Serriera
Localisation
Serriera : descriptif
- Serriera
Serriera est une commune française située dans la circonscription départementale de la Corse-du-Sud et le territoire de la collectivité de Corse
Elle appartient à l'ancienne piève de Sia dont elle était le chef-lieu, dans les Deux-Sevi.
Géographie
Situation
Serriera se situe au nord-ouest du département de la Corse-du-Sud, limitrophe de la commune de Manso en Haute-Corse, dans la microrégion Ouest Corse, dans l'ancienne pieve de Sevinfuori. C'est une commune adhérente au parc naturel régional de Corse, dans son « territoire de vie » Deux-Sevi.
- Communes limitrophes
Galéria | Manso | Manso | ||
Partinello | N | Évisa | ||
O Serriera E | ||||
S | ||||
Golfe de Porto | Ota | Ota |
Géologie et relief
Serriera est dans le « Delà des Monts », ou Corse occidentale ancienne. Son territoire est composé de moyennes montagnes constituées de roches volcaniques faisant partie de l'ensemble appelé « Corse cristalline » à roches magmatiques qui couvre les deux tiers de l'île, à l'ouest de la ligne partant de Calvi et rejoignant Solenzara.
Commune du littoral, sa façade maritime au sud-ouest est constituée d'une grande partie de la plage de Bussaghia, avec, au sud, une petite portion de côte déchiquetée que surplombe la route D81.
Son territoire se compose de deux parties, séparées par une arête de montagnes quasi verticale, qui part de la Punta di Sant'Antone (928 m) située sur un chaînon secondaire s'articulant à Capu a e Ghiarghiole (2 105 m) sur la chaîne centrale de l'île. Cette arête comprend, en déclinant vers la confluence des ruisseaux de Vetricella et de Santa Maria, les sommets Capu di Pinetu (532 m) et Capu d'Orca (466 m).
La partie orientale, soit la majeure partie du territoire communal, est le bassin versant du ruisseau de Santa Maria. Cette zone est ceinturée, du nord au sud, par une ligne de crête démarrant de la Punta di Sant'Antone, et se dirigeant à l'ouest vers Capu a a Ghiallichiccia (1 619 m), Punta di a Scrucchiella (1 506 m), Capu a u Celu (1 596 m), puis au sud vers Capu a u Quercetu (1 256 m), Capu Acitoriu (1 149 m), Capu a Veta (1 282 m), et Capu San Petru (914 m). Elle comprend une petite zone urbanisée avec le village de Serriera, et ses hameaux du Pont de Serriera et de Traghino.
La partie occidentale est une portion du bassin versant oriental du ruisseau de Vetricella. Située au nord-ouest du village, elle est inhabitée depuis l'abandon du hameau de Pinetu en fin du XIXe siècle.
Hydrographie
Le ruisseau de Vetricella (ou ruisseau de Calanche larghe en amont, sur Partinello) est le principal cours d'eau du territoire. Il prend sa source à environ 750 Partinello. Il se jette à la mer, dans le golfe de Porto, au nord de la plage de Bussaglia appartenant à Partinello.
Son principal affluent est le ruisseau de Santa Maria, qui naît à environ 780 orthodromique de l'embouchure. Le Santa Maria lui-même est alimenté par les eaux des ruisseaux de Contra (Y7901080), de Tarasca (Y7901140) et de Bonorca (Y7901200) et de leurs affluents.
Climat et végétation
Commune du littoral occidental de l'île, située au fond du golfe de Porto, Serriera bénéficie d'un climat méditerranéen maritime aux écarts thermiques modérés. En hiver, il ne gèle que rarement sur le littoral ; en revanche la neige est quelquefois abondante sur les hauteurs. L'été le pouvoir rafraîchissant de la montagne se ressent. Mais ce territoire ensoleillé est parfois soumis à de brusques variations thermiques et à des vents de sud-ouest dominant () assez fréquents. Le , vent d'ouest est moins actif sur la région pourtant ouverte sur l'ouest. Les automnes s'achèvent souvent par des pluies orageuses méditerranéennes.
