Quiberon
Localisation
Quiberon : descriptif
- Quiberon
Quiberon [kibʁɔ̃] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne. Quiberon constitue l'extrémité sud de la presqu'île du même nom, qui comprend également une partie du territoire de la commune de Saint-Pierre-Quiberon.
Géographie
Localisation
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Quiberon vue du ciel, satellite SPOT.
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Quiberon sur une carte de la NASA.
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Quiberon vue du ciel, NASA.
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Vue aérienne de la presqu'île de Quiberon.
Quiberon se situe à 28 Auray et à 507 Paris, en France. La commune même se situe à la pointe sud de la presqu'île. Elle s'étend sur 883 Saint-Pierre-Quiberon au nord. Elle est entourée par l'océan Atlantique.
Le phare de la Teignouse se situe au sud-est de la presqu'île.
Description et relief
La commune de Quiberon occupe la partie sud de la presqu'île de Quiberon (la partie nord formant la commune de Saint-Pierre-Quiberon). C'était une île jusqu'au presqu'île en raison de l'apport de grandes quantités de sable (phénomène accentué par un déboisement intensif au Moyen Âge) depuis la baie de Quiberon, créant ainsi un tombolo, l'isthme actuel, entre l’île et le continent.
Les altitudes au sein du finage communal sont comprises entre 33 mètres (près de l'ancien sémaphore de Locmaria, dans la partie Nord de la commune) et le niveau de la mer. L'étroitesse de la presqu'île explique l'absence d'un réseau hydrographique notable.
Le littoral présente des différences importantes : sa partie Ouest, dite « Côte sauvage de Quiberon », formée de falaises spectaculaires, très découpées et atteignant jusqu'à une vingtaine de mètres d'altitude, allant de la pointe de Kervihan au nord (limite avec la commune de Saint-Pierre-Quiberon au sein de laquelle la Côte sauvage se poursuit) et Beg er Lan au sud ; exposée aux vents dominants et dangereuse, mais très attractive touristiquement (elle est longée par le GR 34 et la route départementale D 186a), cette côte est inhabitée, sauf à son extrême sud, au voisinage du château Turpault. Sa partie Est, en climat d'abri, face à la Baie de Quiberon, est constituée d'une côte rocheuse basse dans sa partie Sud et sableuse dans sa partie située au Nord de Kermorvan ; le port de Port Haliguen y a été aménagé, ses alentours sont urbanisés ; plus au nord de cette côte se trouvent les plages de Kermorvan et de Saint-Julien. Le littoral Sud, qui forme l'extrémité de la presqu'île, entre la pointe de Beg er Lan et celle du Conguel (laquelle forme le point le plus avancé en mer de la presqu'île et est prolongée en mer par quelques îlots rocheux découvrant à marée basse, celui situé le plus au Sud-Est porte le phare de la Teignouse) est plus contrasté : de l'ouest vers l'est se succèdent le port de Port Maria, la Grande Plage de Quiberon, la Pointe de Beg er Vil, la plage du Goviro, la pointe de Goulvars, la pointe du Conguel et, au-delà, la plage du Conguel ; cette côte est très urbanisée dans sa partie Ouest ; par contre l'extrémité Sud-Est, aux alentours et de part et d'autre de la pointe du Conguel est restée en partie à l'état naturel, abritant toutefois l'institut de thalassothérapie près de la plage du Goviro et l'aérodrome de Quiberon dans sa partie Nord-Est.
Sur la côte ouest de la presqu'île de Quiberon, la Côte Sauvage est propriété du Conservatoire du littoral. On y trouve une flore particulière : œillets, bruyère violette, genêt, armérie, etc. L'endroit se parcourt en voiture, à pied, à vélo, en kayak ou à cheval.
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Quiberon : vue générale de la Côte sauvage.
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Vue de la Côte Sauvage de Quiberon.
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La partie Sud de la Côte Sauvage ; à l'arrière-plan la ville de Quiberon.
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Quiberon : la Grande Plage.
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Quiberon : la Grande Plage.
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La plage du Conguel.
