Perros-Guirec
Localisation
Perros-Guirec : descriptif
- Perros-Guirec
Perros-Guirec [pɛʁɔs giʁɛk] est une commune, chef-lieu de canton du département des Côtes-d'Armor, dans la région Bretagne, en France
Elle se trouve à 78 km de Saint-Brieuc, 175 km de Rennes et 524 km de Paris. Prestigieuse station balnéaire depuis plus d'un siècle, Perros-Guirec est située dans un site naturel exceptionnel et protégé, au sein d'un paysage insolite où la terre et la mer sont parsemées de rochers de granit rose aux formes qui semblent comme découpées par le vent. La ville a deux emblèmes : le macareux, petit oiseau marin au bec coloré dont la plus grande colonie en France niche dans les Sept-Îles, et la fleur d'hortensia particulièrement présente dans la ville et les jardins des particuliers. Perros-Guirec tire une part importante de ses ressources du tourisme
Durant l'été, la ville prend une autre dimension tant en matière d'animations (sportives, culturelles et économiques) que de population (qui se multiplie par 5 environ)
Elle bénéficie d'une réputation de station balnéaire familiale, grâce à ses quelques magnifiques plages de sable fin (Trestraou et Trestrignel) bordées de villas remarquables et à sa côte composée en partie de blocs de granit rose aux formes impressionnantes (la Côte de granit rose). La commune est divisée en plusieurs bourgs (regroupements de maisons)
En dehors de la ville elle-même, les deux plus importants sont Ploumanac'h et La Clarté.
Géographie
Perros-Guirec est située sur l'un des plus beaux sites naturels de France. Le Sentier des douaniers, sur le site protégé des landes de Ploumanac'h, borde la Côte de granit rose, érodée depuis près de 300 millions d'années, qui offre un paysage remarquable de chaos granitiques aux formes insolites, s'étendant sur près de 9 km.
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Carte de Perros-Guirec et des communes avoisinantes.
Localisation
Relief et géologie
La ville de Perros-Guirec domine la Manche d'une soixantaine de mètres d'altitude, le littoral étant pour l'essentiel formé de falaises escarpées. Les altitudes au sein du finage communal atteignent même plus de 80 mètres dans la partie sud, non urbanisée, de la commune (jusqu'à 96 mètres à sa limite sud, au lieu-dit Barnabanec. Ce n'est que vers l'ouest de la commune que les altitudes s'abaissent quelque peu (autour d'une trentaine de mètres vers la Clarté et d'une vingtaine de mètres dans les parages de Ploumanac'h et de Randreuz), ainsi qu'à la limite sud-est de la commune, entre le Port et Pont-Guennec où les altitudes ne sont que de quelques mètres.
Le littoral, sinueux, est très découpé, alternant baies et caps : de l'est vers l'ouest, alternent l'anse de Perros (où a été aménagé le port), la Pointe du Château (la plus avancée en mer, qui donne à l'ensemble de la commune une allure de presqu'île et se termine à son extrémité nord par la région très escarpée de Trestignel), la Plage de Trestignel, la Pointe du Sphinx (bordée d'un estran rocheux découvrant à marée basse), la Plage de Trestraou, Beg ar Storloc'h (« Beg » signifie « pointe » en breton), la grève Saint-Pierre, bordée de falaises vives, la presqu'île de Ploumanac'h (là se trouvent les célèbres falaises de granit rose) et enfin, à l'extême ouest de la commune la baie découvrant largement à marée basse, correspondant à l'embouchure du cours d'eau de la vallée des Traouïero, et au large de laquelle se trouve l'Île de Costaérès. PLus au large l'archipel des Sept-Îles dépend administrativement de Perros-Guirec, de même que l'Île Tomé, située au large de la Pointe du Château.
La ville comprend trois plages principales. Celle de Trestraou est la plus grande : il s'agit d'une grande plage de sable fin qui fait face aux Sept-Îles. On y trouve le casino, le Grand Hôtel et le Palais des Congrès, où ont souvent lieu des expositions et des concerts de musique de chambre. Les plages sont entourées de remarquables villas balnéaires de la fin du Île Rouzic), inhabitée, mais où résident goélands et fous de Bassan. On embarque également pour l'Île de Bréhat.