La couverture végétale est remarquable. Sur le littoral, c'est une végétation typique du paysage méditerranéen, un maquis haut traditionnel, très dense, avec lentisques (u linstincu), genévriers cades (u ghjineperu), arbousiers (albitru), bruyères (a scopa), etc., dominé par des filaires mélangés à des chênes verts (a leccia) et des oliviers (l’ugliastru, l’olivu). À l'étage de végétation méso-méditerranéen, le maquis est prédominant, composé majoritairement de bruyère (Erica arborea) et d'arbousiers (Arbutus unedo). Dans les parties hautes, à l'étage supra-méditerranéen, le territoire présente de grands secteurs exempts de toute présence humaine, avec un couvert végétal composé principalement d'un manteau forestier important avec, au sud, la forêt territoriale de Sabinetu, et au nord-est, la forêt communale indivise d'Évisa, Ota, Serriera.
Forêt territoriale de Sabinetu
Forêt territoriale de la région « Plaines et Coteaux du Pays d'Ajaccio », à l'Inventaire forestier national, sous le code ONF : F24172R, et d'une superficie approximative de 4,7 pins maritimes) de Sabinetu occupe environ 1/8 du territoire au sud-est de la commune. Elle est en partie en zone protégée : réserve intégrale de chasse. 210 réserve biologique intégrale, dans laquelle aucune intervention humaine n’est possible. La présence du mouflon de Corse y était signalée en 2004.
Sabineto est une ancienne forêt royale. Son nom est cité dans l'ordonnance . Les forêts royales devinrent nationales avec la Révolution, puis impériales dans la période napoléonienne, enfin, avec la Restauration, de nouveau royales. Elles seront soumises au régime forestier par décret du .
La loi du transfère le domaine forestier privé de l'État à la Collectivité territoriale de Corse, soit 55 000 hectares. Les forêts soumises sont les forêts publiques, forêts territoriales anciennes forêts domaniales, les forêts départementales et communales, soit celles relevant du régime forestier.
Forêt communale d'Évisa / Ota / Serriera
La forêt publique indivise d'Évisa / Ota / Serriera, s'étend sur Évisa et Serriera, sur les flancs méridionaux d'un chaînon secondaire s'articulant à Capu a e Ghiarghiole sur la dorsale centrale de l'île. Cette forêt de conifères est fréquentée par le mouflon de Corse.
Voies de communication et transports
Accès routiers
La commune est traversée par la D81, route reliant Calvi à Mezzavia (Ajaccio) via Porto et Sagone.
Le village de Serriera est situé à environ un kilomètre de la jonction des routes D81 et D524 ; cette dernière s'y termine en cul-de-sac.
Transports
Commune de Corse-du-Sud, Serriera est cependant plus proche des port, aéroport et gare de Calvi en Haute-Corse. Par route, Serriera est distant de :
- 64 aéroport de Calvi, l'aéroport le plus proche ; l'aéroport d'Ajaccio est à 89 km ;
- 70 gare de Calvi ;
- 70 Ajaccio.
- Sandre, « » (consulté le ).
- Sandre, « » (consulté le ).
- [1] ONF Schéma régional d'aménagement des forêts corses- Décembre 2011
- Bulletin des lois de la République Française, Volume 10 p. 872.
- ViaMichelin.fr
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Toponymie
Histoire
Serriera est une commune créée seulement en 1864. Autrefois, son territoire faisait partie de l'ancienne pieve de Sia, devenue plus tard Siasalogna puis Sevinfuori, dans l'ancien diocèse de Sagone et dans l'ancienne province génoise de Vico.