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La plage de Kermorvan.
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La plage de Saint-Julien.
Cadre géologique
Climat
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Littoral doux », exposée à un climat venté avec des étés cléments.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,2 amplitude thermique annuelle de 11,6 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique installée sur la commune est de 12,9 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 5,8 | 5,5 | 6,8 | 8,3 | 11 | 13,5 | 15,2 | 15,5 | 13,9 | 11,9 | 8,9 | 6,6 | 10,2 |
Température moyenne (°C) | 7,8 | 7,7 | 9,4 | 11,3 | 14,1 | 16,7 | 18,5 | 18,7 | 17 | 14,2 | 11 | 8,6 | 12,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,7 | 9,9 | 12 | 14,3 | 17,2 | 20 | 21,8 | 21,9 | 20,1 | 16,4 | 13 | 10,5 | 15,6 |
Record de froid (°C) date du record |
−9,2 13.01.1987 |
−8 07.02.1991 |
−2,6 01.03.18 |
−1,4 12.04.1986 |
2,8 05.05.1979 |
6,4 06.06.1986 |
7,6 01.07.1978 |
8,8 29.08.1977 |
6 28.09.10 |
1 28.10.12 |
−2,6 20.11.1985 |
−6,2 29.12.1996 |
−9,2 1987 |
Record de chaleur (°C) date du record |
15,4 02.01.07 |
16,8 20.02.1990 |
20,8 28.03.12 |
24,2 23.04.1984 |
27,4 24.05.10 |
35,2 27.06.1976 |
34,4 18.07.06 |
35,4 09.08.03 |
29,4 06.09.06 |
23,8 01.10.1997 |
18,8 07.11.15 |
16,4 05.12.06 |
35,4 2003 |
Précipitations (mm) | 77,9 | 59,7 | 52,3 | 50,9 | 42,3 | 37,6 | 34,6 | 40,1 | 49,9 | 74,4 | 86,6 | 83,3 | 689,6 |
Habitat
Une bonne moitié du territoire communal est urbanisé, essentiellement dans la partie située au centre sud de la presqu'île ; le noyau urbain central est en position non littorale, même s'il est proche de la Grande Plage de Quiberon. en raison de l'expansion touristique et de l'attractivité balnéaire, l'urbanisation s'est étendue tout au long du XXe siècle, principalement sous forme de quartiers pavillonnaires, des environs du Château Turpault à l'Ouest jusqu'à Port Haliguen et le quartier de Kermorvan à l'Est et jusqu'aux quartiers de Saint-Julien, Kerhihuel et Kergallo vers le Nord. Seuls l'extrême nord du finage communal (an nord du fort de Saint-Julien), la Côte Sauvage à l'Ouest et les environs de la Pointe du Conguel au Sud-Est de la presqu'île ont été préservés de l'urbanisation et sont restés pour l'essentiel à l'état naturel.
En 2020, 66,2 % des logements de Quiberon étaient, selon l'INSEE, des résidences secondaires.
Voies de communication et transports
Quiberon est desservi par la D 768 (ancienne route nationale 168) venant d'Auray via Plouharnel ; une autre route départementale, la D 186a, longe la Côte Sauvage.
La gare de Quiberon est le terminus de la ligne d'Auray à Quiberon.
Du par un TER, appelé « Tire-Bouchon », qui fait la liaison entre Auray et Quiberon, en passant par les villages de la presqu'île (Les Sables Blancs, Penthièvre, Saint-Pierre-Quiberon...). Il circule également certains week-ends de juin et septembre.
Les autocars du réseau régional BreizhGo offrent des liaisons entre Quiberon (gare maritime et gare SNCF), Auray, Vannes via Carnac et La Trinité-sur-Mer. La ville propose le service de QUIB’BUS le mois de juillet et août.
La ville possède deux ports : Port-Maria possède une gare maritime assurant les liaisons entre les îles de Belle-Île-en-Mer, Hoëdic ou encore Houat ; l'autre port, situé sur la côte Est, est Port-Haliguen.
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Le terminus de la voie ferrée et la gare de Quiberon.