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La plage de Trestraou vers 1930 (carte postale).
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La plage de Trestraou et les falaises en direction de la Pointe du Sphinx.
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La plage de Trestraou en saison touristique ; au large l'Île Tomé).
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La plage de Trestraou et les falaises de Beg ar Storloc'h.
La plage de Trestrignel est un peu plus sauvage. Également de sable fin, elle est de plus faible longueur que Trestraou, plus traditionnelle aussi car moins animée. Elle est comme encaissée au bas d'une côte, bordée de somptueuses villas (dont la villa « Silencio y descanso », construite par les architectes Pierre-Henri Gelis-Didot et Théodore Lambert pour la comédienne Marcelle Josset et achetée en 1908 par le peintre Maurice Denis et flanquée d'une pointe, dite « Pointe du Château », un promontoire rocheux du haut duquel on peut profiter d'une vue panoramique sur les îles, notamment sur l'île Tomé (qui ne fait pas partie des Sept-Îles).
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La plage de Trestignel et la Pointe du Château ; à l'arrière-plan l'Île Tomé.
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La plage de Trestrignel.
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La plage de Trestrignel et les falaises en direction de la Pointe du Sphinx.
La plage de Saint-Guirec se situe quant à elle dans le bourg de Ploumanac'h, le long du sentier des douaniers ; joyau de la Côte de Granit rose, elle constitue une halte onirique pour tout randonneur l'été. Face à elle, sur la petite île de Costaérès, se dresse le château de Costaérès. D'autres petites plages alternent avec les rochers de la Côte de granit rose tout au long de la presqu'île de Ploumanac'h, par exemple la plage de Pors Rolland.
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La plage de Pors Rolland à marée basse.
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La Côte de granit rose le long du « sentier des douaniers ».
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Rochers de granit rose au sud de la plage de Saint-Guirec.
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L'Île de Costaérès et son château vus depuis la plage de Saint-Guirec.
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L'oratoire de Saint-Guirec.
Le port de la ville est doté d'un bassin à flot qui accueille aussi bien les marins pêcheurs que les plaisanciers. Un bassin de rétention d'eau jouxtant le bassin à flot, le Linkin, anciennement bassin de chasse, a été transformé en aire d'activités nautiques (scolaire ou touristique, selon la saison).
Perros-Guirec est également célèbre pour les Sept-Îles, dont l'une, l'Ile aux Moines, peut être visitée.
Hydrographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février.
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la direction générale de l'Énergie et du Climat complétée par des études régionales prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1947 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 5,2 | 4,9 | 6,3 | 7,1 | 9,6 | 12 | 13,9 | 14,3 | 13,2 | 10,8 | 8 | 5,9 | 9,3 |
Température moyenne (°C) | 7,4 | 7,3 | 8,9 | 9,9 | 12,4 | 14,8 | 16,9 | 17,3 | 16 | 13,4 | 10,2 | 8 | 11,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 9,6 | 9,7 | 11,5 | 12,7 | 15,2 | 17,7 | 19,8 | 20,4 | 18,9 | 16 | 12,5 | 10,2 | 14,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−11 20.01.1963 |
−11 21.02.1948 |
−3,2 03.03.1965 |
0 12.04.1986 |
1,8 03.05.1967 |
6 02.06.1949 |
8,2 12.07.1972 |
7,8 27.08.1950 |
7 30.09.1974 |
1 30.10.1997 |
−2,8 04.11.1949 |
−10 24.12.1963 |
−11 1963 |
Record de chaleur (°C) date du record |
17,8 24.01.16 |
20,6 23.02.1990 |
25 30.03.21 |
26,9 18.04.18 |
30,3 16.05.02 |
32,7 20.06.1998 |
36,2 19.07.16 |
35,6 29.08.1961 |
30,5 30.09.11 |
30,8 01.10.11 |
22 01.11.15 |
18,3 19.12.15 |
36,2 2016 |
Précipitations (mm) | 93,3 | 76,3 | 65,5 | 64,9 | 61,3 | 45,5 | 47,4 | 49,5 | 55,4 | 91,5 | 95,8 | 109,8 | 856,2 |
Voies de communication et transports
- « », sur patrimoine.bzh (consulté le ).
