Pluneret

Localisation

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Pluneret : descriptif

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Pluneret

Pluneret [plynʁɛt] est une commune française, située dans le département du Morbihan en région Bretagne.

Géographie

Pluneret fait partie du parc naturel régional du Golfe du Morbihan.

Pluneret est une commune du littoral morbihannais, délimitée à l'ouest par la rivière d'Auray (Le Loch), et à l'est par la Rivière du Bono (Le Sal), prolongements du golfe du Morbihan.

Elle s'étend sur 2 619 hectares à 15 kilomètres de Vannes, chef-lieu du département, et à 5 kilomètres d'Auray, chef-lieu du canton.

Communes limitrophes

Carte de la commune de Pluneret et des communes avoisinantes.

Le territoire est bordé au nord par Sainte-Anne-d'Auray et Plumergat, à l'ouest par Crac’h, Auray et Brech, à l'est par Plescop et Plougoumelen, au sud par Le Bono. Le hameau de Mériadec est à cheval sur les communes de Plumergat et Pluneret.

Communes limitrophes de Pluneret
Brech Sainte-Anne-d'Auray, Plumergat Plescop
Auray Pluneret
Crach Bono Plougoumelen

Relief et hydrographie

Le finage de Pluneret est compris entre 58 mètres (dans la partie nord-ouest du territoire communal, entre les hameaux de Keriolen et Porho) et le niveau de la mer ; les altitudes dépassent aussi une cinquantaine de mètres dans la région de Mane er Groez ; dans l'ensemble elles s'abaissent en allant vers le sud de la commune où les points les plus élevés ne dépassent guère la trentaine de mètres et même 22 mètres dans la presqu'île de Kerisper. Le bourg est vers une trentaine de mètres d'altitude.

Le territoire communal est limité à l'ouest par la Rivière d'Auray (qui est la ria du Loc'h et est parfois nommée rivière de Tréauray pour sa partie située en amont du port et pont de Saint-Goustan) et au sud par la Rivière du Bono (dite aussi Sal), qui sont en fait malgré leurs noms deux rias pénétrant profondément dans les terres et soumis à l'influence des marées (notamment dans l'Anse du Palud du Ster en amont, et dans la Vasière de Kerdaniel en aval de Saint-Goustan). Depuis l'annexion de Saint-Goustan par Auray, Pluneret est à deux endroits riverain de la rive gauche de la Rivière d'Auray, en amont et en aval de la région de Saint-Goustan et de Kerplouz ; en amont des hameaux de Torlor le Loc'h est un simple fleuve côtier non soumis à l'influence des marées.

La rive gauche de la Rivière d'Auray à Pluneret

Au Sud la rive droite de la Rivière du Bono, qui limite donc Pluneret, est caractérisée par de longues vasières de slikke et schorre découvrant à marée basse et qui s'élargissent profondément au niveau des vallées des petits cours d'eau affluents de rive droite, notamment au nivau de l'Anse de Tenno, de celle d'En Ten Nuy (au nord-est de Sainte-Avoye) et de celle du Govillo. La Presqu'île de Kerisper est située à la confluence entre les deux rias précitées, son extrémité étant la Pointe de Kerisper.

La rive droite de la Rivière du Bono (à Pluneret)

La partie orientale de la commune est traversée par les vallées du Ruisseau de Léran et de ses affluents ; le dit ruisseau est un affluent de rive droite du Sal qui, en amont du pont ferroviaire, est un simple fleuve côtier, l'influence des marées ne s'y faisant pas sentir.

Climat

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur », exposée à un climat médian, à dominante océanique.

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,9 amplitude thermique annuelle de 11,8 . Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Auray à 2 vol d'oiseau, est de 12,6 ,. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022.

