l'église amène à penser que le village a été érigé au . En 1454, selon les livres de tailles, le village de Castellare comptait cent seize feux.

Dans l'organisation piévale (i rughjoni) qui découpent la Corse au Moyen Âge selon les diocèses et les évêchés, la pieve de Casinca était entourée par celles d'Ampugnani et de Tavagna au sud, de Casacconi à l'ouest et de Marana au nord.

Temps modernes

Au XVe siècle Castellare-di-Casinca comptait parmi les villages les plus peuplés. Il n'a pas souffert des troubles du XVIe siècle au point d'être déserté ; l'occupation s'est donc poursuivie jusqu'à nos jours.

Vers 1520, lo Catelar était un des lieux habités de la pieve de Casinca qui comptait environ 3 250 habitants ; les autres communautés étaient lo Vescovato, Loreto, la Venzolascha, Sorbo, Ocagiani, la Penta, San Jacobo et Porri.

Au début du  siècle, Casinca était une pieve de la province de Bastia. Elle comptait 2 630 habitants répartis en 650 feux dans des villages tous situés en colline : « Oretto, Sorbo, Occagnani, Penta, Porri, Uenzolasca, Uescouato et il Castellare ».

« la Giurisditione di Bastia : Contiene questa 19.Pieui, Comprese 5. della Giurisditione, e Prouincia del Nebbio, e sono Otta, Petrabugno, Orto, Marana, Bigorno, Caccia, Petralba, Casaconi, Rostino, Casinca, Tauagna, Ampugnani Orezza e Moriani »

— Francesco Maria Accinelli in Storia veridica della Corsica - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974

La pieve di Casinca dépendait du diocèse d'Accia et Mariana ; la résidence épiscopale étant détruite, l'évêque avait établi sa résidence à Bastia. Elle comprenait les communautés de : Oretto (318 .

Durant la Grande révolte des Corses contre les Génois (1729-1769)

Durant cette période, la Casinca a été le théâtre de nombreux événements, son couvent ayant servi à plusieurs consultes :

  • 1733 - En novembre, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général nommé en remplacement de Rivarola par les assemblées génoises, propose d'armer la Casinca contre les insurgés, qui oppose un refus.
  • 1734 - Pascal Paoli attaque à Venzolasca les troupes génoises menées par le major Marchelli et l'oblige à se replier.
  • 1735 - Les couvents de Vescovato et de Tavagna servent de lieu de conférence aux chefs corses. Des soldats quittent Bastia pour la Casinca où ils mettent le feu aux céréales.
  • 1738 - Le 25 février De Boissieux est nommé lieutenant-général. Les jours suivants, a lieu une consulte au couvent de Casinca. Les délibérations sont gênées par l'absence de délégués retardés par d'abondantes chutes de neige.
  • 1739 - Mai. Les pieve de Casinca, Ampugnani et Campoloro, ainsi que Corte et le Nebbio, fournissent au maréchal Maillebois des compagnies de volontaires corses. Le 17 mai, Maillebois fait dévaster les champs de céréales de la Casinca.
  • 1741 - Vers le 20 juin, les troupes génoises relèvent les Français dans les postes de Casinca, Campoloro et Rostino. Fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois : la Corse compte 339 paroisses, 427 villages, 26 854 feux, 120 389 habitants.
  • 1752 - Mars. Des milliers de Corses du Nebbio, de la Costiera, du Rostino et de la Casinca offrent leurs services à Cursay qui les refuse.
  • 1755 - 11 décembre, Paoli installe son QG en Casinca (jusqu'au 22 janvier 1756 où il l'installe à Orezza).
  • 1768 - 8 septembre, M. de d'Arcambal, colonel, investit la Casinca déjà gagnée à la France par les partisans de Buttafoco. Les Français occupent Vescovato, Venzolasca, Loreto et Penta. Attaqué par les Corses à Penta dans la nuit du 10 au 11 septembre, M. Bellot, capitaine du Rouergue, est forcé de se rendre. Le 17 septembre, les Corses obligent les Français à évacuer la Casinca pour ne pas être encerclés.
  • 1768 - Le 15 mai la Corse est cédée à la France par les Génois.
  • 1769 - 15 au 17 mars. Paoli tient une consulte extraordinaire au couvent de Casinca. L'assemblée décrète la mobilisation générale de 16 à 60 ans. Le 9 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte-Novo. La Corse passe sous domination militaire française.

Révolution française et Empire

  • 1789 - La Corse appartient au royaume de France.
  • 1790 - Avec la Révolution française est créé le département de Corse avec Bastia comme préfecture.
  • 1793 - An II. la Convention divise l'île en deux départements : Golo (l'actuelle Haute-Corse) dont fait partie Castellare, et Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud) sont créés. La commune porte le nom de Castellare. La pieve de Casinca devient le canton de Casinca, dans le district de Bastia et dans le département d'El Golo.
  • 1801 - Sous le Consulat, la commune de Castellare prend le nom de Castellare-di-Casinca, dans le canton de Casinca, dans l'arrondissement de Bastia et le département d'El Golo.
  • 1811 - Les départements d'El Golo et du Liamone sont fusionnés pour former le département de Corse.

Époque contemporaine

  • 1828 - Le canton de Casinca prend le nom de canton de Vescovato (chef-lieu Vescovato).
  • La commune était jadis desservie par les Chemins de fer de Corse. Les traces de l'ancienne voie ferrée aujourd'hui disparue sont encore discernables.
  • 1954 - Le canton de Vescovato est constitué des communes de Castellare-di-Casinca, Loreto-di-Casinca, Penta-di-Casinca, Porri, Sorbo-Ocagnano, Venzolasca et Vescovato.
  • 1975 - Le département de Corse est divisé en deux départements : Corse-du-Sud et Haute-Corse. Castellare-di-Casinca se situe désormais dans ce dernier.


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  1. [1] Xavier Poli in La Corse dans l'Antiquité et dans le Haut Moyen Âge p. 61 - Librairie Albert Fontemoing Paris 1907
  2. [2] Éléments pour un dictionnaire des noms propres Corse A-D. Monti ADECEC
  3. a et b [3] Francesco Maria Accinelli in L’histoire de la Corse vue par un Génois du  siècle - Transcription d’un manuscrit de Gênes - ADECEC Cervioni et l’Association FRANCISCORSA Bastia 1974
  4. Antoine-Dominique Monti in La Grande révolte des Corses contre Gênes ADECEC 1979
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