- Bassin en amont du port, dont le lâcher d'eau permettait de chasser le sable s'entassant dans le fond du port
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « », sur meteofrance.fr (consulté le ).
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « », sur ecologie.gouv.fr (consulté le ).
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- « » [PDF], sur donneespubliques.meteofrance.fr, (consulté le ).
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Toponymie
Le nom de la paroisse est attesté sous les formes « Penros » en 1198, 1267, 1453 et 1630, « Penros Quiroc » au siècle, « Penros Guirec » en 1516, « Perros » en 1592 et « Peros-Quirec » en 1779.
Perros-Guirec est un hagiotoponyme caché.
Perros est un toponyme breton composé de penn, qui signifie « bout, extrémité » et de roz, « promontoire, coteau ». Perros est un toponyme courant en Bretagne ; l'élément penn est devenu « per » sous l'influence du R de « ros ».
Guirec est l'anthroponyme issu du saint fondateur du lieu, saint Guirec, également patron de Locquirec, commune finistérienne située à une trentaine de kilomètres de Perros-Guirec.
En breton moderne, le nom de la commune est Perroz-Gireg. La prononciation bretonne est assez identique à celle du français, mais avec le « o » et le « i » bien plus accentués (API [pɛˈroːz ˈgiːrɛk]). Localement, on ne parle que de Perroz.
Perros-Guirec est une des villes bretonnes, avec Penvénan (Perwenan) et Perret (Penred), n'ayant pas repris son ancien nom breton Penros sur les panneaux de signalisation en breton mais à avoir créé une forme bretonne Perroz-Gireg non utilisée aujourd'hui par la population bretonnante. Il est vrai aussi que Penros n'est pas utilisé depuis 4 siècles.
- Base de données KerOfis de l'Office public de la langue bretonne (consulté le ).
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 ISBN ), p. 116.
- Jean-Yves Le Moing, Noms de lieux de Bretagne : plus de 1200 noms expliqués, Paris, Christine Bonneton Éditeur, , 231 ISBN ), p. 116-118.
- Francis Favereau, Dictionnaire du breton contemporain p. 585.
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le port de Ploumanac'h a permis dès l'Antiquité les échanges commerciaux entre la Grande-Bretagne et le continent.
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Lingots de plomb servant de lest trouvés dans les restes de l'épave d'un bateau romain du IVe siècle au large de Ploumanac'h.
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La "pierre branlante" de Perros-Guirec (dessin de Jules Gailhabaud, 1857)
Moyen Âge
Un évangélisateur venu du Pays de Galles au Saint Guirec, a donné son nom à la ville. L'oratoire qui lui est consacré et la chapelle perpétuent son souvenir.
Perros-Guirec fait partie du Trégor.
Jusqu'à la Révolution française, la paroisse de Perros-Guirec, enclavée dans l'évêché de Tréguier fait partie du doyenné de Lannion qui relève de l'évêché de Dol. Elle est connue sous le vocable de Jacques le Mineur (voir l'église Saint-Jacques, principale église de la ville).
Temps modernes
Lors de divers conflits avec l'Angleterre, la rade de Perros sert à plusieurs reprises d'asile à des bateaux français qui y trouvent une double protection grâce aux rochers situés à son entrée et à la présence de deux batteries armées de cinq à six canons de 18 livres.