Paysages et habitat

La commune présente un paysage agraire traditionnel de bocage avec un habitat dispersé formé d'écarts constituées de hameaux (villages) et de fermes isolées ; mais ce paysage traditionnel a été largement modifié par la croissance démographique et l'urbanisation, facilitée par la proximité de la ville d'Auray : le bourg, situé au centre-ouest du territoire communal, d'importance modeste par le passé, a beaucoup grossi (périurbanisation) avec la création de nombreux lotissements à sa périphérie, surtout vers le nord (quartiers de Lann Guerban et Grëz Toul notamment, au-delà de la voie ferrée) que vers le sud jusqu'à la D 765 et la voie expresse N 165, notamment aux alentours de la zone industrielle et commerciale de Clairefontaine.

Les hameaux proches du bourg connaissent une forte rurbanisation : par exemple ceux de Tréguevir et Santenoz à l'est, de Kerbellec, Kerizan, Lann er Villin au sud (au-delà de la voie express), des Quatre-Cheminées au nord du bourg. Le hameau de Mériadec, hameau principal traditionnel de la commune, situé à sa limite orientale et à cheval sur la commune voisine de Plumergat, connaît aussi une périurbanisation à sa périphérie.

Le reste du territoire communal (parties de la commune plus éloignées du bourg et façades littorales le long des deux rias) a par contre été préservé et a échappé à l'extension urbaine, conservant son caractère rural et ses paysages naturels.

Communications

Deux axes essentiels traversent la commune :

  • l'E60 (Route nationale 165), voie express à deux fois deux voies permettant des relations rapides vers Vannes et Lorient.
  • la ligne SNCF Paris-Quimper (avec passage du TGV Atlantique qui s'arrête à la gare d'Auray, c'est-à-dire à 5 minutes de Pluneret). La gare Sainte-Anne de Pluneret a été longtemps la gare d'arrivée des pèlerins pour Sainte-Anne d'Auray, d'où la statue qui la surmonte. Elle est desservie pour les voyageurs par le TER Bretagne, ligne 12 entre Lorient et Vannes. Elle est désormais désaffectée.

La D 101, en direction du Bono et de Baden dessert la presqu'île de Kerisper avant de franchir la Rivière du Bono (ancien pont suspendu et pont Joseph Le Brix désormais).

  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. «  », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
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  5. «  », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
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  8. Villes et bourgs de Bretagne, Le Chasse-Marée / ArMen, , p. 197.

Toponymie

Le nom de la localité est mentionné sous les formes Ploneret en 1259, Ploeneret en 1387, Ploenerec en 1487, Ploeneret en 1453, Ploineret en 1516, Ploeneret en 1554, et Pleuneret en 1636.

Pluneret, en breton Plunered, (Plou an Ered), est formé de Plou, (terre, terroir, paroisse) et Ered, probablement le nom du chef breton fondateur du village ou le peuple des cours d'eau, puisque Plou fondé au Loch et le Sal.[réf. nécessaire]

  1. ISBN  et , OCLC 63764620, lire en ligne).

Histoire

Préhistoire

Le dolmen de Kervingu (dit aussi dolmen d'Er-Mané).

La présence humaine est attestée dès la période du néolithique est attestée par la présence de dolmens et la découverte de haches polies et de pointes de flèches.

« Le dolmen de Men-Gorret de 14 pieds de longeur sur 11 de largeur, est le mieux conservé de la commune » écrivent A. Marteville et P. Varin en 1853.

Un autre dolmen de la commune est celui de Kervingu, dit aussi dolmen d'Er-Mané, inscrit monument historique ; un autre est celui de Bransquel.

Des tombelles funéraires sont disséminées au sud de la commune et plusieurs stèles gauloises, qui se trouvent désormais placées autour de l'église de Mériadec, attestent d’une occupation pendant les périodes de l'âge du bronze puis de l'âge du fer.