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Le bâtiment de la gare de Quiberon (vu côté quais).
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Le "Tirebouchon" en gare de Quiberon en 2011.
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Quiberon : Port-Maria.
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Quiberon : Port-Maria.
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Quiberon : Port-Maria.
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Port-Haliguen : vue d'ensemble.
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Port-Haliguen : vue partielle et le phare.
L'aérodrome de Quiberon est désormais géré par la ville de Quiberon. Un grand nombre d'activités aéronautiques y sont réalisées et la brasserie est ouverte toute l'année.
- « », sur Quiberon. Infiniment presqu'île. (consulté le ).
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
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- Martin Vaugoude, « », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
- Marc CAREMANTRANT., LE RAIL FRANCAIS EN 1984 ET 1985., BREIL-SUR-ROYA., LES ÉDITIONS DU CABRI., , 135 ISBN ), p. 74 et 110
- site de l'aérodrome de Quiberon
Toponymie
L'étymologie du toponyme Quiberon est discutée (grammatici certant).
Il est attesté sous les formes Insula quae vocatur Keberoën (« l’île qui se nomme Keberoën ») et In praefata insula Keberoën (dans la sus nommée île Keberoën) en 1037, Keperoen en 1069, Kemberoen en 1072, Keberoen en 1073, Keberoen en 1146, Keberoen en 1208, aux , Queberoën en 1438, Lisle de Cabarain en 1520, Queberon en 1575, Kiberon au , Quibéron en 1804 et Quiberon en 1942.
L'abbé Le Cam rapproche Quiberon du nom de Beg Ruberon (beg désigant en breton un « cap », ru pouvant signifier « rouge, colline, tertre, tombe » et beron « propriétaire »), pointe rocheuse sur laquelle est construit le Fort-Neuf en Port-Haliguen.
Selon Hervé Abalain, il est issu du vieux breton Keberoen, de [berv(enn)], « bouillant, bouillonnant (d'écume) », que qualifie [kib], « bassin, sources, fontaines ».
Jean-Yves Le Moing rapproche Keberoen de probablement kib et de erv. Erf désigne la langue de terre reliant l'ancienne île donnant une forme de coupe (kib en vieux breton) à l'anse formant la baie de Plouharnel.
Le nom breton de la commune est Kiberen.
- Dans le Cartulaire de l'abbaye de Redon, p. 329.
- Dans le Cartulaire de Saint-Croix en Quimperlé, p. 150.
- Dom Morice P ; tome I, p. 378.
- Rosenzweig. Cartulaire du Morbihan. p. 178.
- Dans le Cartulaire de Sainte Croix p. 151.
- Dom Morice P, tome I col 1188
- Dom Morice P, tome II col 1320
- De Garcie dit Frerrande, "Le grand routtier et pyllotage et encrage de la mer" (sur gallica.bnf.fr)
- Le Méné. B ; S ;P ;M ; 1904 p. 191.
- Pouillé du diocèse de Vannes p. 636
- Au Cadastre
- Louis Le Cam, Quiberon à travers les âges, Impr. de la Marne, , p. 17.
- Hervé Abalain, Noms de lieux bretons, Éditions Jean-Paul Gisserot, , p. 101.
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne, Bonneton, (lire en ligne), p. 133.
Histoire
Préhistoire
Les premières sépultures et squelettes humains retrouvés sur la Presqu'île (et plus précisément sur l’îlot de Théviec) datent du Mésolithique, vers 5 000 ans Néolithique armoricain, entre 4500 et 2 000 ans mégalithes : menhirs, dolmens et allées couvertes sont bâtis sur Quiberon et ses alentours. Ces dolmens sont d'ailleurs encore visibles de nos jours.
