Redon

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Redon : descriptif

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Redon

Redon [ʁə.dɔ̃] est une commune française, sous-préfecture du département d'Ille-et-Vilaine en région Bretagne. Avec 9 312 habitants en 2021, elle est la 14e commune d'Ille-et-Vilaine. Située à la frontière de deux départements voisins, Redon est le centre de la communauté d'agglomération Redon Agglomération regroupant des communes d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan et de la Loire-Atlantique.

Géographie

Localisation

Redon est située au nord de la confluence de l'Oust et de la Vilaine qui longe la ville à l'est, à 60 Rennes, 50 Vannes et 60 Nantes. Le canal de Nantes à Brest longe l'Oust puis traverse le centre du bourg.

Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Les communes limitrophes sont Saint-Jean-la-Poterie, Saint-Perreux, Bains-sur-Oust, Sainte-Marie, Rieux et Saint-Nicolas-de-Redon.

Rose des vents Saint-Perreux Bains-sur-Oust Sainte-Marie Rose des vents
N
O    Redon    E
S
Saint-Jean-la-Poterie Rieux Saint-Nicolas-de-Redon

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Sud Est », avec des étés relativement chauds et ensoleillés.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,8 amplitude thermique annuelle de 13,1 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Jacut-les-Pins à 10 vol d'oiseau, est de 12,4 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  3. «  », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le )
  4. «  », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. «  », sur meteofrance.fr, (consulté le )

Toponymie

Extrait de la Tabula ducatus britanniae gallis, où l’on peut lire « Rhedon ». Le symbole utilisé signifie urbes minores (villes plus petites).

Le nom de la localité est attesté sous les formes

  • Roton (en 832 par le Cartulaire de Redon)
  • Rodono (en 838-839 par le Cartulaire de Redon, page 162)
  • Roton (en 861-867 par le Cartulaire de Redon, page 70)
  • Rothon (en 871 par le Cartulaire de Redon, page 196)
  • Rotonum (en 1029, Cartulaire de Sainte-Croix de Quimperlé, page 235)
  • Rotonensis (en 1080 par le Cartulaire de Redon, page 294)
  • Rothonum en 1100
  • Rothenum en 1449
  • Rothono en 1453
  • Regidonum au ,.

Le nom de Redon est sans rapport avec celui de la tribu des Riedones qui ont laissé leur nom à Rennes.

L'étymologie de Redon reste obscure et discutée.

Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent une évolution phonétique à partir du latin rotondus « rond » (comprendre le gallo-roman ROTONDU) et qui a donné le mot français rond.

Hervé Abalain reprend une autre hypothèse formulée anciennement à partir du breton [rodo] « gué », « tire son nom de sa situation sur un gué de l'Oust » (sic).

Le nom breton de la commune reste Redon et se prononce ['reːdõn] et le nom s'écrit R'don en gallo.

Ses habitants s'appellent les Redonnaises et les Redonnais.

  1. a et b  299
  2. a et b Résultats concernant « Redon » dans la base KerOfis de l’office public de la langue bretonne.
  3. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN ), p. 559b
  4. , Hervé Abalain

Histoire

Préhistoire et antiquité gallo-romaine

Le site est occupé depuis le Néolithique. On y retrouvera des pièces de monnaie antiques, des établissements gallo-romains de type villa et une voie romaine reconnue.

Moyen Âge

Découvrant le confluent de la Vilaine et de l’Oust du haut d’une colline, l’archidiacre du diocèse de Vannes et ses disciples constatent tout l’intérêt du lieu : un site protégé des invasions et calme, idéal pour la méditation. Conwoïon obtient de Ratwili, seigneur du lieu, la donation d’un espace suffisant pour installer le monastère. En 832, un modeste ermitage fait de planches et de branches voit le jour.

Nominoë, alors gouverneur de Bretagne, soutient cette fondation pour renforcer son pouvoir. Entre 842 et 853, une première église en pierre est construite remplaçant ainsi la première bâtisse. Conwoïon y meurt le . Il subsiste encore aujourd'hui le cartulaire de cette abbaye qui recense 391 actes en latin. Ce document, propriété de l'archevêché de Rennes, est d'une importance majeure pour les historiens.

Une population s’installe peu à peu autour des bâtiments conventuels, le territoire monastique s’agrandit et donne naissance à une paroisse. Après l’an mil, l’église devient trop petite. La construction d’un édifice plus grand est envisagée.

La ville va se développer autour de ce centre religieux jusqu'à former une petite bourgade rurale et industrielle de près de 10 000 habitants dans les années 1960. Une des industries locales fut la fonderie Pierre Chevalier fondée en 1864.