Antiquité

Selon A. Marteville et P. Varin « la voie romaine qui sortait de Vannes (Darioritum) forme la limite nord de la commune de Pluneret. Elle est connue par les paysans sous le nom de Hent-Conan (le chemin de Conan). On remarque dans le village de Mériadec qu'elle traverse et qui lui doit sans doute son nom, une borne miliaire enfouie sous le talus d'un jardin. Elle se dirige ensuite vers Keranna (Sainte-Anne), et longe le mur de l'enclos. (...) À la pointe de Kerisper, en face Roz-Narbo, les débris d'un pont romain entravent la navigation de la rivière d'Auray. Suivant l'Annuaire du Morbihan de 1837 la route romaine qui y aboutissait se dirigeait sur Locmaria-Kaër, pour communiquer avec la voie romaine qui part de Vannes , longe le littoral du golfe du Morbihan, et traverse la commune de Plougoumelen. Ce pont en fait supposer un autre auprès du lieu où se trouve le hameau du Bono. (...) ».

En fait, selon Gustave de Closmadeuc, la voie romaine traversait l'Hérius (nom que portait alors la Rivière d'Auray) grâce à un pont, situé entre Kerentrech (le "village sur le passage" en breton) et Kerdrech ("village du passage" en breton), en aval du pont-aqueduc, dit « pont de César » (appelé à tort par le passé « pont des Espagnols »), situé entre les pointes de Kerisper et de Rosnarho (cette dernière en Crach) ; plusieurs poutres encore subsistantes de ce pont en bois furent retirées de la Rivière d'Auray en 1755.

Moyen-Âge

Au Normands.

La paroisse de Pluneret est citée pour la première fois dans un document en date du , mais elle existait certainement auparavant comme en témoigne son ancienne église, qui était de style roman et datait donc du Xe siècle ou du XIe siècle.

Jean-Baptiste Ogée cite les manoirs suivants en Pluneret : en 1300 les manoirs de Kerjouan et de Kerambaz, à N.. de Cousquer ; en 1400 Talhouët, à Jean Dust ; le Leftai, à Henri de Parisy; Keraudren, à Olivier de Keraudren ; en 1530 Coeffal, à Alain de Coeffal ; Kermorinant, à Gilles Perro ; Kermanio, à Gilles d'Auray ; Kerfeyghant, à Raoul de Kerguyris.

La seigneurie de Kerisper est mentionnée dès le .

Temps modernes

Carte de Cassini (paroisses de Plougoumelen et Pluneret).

Pluneret faisait partie de la sénéchaussée d'Auray.

La paroisse de Pluneret était divisée en 7 frairies : le bourg, Sainte-Anne, Bransquel, Trevieven, Léty, Treulan et Quéven ; la plupart disposaient d'une chapelle, parfois disparue depuis, comme à Bransquel. Une chapelle sainte Marie-Madeleine, dédiée aux lépreux, existait à Kersalé.

En 1759 une ordonnance royale de Louis XV ordonne à la paroisse de Pluneret de fournir 39 hommes pour servir de garde-côtes.

Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Pluneret en 1778 :

« Pluneret ; à 3 lieues à l'Ouest-Nord-Ouest de Vannes, son évêché et à 1/3 de lieue d'Aurai, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse relève du Roi, et compte 2 000 communiants. La cure est à l'alternative. Ce territoire est un pays couvert [de bocage], où l'on voit des terres en labour, des prairies et des landes. (...). »

Il décrit aussi longuement Sainte-Anne-d'Auray, qui faisait alors partie de la paroisse de Pluneret.

Révolution française

En 1790 la commune de Pluneret devient chef-lieu d'un canton comprenant aussi les communes de Plougoumelen et Plumergat ; Pluneret perdit ce titre en 1801 et fut alors rattaché au canton d'Auray.

En 1791 le recteur de Pluneret, Yves Cadoret, refusa de prêter le serment de fidélité à la Constitution civile du clergé et, devenu prêtre réfractaire, émigra en Espagne.

De nombreux habitants de Pluneret, royalistes, soutinrent la chouannerie.