Le site préhistorique de Beg-er-Vil est situé à l'extrémité sud de la presqu'île de Quiberon, dans la baie de Port-Maria. Il a été occupé par des chasseurs-cueilleurs du Mésolithique de 6 200 à 6 000 datation par le carbone 14. Beg-er-Vil est le plus ancien habitat côtier de cette période fouillé en France. Un os de clavicule, trouvé en 1985 par l'archéologue Olivier Kayser lors d'une fouille, a pu être daté en 2022, grâce aux progrès d'analyse réalisés depuis, comme datant d'environ 8200 ans, et en fait le plus vieil humain retrouvé en Bretagne à ce jour ; de plus les analyses ont prouvé que la chair fraîche avait été volontairement retirée de l'os pour une raison qui reste inconnue.
De nombreux mégalithes (alors qualifiés à tort de "monuments celtiques") ont été détruits et l'étaient encore vers la fin du .
L'Antiquité
L'âge du bronze révolu, les Gaulois de la tribu des Vénètes règnent sur un territoire représentant l'actuel Morbihan (ce peuple donna son nom à la ville de Vannes).
« Par leur marine considérable, leur supériorité nautique bien reconnue et leurs relations commerciales avec l'île de Bretagne, les Vénètes étaient devenus un peuple très puissant, dont l'autorité s'étendait au loin sur tout le littoral de la Gaule et de la Bretagne insulaire. Ils possédaient un petit nombre de ports situés sur cette mer ouverte et orageuse à de grandes distances les uns des autres et rendaient tributaires presque tous les navigateurs obligés de passer dans leurs eaux. »
— Jules César, La Guerre des Gaules, III, 8.
À la suite de l'invasion de la Gaule par les Romains, l'Armorique et les Vénètes sont asservis par ces derniers en 56 av. J.-C..
Vers l'an 435, les Angles et les Saxons conquièrent la Grande-Bretagne. Les Bretons sont voués à l'exil. Ils émigrent en Armorique qui deviendra peu de temps après la Bretagne. C'est à cette époque que débute la christianisation du territoire.
Le Moyen Âge et le début des Temps modernes
Le site de la chapelle Saint-Clément (initialement dédiée à saint Colomban, mais le nom a été francisé par la suite), édifiée dans un environnement de dunes, est le plus ancien témoin de l'implantation chrétienne dans la presqu'île dès le Normands au Redon un prieur de cette nation qu'on y avait établi, parce que son origine effrayait tout le monde » écrit Jean-Baptiste Ogée.
Quiberon est une île jusqu'au siècle. Avec le temps et à cause d’un déboisement massif, le sable se déplace progressivement vers la baie, créant un tombolo, entre l'île de Quiberon et le continent. C’est à cette époque que l'île se transforma en presqu'île. Des chartes du Alain III.
En 1027, le duc de Bretagne Alain III établit le prieuré de Queberoen (Quiberon) en faveur des moines bénédictins de l'abbaye de Redon. La presqu'île de Quiberon aurait alors été un minihy ; « durant près de 400 ans, Saint-Clément sera la paroisse de l'île de Quiberon. Le prieur du couvent est alors le chef de la paroisse et en perçoit les dîmes ». « L'église de ce prieuré, consacrée à saint Clément, était située à la pointe de Becconguel, qui forme l'extrémité de la presqu'île, où l'on retrouve encore les ruines. (...) Le prieuré susdit devint, plus tard, la propriété des moines de Saint-Gildas de Rhuys, qui en ont joui jusqu'en 1790 » écrit Benjamin Girard en 1889, mais ce prieuré fut par la suite vers le casuel et de la portion congrue.
Les fouilles réalisées à partir de 1870 par l'abbé Levenot ont permis la mise au jour de sarcophages datant de l'époque mérovingienne et de poteries funéraires.
Le siècle
Le "Fort Neuf" est, malgré son nom, une ancienne batterie construite vraisemblablement pendant la Guerre de succession d'Espagne (1701 - 1714), transformée en redoute pendant la Révolution française, puis en fort entre 1883 et 1886.
Pendant la Guerre de succession d'Autriche, à la suite du siège de Lorient, l’escadre anglaise de l’amiral Lestock, composée de quarante vaisseaux, débarque dans la presqu'île le . Le capitaine général, de Penhoët, gouverneur de la presqu'île, refuse de se rendre. Les combats s'intensifient, l'armée armoricaine est battue et les habitants se voient dans l'obligation de s'enfuir. À la vision des dégâts engendrés par ces combats, Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre, aménage la presqu'île de redoutes. La construction du fort de Penthièvre débute en 1747.