Jean-Baptiste Ogée décrit ainsi Perros-Guirec en 1778 :
« Peros-Quirec ; sur une hauteur, au bord de la mer, qui forme un petit port à cet endroit ; à 18 lieues à l'Ouest-Nord-Ouest de Dol, son évêché ; à 33 lieues de Rennes et à deux lieues et demie de Lannion, sa subdélégation et son ressort. Cette paroisse, qui est enclavée dans le diocèse de Tréguier, relève du Roi et compte 1 400 communiants ; la cure est à l'Ordinaire. Ce territoire est riche et très exactement cultivé : les habitants vivent dans une honnête aisance, récompense due à leurs travaux. On a ouvert un grand chemin de Lannion à Peros-Quirec, pour faciliter et faire fleurir le commerce de ce petit port. Les maisons nobles de Peros-Quirec sont : le Pont-Guennec, le Suhel, Dantec, Tromargat, la Salle-au-Chevalier, Kerjegu et Kernuz. »
Révolution française
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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Perros-Guirrec en 1853 :
« Perros-Guirec : commune formée de l'ancienne paroisse de ce nom ; aujourd'hui cure de 2e classe ; bureau des douanes ; chef-lieu de perception. (...) Principaux villages : Ploumanac'h, Ranolen, Kerandreus, Kerdu, la Clarté, Trestraon-Izellan, Trestraon-Huellan, Kerreute, Haut de Landerval, Bas de Perros, le Château, Crech-Guégan, Pont-Caouennec, Bernabanec, Pont-Nevez, Kergomar, Roc'h-Ledan, Ranguillegan. Superficie totale : 1 401 hectares 65 ares dont (...) terres labourables 927 ha, prés et pâturages 52 ha, bois 8 ha, vergers et jardins 4 ha, landes et incultes 331 ha (...). Moulins : 4 (moulin en mer ; de Randreus, à eau ; du Crec'h, à vent.) ; (...) La plupart des maisons de ce bourg sont faites d'un granite pouding qui ressemble beaucoup à celui de l'Égypte. Ce granite se montre sur la c^ôte par bancs de 80 pieds de long. Perros est un petit port situé au fond d'un havre bon et réputé assez sûr, même pour les bâtiments de guerre.Il se fait par ce point une exportation annuelle de 5 à 6 000 quintaux de froment (...) [Le petit port de Ploumanac'h] reçoit des navires de 100 à 120 tonneaux et fait un assez grand commerce de maquereaux salés, dont il exporte annuellement 200 à 250 quintaux. Une batterie de deux canons de 36, placée sur la pointe la plus avancée de la commune, et vis-à-vis l'Île aux Moines, est censée balayer le passage entre l'île et la terre ; mais en réalité elle rendrait peu de services en cas d'agression sérieuse. (...). Il y a foire le 11 juillet et assemblée à la chapelle de la Clarté le 8 septembre. Géologie : constitution granitique. On parle le breton. »
En 1856 on recense à Perros-Guirec 346 maisons couvertes de chaume et 193 de tuiles (provenant principalement de Bridgwater) ou d'ardoises.
La station balnéaire de Perros-Guirec connaît déjà un essor certain dès le . La première « Maison de bains de mer » (le premier hôtel en fait) est construite en 1885 par Joseph Le Bihan sur la lande qui domine la plage de Trestraou, alors complètement déserte.
L'ingénieur polonais Bruno Abakanowicz construit un château sur l'île de Costaérès en 1895 C'est plutôt une grande villa balnéaire de style médiéval. Plusieurs écrivains polonais y ont séjourné, notamment Henryk Sienkiewicz, l'auteur du fameux roman Quo Vadis ? qu'il y écrivit.
Dès 1896 Perros-Guirec fait pression pour empêcher une desserte ferroviaire de Trégastel, Pleumeur-Bodou et Trébeurden par crainte de promouvoir des stations balnéaires concurrentes.