Le | ]

Une plaque commémorative apposée sur le mur du cimetière porte le nom de Jean Alano, décédé à la bataille de Waterloo le , les noms de cinq soldats originaires de Pluneret morts pendant la guerre de Crimée et ceux de dix soldats décédés lors de la guerre de 1870.

A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Pluneret en 1853 :

« Pluneret (sous l'invocation de saint Pierre et saint Paul) : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui succursale ; brigade temporaire de gendarmerie à Sainte-Anne. (...) Principaux villages : Sainte-Anne, Treulan, Kervenduc, le Guern, Fetanalan, Trévérien, Kersale, Kerdroguen, Kerhuahat, Sainte-Avoye, Kerisper, Rabihan. Superficie totale 63 213 hectares dont (...) terres labourables 1 108 ha, prés 379 ha, vergers 45 ha, herbages 8 ha, pâturages 154 ha, marécages 48 ha, courtils et jardins potagers 46 ha, étangs, etc.. 3 ha, bois 110 ha, châtaigneraies 6 ha, landes et incultes 1 206 ha (...). Moulins à eau de Hurtaud, d'Esteing, Neuf, de Trauray ; à vent Neuf, Conan. La route de Vannes à Auray divise cette commune en deux parties, qui diffèrent l'une de l'autre. La partie méridionale, la plus fertile et la mieux cultivée, représente une espèce de presqu'île, baignée à l'est et au sud par la rivière la Sal, et à l'ouest par la rivière du Loch ou d'Auray. Le château de Kerisper donne son nom à cette presqu'île.(...) Une partie du faubourg Saint-Goustan, le pont d'Auray, appartiennent à Pluneret (...). La partie qui s'avance vers le nord n'est tourmentée qu'aux abords des rivières de la Sal et du Loch, ses limites est et ouest. On y voit le village de Saite-Anne, nommé en breton Santez-Anna et Keranna ; la moitié du village de Mériadec et un grand nombre de hameaux. (...) Les châteaux de Kerisper, de Kermadio, de Treulan sont bâtis à la moderne et situés dans des positions agréables. La commune contient en outre les maisons de campagne de Kerzo, de Quenvenn, du Roblans, de Penhors et de Kerdroguen. (...). Saint Pereck est une autre chapelle frairiale de la commune. Sur le point culminant de la presqu'île de Kerisper se trouve la chapelle de Sainte-Avoye, entourée d'un petit village, construite en 1555. Elle est gothique, et se fait remarquer par sa charpente faite avec luxe et les divers styles d'architecture de sa tour. L'intérieur est décoré d'un jubé en bois sculpté, d'un travail curieux, qui est lui-même orné d'un grand nombre de statuettes de saints. (...) Depuis quelques années on a établi des salines sur les bords de la rivière la Sal. Géologie : constitution granititique. On parle le breton. »

Des marais salants ont existé, depuis une date inconnue et jusqu'au milieu du .

Émile Bonnemant défricha quelques centaines d'ha de landes et de terres médiocres à Treulan en Pluneret et y créa une ferme-école (la propriété fut rachetée par le comte Arthur Espivent de La Villesboisnet en 1874 qui créa la Société de Saint-Joseph pour encadrer les agriculteurs locaux).

En 1862, la construction de la ligne de chemin de fer de Savenay à Landerneau (actuelle ligne Paris-Quimper) par la Compagnie d'Orléans engendre la construction d'une gare à Pluneret.

En 1865 les hameaux de Saint-Fiacre, la Terre Rouge et Kerplouz sont rattachés à Auray à la suite d'une demande du Conseil municipal d'Auray en date du .

En 1867 une épidémie de fièvre typhoïde fit 21 malades (dont 3 morts) à Pluneret.