La pêche à la sardine qui se faisait sur la côte de la baie de Quiberon et dans les parages voisins « avait répandu une grande aisance parmi les habitants, qui sont tous propriétaires des champs attenant à leurs maisons ; mais en 1746 une partie de cette prospérité disparut : les Anglais brûlèrent onze villages sur les vingt-deux que renfermait la presqu'île, et tous les bâtiments [bateaux] qu'ils trouvèrent dans les havres. La marine de Quiberon qui comptait à cette époque un grand nombre de barques et plus de quarante bâtimens de soixante à deux cents tonneaux, fut réduite à trente-six chasse-marées ». Jean-Baptiste Ogée précise que le roi Louis XV « vint au secours des malheureux qu'ils avaient ruinés ; il accorda des sommes pour leur être remises », mais ces aides ne parvinrent jamais aux Quiberonnais à qui elles étaient destinées. Pendant la guerre de Sept Ans, la bataille des Cardinaux, dite aussi par les Anglais "Bataille de la baie de Quiberon" (Battle of Quiberon Bay) se déroula en 1759 dans la Baie de Quiberon.
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Carte de la presqu'île de Quiberon en 1762.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Quiberon en 1778 :
« Quiberon ; presqu'île ; à 7 lieues de Vannes, son Évêché ; à 27 lieues deux-tiers de Rennes ; et à 5 lieues d'Aurai sa subdélégation et son ressort. On y compte 1 100 communiants ; la Cure est présentée par l'abbé de Saint-Gildas de Rhuis. Cette presqu'île ne tient plus au continent que par une langue de terre qui, sous le fort Penthièvre, bâti à l'entrée de Quiberon, n'a pas vingt-cinq toises de large, et presque aucune élévation au-dessus de la mer ; une partie de cette langue de terre est couverte d'eau à marée haute, et le passage n'est praticable, pour se rendre à Quiberon, qu'à marée basse. (...) Le seul port de Quiberon est le port Haliguen, fermé par un môle en pierres sèches, et ne pouvant recevoir que des bâtiments de cent cinquante à deux cents tonneaux. »
Révolution française
Après la Révolution de 1789, des nobles et bourgeois royalistes émigrent en Angleterre et tentent de convaincre les Anglais de renverser la République naissante.
En juin 1795, Port Haliguen voit débarquer quelque 5 400 émigrés royalistes venus d'Angleterre. 12 000 Chouans du Morbihan, s’allient à eux. Mais les royalistes ne peuvent s'entendre sur les stratégies à adopter (notamment à cause du double commandement du comte de Puisaye et du comte d’Hervilly). L'armée républicaine, menée par le général Hoche, profite de la discorde et repousse les royalistes sur la presqu'île, à la suite de la Bataille de Plouharnel. Ces derniers se retranchent dans le Fort Penthièvre, mais sont assaillis par les républicains le 20 juillet. Le lendemain, les royalistes capitulent ; sur les 6 263 arrêtés, 748 sont fusillés.
Le | ]
Au début du siècle, le confiseur Nicolas Appert fait une grande découverte : la stérilisation des aliments par la chaleur dite « conserve appertisée ». Il publie sa découverte en 1810. À partir de cette date le quartier des conserveries de Port Maria se développe. La ville devient le premier port sardinier de France en créant des « usines à sardines ». De nombreuses familles bigoudènes s'y installent, venues principalement du Guilvinec, afin de profiter d'un port plus proche des bancs sardiniers qui s'étaient déplacés vers le sud. Les femmes travaillent dans les conserveries pendant que les hommes partent pêcher.