Moyen Âge
Le Sia a appartenu durant des siècles aux Seigneurs de Leca dont le dernier représentant était Giovan Paolo di Leca, décédé en 1515 à Rome. Leur domaine s’étendait du sud de Calvi jusqu'au nord de Propriano. Les Seigneurs de Leca se révoltèrent contre la domination génoise, durant une période dite « guerres des », mais ils furent vaincus et massacrés.
Un document de 1485 témoigne de son occupation ; six villae sont mentionnées : Curzo, Vetrice, Pinito, Sia, Astica et Ota.
Pendant ces guerres, la pieve du Sia, comme entre autres celles voisines du et du , était alliée à des chefs rebelles comme (fin du siècle, début du siècle), qui étaient en résistance contre Gênes. Le Sia était souvent dévasté par les Génois et par les incursions turques, et les Siesi se regroupaient dans le seul village d’Ota.
« On ne rencontre aucun groupe d'habitations dans tout le pays qui s'étend de Sia à Otta, villages que les guerres anciennes et les incursions des corsaires ont fait complètement abandonner. Le pays produisait des céréales d'excellente qualité, du bétail et beaucoup de miel. »
— Agostino Giustiniani in Description de la Corse, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome I, p. 56-57
Au début du mis en prison par Vincentello d'Istria, s'évada quelques jours après ; irrité de l'affront qu'il avait reçu, il alla avec un certain nombre de partisans se fortifier à Monte Sanninco ; le Comte l'y poursuivit et l'en chassa. Rinuccio se retira au castello des Rocche de Sia, et s'y retrancha plus fortement qu'il ne l'avait fait à Monte Sanninco. Révolté contre le Comte, il finit par passer un accord avec lui, et put ainsi rester aux Rocche de Sia sans être inquiété. Mais le Comte passa aux Rocche de Sia, dont il s'empara. Rinuccio, incapable de se défendre, se soumit et obtint son pardon. Emprisonné, il fut tiré de prison par le Comte qui le rétablit dans son premier état.
Vincentello fit reconstruire le château de Leca et fortifier les Rocche de Sia par Rinuccio, seigneur de Leca, qui restait néanmoins soumis à son autorité.
- Vers 1416, un nouveau gouverneur, Abramo de Campofregoso, fut envoyé en Corse au nom de la République. Passant dans le Delà des Monts, il s'empara de Cinarca, des Rocche de Sia, de Baricini, et se rendit maître de tout le territoire cinarchese sans rencontrer de résistance.
- 1417, Rinuccio de Leca, après avoir occupé les Rocche de Sia, soustrait les pièves de Sia, de Salogna et de Savendentro à l'obéissance de Branca d'Oria, lieutenant d'Abramo.
- 1454, Mannone de Leca, oncle de Raffaello de Leca, qui occupait en son nom le château des Rocche de Sia, entra en pourparlers avec Vincentello d'Istria, remit le castello entre les mains des Génois et alla faire sa soumission.
Raffaello de Leca alla lui-même assiéger les Rocche de Sia, que Giudicello d'Istria occupait au nom des Génois. Il était à peine devant le château que Girolamo de Savignone, envoyé par l'Office, arrivait à Calvi avec des troupes d'élite et des approvisionnements considérables. Il passa du côté des Rocche de Sia et battit l'armée de Raffaello.
Giovan Paolo di Leca, autre chef rebelle,
« pour ne point exposer au même danger sa personne, sa femme et ses enfants, il envoya sa femme, qui était d'un caractère viril, avec ses enfants dans les Rocche de Sia, qui sont des montagnes difficiles non seulement à forcer, mais encore à gravir »
— Pier' Antonio Monteggiani in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome I, p. 400
La pieve de Sia relevait de l'évêché de Sagone, au revenu de cinq cents ducats environ et qui comprenait douze pièves : Pino en Balagne, Olmia ou Calenzana, Chiomi, Armito, Sia, Salogna, Paomia, Vico, Cinarca, Sorno in sù, Cruzini et Sevendentro. Dans le Delà des Monts, l'évêché possédait huit pièves, dont Sia.