Le cimetière de l'enclos paroissial est transféré en 1871 ; l'ancienne église, considérée comme non réparable, est démolie en 1876 et la nouvelle, construite rapidement, en forme de croix latine et de style néo-gothique est bénie le

En 1889 le maire de Pluneret, Pierre-Marie Tanguy, fut accusé de fraude électorale (bourrage d'urnes) et de menaces contre le curé.

En 1891, selon Joseph-Marie Le Méné, un tiers du territoire communal est en labour, un tiers en lande, et le reste en prés, bois, etc.. On y récolte particulièrement du froment, du seigle, du mil, des pommes, etc..

Le | ]

La Belle Époque

En 1900 le Conseil municipal de Pluneret done un avis défavorable à un projet de tramway devant desservir au départ de la gare d'Auray la Chartreuse d'Auray, Auray, Pluneret et la basilique de Sainte-Anne-d'Auray « pour plaire aux voituriers de Sainte-Anne ». En juillet 1914 le journal L'Ouest-Éclair dénonce les voituriers qui, à la gare, « bousculent les voyageurs et se livrent sur eux nous pourrions presque dire à des voies de fait pour les contraindre à monter dans leurs carrioles » ; le journal poursuit en demandant que le maire de Pluneret taxe le prix des places et que les tarifs soient affichés à l'intérieur des voitures « tandis qu'actuellement on assiste à l'exploitation la plus éhontée ».

En 1901 un projet d'érection en commune distincte du village de Mériadec, divisé entre les communes de Plumergat, Pluneret et Plougoumelen, à la suite d'une pétition signée par de nombreux habitants de ce village et des hameaux avoisinants en date du , est présenté au Conseil général du Morbihan ; les pétitionnaires font valoir « la distance qui les sépare de leurs chefs-lieux respectifs, l'abandon dans lequel ils sont laissés par les Conseils municipaux et la difficulté des communications, les chemins étant en si mauvais état qu'ils demeurent, le plus souvent, impraticables, surtout pendant la mauvaise saison » ; de plus, seule la partie de Mériadec appartenant à la commune de Plumergat dispose d'une section électorale distincte, ceux dépendant des communes de Pluneret et Plougoumelen sont distants pour certains de plus de 8 km de leurs chefs-lieux communaux. Mais les Conseils municipaux de ces trois communes, ainsi que le Conseil d'arrondissement ayant donné un avis défavorable, la demande est rejetée par le Conseil général.

Le le journal La Croix écrit qu'à Pluneret, lors de la querelle des inventaires, « l'agent des domaines a dû se retirer devant les nombreux paroissiens (près de 800 personnes) qui défendent l'église solidement barricadée avec des madriers ». En 1907 le conseil municipal de Pluneret décida de céder gratuitement au clergé local le presbytère qui était devenu propriété publique à la suite de la Loi de séparation des Églises et de l'État en reconnaissance « [d]es services que de jour et de nuit nos prêtres rendent à une population disséminée sur un territoire de grande étendue ».

Le cimetière de bateaux de Govillo

Au début du port du Bono était trop petit pour accueillir la centaine de « forbans » (bateaux de pêche) pratiquant le chalut à perche dans la Baie de Quiberon, les Coureaux de Belle-Île, le Mor-Braz et allant même pour quelques-uns jusqu'à l'Île d'Yeu ; ce type de pêche fatigue vite ces chaloupes non pontées dont la durée de vie n'excède guère la dizaine d'années. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, de nombreux "forbans" sont mis à l'abri des vents dominants, en attendant des jours meilleurs, dans l'Anse du Govillo ; mais la longueur de la guerre fait que lorsque la paix revint, beaucoup de ces chaloupes ne furent plus en état de naviguer et leurs épaves furent abandonnées sur place, en bordure de ce coin de forêt dénommé Corn er Hoet par les habitants du coin. Ce cimetière de bateaux a été utilisé jusqu'au début du .

L'essor de l'ostréiculture

Au huîtres plates et autres coquillages, allant de Sainte-Avoye et du Plessis à la pointe du Blaire.