En 1836, Ernest Ménard écrit que « les maisons de Quiberon sont généralement bien bâties, et offrent un aspect d'aisance et de propreté inconnue dans les autres parties de la Bretagne. Le territoire, excessivement morcelé, est séparé par des murs de pierres froides, à hauteur d'appui, qui ressemblent de loin aux cases d'un damier. (...)L'œil fatigué cherche en vain un arbre pour se reposer ; le vent de mer balaie cette terre aride, plate et sans abri, brûlant toute végétation. Le figuier qui croît dans les sables, et la treille grimpant aux fenêtres, se découvrent à grand'peine entre de hautes murailles, dont leur feuillage sombre et jauni n'ose dépasser le faîte ».
A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Quiberon en 1845 :
« Quiberon (sous l'invocation de la Vierge) ; commune formée d'un ancien prieuré, dont l'église portait le nom de saint Clément ; aujourd'hui cure de 2ème classe, ayant succursale en l'ancienne chapelle de Saint-Pierre (ordonnance du ) ; bureau des douanes à Poraliguen [Port-Haliguen]. (...) Principaux villages : Bach Priol, Portaliguen, Kerhostin, Portivy, Reraron, Le Roc-Quinaut, Keraut, Kergroix, Kerdavid, Kermahé, Keridenvel, Kerné, Kervihan, le Grand-Rohu, Kernavezet, Kerboulevin, Julien, le Manesmeur, Kermorvant, Saint-Pierre. Moulins à vent de Portivy, de Saint-Pierre, de Kerboulevin, de Saint-Julien, du bourg. »
Gustave Flaubert évoque l'ossuaire de Quiberon en 1847 :
« Autour de cet ossuaire où cet amas d'ossements ressemble à un fouillis (...) est rangée à hauteur d'homme une série de petites boîtes en bois de six pouces carrés, chacune recouverte d'un toit, surmontée d'une croix et percée sur sa face extérieure d'un cœur à jour qui laisse voir à l'intérieur une tête de mort. Au-dessus du cœur, on lit en lettres peintes ; « Ici est le chef de ***, décédé tel an, tel jour ». (...) Il y a quelques années, on voulut abolir cette coutume : une émeute se fit, elle resta. »
Entre 1865 et 1870 une épidémie de variole sévit dans le Morbihan : 160 malades furent atteints à Quiberon, l'épidémie y faisant 31 morts.
Une station de sauvetage est inaugurée à Port-Maria en 1870. On trouve à la fin du ressac. (...) C'est le point de la presqu'île où règne la plus grande activité commerciale et maritime » écrit Benjamin Girard. Le même auteur indique que Port-Haliguen « est un excellent mouillage pour les plus grands navires » et qu'ne 1885 les deux ports précités ont en tout accueilli 97 navires de commerce venant de l'étranger (important principalement de la houille, du bois du Nord et de la rogue) et 79 de différents ports français.
En 1882, la ligne de chemin de fer Auray-Quiberon est inaugurée. Elle permet de transporter des munitions vers les batteries de la côte, mais aussi facilite l'exportation des sardines et achemine les quelques touristes qui commencent à percevoir les bienfaits de la mer. On le surnommera le « train des cocus », car il transportait les hommes qui venaient le week-end rejoindre leurs femmes qui étaient en vacances sans leurs maris trop occupés par leurs affaires. « Depuis l'ouverture de la voie ferrée qui relie Auray à Quiberon, cette dernière localité s'est, pour ainsi dire, transformée et est devenue une petite ville. Des constructions se sont élevées de toute part, une très belle mairie a été édifiée dans le voisinage de la gare ; un marché couvert, où le poisson se vend à la criée, a été fondé » écrit Benjamin Girard en 1889. Des personnalités commencent à fréquenter Quiberon, par exemple l'académicien Goncourt Henry Céard qui s'installe dans une maison de Port Haliguen, auteur notamment de Terrains à vendre au bord de la mer (1906) et (1906). La pêche, la conserverie et l'exploitation chimique des algues brûlées dans les fours à goémons vont peu à peu décliner face à l'essor du tourisme.
Jules Fabre écrit en 1889 que « le petit bourg de Quiberon semble vivre à peine ; il a l'aspect d'un village presque inhabité, aux maisons blanches et peu élevées, aux rues tellement tortueuses que l'étranger qui s'y promène ne sait jamais s'il est dans une cour privée ou sur une voie publique ; les animaux domestiques errent partout à l'aventure ; des ustensiles, des outils, des objets de tout genre gisent dans tous les coins ».