Les communications routières restent difficiles : une seule route digne de ce nom, le chemin de grande communication n°17 venant de Lannion dessert le bourg et se prolonge jusqu'à Pleumeur-Bodou ; seuls des chemins de traverse d'accès souvent difficile existent par ailleurs. En 1891 l'accès à la plage de Trestraou est amélioré par le percement de la côte de Croas ar Skin.
| ]
La Belle Époque
L'essor de la station s'accélère avec la ligne de chemin de fer Lannion-Perros-Hamon, déclarée d’intérêt public en 1900, qui s'ouvre aux voyageurs le 11 août 1906, ce qui encourage l'arrivée d’une clientèle parisienne fortunée. C'est à cette époque que sont construites les remarquables villas de front de mer et les hôtels tels que le grand hôtel de Trestraou. Entre le et le , la ville est desservie par le train à voie métrique des Chemins de fer des Côtes-du-Nord, de la ligne de Lannion à Perros-Guirec. Cette ligne rejoint la ligne Tréguier - Perros-Guirec à la gare de « Petit Camp ». Dans Perros, la gare est située au niveau du port du Linkin. La station est alors fréquentée par des notables parisiens et bretons, ainsi que par des artistes et des écrivains.
En 1911 le Conseil général des Côtes-du-Nord décide la construction d'une route longeant le littoral : Perros est la première commune de Bretagne dotée d'une route en corniche. En 1912 les matériaux déblayés lors des travaux d'arasement de la colline de Trestignel pour y faire passer la route en tranchée sont remployés pour édifier le mur de soutènement des Arcades. Un pont, lui aussi construit par l'ingénieur Louis Harel de la Noë enjambe la vallée des Traouïero. Tous ces travaux sont achevés pendant la Première Guerre mondiale grâce à l'utilisation d'une main-d'œuvre peu coûteuse : des prisonniers allemands.
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La plage de Trestrignel et la Pointe du Château vers 1900 (carte postale).
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Vue panormaique de la plage de Trestrignel et la Pointe du Château vers 1905.
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La plage de Trestrignel et son hôtel vers 1910.
« À Perros, courant juillet [1914], on rencontre la famille de l'aviateur Bonnier; M. Delannay, préfet de la Seine ; M. Viviani , président du conseil, y a retenu des chambres, et M. Millerand, homme politique en vue, avec une suite nombreuse, occupe l'une des plus belles villas du Trestraou ».
Parmi les nombreuses personnalités qui ont villégiaturé à Perros-Guirec, on peut également citer Gustave Eiffel, qui y fait construire une superbe villa en 1903, ou encore le peintre Maurice Denis, qui rachète sur la plage de Trestrignel une villa à une actrice parisienne, Marcelle Josset (Mademoiselle Laure).
Perros-Guirec est connue pour abriter de splendides demeures offrant des vues à couper le souffle sur la mer et les Sept-Iles. Parmi les plus belles, on peut citer Park ar Lann, Castel ar Mor, Kerdu, Ker an Gwell, Ker Dor, Park an Izel et beaucoup d'autres.
La Première Guerre mondiale
Le Monument aux morts fait état de 144 soldats et marins morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale : parmi eux, 17 ont péri en mer ; 9 sont morts en Belgique ; François Ropars est mort dans le cadre de l'expédition de Salonique en 1916 à Thessalonique (Grèce) ; Jean Ropars est mort de maladie à Rio de Janeiro (Brésil) en septembre 1918 ; la plupart des autres sont morts sur le sol français.
L'Entre-deux-guerres
La D 788 entre Perros-Guirec et Trégastel, qui prolongeait la route en corniche, est achevée au début de la décennie 1920 ; empierrée à l'origine, elle est asphaltée en 1925 ; par contre la voie ferrée initialement projetée et qui devait longer cette route ne fut jamais construite.
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La plage de Trestrignel vers 1925.
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Les villas dominant la plage de Trestrignel en direction de la Pointe du Sphinx vers 1930.