Toujours au début du Coste et De Bon sur la reproduction et le captage des huîtres ont permis au Bono surtout, mais aussi à Pluneret le long de la rive droite de la Rivière du Bono, de participer à la naissance de l'ostréiculture.

Chaque famille possédait quelques milliers de tuiles destinées au captage du naissain. Au mois de juin, la rivière serpentait entre deux véritables murailles de tuiles fraîchement chaulées attendant leur mise à l'eau. Ces petits chantiers ostréicoles occupaient essentiellement les femmes, les enfants en âge de prêter la main et les retraités. Avant Pâques, marquant le début de la saison de pêche, la « drague » des huîtres sur les bancs naturels des rivières d'Auray et du Bono apportait l'argent frais sur lequel on comptait pour payer le boulanger. C'était le « pain d'hiver ».

Les épizooties de Marteilia refringens déclarée en 1974, puis de Bonamia en 1980 ont décimé la quasi-totalité des gisements d'huîtres plates de la région, amorçant le déclin de l'ostréiculture locale que l'introduction de Crassostrea gigas n'a pu enrayer.

Aujourd'hui subsistent encore de nombreuses traces de cette intense activité : terre-pleins et cabanes se dégradant sous les herbes folles, bassins disparaissant sous la vase. Mais au début des années trente, après des essais peu concluants de motorisation de leurs bateaux et la difficile traversée de la crise économique, les pêcheurs bonovistes se sont tournés vers les chalutiers de La Rochelle, de Lorient puis de Concarneau ou vers la marine de commerce où beaucoup d'entre eux ont excellé.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts de Pluneret porte les noms de 135 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux 9 sont morts en Belgique, dont 1 (François Le Quer) dès le et 5 (Pierre Brégent, Joseph Le Hec Jean Le Nino, Gildas Le Veux et Louis Mahuas) le lendemain, soit à Arsimont, soit à Rossignol, soit à Maissin ; 4 (Henri Danic, Joseph Le Derff, Pierre Brent et Joseph Le Golvan) sont des marins morts en mer ; 4 (Julien Estin, Mathurin Le Bourhis, Jean Le Coz et François Tosten) sont morts dans les Balkans alors qu'ils étaient membres de l'Armée française d'Orient ; 1 (Jean Guillerme) est mort en Turquie lors de la bataille de Sedd-Ul-Bahr ; 3 (Joseph Boché, Fortuné Burguin et Joseph Nicol, ce dernier après l'armistice) sont morts alors qu'ils étaient en captivité en Allemagne ; la plupart des autres sont décédés sur le sol français (parmi eux 10 ont été décorés de la Médaille militaire et de la Croix de guerre et 5 de la Croix de guerre.

Jean Thomazo, né en 1892 à Mériadec, soldat au 1er régiment de marche d'Afrique, fut fusillé pour l'exemple le à Maurepas (Somme) pour « avoir essayé de quitter le champ de bataille après avoir détroussé des cadavres allemands ».

L'Entre-deux-guerres

Pierre Sténic, soldat de la  division d'infanterie, qui faisait alors partie de l'Armée du Levant, est décédé des suites de ses blessures le .

La Seconde Guerre mondiale

Le monument aux morts de Pluneret porte les noms de 15 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale, dont celui de Paul Marie Espivent de La Villesboinet, aspirant, tué à Rouen le sur la rive sud du pont Corneille alors qu'il tentait de défendre le franchissement de la Seine et décoré pour cette raison de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec palme.

Parmi les autres morts de cette guerre, 3 (Louis Allanic, Xavier Brianceau, Stanislas Le Louer et Joseph Lebarh) sont des victimes civiles ; Noël Perichaut a été tué le lors de la Campagne de France ; René Thomas, marin, a été victime de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le  ; Maurice Le Brazidec est un marin mort en mer le au large de Dieppe.