Temps modernes
- 1503 - Le capitaine génois Antonio Spinola, ayant reconnu que, pendant la révolte de Rinuccio Della Rocca contre les Protecteurs de St-Georges, les populations des pièves de Niolo, de Sia, de Sevidentro, de Sorroinsù et de Cruzini étaient hostiles aux Génois, dépeupla tous ces pays.
- 1515 - Giovan Paolo di Leca décède à Rome. C'est la fin du fief féodal des Leca.
- Vers 1520, la pieve de Sia qui était formée par la vallée du Porto, était inhabitée à cause à la fois, de son dépeuplement décidé par l'Office de Saint Georges car ses habitants ne s'étaient pas soumis à la Seigneurie des Leca, et des raids des corsaires. Serriera n'existait pas. Ota, avec environ 250 habitants, était le seul lieu habité.
- 1584, afin d'échapper aux attaques des barbares, les habitants de la côte abandonnent leurs riches et opulents villages au sol fertile pour se retirer dans des montagnes arides et stériles. C'est la cause de la famine qui régna dans l'île ces années là.
« Voici, en commençant par le Delà des Monts, les noms des villages qui furent abandonnés : Campo dell'Oro, Casabuona, Cauro, Piaggia del Frasso, Piaggiuola, Taravo, le Canne, Baraggi, Tavaria, Conca, Bisoggeni, Pallaggio, Sorgeni, l'Olmeto, Ficari, Capo di Bonifazio, Freto, Piccovaglia, Sito di Portovecchio, Foni, l'Isola de' Corsi, San Cipriano, Ventiseri, le Fiume del Solagio, le Trave, Cavo dell'Oro, Favone, Favoncino, Agriata, une partie d'Ostricone, Sia, Marzolino, Luzzipeo et Galeria »
|Anton Pietro Filippini in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome III, p. 343
Au début du Francesco Maria Accinelli à la demande par les Génois, il est écrit : « Giurisditione di Vico : [...] Pieve di Siasalogna distrutta : Otta 76. Piane 187. Paomia de Greci 626. »
- 1768 - La Corse passe sous administration militaire française.
- 1771 - Les anciennes pièves de Sia et de Salogna sont fusionnées pour former la piève de Sevinfuori. Sevinfuori comprenait les communautés d'Ota, Porto, Serriera, Piana et Partinello.
- 1789 - La Corse fait partie du royaume de France.
- 1790 - Peu après la Révolution française, le département de Corse est créé.
- 1793 - La Corse est divisée en deux départements : El Golo (l'actuelle Haute-Corse) et Liamone (l'actuelle Corse-du-Sud).
- 1864 - La commune nommée Serriera est créée, en même temps qu'Osani et Partinello, avec des terrains cédés par Évisa et Ota. Serriera se trouve dans le canton d'Évisa, dans l'arrondissement d'Ajaccio et dans le département de Corse.
Époque contemporaine
- 1954 - Le canton d'Évisa comprend les communes de Cristinacce, Évisa, Marignana, Osani, Partinello et Serriera.
- 1973 - Serriera se trouve dans le nouveau canton des Deux-Sevi (chef-lieu Piana).
- 1975 - La Corse est à nouveau divisée en deux départements, Haute-Corse) et Corse-du-Sud). Serriera se retrouve dans celui de Corse-du-Sud.
- Canton des Deux-Sevi sur le site de Corse.culture.gouv.fr Site officiel.
- Giovanni della Grossa in Chronique, traduction de Lucien Auguste Letteron in Histoire de la Corse Tome I
- Giovanni della Grossa in Chroniche - traduction de l'Abbé Letteron in Histoire de la Corse - Tome I, p. 325.
- [1] CORSE : Éléments pour un dictionnaire des noms propres
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Serriera dans la littérature
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