Au Moyen Âge, Redon va bénéficier du commerce maritime grâce à sa situation sur la Vilaine. Il subsiste aujourd'hui d'anciennes maisons d'armateurs et un bassin.

Rue du Plessis.

Au XIVe siècle, est entreprise la construction de l'enceinte fortifiée de la ville, sous l'égide de l'abbé Jean de Tréal. Elle comporte 3 portes, 3 poternes et 13 tours. De ces remparts, on peut voir aujourd'hui le flanc nord du transept de l'église, la chapelle des Ducs et les remparts au-dessus du quai Saint-Jacques. Les travaux réalisés au centre-ville ont mis au jour d'autres vestiges des remparts, notamment un bastion en face de l'hôtel de ville, deux tours (XIVe siècle) et un autre bastion (XVIe siècle) place de la République ainsi que des éléments de remparts.

Redon est l'une des 42 villes de Bretagne qui envoyaient des députés au Parlement de Bretagne (États du Duché de Bretagne). Les États se réunirent d'ailleurs cinq fois à Redon, aux XVe et XVIIe siècles.

En 1449, le duc obtint du pape Eugène IV l'érection de Redon en évêché par bulle pontificale le  ; Jacques d'Espinay fut nommé évêque. Le duc aimait Redon, et le fait qu'il voulait y être enterré expliquerait qu'il ait voulu récompenser l'abbaye de ses services. Mais les protestations des évêques voisins de Rennes, Vannes et Nantes, sur les territoires desquels le nouveau diocèse devait prendre son assise, firent avorter l'initiative. La bulle de suppression fut signée le par le même souverain pontife.

Pendant la minorité de la duchesse Anne de Bretagne, la cour ducale s'établit pendant quelque temps à Redon, à la fin de 1488. En , le roi d'Angleterre Henri VII conclut avec la jeune duchesse - elle n'a que 12 ans - le "traité de Redon" aux termes duquel il s'engage à lui apporter une aide militaire si un conflit devait l'opposer à la France. L'histoire évoluera autrement, puisque Anne épousera deux ans plus tard le roi de France, Charles VIII. Autour de l'abbaye, les activités artisanales et commerciales se sont développées.

Temps modernes

Dès le Rennes. Accostés au port de Vilaine, soumis alors à la marée, les navires peuvent décharger leurs cargaisons à terre ou bien transborder les marchandises sur des barges et bateaux fluviaux qui remontent ensuite la rivière jusqu'à Rennes. Sur le quai Duguay-Trouin, les demeures d'armateurs ou de négociants (XVIIe et XVIIIe siècles) témoignent de cette activité maritime florissante.

Les greniers à sel, rue du Port, la tour Richelieu (Calvairiennes (XVIIe siècle), rue Saint-Michel et les maisons à pans de bois (XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles) de la Grande-Rue complètent le riche patrimoine architectural de la cité.

Révolution française et Empire

À la Révolution française, trois couvents fonctionnaient encore à Redon : un de l'ordre de Saint-Benoît, un de celui des calvairiennes et un de celui des ursulines.

En , la première société populaire est fondée à Redon : elle est la seule du district, même si plusieurs habitants des communes du district se sont affiliés à titre individuel.

Avec la constitution civile du clergé, les ordres religieux sont supprimés. Les moines et les moniales sont relevés de leurs vœux () et peuvent quitter leurs monastères. Sur les neuf bénédictins, seuls trois choisissent de rester dans les ordres. Lorsque les sœurs sont expulsées (), elles achètent des maisons et continuent majoritairement de vivre en communauté. Tous (moines et moniales, retournés à la vie civile ou non) perçoivent une pension de l’État et leurs derniers droits sont liquidés par le district le .

Les Chouans menacent Redon en  : c’est le général Beysser qui écarte le danger. Plus tard dans l’année, c’est le général Hoche qui à nouveau sauve la ville du pillage.

La nouvelle du 9-Thermidor et de la chute de Robespierre est accueillie avec de grandes manifestations de joie ; peu après, l’ensemble des administrations sont épurées (vendémiaire an IV) et l’église de Redon est rendue au culte le 8 prairial an III. Mais la commune reste relativement favorable à la Révolution et à ses avancées, comme le montre la fréquentation des fêtes :

  • l’anniversaire de la prise de la Bastille est célébré en 1794 et encore en 1799, à la fin de la Révolution, avec peu de monde ;
  • l’anniversaire de l’exécution de Louis XVI, une des fêtes les plus populaires, est institué en 1795 et bien suivi dans le département, et notamment à Redon ;
  • une fête rare, la fête du Malheur, est organisée à Redon le .

Au cours de la Chouannerie, la ville est prise par les chouans de Louis de Sol de Grisolles le 10 novembre 1799 et reprise quatre jours plus tard par les troupes républicaines du général Gency.