Quatre aviateurs britanniques de la Royal Air Force ont été tués victimes de la chute de leur avion Hampden L4194 le à la Croix Percée en Pluneret. Leurs tombes se trouvent dans le carré militaire du cimetière de Boismoreau à Vannes.

La séparation avec Sainte-Anne-d'Auray

Le village de Sainte-Anne (ou Keranna), qui a longtemps fait partie de la commune de Pluneret, a été érigé en commune le sous le nom de Sainte-Anne-d'Auray. C'est là l'aboutissement d'un long processus de scission entrepris dès la fin du XIXe siècle avec la création dans un premier temps d'une section électorale distincte en 1888, plusieurs refus successifs (notamment en 1903 et 1929) de création d'une commune indépendante de celle de Pluneret.

L'après-Seconde-Guerre-mondiale

René Rouxel, né le à Pluneret, est décédé le à l'Hôpital d'instruction des armées du Val-de-Grâce à Paris, de ses blessures contractées dans le secteur de Bône, pendant la guerre d'Algérie.

  1. a et b https://www.pluneret.fr/culture-tourisme/tourisme/patrimoine/dolmen/.
  2. a et b A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), pages 361-362.
  3. a b et c Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), pages 442 à 445.
  4. Gustave de Closmadeuc, Une rectification à propos du pont dit de César sur la Rivière d'Auray, Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1882. pages 61 à 69, https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207580m/f66.item.
  5. a b et c «  », sur InfoBretagne.com (consulté le ).
  6. https://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chateau-de-kerisper-pluneret/069a27ae-74a2-4177-933e-5113a4e66577.
  7. a et b Les origines de Pluneret, https://www.pluneret.fr [description-église-pluneret-pdf]
  8. France, Ordonnance... portant imposition pour la dépense annuelle de la garde-côte de Bretagne, (lire en ligne).
  9. Memorialgenweb.org - Pluneret : plaques commémoratives du cimetière
  10. «  », sur patrimoine.bzh, (consulté le ) et «  », sur patrimoine.bzh, (consulté le ).
  11. France. Ministère de l'agriculture et du commerce (1869-1881, "Les Primes d'honneur, les médailles de spécialités et les prix d'honneur des fermes-écoles décernés dans les concours régionaux en...", 1870, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5441509t/f265.item.r=Treulan
  12. Victor Delaporte, "Le Cte L. Espivent de La Villesboisnet (1843-1901) : un gentilhomme chrétien", 1902, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9754315m/f100.item.r=Treulan#
  13. Morbihan. Conseil général, « Projet d'annexion à la commune d'Auray de parties des communes de Brech et de Pluneret », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan,‎ , pages 50 et 51 (lire en ligne, consulté le ).
  14. Dr Alfred Fouquet, Compte-rendu des épidémies, des épizooties et des travaux des conseils d'hygiène du Morbihan.., Vannes, Impr. de Galles, (lire en ligne), page 8.
  15. « Le modèle des maires », Journal La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Les tramways », Journal L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  17. « Sainte-Anne-d'Auray. Après les fêtes », Journal L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Morbihan. Conseil général, « Projet d'érection en commune de la section de Mériadec », Rapports du Préfet et délibérations du Conseil général / Conseil général du Morbihan,‎ , pages 133 à 135 (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Les inventaires des biens d'église. À Pluneret », Journal L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « Les inventaires en province », Journal La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. « Autour de la séparation », Journal La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. Panneau d'information touristique situé sur place.
  23. https://www.lebono.fr/decouvrir-le-bono/patrimoine/lostreiculture-naissance-developpement-et-declin/.
  24. a b et c Memorialgenweb.org - Pluneret : monument aux morts
  25. Anne Lessard, « 14-18. 51 fusilles bretons et toujours pas de réhabilitation », Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  26. Memorialgenweb.org - Pluneret : tableau d'honneur 1914-1918
  27. https://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/complementter.php?id=6597130.


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Pluneret dans la littérature

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