Le fort de Saint-Julien (dit aussi fort de Kernavest) est construit en 1885. Il abrite depuis 1947 un sémaphore.
En février 1893, le premier casino de Quiberon est construit.
En 1899, c'est par Quiberon (Port Haliguen) que le capitaine Dreyfus revient de l’île du Diable, de nuit et dans le plus grand secret, pour assister à son procès.
Le | ]
La Belle Époque
Quiberon est vers 1900 le premier port sardinier de France.
Onésime Reclus décrit Port-Maria au début du XXe siècle :
« Port-Maria est le port d'été (...). C'est la partie la plus vivante, la plus industrielle de la presqu'île. Quand donne la sardine, il n'est pas rare de voir réunis dans ce petit port jusqu'à 150 bateaux. C'est un spectacle vraiment curieux que présente alors Port-Maria, avec ces mâts qui se dressent en l'air par centaines, ces filets aux mailles fines comme du tulle que fait flotter le vent et cette foule grouillante, affairée, qui vend, compte, lave et porte ses poissons à l'usine. La grande industrie de Port-Maria, c'est la pêche et la préparation de la sardine. Une fois les bateaux entrés dans le port, la sardine est achetée à des prix qui varient de 2 à 80 francs le mille, par les usines qui la mettent en boîtes. Le poisson nettoyé, décapité, lavé, salé, est mis à sécher dans des espèces de paniers métalliques où l'étendent les femmes. La cuisson, la fermeture des boîtes et l'emballage en caisses viennent ensuite. L'abondance de la pêche n'est pas moins variable que le prix. Aussi le chômage est-il fréquent pour cette industrie très prospère malgré des aléas considérables. »
Le même auteur décrit aussi Port-Haliguen :
« Le second port de Quiberon est Port-Haliguen, à l'est de la presqu'île (...). Une belle route y conduit. Le port, très bien abrité, est fermé par deux jetées dont l'une porte un phare. C'est le rendez-vous des pêcheurs de homards, dont les petits canots vont et viennent sans cesse. »
En 1906, la revue catholique Le Correspondant déplore qu'à Quiberon, de même que dans les ports voisins, on ne voit que très peu d'hommes à la messe, mais que les femmes par contre y assistent nombreuses.
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Jeune fille de Quiberon (carte postale, vers 1910).
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Quiberon : la Danse du Dimanche (carte postale, vers 1910).
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Villas de Quiberon au début du XXe siècle (carte postale).
Les canots de sauvetage de Quiberon
La station de sauvetage de Quiberon est créée en 1870 : le premier canot de sauvetage fut l'Alexine (un canot en bois à avirons en service jusqu'en 1905) ; il fut remplacé cette année-là par le Georges et Marie Copin, installé à Port-Maria dans une maison lui servant d'abri ; comme il ne donna pas satisfaction, il fut remplacé en 1911 par le Comte et Comtesse Foucher de Saint Faron, en service jusqu'en 1947. Ensuite Quiberon fut sans canot de sauvetage jusqu'en 1980, date de l'arrivée du Régine Dumée, remplacé en 2002 par La Teignouse et en 2012 par La Quiberonnaise.
Le le Carl Bech, un trois-mâts norvégien chargé de guano du Pérou et à destination de Nantes, sombra près de la Pointe de Beg Er Vil, victime d'une violente tempête ; ses 16 membres d’équipage périrent noyés.
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La stèle commémorant le naufrage du Carl Bech.
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Plaque commémorative du naufrage du Carl Bech.
La Première Guerre mondiale
Le monument aux morts de Quiberon porte les noms de 137 marins et soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale.
L'entre-deux-guerres
En 1924, Quiberon est classée station climatique.