La Seconde Guerre mondiale
Le monument aux morts porte les noms de 81 personnes mortes pour la France durant la Seconde Guerre mondiale ; parmi elles sept résistants sont morts lors de leur déportation dans des camps de concentration (dont Aristide Bonnot, le ; Albert Etiembre le ; Auguste Hamon le ; François Le Jeune le ; Albert Cabriolé, le ; Jean Plunet le à Neuengamme et Odette Le Merrer à Ravensbrück le ; Arsène Clous est mort alors qu'il était prisonnier en Allemagne ; 16 sont disparus en mer dans des circonstances diverses (par exemple Aristide Hélary est victime du naufrage du paquebot Meknès au large de Dieppe le ; les deux frères Yves et Eugène Trémel sont morts dans le naufrage du chalutier de pêche Simon-Duhamel II torpillé par un sous-marin allemand ; Denis Éliot meurt dans le naufrage du patrouilleur côtier Enjoué, coulé lui aussi par un sous-marin allemand, au large de Gibraltar le ; etc..) ; Jean Carluer est tué lors de l'attaque anglaise de Mers el-Kébir le ; Camille Le Calvez, membre des Forces navales françaises libres, est mort à Londres le ; Victor Le Bivic, aviateur, est mort des suites de ses blessures lors du débarquement américain au Maroc () le ; Joseph Le Polozec est mort lors d'un accident d'avion le en Mauritanie ; etc.
Deux soldats du Commonwealth sont inhumés dans le cimetière communal : le pilote anglais Robert Philpott, tué le et l'australien Valentine Henry, mort en combat aérien le .
Georges Tilly, originaire de Perros-Guirec, membre du Bezenn Perrot, infiltra un groupe de maquisards qu'il dénonça ensuite : trois d'entre eux dont Joseph Le Botlan, qui tenait une auberge à Pont-du-Logeo en Séglien, assassiné en juillet 1944 dans la forêt de L'Hermitage-Lorge, et Joachim Gueveneu, lequel mourut en déportation. Georges Tilly fut condamné à mort et exécuté lors de la Libération.
L'Après Seconde Guerre mondiale
Six soldats (Émile Guillou, Joseph Keraudren, Jean Kerenflec'h, Georges Le Penven, Yacinthe Savidan et Marcel Tilly) originaires de Perros-Guirec sont morts pour la France pendant la Guerre d'Indochine et trois pendant la Guerre d'Algérie (Joseph Lebrun ; Claude Dessenne et Marcel Le Nabour sont tous les deux décédés au Maroc pendant cette guerre).
- A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, lire en ligne), page 269.
- Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographque de la province de Bretagne, lire en ligne), page 341.
- Erwan Chartier-Le Floch, "Des toits en tuile dans le Trégor", journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 13 décembre 2020.
- Elisabeth Justome, « L’influence des réseaux dans la naissance et l’évolution des stations de villégiature : l’exemple de la Côte de Granit rose (Côtes-d’Armor) », In Situ. Revue des patrimoines, ISSN 1630-7305, DOI 10.4000/insitu.2507, lire en ligne, consulté le ).
- Marcel Le Normand, Le XXe siècle en Bretagne et dans le monde : 1925. Perros-Guirec ouvre la voie au tourisme, Le Télégramme, , page 59.
- E. Mazé, "Trégastel. Le passé retrouvé", Les Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1994
- Laurent Goulhen, « Lannion la ville aux trois gares », Revue d'histoire du Musée du Petit Train des Côtes-du-Nord, no 17, avril 2000, p. 14-22
- Marc Bonnier, aviateur, décédé en 1916.
- Marcel Delannay, alors préfet de la Seine.
- Extrait d'un journal local cité par Roger Laouénan, "Le temps de la moisson", éditions France Empire, 1980.
- « », sur patrimoine.bzh (consulté le ).
- « », sur memorialgenweb, (consulté le ).
- « », sur memorialgenweb, (consulté le ).
- http://cerp22.free.fr/Lieuxdememoire22/Ploeuc-sur-Lie/Hermitage-Lorge%20Joseph%20Le%20Botlan/2.html
- Kristian Hamon, "Le Bezenn Perrot", édition Yoran Embanner, 2004.
- http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultcommune.php?act=view&insee=56242&pays=France&dpt=56&idsource=3973&table=bp&lettre=&fusxx=&debut=0
- Joseph Oliviero, Christioazn Perron et Yanick Perron, "Résistances et maquis en centre Bretagne", Liv'éditions, 1997, (ISBN ).
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Héraldique
Blasonnement :
Écartelé d'or et d'azur, au chef d'azur chargé de trois coquilles Saint Jacques d'or.
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