Époque contemporaine

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Château du Parc Anger

En 1833 le conseil municipal de Redon pense ouvrir une école mutuelle. Aussitôt le curé décide de faire venir trois Frères Lamennais qui, dès 1834, enseignent à 320 enfants.

En lien avec la construction du canal de Nantes à Brest, le creusement du bassin à flot débute en 1836. Pendant de nombreuses décennies, il devait être le cœur même de la vie redonnaise par son activité portuaire et par le développement des industries au XIXe siècle.

C'est à Redon que le canal de Nantes à Brest coupe la liaison Rance-Vilaine reliant la Manche à l'Océan Atlantique. La Jonction dans les deux cours d'eau se fait par le bassin à flot de Redon. Il fut terminé au milieu du gare fut inaugurée en 1862. Elle est située sur les lignes de Rennes à Redon et de Savenay à Landerneau.

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Le , 1 600 soldats américains de la Avessac, Saint-Nicolas-de-Redon et Redon. Tout était planifié en  (logements, répartition...). L'armée américaine choisit Redon pour former une partie de ses troupes au maniement du canon français, On y voit notamment les canons 75 livrés devant la sous-préfecture.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'armée allemande arrive à Redon le  (2.ID mot.). La façade de la mairie, rapidement pavoisée du grand drapeau frappé de la croix gammée, fera office de Kommandantur (KK508). Sept divisions se succèdent pendant ces quatre longues années d'occupation. Le corps d'armée du général Fahrmbacher prend ses quartiers de mai à novembre 1942, à la suite de l'opération Chariot menée à Saint-Nazaire. Les derniers éléments du 265.ID du général Junck quittent Redon le 4 août 1944 à 17 h 04, non sans avoir détruit le train de munitions dans les marais de Saint Perreux, incendié l'entreprise Perrin, la gare de marchandises, les entrepôts de Baccarat, le relais de téléphonie longue distance et quelques ponts dont celui de la Digue. La ville est libérée par le CCB (Combat Command B) de la 4e division blindée de l’armée américaine, commandé par le général Drager le , avant de s'élancer vers Lorient.

Au début du XXe siècle, l'activité industrielle soutient fortement l'économie locale. Les industries liées à la mécanique ou au textile y étaient très présentes jusqu'au début des années 1980.

La ville embauche de nombreux ouvriers et employés de l'ensemble du pays de Redon, intercommunalité aujourd’hui disparue. L'usine de construction mécanique Garnier y fabrique des machines agricoles depuis la fin du .

  1. Guy Souillet, « Le nom de Redon », Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, DOI 10.3406/abpo.1952.4401, lire en ligne, consulté le )
  2. L'éphémère évêché de Redon
  3. Léon Dubreuil, « Essai sur l’administration générale d’un district pendant la Révolution. Le district de Redon, Annales de Bretagne, volume 20, tome 1, 1904, p. 93
  4. Léon Dubreuil, « Essai sur l’administration générale d’un district pendant la Révolution. », in Annales de Bretagne, volume 21, tome 2, 1905, p. 235
  5. Dubreuil, Essai..., 20-1, p. 95
  6. Dubreuil, Essai..., 20-1, p. 100
  7. Léon Dubreuil, « Essai sur l’administration générale d’un district pendant la Révolution », in Annales de Bretagne, volume 22, tome 1, 1906, p. 96
  8. Léon Dubreuil, « Essai sur l’administration générale d’un district pendant la Révolution», in Annales de Bretagne, volume 21, tome 4, 1905, p. 521
  9. Dubreuil, Essai..., 21-4, p. 522
  10. Dubreuil, Essai..., 21-4, p. 549
  11. Léon Dubreuil, « Fêtes révolutionnaires en Ille-et-Vilaine », in Annales de Bretagne, volume 21, tome 4, 1905, p. 397-398
  12. Dubreuil, Fêtes..., p. 398-399
  13. Dubreuil, Fêtes..., p. 402
  14. Gilbert Nicolas, "Instituteurs entre politique et religion", éditions Apogée, 1993, (ISBN )
  15. «  », sur ouest-france.fr, .
  16. «  », sur redonoccupation.canalblog.com (consulté le ).
  17. Présentation rapide de l'usine Garnier
  18. Vies ouvrières en Pays de Redon 1930-1980, association Mémoires vives du ISBN )

Héraldique

« kear vihan brud vraz » sur le fronton de la mairie.
Blasonnement :
D’azur au vaisseau équipé et habillé d’argent, voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef aussi d’argent, chargé de cinq mouchetures d’hermine de sable.

Sa devise est Redon, petite ville grand renom, est inscrite en breton sur le fronton de la mairie depuis 1908 sous la forme « kear vihan brud vraz ».

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