« Pendant l'entre-deux-guerres, le port de Port-Maria à Quiberon devint une véritable colonie bigoudène. En mars-avril, les pinasses de Guilvinec et de Lesconil font route vers la presqu'île de Quiberon pour la saison de la sardine. Elles ne reviennent à leur port d'attache qu'à la mi-novembre ». On compte 14 conserveries à Quiberon dans les premières décennies du . L' Œuvre des Abris du marin y crée un Abri du marin en 1946. Il ferma en 1971.
L'essor touristique de Quiberon, une station balnéaire populaire s'accentue à partir de 1936 en raison de l'installation de nombreux campings, fréquentés par des estivants profitant des congés payés alors créés par le Front populaire et de colonies de vacances, notamment celle de la SNCF, transformée en village de vacances du Comité central du groupe public ferroviaire en 1998.
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Quiberon : la "Grande Plage" vers 1920.
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Quiberon : la "Grande Plage" vers 1920.
La Seconde Guerre mondiale
En février 1941 les Conseils municipaux de Quiberon et de plusieurs autres communes adressent « au maréchal Pétain l'hommage de leur admiration, de leur loyalisme et de leur gratitude pour l'œuvre de redressement qu'il a entreprise ».
Le monument aux morts de Quiberon porte les noms de 47 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale.
Cinq aviateurs britanniques ou australiens, ainsi qu'un polonais engagé dans une formation polonaise de la Royal Air Force, mort en 1942, sont inhumés dans le carré militaire des soldats du Commonwealth du cimetière de Quiberon.
L'après-Seconde Guerre mondiale
Quatre soldats originaires de Quiberon sont morts pendant la guerre d'Indochine et quatre pendant la guerre d'Algérie. Le colonel Félix Brunet, pilote d'avion et d'hélicoptère, troisième pilote militaire français le plus décoré, mort pendant la guerre d'Algérie est inhumé à Quiberon.
En 1964, le Centre de thalassothérapie est créé par le docteur Raymond Denniel et le premier directeur de cet Institut est Louison Bobet.
Le | ]
Le problème de l'emprunt toxique
La ville de Quiberon doit faire face aux lourdes charges engendrées par un emprunt toxique, négocié en mai 2007 auprès de la banque SFIL (Société de financement local).
L'explosion du 7 juillet 2018
Le , une violente explosion due au gaz fit dix blessés et provoqua des dégâts considérables, endommageant une trentaine de maisons et de commerces dans le centre de la ville de Quiberon.
Le un incendie a détruit une boulangerie à Quiberon.
Le projet de fusion avec Saint-Pierre-Quiberon
En 2010, la question d'une fusion entre Saint-Pierre-Quiberon et Quiberon est relancée avec l'adoption du texte définitif du projet de loi de réforme des collectivités territoriales, grandement facilitée puisque ne nécessitant plus que l'accord du préfet et des conseils municipaux des communes concernées. En janvier 2019 la maire de Saint-Pierre-Quiberon, Laurence Le Duvéhat, a envoyé une lettre à ses administrés pour les consulter à ce propos qui, à ce jour, reste un projet non abouti.
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- https://www.letelegramme.fr/morbihan/quiberon/publier-a-20-h-emprunt-toxique-une-action-contentieuse-a-l-encontre-de-la-banque-sfil-ex-dexia-29-03-2021-12727349.php
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/auray-56400/quiberon-violente-explosion-de-gaz-dans-le-centre-ville-5872686 et https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/morbihan/vannes/explosion-quiberon-degats-considerables-1509639.html
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Héraldique
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Les armes officielles créées par Loïc Ermoy et adoptées en 1974, sont décrites ainsi :
Ce blasonnement pèche à plus d'un titre: La tige d'une ancre se dit « stangue » ; le chef (cousu) de gueules n'est pas mentionné ; l'hermine passante (féminin), dont la couleur n'est pas précisée, ne porte pas son mantel, mais est colletée de celui-ci. En ornements extérieurs, la couleur (or) de la couronne murale n'est pas indiquée, et le cyclamor ne peut que difficilement passer pour un « soutien ».
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On connait également ceci :
qui semble avoir précédé, en concernant toutefois la presqu'ile entière. |
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Quiberon dans la littérature
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